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Interprètes - Philharmonie

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Récital vocal<br />

Dimanche / Sonntag / Sunday<br />

13.11.2011 20:00<br />

Salle de Musique de Chambre<br />

Magdalena Kožená mezzo-soprano<br />

Malcolm Martineau piano<br />

Maurice Ravel: Vocalise-étude (en forme de habanera) (1907)<br />

3’<br />

Claude Debussy: Ariettes oubliées (Paul Verlaine, 1885–1887)<br />

«C’est l’extase»<br />

«Il pleure dans mon cœur»<br />

«L’ombre des arbres»<br />

«Chevaux de bois»<br />

«Green»<br />

«Spleen»<br />

18’<br />

Benjamin Britten: A Charm of Lullabies op. 41 (1947)<br />

«A Cradle Song» (William Blake)<br />

«The Highland Balou» (Robert Burns)<br />

«Sephestia’s Lullaby» (Robert Greene)<br />

«A Charm» (Thomas Randolph)<br />

«The Nurse’s Song» (John Phillip)<br />

12’<br />


Brett Dean: Poems and Prayers (Michael Leunig, 2006)<br />

«Literature»<br />

«A Child is a Grub»<br />

«Prayer 1»<br />

«Equality»<br />

«Prayer 2»<br />

15’<br />

Gabriel Fauré: «Le Papillon et la fleur» op. 1 N° 1 (Victor Hugo, 1861)<br />

«En Sourdine» op. 58 N° 2 (Paul Verlaine, 1891)<br />

«Rêve d’amour» op. 5 N° 2 (Victor Hugo, 1864)<br />

«Après un rêve» op. 7 N° 1 (Romain Bussine, 1877)<br />

12’<br />

Olivier Messiaen: Poèmes pour Mi (2 e livre) (Olivier Messiaen, 1936)<br />

N° 5: «L’Épouse»<br />

N° 6: «Ta Voix»<br />

N° 7: «Les Deux Guerriers»<br />

N° 8: «Le Collier»<br />

N° 9: «Prière exaucée»<br />

17’<br />

Dans le cadre de Luxembourg Festival


Mélodies, Songs:<br />

portraits d’Erato<br />

Vincent Vivès<br />

Magdalena Kožená et Malcolm Martineau nous font parcourir<br />

un large périple au cœur de la mélodie française et de l’art des<br />

Songs, nous découvrant des œuvres composées au début de la se-<br />

conde moitié du 19 e siècle et conçues encore dans l’esthétique<br />

de la romance, jusqu’à des pièces contemporaines, du début du<br />

21 e siècle, qui expérimentent des espaces sonores inouïs.<br />

Le programme nous présente admirablement comment, à travers<br />

la maturation de l’œuvre de Gabriel Fauré (1845–1824), la mélo-<br />

die française cherche et trouve son autonomie face à la romance,<br />

genre romantique par excellence, et se dessine comme un art nou-<br />

veau et distinct, en s’éloignant des narrations, de l’exposition<br />

naïve du sentiment, des scènes pathétiques et dramatiques, en<br />

déportant son intérêt esthétique sur la forme elle-même, sur le<br />

matériau sonore – à une époque où la poésie cherche elle-même,<br />

depuis déjà Baudelaire, et avec Verlaine comme Mallarmé, à re-<br />

prendre son bien à la musique, c’est-à-dire à renverser la préséance<br />

du sens sur la littéralité du domaine sonore, rythmique, de la<br />

langue.<br />

«Le Papillon et la fleur», première œuvre du jeune Fauré est, en<br />

1861, un vestige de la romance sentimentale. Composée sur des<br />

vers de Victor Hugo, grâce à la célébrité duquel le compositeur<br />

en herbe espère faire connaître son œuvre au public, elle témoigne<br />

tout à la fois de l’intérêt d’un jeune musicien pour la poésie,<br />

et déjà de la nécessité de resserrer la forme, de la rendre plus con-<br />

cise tout en réduisant l’élément pathétique.<br />

3


4<br />

Gabriel Fauré, 1864<br />

(Photographie prise par Charles Reutlinger)<br />

C’est cette hésitation entre héritage romantique et aspiration à ce<br />

que le musicologue et philosophe Vladimir Jankélévitch nommera<br />

l’atticisme fauréen, qui s’entend encore dans des œuvres de for-<br />

mation, «Rêve d’amour» op. 5 N° 2 et «Après un rêve» op. 7 N° 1, où<br />

le jeune compositeur n’a pas encore pris conscience des poètes<br />

qui lui conviennent. Avec «En Sourdine» op. 58 N° 2 extraite des<br />

Cinq Mélodies dites «de Venise» (1891), Fauré a trouvé définitive-<br />

ment sa voie. Il délaisse les poètes romantiques et les petits maî-<br />

tres; et acquiert une culture et une sûreté de goût littéraires qui<br />

lui permettent de chercher son inspiration parmi les poètes mo-<br />

dernes les plus riches: avec Verlaine et sa poétique du flou, du<br />

quasi, de l’art de la demi-teinte ou du clair-obscur, il trouve l’expression<br />

d’une esthétique qui se dit à demi-mots, en susurrant,<br />

dans une indétermination générale composée pourtant avec la<br />

plus grande attention et la plus ardente précision. Avec Verlaine,<br />

Fauré découvre comment inventer avec une facture extrêmement<br />

nette et consciente d’elle-même une esthétique qui se joue de l’in-


décis, du vague et qui, à travers cette dernière, cherche à décou-<br />

vrir des cheminements nouveaux dans la tonalité, dans les moda-<br />

lités, les carrures et canons esthétiques dont il hérite. Cette voie,<br />

inventant le sens de l’œuvre dans un surplomb de l’absence de<br />

sens, créant des formes dans l’exténuation des anciennes formes,<br />

devient un modèle pour tout l’art français majeur des décennies<br />

suivantes. On la retrouve ainsi dans l’œuvre entière de Ravel.<br />

La Vocalise-étude (en forme de habanera) que Maurice Ravel (1875–<br />

1937) compose en 1907, et qui sera publiée deux ans plus tard,<br />

s’épanche sur cette Espagne imaginaire dont la séduction se pro-<br />

longe chez lui d’œuvre en œuvre, sur un mode sentimental ou<br />

satirique, dans une ironie à demi voilée, révélée à demi, depuis Don<br />

Quichotte jusqu’à L’Heure espagnole. Mais dans cette vocalise, où<br />

précisément le poème s’est dissout dans la voix seule, c’est l’atten-<br />

tion portée à la matière, aux couleurs, et non plus à l’événement<br />

ou au sentiment, qui prime: bien au-delà de l’exercice académique<br />

pour chanteur qu’est la vocalise, l’œuvre signifie avec subtilité,<br />

mais sans le dire, cette réticence à parler de soi comme des autres,<br />

la nécessité qu’on trouve par ailleurs dans toutes ses autres œuvres<br />

(nécessité qui fait l’une de ses spécificités les plus originales et les<br />

plus séduisantes de son univers), à savoir la suspension du juge-<br />

ment, l’effacement du moi laissant sur le devant de la scène l’arti-<br />

fice et le jeu, tous deux bien compris comme la nature de la sen-<br />

sibilité ravélienne. Ou, dit par Ravel lui-même: «Mais est-ce qu’il<br />

ne vient jamais à l’esprit de ces gens-là que je peux être artificiel<br />

par nature?»<br />

Lorsque Claude Debussy (1862–1918) compose entre 1885 et 1887<br />

les pièces qui constituent le cycle des Ariettes oubliées («C’est l’extase<br />

langoureuse», «Il pleure dans mon cœur», «L’ombre des arbres», «Chevaux<br />

de bois», «Green», «Spleen»), il fait partie de ces compositeurs de la<br />

jeune génération qui, dans le sillage de la Société nationale de<br />

Musique, créée en 1871, cherche à renouveler un art musical fran-<br />

çais libéré des influences néfastes du grand opéra qui a occupé<br />

le devant de la scène en France pendant des décennies, de même<br />

que du drame wagnérien. Si les Cinq poèmes de Baudelaire, quasi<br />

contemporains des Ariettes oubliées, sont wagnériennes jusqu’à<br />

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Claude Debussy, 1885<br />

l’«indécence» – le mot est du compositeur lui-même, ce n’est pas<br />

parce qu’ils reprennent le programme dramatique du maître de<br />

Bayreuth, bien au contraire, mais parce qu’ils s’emparent de la syn-<br />

taxe chromatique qu’il a imposée. Comme le dit admirablement<br />

le philosophe Theodor W. Adorno, l’association Verlaine-Debussy<br />

produit une nouvelle façon de concevoir la musique:<br />

«Le sens d’un poème comme Clair de lune de Verlaine ne peut être tenu<br />

pour signifié; il dépasse cependant l’incomparable tonalité musicale des<br />

vers. Ici, la sensualité est également intention: le bonheur et la tristesse qui<br />

accompagnent la sexualité dès qu’elle s’abîme en elle-même et nie l’esprit<br />

en tant qu’ascèse constituent le contenu philosophique; représentation<br />

immaculée de l’idée d’une sensualité éloignée du sens: voilà le sens. Cette<br />

caractéristique, centrale pour l’ensemble de l’art français de la fin du<br />

19 e siècle et du début du 20 e siècle, même pour celui de Debussy, recèle le<br />

potentiel de l’art moderne radical […].»<br />

Ici, tout se fait sensation, et les lois de la représentation comme<br />

de la grammaire musicale se dissolvent au profit d’une coulée<br />

lyrique, faite dans une permanente invention du matériau: le piano<br />

ne soutient pas la voix, mais dialogue réellement avec elle, les<br />

carrures se déhanchent, les cadences s’extasient, la voix chante<br />

recto tono et échappe aux conventions lyriques de l’air de cantate<br />

ou d’opéra, la tonalité s’alanguit en se chargeant de passages mo-<br />

7


8<br />

daux, de touches pentatoniques, de chromatismes, d’envolées qui<br />

ne retombent pas, d’échappements mélodiques et rythmiques<br />

qui exposent, au premier plan, l’errance humaine, l’indécidabilité<br />

et l’instabilité des affects que la matière sonore a pour tache de<br />

faire apparaître dans la concrétude première.<br />

Benjamin Britten (1913–1976) compose en 1947 A Charm of<br />

Lullabies op. 41, cycle de cinq berceuses inspirés par de grands<br />

poètes du passé, anglais ou écossais: «A Cradle Song» (William<br />

Blake, 1757–1827), «The Highland Balou» (Robert Burns, 1759–1796),<br />

«Sephestia’s Lullaby» (Robert Greene, 1558–1592), «A Charm»<br />

(Thomas Randolph, 1605–1635), «The Nurse’s Song» (John Philip,<br />

1631–1706). L’œuvre est écrite pour la mezzo-soprano Nancy<br />

Evans, qui avait participé, avec Kathleen Ferrier, à la création de<br />

The Rape of Lucretia. Ce cycle, trop rarement interprété, mêle adroi-<br />

tement références à des esthétiques littéraires anciennes, retour<br />

à un patrimoine et à une langue maternelle, forme attendue de la<br />

berceuse et innovations de la grammaire musicale. Et cet assem-<br />

blage, fort riche, produit une œuvre à l’étrangeté certaine et vou-<br />

lue, que l’on trouve par exemple dans des opéras comme The Turn<br />

of the Screw, à l’atmosphère si fantastiquement hallucinée, chan-<br />

tant les endormissements, les premiers rêves de l’enfant entrant<br />

dans la nuit, les soins et les attachements de la mère ou de la nour-<br />

rice, mais aussi la terreur toute proche devant les ténèbres, et cer-<br />

taines violences qui se jouent, entre les être humains, à cette heure<br />

déclinante, et qui éclatent dans la quatrième pièce, étonnante par<br />

sa violence (prestissimo furioso), laissant un sentiment, même<br />

après la dernière pièce à l’allure apaisée et apaisante, d’une inquié-<br />

tante étrangeté qui se tapit, dans l’ombre, derrière l’oreiller du<br />

dormeur.<br />

Si la douceur avait été le moyen, pour Fauré ou Debussy, de renou-<br />

veler l’écriture musicale, comme cela l’avait été pour Verlaine<br />

(«De la douceur, de la douceur, de la douceur», dit-il dans le po-<br />

ème Lassitude), c’est par la violence que la modernité s’établit<br />

après la Seconde Guerre mondiale. La douceur faisait sonner les<br />

petites voix que la grande rhétorique muselait, – elle impose une<br />

minorité esthétique susceptible de s’immiscer dans les grandes


formes pour les faire vaciller. La violence quant à elle rompt, trans-<br />

gresse, impose un monde nouveau dans le refus de l’ancien monde.<br />

Les Poèmes pour Mi, composés en 1936 et orchestrés l’année sui-<br />

vante, parlant d’amour mystique et d’amour charnel, sont secoués<br />

par la violente déflagration d’un art qui pulvérise les normes pour<br />

extasier l’homme devant l’inouï qui s’ouvre à lui. L’œuvre d’Olivier<br />

Messiaen (1908–1992) est composée pour la première femme<br />

du compositeur (dont le surnom est Mi). La partition, créée par<br />

la soprano wagnérienne Marcelle Bunlet, est dramatique, exigeant<br />

une voix ample, sonore et tonnante, qui se ploie et se déploie.<br />

de la cantilène amoureuse et du murmure de la prière aux grands<br />

déchirements vocaux annonçant d’une part l’engagement des hu-<br />

mains devant combattre dans leur vie terrestre pour trouver le<br />

chemin de l’élévation divine, et d’une autre part l’activisme de<br />

l’artiste qui impose une nouvelle syntaxe: canons rythmiques,<br />

rythmes non rétrogradables, emplois de rythmes et mètres grecs<br />

et hindous etc. L’œuvre, très longue, et redoutable tant pour le<br />

pianiste que pour la chanteuse, se compose de deux livres (Premier<br />

Livre: «Action de grâces», «Paysage», «La Maison», «Épouvante» –<br />

Deuxième Livre: «L’épouse», «Ta voix», «Les deux guerriers», «Le Col-<br />

lier», «Prière exaucée») intimement reliés dans une structure opposi-<br />

tive mettant en valeur des balancements dynamiques, des alter-<br />

nances entre chuchotements et cris. Commencée dans la prière,<br />

l’œuvre se termine aussi dans le recueillement: la violence n’est<br />

pas toute négative chez Messiaen, trace de notre passage sur terre,<br />

des actions de grâce et de guerre devant mener à la grande lumière.<br />

Brett Dean (né en 1961), instrumentiste (il a été violoniste jus-<br />

qu’en 2000 aux Berliner Philharmoniker), chef d’orchestre et com-<br />

positeur australien encore peu connu du public, commence à s’im-<br />

poser comme une figure marquante de la musique contemporaine.<br />

À son catalogue figurent performances, improvisations, concertos,<br />

opéras, dont la qualité a été récompensée par plusieurs grands<br />

prix. Poems and Prayers, datant de 2006 (de deux ans postérieure<br />

à l’une de ses pièces les plus connues, Water Music, pour quatuor<br />

de saxophones et orchestre de chambre), est la quatrième grande<br />

œuvre pour voix soliste de Brett Dean. Abandonnant là les bandes<br />

magnétiques et échantillonneurs, le compositeur revient à une<br />

11


12<br />

formation plus classique pour mezzo-soprano et piano. L’œuvre<br />

a été choisie pour être jouée en février dernier au Wigmore Hall<br />

lors d’une journée entièrement consacrée à l’auteur. Poems and<br />

Prayers peut sembler un cycle singulier dans l’univers des Songs<br />

composés par Brett Dean: en effet, Winter Songs (pour ténor et<br />

quintette à cordes, 2000), Buy Now, Pay Later! (pour voix et en-<br />

semble, 2002), les Wolf-Lieder (pour soprano et ensemble instrumental,<br />

2006) ou enfin les Songs of Joy (pour baryton et orchestre,<br />

2008) sont toutes des pièces à accompagnement multiple. Seuls<br />

les Poems and Prayers sont composés pour voix (à l’attention de<br />

Magdalena Kožená) et un seul instrument soliste. Et pourtant, à<br />

leur écoute, on se prend souvent à rêver, si ce n’est à entendre le<br />

chant multiple de quelque instrument intervenant ici et là, émer-<br />

geant pour disparaître immédiatement, mais chargeant la partition<br />

pianistique d’une richesse évocatrice extrêmement subtile.


Poèmes pour Mi<br />

Olivier Messiaen<br />

Dans cette œuvre, le langage rythmique use de durées très irrégu-<br />

lières, et de certains procédés chers à l’auteur: valeurs ajoutées,<br />

points ajoutés, rythmes non rétrogradables, canons rythmiques,<br />

plus quelques emprunts à la métrique grecque et à la rythmique<br />

hindoue. Le titre de l’œuvre a souvent intrigué les critiques. La<br />

syllabe «Mi» n’a rien à voir avec la note de musique du même<br />

nom. Il s’agit simplement d’un mot d’affection, imitant un dimi-<br />

nutif, et sous lequel se cache le nom de la dédicataire: la violo-<br />

niste et compositeur Claire Delbos.<br />

J’ai écrit moi-même poème et musique, l’un en même temps que<br />

l’autre. Le poème, très simple, est un peu dans l’esprit de Pierre<br />

Reverdy (poète que je lisais beaucoup à l’époque). Il contient, en<br />

outre, des vocables empruntés à Saint Paul, à l’Évangile, aux Psau-<br />

mes, et des images tirées du paysage qui m’environnait alors:<br />

celui des Alpes, des montagnes, des lacs, et de la campagne dau-<br />

phinoise. La forme musicale est différente pour chaque lied. Elle<br />

va de la chanson très mélodique («Paysage», «Le collier»), à la scène<br />

dramatique («Épouvante»), et au diptyque (voir les deux volets de<br />

«Prière exaucée»).<br />

Dans la première et la dernière mélodie («Action de grâce» et «Prière<br />

exaucée»), je me suis souvenu de ce qui se pratique dans les Traits<br />

du plain-chant: le texte est débité rapidement (non pas comme<br />

un récitatif, mais à la façon d’une psalmodie) et les mots impor-<br />

tants — les mots-clefs — sont revêtus de longues vocalises. La cou-<br />

leur est peut-être ici l’élément primordial. Couleur harmonique<br />

d’abord. Elle est obtenue soit par la juxtaposition de «modes à<br />

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16<br />

Olivier Messiaen, 1930<br />

transpositions limitées», qui donnent des accords bleu-violet,<br />

rouge-mauve, orangé, blanc et or (comme dans «Paysage»), soit<br />

par la superposition de ces mêmes modes en complexes colorés<br />

mouvants (comme dans «Ta voix», dans «Le collier», dans le canon<br />

rythmique au début d’«Action de grâce» et la grande vocalise sur le<br />

mot «joie» à la fin de «Prière exaucée»).<br />

Publié en 1978 dans la brochure «Hommage à Olivier Messiaen» coordonnée<br />

par Claude Samuel et l’association La Recherche artistique à l’occasion du<br />

70 e anniversaire d’Olivier Messiaen.


Rätsel und Zauber des Liedes<br />

Zum Liederabend von Magdalena Kožená<br />

Christiane Tewinkel<br />

Was ist schon dran am Lied? Gesungen wird schließlich überall,<br />

auf der ganzen Welt und seit uralter Zeit. So wichtig war schon<br />

den alten Griechen das Singen als Miteinander von Sprache und<br />

Musik, dass sie sich erzählten, wie der Hirtengott Marsyas den<br />

Apollo zu einem musikalischen Wettkampf herausforderte. Apollo<br />

spielte also auf seiner Leier und sang dazu. Marsyas konnte in<br />

derselben Zeit nur in seinen Aulos blasen. Als Verlierer wurde er<br />

bei lebendigem Leibe gehäutet und dadurch so blutig verletzt,<br />

dass ein ganzer Fluss daraus entspringen konnte. Keine Macht<br />

der Instrumentalmusik, sollte dies bedeuten, alle Macht der Musik<br />

als vollkommener Einheit aus Melos, Logos und Rhythmos.<br />

Die musikalischen Jahrhunderte im Europa der Spätantike, des<br />

Mittelalters und der frühen Neuzeit sind durchdrungen von dieser<br />

Vorherrschaft der Wort-Ton-Verbindung: gregorianische Gesänge;<br />

Minnesang und Kreuzzugslieder; die grazile Kunst des italieni-<br />

schen Trecento; die großen Liedersammlungen der Renaissance;<br />

Psalmvertonungen, Choralgesänge, Messkompositionen und natür-<br />

lich die Riesenmaschinerie der Opera seria mit ihren zahlreichen<br />

Nachkommen. Erst im 18. und frühen 19. Jahrhundert räumte<br />

man auf mit der Vorrangstellung der Vokalmusik und brachte das<br />

Ideal der autonomen Musik in die Welt, einer Tonkunst, die ihre<br />

ganz eigene Sprachlichkeit mit sich bringt und die der Vokalmusik<br />

daher auf eigentümliche Weise überlegen ist. «Die Musik», sollte<br />

E.T.A. Hoffmann in einer berühmt gewordenen Beethoven-Be-<br />

sprechung schreiben, «schließt dem Menschen ein unbekanntes<br />

Reich auf; eine Welt, die nichts gemein hat mit der äußern Sin-<br />

nenwelt, die ihn umgiebt, und in der er alle durch Begriffe be-<br />

19


20<br />

stimmbaren Gefühle zurückläßt, um sich dem Unaussprechlichen<br />

hinzugeben.» Fast könnte man denken: Das war es dann wohl<br />

mit dem Lied.<br />

Eigenartig also, vielleicht aber auch nur folgerichtig, dass das Genre<br />

genau in diesem Augenblick anfing zu blühen. Unter dem Vor-<br />

zeichen einer neu definierten Sprachlichkeit der Musik und auf<br />

der Grundlage eines regelrechten Lyrikbooms in der Literatur<br />

wurde das Lied in den Jahrzehnten nach 1800 zur Verbindung<br />

zweier wirklich eigenständiger Künste und zugleich zum noch-<br />

maligen Beweis dafür, wie eng verschwistert Sprache und Musik<br />

von Anfang an sind. Franz Schubert, Clara und Robert Schumann,<br />

Fanny Hensel, Felix Mendelssohn Bartholdy oder Johannes Brahms<br />

verwandelten die Gattung, mehr noch, sie brachten das Lied ge-<br />

radezu neu hervor. Generationen von Musikwissenschaftler haben<br />

sich über die Rätsel, die das Lied aufgibt, den Kopf zerbrochen:<br />

Ist Musik tatsächlich das ästhetisch stärkere Medium? Liegt nicht<br />

bereits im Gedicht ein Klang, fängt nicht die Welt schon dort zu<br />

singen an, wo man nur das «Zauberwort» trifft, wie es bei Joseph<br />

von Eichendorff heißt? Wie können Töne einen Text illustrieren<br />

oder ihm entgegensteuern, wenn sie ihrerseits bedeutungsoffen<br />

sind? Und was passiert genau, wenn sich eine klare musikalische<br />

Form über ein Gedicht legt, dessen Fabel wiederum über die Gren-<br />

zen der einzelnen Strophen hinausdrängt? Inzwischen ist man<br />

bei Vokabeln wie «Intermedialität» oder «Medientransformation»<br />

angelangt, um dem Lied zumindest theoretisch beizukommen.<br />

Weiter führt es indessen, Lieder immer wieder zu hören, ihren<br />

Untiefen musizierend nachzuspüren und die Radikalität wahrzu-<br />

nehmen, mit der sie in wenigen Minuten ganze Welten erstehen<br />

lassen. Am Ende weiß man oft nicht, worum es gerade wirklich<br />

ging. Wieso gibt die Mutter dem hungrigen Kind in Gustav Mahlers<br />

«Das irdische Leben» kein Brot? Das Kind wird sterben. Wie deutet<br />

Franz Schubert die Verse «Der Mai ist kommen, der Frühling ist aus»,<br />

ist das eher schön oder eher furchtbar? Von solchen Details gebannt<br />

zu werden, über diese Fragen nachzudenken, das ist es, was den<br />

Zauber der Geschwisterkunst «Lied» ausmacht, genau das ist dran<br />

am Lied.


Maurice Ravel, um 1910<br />

Heute gilt es als zumindest ungewöhnlich, der Dignität der Gattung<br />

nicht mit zwei gesonderten Interpreten zu entsprechen. Das Lied<br />

verträgt jedoch auch die Personalunion, zumal dort, wo man sich<br />

selbst über das Repertoire beugt, die Stimmlinie mit in das eigene<br />

Klavierspiel hineinnimmt oder sich beim Singen selbst begleitet.<br />

«Als Teenager», erzählt die Mezzosopranistin Magdalena Kožená,<br />

die nicht nur Gesang, sondern auch Klavier studiert hat, «habe ich<br />

oft stundenlang zu Hause am Klavier gesessen und Lieder gespielt.»<br />

Seit jeher ist sie fasziniert nicht nur von der Aufführungsformat<br />

des Liederabends (das es im Übrigen erst seit gut hundert Jahren<br />

gibt, weil das Lied lange auf den intimen, häuslichen Rahmen<br />

beschränkt blieb), sondern auch von den Werken abseits der<br />

deutschen Liedzyklen des frühen 19. Jahrhunderts. Denn bald<br />

hatte es das Lied nicht nur über die eng gesteckte Zone des Klavier-<br />

liedes zum Orchesterlied und in den großen Konzertsaal geschafft,<br />

sondern auch über die Grenzen des Landes hinaus und in die<br />

Zukunft. Auch Modest Mussorgsky, Antonín Dvorˇák, Edvard<br />

Grieg oder Samuel Barber haben große Lieder geschrieben, noch<br />

Tonkünstler der Gegenwart wie Wolfgang Rihm und Aribert Rei-<br />

mann sind an Vertonungen gegangen, und erst vor wenigen Jah-<br />

ren entstanden Brett Deans Poems and Prayers, die auch heute<br />

Abend zu hören sind.<br />

Die Vocalise-étude von Maurice Ravel (1875–1937), die als gleich-<br />

sam auskomponierte Stimmübung an erster Stelle des Programms<br />

steht, entfernt sich besonders weit von den natürlichen Grenzen<br />

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22<br />

des deutschsprachigen Kunstliedes, zum einen wegen der prägnan-<br />

ten Fixierung des Klavierbasses in das rhythmische Muster der<br />

Habanera, zum anderen wegen der Vokalise, die sich dem Instru-<br />

ment als vorsprachlicher Part an die Seite stellt. Es ist dies ein Ge-<br />

sang, der ohne Worte auskommt, ein Vorgeschmack auf die Car-<br />

men, die Magdalena Kožená nächstes Jahr in Salzburg gibt.<br />

Wie Ravels Vokalise, so singt Magdalena Kožená auch die Ariettes<br />

oubliées von Claude Debussy (1862–1918) zum ersten Mal in einem<br />

Liederabend. Debussys berühmte, verstörte, traumverlorene Figur<br />

Mélisande hat sie dagegen viele Male auf der Bühne verkörpert.<br />

«Sehr nah an meinem Charakter und der Farbe meiner Stimme,»<br />

nennt die Sängerin Debussys Vokalkompositionen, «sie handeln<br />

immer von Stimmung, von Bildern, sie haben etwas sehr Atmo-<br />

sphärisches.» Der 1862 geborene Debussy verkehrte schon als Mitt-<br />

zwanziger in der Pariser literarischen Szene. Er war mit dem Dichter<br />

Mallarmé bekannt und schrieb Musikkritiken, die in ihrer Anmu-<br />

tung an die Aufsätze von Robert Schumann denken lassen, einem<br />

anderen literarisch hochbegabten Liedkomponisten. Es nimmt<br />

nicht wunder, dass Debussys Vertonungen ähnlich fein gearbeitet<br />

sind wie die Schumanns. Musik ist für Debussyviel mehr als ein<br />

reines Vehikel für die Textvorlage, die es zu präsentieren gilt –<br />

eher ein klingendes Gegenstück, das sich an der Struktur der Ge-<br />

dichtvorlage orientiert und dabei in ähnlicher Weise wie die sym-<br />

bolistische Dichtung der französischen Landsleute mehr evoziert<br />

als tatsächlich benennen kann. Die mit dem wunderbar träge aus-<br />

gesetzten «C’est l’extase» und dem in hohen Klavierregistern hell<br />

ausgetupften «Il pleure dans mon cœur» beginnenden Ariettes oubliées<br />

nach Paul Verlaine trugen 1885–1887, als sie entstanden, zunächst<br />

die Überschrift «Ariette paysages belges et aquarelles». Debussy<br />

revidierte die Liedsammlung später und veröffentlichte sie 1903<br />

noch einmal unter dem neuen Titel. Ein Jahr später erklärte er<br />

sich zu einer Aufnahme bereit und spielte gemeinsam mit der bri-<br />

tischen Sopranistin Mary Garden, der Mélisande der Urauffüh-<br />

rung, auch einige Lieder der kleinen Sammlung ein, darunter die<br />

an fünfter Stelle stehende, zunächst heiter springende, dann ruhig<br />

nach innen gewandte Nummer «Green», zu der als Gegenstück die<br />

sparsam begleitete, melancholische Klage des «Spleen» gehört.


24<br />

Benjamin Britten, 1946<br />

(Photographie von George Rodger)<br />

Ebenfalls fünf Lieder umfasst A Charm of Lullabies von Benjamin<br />

Britten (1913–1976), ein Miniaturreigen von Schlafliedern, den<br />

Magdalena Kožená kennt, seitdem sie Brittens Opern gehört hat<br />

und dann systematisch durch sein Liedwerk gegangen ist, um et-<br />

was für sich auszuwählen. Diese Ende der 1940er Jahre entstan-<br />

denen Lieder stehen deutlich in der Tradition funktionaler Musik,<br />

an die Myriaden von Soldatenliedern, Protestgesängen, Toten-<br />

klagen oder Liebesweisen erinnernd, die zur Frühgeschichte des<br />

Liedes gehören und die sich bis in die hohe Zeit des Kunstliedes<br />

gehalten haben, bis hin zu Schumann, der in seinen Myrthen eben-<br />

falls an die Vertonung von Robert Burns’ «The Highland Balou»<br />

geht, das bei Britten an zweiter Stelle steht: « Schlafe, süßer, kleiner<br />

Donald, Ebenbild des großen Ronald». Besonders deutlich zeigt<br />

sich die Herkunftsgeschichte des Schlafliedes freilich in Brittens<br />

«The Nurse’s Song», wo die Stimme gegen Anfang und Ende voll-<br />

kommen unbegleitet zu hören ist. Für Magdalena Kožená sind<br />

diese Lieder so kunsthaft wie alltagsnah. «Ich habe mich», sagt<br />

sie, «schon vor langer Zeit in sie verliebt. Sie wecken ganz eigene<br />

Erinnerungen, und seit ich Mutter bin, weiß ich, dass Schlaflieder<br />

durchaus ihren Sinn haben.» Sicherlich weiß sie auch, dass Schlaf-<br />

lieder nicht immer Wirkung zeigen müssen. Noch aus den tech-


nisch eher maßvollen Britten-Liedern leuchtet jene Mischung aus<br />

beruhigendem Raunen und leichter Nervosität, die sich bei Mutter<br />

oder Vater einstellt, wenn aus dem Einschlafen des Kindes nichts<br />

zu werden droht. Ein Büchlein des amerikanischen Gelegenheits-<br />

dichters Adam Mansbach, das auf Deutsch den Titel Verdammte<br />

Scheiße, schlaf ein trägt, ist aus diesem Grunde eben sehr berühmt<br />

geworden. «Wenn du nicht einschläfst», heißt es ganz ähnlich in<br />

der vierten, von Anfang an bedrohlich pumpernden Britten’schen<br />

Vertonung eines Textes von Thomas Randolph, «steckst du bald<br />

im schrecklichen Reich des Tartarus fest, Zerberus wird dich an-<br />

bellen, und die Furien werden dich für immer und ewig festhalten.»<br />

Der 1961 in Brisbane (Australien) geborene Brett Dean hat viele<br />

Jahre als Orchestermusiker Bratsche gespielt, so im Queensland<br />

Orchestra, im Australian Youth Orchestra und bei den Berliner<br />

Philharmonikern, bevor er sich 2000 als Komponist und frei-<br />

schaffender Solist selbständig machte. Seine fünf Poems und Prayers<br />

von 2006 sind Magdalena Kožená selbst gewidmet und wurden<br />

in Salzburg uraufgeführt. Die Texte dazu stammen von dem aus-<br />

tralischen Dichter und Cartoonisten Michael Leunig. sie spielen<br />

mit Parolen aus Kunst und Alltag, Religion und gesundem Men-<br />

schenverstand, gesellschaftspolitischem Engagement und Küchen-<br />

psychologie. Im Pianissimo hebt das erste Lied über eine Alltags-<br />

notiz auf dem Küchentisch an, «the literature of you and me»;<br />

Dean legt eine rhythmisch ostinat laufende Begleitung aus lichten<br />

Akkorden unter den Gesangspart. «Frech und schnell» lautet die<br />

Vortragsanweisung für das nächste Lied «A Child is a Grub», das im<br />

Stil eines Abzählreimes vorüberzieht, der von flirrenden Momenten<br />

mit dem «Schmetterling Musik» durchbrochen wird und abrupt<br />

endet, «informell, als ob man jemanden ruft», notiert Dean in<br />

der Partitur. Ein Becken gibt er seiner Solistin im nächsten Lied<br />

«Prayer 1» in die Hand, das sie nun leise und kontinuierlich tönen<br />

lassen soll. Nur wenige Töne und Liegeakkorde sind dazu im<br />

Klavier zu hören: ein feines Liedgebilde über die Utopie andauern-<br />

den Glücks. Das vierte, sicherlich auffälligste Lied der Sammlung,<br />

«Equality», sticht wegen seiner langen, nach und nach kraftvoll<br />

röhrenden Einleitung im Klavier heraus – nur folgerichtig, dass<br />

danach auch weniger gesungen als behauptet, gesprochen, gefor-<br />

25


26<br />

Brett Dean<br />

(Photographie von Robert Piccolo)<br />

dert wird. Das an letzte Stelle gesetzte «Prayer 2» stellt den Part<br />

für die Solistin explizit in die Tradition des Sprechgesangs, wie<br />

ihn Arnold Schönberg für seinen Pierrot lunaire vorsah. Die Poems<br />

and Prayers klingen damit zurückhaltend aus, trotz der kindlich<br />

heiteren Textvorlage ins Ätherische entrückt.<br />

Einen Ausflug in das liedverliebte 19. Jahrhundert bedeuten die<br />

Kostproben aus dem Liedschaffen von Gabriel Fauré (1845–1924),<br />

die Magdalena Kožená seit Langem vertraut sind. Ein Gemein-<br />

sames in Faurés Vertonungen zu definieren, fällt selbst der musik-<br />

wissenschaftlichen Forschung schwer; große Unterschiede macht<br />

sie zwischen den Romances der 1860er Jahren und den nach<br />

1900 entstandenen Liedern aus. Fauré hat sein überhaupt erstes<br />

veröffentlichtes Opus «Le papillon et la fleur» 1861 auf einen Text<br />

von Victor Hugo komponiert. Erst 1868 kam es zur Uraufführung<br />

dieses Liedes, in dessen rechter Klavierhand immer wieder Minia-<br />

tur-Arabesken aufleuchten wie die Flügelschläge eines Schmetter-<br />

lings. «Fast kabarettistisch», nennt Magdalena Kožená das Lied,


«eines der wenigen von Fauré, die freundlich sind, die in Dur<br />

stehen und jung und frisch tönen.» Erst 1891 entstand das mit<br />

getragenen Sechzehntelketten unterlegte, harmonisch sanft ver-<br />

fremdete «En Sourdine» auf einen Text von Paul Verlaine. Wie in<br />

vielen Werken der langen Geschichte des Liedes, so ist auch hier<br />

von der Nachtigall die Rede, von Alters her Identifikationsfigur<br />

für den Dichter-Sänger und Inbegriff des Ineinanders von Trauer<br />

und Liebe. Der «Rêve d’amour» von 1864 (Victor Hugo), der erst<br />

zehn Jahre später zur Uraufführung kam, spielt ebenso wie das<br />

zurückhaltend instrumentierte Lied «Après un rêve» auf einen Text<br />

von Romain Bussine (1877) mit dem Zwischenreich aus Traum<br />

und Tag, Wunsch und Wirklichkeit.<br />

Mitte der 1930er Jahre komponierte Olivier Messiaen (1908–1992)<br />

seine neun Poèmes pour Mi, die der Komponist seiner damaligen<br />

Ehefrau Claire Delbois widmete, die den Kosenamen Mi trug.<br />

Messiaen hat die Lieder, die er «wahrhaftig im Gefühl und typisch<br />

für meine Art der Komposition» nannte, in zwei Gruppen geteilt.<br />

Magdalena Kožená singt die fünf Nummern aus der zweiten die-<br />

ser beiden Gruppen. Sie war nach eigener Auskunft auf der Suche<br />

nach Stücken, die sich zum Beschluss eines Liederabends singen<br />

lassen, «am Ende braucht man immer etwas wirklich Ekstatisches».<br />

Immer wieder hochgreifend virtuos, erfüllen Messiaens Kompo-<br />

sitionen, die auch in orchestrierter Fassung vorliegen und in ihrer<br />

freien Tonalität von fern an Schönbergs Buch der Hängenden Gär-<br />

ten erinnern, eine solche Vorgabe perfekt, zumal das letzte, rezi-<br />

tativisch anhebende Lied «Prière exaucée», das nach und nach Auf-<br />

ruhr schafft, Stimme und Klavier in einem langen, gezackten<br />

Unisono zusammenführt und in eine überschießende, buchstäb-<br />

lich enthusiasmierte Passage mündet: «La joie est revenue.» «Exu-<br />

bérant», notiert Messiaen an dieser Stelle als Vortragsanweisung.<br />

Wie wenige andere Kunstlieder, eröffnet diese letzte Nummer<br />

aus den Poèmes pour Mi mit ihren hohen technischen Anforde-<br />

rungen Raum für ein maximales Leuchten der Gesangsstimme.<br />

Auffällig sind aber auch andere Lieder der Sammlung, schon we-<br />

gen der Verquickung von Gottesliebe und Liebe zwischen Mann<br />

und Frau in den von Olivier Messiaen selbst verfassten Textvor-<br />

29


30<br />

lagen, in die wiederholt auch biblische Vokabeln und Bilder ein-<br />

gefügt sind. Dicht geknüpfte Akkordketten legt Messiaen unter<br />

das Lied «Ta voix», das kurz vor Schluss ein überaus hoch liegendes,<br />

von einigen Exegeten als sonderbar künstlicher Vogelgesang ge-<br />

deutetes Melisma im Klavier hören lässt. Ein harscher Unterton<br />

liegt dagegen unter dem an dritter Stelle plazierten Lied «Les deux<br />

guerriers», in dem sich Mann und Frau als Streiter für die Sache<br />

Christi sehen. Es sind nicht weltliche, auch nicht geistliche, son-<br />

dern vielmehr wohl ‹geistige› Lieder, um ein Wort von Wolfgang<br />

Rihm zu verwenden, die Messiaen hier geschaffen hat. Ihr Ort<br />

bleibt der Konzertsaal, auch wenn christliche Bezugspunkte be-<br />

harrlich aufscheinen, dies sowohl in der Idiomatik der Textvorla-<br />

gen als auch im musikalischen Satz mit seinen rezitativisch dekla-<br />

mierenden Passagen und den jubelnden Melismen vor zurück-<br />

haltendem instrumentalem Grund.


Texte<br />

Claude Debussy: Ariettes oubliées<br />

(1885–1887)<br />

(texte: Paul Verlaine)<br />

N° 1: C’est l’extase<br />

C’est l’extase langoureuse,<br />

C’est la fatigue amoureuse,<br />

C’est tous les frissons des bois<br />

Parmi l’étreinte des brises,<br />

C’est vers les ramures grises<br />

Le chœur des petites voix.<br />

Ô le frêle et frais murmure!<br />

Cela gazouille et susurre,<br />

Cela ressemble au cri doux<br />

Que l’herbe agitée expire…<br />

Tu dirais, sous l’eau qui vire,<br />

Le roulis sourd des cailloux.<br />

Cette âme qui se lamente<br />

En cette plainte dormante<br />

C’est la nôtre, n’est-ce pas?<br />

La mienne, dis, et la tienne,<br />

Dont s’exhale l’humble antienne<br />

Par ce tiède soir, tout bas?<br />

Claude Debussy: Ariettes oubliées<br />

(1885–1887)<br />

(Text: Paul Verlaine)<br />

N° 1: Klagen im Wind<br />

(Übersetzung: Franz Evers)<br />

Ein schmachtendes<br />

heißes Begehren,<br />

Ein süßes müdes Gewähren<br />

Bebt hin im schauernden Wald;<br />

Leis zittern des Windes Geigen,<br />

Wie wenn in den grauen Zweigen<br />

Ein schüchternes Singen verhallt.<br />

Wie irrendes Stimmenkräuseln,<br />

So lallt es und surrt es mit Säuseln<br />

Und gleicht dem zarten Lied,<br />

Das die wehenden Gräser singen,<br />

Wie wenn dem Bache das Klingen<br />

Der schlürfenden Kiesel entflieht.<br />

Die Seele, die seufzend schwebte<br />

Und in müden Klagen bebte,<br />

Muss wohl die unsere sein;<br />

Die meine, sag! und die deine,<br />

Die so mit leisem Geweine<br />

Wehklagt in den Abend hinein.<br />

35


36<br />

N° 2: Il pleure dans mon cœur<br />

Il pleure dans mon cœur<br />

Comme il pleut sur la ville;<br />

Quelle est cette langueur<br />

Qui pénètre mon cœur?<br />

Ô bruit doux de la pluie,<br />

Par terre et sur les toits!<br />

Pour un cœur qui s’ennuie,<br />

Ô le bruit de la pluie!<br />

Il pleure sans raison<br />

Dans ce cœur qui s’écœure.<br />

Quoi! Nulle trahison?…<br />

Ce deuil est sans raison.<br />

C’est bien la pire peine,<br />

De ne savoir pourquoi<br />

Sans amour et sans haine<br />

Mon cœur a tant de peine!<br />

N° 3: L’ombre des arbres<br />

L’ombre des arbres<br />

dans la rivière embrumée<br />

Meurt comme de la fumée,<br />

Tandis qu’en l’air,<br />

parmi les ramures réelles,<br />

Se plaignent les tourterelles.<br />

Combien ô voyageur,<br />

ce paysage blême<br />

Te mira blême toi-même,<br />

Et que tristes pleuraient<br />

dans les hautes feuillées,<br />

Tes espérances noyées.<br />

N° 2: Es weint in meinem Herzen<br />

(Übersetzung: Bertram Kottmann)<br />

Es weint in meinem Herzen<br />

Wie Regen auf die Stadt.<br />

Woher der matte Schmerz,<br />

Der es durchdrungen hat?<br />

O sanfter Ton des Regens<br />

Auf Erde und auf Dächer!<br />

Für ein sehnendes Herz<br />

Singt der Regen!<br />

Grundlos weint es in meinem Herzen,<br />

Das immer mehr den Mut verliert.<br />

Wie! Keine Treulosigkeit!<br />

Meine Trauer ist unbegründet.<br />

Das ist gewiss<br />

der schlimmste Schmerz,<br />

Nicht zu wissen, warum<br />

Mein Herz ohne Liebe<br />

Und ohne Hass so leidet.<br />

N° 3: Der Bäume Schatten<br />

(Übersetzung: Bertram Kottmann)<br />

Der Bäume Schatten<br />

auf verhang’nem Strome<br />

Zerlöst sich, gleich einem Phantome,<br />

Indes erschallt durch Zweig und Laube<br />

Der Klageruf der Turteltaube.<br />

Wie ward doch, Wandrer,<br />

dieses fahl’ Gefilde<br />

Zu deinem bleichen Spiegelbilde,<br />

Wie trauerte in hohem Laubesdome<br />

Dein Hoffen selbst,<br />

im Tränenstrome.


N° 4: Chevaux de bois<br />

Tournez, tournez, bon chevaux de bois,<br />

Tournez cent tours, tounez mille tours.<br />

Tournez souvent et tournez toujours,<br />

Tournez, tournez au son des hautbois.<br />

L’enfant tout rouge et la mère blanche,<br />

Le gars en noir et la fille en rose.<br />

L’une à la chose et l’autre à la pose,<br />

Chacun se paie un sou de dimanche.<br />

Tournez, tournez, chevaux de leur<br />

cœur,<br />

Tandis qu’autour de tous vos tournois<br />

Clignote l’œil du filou sournois.<br />

Tournez au son du piston vainqueur!<br />

C’est étonnant comme ça vous soûle,<br />

D’aller ainsi dans ce cirque bête,<br />

Rien dans le ventre et mal dans la tête,<br />

Du mal en masse et du bien en foule;<br />

Tournez dadas, sans qu’il soit besoin<br />

D’user jamais de nuls éperons<br />

Pour commander à vos galops ronds.<br />

Tournez, tournez, sans espoir de foin,<br />

Et dépêchez, chevaux de leur âme,<br />

Déjà voici que sonne à la soupe<br />

La nuit qui tombe et chasse la troupe<br />

De gais buveurs, que leur soif affame.<br />

Tournez, tournez! Le ciel en velours<br />

D’astres en or se vêt lentement,<br />

L’Église tinte un glas tristement.<br />

Tournez au son joyeux des tambours,<br />

tournez.<br />

N° 4: Holzpferde<br />

Dreht euch, ihr braven Holzpferde,<br />

Dreht hundert Runden,<br />

dreht tausend Runden,<br />

Dreht euch häufig, dreht euch immer,<br />

Dreht euch zum Klang der Oboe.<br />

Das Kind tiefrot und die Mutter weiß,<br />

Der Bursche in Schwarz<br />

und das Mädchen in Rosa,<br />

Sie bei der Sache und er in Positur,<br />

Jeder gibt<br />

einen Sonntagsgroschen aus.<br />

Dreht euch, Pferde ihrer Herzen,<br />

Während bei jeder euer Runden<br />

Der tückische Halsabschneider<br />

mit den Augen zwinkert,<br />

Dreht euch zum Klang<br />

des siegreichen Kornetts!<br />

Erstaunlich,<br />

wie trunken es euch macht,<br />

In dieser einfältigen Manege zu reiten:<br />

Nichts im Bauch und Schmerz im Kopf,<br />

Leiden in Mengen und Glück in Fülle.<br />

Dreht euch, Pferdchen,<br />

ohne dass man euch<br />

Unnötig die Sporen gibt<br />

Zu euren Galopprunden:<br />

Dreht euch, dreht euch,<br />

ohne Hoffnung auf Heu.<br />

Und beeilt euch, Pferde ihrer Seelen:<br />

Schon läutet die fallende Nacht<br />

Zur Suppe und vertreibt die Truppe<br />

Der fröhlichen Zecher,<br />

die vor Durst vergehen.<br />

Dreht euch! Der samtene Himmel<br />

Bedeckt sich langsam<br />

mit goldenen Sternen<br />

Die Kirche läutet traurig<br />

die Totenglocke.<br />

Dreht euch zum fröhlichen Klang der<br />

Trommeln, dreht euch.<br />

37


38<br />

N° 5: Green<br />

Voici des fruits, des fleurs,<br />

des feuilles et des branches<br />

Et puis voici mon cœur<br />

qui ne bat que pour vous.<br />

Ne le déchirez pas<br />

avec vos deux mains blanches<br />

Et qu’à vos yeux<br />

si beaux l’humble présent soit doux.<br />

J’arrive tout couvert encore de rosée<br />

Que le vent du matin<br />

vient glacer à mon front.<br />

Souffrez que ma fatigue<br />

à vos pieds reposée<br />

Rêve des chers instants<br />

qui la délasseront.<br />

Sur votre jeune sein<br />

laissez rouler ma tête<br />

Toute sonore encor<br />

de vos derniers baisers;<br />

Laissez-la s’apaiser<br />

de la bonne tempête,<br />

Et que je dorme<br />

un peu puisque vous reposez.<br />

N° 6: Spleen<br />

Les roses étaient toutes rouges,<br />

Et les lierres étaient tout noirs.<br />

Chère, pour peu que tu te bouges,<br />

Renaissent tous mes désespoirs.<br />

Le ciel était trop bleu, trop tendre,<br />

La mer trop verte et l’air trop doux;<br />

Je crains toujours, ce qu’est d’attendre,<br />

Quelque fuite atroce de vous!<br />

Du houx à la feuille vernie,<br />

Et du luisant buis je suis las,<br />

Et de la campagne infinie,<br />

Et de tout, fors de vous. Hélas!<br />

–<br />

N° 5: Green<br />

Hier sind Früchte, Blumen,<br />

Blätter und Zweige,<br />

Und dann ist hier mein Herz,<br />

das nur für euch schlägt.<br />

Zerreißt es nicht<br />

mit euren zwei weißen Händen,<br />

Möge die bescheidene Gabe<br />

euren schönen Augen genehm sein.<br />

Ich komme, noch mit Tau bedeckt,<br />

Den der Wind<br />

auf meiner Stirn gefrieren lässt.<br />

Erdulde, dass meine Müdigkeit<br />

zu euren Füßen ruhend<br />

Von den teuren Augenblicken träumt,<br />

die sie erquicken werden.<br />

Auf eurer jungen Brust<br />

lasst meinen Kopf ruhen,<br />

Der noch nachhallt<br />

von euren letzten Küssen,<br />

Lasst ihn Frieden finden<br />

nach diesem schönen Sturm,<br />

Dass ich ein wenig schlafe,<br />

da ihr ruht.<br />

N° 6: Spleen<br />

Die Rosen standen tiefrot,<br />

Und der Efeu war schwarz.<br />

Liebste, kaum hast du dich bewegt,<br />

Wird meine ganze Verzweiflung<br />

wieder wach.<br />

Der Himmel war zu blau, zu zart,<br />

Das Meer zu grün, die Luft zu weich.<br />

Ich fürchte und erwarte immer,<br />

Dass ihr mich grausam verlasst.<br />

Des Hulst mit seinem gelackten Blatt,<br />

Der glänzenden Buchsbaums<br />

bin ich überdrüssig,<br />

Und der grenzenlosen Landschaft<br />

Allem, außer ihnen.<br />


Benjamin Britten:<br />

A Charm of Lullabies op. 41 (1947)<br />

N° 1: Berceuse<br />

(texte: William Blake;<br />

traduction: Dorothée Zumstein)<br />

Dors, dors, joyau radieux<br />

Parcours en rêve les joies de la nuit;<br />

Dors, dors, dans ton sommeil<br />

Les petits chagrins veillent et pleurent.<br />

Joli bambin, sur ton visage<br />

Je vois la trace de doux désirs<br />

Secrètes joies, secrets sourires<br />

Mignonnes ruses d’un enfant<br />

en bas âge.<br />

Comme je caresse tes membres<br />

si doux<br />

Les sourires du matin passent à pas<br />

de loup<br />

Sur ta joue et sur ton sein<br />

Qui ton petit cœur contient<br />

Ô les ruses charmantes qui glissent<br />

Dans ton petit cœur assoupi<br />

Quand ton petit cœur s’éveillera<br />

Du jour l’affreuse lueur frappera<br />

Ta joue et sur ton œil,<br />

Par-delà les moissons de la jeunesse.<br />

Ruses et sourires d’enfant attirent<br />

à eux<br />

Toute la paix de la terre et des cieux.<br />

N° 2: Ô chut! Mon doux<br />

petit Donald<br />

(traduction: David K. Smythe)<br />

Ô chut! Mon doux petit Donald<br />

Emblème du grand clan Ronald!<br />

Parfaitement enseigné par notre<br />

capricieux Chef<br />

Qui a engendré mon jeune voleur<br />

des Hautes-Terres<br />

(Ô chut!)<br />

Benjamin Britten:<br />

A Charm of Lullabies op. 41 (1947)<br />

N° 1: A Cradle Song<br />

(text: William Blake)<br />

Sleep, sleep, beauty bright,<br />

Dreaming o’er the joys of night;<br />

Sleep, sleep, in thy sleep<br />

Little sorrows sit and weep.<br />

Sweet babe, in thy face<br />

Soft desires I can trace,<br />

Secret joys and secret smiles,<br />

Little pretty infant wiles.<br />

As thy softest limbs I feel,<br />

Smiles as of the morning steal<br />

O’er thy cheek, and o’er thy breast<br />

Where thy little heart does rest.<br />

O! the cunning wiles that creep<br />

In thy little heart asleep.<br />

When thy little heart does wake<br />

Then the dreadful lightnings break,<br />

From thy cheek and from thy eye,<br />

O’er the youthful harvests nigh.<br />

Infant wiles and infant smiles<br />

Heaven and Earth of peace beguiles.<br />

N° 2: The Highland Balou<br />

(text: Robert Burns)<br />

Hee Balou, my sweet wee Donald,<br />

Picture o’ the great Clanronald!<br />

Brawlie kens our wanton Chief<br />

What gat my young Highland thief.<br />

(Hee Balou!)<br />

41


42<br />

Cher à moi est ton beau cou!<br />

Si tu survis, tu vas voler un cheval,<br />

Voyager dans le pays en tous sens,<br />

Et rapporter chez nous une vache<br />

de Carlisle!<br />

À travers les Basses-Terres,<br />

en passant la frontière,<br />

Que bien, mon petit, tu prospères!<br />

Harcèle les gars du bas pays,<br />

Après, aux Hautes-Terres jusque<br />

chez moi!<br />

N° 3: La berceuse de Sephestia<br />

(texte: Robert Greene;<br />

traduction: Dorothée Zumstein)<br />

Ne pleure pas, enfant chéri,<br />

souris dans mon giron!<br />

Quand tu seras vieux, tu auras<br />

bien assez de larmes à verser.<br />

Joli bambin, petit drôle<br />

Chagrin et joie de son père<br />

Quand il vit pour la première fois<br />

Un tel fils entre lui et moi,<br />

Il fut heureux, moi malheureuse;<br />

Le sort en a voulu ainsi:<br />

Il quitta son joli petit,<br />

Son désespoir, qui fut sa joie.<br />

Ne pleure pas, enfant chéri,<br />

souris dans mon giron<br />

Quand tu seras vieux, tu auras<br />

bien assez de larmes à verser.<br />

L’enfant chéri souriait, le père<br />

pleurait<br />

La mère sanglotait, le bébé<br />

bondissait,<br />

Et plus il gazouillait, plus nos larmes<br />

coulaient.<br />

Nature ne pouvait chagrin cacher<br />

Il faut qu’il parte, qu’il embrasse<br />

L’enfant et la mère – bonheur tout<br />

juste né,<br />

Car il quittait son fils adorable,<br />

Désespoir et joie d’un père.<br />

Leeze me on thy bonnie craigie!<br />

And thou live, thou’ll steal a naigie,<br />

Travel the country thro’ and thro’,<br />

and bring hame a Carlisle cow!<br />

Thro’ the Lawlands, o’er the Border,<br />

Weel, my babie, may thou furder!<br />

Herry the louns o’ the laigh Countrie,<br />

Syne to the Highlands hame to me!<br />

N° 3: Sephestia’s Lullaby<br />

(text: Robert Greene)<br />

Weep not, my wanton,<br />

smile upon my knee;<br />

When thou art old<br />

there’s grief enough for thee.<br />

Mother’s wag, pretty boy,<br />

Father’s sorrow, father’s joy;<br />

When thy father first did see<br />

Such a boy by him and me,<br />

He was glad, I was woe;<br />

Fortune changèd made him so,<br />

When he left his pretty boy,<br />

Last his sorrow, first his joy.<br />

Weep not, my wanton,<br />

smile upon my knee;<br />

When thou art old<br />

there’s grief enough for thee.<br />

The wanton smiled, father wept,<br />

Mother cried, baby leapt;<br />

More he crow’d, more we cried,<br />

Nature could not sorrow hide:<br />

He must go, he must kiss<br />

Child and mother, baby bliss,<br />

For he left his pretty boy,<br />

Father’s sorrow, father’s joy.


Ne pleure pas, enfant chéri,<br />

souris dans mon giron!<br />

Quand tu seras vieux, tu auras<br />

bien assez de larmes à verser!<br />

N° 4: Incantation<br />

(texte: Thomas Randolph;<br />

traduction: Dorothée Zumstein)<br />

Tais-toi!<br />

Dors! Ou j’ordonne aux Erynées<br />

De te fouetter avec un serpent,<br />

Et au cruel Rhadamante d’emporter<br />

Ton corps jusqu’au lac bouillonnant<br />

Où flammes et soufre jamais ne<br />

sont rassasiés<br />

Ton cœur se consumera, tu auras<br />

des maux de crâne,<br />

Les articulations qui craquent,<br />

Ne t’avise donc pas de te réveiller!<br />

Tais-toi, dors!<br />

Tais-toi, dors!<br />

Tais-toi!<br />

Tais-toi!<br />

Dors ou tu verras<br />

les horribles sorcières de Tartarie,<br />

Qui ont pour cheveux<br />

d’affreux serpents,<br />

Cerbère te hurlera dessus,<br />

Et les furies – au nombre de trois<br />

(La pire a pour nom Tisiphone)<br />

Te fouetteront<br />

jusqu’à la fin des temps;<br />

Dors donc paisiblement<br />

Tais-toi, dors!<br />

Tais-toi, dors!<br />

Tais-toi!<br />

Weep not, my wanton,<br />

smile upon my knee,<br />

When thou art old<br />

there’s grief enough for thee.<br />

N° 4: A Charm<br />

(text: Thomas Randolph)<br />

Quiet!<br />

Sleep! or I will make<br />

Erinnys whip thee with a snake,<br />

And cruel Rhadamanthus take<br />

Thy body to the boiling lake,<br />

Where fire and brimstones<br />

never slake;<br />

Thy heart shall burn,<br />

thy head shall ache,<br />

And ev’ry joint about thee quake;<br />

And therefor dare not yet to wake!<br />

Quiet, sleep!<br />

Quiet, sleep!<br />

Quiet!<br />

Quiet!<br />

Sleep! or thou shalt see<br />

The horrid hags of Tartary,<br />

Whose tresses ugly serpants be,<br />

And Cerberus shall bark at thee,<br />

And all the Furies that are three<br />

The worst is called Tisiphone,<br />

Shall lash thee to eternity;<br />

And therefor sleep thou peacefully<br />

Quiet, sleep!<br />

Quiet, sleep!<br />

Quiet!<br />

43


44<br />

N° 5: Chanson de la nourrice<br />

(texte: John Phillip;<br />

traduction: Dorothée Zumstein)<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Ta nourrice te choiera<br />

du mieux qu’elle pourra.<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Calme-toi trésor chéri,<br />

cesse de pleurer<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Que ton chagrin s’envole,<br />

je suis là pour t’aimer<br />

À te bercer, bébé, je m’emploie<br />

sans délai.<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Dors, dors, bébé, dors<br />

Ta nourrice te choiera<br />

du mieux qu’elle pourra,<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Que les Dieux te protègent<br />

et te réconfortent!<br />

Que les Dieux te protègent<br />

et te réconfortent!<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Qu’ils t’apportent la chance, le bien,<br />

la réussite.<br />

Et à souhaiter cela je m’emploie<br />

sans délai<br />

À souhaiter cela je m’emploie<br />

sans délai<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

Ta nourrice te choiera<br />

du mieux qu’elle pourra.<br />

Dors, dors, bébé, dors!<br />

—<br />

N° 5: The Nurse’s Song<br />

(text: John Phillip)<br />

Lullaby baby,<br />

Lullaby baby,<br />

Thy nurse will tend thee<br />

as duly as may be.<br />

Lullaby baby!<br />

Be still, my sweett sweeting,<br />

no longer do cry;<br />

Sing lullaby baby, lullaby baby.<br />

Let dolours be fleeting,<br />

I fancy thee, I…<br />

To rock and to lull thee<br />

I will not delay me.<br />

Lullaby baby,<br />

Lullabylabylaby baby,<br />

Thy nurse will tend thee<br />

as duly as may be<br />

Lullabylabylaby baby<br />

The gods be thy shield<br />

and comfort in need!<br />

The gods be thy shield<br />

and comfort in need!<br />

Sing Lullaby baby,<br />

Lullabylaby baby<br />

They give thee good fortune<br />

and well for to speed,<br />

And this to desire…<br />

I will not delay me.<br />

This to desire… I will not delay me.<br />

Lullaby lullabylaby baby,<br />

Thy nurse will tend thee<br />

as duly as may be.<br />

Lullabylabylabylaby baby.<br />


Brett Dean: Poems and Prayers<br />

(2005)<br />

(texte: Michael Leunig;<br />

traduction: Dorothée Zumstein)<br />

N° 1: Littérature<br />

Le stylo est plus puissant que la rapière<br />

Plus puissant que les prix littéraires<br />

Sans le stylo nous serions incapables<br />

De laisser, à la cuisine,<br />

ces petits mots sur la table.<br />

Trois petites croix pour conclure,<br />

rien de plus joli<br />

N’a jamais été écrit,<br />

Que ceci qui n’est qu’à toi et moi,<br />

Cette littérature que personne d’autre<br />

ne lira.<br />

N° 2: Un enfant est une chenille<br />

Un enfant, c’est est une chenille<br />

Un homme un cocon<br />

La musique un papillon,<br />

Chante-moi une mélodie!<br />

N° 3: Prière 1<br />

«Aimez-vous les uns les autres<br />

et vous serez heureux».<br />

C’est aussi simple que ça –<br />

et aussi compliqué.<br />

Il n’y a pas d’alternative<br />

N° 4: Égalité<br />

Les hommes sont tous des ordures<br />

Les hommes! Les hommes!<br />

Oui, tous jusqu’au dernier!<br />

Tous les hommes sont des ordures!<br />

Nous nous battrons pour l’égalité<br />

Jusqu’à ce que toutes les femmes<br />

soient aussi des ordures.<br />

Brett Dean: Poems and Prayers<br />

(2005)<br />

(text: Michael Leunig)<br />

N° 1: Literature<br />

The pen is mightier than the sword<br />

And mightier than the literary award<br />

Without the pen we’d be unable<br />

To leave those notes<br />

on the kitchen table.<br />

Nothing lovelier ever penned,<br />

With three small crosses at the end,<br />

Made for no-one else to see<br />

The literature of you and me.<br />

N° 2: A Child is a Grub<br />

A child is a grub,<br />

A man’s a cocoon,<br />

Music’s a butterfly,<br />

Sing me a tune.<br />

N° 3: Prayer 1<br />

«Love one another<br />

and you will be happy.»<br />

It’s as simple and difficult as that.<br />

There is no other way.<br />

N° 4: Equality<br />

All men are bastards!<br />

Men! Men! Yes Men! All Men!<br />

All men are bastards!<br />

We will fight for equality<br />

Until all women are bastards too.<br />

45


46<br />

N° 5: Prière 2<br />

Dieu, donne-nous la pluie<br />

quand nous attendons le soleil<br />

Donne nous la musique<br />

quand nous redoutons le pire<br />

Donne-nous les larmes quand nous<br />

voulons notre petit-déjeuner,<br />

Les larmes quand nous<br />

nous préparons à la tempête,<br />

Un chien errant quand nous<br />

pensons être félicités,<br />

Dieu, fais-nous marcher,<br />

bouscule-nous, retourne-nous.<br />

Amen<br />

–<br />

Gabriel Fauré: Le Papillon et la<br />

fleur op. 1 N° 1 (1861)<br />

(texte: Victor Hugo)<br />

La pauvre fleur disait au papillon…<br />

La pauvre fleur disait<br />

au papillon céleste:<br />

Ne fuis pas!…<br />

Vois comme nos destins<br />

sont différents, je reste.<br />

Tu t’en vas!<br />

Pourtant nous nous aimons,<br />

nous vivons sans les hommes,<br />

Et loin d’eux!<br />

Et nous nous ressemblons<br />

et l’on dit que nous sommes<br />

Fleurs tous deux!<br />

Mais hélas, l’air t’emporte,<br />

et la terre m’enchaine.<br />

Sort cruel!<br />

Je voudrais embaumer<br />

ton vol de mon haleine.<br />

Dans le ciel!<br />

Mais non, tu vas trop loin,<br />

parmi des fleurs sans nombre.<br />

Vous fuyez!<br />

N° 5: Prayer 2<br />

God, give us rain<br />

when we expect sun.<br />

Give us music<br />

when we expect trouble.<br />

Give us tears<br />

when we expect breakfast.<br />

Give us dreams<br />

when we expect a storm.<br />

Give us a stray dog<br />

when we expect congratulations.<br />

God, play with us,<br />

turn us sideways and around.<br />

Amen<br />

–<br />

Gabriel Fauré: Die Blume und der<br />

Schmetterling op. 1 N° 1 (1861)<br />

(Text: Victor Hugo;<br />

Übersetzung: Luise von Ploennies)<br />

Die arme Blume<br />

sprach zum Schmetterlinge:<br />

Bleib doch bei mir!<br />

Verschieden Los!<br />

du eilst auf leichter Schwinge,<br />

Ich bleibe hier.<br />

Doch weiht die Liebe mich dir<br />

zum Eigentum,<br />

Den Menschen fern.<br />

Und weil du Schmetterling<br />

gleichst einer Blume,<br />

Hab ich dich gern.<br />

Ach, grausam hält die Erde<br />

mich in Banden,<br />

Dich trägt die Lust.<br />

Umschweben deinen Flug<br />

zu schönern Landen<br />

Will ich mit Duft.<br />

Nein, hin, wo tausend<br />

duftge Blumen stehen,<br />

Eilst du von hier.


Et moi je reste seule<br />

à voir tourner mon ombre.<br />

A mes pieds!<br />

Tu fuis, puis tu reviens,<br />

puis tu t’en vas encore<br />

Luire ailleurs!<br />

Aussi me trouves-tu<br />

toujours à chaque aurore<br />

Tout en pleurs!<br />

Ah! Pour que notre amour<br />

coule des jours fidèles.<br />

Ô mon roi!<br />

Prends comme moi racine<br />

ou donne-moi des ailes<br />

Comme à toi!<br />

Gabriel Fauré: En Sourdine op. 58<br />

N° 2 (1891)<br />

(texte: Paul Verlaine)<br />

Calmes dans le demi-jour<br />

Que les branches hautes font,<br />

Pénétrons bien notre amour<br />

De ce silence profond.<br />

Mêlons nos âmes, nos cœurs<br />

Et nos sens extasiés,<br />

Parmi les vagues langueurs<br />

Des pins et des arbousiers.<br />

Ferme tes yeux à demi,<br />

Croise tes bras sur ton sein,<br />

Et de ton cœur endormi<br />

Chasse à jamais tout dessein.<br />

Laissons-nous persuader<br />

Au souffle berceur et doux<br />

Qui vient, à tes pieds, rider<br />

Les ondes des gazons roux.<br />

Et quand, solennel, le soir<br />

Des chênes noirs tombera<br />

Voix de notre désespoir,<br />

Le rossignol chantera.<br />

Einsam seh’ ich<br />

sich meinen Schatten drehen<br />

Zu Füßen mir.<br />

Du stichst, kehrst wieder,<br />

fliehst dann, um zu scheinen<br />

Auf ferner Au.<br />

Drum siehst du mich<br />

an jedem Morgen weinen,<br />

Kristallnen Tau.<br />

Mein König!<br />

dass die Wonne dauernd werde,<br />

Wurzle bei mir!<br />

Sonst gib mir Flügel,<br />

dass ich von der Erde<br />

Aufschweb mit dir!<br />

Gabriel Fauré: Gedämpften Tons<br />

op. 58 N° 2 (1891)<br />

(Text: Paul Verlaine;<br />

Übersetzung: Bertram Kottmann)<br />

Lass uns still im Dämmerlicht<br />

Unter hoher Bäume Zweigen<br />

In des Schweigens Angesicht<br />

Unsre Liebe wohl erzeigen.<br />

Mög’ uns Herz und Seel’ zergehn<br />

Und verzückter Sinne Träume<br />

Bei dem sehnsuchtsvollen Wehn<br />

Der Pinien und Erdbeerbäume.<br />

Schließe halb die Augen zu,<br />

Leg die Hände in den Schoß,<br />

Sage in des Herzens Ruh<br />

Dich von allem Wollen los.<br />

Wiegen möge uns der Wind,<br />

Der sich sanft und schmeichelnd regt<br />

Und zu deinen Füßen lind<br />

Kräuselnd mattes Gras bewegt.<br />

Wenn von schwarzer Eichen Rund<br />

Ernst der Abend sinkt hernieder,<br />

Wird unsre Verzweiflung kund<br />

In der Nachtigallen Lieder.<br />

49


50<br />

Gabriel Fauré: Rêve d’amour<br />

op. 5 N° 2 (1864)<br />

(texte: Victor Hugo)<br />

S’il est un charmant gazon<br />

Que le ciel arrose,<br />

Où naisse en toute saison<br />

Quelque fleur éclose,<br />

Où l’on cueille à pleine main<br />

Lys, chèvrefeuille et jasmin,<br />

J’en veux faire le chemin<br />

Où ton pied se pose!<br />

S’il est un sein bien aimant<br />

Dont l’honneur dispose,<br />

Dont le ferme dévouement<br />

N’ait rien de morose,<br />

Si toujours ce noble sein<br />

Bat pour un digne dessein,<br />

J’en veux faire le coussin<br />

Où ton front se pose!<br />

S’il est un rêve d’amour,<br />

Parfumé de rose,<br />

Où l’on trouve chaque jour<br />

Quelque douce chose,<br />

Un rêve que Dieu bénit,<br />

Où l’âme à l’âme s’unit,<br />

Oh! J’en veux faire le nid<br />

Où ton cœur se pose!<br />

Gabriel Fauré: Après un rêve<br />

op. 7 N° 1 (1877)<br />

(texte: Romain Bussine)<br />

Dans un sommeil<br />

que charmait ton image<br />

Je rêvais le bonheur, ardent mirage,<br />

Tes yeux étaient plus doux,<br />

ta voix pure et sonore,<br />

Tu rayonnais comme un ciel<br />

éclairé par l’aurore;<br />

Gabriel Fauré: Liebestraum<br />

op. 5 N° 2 (1864)<br />

(Text: Victor Hugo;<br />

Übersetzung: Luise von Ploennies)<br />

Gibt’s einen Rasen grün,<br />

Den der Himmel tränket,<br />

Dem ein ewig Blühn<br />

Jede Jahreszeit schenket.<br />

Wo Jasminen stehn,<br />

Geisblattsäfte wehn.<br />

Dahin, möcht ich sehn,<br />

Dass dein Fuß sich senket.<br />

Gibt’s eine Brust, in die<br />

Lieb und Ehr gesenket,<br />

Der jede Sympathie<br />

Und Klarheit ward geschenket.<br />

Die edel immerfort<br />

Des Treue starker Hort,<br />

Sie sei der Ruheport,<br />

zu dem dein Haupt sich senke.<br />

Gibt’s eines Liebestraum,<br />

Von Rosenduft getränket,<br />

Wo stets ein goldner Saum<br />

Dem Wolkenzug geschenket.<br />

Ein Traum in Gottes Hut,<br />

Durchstrahlt von Seelenglut,<br />

Er sei es, darin ruhe<br />

Dein Herz, in Lieb versenket.<br />

Gabriel Fauré: Nach einem Traum<br />

op. 7 N° 1 (1877)<br />

(Text: Romain Bussine;<br />

Übersetzung: Bertram Kottmann)<br />

In einem Traum,<br />

der dein Bild verzauberte,<br />

Träumte ich vom Glück,<br />

leidenschaftliches Traumbild,<br />

In dem deine Augen zärtlicher waren,<br />

deine Stimme rein und wohlklingend,<br />

In dem du strahltest<br />

wie der morgenlichterhellte Himmel.


Tu m’appelais et je quittais la terre<br />

Pour m’enfuir avec toi vers la lumière,<br />

Les cieux pour nous<br />

entrouvraient leurs nues,<br />

Splendeurs inconnues,<br />

lueurs divines entrevues,<br />

Hélas! Hélas!<br />

Triste réveil des songes<br />

Je t’appelle, ô nuit,<br />

rends moi tes mensonges,<br />

Reviens, reviens radieuse,<br />

Reviens ô nuit mystérieuse!<br />

–<br />

Olivier Messiaen:<br />

Poèmes pour Mi (2 e livre) (1936)<br />

(texte: Olivier Messiaen)<br />

N° 5: L’Épouse<br />

Va où l’esprit te mène,<br />

Nul ne peut séparer ce que Dieu a uni,<br />

Va où l’esprit te mène,<br />

L’épouse est le prolongement<br />

de l’époux,<br />

Va où l’esprit te mène,<br />

Comme l’Église est le prolongement,<br />

Comme l’Église est le prolongement<br />

du Christ.<br />

N° 6: Ta Voix<br />

Fenêtre pleine d’après-midi,<br />

Qui s’ouvre sur l’après-midi,<br />

Et sur ta voix fraîche<br />

(Oiseau de printemps qui s’éveille).<br />

Si elle s’ouvrait sur l’éternité<br />

Je te verrais plus belle encore.<br />

Tu es la servante du Fils,<br />

Et le Père t’aimerait pour cela.<br />

Du riefst mich,<br />

und ich verließ die Erde,<br />

Mit dir zum Licht zu entfliehen;<br />

Der Himmel öffnete<br />

für uns sein Gewölk;<br />

Noch nie gesehener Glanz,<br />

göttlicher Schein war zu ahnen.<br />

Leider! Ach!<br />

Trauriges Erwachen vom Traum;<br />

Ich rufe dich, o Nacht,<br />

gib mir meine Trugbilder wieder;<br />

Kehr zurück, kehr zurück, strahlende,<br />

Kehr zurück, o geheimnisvolle Nacht!<br />

–<br />

Olivier Messiaen:<br />

Poèmes pour Mi (2 e livre) (1936)<br />

(Text: Olivier Messiaen;<br />

Übersetzung: Siglind Bruhn)<br />

N° 5: Die Gattin<br />

Geh, wohin der Geist dich führt,<br />

Keiner kann trennen,<br />

was Gott vereint hat,<br />

Geh, wohin der Geist dich führt,<br />

Die Gattin ist die Verlängerung<br />

des Gatten,<br />

Geh, wohin der Geist dich führt,<br />

Wie die Kirche die Verlängerung,<br />

Wie die Kirche die Verlängerung<br />

Christi ist.<br />

N° 6: Deine Stimme<br />

Fenster voll Nachmittag,<br />

Das sich auf<br />

den Nachmittag hin öffnet<br />

Und auf deine frische Stimme<br />

(erwachender Frühlingsvogel).<br />

Wenn es sich auf<br />

die Ewigkeit hin öffnete,<br />

Sähest du für mich noch schöner aus.<br />

Du bist die Magd des Sohnes,<br />

Und der Vater würde dich dafür lieben.<br />

51


Sa lumière sans fin tomberait<br />

sur tes épaules,<br />

Sa marque sur ton front.<br />

Tu compléterais le nombre<br />

des anges incorporels.<br />

À la gloire de la Trinité sainte<br />

Un toujours de bonheur élèverait<br />

ta voix fraîche<br />

(Oiseau de printemps qui s’éveille):<br />

Tu chanterais.<br />

N° 7: Les Deux Guerriers<br />

De deux nous voici un. En avant!<br />

Comme des guerriers bardés de fer!<br />

Ton œil et mon œil<br />

parmi les statues qui marchent,<br />

Parmi les hurlements noirs,<br />

les écroulements de sulfureuses<br />

géométries.<br />

Nous gémissons: ah!<br />

Écoute-moi, je suis tes deux enfants,<br />

mon Dieu!<br />

En avant, guerriers sacramentels!<br />

Tendez joyeusement vos boucliers.<br />

Lancez vers le ciel les flèches<br />

du dévouement d’aurore:<br />

Vous parviendrez<br />

aux portes de la Ville<br />

N° 8: Le Collier<br />

Printemps enchaîné,<br />

arc-en-ciel léger du matin,<br />

Ah! Mon collier! Ah! Mon collier!<br />

Petit soutien vivant<br />

de mes oreilles lasses,<br />

Collier de renouveau,<br />

de sourire et de grâce,<br />

Collier d’Orient, collier choisi,<br />

multicolore, aux perles dures<br />

et cocasses!<br />

Sein unendliches Licht<br />

fiele auf deine Schultern,<br />

Sein Zeichen auf deine Stirn.<br />

Du würdest die Zahl<br />

der körperlosen Engel ergänzen.<br />

Zum Ruhm der heiligen Dreifaltigkeit<br />

Erhöbe das immerwährende Glück<br />

deine frische Stimme<br />

(erwachender Frühlingsvogel):<br />

Du sängest.<br />

N° 7: Die beiden Krieger<br />

Aus Zweien sind wir nun<br />

eins geworden. Vorwärts!<br />

Wie in Eisen geharnischte Krieger!<br />

Dein Auge und mein Auge<br />

zwischen den marschierenden<br />

Statuen,<br />

Zwischen schwarzem Geheul,<br />

dem Einstürzen schwefliger<br />

Geometrien.<br />

Wir ächzen: Ach!<br />

Hör mich, ich bin deine beiden Kinder,<br />

mein Gott!<br />

Vorwärts, Sakramentalkrieger!<br />

Hebt fröhlich eure Schilder.<br />

Schießt gegen den Himmel die<br />

Pfeile eurer Hingabe<br />

an den neuen Tag:<br />

Ihr werdet zu den Pforten<br />

der (himmlischen) Stadt gelangen.<br />

N° 8: Die Halskette<br />

Gefesselter Frühling,<br />

leichter Morgenregenbogen,<br />

Ach, meine Halskette,<br />

meine Halskette!<br />

Kleine lebendige Stütze<br />

meiner müden Ohren,<br />

Halskette der Erneuerung,<br />

des Lächelns und der Gnade,<br />

Orientalische Halskette,<br />

vielfarbig gewählt mit harten,<br />

skurrilen Perlen!<br />

53


54<br />

Paysage courbe,<br />

épousant l’air frais du matin,<br />

Ah! Mon collier! Ah! Mon collier!<br />

Tes deux bras autour de mon cou,<br />

ce matin.<br />

N° 9: Prière exaucée<br />

Ébranlez la solitaire,<br />

la vieille montagne de douleur,<br />

Que le soleil travaille<br />

les eaux amères de mon cœur!<br />

Ô Jésus, Pain vivant<br />

et qui donnez la vie,<br />

Ne dites qu’une seule parole,<br />

et mon âme sera guérie.<br />

Ébranlez la solitaire,<br />

la vieille montagne de douleur,<br />

Que le soleil travaille<br />

les eaux amères de mon cœur!<br />

Donnez-moi votre grâce!<br />

Donnez-moi votre grâce!<br />

Carillonne, mon cœur!<br />

Que ta résonance soit dure,<br />

et longue, et profonde!<br />

Frappe, tape, choque pour ton roi!<br />

Frappe, tape, choque pour ton Dieu!<br />

Voici ton jour de gloire<br />

et de résurrection!<br />

La joie est revenue.<br />

Reproductions des poèmes d’Olivier<br />

Messiaen avec l’autorisation des éditions<br />

MGB Hal Leonard<br />

Gewellte Landschaft, der frischen<br />

Morgenluft angeschmiegt,<br />

Ach, meine Halskette,<br />

meine Halskette!<br />

Deine beiden Arme um meinen Hals,<br />

heute Morgen.<br />

N° 9: Erhörtes Gebet<br />

Erschüttere den einsamen<br />

alten Berg der Schmerzen,<br />

Auf dass die Sonne die bitteren<br />

Wasser meines Herzens bearbeite!<br />

O Jesus, lebendiges Brot,<br />

der du das Leben gibst,<br />

Sprich nur ein Wort,<br />

so wird meine Seele gesund.<br />

Erschüttere den einsamen<br />

alten Berg der Schmerzen,<br />

Auf dass die Sonne die bitteren<br />

Wasser meines Herzens bearbeite!<br />

Schenk mir deine Gnade!<br />

Schenk mir deine Gnade!<br />

Klinge, mein Herz!<br />

Dein Klang sei hart, lang und tief!<br />

Schlag, klopf, stoß für deinen König!<br />

Schlag, klopf, stoß für deinen Gott!<br />

Hier ist der Tag deiner Glorie<br />

und Auferstehung!<br />

Die Freude ist zurückgekehrt.<br />

Abdruck der Übersetzungen von Olivier<br />

Messians Gedichten aus Siglind Bruhn:<br />

Olivier Messiaen. Troubadour (Messiaen-<br />

Trilogie, Bd. 3). – Waldkirch (Gorz) 2007,<br />

S. 61–98.<br />

Abdruck mit freundlicher Genehmigung<br />

der Autorin.


Interprètes<br />

Biographies<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII<br />

Magdalena Kožená mezzo-soprano<br />

Magdalena Kožená est née à Brno. Elle a tout d’abord étudié au<br />

conservatoire de cette ville, puis auprès d’Eva Blahová à la Hoch-<br />

schule für Darstellende Künste à Bratislava. Elle a remporté à<br />

plusieurs reprises des prix aux concours nationaux et internatio-<br />

naux, tel que le 6 e Concours international Mozart à Salzbourg en<br />

1995. Magdalena Kožená est artiste exclusive chez Deutsche<br />

Grammophon. En 2001, son premier CD-solo (mélodies de Dvořák,<br />

Janáček et Martinů avec le pianiste Graham Johnson) a été récom-<br />

pensé du Gramophone Solo Vocal Award. D’autres enregistre-<br />

ments pour Deutsche Grammophon comprennent des airs de<br />

Mozart, Gluck et Mysliveček avec le Prague Philharmonia sous<br />

la direction de Michel Swierczewski, des airs français avec le<br />

Mahler Chamber Orchestra sous la direction de Marc Minkowski,<br />

Paride ed Elena de Gluck avec le Gabrieli Consort sous la direc-<br />

tion de Paul McCreesh, divers récitals en compagnie de Malcolm<br />

Martineau, un CD de cantates de la famille Bach (sous le titre<br />

de «Lamento») avec Musica Antiqua Köln et Reinhard Goebel,<br />

un album Mozart avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment<br />

sous la direction de Sir Simon Rattle ainsi qu’un CD d’airs de<br />

Händel et un autre d’airs de Vivaldi avec l’ensemble Venice Ba-<br />

roque et Andrea Marcon. En 2004, Magdalena Kožená a été dis-<br />

tinguée par un Gramophone Award comme Artiste de l’année.<br />

Magdalena Kožená fait partie des meilleures interprètes de notre<br />

temps. Elle se produit en soliste à Londres, Paris, Bruxelles,<br />

Amsterdam, Vienne, Hambourg, Lisbonne, Prague, Copenhague,<br />

Tokyo, San Francisco, ainsi qu’au Alice Tully Hall et au Carnegie<br />

57


58<br />

Hall de New York. Elle a été également invitée par des festivals<br />

renommés, tels que Munich et Salzbourg, à la Schubertiade<br />

Schwarzenberg, ainsi qu’à Aldeburgh et Édimbourg. Parmi ses<br />

partenaires pianistes figurent Daniel Barenboim, Yefim Bronfman,<br />

Andraás Schiff, Mitsuko Uchida et Malcolm Martineau. Ses acti-<br />

vités de concert comprennent des concerts en compagnie de<br />

nombreux orchestres renommés, entre autres les Berliner Phil-<br />

harmoniker, l’Orchestra of the Age of Enlightenment, le Rotter-<br />

dams Philharmonisch Orkest et le Philadelphia Orchestra sous<br />

la direction de Sir Simon Rattle, le Chamber Orchestra of Europe,<br />

le Scottish Chamber Orchestra sous la direction de Sir Charles<br />

Mackerras, les Wiener Philharmoniker sous la direction de<br />

Daniel Harding et Sir Simon Rattle, l’Orchestra dell’Accademia<br />

Nazionale di Santa Cecilia sous la direction de Myung-Whun<br />

Chung, ainsi que le Simón Bolivar Youth Orchestra of Venezuela<br />

sous la direction de Gustavo Dudamel et le Royal Concertgebouw<br />

Orchestra sous la direction de Mariss Jansons. Magdalena Kožená<br />

est aussi réputée comme chanteuse d’opéra. Au Théâtre du Châ-<br />

telet à Paris, elle s’est ainsi produite dans le rôle d’Orphée (Orphée<br />

et Eurydice de Gluck) sous la direction de Sir John Eliot Gardiner,<br />

ainsi que dans celui de Mélisande (Pelléas et Mélisande de De-<br />

bussy) sous la direction de Bernard Haitink et celle de Marc Min-<br />

kowski. À Vienne, elle a chanté Néron (L’incoronazione di Poppea<br />

de Monteverdi) sous la direction de Marc Minkowski. D’autres<br />

engagements l’ont menée au Bayerische Staatsoper München<br />

et à Aix-en-Provence (Cherubino dans Le nozze di Figaro) ainsi<br />

qu’à Amsterdam (Sesto dans Giulio Cesare de Händel). Aux Salz-<br />

burger Festspiele, elle a chanté Zerlina (Don Giovanni) sous la<br />

direction de Nikolaus Harnoncourt, Idamante (Idomeneo) sous la<br />

direction de Sir Roger Norrington et de Simon Rattle ainsi que Do-<br />

rabella (Così fan tutte) également sous la direction de Sir Simon<br />

Rattle. Elle a chanté en outre les rôles de Cherubino, Dorabella<br />

et Idamante au Metropolitan Opera de New York sous la direc-<br />

tion de James Levine, ainsi que celui de Varvara (dans Katja Kaba-<br />

nova de Janaček) sous la direction de Jiři Bělohlávek. Au Royal<br />

Oper House Covent Garden elle a interprété le rôle-titre de La<br />

cenerentola de Rossini. Au Staatsoper Unter den Linden de Berlin<br />

elle s’est brillamment illustrée dans le rôle de Mélisande (Pelléas


Magdalena Kožená<br />

et Mélisande), celui d’Octavian (Der Rosenkavalier) et celui de<br />

Lazuli (L’Étoile). En 2003, Magdalena Kožená a été faite Chevalier<br />

de l’Ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français.<br />

www.kozena.cz<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII<br />

Magdalena Kožená Mezzosopran<br />

Magdalena Kožená wurde in Brno geboren. Zunächst studierte<br />

sie am dortigen Konservatorium, darüber hinaus bei Eva Blahová<br />

an der Hochschule für Darstellende Künste in Bratislava. Mehr-<br />

fach errang sie Preise bei nationalen und internationalen Wett-<br />

photo: Mathias Bothor (Deutsche Grammophon)<br />

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bewerben, so etwa 1995 beim 6. Internationalen Mozart-Wett-<br />

bewerb in Salzburg. Magdalena Kožená ist Exklusivkünstlerin der<br />

Deutschen Grammophon. 2001 wurde ihre erste Solo-CD (mit<br />

Liedern von Dvořák, Janáček und Martinů zusammen mit dem<br />

Pianisten Graham Johnson) mit dem Gramophone Solo Vocal<br />

Award ausgezeichnet. Weitere Aufnahmen für die Deutsche<br />

Grammophon umfassen Arien von Mozart, Gluck und Myslive-<br />

ček mit der Prague Philharmonia unter Michel Swierczewski,<br />

französische Arien mit dem Mahler Chamber Orchestra unter<br />

Marc Minkowski, Glucks Paride ed Elena mit dem Gabrieli Consort<br />

unter Paul McCreesh, mehrere Récitals mit Malcolm Martineau,<br />

eine vielbeachtete CD mit Kantaten der Bach-Familie (unter dem<br />

Titel «Lamento») mit Musica Antiqua Köln und Reinhard Goebel,<br />

ein Mozart-Album mit dem Orchestra of the Age of Enlighten-<br />

ment unter Sir Simon Rattle sowie eine CD mit Händel-Arien<br />

und eine CD mit Vivaldi-Arien mit Venice Baroque und Andrea<br />

Marcon. 2004 wurde Magdalena Kožená bei den Gramophone<br />

Awards als Künstlerin des Jahres ausgezeichnet. Magdalena<br />

Kožená gehört zu den führenden Konzertsängerinnen der Gegen-<br />

wart. Solistisch trat sie in London, Paris, Brüssel, Amsterdam,<br />

Wien, Hamburg, Lissabon, Prag, Kopenhagen, Tokio, San Fran-<br />

cisco sowie in der Alice Tully Hall und der Carnegie Hall in New<br />

York auf. Ebenso war sie Gast bei renommierten Festivals, so<br />

in München und Salzburg, bei der Schubertiade Schwarzenberg<br />

sowie in Aldeburgh und Edinburgh. Zu ihren Klavierpartnern ge-<br />

hörten Daniel Barenboim, Yefim Bronfman, András Schiff, Mitsuko<br />

Uchida und Malcolm Martineau. Ihre Konzertaktivitäten umfass-<br />

ten Auftritte bei zahlreichen namhaften Orchestern, u.a. bei den<br />

Berliner Philharmonikern, dem Orchestra of the Age of Enlighten-<br />

ment, dem Rotterdams Philharmonisch Orkest und dem Phila-<br />

delphia Orchestra unter Sir Simon Rattle, beim Chamber Orches-<br />

tra of Europe und beim Scottish Chamber Orchestra unter Sir<br />

Charles Mackerras, bei den Wiener Philharmonikern unter Daniel<br />

Harding und Sir Simon Rattle, beim Orchestra dell’Accademia<br />

Nazionale di Santa Cecilia unter Myung-Whun Chung sowie<br />

beim Simón Bolivar Youth Orchestra of Venezuela unter Gustavo<br />

Dudamel und dem Royal Concertgebouw Orchestra unter Mariss<br />

Jansons. Darüber hinaus ist Magdalena Kožená auch als Opern-


sängerin erfolgreich. So trat sie am Pariser Théâtre du Châtelet<br />

in der Titelrolle von Glucks Orphée unter Sir John Eliot Gardiner<br />

sowie als Mélisande (in Debussys Pelléas et Mélisande) unter<br />

Bernard Haitink und Marc Minkowski auf. In Wien sang sie Nero-<br />

ne (in Monteverdis L’incoronazione di Poppea, ebenfalls unter<br />

Marc Minkowski). Weitere Engagements führten sie an die Bay-<br />

erische Staatsoper München und nach Aix-en-Provence (Cheru-<br />

bino in Le nozze di Figaro) sowie nach Amsterdam (Sesto in Hän-<br />

dels Giulio Cesare). Bei den Salzburger Festspielen war sie als<br />

Zerlina (Don Giovanni) unter Nikolaus Harnoncourt, als Idamante<br />

(Idomeneo) unter Sir Roger Norrington und Sir Simon Rattle so-<br />

wie als Dorabella (Così fan tutte) ebenfalls unter Sir Simon Rattle<br />

zu erleben. Zudem trat sie an der New Yorker Metropolitan Opera<br />

als Cherubino, Dorabella und Idamante unter James Levine so-<br />

wie als Varvara (in Janačeks Katja Kabanova) unter Jiři Bělohlávek<br />

auf. Am Royal Oper House Covent Garden sang sie die Titelpartie<br />

in Rossinis La cenerentola. An der Staatsoper Unter den Linden<br />

Berlin brillierte sie als Mélisande (Pelléas et Mélisande) sowie<br />

als Octavian (Der Rosenkavalier) und als Lazuli (L’Étoile). Magda-<br />

lena Kožená wurde 2003 von der französischen Staatsregierung<br />

mit dem Titel Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres aus-<br />

gezeichnet. www.kozena.cz<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII<br />

Malcolm Martineau piano<br />

Né à Édimbourg, Malcolm Martineau a fait ses études au St Ca-<br />

therine’s College de Cambridge et au Royal College of Music. Il<br />

est considéré comme l’un des accompagnateurs de lieder les<br />

plus importants de sa génération et a collaboré avec de nombreux<br />

chanteurs de renommée internationale, dont Sir Thomas Allen,<br />

Dame Janet Baker, Olaf Bär, Barbara Bonney, Ian Bostridge,<br />

Angela Gheorghiu, Susan Graham, Thomas Hampson, Della Jones,<br />

Simon Keenlyside, Angelika Kirchschlager, Magdalena Kožená,<br />

Solveig Kringelborn, Jonathan Lemalu, Dame Felicity Lott, Chris-<br />

topher Maltman, Karita Mattila, Lisa Milne, Ann Murray, Anna<br />

Netrebko, Anne Sofie von Otter, Joan Rodgers, Amanda Roocroft,<br />

Michael Schade, Frederica von Stade, Sarah Walker et Bryn Terfel.<br />

De haut-lieux tels que St Johns Smith Square (mélodies de De-<br />

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62<br />

bussy et Poulenc), le Wigmore Hall (cycles de mélodies de Brit-<br />

ten et Poulenc retransmis par la BBC) et l’Edinburgh Festival<br />

(lieder de Wolf) l’invitent pour des séries de récitals. Il se produit<br />

également en récital au Wigmore Hall, au Barbican Centre, au<br />

Queen Elizabeth Hall et au Royal Opera House Covent Garden<br />

de Londres, à la Scala de Milan, au Théâtre du Châtelet à Paris,<br />

au Gran Teatre del Liceu à Barcelone, à la <strong>Philharmonie</strong> et au<br />

Konzerthaus de Berlin, au Concertgebouw d’Amsterdam, au<br />

Musikverein Wien ainsi qu’au Wiener Konzerthaus, à l’Alice Tully<br />

Hall et au Carnegie Hall de New York, ainsi qu’au Sydney Opera<br />

House. Il est également l’invité régulier de festivals tels qu’Aix-<br />

en-Provence, Vienne, Édimbourg, Schwarzenberg, Munich et<br />

Salzbourg. La discographie de Malcolm Martineau comprend des<br />

enregistrements de lieder de Schubert, Schumann et de mélo-<br />

dies anglaises avec Bryn Terfel (Deutsche Grammophon), des<br />

albums Schubert et Strauss avec Simon Keenlyside (EMI), des CDs<br />

avec Angela Gheorghiu et Barbara Bonney (Decca), Magdalena<br />

Kožená (Deutsche Grammophon), Della Jones (Chandos), Susan<br />

Bullock (Crear Classics), Solveig Kringelborn (NMA) et Amanda<br />

Roocroft (Onyx), une intégrale Fauré avec Sarah Walker et Tom<br />

Krause, les Folk Songs de Britten (Hyperion) et un choix de lie-<br />

der de Beethoven (Deutsche Grammophon). Les points forts de<br />

cette saison sont des concerts avec Simon Keenlyside, Magda-<br />

lena Kožená, Dorothea Röschmann, Susan Graham, Christopher<br />

Maltman, Thomas Oliemanns, Kate Royal et Christiane Karg.<br />

Malcolm Martineau est depuis 2004 docteur honoris causa de<br />

la Royal Scottish Academy of Music and Drama. En 2009, il a été<br />

nommé membre de l’International Fellow of Accompaniment.<br />

Depuis 2011, Malcolm Martineau est le directeur artistique du<br />

Festival «Leeds Lieder+».<br />

wwwmartineau.info<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII<br />

Malcolm Martineau Klavier<br />

Malcolm Martineau, geboren in Edinburgh, studierte am St Ca-<br />

therine’s College, Cambridge, und am Royal College of Music.<br />

Er wird weithin als einer der bedeutendsten Liedbegleiter seiner<br />

Generation geschätzt und hat mit zahlreichen weltweit führen-


Malcolm Martineau<br />

den Sängern zusammengearbeitet, u.a. mit Sir Thomas Allen,<br />

Dame Janet Baker, Olaf Bär, Barbara Bonney, Ian Bostridge, An-<br />

gela Gheorghiu, Susan Graham, Thomas Hampson, Della Jones,<br />

Simon Keenlyside, Angelika Kirchschlager, Magdalena Kožená,<br />

Solveig Kringelborn, Jonathan Lemalu, Dame Felicity Lott, Chris-<br />

topher Maltman, Karita Mattila, Lisa Milne, Ann Murray, Anna<br />

Netrebko, Anne Sofie von Otter, Joan Rodgers, Amanda Roo-<br />

croft, Michael Schade, Frederica von Stade, Sarah Walker und<br />

Bryn Terfel. St Johns Smith Square (sämtliche Lieder von Debus-<br />

sy und Poulenc), die Wigmore Hall (von der BBC übertragene<br />

Britten- und Poulenc-Zyklen) und das Edinburgh Festival (sämt-<br />

liche Lieder von Wolf) luden ihn zu eigenen Konzertreihen ein,<br />

Récitals führten ihn in die Wigmore Hall, an das Barbican Centre,<br />

in die Queen Elizabeth Hall und in das Royal Opera House Covent<br />

Garden in London, an die Mailänder Scala, an das Théâtre du<br />

Châtelet in Paris, an das Gran Teatre del Liceu in Barcelona, in<br />

die Berliner <strong>Philharmonie</strong> und in das Konzerthaus Berlin, in den<br />

Concertgebouw in Amsterdam, in den Musikverein Wien und<br />

an das Wiener Konzerthaus, in die Alice Tully Hall und in die<br />

Carnegie Hall in New York sowie an das Sydney Opera House.<br />

Darüber hinaus ist er regelmäßiger Gast auf den Festivals von<br />

Aix-en-Provence, Wien, Edinburgh, Schwarzenberg, München<br />

und Salzburg. Malcolm Martineaus Diskographie umfasst Auf-<br />

nahmen von Schubert-, Schumann- und englischen Liedern mit<br />

photo: Russel Duncan<br />

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Bryn Terfel (Deutsche Grammophon), Schubert- and Strauss-<br />

Alben mit Simon Keenlyside (EMI), CDs mit Angela Gheorghiu<br />

und Barbara Bonney (Decca), Magdalena Kožená (Deutsche Gram-<br />

mophon), Della Jones (Chandos), Susan Bullock (Crear Classics),<br />

Solveig Kringelborn (NMA) und Amanda Roocroft (Onyx), eine<br />

Fauré-Gesamteinspielung mit Sarah Walker und Tom Krause, Brit-<br />

tens Folk Songs (Hyperion) und Beethovens sämtliche Lieder<br />

(Deutsche Grammophon). Höhepunkte dieser Saison sind Auf-<br />

tritte mit Simon Keenlyside, Magdalena Kožená, Dorothea Rösch-<br />

mann, Susan Graham, Christopher Maltman, Thomas Oliemanns,<br />

Kate Royal und Christiane Karg. Malcolm Martineau ist seit 2004<br />

Ehrendoktor der Royal Scottish Academy of Music and Drama,<br />

2009 wurde er zum International Fellow of Accompaniment<br />

ernannt. Seit 2011 ist Malcolm Martineau künstlerischer Leiter<br />

des Festivals«Leeds Lieder+».<br />

wwwmartineau.info


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IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII LUXEMBOURG FESTIVAL<br />

Prochain concert «Luxembourg Festival» à la <strong>Philharmonie</strong><br />

Nächstes «Luxembourg Festival»-Konzert in der <strong>Philharmonie</strong><br />

Next «Luxembourg Festival» concert at the <strong>Philharmonie</strong><br />

Jeudi / Donnerstag / Thursday 17.11.2011 20:00<br />

Grand Auditorium<br />

Orchestre Philharmonique du Luxembourg<br />

Emmanuel Krivine direction<br />

Ian Bostridge ténor<br />

Michael Schneider orgue<br />

Wolfgang A. Mozart: Sinfonie N° 33 B-Dur<br />

(si bémol majeur) KV 319<br />

Benjamin Britten: Our Hunting Fathers op. 8<br />

Camille Saint-Saëns: Symphonie N° 3 en ut mineur (c-moll)<br />

op. 78 («Avec orgue» / «Orgelsymphonie»)<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII LUXEMBOURG FESTIVAL<br />

Prochain événement «Luxembourg Festival» au Grand Théâtre<br />

Nächste «Luxembourg Festival»-Veranstaltung im Grand Théâtre<br />

Next «Luxembourg Festival» event at the Grand Théâtre<br />

Mercredi / Mittwoch / Wednesday 16.11.2011 20:00<br />

Grand Théâtre de Luxembourg – Arrière-Scène<br />

«Venus»<br />

Un projet de Robyn Orlin<br />

Elisabeth Bakambamba, Sophiatou Kossoko, Ann Massina,<br />

Dorothée Munyaneza, Angela Simpson interprètes<br />

Gilbert Gatore texte<br />

Philippe Lainé vidéo<br />

Alexandre de Dardel scénographie<br />

Alessandro Cipriani, Luigi Ceccarelli musique<br />

Olivier Bériot costumes


IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII RÉCITAL VOCAL<br />

Prochain concert du cycle «Récital vocal»<br />

Nächstes Konzert im Zyklus «Récital vocal»<br />

Next concert in the cycle «Récital vocal»<br />

Dimanche / Sonntag / Sunday 22.04.2012 20:00<br />

Salle de Musique de Chambre<br />

Diana Damrau soprano<br />

Xavier de Maistre harpe<br />

Franz Schubert: «Ständchen» D 957 N° 4<br />

«Du bist die Ruh» D 776<br />

«Gretchen am Spinnrade» D 118<br />

«An die Musik» D 547<br />

«Ave Maria! Jungfrau mild» D 839<br />

Elias Parish Alvars: La Mandoline. Grande fantaisie pour harpe<br />

seule op. 83<br />

Richard Strauss: «Ständchen» op. 17 N° 2<br />

«Schlagende Herzen» op. 29 N° 2<br />

«Nichts» op. 10 N° 2<br />

«Wiegenlied» op. 41 N° 1;<br />

«Beim Schlafengehen» WoO 150 N° 3<br />

Reynaldo Hahn: «Si mes vers avaient des ailes»<br />

«L’Heure exquise»<br />

Ernest Chausson: «Le Colibri» op. 2 N° 7<br />

«Dans la forêt du charme et de l’enchantement» op. 36 N° 2<br />

«Le Temps des lilas»<br />

«La Cigale» op. 13 N° 4<br />

Félix Godefroid: Carnaval de Venise op. 184 pour harpe seule<br />

Henry Duparc: «Chanson triste» op. 2 N° 4<br />

«L’Invitation au voyage»<br />

Eva Dell’Acqua: «Villanelle»<br />

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La plupart des programmes du soir de la <strong>Philharmonie</strong> sont<br />

disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site<br />

www.philharmonie.lu<br />

Die meisten Abendprogramme der <strong>Philharmonie</strong> finden<br />

Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter<br />

www.philharmonie.lu<br />

Impressum<br />

your comments are welcome on<br />

www.facebook.com/philharmonie<br />

© <strong>Philharmonie</strong> Luxembourg 2011<br />

Damien Wigny, Président<br />

Matthias Naske, Directeur Général<br />

Responsable de la publication: Matthias Naske<br />

Photo <strong>Philharmonie</strong>: Antoine Huot<br />

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