N° 11 Mars Avril 2008 - CCI Côte-d'Or

Passion d’entrepreneur/ Olivier Gavalda
Le mécénat : une relation durable
a tItre personnel, olIvIer gavalda, dIrecteur général du crédIt agrIcole de Bourgogne
fra n c h e-co m t é est un collectIonneur p a s s I o n n é. da n s le cadre de s o n actIvIté
professIonnelle, Il exerce un mécénat en dIrectIon du m o n d e de l’art. la Banque qu’Il dIrIge
partIcIpe à la c o m m I s s I o n mécénat et entreprIse de la ccI dIjon et soutIent n o ta m m e n t
l’exposItIon camIlle claudel, quI se déroulera au m u s é e archéologIque de dIjon, à partIr
du m o I s d’avrIl.
Vous êtes le principal mécène
de l’exposition Camille Claudel. Pourquoi cette passion
pour cette artiste
Olivier Gavalda : Nous avons été sollicités pour
cette exposition et il se trouve que Camille Claudel
nous intéresse particulièrement. Nous sommes en
train, à Nogent-sur-Seine où elle est née, d’aider
la commune à acquérir le seul grand marbre que
l’artiste n’ait jamais réalisé. Il s’agit de Percée et La
Gorgone qu’AGF met en vente. Pour cette opération,
nous avons apporté 100 000 euros, aux côtés d’un
autre grand mécène, EDF. La statue doit rejoindre le
musée de Nogent dans quelques semaines. L’œuvre,
très connue, mais très peu vue, sera enfin accessible
au public.
On vous connaissait comme
banquier et l’on vous retrouve mécène culturel. Pourquoi
vouloir aider l’art
O.G. : Il faut savoir que le Crédit Agricole a été la
première banque et la première entreprise, en France,
à créer une fondation pour le mécénat (la Fondation
des pays de France), en 1979, lorsque la loi sur le
mécénat a été promulguée. J’ai, pour ma part, la
conviction que notre banque vit par la cité et pour
la cité : il est normal de lui retourner une partie de
ce qu’elle nous apporte. Cela permet de crédibiliser
une entreprise, de donner du sens aux profits qu’elle
fait. C’est d’ailleurs dommage que la France soit, par
Bio-express
Olivier Gavalda
1963 : naissance à bÉZiers
1988 : entre au crÉDit agricole Du miDi pour
gÉrer l’organisation informatique
1998 : n o m m É Directeur c o m m e r c i a l au crÉDit
agricole Île-De-france
2002 : Directeur gÉnÉral aDjoint au crÉDit
agricole suD-rhône-alpes
2007 : Directeur Du crÉDit agricole De
bourgogne-franche-co m t É
rapport aux États-Unis par exemple, ment en retard dans ce domaine.
Mais cet engagement est aussi une
affaire de conviction personnelle. J’aime
l’art contemporain. Je collectionne les
œuvres d’artistes peu connus, que
j’aime. Attention : je ne suis pas de
ceux qui font la FIAC. J’achète au gré
des rencontres et du surf sur Internet.
Chez moi, tous les murs sont peints !
telle-
Il y a des tableaux partout.
Quels
sont
les domaines dans lesquels vous
souhaitez être mécène
O.G. : Nous sommes plutôt tournés
vers le patrimoine au sens
large du terme. Cela recouvre les
arts, la sculpture, la peinture, le
patrimoine bâti… Récemment,
nous avons par exemple participé
à la restauration du château
de Saint-Colombe-en-Auxois. En
ce moment, nous finançons la
réfection de la statue de Diderot à Langres.
À l’avenir, je souhaiterais que nous poussions plus
loin nos actions en faveur du patrimoine bâti, en
finançant des petites opérations qui sont importantes
pour les communes rurales. J’aimerais également
aider les jeunes artistes de nos départements en
acquérant quelques-unes de leurs toiles, qui pourraient
être exposées dans nos sites.
Que pensez-vous de l’art
contemporain à Dijon
O.G. : Pour une ville de cette taille, je trouve qu’il y
a un bon nombre de galeries, sans pour autant avoir
l’impression qu’il y ait, en terme de création artistique,
le même dynamisme qu’à Troyes par exemple.
Cela dit, je n’ai pas encore tout exploré ici. J’avais
peur, en arrivant à Dijon, que la ville ne se résume
qu’à son musée des Beaux-Arts. Or, je sens qu’elle
est plus active que cela.
Photo : Reine-Marie Paris
La joueuse de flûte 1903-1905.
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