Evaluation floristique des îles marquisiennes dans la perspective d ...

Le surpâturage dans ou à proximité des sites en question est causé essentiellement par les
troupeaux de chèvres férales ponctuellement chassées par les habitants ou les propriétaires.
Les chèvres interdisent toute régénération de la plupart des espèces indigènes et contribuent
parfois à la mort des pieds adultes. Elles favorisent par ailleurs la progression des mauvaises
herbes introduites.
Enfin, Ua Huka est probablement l'île où les plantes envahissantes sont le moins nombreuses
et le moins développées. C'est un atout pour cette île car ces dernières contribuent à la
secondarisation des milieux naturels, voire à leur remplacement par une végétation exotique
sans aucun intérêt biogéographique ou faunistique.
Actions de conservation menées
Depuis 1997, le domaine de Vaikivi, d'une superficie de 240 ha, est classé comme espace
naturel protégé dans le cadre de la réglementation en faveur de la protection de la nature en
Polynésie française. Seuls des inventaires floristiques, faunistiques et archéologiques y ont été
menés jusqu'à présent, sans véritable action de conservation malgré plusieurs
recommandations de scientifiques. Néanmoins, un contrôle de la fréquentation du site est
effectué. Une cartographie de la végétation, des sentiers et des structures archéologiques
principales est prévue en 2010 tout comme la réalisation d'un fascicule et de panneaux
d'informations.
L'accès à l'îlot Hemeni est réglementé par la mairie de Ua Huka depuis plus d'une dizaine
d'année et les rats ont été éradiqués en 2009 de l'îlot Teuaua par la Société d'Ornithologie de
Polynésie Manu.
Sous l'impulsion de la mairie, plusieurs plantes envahissantes non encore agressives à Ua
Huka ont été éradiquées : Chrysobalanus icaco et Spathodea campanulata notamment. Par
ailleurs, une lutte manuelle et mécanique visant à l'éradication d'autres espèces végétales a été
engagée : Eugenia uniflora, Leucaena leucocephala et Flemingia strobilifera.
Enfin, des essais de multiplication ex situ d'espèces endémiques ont été menées à la pépinière
du service du Développement Rural de Ua Huka, notamment sur Sesbania coccinea subsp.
atollensis var. quaylei, Achyranthes marchionica et Bidens polycephala.
Actions de conservation à mener
Relativement à l'espace protégé de Vaikivi, une gestion plus active est hautement
recommandée avec un budget propre alloué pour sa conservation et sa mise en valeur. Si les
récentes décisions vont dans le bon sens, il conviendra de se prononcer sur la pertinence de la
pose de clôtures sur certaines limites du domaine afin de limiter le surpâturage herbivore.
Des classements en espace protégé de tout ou partie des îlots de Ua Huka ainsi que de la zone
sommitale de Hitikau et de ses contreforts pourraient être proposés.
Par ailleurs, le PGA pourrait également englober en zone de site protégé (ND) la plus grande
partie des sites proposés.
La lutte contre les espèces végétales envahissantes doit être poursuivie et intensifiée pour
parvenir à l'éradication de certaines pestes majeures sur d'autres îles comme Leucaena
leucocephala et Eugenia uniflora.
Une diminution des troupeaux de chevaux et de chèvres est hautement recommandée,
notamment dans les vallées de la côte Est où subsistent des formations végétales naturelles
remarquables.
Certains îlots pourraient être réhabilités par l'éradication des rats et la réintroduction d'espèces
végétales patrimoniales.
Evaluation floristique des îles marquisiennes
Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique
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