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Intoxications aigues par les benzodiazépines (BZD)

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Module – 11 – Toxicologie - Cours 2012 / 2013<br />

Dr SAYAG .C<br />

INTOXICATION AIGUE PAR LES BENZODIAZEPINES<br />

I - RAPPELS<br />

1- Propriétés pharmacologiques<br />

Les <strong>benzodiazépines</strong> (<strong>BZD</strong>) ont en commun des propriétés anxiolytiques, hypnotiques, sédatives,<br />

myorelaxantes, anticonvulsivantes (que pour : Diazépam, clonazépam, Clobazam) et amnésiantes<br />

El<strong>les</strong> entraînent une dépendance physique et psychique.<br />

2- Toxicocinétique<br />

- absorption digestive rapide ; pic plasmatique atteint en 0,5 à 3h à dose thérapeutique, retardé après ingestion<br />

d’une dose massive<br />

- importante liposolubilité d'où grande diffusion tissulaire : signes neurologiques +++<br />

- métabolisme hépatique avec pour certaines molécu<strong>les</strong>, formation de métabolites actifs, d’où l’action<br />

prolongée<br />

- demi-vie d’élimination très variable suivant la molécule (3 à 70 h)<br />

- élimination très lente chez le patient âgé<br />

II – CLINIQUE<br />

4- Les doses toxiques<br />

Adulte : 0,1 à 0,5g<br />

Enfant : 0,001 à 0,005g/kg<br />

� A la phase initiale si intoxication pure aux <strong>BZD</strong> : troub<strong>les</strong> du comportement avec ébriété, agitation, désinhibition,<br />

agressivité.<br />

Potentialisation des effets si association avec d’autres psychotropes et surtout avec l’alcool.<br />

� Puis, dans <strong>les</strong> heures qui suivent, ap<strong>par</strong>aissent :<br />

- obnubilation, somnolence, hypotonie musculaire, hyporéfléxie et coma calme hypotonique<br />

- une dépression respiratoire modérée surtout avec <strong>les</strong> <strong>BZD</strong> d’action rapide ;<br />

- des troub<strong>les</strong> CV : hypotension artérielle modérée, tachycardie (bradycardie avec le flunitrazépam)<br />

� Évolution favorable en 24h-48h mais symptomatologie plus marquée si :<br />

- dose ingérée importante<br />

- <strong>BZD</strong> hypnotiques : Loprazolam, Lométazepam ou flunitrazépam<br />

- antécédents médicaux :<br />

-insuffisance respiratoire ou hépatique, insuffisance rénale chronique<br />

- association avec d'autres médicaments dépresseurs du SNC ou de l'alcool<br />

- sujets âgés : coma prolongé et complications respiratoires (encombrement, inhalation, surinfection pulmonaire)<br />

- complications non spécifiques d’un coma<br />

- � Un syndrome de sevrage peut ap<strong>par</strong>aître au décours de l'intoxication chez un sujet traité depuis plusieurs<br />

semaines <strong>par</strong> <strong>benzodiazépines</strong> ! (signes peuvent mimer un tableau psychiatrique)<br />

III – TRAITEMENT<br />

1) Phase pré-hospitalière<br />

Transport médicalisé <strong>par</strong> SAMU (si nécessaire) et hospitalisation<br />

VVP, scope : PSA, FC,FR, SAO2, ECG<br />

- traitement symptomatique suffisant la plu<strong>par</strong>t du temps pouvant aller => intubation – ventilation<br />

mécanique /O2 adaptée à la SpO2<br />

- test diagnostique au flumazénil - ANEXATE � lorsque :<br />

Intoxication isolée aux <strong>benzodiazépines</strong> et molécu<strong>les</strong> ap<strong>par</strong>entées (zolpidem - STILNOX � et le zoplicone –<br />

IMOVANE) avec présence d’un coma nécessitant une assistance ventilatoire<br />

- administration PAR TITRATION : si pas de réveil = ce n’est pas une intox aux <strong>BZD</strong>.<br />

- Puis ANEXATE � à dose d’entretien car sa durée d’action est brève : en perfusion continue à la<br />

seringue électrique - la dose d’entretien horaire est comprise entre la moitié et la totalité de la dose<br />

ayant entraîné l’amélioration clinique – la durée du traitement dépend du patient, de la dose ingérée et<br />

de la demi-vie de la <strong>BZD</strong>.


2) Phase hospitalière<br />

- Pas de dosage sanguin en routine<br />

- pas de lavage gastrique dans le cas d’une intoxication pure aux <strong>BZD</strong><br />

- aucun intérêt de l'épuration rénale ou extrarénale<br />

- poursuite du traitement symptomatique et de l’antidote<br />

- évolution favorable en 24- 48 heures - plus prolongée si dose massive ou sujet âgé<br />

- surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement<br />

- PRISE EN CHARGE PSY si TS +++ !!!!!<br />

Antidote = Flumazénil = Anexate�<br />

a) Présentation :<br />

– Sol inj. ampou<strong>les</strong> de 5 ml � 0,5 mg<br />

10 ml � 1 mg<br />

Ne traite pas l’intoxication mais antagonise <strong>les</strong> effets cliniques<br />

� surveillance respiratoire et neurologique<br />

b) Posologie et mode d’administration : Toujours titration (pour éviter réveil brutal et un sevrage)<br />

Dose à administrer en urgence chez l’adulte :<br />

•Injection initiale de 0,3 mg en IV lente en 1 min<br />

•2ème dose de 0,1 mg si pas amélioration après 2 mn<br />

•Puis injection. de 0,1 mg toutes <strong>les</strong> 2 mn (Dose totale maxi = 2 mg)<br />

– L’absence de réponse clinique, après la dose de 2 mg => rediscuter l’étiologie<br />

c) Effets indésirab<strong>les</strong> :<br />

- Signes digestifs<br />

– Risque de ré endormissement si intox massive et pas de traitement d’entretien après le bolus initial<br />

– Syndrome de sevrage<br />

– Convulsions (sevrage ou épileptique traité <strong>par</strong> <strong>BZD</strong>)<br />

– Agitation, angoisse, palpitations, tremblements (injection trop rapide)<br />

d) Contre indications :<br />

ATCD d’épilepsie/agents pro convulsivants (antidépresseurs)


INTOXICATION AIGUE PAR LES CARBAMATES MEDICAMENTEUX<br />

Dr SAYAG<br />

AFSSAPS Retrait du marché le 10 janvier 2012 :<br />

Spécialités contenant du méprobamate (voie orale) et de<br />

MEPRONIZINE, dont le rapport bénéfice/risque réévalué <strong>par</strong><br />

L’Afssaps, est désormais considéré défavorable.<br />

Spécialités retirées :<br />

MEPRONIZINE, comprimé enrobé sécable<br />

EQUANIL 250 mg et 400 mg comprimés<br />

MEPROBAMATE RICHARD 200 mg et 400 mg comprimé<br />

Spécialités restent commercialisées :<br />

Equanil 400mg /5ml injectable IM : En deuxième intention, dans <strong>les</strong> états aigus d'anxiété ou d'agitation.<br />

PRECYCLAN (méprobamate, bendrofluméthiazide, médroxyprogestérone) traitement symptomatique du syndrome prémenstruel<br />

KAOLOGEAIS : Traitement symptomatique des troub<strong>les</strong> fonctionnels digestifs s'accompagnant de manifestations de<br />

l'anxiété.<br />

I – RAPPELS<br />

II – CLINIQUE<br />

1- Actions pharmacologiques<br />

- <strong>les</strong> carbamates médicamenteux ont des effets sédatifs, anxiolytiques, myorelaxants<br />

2-Toxicocinétique<br />

- absorption digestive variable, irrégulière, prolongée avec formation de conglomérats de comprimés<br />

dans l’estomac<br />

- demi-vie prolongée de 6 à 16 heures en cas d'ingestion massive<br />

- métabolisme hépatique avec formation de métabolites inactifs<br />

- élimination rénale<br />

-Elimination totale (quelque soit la DSI) en 48 à 72 heures<br />

3- Doses toxiques<br />

- chez l’adulte : 4g<br />

- la profondeur du coma est dose dépendante<br />

- troub<strong>les</strong> neurologiques<br />

- syndrome « ébrieux » puis coma calme, hypotonique, de longue durée (24 à 72 heures), hypothermique,<br />

avec mydriase réactive<br />

- l’évolution du coma peut se faire en 3 temps : phase de coma / phase de réveil franc (


En fonction de la clinique, intubation et ventilation mécanique<br />

- Pas d’antidote<br />

2) Phase hospitalière<br />

- dosage sanguin qualitatif et quantitatif des carbamates<br />

- charbon activé dans l’heure qui suit l’ingestion en l’absence de contre indication<br />

- traitement symptomatique à poursuivre<br />

- EER non indiqueé<br />

- surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement<br />

- Penser à l’association de toxiques !!<br />

- Attention au syndrome de sevrage au décours de l’intoxication<br />

- PRISE EN CHARGE PSY si TS !!!!


I – RAPPELS<br />

INTOXICATION AIGUE PAR LES ANTI DEPRESSEURS TRICYCLIQUES (ADT)<br />

Dr SAYAG<br />

20% des intoxications médicamenteuses en réanimation<br />

Molécu<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus fréquentes : clomipramine-ANAFRANIL � , amitriptyline-LAROXYL �<br />

Mécanisme de toxicité:<br />

� Inhibition de recapture de neurotransmetteurs centraux<br />

� propriété anticholinergique centrale et périphérique<br />

� Effet stabilisant de membrane (ESM)<br />

1 - Propriétés pharmacologiques<br />

- Structure tricyclique (dérives imipraminiques), tétracyclique (amoxapine, maprotiline et mirtazapine)ou bicyclique<br />

(mianserine)<br />

-molécu<strong>les</strong> noradrenergique spécifique (métapramine), dominante (désipramine), ou serotoninergique dominante<br />

(clomipramine)<br />

2- Mécanismes de toxicité<br />

Blocage de la recapture des amines cérébra<strong>les</strong> : sérotonine (5-HT), noradrélanine, dopamine; ce blocage est cependant limité<br />

dans le temps<br />

- Propriétés anticholinergiques (= atropiniques) <strong>par</strong> blocage des récepteurs cholinergiques centraux et périphériques<br />

- Propriétés anti-histaminiques <strong>par</strong> blocage des récepteurs H1 et H2<br />

- Blocage des récepteurs alpha-synaptiques : responsable des effets hypotenseurs<br />

- Abaissement du seuil épileptogène<br />

- Effet Stabilisant de Membrane (ESM) : élargissement du QRS +++<br />

3 -Toxicocinétique<br />

- absorption gastro-intestinale rapide mais pouvant être considérablement ralentie car effet anticholinergique,<br />

Allongement de leur temps d’absorption)<br />

- pic de concentration sanguine obtenu entre la 2 è et la 8 è heure<br />

- demi-vie très variable : entre 10 et 80 heuresl<br />

- métabolisme hépatique +++ : <strong>les</strong> composés tertiaires (amitriptyline, imipramine) sont déméthylés en amines secondaires<br />

pharmacologiquement actives qui subissent un cycle entéro-hépatique puis cel<strong>les</strong>-ci sont métabolisées en composés<br />

hydroxylés qui contribuent à la toxicité surtout cardiaque<br />

- l’élimination est urinaire sous forme inchangée ou de métabolites ; elle est accrue <strong>par</strong> l’acidification des urines<br />

- influence de nombreux facteurs : âge, association médicamenteuse<br />

4- Doses toxiques<br />

- chez l'adulte : 500mg / Enfant : 5 à 10 mg/kg<br />

- risque sévère à <strong>par</strong>tir de 1g<br />

II – CLINIQUE<br />

� Les premiers signes ap<strong>par</strong>aissent 1 à 3 heures après l'ingestion<br />

=> l’absence de symptômes précoces ne doit pas faire sous-estimer la gravité<br />

=> la prise associée de psychotropes modifie à la fois la profondeur du coma et la séméiologie<br />

Ap<strong>par</strong>ition des troub<strong>les</strong> neurologiques ou cardiaques graves dans <strong>les</strong> 4 à 6H après ingestion<br />

Au-delà des 6 premières heures, l’incidence des complications sévères devient plus faible<br />

Toxicité double<br />

–directe: ESM, blocage des canaux potassiques<br />

–Indirecte: recapture de catécholamines, effet anticholinergique


•Toxidrome<br />

–Encéphalopathie atropinique (anticholinergique ) : (précoces et inconstants mais grande valeur d’orientation diagnostique) :<br />

–Coma hypertonique<br />

TOXIDROME : Encéphalopathie atropinique<br />

Signes centraux Signes périphériques<br />

Détresse respiratoire Hypotension<br />

Agitation Tachycardie sinusale (BAV rare)<br />

Syndrome confusionnel ; tremblements des extrémités Mydriase bilatérale peu réactive, vision floue<br />

Hallucinations, ophtalmoplégie Sécheresse buccale<br />

hyperthermie Flush cutané, visage vultueux<br />

Dysarthrie, Ataxie, incoordination motrice, trémulations Rétention aigue d’urine (d’où agitation)<br />

Crises convulsives Ralentissement du transit (constipation)<br />

Coma sans signes de localisation<br />

Syndrome pyramidal franc, hyper-reflexie et hypertonie<br />

Parfois signe bilatéral de Babinski<br />

Déshydratation<br />

� Troub<strong>les</strong> neurologiques :<br />

- à la phase initiale, état d'agitation avec troub<strong>les</strong> psychiques à type d'hallucinations, désorientation temporospatiale,<br />

ralentissement psychomoteur, tremblements, dysarthrie<br />

- évolution vers un coma peu profond, agité, de courte durée (moins de 24 heures) si intoxication pure<br />

- syndrome pyramidal avec ROT vifs, hypertonie<br />

- convulsions, le plus souvent lors des 3 premières heures ; crise tonicoclonique généralisée, myoclonies<br />

convulsions (1 er cause de convulsion toxique) ex : Dosulepine,amoxapine,maprotiline)<br />

Convulsions peuvent majorer:<br />

� hypoxie<br />

� acidose métabolique<br />

� hyperthermie<br />

� tachycardie<br />

� Troub<strong>les</strong> cardiovasculaires :<br />

- ils font toute la gravité de cette intoxication, peuvent ap<strong>par</strong>aître très brutalement<br />

� variations tensionnel<strong>les</strong> :<br />

- el<strong>les</strong> sont dose-dépendantes<br />

- hypoTA fréquente; poussées hypertensives possib<strong>les</strong> à la phase initiale<br />

- choc cardiogénique avec troub<strong>les</strong> du rythme ou de la conduction<br />

- arrêt cardiocirculatoire<br />

�troub<strong>les</strong> ECG :<br />

- TDR très variés : tachycardie sinusale fréquente, TV, FV, torsades de pointes, brady-arythmies ventriculaires. Ces<br />

troub<strong>les</strong> sont favorisés <strong>par</strong> l’hypoxie, l’hypoTA, l’hypokaliémie et l’acidose métabolique<br />

- troub<strong>les</strong> de la conduction : BAV et bloc de branche = élargissement du QRS dû à l’ESM (QRS > 100 ms )<br />

- l’aspect le plus typique d’une intox sévère est celui d’une tachycardie à complexes QRS larges à rechercher dans<br />

<strong>les</strong> dérivations fronta<strong>les</strong> ( en DII)<br />

- troub<strong>les</strong> de la repolarisation : aplatissement de l’onde T, allongement du QTcorrigé � torsades de<br />

pointe


� Troub<strong>les</strong> respiratoires<br />

- dépression respiratoire modérée, dyspnée, polypnée, pneumopathie d'inhalation, œdème pulmonaire<br />

� Métaboliques:<br />

Acidose respiratoire ou métabolique<br />

Rhabdomyolyse<br />

Hypokaliémie de transfert<br />

� Autres manifestations cliniques<br />

- hyperthermie liée aux effets anticholinergiques<br />

- complications de tout coma toxique<br />

Les facteurs de gravité :<br />

- une dose supposée ingérée (DSI) > 1g : risque cardio-vasculaire +++<br />

- la dépression respiratoire avec hypoxémie et hypercapnie<br />

- <strong>les</strong> convulsions<br />

- la profondeur du coma<br />

Formes cliniques :<br />

� Forme mineure: tachycardie sinusale, et troub<strong>les</strong> de la repolarisation (ondes T diffus, QT augmenté,QRS20% du QTt<br />

BAV 1er degrè<br />

BAV,BB,Torsades de pointes<br />

Troub<strong>les</strong> de l’excitabilité: ESV,TV voire FV<br />

Hypotension artérielle,choc cardiogénique,arrêt circulatoire<br />

Des aspects ECG (sd de Brugada) ont été observés (incidence 15% en réan)<br />

Valeur pronostique de la durée du QRS<br />

Durée du QRS(ms) Risque de convulsion Risques d’arythmie<br />

< 100 ms faible faible<br />

100-160 ms 30% 10%<br />

>160 ms Elevé 50%<br />

- il existe une relation dose-effet : un élargissement de QRS égal ou supérieur à 160 ms est corrélé avec la survenue de<br />

convulsions et de troub<strong>les</strong> cardiaques graves (arythmies ventriculaires)


- lors d’intoxication, gravité de l’association avec des médicaments cardiotropes<br />

Intoxication mixte: + <strong>BZD</strong> :<br />

� Coma hypotonique, profond<br />

� Dépression respiratoire franche<br />

� Diminution du syndrome pyramidal<br />

� Syndrome atropinique retardé<br />

� Mydriase peut être remplacée <strong>par</strong> un myosis<br />

CI Anexate+++<br />

III – TRAITEMENT<br />

1) Phase préhospitalière : SMUR +++ (dose toxique dépassée ou signes cliniques)<br />

- VVP, scope : FC, FR, SAT, ECG, PSA<br />

- Traitement symptomatique : tachycardie sinusale à respecter, remplissage et catécholamine si<br />

choc, sonde d’EES si bradyarythmie ou torsades de pointe, <strong>BZD</strong> si agitation…<br />

- Si élargissement du QRS : sels de sodium hypertoniques ( lactate ou bicarbonate de sodium<br />

molaire)<br />

- Intubation et ventilation<br />

- Transport médicalisé et hospitalisation<br />

- Contre-indication du flumazénil<br />

2) Phase hospitalière<br />

- Hospitalisation avec traitement symptomatique: oxygénation, protection VAS<br />

- Surveillance hémodynamique et monitoring cardiaque continue++<br />

- traitement évacuateur : lavage gastrique dans la 1 ère heure post ingestion<br />

- Charbon activé (CA) : 50g dans l’heure suivant l’ingestion<br />

Si patient intubé:CA proposé même après délai important<br />

- Intubation si coma,<br />

- Traitement si convulsions (valium)<br />

- Traitement des troub<strong>les</strong> hydroelectrolytiques (kaliemie )et acidobasiques<br />

- pas de traitement épurateur<br />

- surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement<br />

- comprimés d’Anafranil � 75 sont radio-opaques (ASP)<br />

- dosages qualitatifs et quantitatifs<br />

� PRISE EN CHARGE PSYCHIATRIQUE si TS !!!!!<br />

Patient asymptomatique >6h : pas d’admission en réanimation<br />

Admission en réanimation:<br />

Ho à H6 si :<br />

� Trouble de la vigilance<br />

� QRS> 100 ms (absence de BB)<br />

� Arythmie<br />

� Convulsions<br />

� Détresse respiratoire<br />

SI QRS ≥ 120 ms :<br />

� Ventilation:correction hypoxémie, hypocapnie<br />

� sels de sodium alcalins: 250 ml bina 8,4% ou lactate de sodium molaire + 2 g KCL/flacon<br />

AR 1 fois si QRS> 120 ms (en absence de BB)<br />

� Tachycardie sinusale:à respecter<br />

� Convulsion<br />

SI Arrêt cardiaque ou choc cardiogenique réfractaire:<br />

�PAS< 90 mmHg<br />

�350 ml BINA 84°/°°


�Perfusion adrenaline >3 mg/h<br />

�Défaillance respiratoire ou rénale<br />

Assistance circulatoire périphérique<br />

Sortie simple apres avis psy si :<br />

� Conscience normale<br />

� Pas de syndrome atropinique<br />

� ECG normal (pas de signes d’imprégnations: tachycardie,QT ↑/ car peuvent durer X jours)<br />

ECG normal : à H12 et H24


INTOXICATION PAR LES ISRS<br />

(INHIBITEURS SELECTIFS DE LA RECAPTURE DE LA SEROTONINE)<br />

Dr SAYAG<br />

Rappels<br />

Principa<strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> : fluoxetine (prozac), fluvoxamine (floxyfral), <strong>par</strong>oxetine (deroxat,divarius), sertraline (zoloft),<br />

citalopram (seropram), escitalopram (seroplex)<br />

1 er rang des prescriptions d’antidépresseurs, dépassent <strong>les</strong> ADT<br />

La gravite de l’intoxication semble être fonction des interactions médicamenteuses avec <strong>les</strong> toxiques co-ingérés (IMAO,<br />

stupéfiants, anticonvulsivants..)<br />

Inhibiteurs sélectifs presynaptiques de la recapture de la sérotonine<br />

Pharmaco toxico cinetique :<br />

Absorption digestive lente (4-8H)<br />

Pic plasmatique atteint en 2-10H<br />

Demi vies variab<strong>les</strong> (10-46h) augmentées en cas insuffisance hépatocellulaire ou de défaillance cardiaque<br />

Métabolites inactifs, sauf fluoxetine (norfluoxetine)<br />

Clinique :<br />

Pour des DSI importantes, l’intoxication est peu symptomatique : évolution favorable en 24H<br />

- Troub<strong>les</strong> digestifs<br />

- Somnolence<br />

- Céphalée<br />

Tachycardie sinusale et/ou hypertension artérielle diastolique<br />

Moindre cardiotoxicite (anomalies ECG) sauf pour le citalopram (QRS élargis pour des doses de 1900 mg) et QRS et QT<br />

allonges, pour la fluoxetine.<br />

Syndrome serotoninergique : diagnostic clinique ++<br />

Complication la plus redoutée<br />

Signes aspécifiques et exigent un diagnostic différentiel d’une autre étiologie infectieuse, métabolique ou neurologique<br />

L’élément le plus constant est la présence de myoclonies<br />

- Signes neurologiques :<br />

Agitation, confusion,<br />

Hallucinations, myoclonies, tremblements, incoordination motrice, clonus<br />

Hypertonie, hyperréflexie, rigidité musculaire<br />

Céphalées, vertiges, convulsions, coma hypertonique avec trismus<br />

- Signes neurovégétatifs<br />

Mydriase, sueurs, frissons<br />

Tachycardie sinusale,<br />

hyperthermie, hyperTA, diarrhée<br />

Examens complémentaires :<br />

- ECG : le plus précoce possible<br />

- Biologie :<br />

Dosage toxique sanguin<br />

Hyponatremie : intoxication à la <strong>par</strong>oxetine<br />

HypoKaliemie<br />

Hyperglycémie<br />

HypoCa<br />

Hyperleucocytose<br />

CIVD,<br />

Acidose lactique,<br />

Rhabdomyolyse<br />

Traitement :<br />

3) Phase pré-hospitalière


- Transport médicalisé <strong>par</strong> SAMU (si dose massive) et hospitalisation<br />

- VVP, scope : FC, FR, SAT, ECG, PSA<br />

- Traitement symptomatique : oxygénothérapie<br />

- Perfusion de soluté glucosé<br />

4) Phase hospitalière<br />

- dosage sanguin qualitatif et quantitatif<br />

- charbon activé dans l’heure qui suit l’ingestion en l’absence de contre indication<br />

- traitement symptomatique à poursuivre<br />

- Si agitation, rigidité musculaire ou convulsion : benzodiazepine<br />

- Si syndrome serotoninergique : correction de la déshydratation et sédation <strong>par</strong> <strong>BZD</strong><br />

- Troub<strong>les</strong> ECG : perfusion de bicarbonates de sodium molaire<br />

- surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement<br />

- Penser à l’association de toxiques !!<br />

- PRISE EN CHARGE PSY si TS !!!!


Deux circonstances :<br />

INTOXICATION AU PARACETAMOL<br />

Dr SAYAG<br />

� intoxication volontaire (90%) ou surdosage accidentel<br />

Propriétés :<br />

� Antalgique : action périph (métabolisme des peroxydases)<br />

� Antipyrétique : action centrale (antéhypophysaire)<br />

Larges indications, utilisation courante ; Facilité d’accès<br />

Multiplicité des spécialités et des formes<br />

Ingestion massive : mortelle<br />

antidote = N-acétyl-cystéine FLUIMICIL�<br />

Dose thérapeutique<br />

adulte : 3 à 4 g / j / enfant : 60 mg / kg / j en 4 à 6 prises<br />

Dose toxique<br />

adulte : 125 mg / kg<br />

enfant : 200 mg / kg<br />

Pharmacocinétique et toxicocinétique<br />

1. Absorption digestive : glutathion surconsommé + � des réserves ; accumulation<br />

de NAPQI lorsque le taux de glutathion est abaissé de 70% ; le NAPQI se fixe de façon covalente aux macromolécu<strong>les</strong> des<br />

hépatocytes => cytolyse centrolobulaire


Liaisons covalentes aux protéines hépatiques irréversib<strong>les</strong> Dégradation des lipides, Activation des enzymes cytolytiques<br />

membranaires<br />

�NECROSE CENTRO-LOBULAIRE Insuffisance Hepatocellulaire Aigue<br />

-Néphrotoxicite : 2 % des cas (50 % si hépatite grave )<br />

Directe : Nécrose tubulaire aigue / IR AIGUE<br />

Indirecte : Hypovolémie, Syndrome hépato-rénal<br />

II – CLINIQUE<br />

- pas de symptômes spécifiques précoces => difficulté d’appréciation de la gravité réelle à l’admission<br />

� Les troub<strong>les</strong> digestifs<br />

- inconstants : nausées, vomissements<br />

� L'atteinte hépatique<br />

- vers le 2ème jour peut ap<strong>par</strong>aître une cytolyse hépatique avec des douleurs localisées à l'hypochondre droit<br />

- � des transaminases très rapide<br />

- <strong>par</strong>fois une hépatite fulminante se développe en 3 à 6 jours, marquée <strong>par</strong> un ictère, des troub<strong>les</strong> de la crase sanguine<br />

avec coagulation intravasculaire disséminée, une hypoglycémie, une insuffisance rénale, une encéphalopathie<br />

� L'atteinte rénale<br />

- dans moins de 2 % des cas - toxicité directe -> nécrose tubulaire et corticale<br />

- elle peut être isolée mais elle est le plus souvent associée à une atteinte hépatique<br />

� Les autres symptômes<br />

� Facteurs de risque<br />

- exceptionnellement rapportés : pancréatite aiguë, péricardite, myocardite, troub<strong>les</strong> de la<br />

conduction, de la repolarisation ou de l'excitabilité myocardique, thrombocytopénie<br />

- dose supposée ingérée<br />

- alcoolisme : chronique � seuil de toxicité<br />

: aiguë � seuil<br />

- prise d'inducteurs enzymatiques du cytochrome P 450<br />

- association médicamenteuse : triméthoprime sulfaméthoxazole, zidovudine<br />

- malnutrition, anorexie<br />

- antécédents de pathologies hépatiques (cirrhose)<br />

III – PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE<br />

1) Phase pré-hospitalière<br />

- Transport non médicalisé et hospitalisation<br />

- VVP, scope<br />

- Traitement symptomatique rarement nécessaire<br />

- Traitement spécifique : N-acétyl-cystéine en dose de charge (150mg/kg) : d’autant plus efficace<br />

qu’elle est administrée précocement, en <strong>par</strong>ticulier avant la 8ème heure.<br />

2) Phase hospitalière<br />

a) Hospitalisation : SAU<br />

Lavage gastrique non indiqué<br />

b) Décontamination digestive : Charbon Activé : 50g si DSI > 125mg/kg (A) dans l’heure suivant l’ingestion<br />

mais attention inactive le traitement per os


c) Examens biologiques : fonction de l’évolution clinique<br />

� <strong>par</strong>acétamolémie : 4H post ingestion, à répéter pour suivre l’évolution de la décroissance<br />

� NFS, plaquettes<br />

� ionogramme sanguin, urée, créatinine<br />

� glycémie<br />

� transaminases, LDH, bilirubine totale et conjuguée<br />

� TP, TCK, facteurs II, V, VII, X : � TP = meilleur indice de gravité (+ facteur V)<br />

� pH sanguin et dosage des lactates : acidose lactique = mauvais pronostic<br />

� ammoniémie, amylasémie<br />

� BU (rech. Hématurie) et protéinurie<br />

� bilans à répéter : sert de référence pour apprécier l’évolutivité et l’efficacité du traitement<br />

� <strong>les</strong> signes d’insuffisance hépato-cellulaire ap<strong>par</strong>aissent entre le 2 ème et le 3 ème jour : hyperbilirubinémie conjuguée, � du<br />

fibrinogène et du taux de prothrombine ainsi que des facteurs prothrombiniques (facteurs II, V, VII, et X) - hyperleucocytose<br />

– thrombopénie - hypoglycémie - un syndrome hépato-rénal fréquents au stade de coma avéré avec hyperammoniémie<br />

d) continuer l’administration de N-acétyl-cystéine ; à poursuivre jusqu’à ce que la <strong>par</strong>acétamolémie soit négative ; La NAC<br />

ne prévient pas l’ap<strong>par</strong>ition de l’hépatite fulminante mais diminue la gravité.<br />

e) si hépatite fulminante � transplantation hépatique<br />

f) surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement<br />

� PRISE EN CHARGE PSY si TS !!!! �<br />

Radical – SH se fixe sur le NAPQI<br />

Antidote = NAC = N-Acétyl Cystéine<br />

Détoxification du NAPQI à la place du glutathion avec création d’un métabolite non toxique et éliminable <strong>par</strong> le rein<br />

Présentations galéniques :<br />

� Présentation orale : Sachet de granulés aromatisés = 200 mg de NAC =Mucolator ® , Fluimucil ® Mucomyst ® , Exomuc ®<br />

� Présentation en soluté pour aérosol :Ampoule de 5ml = 1g de NAC = Mucomyst ®<br />

� Présentation injectable : Flacon de 5 g / 25 ml = Fluimucil ®<br />

a) Posologie et mode d’administration:<br />

� Voie I V : 150 mg / kg dans 250 ml de G5 en 1 heure puis 70 mg / kg dans 500 ml en 4 h toutes <strong>les</strong> 12 h<br />

ou 150 mg / kg en 1 h puis 50 mg / kg en 4 h puis 100 mg / kg en 16 h<br />

� Voie orale : 140 mg / kg en dose de charge puis 70 mg / kg toutes <strong>les</strong> 4 h pendant 72 h<br />

Traitement à débuter devant toute suspicion d’intoxication et à poursuivre en fonction des dosages de <strong>par</strong>acétamolémie.<br />

b) Efficacité :<br />

� Totale si traitement débuté moins de 8 h après l’ingestion<br />

� Partielle au-delà de la 8 ème h et décroît jusqu’à la 36 ème h<br />

c) Contre indications : Aucune<br />

d) Effets indésirab<strong>les</strong> :<br />

� Nausées, vomissements, diarrhée, rash cutané (voie orale)<br />

� Réactions anaphylactoïdes (voie I V) surtout si administration trop rapide


Figure 2


INTOXICATION ETHYLIQUE AIGUE<br />

DR SAYAG<br />

I - RAPPELS<br />

1-Propriétés pharmacologiques<br />

Principale substance psychoactive consommée dans <strong>les</strong> pays occidentaux<br />

Motif très fréquent de recours aux urgences+++<br />

le « binge drinking » chez <strong>les</strong> jeunes :prise massive et rapide du produit aux conséquences somatiques graves<br />

Intoxication accidentelle rare chez adulte<br />

Ingestion volontaire ou non de produits cosmétiques, d’entretien ou pharmaceutiques (allo CAPTV)<br />

infime<br />

2- Toxicocinétique<br />

- absorption digestive rapide ; pic plasmatique atteint en 30 min<br />

- rapidité d’absorption favorisée <strong>par</strong> la vacuité gastrique et caractère gazeux de la boisson<br />

- métabolisme hépatique (90%) ; il existe une activité métabolique gastrique, intestinale, et rénale<br />

- 3 voies métaboliques :-voie principale (ADH ) alcool déshydrogénase 80%<br />

-MEOS (système microsomial d’oxydation) 20%<br />

-voie accessoire : la catalase<br />

II - CLINIQUE<br />

� résultats d’un faisceau d’arguments cliniques et anamnestiques qui permet d’apprécier la gravité<br />

Une alcoolémie négative permet d’éliminer un diagnostic IEA cliniquement présumé ;<br />

Interet lors d’une discordance entre quantité absorbée éthanol et état clinique ou si évolution anormale avec l’absence de<br />

récupération clinique en quelques heures<br />

1. IEA non compliquée :<br />

Ingestion d’alcool excessive sans autre intoxication associée, <strong>par</strong>amètres vitaux normaux, examen<br />

clinique normal sans anomalies organiques ni de lésions traumatiques et dont <strong>les</strong> signes régressent en 3 à<br />

6H<br />

2. IEA compliquée :<br />

Ingestion en quantité excessive associée avec une complication respiratoire, digestive, cardiaque,<br />

métaboliques, ou infectieuse, immuno allergiques, neurologique agitation, traumatologie induite<br />

III – TRAITEMENT<br />

3) Phase pré-hospitalière<br />

Transport médicalisé <strong>par</strong> SAMU (si nécessaire) et hospitalisation : VVP, scope : PSA, FC, FR, SAO2, ECG<br />

- traitement symptomatique suffisant la plu<strong>par</strong>t du temps pouvant aller => intubation – ventilation<br />

mécanique /O2 adaptée à la SpO2<br />

4) Phase hospitalière<br />

dosage sanguin en routine<br />

Recherche systématique des complications et élimination des diagnostics différentiels<br />

Durée de la surveillance déterminée <strong>par</strong> un retour à une relation possible avec l’entourage<br />

Décroissance de l’alcoolémie : 0,15 à 0,45g/l/h<br />

Repérage du mésusage d’alcool avec questionnaire DETA et intervention brève à la sortie du patient<br />

IEA non compliquée sans hypoglycémie : pas de VVP<br />

Si hypoglycémie : soluté glucosé<br />

Si alcoolisme chronique : vitaminothérapie vit B1 (thiamine) 300 à 500 mg/j ; prévention de l’encéphalopathie de gayet et<br />

Wernicke et vitamine B6


Risques principaux<br />

� Coma<br />

� Dépression respiratoire<br />

Pharmacocinétique :<br />

INTOXICATION PAR LES BARBITURIQUES<br />

DR SAYAG<br />

On distingue en pharmacologie deux groupes de barbituriques : le phénobarbital d'action prolongée d'une <strong>par</strong>t, <strong>les</strong><br />

barbituriques hypnotiques d'action intermédiaire et rapide d'autre <strong>par</strong>t. Seul le phénobarbital (Gardenal) est commercialisé en<br />

France.<br />

Propriété anticonvulsivante , myorelaxante et hypnotique<br />

Inducteurs enzymatiques puissants<br />

Pic plasmatique : adulte 8H<br />

Demi-vie : Adulte : 84 - 160 h<br />

Dose toxique : adulte 500mg / enfant 20mg/kg<br />

Clinique :<br />

Signes neurologiques<br />

� Agitation, ébriété, euphorie puis coma calme hypotonique, abolition des ROT<br />

� myosis réactif<br />

� Hypothermie<br />

� Troub<strong>les</strong> respiratoires avec risque d'arrêt respiratoire<br />

Signes respiratoires :<br />

� Dépression ventilatoire d’origine centrale<br />

� Bronchospasme<br />

Signes cardiovasculaires :<br />

� Hypotension artérielle<br />

� Tachycardie ou bradycardie<br />

Rhabdomyolyse ++<br />

Traitement : symptomatique<br />

1. LVAS,PLS<br />

2. Oxygénation avec intubation trachéale si coma<br />

3. perfusion de soluté glucosé et remplissage<br />

4. Lavage gastrique si vu dans l’heure et charbon activé<br />

5. Diurèse osmotique alcaline<br />

6. réchauffement simple<br />

7. surveillance du patient (penser aux associations de toxiques)


Morphine, héroïne, codéine<br />

Produit de substitution : Subutex et méthadone<br />

INTOXICATION PAR LES OPIACES<br />

DR SAYAG<br />

� l’overdose simple non compliquée associe des signes neurologiques et respiratoires :<br />

o Troub<strong>les</strong> de la conscience<br />

o Myosis serré bilatéral en tête d'épingle<br />

o Bradypnée (fréquence respiratoire inférieure à 12 c/min)<br />

� Peuvent s'ajouter en cas d'overdose compliquée<br />

o Infection broncho-pulmonaire, œdème pulmonaire non cardiogénique<br />

o Coma, convulsions<br />

o Collapsus ,cyanose<br />

o Hypothermie<br />

o Rhabdomyolyse<br />

La symptomatologie de l'overdose <strong>par</strong> opiacés est commune aux divers produits utilisés. Seu<strong>les</strong> diffèrent <strong>les</strong> cinétiques<br />

d'installation et de résolution des signes.<br />

Traitement :<br />

C’est une urgence vitale.<br />

L'objectif essentiel est la correction de l'insuffisance respiratoire aiguë.<br />

� LVAS,VVP<br />

� Traitement symptomatique<br />

o Repose sur l'oxygénothérapie au masque ou après intubation trachéale, avec assistance ventilatoire si<br />

nécessaire<br />

o Traitement du collapsus, des convulsions<br />

� antidote spécifique: la naloxone (Narcan) (antagoniste pur et spécifique des dérivés morphiniques) 0,2 à 0,4 mg IV<br />

<strong>par</strong> titration de 0,1mg /min jusqu’à l’obtention d’une FR>15/mn en évitant un réveil brutal suivi d’un sevrage puis<br />

perfusion continue<br />

(1/2 de la dose initiale/h) car risque d’apnée secondaire<br />

o Radiographie : abdomen sans pré<strong>par</strong>ation à la recherche d'un portage intra-digestif. Ce risque doit faire<br />

proscrire toute manœuvre susceptible de rompre l'emballage (Laxatif doux chez <strong>les</strong> "porteurs intradigestifs")<br />

o<br />

Le sevrage aigu n'est pas une urgence vitale : il ne met pas en péril le patient.


INTOXICATION PAR LA COCAINE<br />

DR SAYAG<br />

Erythroxylum coca, famille des érythroxylées : Cocaïne, crack<br />

Peut être administré sous plusieurs formes<br />

� Feuille de coca, mastiquée<br />

� Pâte de coca, fumée<br />

� Cocaïne pure<br />

o La forme chlorhydrate "sniffée" ou dissoute dans l'eau et injectée <strong>par</strong> voie intraveineuse<br />

o La forme base libre ("crack" ou "free base"), fumée<br />

Pharmacocinétique :<br />

� Mécanisme d'action<br />

o Blocage de la recapture de la dopamine (agoniste indirect des récepteurs dopaminergiques)<br />

o Blocage de la recapture de la noradrénaline et augmentation de sa synthèse (action sympathomimétique<br />

indirecte)<br />

o Inhibition de la recapture de la sérotonine<br />

� Cinétique<br />

o La vitesse d'absorption dépend de la voie d'administration : instantanée pour la voie intraveineuse, 10-15<br />

secondes pour la voie pulmonaire (crack), 30 à 60 minutes pour <strong>les</strong> voies orale (pâte à coca) et nasale<br />

(chlorhydrate)<br />

� Voie orale<br />

� Résorption <strong>par</strong> la muqueuse buccale et gastro-intestinale<br />

� Ap<strong>par</strong>aît dans le sang 30 à 60 minutes après la prise<br />

� Voie nasale<br />

� Forme chlorhydrate<br />

� Résorption très rapide <strong>par</strong> la muqueuse nasale<br />

� Pic plasmatique en 30 à 60 minutes<br />

� Voie pulmonaire<br />

� Pâte de coca et "crack"<br />

� Résorption rapide (10 à 15 secondes pour le "crack")<br />

o Dégradation <strong>par</strong> des estérases plasmatiques et hépatiques<br />

o La benzoylecgonine est le principal métabolite<br />

� Retrouvée dans <strong>les</strong> urines 5 minutes après une injection intraveineuse<br />

� Détectable jusqu'à 6 jours après une inhalation<br />

� Demi-vie plasmatique d'élimination 60 à 90 minutes<br />

� Tolérance modérée<br />

� Dépendance psychique importante et physique modérée<br />

Clinique : Symptomatologie extrêmement variable<br />

� Signes cardiovasculaires<br />

o Hypertension artérielle, tachycardie sinusale, troub<strong>les</strong> du rythme (arythmie ventriculaire) ESM++<br />

o Ischémie myocardique ou viscérale (infarctus rénal, intestinal, pulmonaire)<br />

o Myocardite<br />

� Signes respiratoires<br />

o Oedème aigu du poumon<br />

o Hémorragie alvéolaire diffuse avec hémoptysies, arrêt respiratoire<br />

o Bronchospasme<br />

� Signes neurologiques<br />

o Céphalées, mydriase, convulsions, coma<br />

o Accident vasculaire cérébral (surtout ischémique mais aussi hémorragique)<br />

� Signes biologiques (hypokaliémie)<br />

� Toxicité hépatique et rénale<br />

� Rhabdomyolyse, troub<strong>les</strong> digestifs, hyperthermie centrale<br />

� Complications liées au "sniffing" : perte de l'odorat, atrophie de la muqueuse nasale et perforation du septum nasal


Traitement :<br />

� Sur place : traitement symptomatique<br />

LVAS, PLS<br />

Si convulsion : diazépam<br />

o Si hypertension artérielle : administration sublinguale d'une capsule de nifédipine<br />

o Si hyperthermie menaçante : déshabiller le patient et refroidissement simple<br />

� Hospitalisation<br />

o Oxygénothérapie, voire intubation avec ventilation mécanique<br />

o Pose VVP<br />

o Si hypotension artérielle : remplissage vasculaire<br />

o Si tachycardie ou troub<strong>les</strong> du rythme : diltiazem injectable (0,3 mg/Kg IVL), lidocaine (1 mg/Kg IVL en<br />

dose de charge, puis 2 à 4 mg/min si <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> du rythme surviennent à distance de l'intoxication<br />

aiguë), voire choc électrique externe<br />

o Surveillance hémodynamique et ECG<br />

o Dépistage urinaire de routine <strong>par</strong> réaction immunologique<br />

o Le cas des porteurs intra digestifs (body-packer) : usage de laxatif doux, nécessité d'intervention<br />

(prudente) pour évacuer <strong>les</strong> sachets

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