1 - Notes du mont Royal

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MEMOIRES
extcuta. Son crime fut découvert dans la fuite par un longe;
Amyntis en pourfuivit la vengeance avec tant de chaleur, que
Cyrus lui abandonna cet Eunuque, à qui elle ht arracher le*
yeux, enfuite il fut écorché vif, & il expira fur une croix.
CEbarès qui fe fentoit coupable, craignant pour lui le même
traitement, quoique Cyrus le rahurât & lui promît de ne le
point abandonner, s'abftint de manger durant dix jours, &
hnit ainfi là vie. On ht de magnifiques funérailles à Aftyage,
dont le corps fut trouvé entier & bien conlêrvé dans les defêrts
où il étoit mort; car, dit Ctéhas, les lions» l'a voient
défendu contre les autres bêtes féroces, julqu a ce que Pétifàque
fût retourné pour l'enlever.
La dernière expédition de Cyrus, dont il fbit parlé dans
Ctéfias, fut contre les Derbices 1», qui avoient alors pour Roy
Amoréus. Ces peuples, par le moyen de leurs éléphans qu'ils
firent fbrtir tout-à-coup d'une embulcade, mirent la cavalerie
de Cyrus en déroute, lui-même tomba de cheval : un Indien,
car il y avoit des Indiens parmi les troupes des Derbices, &
c'étoient eux qui leur avoient amené des éléphans; un Indien,
dis-je, lui perça la cuifle d'un coup de javelot, dont il mourut
peu de jours après «. Cependant il ne fut pas plutôt blefle*
• Voilà apparemment un de ces traits
fabuleux que Photius reproche à Ctéfias
, & avec raifon ; mais il s'en trouve
de (emblables dans la plupart des Hiftoriens.
Ce (ont des bruits populaires
qu'ils paroiflènt adopter, & qui n'intéreuent
point le fond de l'Hiftoire,
parce qu'ils ne trompent perfbnne, &
qu'on les prend pour ce qu'ils valent.
b Les Derbices étoient un peuple
barbare voifin des Hyrcaniens; il en
eft parlé dans Strabon, qui nous apprend
que les Derbices égorgeoient
tous les hommes d'entr'eux qui avoient
atteint l'âge de foixante-dix ans, &
qu'ils s'en nouniflbient.
€ Dans Hérodote, Cyrus périt en
combattant contre Tomyris Reine des
Maflagétes, laquelle outrée de la mon
de fôn fils, fait chercher. le corps de
Cyrus fur le champ de bataille, &
l'ayant trouvé, lui coupe la tête, & la
jette dans un outre plein de fang humain
, en lui infultant par ces paroles :
Rajfqpt-toi de fang, puifque tu l'as
tant aimé. 11 eft vrai que ce récit ne
fait pas honneur à Cyrus, & l'on
pourrait croire que Ctéfias s'en eft
éloigné pour faire fit cour aux Pe'ries;
mais, d un autre côté, il parle des Rois
&. des Reines de Perte avec tant de
franchife, il difilmule fi peu leur cruauté,
leur incontinence, leur noirceur,
même celle de la Reine Parifatrs, dont
il avoit 1 eftime & la confiance, que
dans tout (On ouvrage on ne remarque
rien qui (ente la flaterie. Quel motif
aurait-il donc eu pour déguiser la
vérité l