Circuits promenade N°4 - La Celle Saint-Cloud

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Mais, à présent c'est une autre femme. Cette mondaine se détourne de la vie parisienne ;
finis les spectacles, l'opéra, les réunions hippiques. Elle est aussi délaissée par cette société
bourgeoise qui ne l'avait jamais vraiment acceptée. Les relations sont mauvaises avec son
mari, cette poche percée qui ne pouvait hériter du titre de Lord car fils puîné.
Elle quitte maintenant rarement son domaine de Beauregard, sans pour autant s'intégrer dans
la petite communauté de la Celle Saint-Cloud. Ne supportant pas que des passants puissent à
l'occasion emprunter les chemins de ses terres, elle entoure celles-ci d'une haute muraille.
Elle vivra ainsi pendant dix ans, oubliée des chroniqueurs et recevant peu. "Cette demimondaine
n'était comtesse que pour ses domestiques et ses fournisseurs", dira méchamment
Dumas fils.
Atteinte d'un cancer, elle meurt en 1865, à 42 ans. Totalement oubliée de l'empereur.
15. Miss Howard recevait à Beauregard quelques visiteurs anglo-saxons. L’un d’eux
se fit connaître sous son surnom de fêtard, Milord l’Arsouille, un autre s’appelait
Richard Wallace. Qu’a laissé ce dernier à la postérité : le roman de Ben-Hur ou
les petites fontaines de Paris qui portent son nom ?
16. Cormeilles-en-Parisis est l’une des plus importantes carrières de la région
parisienne. Qu’y extrait-on : du gypse pour la fabrication du plâtre, du sable pour
les cristalleries ou de l’argile pour la fabrication de brique ?
Le domaine boisé n'est plus loin, il suffit de suivre l'allée de la Grande Promenade pour
le rejoindre. C'est l'objet de la deuxième étape de la découverte de Beauregard.
Auparavant, quelques mots à propos du dernier propriétaire du domaine.
Le comte de Bendern
Très riche, on le voit en Angleterre, en Suisse, en Tchécoslovaquie, au Liechtenstein, mais
très peu à Beauregard qui se dégrade lentement.
"Son origine a toujours été enveloppée de mystères, écrivait-on dans le Monde, il serait le
fils du financier hongrois, le baron Maurice de Hirsch, qui lui aurait légué la moitié de sa
fortune". En tout cas, il naît à Paris le 9 janvier 1879 et est déclaré sous le nom de Maurice
Arnold Deforest. Vers 1900, on le retrouve en Angleterre baron de Forest où il fait ses
études à Eton et Oxford. Le riche héritier s'adonne à diverses activités et participe aux
premières courses automobiles du siècle, Paris-Vienne et Paris-Madrid.
Après 1914, il acquiert un domaine au Liechtenstein où il est naturalisé en 1932 et occupe la
charge de conseiller diplomatique d'Etat. Le prince régnant lui accorde le titre de comte de
Bendern, du nom de la localité où il a sa propriété.
Beauregard et Liechtenstein mis à part, Bendern possède une villa en Suisse, un hôtel
particulier aux Champs Elysées, un château en Bohème et une villa à Biarritz où il meurt en
1968. Il avait, au cours de sa longue vie, accumulé une importante collection de tableaux
(Van Dyck, Franz Hals, Murillo, Bruegel, Greuze, ...).