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sa - Crédit Agricole Suisse

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La conjoncture économique et financière<br />

Conjoncture et marchés : argent pas cher,<br />

mais pour combien de temps encore <br />

L’annonce des détails d’une nouvelle injection<br />

de liquidités aux Etats-Unis (le « QE2 ») à la fin de<br />

l’été 2010 a confirmé l’inquiétude de la banque<br />

centrale américaine quant à la robustesse de<br />

l’activité domestique et au danger d’une entrée<br />

en déflation. Il ne nous semblait pourtant pas<br />

que les Etats-Unis se dirigeaient vers un retour<br />

en récession, même si un ralentissement restait<br />

possible. L’exercice 2010, première année postrécession,<br />

s’est avéré in fine assez décevant. La<br />

crois<strong>sa</strong>nce n’a en effet pas dépassé 2.8 % entre<br />

le 4 e trimestre 2009 et le 4 e trimestre 2010.<br />

Quant au rythme de hausse des prix, faible mais<br />

positif, il a été considéré par la Fed comme trop<br />

lent pour être compatible avec son mandat, qui<br />

consiste à promouvoir le niveau d’emploi le plus<br />

élevé possible tout en maintenant la stabilité des<br />

prix. Si les créations d’emploi ont repris, elles<br />

n’ont pas largement compensé les destructions<br />

de la période 2008-2009.<br />

Dans la zone euro, après un début d’année<br />

extrêmement dynamique, la trajectoire de<br />

crois<strong>sa</strong>nce s’est également orientée à la baisse. La<br />

forte crois<strong>sa</strong>nce du PIB enregistrée au deuxième<br />

trimestre 2010 (+ 4 % en rythme annualisé) a<br />

laissé place à un rythme de l’ordre de 0.3 % par<br />

trimestre. Pour l’ensemble de l’année, le PIB a<br />

connu une augmentation de 2 % en glissement<br />

annuel. Le ralentissement devrait se poursuivre si<br />

l’on considère l’ensemble de 2011.<br />

Le scénario de taux de crois<strong>sa</strong>nce et d’inflation<br />

fortement différenciés entre pays est resté<br />

d’actualité l’an passé. Alors que le rebond des<br />

économies matures restait mesuré dans le<br />

contexte d’une sortie de récession, la zone<br />

émergente a encore bénéficié d’un différentiel de<br />

crois<strong>sa</strong>nce favorable, assorti dans certains pays<br />

de tensions inflationnistes.<br />

Ainsi, la Chine et l’Inde ont fait montre d’une forte<br />

crois<strong>sa</strong>nce, de l’ordre de 8-10 % en glissement<br />

annuel, alors que le rebond de la Russie permettait<br />

à son PIB de progresser de près de 6 %<br />

du 4 e trimestre 2009 au 4 e trimestre 2010.<br />

De son côté le Brésil a cherché à s’engager sur<br />

la voie d’un atterris<strong>sa</strong>ge en douceur. Sa trajectoire<br />

de crois<strong>sa</strong>nce a alors croisé celle de la<br />

Russie : alors que cette dernière accélérait, l’économie<br />

brésilienne ralentis<strong>sa</strong>it pour terminer<br />

l’année sur un rythme assez proche de celui de<br />

la Russie.<br />

Sur le front de l’inflation, les effets mêlés de la<br />

hausse des prix des métaux et de l’énergie et des<br />

perturbations climatiques qui ont sévi en différents<br />

endroits du globe ont abouti à des variations de prix<br />

différenciées selon les pays. Dans tous les cas, du fait<br />

du poids élevé de l’alimentation et de l’énergie dans<br />

le panier du consommateur des pays émergents,<br />

l’inflation a été significative. Plus spécifiquement,<br />

mesurée en glissement annuel de décembre à<br />

décembre, la hausse des prix à la consommation<br />

est passée en Chine de 1.9 % à 4.6 %, au Brésil de<br />

4.3 % à 5.9 %, en Inde de 15 % à 9.5 %, alors qu’elle<br />

restait inchangée à + 8.8 % en Russie.<br />

Retournement des politiques monétaires<br />

Les banquiers centraux ne sont pas au bout de<br />

leur mission. A l’exception des cas japonais et,<br />

peut-être américain, ils doivent maintenant mettre<br />

en œuvre des stratégies de sortie des politiques<br />

monétaires extrêmement expansionnistes qu’ils<br />

avaient mises en place. En effet, crois<strong>sa</strong>nce<br />

économique positive et fondamentaux en<br />

amélioration font craindre un retour de l’inflation.<br />

Dans les pays émergents, le resserrement des<br />

politiques monétaires était à l’ordre du jour. En<br />

Euroland, la politique de la BCE a commencé à<br />

se normaliser à partir de la fin de l’année. Ainsi, le<br />

taux d’intérêt Euribor à 3 mois a pu dépasser le<br />

niveau de 1 % correspondant au taux de prise en<br />

pension de la BCE (taux Repo).<br />

A contrario, il n’a pas encore été question de<br />

normali<strong>sa</strong>tion aux USA. Conséquence de la mise<br />

en place de la nouvelle injection de liquidités (le<br />

« QE2 »), le niveau du principal taux directeur de la<br />

Réserve fédérale, fixé à 0.25 % depuis décembre<br />

2008, est resté inchangé et ne devrait pas<br />

remonter avant plusieurs mois.<br />

Après une légère remontée de 3.8 % à 4 % entre fin<br />

2009 et le début du 2 e trimestre 2010, le rendement<br />

de la dette d’Etat US à 10 ans d’échéance a<br />

fortement baissé pour atteindre 2.4 % début<br />

octobre, alors que les spéculations sur la taille de<br />

« QE2 » allaient bon train. Depuis lors le rendement<br />

est reparti à la hausse pour terminer l’année à 3.3 %.<br />

Quant au rendement en euro de l’emprunt<br />

allemand à 10 ans, il a bénéficié à la fois<br />

de la contagion liée à l’annonce des nouvelles<br />

injections de liquidités par la Réserve fédérale<br />

US et de la fuite vers la qualité provoquée par les<br />

difficultés budgétaires des pays périphériques de<br />

la zone euro. Il est ainsi passé de 3.4 % en début<br />

d’année à 2.1 % en août, avant d’entamer une<br />

remontée irrégulière vers les 3 %, niveau qu’il a<br />

manqué de justesse fin 2010. Le même profil<br />

prévaut pour l’évolution du rendement en franc<br />

suisse de l’emprunt à 10 ans de la Confédération<br />

helvétique. Ainsi, celui-ci est passé de 1.9 %<br />

en début d’année à 1 % en août pour remonter<br />

finalement à 1.7 %.<br />

Quid du dollar US <br />

La focali<strong>sa</strong>tion des agents économiques européens<br />

sur la parité euro / dollar, pour autant qu’elle<br />

soit justifiée en termes de liquidité de marché ou<br />

de positionnement géographique naturel, tend à<br />

masquer l’essentiel : le dollar est embarqué dans<br />

une logique de dévaluation compétitive. Ainsi, la<br />

plupart des devises asiatiques se sont renforcées<br />

face au billet vert depuis début 2010. Cela est vrai<br />

également des devises des BRIC. Ainsi, le real<br />

brésilien s’est apprécié de 5 %, le yuan chinois de<br />

3.3 %, la roupie indienne de 4.1 %. Seul le rouble<br />

russe a fait exception, puisqu’il perdait 1.6 %.<br />

Au-delà des bons fondamentaux de la plupart<br />

des pays émergents, les politiques monétaires<br />

plus restrictives voulues par les autorités de ces<br />

pays les rendent paradoxalement plus attractifs,<br />

puisqu’elles témoignent de leur volonté de lutte<br />

contre l’inflation.<br />

Quant à la hausse du franc suisse, elle a<br />

correspondu à des périodes de remontée de<br />

l’aversion générale pour le risque ou, en ce qui<br />

concerne l’euro, à des craintes sur les finances<br />

publiques de certains pays de la zone. Sur<br />

l’ensemble de l’exercice, le franc suisse a gagné<br />

10.7 % contre USD et 18.6 % contre euro.<br />

In fine, on peut penser que l’évolution de la parité<br />

euro / dollar correspond à la lutte de deux devises<br />

en mauvaise <strong>sa</strong>nté. Dans une telle perspective,<br />

2010 a été une année de rémission pour le billet<br />

vert, puisque son cours pas<strong>sa</strong>it de 1.43 USD pour<br />

un euro à 1.34.<br />

10<br />

Rapport annuel 2010 Crédit <strong>Agricole</strong> (<strong>Suisse</strong>) SA

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