L'étude des variations et du changement climatique en ... - Locean
L'étude des variations et du changement climatique en ... - Locean
L'étude des variations et du changement climatique en ... - Locean
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Il a pu être montré dans le cadre de mes travaux antérieurs que les mois de juin à juill<strong>et</strong><br />
représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une période cruciale pour la mousson africaine avec un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de la<br />
circulation atmosphérique associée à la dépression thermique sahari<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> un déplacem<strong>en</strong>t<br />
rapide de la ZCIT qui marque la mise <strong>en</strong> place de la mousson <strong>en</strong> Afrique soudano-sahéli<strong>en</strong>ne.<br />
La campagne de mesure int<strong>en</strong>sive AMMA qui s‘est déroulée <strong>en</strong> 2006 avait pour l‘un de ses<br />
objectifs de docum<strong>en</strong>ter au mieux c<strong>et</strong>te période de transition qui a été appelée SOP1. Pour <strong>des</strong><br />
raisons de budg<strong>et</strong>, il était imp<strong>en</strong>sable que la flotte aéri<strong>en</strong>ne déployée pour la campagne reste<br />
<strong>en</strong> Afrique p<strong>en</strong>dant ces deux mois. Il a donc été demandé de choisir deux pério<strong>des</strong> distinctes<br />
avant <strong>et</strong> après la mise <strong>en</strong> place de la mousson (appelée respectivem<strong>en</strong>t SOP1a <strong>et</strong> SOP1b). La<br />
définition de ces deux pério<strong>des</strong> s‘est appuyée sur les résultats de mes travaux sur la mise <strong>en</strong><br />
place de la mousson. A partir de la distribution probabiliste <strong>des</strong> dates de mise <strong>en</strong> place de la<br />
mousson (Fig.2.7), la SOP1a visant à docum<strong>en</strong>ter la période avant le démarrage de la<br />
mousson a pu être planifiée <strong>en</strong>tre le 1er juin <strong>et</strong> le 15 juin (avec une probabilité inférieure à<br />
20% d‘échantillonner un démarrage précoce de la mousson). De la même manière, la SOP1b<br />
visant à décrire la période de mousson déjà installée a été planifiée <strong>en</strong>tre le 1er juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> le 15<br />
juill<strong>et</strong> avec une probabilité nulle de manquer d‘échantillonner un démarrage tardif de la<br />
mousson. C<strong>et</strong>te stratégie, définie <strong>en</strong> 2005, a été payante pour la SOP de 2006 puisque malgré<br />
un démarrage de la mousson tardif <strong>en</strong> 2006 (autour <strong>du</strong> 10 juill<strong>et</strong>) les SOP1a <strong>et</strong> SOP1b ont bi<strong>en</strong><br />
pu remplir leur objectif de <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> conditions antérieures <strong>et</strong> postérieures à la mise <strong>en</strong><br />
place de la mousson.<br />
2.2.6 Perspectives<br />
Dans la suite de mon travail, je me suis davantage focalisé sur les applications agronomiques<br />
liées à l‘étude de la mise <strong>en</strong> place de la mousson (voir chapitre 4). Même si la date de la mise<br />
<strong>en</strong> place de la mousson peut être parfois très différ<strong>en</strong>te de la date de démarrage <strong>des</strong> pluies qui<br />
détermine le démarrage <strong>des</strong> cultures au Sahel (Marteau <strong>et</strong> al. 2011), j‘ai montré que t<strong>en</strong>ir<br />
compte de c<strong>et</strong>te date de « saut » de mousson pouvait augm<strong>en</strong>ter fortem<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts<br />
moy<strong>en</strong>s <strong>et</strong> ré<strong>du</strong>ire les pertes de récoltes liées à un faux départ de la mousson (Sultan <strong>et</strong> al.<br />
2005a). Dans le cadre de la thèse de Philippe Roudier, on a montré que les bénéfices de la<br />
prévision <strong>climatique</strong> pour les agriculteurs pouvai<strong>en</strong>t être multipliés par un facteur 3 si on<br />
intégrait dans le système actuel la prévision <strong>des</strong> dates de démarrage <strong>et</strong> de fin de la mousson<br />
(Roudier <strong>et</strong> al. 2011a). Poursuivre donc les travaux sur la prévisibilité de c<strong>et</strong>te date de<br />
démarrage de la mousson relève donc d‘un intérêt crucial pour répondre à la demande <strong>des</strong><br />
utilisateurs. Outre les modèles statistiques déjà développés dans la littérature, il existe<br />
plusieurs systèmes de prévision dynamique comme celle <strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre Europé<strong>en</strong> à échéance de<br />
45 jours mais aussi le système TIGGE (THORPEX Interactive Grand Global Ensemble<br />
TIGGE ; Bougeault <strong>et</strong> al. 2010) pour lequel les performances à prévoir la date de démarrage<br />
de la mousson n‘ont <strong>en</strong>core jamais été évaluées. Compte-t<strong>en</strong>u de son importance pour<br />
l‘agriculture (Roudier <strong>et</strong> al. 2011a), il convi<strong>en</strong>drait de faire <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> similaires de<br />
prévisibilité sur la fin de la saison de mousson. Marteau <strong>et</strong> al. (2008) ont d‘ailleurs montré que<br />
la prévisibilité de c<strong>et</strong>te fin de la saison de mousson pouvait se révéler bi<strong>en</strong> supérieure à celle<br />
de la mise <strong>en</strong> place de la mousson. Enfin, compte-t<strong>en</strong>u de la difficulté <strong>des</strong> modèles de climat<br />
globaux à représ<strong>en</strong>ter <strong>des</strong> caractéristiques régionales comme la mise <strong>en</strong> place de la mousson,<br />
il existe très peu de littérature explorant la façon dont le démarrage de la mousson mais aussi<br />
la fin de la saison humide peuv<strong>en</strong>t évoluer dans le futur dans le contexte <strong>du</strong> réchauffem<strong>en</strong>t<br />
<strong>climatique</strong>. Pourtant <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> réc<strong>en</strong>tes (Biasutti and Sobel 2009; Patricola and Cook 2010)<br />
ont montré que le seul signal robuste dans l‘évolution <strong>des</strong> pluies au Sahel issu <strong>des</strong> simulations<br />
CMIP3 <strong>du</strong> GIEC est un décalage dans le cycle saisonnier <strong>des</strong> pluies avec moins de pluies au<br />
31