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Circuits promenade N°4 - La Celle Saint-Cloud

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1<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4<br />

« NATURE et HISTOIRE »<br />

I - L’HOTEL DE VILLE (CENTRE ADMINISTRATIF)<br />

II - Le Pavillon du Butard<br />

III - <strong>La</strong> Châtaigneraie<br />

IV - Le Domaine de Beauregard<br />

V - Extension Parc boisé de Beauregard<br />

I – LE CENTRE ADMINISTRATIF :<br />

Inaugurée au début de 1971, elle fut conçue pour accueillir les services administratifs d'une<br />

ville de 30.000 habitants. En fait, la population de la ville culminera à 27.000 habitants en<br />

1977 (en 2007, elle s'établit à 21.527 habitants). Population mise à part, d'autres chiffres<br />

peuvent caractériser notre ville. En voici quelques-uns :<br />

2.300 élèves<br />

4.500 adhérents sportifs<br />

120 associations<br />

582 hectares (dont 163 de bois et forêts)<br />

8.700 logements, dont neuf sur dix ont été construits après 1945.<br />

42 kilomètres de voies<br />

9.000 tonnes de déchets collectés chaque année.<br />

A l'exception de la première, la réponse aux questions suivantes vous attend à l'intérieur de<br />

la cité administrative :<br />

1. Ce personnage fut représenté par une œuvre de Théodore Doriot, exposée au<br />

salon de 1894. Les médaillons pendants de son collier symbolisent les<br />

principales activités de la nation (industrie, marine, justice, sciences, instruction,<br />

beaux-arts, commerce, agriculture). Une œuvre plus récente a maintenant pris sa<br />

place. De qui peut-il bien s'agir ?


2<br />

2. Quelle ville est représentée<br />

sur cette gravure ?<br />

Qui était Lucien-René Duchesne ?<br />

L’avenue Lucien-René Duchesne dans le prolongement de<br />

l’avenue Charles de Gaulle, est l’une des artères principales de<br />

<strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>. Elle porte le nom de celui qui a consacré<br />

trente-six années de sa vie au service des Cellois et de leur<br />

commune. Conseiller municipal en 1945, maire-adjoint en 1947,<br />

premier-adjoint en 1957, il est devenu maire le 26 septembre<br />

1959. Il l’est resté jusqu’en 1981, quelques années avant de<br />

disparaître en 1984. Il a été également conseiller général. Ce qui<br />

n’a pas empêché, cet expert-comptable de formation, de diriger<br />

les services administratifs et financiers de la Chambre de<br />

Commerce Internationale de Paris. Il fut l’artisan de la<br />

construction de l’Hôtel de Ville, du stade très fréquenté qui porte<br />

son nom. Il est à l’origine de nombreuses réalisations sociales et était passionné par la<br />

gestion de la ville.<br />

Les armes de la Ville<br />

Fronton de l'Hôtel de Ville<br />

L'héraldique, la science des armoiries, fait appel à un vocabulaire bien particulier. Voici la<br />

description des armes de la ville telle que l'a établie Monsieur Louis, héraldiste : "D'azur au<br />

cor de chasse d'or enfermant une fleur de lis du même, au cher d'argent chargé de trois<br />

têtes d'aigles arrachées de sable. Le blason est par ailleurs timbré de la couronne murale<br />

d'or à trois tours crénelées et soutenu par deux<br />

branches de châtaignier d'or fleuries et fruitées<br />

d'argent."<br />

Quelques précisions :<br />

Le cor de chasse enfermant une fleur de lis évoque,<br />

bien sûr, l'époque des chasses royales.<br />

Les trois aigles rappellent les armes de Parat de<br />

Chalandray, qui posséda quelque temps les terres de<br />

la <strong>Celle</strong>. En août 1790, il prend le commandement des<br />

93 hommes qui forment le détachement cellois de la<br />

Garde nationale. Les trois tours crénelées évoquent<br />

les couronnes des déesses grecques protectrices des<br />

cités. Les rameaux de châtaigniers témoignent de<br />

l'importance qu'a encore cet arbre dans la flore de la<br />

commune.


3<br />

Le blason fut exécuté en 1980 par une artiste locale d'origine bulgare : Radka KOEVA.<br />

L'azur fut obtenu par le mélange de quatre bleus et l'or avec des émaux et des pâtes de verre<br />

provenant de Venise.<br />

3. Quelle erreur s'est glissée dans la photo du blason ?<br />

4. Familiarisez-vous avec le<br />

vocabulaire héraldique.<br />

Retrouvez les blasons losangé,<br />

chevronné, contre-fascé,<br />

échiqueté.<br />

Qui était Louis Pierre Parat de Chalandray ?<br />

Né le 14 novembre 1746, Louis Pierre Parat de Chalandray est issu d’une riche famille de<br />

financiers de l’ancien régime. Il est décrit comme un homme « de cinq pieds, cinq pouces,<br />

né un peu gros, bouche moyenne, menton rond, cheveux châtains, visage long et ovale.. »<br />

Conseiller du roi sous Louis XVI et receveur général des finances de Lorraine, il devient<br />

propriétaire du château de <strong>La</strong> <strong>Celle</strong> (situé au Bourg) le 13 février 1776. Dernier Seigneur<br />

avant l’abolition des coutumes féodales, il est le seul fermier général de la Royauté à<br />

échapper à l’échafaud. De son passage à <strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>, subsistent la transformation<br />

complète du parc du château et les « trois têtes d’aigles du chef de l’écu » des armoiries de<br />

la ville, inspirées de ses armes. Depuis 1958, une petite avenue située en partie sur la<br />

commune de Vaucresson porte son nom. Auparavant, elle s’appelait l’avenue de la Forêt.<br />

<strong>La</strong> Poste<br />

Dans les années 1840, on pouvait compter sur les doigts d'une main les lettres qui<br />

parvenaient chaque année dans un village. L'arrivée du postier, avec sa blouse, ses<br />

parements rouges et sa bandoulière ornée d'un brillant était un évènement. C'est d'ailleurs lui<br />

qui, bien souvent, lisait le courrier à haute voix. En 1848, on introduisit le système anglais<br />

du paiement anticipé des lettres avec les timbres, et le trafic postal augmenta peu à peu ; il<br />

passa de 4 lettres par habitant en 1834 à 38 en 1884.<br />

En 1999, 14.000 plis sont expédiés et 25.000 sont reçus chaque jour à la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>.<br />

Les 24 boîtes jaunes sont relevées trois fois par jour. Les envois sont pré-triés dans les<br />

locaux de la poste centrale ; le courrier non-local est acheminé au grand centre de tri des<br />

Yvelines, à Trappes.<br />

Toute cette distribution est assurée par 17 facteurs (pour la plupart en vélo) et, pour les<br />

paquets plus importants, par quatre messageries en voiture.<br />

5. <strong>La</strong> mention "EV" apparaît parfois sur les enveloppes. Quelle est sa<br />

signification ?<br />

6. Quel cadeau particulier les postiers ont-ils reçu la veille de Noël 1998 ?


4<br />

Les Pompiers<br />

En 1999, le corps des sapeurs-pompiers<br />

de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> comptait 45<br />

personnes, la moitié d'entre elles étant des<br />

volontaires (notons au passage que c'est<br />

la seule corporation où des volontaires<br />

exercent une fonction publique).<br />

<strong>La</strong> zone d'intervention s'étend à Bougival<br />

et Louveciennes, ainsi que sur une<br />

portion de cinquante kilomètres des<br />

autoroutes A12 et A13.<br />

Les 3.200 sorties annuelles se répartissent ainsi : 230 pour feu, 450 secours routiers, 1.500<br />

secours à victimes, le reste étant constitué d'opérations diverses, par exemple celle-ci : il y a<br />

quelques années, les pompiers reçurent en pleine nuit un appel concernant un animal sur la<br />

voie publique. Arrivés sur place, ils constatèrent que l'animal en question était une carpe de<br />

60 centimètres de long. Comment était-elle arrivée ici ? Mystère. Les pompiers emportèrent<br />

la carpe, la maintinrent en vie dans une bâche plastique, régulièrement arrosée d'eau, jusqu'à<br />

ce qu'on puisse la remettre dans l'étang.<br />

7. Que signifiait, à l'origine, "faire la part du feu" ?<br />

. Mettre de côté, lors d'un héritage, la part revenant au défunt<br />

. Immoler dans un incendie un individu pris au hasard, en espérant ainsi calmer<br />

la vigueur du feu<br />

. Pratiquer un coupe-feu en abattant un pâté de maisons.<br />

Le lycée Corneille<br />

Les nombreux programmes immobiliers des<br />

années cinquante et soixante avaient rendu<br />

nécessaire la construction d'un établissement<br />

scolaire. Le premier bâtiment est inauguré le 24<br />

septembre 1965. Sensé accueillir les classes de la<br />

sixième à la terminale, il va vite être saturé ; deux<br />

autres bâtiments sont rapidement construits et<br />

ouvrent en 1969.<br />

Entre 1970 et 1976, c'est l'un des trente<br />

L’escalier de béton resta debout (arc. munic.)<br />

lycées les plus importants de France avec<br />

ses 2.300 élèves et 200 membres du personnel. Aujourd'hui, n'accueillant plus que le second<br />

cycle, les effectifs sont ramenés à 1.100 élèves. En 1976, un incendie endommagea<br />

gravement le bâtiment Bender, celui-ci ne sera entièrement démonté qu'en 1979, à<br />

l'exception de l'escalier d'évacuation, unique rescapé du sinistre.<br />

8. Près du bâtiment des demi-pensions est érigée une statue représentant deux<br />

adolescents avançant vers le chemin du savoir. Qui en est le sculpteur, peut-être<br />

moins connu que son acteur de fils ?


5<br />

Les vaches de Monsieur Reding<br />

9. Que fut la "corneille bavarde" : le<br />

premier groupe de rock créé par les<br />

élèves, le surnom du premier proviseur<br />

ou le premier journal des élèves ?<br />

10. Quand on évoque Corneille, Racine<br />

n'est jamais très loin. Alors, qui a écrit<br />

quoi : Le Cid - Britannicus - Phèdre -<br />

Andromaque - Horace ?<br />

L'emplacement du lycée, peu de<br />

temps avant sa construction. <strong>La</strong><br />

photo est prise de la route de<br />

Bougival, en contrebas de la voie<br />

ferrée.<br />

Descendant du Butard, la<br />

Drionne vient alimenter ce qui<br />

reste du lavoir. Au fond, à droite,<br />

le talus de la voie ferrée<br />

Le lycée et la cité administrative sont édifiés<br />

sur d'anciennes pâtures où l'on vit paître des vaches<br />

jusqu'à la fin des années soixante.<br />

En 1872, François Reding arriva du canton de<br />

Schwyz pour s'installer à la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>. Il<br />

fuyait la Suisse où sévissait la guerre entre cantons<br />

catholiques et cantons protestants. Il exploita la ferme<br />

du château et créa une laiterie en faisant venir une<br />

quinzaine de bonnes vaches laitières de son canton<br />

(son cheptel comptera jusqu'à une quarantaine de têtes, ainsi que 4 chevaux). Le troupeau<br />

partait chaque matin à sept heures, après la traite, pour le centre administratif, enfin... plus<br />

exactement, le pré de l'Eglise (le terrain avait jadis appartenu à la paroisse).<br />

Le lait frais était vendu à la ferme ou livré à domicile (la voiture descendait chaque matin la<br />

côte de la Jonchère). Il s'exportait aussi jusqu'à Paris car les familles Siry, Blanc et Dutreux,<br />

de retour dans la capitale pendant la mauvaise saison, voulaient continuer à profiter du bon<br />

lait de la ferme Reding. A sept heures, Madame Reding ou une aide descendait en voiture à<br />

cheval en direction de Bougival avec 30 litres de lait frais. Arrivée sur la grande route, elle<br />

prenait le tramway à vapeur en direction de Paris, jusqu'à la place de l'Etoile.<br />

11. Vrai ou faux : avant la Révolution, Schwyz fut la capitale de la<br />

Suisse.<br />

12. Apprenez à mieux connaître le comportement des vaches, en cas<br />

de rencontre avec l'une d'entre elles : que fait celle-ci : elle<br />

s'approche, elle alerte, elle menace ou elle s'enfuit ?


6<br />

<strong>Circuits</strong> Promenade N°4<br />

« NATURE et HISTOIRE »<br />

I - L’Hôtel de Ville (Centre Administratif)<br />

II - LE PAVILLON DU BUTARD<br />

III - <strong>La</strong> Châtaigneraie<br />

IV - Le Domaine de Beauregard<br />

V - Extension Parc boisé de Beauregard<br />

II – LE PAVILLON DU BUTARD<br />

En suivant le GR, de la rue Gustave Mesureur au pavillon du Butard<br />

C'est face à la rue Gustave Mesureur que le GR (sentier de Grande Randonnée) pénètre<br />

dans le bois de la <strong>Celle</strong>. Il suffit de suivre les balises rouge et blanc pour traverser ce bois<br />

et rejoindre le pavillon du Butard.<br />

Le bois de la <strong>Celle</strong> et la forêt de Fausses Reposes<br />

Entre les quartiers de la Feuillaume et la Châtaigneraie, deux parcelles se succèdent vers le<br />

pavillon du Butard : le bois de la <strong>Celle</strong>, propriété de l'Etat et du Ministère des Affaires<br />

Etrangères, puis l'extrémité nord du bois de Fausses-Reposes qui, au-delà de l'autoroute<br />

A13, longe les communes du Chesnay et de Versailles. Cet ensemble est géré par l'Office<br />

National des Forêts en deux parcelles.<br />

1. A votre avis, quelle est l'origine du nom Fausses-Reposes ?<br />

- C'est un terme de chasse indiquant un endroit où le cerf traqué par la battue essayait<br />

de se reposer.<br />

- C'est un endroit vallonné où la <strong>promenade</strong> à pied est faussement reposante,<br />

- Ce fut jadis la propriété du baron de Fausses-Reposes, voyageur resté dans l'histoire<br />

pour avoir découvert le détroit de Carreau.<br />

2. Avant de pénétrer plus avant dans le sous-bois, reconnaissez-vous, par leurs<br />

feuilles, quelques-unes des espèces présentes à l’orée du bois : frêne, sureau noir,<br />

robinier faux acacia (communément appelé acacia) et châtaignier ?<br />

2.


7<br />

Montez le sentier puis tournez à droite, tout en<br />

suivant les balises rouge et blanc. Le chemin vous mène<br />

ainsi jusqu'à un banc de bois (photo).<br />

Regardez autour de vous pour identifier les deux<br />

espèces les plus répandues : chêne et châtaignier.<br />

<strong>La</strong> gestion du chêne et du châtaignier<br />

Si les chênes présentent des fûts de bonne taille, les nombreux châtaigniers, principal<br />

peuplement du sous-bois, poussent en longues tiges frêles. Les modes de gestion de ces<br />

deux espèces expliquent cette différence. Les chênes sont généralement abattus vers l'âge de<br />

200 ans alors que le châtaignier, à la croissance plus rapide, sera coupé après avoir vécu<br />

entre 60 et 90 ans. Les châtaigniers de Fausses-Reposes ayant pour la plupart 40 ans, le<br />

renouvellement s'effectuera vers 2050.<br />

En dehors de ces coupes de régénération, l'ONF pratique également des coupes<br />

d'amélioration tous les dix ou quinze ans et des coupes de sécurité.<br />

Le bois de la <strong>Celle</strong> a déjà subi une régénération pendant l'hiver 1994-1995. L'ONF a<br />

effectué l'hiver précédent le marquage des arbres à abattre puis confié la coupe à un<br />

exploitant. Les châtaigniers connaissent deux destinées : la cheminée ou les parquets.<br />

3. Face au banc se trouve un remarquable pin. Autrefois planté surtout dans les<br />

parcs, il est aujourd'hui de plus en plus cultivé dans les forêts domaniales car il<br />

pousse vite, haut et avec un fût bien droit, la plupart du temps. Sachez que,<br />

phonétiquement, son nom est aussi celui d'un aliment synonyme de misère. Quel est<br />

ce nom ?<br />

Prenez le chemin dans le prolongement de celui d'où vous venez, toujours en suivant les<br />

balises. Il devient plus pentu et se creuse, laissant apparaître la couche géologique qui<br />

constitue l'essentiel du sous-sol de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>.<br />

Le chemin creux et les sables de Fontainebleau<br />

L'origine des chemins creux est bien souvent inconnue ; on peut penser cependant que le<br />

passage répété de générations de paysans cellois allant du village aux lieux de culture a<br />

favorisé l'érosion et enfoncé progressivement la sente dans le relief. Les chemins creux sont<br />

des témoins discrets et émouvants de notre histoire ; nombre d'entre eux remontent aux<br />

Gaulois, voire aux temps néolithiques.<br />

Quoi qu'il en soit, c'est l'occasion d'observer la nature du terrain sur lequel nous marchons.<br />

Il s'agit d'un sable fin. D'un blanc pur lors de son dépôt, il a pris une couleur ocre ou rouille<br />

par l'infiltration des eaux de surface, toujours chargées en fer.<br />

Cette épaisse couche sableuse pouvant atteindre 80 mètres est bien représentée dans le sud<br />

de la région, particulièrement à Fontainebleau qui a donné son nom à la formation<br />

géologique.<br />

Les sables de Fontainebleau se sont déposés il y a 30 millions d'années dans le fond d'une<br />

mer chaude et peu profonde dont le rivage s'étirait entre Beauvais, Reims et Montargis. Ce<br />

fut la dernière invasion marine que connut le Bassin Parisien.


Ce sable est exploité près de Nemours et Fontainebleau, là où il est resté pur.<br />

Sa très haute teneur en silice le destine aux cristalleries, celle de Murano en particulier.<br />

4. VRAI ou FAUX : les ménagères utilisaient jadis ce sable pour nettoyer les<br />

casseroles.<br />

5. Au-dessus des sables s'est déposée une autre couche géologique, formant le soussol<br />

du plateau. Est-ce du calcaire, du granite ou de l'argile ?<br />

En vous promenant, vous aurez peut-être l'occasion de voir l'un de ces deux habitants de<br />

la forêt.<br />

8<br />

Deux hôtes de ces bois<br />

Le pic épeiche<br />

Le plumage noir et blanc et les taches rouges sur la tête du mâle le rendent facilement<br />

reconnaissable.<br />

On peut l'entendre parfois taper sur un tronc d'arbre, à la<br />

recherche d'insectes, d'araignées et de larves. Il ne faut pas<br />

confondre ce tapotement avec le fameux tambourinage sonore,<br />

qui a une toute autre fonction : pour marquer son territoire et<br />

attirer les femelles, le pic ne chante pas, contrairement à<br />

beaucoup d'autres, mais tambourine sur un tronc ou une grosse<br />

branche qu'il choisit judicieusement pour que la frappe résonne<br />

à plusieurs centaines de mètres.<br />

Une autre source de nourriture pour le pic épeiche : les pommes<br />

de pin, pour lesquelles il a développé<br />

une technique élaborée : il coince la<br />

pomme dans l'anfractuosité d'un arbre et<br />

il épluche les écailles à coups de bec. Il<br />

tourne la pomme une fois qu'un côté est<br />

fini. Pour vider une pomme, le pic<br />

épeiche met environ dix minutes au<br />

cours desquelles il assène 1600 coups de bec.<br />

<strong>La</strong> chouette hulotte<br />

Son hululement est bien connu et fut plus qu'utilisé en fond sonore<br />

des films d'épouvante de série Z. Rustique et adaptable, la hulotte se<br />

trouvera partout où il y a des arbres, même en montagne et à<br />

proximité des lieux habités.<br />

Pendant la journée, elle somnole contre un tronc, dans une cavité ou<br />

un manchon de lierre.<br />

Son activité nocturne commence 20 ou 30 minutes après le coucher du soleil et dure<br />

jusqu'au lever. En chasse, elle se déplace à quelques mètres de hauteur dans le sous-bois<br />

d'un vol étonnamment silencieux. Elle est très éclectique dans sa nourriture : petits<br />

mammifères (le campagnol est son favori mais un rat de plus de 350 grammes ne lui fait pas<br />

peur), insectes, limaces, grenouilles, voire des poissons. Avec les oiseaux, elle a su<br />

développer plusieurs stratégies ; elle a, par exemple, appris à voler sur place au-dessus des<br />

buissons et frapper les feuilles de ses ailes pour forcer les oiseaux endormis à s'envoler, elle<br />

sait aussi attraper les jeunes dans les nids et même dans les cavités.


9<br />

Hou Hououououh : C'est le chant que le mâle émet toute l'année pour marquer son territoire.<br />

Mais ce n'est qu'en décembre que la femelle répond. Les noces consommées, la gestation<br />

durera cinq mois et c'est en mai qu'on pourra voir des boules de duvet gris observer les<br />

alentours de leurs gros yeux.<br />

Les enfants quittent le nid alors qu'ils ne savent pas encore voler. Lorsqu'ils tombent, ils se<br />

débrouillent eux-mêmes pour grimper dans un nouveau perchoir. Deux jeunes sur trois<br />

n'arrivent pas au terme de la première année.<br />

6. Voici deux<br />

autres oiseaux<br />

familiers de ce<br />

bois. Leurs<br />

noms se<br />

trouvent dans<br />

cette liste :<br />

Traquet pâtre – Rouge queue noir - Moineau<br />

domestique - Grive musicienne - Nonnette voilée -<br />

Pinson des arbres - Mésange charbonnière - Bruant<br />

zizi<br />

7. Quel nom de cette liste ne désigne pas un oiseau ?<br />

Poursuivez votre chemin vers la route des Suisses<br />

Le croisement du chemin du Butard et de la route des Suisses<br />

C'est la limite entre les parcelles 2 et 3 (marques sur les arbres). On a récemment effectué<br />

une coupe à proximité. Que peut-on observer autour de cette coupe ?<br />

Des jeunes sorbiers des oiseleurs<br />

Dispersé dans les sous-bois, planté le long des avenues, le sorbier s'aventure<br />

également assez haut en montagne.<br />

C'est en automne qu'on le remarque, lorsqu'il se couvre de grappes de petits<br />

fruits rouges au goût âpre qui le rend impropre à notre consommation. En<br />

revanche, les grives et d'autres passereaux en raffolent ; les sorbiers peuvent<br />

connaître une belle agitation pendant cette période ! Autrefois,<br />

ils n'attiraient d'ailleurs pas seulement les oiseaux mais aussi<br />

ceux qui vivaient de leur capture, les oiseleurs qui venaient y tendre leurs filets<br />

ou répandre de la glu sur les branches.<br />

Des jeunes hêtres<br />

Leurs feuilles, lancéolées, prennent une belle teinte rousse en automne. Comme<br />

chez les jeunes chênes et les jeunes charmes, l'hiver venu, les feuilles vont se<br />

dessécher mais restent accrochées sur les rameaux jusqu'au printemps prochain.<br />

C'est une bonne façon de protéger les bourgeons du gel.<br />

Observez combien la disposition des feuilles sur ces jeunes plants est optimisée pour que<br />

chacune d'elles profite au maximum du peu de lumière arrivant au fond du sous-bois : sur<br />

chaque rameau, elles sont toutes bien horizontales et se recouvrent au minimum.


Identifiez, grâce aux définitions suivantes, deux plantes communes à cet endroit :<br />

8. De la famille des Rosacées, elle pratique le marcottage naturel : ses tiges se<br />

recourbent en grandissant ; des racines se développent à l'endroit où elle touche le<br />

sol, donnant naissance à un nouveau pied. Une excellente façon d'envahir un sousbois.<br />

9. Ces arbres adultes ont une écorce qui se desquame en plaques plus ou moins<br />

grandes ; les Indiens Mic-Mac utilisaient l'écorce de son cousin canadien pour<br />

fabriquer leurs canoës: et couvrir leurs tipis. Pour vous aider,<br />

voici leur feuille<br />

Continuez votre chemin en longeant le bas de la parcelle exploitée.<br />

Le sentier grimpe vers la clairière du pavillon du Butard.<br />

10<br />

Le Pavillon de chasse du Butard<br />

L'origine du nom est incertaine. Est-ce une déformation de butor ou de butte ? Il s'appelait<br />

auparavant "Pavillon des Hubies", du nom du bois où il fut édifié.<br />

<strong>La</strong> proximité de Versailles et l'annexion de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> dans le domaine du roi<br />

Louis XIV en 1670 transforment les bois et forêts environnants en lieux de chasses<br />

royales. C'est en 1750 et 1751 que le Contrôleur Mollet fait construire pour Louis XV le<br />

pavillon de chasse sur les plans de Gabriel. Il ne reste que trois rescapés de tous les<br />

pavillons que Louis XV fit construire en Ile-de-France, les deux autres se trouvent dans la<br />

forêt de <strong>Saint</strong>-germain et à la Muette.<br />

A bonne distance entre Marly et Versailles, l'emplacement fut choisi pour des raisons<br />

cynégétiques, mais aussi pour la proximité du château de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>, occupé à ce<br />

moment-là par la Pompadour...<br />

Les chasses royales alimentent un sentiment de rancœur chez les petits paysans cellois. En<br />

effet, la passion de Louis XV et Louis XVI laisse les champs envahis par le gibier, contre<br />

lequel les cultivateurs ne peuvent se défendre sous peine de galères. Ces mauvaises<br />

conditions de culture et la dépréciation des terrains vont entraîner le départ de nombreux<br />

paysans. A la veille de la Révolution, il n'y a plus que 50 foyers à la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>.<br />

Vendu à un notaire en 1794 comme bien national, le pavillon est racheté avec ses<br />

nombreuses dépendances en 1802 par Joséphine qui veut agrandir le domaine de la<br />

Malmaison. En 1809, suite à son divorce, le pavillon entre dans le domaine national.<br />

En 1870, il est occupé pendant six mois par les soldats allemands qui, pour se chauffer,<br />

brûlent les portes et les lambris. En 1872 a lieu la remise officielle du pavillon au service<br />

forestier sous la condition de n’y faire aucune réparation sans consulter au préalable les<br />

services d’architecture de Versailles.<br />

En 1911, Edmond Blanc (châtelain de la Châtaigneraie, devenue <strong>Saint</strong>-François d'Assise) le<br />

loue à Paul Poiret qui, après un réaménagement intérieur, en fait une résidence d'été. Vers<br />

1920, le pavillon est à la disposition du gouvernement. Avant guerre, il sert de salle<br />

d’exposition à la Société du Vieux Marly alors, qu’après guerre, il est affecté au Président<br />

du Conseil puis au Général Catroux jusqu’en 1964. Il est maintenant restauré dans son état<br />

initial et de ses anciennes dépendances il ne reste qu’un corps de logis devenu maison<br />

forestière. Il a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1980.


11<br />

10. Paul Poiret était une des célébrités du Tout Paris au début du siècle. Etait-il<br />

peintre, comédien, couturier, grand cuisinier ou comique troupier ?<br />

11. Un autre personnage fréquenta le pavillon. Voici quelques indices pour vous<br />

aider à le retrouver : On l'a surnommé Badinguet et Victor Hugo lui doit des<br />

vacances prolongées à Jersey et Guernesey.<br />

12. Observez la photo de la frise. Elle est modifiée à deux endroits.<br />

Un ballon dans le ciel<br />

A proximité du Pavillon du Butard<br />

Le 4 juin 1783, les frères Joseph et Etienne de Montgolfier lancent, pour la première fois au<br />

monde, un aérostat dans le ciel d'Annonay.<br />

Le 19 septembre de la même année, ils sont invités à rééditer<br />

l'exploit, mais cette fois-ci devant le roi.<br />

120.000 personnes prennent le chemin de la place d'Armes de<br />

Versailles pour assister à cet étrange spectacle. Plié en<br />

morceaux, le ballon arrive de Paris à dix heures du matin. On<br />

prépare le combustible, mélange de paille, de bois et de laine.<br />

Grande nouveauté par rapport au premier voyage, l'aérostat va<br />

transporter les premiers passagers aériens de l'Histoire : un<br />

coq, un canard et un mouton.<br />

<strong>La</strong> sphère de douze mètres de diamètre est gonflée en<br />

quelques minutes mais le vent souffle. Une bourrasque ouvre<br />

un accroc mal recousu de l'enveloppe. Etienne de<br />

Montgolfier, surpris, lâche la corde et le ballon s'envole. <strong>La</strong><br />

foule, ébahie, suit des yeux le ballon s'éloigner vers le nord.<br />

Après quelques minutes, il va se déposer à la limite des territoires de Vaucresson et de la<br />

<strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>, tout près du pavillon du Butard, devant deux gardes-chasse. L'un des<br />

premiers à arriver sur place est Pilâtre de Rosier. Il constate avec satisfaction que les<br />

animaux sont en parfaite santé. A titre de récompense, le mouton aura l'honneur d'intégrer la<br />

ménagerie royale.


12<br />

13. L'envol de la montgolfière s'inscrivait dans le cadre d'une cérémonie : s'agissaitil<br />

des 30 ans du Roi, du traité mettant fin à la guerre d'indépendance d'Amérique,<br />

de la réunion des Etats Généraux ou de la naissance du Dauphin ?<br />

14. De quelle manière Pilâtre de Rozier se rendit-il, par la suite, célèbre ?<br />

Qui étaient Joseph et Etienne de Montgolfier ?<br />

Joseph (1740-1810) et Etienne (1745-1799) Montgolfier, industriels français, inventèrent le<br />

ballon à air chaud ou « montgolfière » (1783) et une machine servant à élever l’eau dite<br />

« bélier hydraulique »(1792) Etienne rénova la technique de la papeterie introduisant en<br />

France les procédés hollandais ainsi que la fabrication du papier vélin.<br />

Pour parvenir dans le quartier de la châtaigneraie, prendre le petit chemin à gauche du<br />

Pavillon du Butard et le descendre jusqu’à la gare multimodale.<br />

---------------------------------


13<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4<br />

« NATURE ET HISTOIRE »<br />

I - L’Hôtel de Ville (Centre Administratif)<br />

II - Le Pavillon du Butard<br />

III – LA CHATAIGNERAIE<br />

IV - Le Domaine de Beauregard<br />

V - Extension Parc Boisé de Beauregard<br />

III – LA CHATAIGNERAIE<br />

Le vieux plan<br />

Place de Verdun<br />

Le lotissement de la Châtaigneraie fut construit sur des bois vendus vers 1920 par monsieur<br />

Dutreux. En 1930, il n'y avait que sept maisons dans la Châtaigneraie. Pas de trottoirs mais<br />

des talus d'herbe et de terre ; les voies étaient trop petites pour que les camions puissent<br />

s'aventurer à l'intérieur du domaine. Les emménagements se faisaient à partir des grandes<br />

voies passant à proximité, telles que la nationale 307. C'est d'ailleurs la partie haute de la<br />

Châtaigneraie, près de cette route, qui fut d'abord "colonisée" car la gare la plus proche<br />

était celle de Vaucresson.<br />

Remarquez que le haras de Bel Ebat (à ne pas confondre avec celui qui était dans le<br />

domaine de Beauregard) n'était pas encore loti.<br />

1. Un changement est intervenu concernant la ligne de chemin de fer : quel est- il ?


Qui était Monsieur Dutreux ?<br />

<strong>La</strong> destinée de la famille Dutreux reste indissociablement attachée à l’histoire du château de<br />

<strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> En 1871, Elisabeth Pescatore, épouse de Joseph-Auguste Dutreux,<br />

hérite du domaine de son oncle. Le domaine est ensuite légué à Tony, fils de Joseph-<br />

Auguste et d’Elisabeth, qui lui-même en fit don à son fils Auguste.<br />

Auguste Dutreux vint au monde le 1 er mars 1873. D’origine Luxembourgeoise, il est<br />

naturalisé Français le 14 juin 1903 et hérite du château de <strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> (au Bourg)<br />

en 1926. Il s’y installe avec son épouse et commence la restauration du domaine. Conduits<br />

par André d’Estailleur, spécialiste de l’architecture du XVIIIème siècle, les travaux<br />

permettent à la propriété, dont le style avait été altéré pendant la période Louis-Philippe, de<br />

retrouver son éclat d’origine. A la veille du 10 mai 1940, la famille souveraine du<br />

Luxembourg, pourchassée par les attaquants, trouve refuge et hospitalité chez les Dutreux<br />

avant que l’armée allemande, arrivée le 16 juin 1940, n’emporte une partie du mobilier et<br />

laisse derrière elle d’importants dégâts matériels. Aux ennemis succèdent les alliés : une<br />

formation d’auxiliaires féminines de la Royal Navy séjourne au château jusqu’au 15 février<br />

1945. Madame Dutreux meurt le 6 novembre 1947. Désireux d’éviter au domaine un<br />

morcellement probable, Auguste Dutreux fait don du château à l’Etat Français et plus<br />

particulièrement au Ministère des Affaires Etrangères en 1950. Monsieur Dutreux décède le<br />

4 juillet 1954<br />

<strong>La</strong> gare de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong><br />

14<br />

Cette gare fut promise par le lotisseur dès la création du quartier de la Châtaigneraie mais<br />

elle ne vit le jour que trente ans plus tard. Melle Leconte rappelle que, pendant longtemps, il<br />

exista une place et une rue de la station mais sans station.<br />

<strong>La</strong> nécessité d'une deuxième gare à la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> (après celle de Bougival-<strong>La</strong>-<strong>Celle</strong>)<br />

n'apparut vraiment qu'avec le développement de Beauregard.<br />

L'ouverture eut lieu le 3 octobre 1959 dans des bâtiments provisoires et le premier avril<br />

1960 dans les bâtiments définitifs.<br />

Il fallut faire au préalable d'importants travaux de terrassement pour ramener la pente de la<br />

voie ferrée à une déclivité permettant l'installation d'un quai (6 millimètres pour les<br />

spécialistes).


Voici la description qui en est faite dans la Vie du Rail, quelque temps plus tard : "Station<br />

moderne d'allure sobre, bien conditionnée pour le service auquel elle est destinée [...] la<br />

place de la gare, bien que spacieuse, est presque aussitôt devenue insuffisante".<br />

En effet, les prévisions furent vite dépassées ; il fallut procéder d'urgence à la réimpression<br />

de billets. Quoi qu'il en fût, M. Corneau, chef de gare, et M. Deshays, son adjoint, firent tout<br />

pour rendre l'accueil des usagers agréable, en particulier pour les passagers étrangers,<br />

travaillant au SHAPE.<br />

D'abord nommée gare de la Châtaigneraie, elle devint gare de "la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>" (nom<br />

que nous lui connaissons toujours aujourd’hui) <strong>La</strong> station de "Bougival la <strong>Celle</strong>», prit tout<br />

simplement, le nom de "Bougival"<br />

Aujourd’hui, elle est devenue une gare multimodale<br />

2. Place de la gare, 1964 : toutes les marques françaises de l'époque sont représentées,<br />

sauf une. <strong>La</strong>quelle ?<br />

15<br />

Le pont des Suisses et la tranchée<br />

Dans le prolongement de l'allée de la Forêt<br />

L'illustration montre la tranchée, pas très loin du pont où vous vous trouvez et peu de temps<br />

après son creusement en 1884. Une bonne partie des terrains déblayés ont été utilisés pour<br />

former le remblai de la portion de la voie menant à la gare de Bougival.<br />

Les talus sont peuplés d'un<br />

taillis de châtaigniers, taillés<br />

tous les trois ans par les équipes<br />

de la SNCF.<br />

Photo Philippe Loiseleur des Longchamps


Ces talus de sable sont appréciés par toutes sortes d'animaux vivant dans les terriers. On<br />

peut y voir sur la gauche, si la végétation le permet, le terrier d'un renard, dont l'ouverture<br />

est signalée par l'amas de sable déblayé et dont l'entrée fait 30 à 40 cm de diamètre ; il arrive<br />

que le renard partage le terrier d'un blaireau, mais il n'y en a plus dans cette forêt.<br />

De l'autre côté, un point de vue sur la gare de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<br />

<strong>Cloud</strong> (ex gare de la Châtaigneraie) et, au loin, les pentes<br />

boisées du domaine du château du Camp.<br />

3. Les Suisses qui ont donné leur nom au pont l'ontils<br />

vu ?<br />

4. Fausses Reposes et Beauregard accueillent un<br />

autre carnivore, un mustélidé comme le blaireau.<br />

De la taille d'un chat, elle sait grimper dans les arbres et est<br />

ainsi l'un des prédateurs de l'écureuil. Quel est son nom ?<br />

5. Au-delà de la gare se profile la silhouette d'un<br />

bâtiment moderne : est-ce l'immeuble Caravelle, le centre administratif ou le lycée Corneille<br />

?<br />

6. Ce curieux rébus<br />

doit vous permettre de<br />

trouver quelque chose visible<br />

ici.<br />

16<br />

L'aire de jeux<br />

Petite sente donnant dans l'allée de la Forêt, face à l'avenue Pasteur<br />

Cette aire de jeu, nichée au cœur de la forêt, permet d'observer trois arbres mellifères :<br />

Le robinier faux acacia<br />

Derrière le toboggan ; reconnaissez-le grâce à ses feuilles aux folioles<br />

arrondies.<br />

On les appelle souvent acacias, à tort. Les robiniers sont, en fait, de la<br />

famille des légumineuses, c'est-à-dire de la même famille que le haricot,<br />

le petit pois, le pois de senteur ou le trèfle. <strong>La</strong> taille et le port arbustif ne<br />

sont donc pas des critères pour le classement des plantes ; celui-ci<br />

repose complètement sur la structure de la fleur.<br />

Originaire d'Amérique du Nord, c'est bien souvent le premier arbre à<br />

coloniser les sols. Les racines tracent très loin et des drageons peuvent<br />

pousser à bonne distance de la plante mère. On utilise cette qualité pour fixer les sols des<br />

talus. En mai et juin, nous pouvons admirer ses grappes de fleurs blanches parfumées<br />

remplies de nectar, prisées des abeilles et excellentes en beignets.<br />

7. 7. Quel est le nom de la personne qui introduisit le robinier en Europe ?


17<br />

Les tilleuls<br />

Le long de l'allée entourant la pelouse, du côté des jeux.<br />

Ils pourraient atteindre l'âge canonique de 2500 ans et donner fleurs<br />

et fruits pendant plus de 2000 ans !<br />

Le tilleul est un des arbres les plus répandus dans nos communes.<br />

Pourquoi cette popularité ? Probablement à cause de sa réputation<br />

dans la pharmacopée familiale. Le tilleul est paré d'un grand<br />

nombre de vertus : les infusions sont recommandées contre lez<br />

refroidissements, elles sont sudorifiques, sédatives (pour calmer les<br />

douleurs) et recommandées pour tous les problèmes respiratoires,<br />

grippes, rhumes et toux ; en décoction, les fleurs seront aussi un<br />

remède pour les soins de la peau ; enfin, l'aubier est utilisé contre<br />

les affections arthritiques et rhumatisantes.<br />

N'oublions pas le nectar des fleurs. Un seul tilleul pourrait donner jusqu'à 10 kilos de miel<br />

par an.<br />

8. Où est l'écorce du tilleul ?<br />

Les sapins blancs<br />

<strong>La</strong> rangée de conifères, le long du bois.<br />

C'est le fameux sapin des Vosges, à ne pas confondre avec l'épicéa.<br />

Comment le reconnaître ? Par ses cônes poussant vers le haut et par ses aiguilles disposées à<br />

plat sur les rameaux bas et présentant en dessous deux rayures claires.<br />

A l'état naturel, il n'est présent en France que dans les régions de moyenne montagne, il ne<br />

dépasse guère 1.000 mètres ; au-dessus, c'est bien plus souvent l'épicéa que nous<br />

rencontrons.<br />

9. Sachant que les sapins n'ont pas de fleurs à proprement parler et, par conséquent,<br />

pas de nectar, comment diable les abeilles font-elles pour fabriquer du miel de sapin ?<br />

Août 1944<br />

A l'angle de l'avenue des Gressets et de l'allée de la Forêt<br />

Malgré l'importante présence allemande dans la ville (Beauregard, le château de la<br />

Châtaigneraie (quartier de la Jonchère) le Petit Château (quartier du Bourg) il n'y eut pas de<br />

combats car les occupants quittèrent les lieux avant l'arrivée des alliés. Voici le témoignage<br />

de M. Guibert sur les jours précédant la libération : "A l'angle de l'avenue des Gressets et de<br />

l'allée de la Forêt, une auto-blindée allemande était immobilisée au milieu de la chaussée,


menaçante, le canon pointé. L'officier était immobile en haut de sa tourelle ; il n'y avait<br />

aucun fantassin. Tous les volets des villas étaient clos. Une habitante osa aller lui demander<br />

ce qu'il voulait ; il répondit qu'il souhaitait se rendre aux alliés. Il resta là toute la journée<br />

sans bouger, mais ne mit jamais son drapeau blanc. Le lendemain, il avait disparu.<br />

Un autre matin, au même endroit, des soldats portant un uniforme inconnu étaient assis sur<br />

les bordures de la rue. Ils étaient armés mais sans véhicule : c'était une patrouille avancée<br />

américaine. Nous leur avons parlé, mais sans succès, faute d'interprète. Nous avons alors<br />

troqué pain et tomates contre cigarettes et nescafé. Le lendemain, ils avaient disparu euxaussi".<br />

Le père de Claude Guibert, André-René, était résistant depuis le début de l'occupation ;<br />

décoré de la médaille de la Résistance, de la croix de guerre et de la Légion d'Honneur, il<br />

sera, par la suite, maire de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>, de 1945 à 1949.<br />

10. Quel dignitaire nazi fut aperçu, en manteau de cuir blanc, dans les allées de<br />

Beauregard ?<br />

11 .Ce croisement de rues offre un bel échantillon des haies appréciées en Ile-de-<br />

France, ainsi qu'une autre moins courante. Voici, mélangées, les syllabes qui vous<br />

permettront de reconstituer leur nom :<br />

TO JA NEAS CER RE RIER THU TAIG NIER CO ISE LAU LIER CHA<br />

TER<br />

12. Le noisetier portait autrefois un autre nom : était-ce coudrier, fayard ou rouvre ?<br />

Châtaigneraie, avant-guerre<br />

L'avenue des Gressets, entre la route de Bougival et l'allée Jules Verne<br />

Voici quelques photos prêtées par mademoiselle Boubée qui nous montre comment était la<br />

Châtaigneraie avant la dernière guerre.<br />

Les bois occupaient les pentes et le plateau tandis que les champs, devenus des friches<br />

occupaient la plaine vers la voie ferrée ; pas d'arbres dans la partie basse.<br />

Peu de trafic dans le domaine ; on appelait les enfants lorsqu'une voiture passait pour qu'ils<br />

puissent assister à cet évènement. Melle Leconte se souvient qu'ils jouaient au tennis avec<br />

un filet tendu au travers de l'allée des Pelouses. Chaque jour, des piétons défilaient dans<br />

l'avenue des Gressets, une timbale à la main pour aller chercher le lait frais à la ferme de<br />

Bel-Ebat (à l'emplacement de Notre-Dame de Beauregard) où il y avait une dizaine de<br />

vaches ; la ferme fut partiellement détruite en 1944.<br />

L'école était au vieux bourg (en attendant la construction du groupe Pasteur) où il n'y avait<br />

que deux classes. Le trajet se faisait à pied et les enfants craignaient bien plus de rencontrer<br />

le troupeau de vaches revenant des Grandes Terres qu'une quelconque voiture.<br />

René Audran (1929 - 1985)<br />

archives municipales<br />

Place du général Audran<br />

Le 25 janvier 1985, un attentat terroriste coûtait la vie à<br />

l’Ingénieur Général René Audran, lâchement assassiné<br />

devant sa maison avenue des Gressets à la Châtaigneraie.<br />

Ancien élève de l’Ecole Polytechnique, diplômé de l’Ecole<br />

Supérieure de l’aéronautique et du centre des Hautes<br />

Etudes de l’Armement, René Audran a poursuivi une<br />

carrière de haut technicien au service de l’Etat. Il fut abattu<br />

de 8 balles de 11.43 par des membres d'Action Directe.<br />

18


<strong>La</strong> place René Audran fut inaugurée le 3 mars 1990, en présence de Jean-Pierre<br />

Chevènement, alors ministre de la Défense.<br />

13. Action Directe, groupe terroriste composé de quelques membres, se distingua<br />

aussi en assassinant le patron d'une grande entreprise. <strong>La</strong>quelle ? Pour ces deux<br />

assassinats, Georges Capriani, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Jean-Marc<br />

Rouillan furent condamnés en 1994 à la réclusion à perpétuité assortie d’une peine<br />

de sûreté de 18 ans.<br />

19<br />

Le châtaignier :<br />

Place du général Audran<br />

<strong>La</strong> place s'orne du châtaignier le plus célèbre de la ville. On voit encore la trace de sa greffe.<br />

<strong>La</strong> largeur de son feuillage montre qu'il s'est tranquillement développé sans trop de<br />

concurrence à proximité. Le petit monticule de terre à son pied n'est pas naturel ; c'est le<br />

résultat de fréquents piétinements autour de l'arbre rappelant qu'il passa une partie de sa vie<br />

au milieu d'une pâture.<br />

Cet arbre symbole fait l'objet de soins attentifs de la part des jardiniers de la ville.<br />

Un peu d'histoire et de botanique<br />

Le châtaignier est de la même famille que le hêtre et le chêne (les fagacées), il est tout à la<br />

fois arbre fruitier et arbre forestier. Il occupe 4% du parc forestier français (114.000<br />

hectares) mais sans jamais former une vraie futaie.<br />

C'est au VIème siècle avant JC que naît vraiment sa culture, en Arménie et en Perse, puis en<br />

Grèce et à Rome, où la châtaigne est désignée sous son nom grec, Castanea. Il semble que<br />

ce soit uniquement pour son intérêt alimentaire que le châtaignier était cultivé car il n'est<br />

jamais signalé comme bois de construction par les archéologues.<br />

Probablement est-ce César qui a importé sa culture en Europe occidentale, les anciennes<br />

toponymies attestent sa présence ancienne (Castaing, Castagnac, Chastenay, Châtain,<br />

Châtenay).<br />

<strong>La</strong> culture de la châtaigne se généralise à partir du XIIIème siècle et connaît son apogée au<br />

XVIIème siècle. On peut parler alors d'un verger national qui aura peut-être été maintenu<br />

jusqu'au XIXème siècle, époque à laquelle les maladies de l'encre puis du chancre vont<br />

décimer les plantations ainsi que l'industrie de l'extraction du tanin qui, à partir de 1860,<br />

accélère l'abattage des vieux arbres. Cette industrie sera abandonnée après 1945.


Les botanistes d'autrefois ne parlaient pas de fagacées mais de cupulifères. Ils faisaient<br />

référence à la cupule dans laquelle est logé le gland du chêne. Cette cupule a subi une<br />

évolution différente chez les autres membres de la famille puisqu'elle est devenue faine chez<br />

le hêtre et bogue chez le châtaignier.<br />

14. Une question un peu difficile : qu'ont à voir avec la châtaigne les villes suivantes:<br />

Bogota - Ottawa - Guatemala - Uppsala - Edimbourg ?<br />

20<br />

Avenue Pasteur<br />

15. Selon certains, une maison de cette avenue aurait été construite par le Corbusier<br />

en 1935. A quelle adresse pourrait-elle être ? (nota : selon d'autres sources, elle<br />

serait plutôt au 49, avenue du Chesnay et aurait subi de nombreuses transformations<br />

depuis)<br />

Qui était Le Corbusier ?<br />

Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier (1887-1965) était architecte, urbaniste,<br />

théoricien et peintre français, d’origine suisse. Il voulut renouveler l’architecture en fonction<br />

de la vie sociale et utiliser des volumes simples, articulés selon des plans d’une grande<br />

liberté, qui tendent à l’interpénétration des espaces. Il a exprimé ses conceptions très<br />

discutées dans des revues comme « Esprit nouveau » (1920/1925) et dans une vingtaine<br />

d’ouvrages qui firent référence (« Vers une architecture » en 1923 ; « <strong>La</strong> ville Radieuse » en<br />

1935 ; la « Chartes d’Athènes » en 1942 ; « le Modulor » en 1950. Il est passé de l’angle<br />

droit (Villa Savoye en 1929 à une expression lyrique (chapelle de Ronchamp à partir de<br />

1950)<br />

Se promener dans cette avenue permet de contempler un bel échantillon des villas qui se<br />

sont construites dans le lotissement depuis maintenant plus de 60 ans. <strong>La</strong> diversité des styles<br />

agrémente le parcours. Au coin de l'allée Jules-Verne, deux maisons de la même facture,<br />

mariant la brique et la meulière. En face, une autre résidence, toute en hauteur sur plan en<br />

"L". D'autres rappellent les villas fin XIXème des stations balnéaires normandes. D'autres<br />

ont adopté le style toit en terrasse et balustrade d'inspiration classique.<br />

16. Au numéro 36, certains des châtaigniers plantés derrière le muret de clôture ont<br />

une particularité. Quelle est-elle ?<br />

A l'autre bout de l'avenue, au-delà de la place de Général Audran, une villa moderne qui est<br />

parfois utilisée pour des manifestations telles que défilés ou tournages de films ; à propos de<br />

défilés, en voici qui furent rituels pendant de nombreuses années.<br />

Les <strong>Saint</strong>-Sylvestre de la fanfare<br />

Jusque dans les années cinquante, cette avenue et les autres allées de la Châtaigneraie<br />

étaient sillonnées par divers véhicules : il y avait les livreurs à vélo avec leur panier en osier,<br />

celui du boucher notamment ; le laitier qui passait le soir avec une charrette à cheval et<br />

signalait sa présence par un coup de trompette ; l'épicier, lui, venait en fourgonnette.<br />

Le jour de la <strong>Saint</strong>-Sylvestre, c'était à un autre défilé que les habitants étaient conviés : la<br />

fanfare circulait dans tout le village. Elle s'arrêtait devant les maisons et offrait un petit<br />

concert. En remerciement, les musiciens étaient conviés à une dégustation.


Bien sûr, pour la qualité de la musique, il était préférable de se trouver parmi les premiers<br />

spectateurs. Cette tradition durera jusque dans les années cinquante. L'accroissement du<br />

nombre de maisons finit par rendre la tâche insurmontable.<br />

21<br />

17. On sait ce qu'est une fanfare, mais qu'est-ce qu'une clique ?<br />

Le haras de Bel Ebat<br />

5, avenue L.R. Duchesne<br />

Le nom Bel Ebat semble avoir été utilisé pour différents endroits. Sur les plans du domaine<br />

de Beauregard, Bel Ebat désigne la ferme (qui fut aussi haras) située dans le bas du parc, à<br />

l'emplacement actuel de Notre-Dame de Beauregard. Ce nom désigne aussi le haras qui se<br />

trouvait à l'emplacement de l'actuelle résidence du même nom et du centre commercial de la<br />

Châtaigneraie. <strong>La</strong> photo montre ce qu'on pouvait encore voir après guerre. Au numéro 35,<br />

se trouvent toujours la maison du gardien et une partie des écuries.<br />

Quelle est l'origine de Bel Ebat ? On dit que cela désignait un endroit où les domestiques de<br />

la Pompadour pouvaient s'ébattre en toute tranquillité.<br />

18. Les maisons blanches dans le bas du centre commercial furent construites par<br />

les membres d'une association qui s'entraidaient pour construire eux-mêmes leurs<br />

maisons. Quel est le nom (évocateur) de cette association ?<br />

19. L'avenue Duchesne nous permet de voir au loin une ville à flanc de colline.<br />

Est-ce Nanterre, Cergy ou Sartrouville ?<br />

Qui était Lucien-René Duchesne ?<br />

L’avenue Lucien-René Duchesne dans le prolongement de l’avenue Charles de Gaulle est<br />

l’une des artères principales de <strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>. Elle porte le nom de celui qui a<br />

consacré trente-six années de sa vie au service des Cellois et de leur commune. Conseiller<br />

municipal en 1945, maire-adjoint en 1947, premier-adjoint en 1957, il est devenu maire le<br />

26 septembre 1959. Il l’est resté jusqu’en 1981 ; quelques années avant de disparaître en<br />

1984. Il a été également conseiller général. Ce qui n’a pas empêché, cet expert-comptable de<br />

formation, de diriger les services administratifs et financiers de la Chambre de Commerce<br />

Internationale de Paris. Il fut l’artisan de la construction de l’Hôtel de ville, du stade très<br />

fréquenté qui porte son nom. Il est aussi à l’origine de nombreuses réalisations sociales et<br />

était passionné par la gestion de la ville.


Le marché aux bœufs<br />

Situé à l'emplacement du Puits d'Angle<br />

S'il est un mot qui fait frémir les habitants des bords de la Seine au IXème siècle, c'est le<br />

mot Normand ; les villages se vident à l'approche des flottes de drakkars. Il y en a quelquesuns<br />

qui pourtant résistent ; c'est le cas de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> et sa cinquantaine de familles<br />

réfugiées derrière ses fortifications. Attirés par les richesses de l'église <strong>Saint</strong>-Pierre, les<br />

redoutables guerriers font quatre ou cinq tentatives en vain. En 846, les Cellois supportent le<br />

siège suffisamment longtemps pour que Charles le Chauve ait le temps d'acheter leur<br />

délivrance.<br />

<strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> est donc un lieu réputé sûr et le commerce va naturellement s'y<br />

développer. C'est ainsi qu'un marché aux bœufs s'installe, apportant une relative prospérité à<br />

l'agglomération, dont la population monte jusqu'à 250 familles au Xème siècle.<br />

Le marché aux bœufs s'étend entre le Puits d'Angle et la ferme de "Belesbat". Les paysans<br />

normands viennent ici traiter avec les bouchers parisiens. Ils empruntent la route reliant, par<br />

Rocquencourt, Paris à la Normandie (le tracé de l'actuelle D307), route de plateau jugée plus<br />

sûre que la voie longeant la Seine.<br />

Mais c'est l'âge d'or avant le déclin dont saint Louis sera l'un des responsables. Avec la fin<br />

des raids normands, le trafic entre Paris et la Normandie va progressivement se déplacer<br />

vers la vallée de la Seine où une nouvelle voie est créée, la future Nationale 13. Cette voie<br />

offre l'avantage de desservir deux villes royales, <strong>Saint</strong> Germain et Poissy. Le marché aux<br />

bœufs sera donc transféré par <strong>Saint</strong>-Louis dans sa ville natale et bien-aimée.<br />

Au déclin commercial vont succéder les troubles causés par la guerre de Cent Ans puis les<br />

guerres de religion. Au XVIIème siècle, le village a retrouvé la taille de l'époque des<br />

Vikings avec une soixantaine de familles seulement.<br />

20. Quelle est la ville natale de saint Louis : <strong>Saint</strong> Germain ou Poissy ?<br />

21. Plus tard, ce marché connaîtra un deuxième transfert. Savez-vous pour quel<br />

endroit ?<br />

22. Au 74, avenue Molière se trouve la reproduction d'une mosaïque qu'on voit à<br />

l'entrée d'une maison de Pompeï avec cette inscription "Cave Canem". Que signifiet'elle<br />

?<br />

22<br />

<strong>La</strong> "Kommandantur"<br />

10, avenue des Gressets<br />

Ce fut une des maisons occupées par les Allemands pendant la dernière<br />

guerre. Elle servait à la fois pour les services administratifs et le logement<br />

d'officiers. Il y en avait plusieurs autres dans la ville.<br />

Avant guerre, cette maison fut habitée par l'aviateur Lucien Bossoutrot. Il<br />

se fit connaître le 8 février 1919 en effectuant la liaison Villacoublay-<br />

Londres en trois heures. Il pilotait un bombardier Farman Goliath aménagé<br />

pour accueillir 12 passagers. Pour leur rendre le voyage plus agréable, on<br />

avait installé des fauteuils en osier et accroché des rideaux fleuris aux<br />

hublots, sans oublier des paniers remplis de jambon et de champagne.


Un chauffage électrique leur assurait une température de 15°, alors que le pilote affrontait à<br />

l'extérieur les frimas de l'hiver. C'est ainsi que se déroula le premier vol commercial<br />

international.<br />

23<br />

23. Voici une scène sensée se passer pendant l'occupation. Retrouvez les erreurs qui<br />

s'y sont glissées : Il était 19h00 lorsqu'il descendait l'avenue de la Drionne pour<br />

rentrer chez lui. Il gelait et les câbles électriques grésillèrent lorsque le train passa.<br />

Soudain, un bruit de moteur derrière lui. Il eut juste le temps de se garer pour<br />

laisser passer une 203 que talonnait une traction. Rentré chez lui, il dina peu puis<br />

alluma la radio. Il tourna le bouton de France-Inter vers la BBC pour écouter les<br />

messages des Français de Londres et les chansons de Pierre Dac.<br />

Traversez l’Avenue Lucien-René Duchesne afin de visiter le Domaine de<br />

Beauregard


24<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4<br />

« NATURE ET HISTOIRE »<br />

I – L’Hôtel de Ville (Centre Administratif)<br />

II – Le Pavillon du Butard<br />

III – <strong>La</strong> Châtaigneraie<br />

IV – LE DOMAINE DE BEAUREGARD<br />

V – Extension Parc Boisé de Beauregard<br />

IV – LE DOMAINE DE BEAUREGARD<br />

<strong>La</strong> construction du quartier Beauregard à partir de 1955 est un événement majeur dans<br />

l'histoire récente de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>. Avec le lotissement de <strong>Saint</strong>-François d'Assise sur<br />

l'autre coteau, l'émergence de ce quartier neuf transforme en peu d'années une bourgade de<br />

5.000 habitants en une ville de plus de 27.000 habitants en 1977.<br />

C'est au long d'une <strong>promenade</strong> où se mêleront botanique et histoire que nous vous invitons<br />

à découvrir ce quartier.<br />

Départ : l'église Notre-Dame de Beauregard<br />

En 1959, l'unique paroisse <strong>Saint</strong>-<br />

Pierre et <strong>Saint</strong>-Paul ne suffit plus<br />

pour accueillir les fidèles de la<br />

commune. <strong>La</strong> paroisse de Notre-<br />

Dame de Beauregard est créée le<br />

15 juillet 1959 et il faut dans<br />

l'urgence construire un lieu de<br />

culte. C'est un baraquement qui<br />

fera office d'église en attendant<br />

la construction d'un édifice en<br />

dur. Celui-ci verra le jour en<br />

1964. Murs en brique,<br />

Archives de la paroisse<br />

contreforts en ciment armé, toit<br />

en bois lamellé collé, il faudra seulement neuf mois pour achever le bâtiment. L'église est<br />

bénite par l'évêque de Versailles le 20 décembre 1964.<br />

Son intérieur a la sobriété des églises modernes. Deux tapisseries ornent ses murs ; elles<br />

furent confectionnées par une paroissienne, Madame Gelly.<br />

Sur la photo, Notre-Dame à côté du centre Caravelle en cours de construction et du quartier<br />

de la Châtaigneraie.


1. VRAI ou FAUX : le baraquement servant d’église fut gravement endommagé le 14<br />

juillet 1962 par l’explosion d’un pétard.<br />

2. Que représentent les deux tapisseries à l’intérieur de l’église ?<br />

Rejoignez l'avenue des Sources.<br />

25<br />

Le Prunus et sa couleur pourpre<br />

Le long de l'avenue pousse un arbre dont les feuilles sont celles<br />

d'un prunier ou d'un cerisier mais dont le feuillage reste pourpre<br />

tout au long de l'année. Cette couleur est due à un pigment dont<br />

la couleur rouge se mélange au vert de la chlorophylle pour<br />

donner cette teinte pourpre. C'est un arbre du genre Prunus,<br />

genre qui a beaucoup d'importance dans l'histoire de l'homme<br />

car il comporte un grand nombre d'arbres dont nous consommons les fruits depuis des<br />

millénaires.<br />

3. Dans la liste qui suit, seuls deux arbres fruitiers ne sont pas des Prunus. A vous de les<br />

retrouver : pêcher – cerisier – amandier – pommier – abricotier – oranger – prunier –<br />

merisier<br />

Un peu plus loin en remontant l'avenue, un groupe de peupliers dont le feuillage prend<br />

une belle teinte jaune en automne.<br />

Les peupliers savent communiquer entre eux<br />

Les arbres contiennent des tanins, substances chimiques<br />

indigestes dont le rôle est de défendre la plante contre les<br />

mangeurs de feuilles, qu'ils soient mammifères ou insectes.<br />

On a fait l'expérience suivante sur des érables et des<br />

peupliers : on a déchiré des feuilles sur un arbre puis on a<br />

mesuré la teneur en tanins des autres feuilles. On s'est aperçu que cette teneur avait doublé<br />

en 50 heures, preuve que la plante sait réagir (assez) rapidement aux agressions. Plus<br />

étonnant encore, la teneur en tanins des feuilles des arbres voisins avait augmenté de 60%.<br />

Ces derniers avaient donc été avertis du risque d'agression ; les messagers sont des<br />

substances chimiques émises dans l'air ou transmises par les racines.<br />

4. Que fabrique- t’on avec le bois de peuplier : des allumettes, des charpentes ou des<br />

crosses de fusil ?


26<br />

Tournez à droite pour rejoindre l'allée des Ecoliers en passant entre deux rangées de<br />

bâtiments. Ces immeubles ont été construits à partir de 1955 dans un domaine qui fut cédé<br />

par le dernier propriétaire privé du<br />

Archives municipales<br />

domaine de Beauregard.<br />

Le XXIème arrondissement de<br />

Paris<br />

En 1950, le comte de Bendern lègue<br />

le domaine à la Ville de Paris, charge<br />

à elle d'y construire des groupes<br />

d'habitations pour des ouvriers et<br />

d'en aménager le parc. L'acte de<br />

donation impose des contraintes à la<br />

Ville de Paris : donner dans ce cadre<br />

de verdure des appartements<br />

largement conçus, permettre à la<br />

jeunesse de pratiquer les activités de<br />

plein air en lui procurant des terrains de sport, de jeux et de camping, aménager le domaine<br />

boisé en grand parc forestier.<br />

Finalement, 1.500 logements seront réalisés à partir de 1955 ; la photo montre le début des<br />

travaux. Beauregard décide ainsi de l'expansion de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>. <strong>La</strong> première<br />

tranche est achevée en 1959, la deuxième en 1968.<br />

5. Le Conseil Général de la Seine avait songé à utiliser le lieu d’une autre<br />

manière : était-ce pour y installer une université, un asile d’aliénés ou un grand<br />

parc d’exposition ?<br />

Un peu plus haut, une rangée de peupliers à la silhouette élancée.<br />

Un accident est à l'origine des peupliers d'Italie<br />

C'est l'image traditionnelle du peuplier, plus connu que le tremble ou le peuplier noir.<br />

Chez les peupliers, comme chez les saules, les fleurs mâles et femelles poussent sur des<br />

pieds différents. Chose curieuse, les peupliers d'Italie sont tous mâles. Dans ces conditions,<br />

comment ont-ils fait pour être présents dans le monde entier ?<br />

L'absence de pieds femelles prouve que le peuplier d'Italie n'est pas une espèce mais une<br />

variété de peuplier noir. Au début du XVIIIème siècle, une anomalie génétique apparut sur<br />

un individu, dont la silhouette esthétique retint l'attention des jardiniers qui le multiplièrent<br />

par bouturage. On peut donc considérer que tous les peupliers d'Italie plantés dans nos<br />

campagnes sont les clones d'un seul individu apparu il y a 300 ans seulement.<br />

6. De l’autre côté de l’allée, l’arbre aux larges feuilles, originaire d’Amérique<br />

du Nord et aux fruits en forme de gousse. Quel est son nom ? (pour vous aider,<br />

sachez que ce nom comporte trois fois la même voyelle)


27<br />

En remontant l'allée des Ecoliers, vous retrouvez le haut<br />

de l'avenue des Sources. Cherchez un arbre grâce à la<br />

photo de son tronc. Si ses feuilles ressemblent beaucoup à<br />

celles du précédent, ses fruits sont des capsules et non des<br />

gousses. Originaire de Chine, c'est un Paulownia.<br />

Dépassez l'avenue de la grande Terrasse et rejoignez la<br />

place du Panorama. Vous arrivez dans un endroit qui fut<br />

jadis occupé par un camp qui connut diverses vocations.<br />

Voici le premier épisode de son histoire.<br />

Beauregard dans la guerre<br />

Lorsque la guerre éclate en 1939, le domaine est<br />

réquisitionné. Entre les talus de l'autoroute, dont la<br />

construction fut brusquement interrompue, et l'actuelle<br />

avenue de la Grande Terrasse, des baraquements sont construits pour accueillir un centre<br />

mobilisateur.<br />

En 1940, il ne reste que 85 Cellois lorsque l'armée allemande arrive. Les soldats investissent<br />

les châteaux et la plupart des grosses propriétés ; le château de Beauregard est réaménagé<br />

pour recevoir des officiers (on aurait vu le maréchal Goering dans les allées du parc, vêtu de<br />

son manteau de cuir blanc).<br />

Le camp de prisonniers<br />

Les baraquements désertés du centre mobilisateur n° 213 vont connaître une autre<br />

affectation car, dès le 18 juin, des soldats prisonniers en transit s'y installent<br />

Le camp était prévu pour 750 hommes ; ils seront rapidement 5.000 puis, après la<br />

construction d'autres bâtiments et de miradors, il s'y entassera jusqu'à 11.000 détenus,<br />

surveillés par un cordon de gardes armés et des chiens dressés.<br />

Les conditions de vie y sont très médiocres la<br />

nourriture est infecte (c'est parfois les chiens<br />

des environs abattus par les Allemands), la<br />

dysenterie règne.<br />

Certains prisonniers travaillent à la<br />

restauration du château, d'autres sont affectés<br />

à la culture du potager, entre l'avenue du<br />

Saut-de-loup et l'avenue du Parc. Les<br />

récoltes sont destinées à l'Etat-major à Paris<br />

et à la maternité des femmes d'officiers au<br />

Chesnay ; il y a aussi un atelier de réfection<br />

des uniformes des soldats allemands. Les<br />

prisonniers réfractaires sont contraints de<br />

<strong>La</strong> baraque des cuisines (archives municipales)<br />

s'immerger dans la réserve d'eau ou bien de monter et descendre le talus de l'autoroute, un<br />

sac de 40 kilos sur le dos, jusqu'à épuisement.<br />

Le domaine de Beauregard sera occupé par les FFI le 23 août 1944. Mais l'histoire des<br />

baraquements n'est pas finie pour autant, ils vont être utilisés en partie pour une autre<br />

concentration humaine connue sous le nom de "camp russe".<br />

7. Vers la fin de la guerre, le camp servira à l’organisation TODT. Pour quel<br />

important aménagement cette organisation fut-elle créée ?


Rejoignez l'avenue du Parc et tournez à droite, dans l'avenue de la Furie, en direction de<br />

la porte du Puits d'Angle<br />

Le Puits d'Angle<br />

Le sous-sol de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> est parcouru de<br />

nombreuses galeries. Certaines sont d'anciennes carrières,<br />

d'autres sont des canalisations, dont la plupart furent<br />

aménagées au XVIIème siècle pour alimenter Versailles. Le<br />

puits d'Angle se trouve à l'intersection de trois de ces<br />

aqueducs, comme le montre le plan : l'aqueduc de Béchevet,<br />

provenant du réservoir du Trou d'Enfer, l'aqueduc de l'Etang<br />

Marotte qui était creusé dans l'actuelle Châtaigneraie et qui<br />

collectait les eaux du Butard et de l'Etang Sec (pas tant que<br />

çà...), enfin l'aqueduc des machines de Marly. Les eaux ainsi<br />

réunies rejoignaient les réservoirs de Bel-Air, avant<br />

d'alimenter les Trianons.<br />

Ce puits fut construit par Gobert, intendant des<br />

bâtiments du roi. Ce devait être un ouvrage<br />

remarquable car, d'une profondeur de 20 mètres et d'un<br />

diamètre de cinq mètres, il était doté d'un escalier intérieur.<br />

(Les illustrations sont extraites de "<strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>"<br />

Ph.Loiseleur des Longchamps)<br />

28<br />

8. Quelle force actionnait les pompes de la Machine<br />

de Marly : le courant du fleuve grâce à des roues à<br />

aubes ou celle de machines à vapeur ?<br />

Rejoignez la grande pelouse située entre l'avenue du Sautde-loup<br />

et l'avenue du Parc. L'espace devant vous était<br />

réservé à l'un des potagers du camp. Profitons-en pour évoquer la suite de son histoire.<br />

Le camp Russe<br />

Les baraquements de Beauregard vont être conservés après août 1944 et l'arrivée des FFI.<br />

Une partie accueille des collaborateurs (parmi lesquels un académicien et un savant) et des<br />

"petites peines" de droit commun, une autre partie sera connue sous le nom de "camp<br />

russe".<br />

Quel est le but de ce camp ? Cinq mille russes y attendent le rapatriement. Leur point<br />

commun ? Ils ont combattu aux côtés des Allemands ou ont travaillé pour le Reich, de gré<br />

ou de force. On y trouve aussi bien des hommes que des femmes. Le camp est entièrement<br />

dirigé par des fonctionnaires soviétiques, hors de contrôle des autorités françaises.<br />

Dans le camp, la discipline est peu sévère et les distractions sont nombreuses (pièces de<br />

théâtre, fêtes, ...). Cette ambiance ne sert qu'à "nourrir la propagande du retour à la chère<br />

patrie" car la plupart d'entre eux seront expédiés en Sibérie, une fois arrivés en URSS.


Le gouvernement français va finir par réagir à cette situation échappant à son contrôle. Il<br />

profite d'un petit fait divers:<br />

"Un enfant, suite à un divorce, aurait été emmené secrètement au camp par son parent<br />

soviétique. Le président Ramadier profite de l'occasion et donne le feu vert à une<br />

intervention dans le camp. Les commissaires et inspecteurs de la DST sont réquisitionnés<br />

ainsi que des compagnies de CRS, en tout 2.000 hommes convergents vers Beauregard. Un<br />

char se met en position à l'entrée du camp [...] 60 voitures entrent dans le camp, avec 4<br />

inspecteurs dans chacune, mitraillette au poing. L'enfant est retrouvé sain et sauf et les<br />

baraquements ne sont occupés que par des personnes en situation régulière ; pas d'officiers<br />

de la police secrète, aucune personne enlevée. [...] Bien que rien n'ait été trouvé, le camp<br />

sera fermé après cette intervention". (D’après Roger Wibot - "la bataille de la DST")<br />

Le camp est fermé le 19 novembre 1947. Il en a existé des dizaines d'autres comme celui-ci<br />

en France. En tout, 120.000 russes seront remis à Staline par les Français, mais aussi par les<br />

Britanniques, les Américains et même les Suisses.<br />

Quant aux baraques, elles auront la vie dure puisqu'elles ne seront démolies qu'en mai 1955,<br />

pour laisser la place aux premiers bâtiments du lotissement, après avoir abrité auparavant de<br />

nombreuses familles sans logis.<br />

9. Le camp des « petites peines » fut une annexe d’une prison de la région<br />

parisienne. <strong>La</strong>quelle ?<br />

Rejoignez le pavillon Visconti, une des dernières maisons de fonction du domaine (avec<br />

celles de Petit-Beauregard). Voici quelques souvenirs de deux personnes qui vécurent dans<br />

ces maisons :<br />

29<br />

Madame Visconti<br />

Madame Visconti, décédée il y a quelques années, était la fille du dernier régisseur de<br />

Beauregard. Entre les deux guerres, son père gérait un domaine où vivaient 26 familles<br />

d'ouvriers. Tous les corps de métiers y étaient représentés : maçons, maréchal-ferrant,<br />

ferronnier, menuisiers, etc...<br />

Les ouvriers n'avaient pas le droit d'utiliser les allées passant devant le château. Pour<br />

rejoindre le bourg, ils devaient passer par les chemins de la ferme de Béchevet et sortir par<br />

la porte menant à Louveciennes.<br />

Madame Visconti évoquait aussi un cheval de trait nommé Chasseur. Celui-ci prenait<br />

souvent le chemin de Paris, attelé à une charrette pour mener des légumes frais au domicile<br />

parisien du comte de Bendern, avenue des Champs-Elysées.<br />

Madame Ramboure<br />

Madame Ramboure connut le châtelain précédent, le baron de Hirsch, dans les premières<br />

années du siècle. Née en 1860, elle était l'épouse de monsieur Ramboure, maçon dans le<br />

domaine. Sa fonction lui permettait de profiter d'une maison de garde, à l'une des<br />

nombreuses entrées du parc ; celle-ci donnait sur la route de Versailles à Bougival. C'est<br />

madame Ramboure qui faisait office de gardienne, chaque porte était tenue par la femme<br />

d'un ouvrier.


30<br />

Ses souvenirs nous parviennent à travers ses enfants et ses petits enfants. Trois images en<br />

ressortent : le "petit baron" qui mangeait des fraises à Noël, ce même baron qui allait<br />

chercher son journal à Versailles en voiture électrique et des pains de glace qui étaient<br />

conservés dans un plan d'eau pour pouvoir être utilisés pendant les chaudes journées d'été.<br />

Madame Ramboure reçut du châtelain une rente jusqu'à sa mort, en 1954. Cette rente,<br />

correcte dans les premières années, fut par la suite grignotée par l'inflation ; elle permit par<br />

la suite de payer l'eau et l'électricité puis se réduisait au prix d'un timbre à la fin de sa vie.<br />

<strong>La</strong> jonction de l'avenue du Saut du Loup et l'avenue Maurice de Hirsch est un des<br />

endroits les plus intéressants du parc car on y trouve plusieurs conifères remarquables.<br />

Les beaux conifères de Beauregard<br />

Les séquoias<br />

Sous le nom séquoia se rangent deux espèces de familles différentes, toutes deux natives de<br />

la côte ouest de Etats-Unis : Sequoia sempervirens (toujours vert), dont les feuilles<br />

rappellent celles du cyprès chauve. Dans sa patrie d'origine, il peut dépasser les cent mètres<br />

de haut. Ceux que nous voyons ici sont des membres de l'autre espèce, Sequoiadendron<br />

giganteum qui, s'il ne dépasse pas une hauteur de 80 mètres, peut avoir une circonférence de<br />

tronc telle qu'on a pu creuser un tunnel pour voitures dans l'un d'eux !<br />

10. Ces affirmations sont-elles vraies ? :<br />

- Les séquoias peuvent atteindre l’âge canonique de 4.000 ans.<br />

- Le mot séquoia vient du nom d’un chef indien ?<br />

Les cèdres<br />

Ces cèdres au large port étalé font partie de l'espèce la plus prestigieuse, les cèdres du<br />

Liban.<br />

On dit souvent, par boutade, que le seul cèdre du Liban qui reste est celui qui figure sur le<br />

drapeau, une façon d'illustrer les dévastations qu'ont subies les forêts méditerranéennes, en<br />

particulier celles du Liban. Dévastations qui ont commencé dès les Phéniciens :<br />

Après avoir colonisé les vallées, les Phéniciens ont adopté les cultures en terrasse sur les<br />

pentes. Ils exportent leur technique sur les côtes méditerranéennes et exploitent les pentes<br />

de Tyr, Sidon, Beyrouth. Pour ce faire, il fallait bien se débarrasser des arbres gênants. On<br />

envoya alors ces bois si prisés dans les plaines sans arbres d'Egypte et de Mésopotamie. En<br />

2840 av. JC, les fûts des cèdres du Liban provoquaient l'enthousiasme des foules<br />

égyptiennes ainsi qu'en témoigne une inscription du temple de Karnak. Mais les sols se<br />

dégradèrent ; des ravins s'ouvrirent ; des débris de pierrailles s'amoncelèrent partout et<br />

firent reculer les champs. Ce fut la dépopulation, la ruine d'une civilisation et l'apparition<br />

des premières villes mortes. (D’après Jean Pouquet).<br />

Rejoignez maintenant la place de Bendern et la façade du château.<br />

Le château<br />

Au XVIème siècle, la châtelaine de Beauregard est dame Jeanne de Sansac. Ce premier<br />

château n'aurait pas survécu aux transformations ultérieures.<br />

En 1722, c'est la nièce du Père <strong>La</strong>chaise, confesseur de Louis XIV, qui en est la châtelaine.<br />

Plusieurs propriétaires vont ensuite se succéder jusqu'en 1852. Séduite par le panorama, une<br />

anglaise, Miss Howard, fait l'acquisition du domaine qui comporte également la ferme de<br />

Béchevet et, en contrebas, le haras de Bel Ebat.


31<br />

<strong>La</strong> "belle anglaise" va profondément transformer le château et entourer le domaine d'un haut<br />

mur de clôture. A sa mort, son fils va revendre le domaine à la duchesse de Beaufremont.<br />

Vient ensuite la guerre de 1870. L'armée prussienne encercle Paris après la défaite de Sedan.<br />

<strong>La</strong> plupart des habitants fuient l'approche des troupes ennemies. L'état-major va s'installer<br />

dans le château de Beauregard, profitant de sa position dominante sur la vallée de la Seine.<br />

L'occupation ne se fera pas sans laisser de traces sur le château.<br />

<strong>La</strong> guerre finie, le nouveau propriétaire, le baron de Hirsch, le restaure.<br />

Qui était Maurice de Hirsch ?<br />

Banquier, entrepreneur et philanthrope, fils d’une riche famille juive, le baron Maurice de<br />

Hirsch naît à Munich en 1831. Ses études achevées, il débute sa carrière en 1851 à la<br />

banque Bischoffsheim. Il abandonne ensuite la finance et se lance dans l’industrie des<br />

chemins de fer : de 1869 à 1890, il dirige la construction de l’Orient Express, reliant Vienne<br />

à Constantinople. Financier hors pair et homme d’affaires accompli, il investit également<br />

dans le cuivre et l’industrie sucrière : en 1890, sa fortune est estimée à 100 millions de<br />

dollars. En 1872, il achète le domaine de Beauregard à <strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> au fils de Miss<br />

Howard. Maurice de Hirsch est également un philanthrope. Il est impossible de déterminer<br />

avec précision le montant des sommes consacrées par le baron à des œuvres de charité ; on<br />

sait néanmoins qu’il fit d’importants dons aux hôpitaux de Londres et qu’il reversa<br />

l’intégralité de ses gains aux courses à des œuvres de bienfaisance. IL avait pour habitude<br />

de dire « mes chevaux courent pour la charité » Maurice de Hirsch meurt en 1896.


32<br />

Puis arrive 1914 et Beauregard retrouve sa vocation militaire : la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> faisant<br />

partie du "camp retranché de Paris", le parc est réquisitionné. Il est mis en culture et en<br />

pâture à bovins. On y installera également un centre de dressage de chevaux canadiens.<br />

En 1939, le parc accueille une nouvelle fois l'armée. On y construit les baraquements du<br />

centre mobilisateur numéro 213. Après l'offensive de juin 1940 et l'armistice, Beauregard<br />

est le théâtre d'autres événements, évoqués plus en détail par ailleurs.<br />

Le château ne se relèvera pas de ces dernières turpitudes. Il est à l'abandon. Voici la<br />

description qu'en fait Madame André-Maurois dans les années cinquante : "le château en<br />

détresse a pris l'aspect lugubre d'un sépulcre violé. Ses murs sont troués de larges plaies,<br />

ouvertes sur des chambres nues. Tant de piliers manquent à ses balustrades que celles-ci<br />

font penser au rire grimaçant de bouches édentées". Il est démoli en 1957 et il n'en reste<br />

aujourd'hui que la travée centrale avec son décor d'inspiration XVIIIème siècle.<br />

11. Le compositeur des comédies-ballets de Molière aurait été l’un des visiteurs du<br />

château. Quel est son nom : Rameau, Couperin ou Lulli ?<br />

12. Deux autres personnages historiques auraient gambadé dans les allées quand ils<br />

n’étaient que des enfants, vers 1760. Ils étaient alors connus sous les noms de<br />

Comte d’Artois et Comte de Provence. Sous quels noms sont-ils restés dans<br />

l’histoire ?<br />

13. Le baron de Hirsch fut à l’origine d’un prestigieux moyen de transport, cadre d’un<br />

roman d’Agatha Christie. De quoi s’agit-il ?<br />

14. Quelles erreurs se sont glissées dans la reproduction de la Arc. munic.<br />

frise ?


33<br />

En allant vers l'avenue Miss Howard, vous longez sur votre droite un terre-plein sur<br />

lequel fut installée la chapelle <strong>Saint</strong>-Hubert en 1968. Cette chapelle avait été la première<br />

église Notre-Dame de Beauregard.<br />

Rejoignez l'avenue Miss Howard<br />

par le mail. Un morceau du<br />

panorama dont la réputation donna<br />

son nom au domaine se profile entre<br />

deux immeubles. On voit la carrière<br />

de Cormeilles-en-Parisis, sur l'autre<br />

versant de la vallée de la Seine.<br />

Distante de 15 kilomètres.<br />

Prenons le temps d'évoquer la vie de<br />

celle qui donne son nom à cette<br />

avenue.<br />

Qui était Miss Howard ?<br />

Un vrai personnage de roman, dont l'existence inspira un livre à<br />

Madame André-Maurois ("Miss Howard, la femme qui fit un<br />

empereur").<br />

<strong>Celle</strong> qui se fit connaître sous le nom de miss Howard est née en<br />

Angleterre en 1822 ; elle est fille d'un bottier nommé Joseph<br />

Harriet. A quinze ans, elle s'enfuit du domicile familial pour<br />

rejoindre Londres où on la retrouve comédienne sous le nom de<br />

Howard. Belle mais sans grand talent, elle devient la maîtresse d'un officier dont elle a un<br />

fils. S'il ne donne pas son nom à l'enfant, le père fait d'importantes donations à la mère qui<br />

se retrouve ainsi à la tête d'une fortune importante.<br />

A cette même époque, Louis Napoléon Bonaparte est à Londres, terme de sa cavale après sa<br />

première tentative de coup d'état et son évasion. Miss Howard est présentée à Louis<br />

Napoléon en 1846, c'est le début de leur liaison.<br />

Rentré en France en 1848, le prince Bonaparte ne refuse pas le financement de sa campagne<br />

présidentielle par son amie anglaise. Un peu plus tard, elle sera, avec 200.000 francs-ors,<br />

l'une des commanditaires de son deuxième coup d'état.<br />

Mais le nouvel empereur ne lui en est pas très reconnaissant ; la "maîtresse attitrée" se<br />

retrouve peu à peu délaissée et les créances semblent tomber dans l'oubli. Offensée, elle ne<br />

va pas hésiter à rappeler sa dette de 5 millions de franc-or. On ne menace pas sans risque un<br />

empereur des Français : rentrant chez elle un soir, miss Howard a la surprise de voir son<br />

appartement visité par des rôdeurs. Une seule chose a disparu : la correspondance<br />

compromettante pour Napoléon III. L'empereur a utilisé ses services occultes. <strong>La</strong> menace<br />

écartée, il peut maintenant négocier. Elle reçoit le titre de comtesse de Beauregard et de<br />

Béchevet ; son fils, Martin Constantin, est héritier de ses biens et privilèges. Elle reçoit aussi<br />

un mari, le fils d'un lord de Cornouailles que les besoins d'argent ne font pas hésiter une<br />

seconde.


34<br />

Mais, à présent c'est une autre femme. Cette mondaine se détourne de la vie parisienne ;<br />

finis les spectacles, l'opéra, les réunions hippiques. Elle est aussi délaissée par cette société<br />

bourgeoise qui ne l'avait jamais vraiment acceptée. Les relations sont mauvaises avec son<br />

mari, cette poche percée qui ne pouvait hériter du titre de Lord car fils puîné.<br />

Elle quitte maintenant rarement son domaine de Beauregard, sans pour autant s'intégrer dans<br />

la petite communauté de la <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong>. Ne supportant pas que des passants puissent à<br />

l'occasion emprunter les chemins de ses terres, elle entoure celles-ci d'une haute muraille.<br />

Elle vivra ainsi pendant dix ans, oubliée des chroniqueurs et recevant peu. "Cette demimondaine<br />

n'était comtesse que pour ses domestiques et ses fournisseurs", dira méchamment<br />

Dumas fils.<br />

Atteinte d'un cancer, elle meurt en 1865, à 42 ans. Totalement oubliée de l'empereur.<br />

15. Miss Howard recevait à Beauregard quelques visiteurs anglo-saxons. L’un d’eux<br />

se fit connaître sous son surnom de fêtard, Milord l’Arsouille, un autre s’appelait<br />

Richard Wallace. Qu’a laissé ce dernier à la postérité : le roman de Ben-Hur ou<br />

les petites fontaines de Paris qui portent son nom ?<br />

16. Cormeilles-en-Parisis est l’une des plus importantes carrières de la région<br />

parisienne. Qu’y extrait-on : du gypse pour la fabrication du plâtre, du sable pour<br />

les cristalleries ou de l’argile pour la fabrication de brique ?<br />

Le domaine boisé n'est plus loin, il suffit de suivre l'allée de la Grande Promenade pour<br />

le rejoindre. C'est l'objet de la deuxième étape de la découverte de Beauregard.<br />

Auparavant, quelques mots à propos du dernier propriétaire du domaine.<br />

Le comte de Bendern<br />

Très riche, on le voit en Angleterre, en Suisse, en Tchécoslovaquie, au Liechtenstein, mais<br />

très peu à Beauregard qui se dégrade lentement.<br />

"Son origine a toujours été enveloppée de mystères, écrivait-on dans le Monde, il serait le<br />

fils du financier hongrois, le baron Maurice de Hirsch, qui lui aurait légué la moitié de sa<br />

fortune". En tout cas, il naît à Paris le 9 janvier 1879 et est déclaré sous le nom de Maurice<br />

Arnold Deforest. Vers 1900, on le retrouve en Angleterre baron de Forest où il fait ses<br />

études à Eton et Oxford. Le riche héritier s'adonne à diverses activités et participe aux<br />

premières courses automobiles du siècle, Paris-Vienne et Paris-Madrid.<br />

Après 1914, il acquiert un domaine au Liechtenstein où il est naturalisé en 1932 et occupe la<br />

charge de conseiller diplomatique d'Etat. Le prince régnant lui accorde le titre de comte de<br />

Bendern, du nom de la localité où il a sa propriété.<br />

Beauregard et Liechtenstein mis à part, Bendern possède une villa en Suisse, un hôtel<br />

particulier aux Champs Elysées, un château en Bohème et une villa à Biarritz où il meurt en<br />

1968. Il avait, au cours de sa longue vie, accumulé une importante collection de tableaux<br />

(Van Dyck, Franz Hals, Murillo, Bruegel, Greuze, ...).


17. <strong>La</strong> course Paris-Madrid (1903) fut particulièrement meurtrière et arrêtée au tiers<br />

de son parcours. Parmi les victimes, un membre d’une famille de constructeurs<br />

automobiles. S’agissait-il de Marcel Renault, Amédée Peugeot, Dino Ferrari ou<br />

Mercedes Benz ?<br />

18. Quel souverain français fut à l’origine de la vogue de la station balnéaire de<br />

Biarritz ?<br />

35


36<br />

<strong>Circuits</strong> Promenade N°4<br />

« NATURE ET HISTOIRE »<br />

I – L’Hôtel de Ville (Centre Administratif)<br />

II – Le Pavillon du Butard<br />

III – <strong>La</strong> Châtaigneraie<br />

IV – Le Domaine de Beauregard<br />

V – EXTENSION PARC BOISE DE BEAUREGARD)<br />

V – LE PARC BOISE DE BEAUREGARD<br />

Pénétrez dans le domaine boisé par l'allée des Ecureuils, débouchant dans l'avenue de<br />

Beaufremont. De l'autre côté de l'avenue donnent les cinq bâtiments abritant 30 ateliers<br />

d'artistes et, plus bas, la cheminée de la chaufferie principale du domaine<br />

Les ifs<br />

Ils forment ici une petite colonie à l'abri des grands<br />

arbres car ils aiment les endroits ombragés. Leurs<br />

feuilles sont plus souples que celles des autres<br />

conifères, et leur ordonnancement aplati le long des<br />

rameaux.<br />

Les sexes sont séparés. Les pieds femelles se<br />

reconnaîtront en automne par les nombreuses boules<br />

rouges dont ils se couvrent, les arilles.<br />

<strong>La</strong> toxicité de l'if est connue depuis longtemps, les<br />

Gaulois s'en servaient pour fabriquer leurs flèches empoisonnées. On dit qu'il suffit de 500<br />

grammes de feuilles pour tuer un cheval. <strong>La</strong> seule partie comestible est la chair rouge de<br />

l'arille qui fait le délice des grives et des merles. Ces oiseaux participent ainsi à la<br />

dissémination de l'espèce car la graine traverse sans dommage leur intestin avant d'être<br />

semée, quelques dizaines de minutes plus tard, à bonne distance de son lieu de naissance.<br />

C'est souvent chez les plantes toxiques qu'on découvre des remèdes. Chez l'if, on découvrit<br />

le taxol, substance efficace contre les cancers de l'ovaire, du sein et du poumon. Voici<br />

l'histoire de la naissance de ce médicament pour vous donner une idée du temps nécessaire à<br />

la mise au point d'un remède :<br />

1964 : découverte de l'activité anticancéreuse.<br />

1971 : isolement du taxol.<br />

1983 : premiers essais cliniques.<br />

1990 : actions sur les cancers de l'ovaire, du sein, des poumons.


37<br />

Il a fallu trente ans de recherche et d'expérimentation avant sa diffusion<br />

1. Un remède à chaque mal. Quelle plante utilise t’on pour guérir<br />

les maladies suivantes : Allergie de la peau – chute de cheveux –<br />

décalcification : Ortie – plantain – prêle des champs ?<br />

Rejoignez le carrefour avec l'allée des Pervenches et l'allée du Tilleul<br />

aux Greffes. Le tilleul aux greffes se trouve justement à cet emplacement.<br />

Le tronc de droite présente la particularité d'avoir "digéré" une de ses branches. On appelle<br />

ce phénomène une autogreffe. Pour vous aider à reconnaître le tilleul, sachez que ses<br />

feuilles ressemblent à un as de cœur (ou un as de pique, tout dépend du sens).<br />

Empruntez l'allée du Tilleul aux greffes sur la gauche. Vous traversez bientôt une pinède<br />

plantée il y a 120 ans et dont on devine encore les alignements. Cette parcelle a été<br />

éclaircie de cent arbres en 1996 ; cela n'avait jamais été fait auparavant, ce qui explique la<br />

minceur de leur tronc malgré leur âge.<br />

Les pins noirs<br />

Pin noir à cause du feuillage vert sombre.<br />

On le différencie des autres pins par ses aiguilles couplées, atteignant 8 à 15 cm, et son tronc<br />

dont l'écorce violacée ou brun noirâtre se découpe en larges plaques.<br />

Les rives de la Méditerranée sont la patrie du pin noir,<br />

mais on le retrouve en Espagne, en France, dans les<br />

Balkans ou dans le Caucase. <strong>La</strong> fragmentation de son aire<br />

a favorisé l'apparition de particularités régionales, des<br />

variétés ou sous-espèces qui ont souvent reçu des noms<br />

spécifiques. Ainsi le Pin laricio, variété corse et calabraise<br />

du pin noir.<br />

Son tronc droit et élancé et sa pousse rapide en font un<br />

arbre couramment planté dans les forêts. Les troncs de<br />

qualité sont exploités pour la construction navale, les<br />

charpentes à grande portée et les menuiseries extérieures.<br />

Les conifères ont des feuilles caduques<br />

Les conifères sont souvent qualifiés arbres à feuilles<br />

persistantes, par opposition avec les arbres à feuilles<br />

caduques, tombant en automne. Les aiguilles des<br />

conifères sont également caduques mais leur durée de vie<br />

dépasse l'année ; deux à trois ans pour la plupart des<br />

espèces, quatre ans pour le pin noir, sept ans pour les<br />

cèdres et jusqu'à quinze ans pour l'araucaria.<br />

2. Pourquoi appelle t’on ces arbres des conifères : pour la silhouette pointue de<br />

beaucoup d’entre eux ou pour la forme de leur fructification ?<br />

3. Pourriez-vous citer un conifère à feuille caduque et un feuillu à feuille persistante ?


Rejoignez l'allée de la Grande Promenade et tournez à droite. Vous marchez sur<br />

l'aqueduc souterrain qui acheminait l'eau pompée dans la Seine par les machines de Marly<br />

jusqu'au parc de Versailles et ses 1.400 jets d'eau. Avancez jusqu'à l'allée des Marronniers.<br />

38<br />

Le parc vers 1953<br />

Observez la photo prise d'avion vers 1953 et comparez à ce que vous voyez autour de vous.<br />

Les zones claires correspondent à des prairies ou des friches, les zones sombres à la forêt.<br />

Vous vous trouvez à l'emplacement marqué par la flèche ; l'allée des Marronniers mène vers<br />

le carrefour de Rocquencourt et l'autoroute (au bas de la photo) et l'allée de la Grande<br />

<strong>promenade</strong> vers la N184 (à gauche sur la photo). Vous êtes au milieu des anciennes cultures<br />

de la ferme qui, à cette époque, était retournée à la friche mais pas encore à la forêt.<br />

Le domaine boisé sur votre gauche n'a donc qu'une<br />

quarantaine d'années. Le bois est surtout constitué<br />

d'érables. Ce sont des arbres qui, pour se<br />

développer, ont besoin de beaucoup de lumière. Ils<br />

sont donc souvent les premiers colons d'une zone<br />

en cours de reboisement, les chênes et les hêtres<br />

viendront plus tard ; les érables régresseront à ce<br />

moment là pour se contenter des zones les plus<br />

lumineuses.<br />

Prenez à droite l'allée opposée à celle des<br />

Marronniers. Vous traversez une grande pelouse<br />

où, pendant les vacances, les enfants des centres de<br />

loisirs de Paris viennent faire un peu de camping.<br />

Les arbres qui bordent le chemin sont des poiriers.<br />

Les poiriers<br />

Comme il y a des pommes à couteau et des pommes à cidre, il y a des poires à couteau et<br />

des poires, non pas à cidre, mais à poiré.<br />

Ces poiriers font partie de la deuxième catégorie.<br />

Ils ne sont pas taillés et présentent leur silhouette naturelle ; l'absence de taille leur donne<br />

par ailleurs une espérance de vie bien supérieure, pouvant aller jusqu'à plusieurs siècles.<br />

Le jus des poires est abondant et<br />

parfumé mais la chair au goût rêche,<br />

bien éloigné de celui de la Louisebonne<br />

ou de la William, réserve ces<br />

fruits au poiré, jus fermenté dont la<br />

fabrication est proche de celle du<br />

cidre.


39<br />

4. Voici un texte où sont cachés les noms de sept fruits. A vous de les retrouver :<br />

Marcel, colporteur à Honfleur était content de sa journée ; il avait vendu à une Havraise<br />

un beau bibelot marron. Il le tenait de sa femme qui était encore angevine quand ils<br />

s’étaient rencontrés dans un coin du Calvados. Après des heures de marche, il reprenait<br />

espoir en voyant au loin le mur de son jardin. Plus besoin de se dépêcher.<br />

A votre gauche, les anciennes installations de géothermie (aujourd’hui fermées)<br />

Le forage géothermique<br />

<strong>La</strong> géothermie repose sur le fait que plus on s'enfonce vers le centre de la Terre, plus il fait<br />

chaud, à raison de un degré pour trente mètres. Afin de récupérer cette chaleur, il faut donc<br />

creuser un forage qui atteigne les nappes aquifères profondes où l'eau stockée est à une<br />

température autorisant son utilisation dans des circuits de chauffage.<br />

Cette technique ne peut être mise en œuvre que dans des bassins sédimentaires, tels que le<br />

bassin Aquitain ou le bassin de Paris où les couches géologiques s'empilent comme des<br />

assiettes.<br />

De nombreux forages géothermiques furent effectués autour de Paris après la crise<br />

pétrolière de 1973 ; celui-ci date de 1982. L'eau provenait de terrains d'époque jurassique ;<br />

prélevée à 1.500 mètres, sa température était de 62°. Elle chauffait 2.258 logements.<br />

Selon le principe du doublet, il y a deux forages. L'eau est pompée par un des forages et<br />

réinjectée à 1.500 mètres par l'autre car cette eau chaude, minéralisée jusqu'à 50 grammes<br />

par litre, serait une source de pollution importante si elle était rejetée à la surface.<br />

Mais cela fut une expérience de courte durée, la force corrosive de l'eau causant de<br />

nombreux problèmes. Quelques années plus tard, Beauregard était chauffé au gaz.<br />

5. <strong>La</strong> formation dans laquelle s’effectuait le pompage s’appelle le Dogger. Il fait partie<br />

d’un étage géologique aujourd’hui bien connu. Quel est-il ?<br />

6. A votre avis, quelle est, à 500° près, la température au centre de la terre ?<br />

Continuez de descendre jusqu'à la clairière<br />

marquant l'emplacement de la ferme.<br />

<strong>La</strong> ferme de Béchevet<br />

Un des rares vestiges de la ferme


40<br />

En pénétrant dans les bosquets de<br />

part et d'autre de la clairière, vous<br />

trouverez les restes de la ferme de<br />

Béchevet, quelques blocs de pierre,<br />

certains finement taillés.<br />

Les terres de cette ferme s'étendaient<br />

sur 60 hectares à l'ouest du domaine.<br />

Les pointillés marquent le<br />

tracé approximatif des routes<br />

goudronnées d'aujourd'hui :<br />

1 : l'allée de l'orme.<br />

2 : vers l'étang de Béchevet.<br />

<strong>La</strong> croix correspond aux deux<br />

grosses pierres.<br />

En 1914, elle est réquisitionnée, comme le reste du domaine.<br />

Le fonctionnaire note dans l'acte de réquisition qu'elle n'est pas en exploitation.<br />

Durant la pénurie d'après-guerre, on verra des jardins ouvriers sur ses terres.<br />

Vous remarquerez sur le plan que la ferme est orientée à l'est, afin que l'été, les paysans<br />

n'oublient pas de se lever avec le soleil.<br />

Le comte de Béchevet<br />

Lorsqu’Elizabeth Harriet se fait connaître sur les scènes des théâtres londoniens sous le nom<br />

de miss Howard, elle a une liaison avec un officier anglais, le major Martyn. Un enfant naît<br />

de cette union en 1842, Martin Constantin, qui ne portera pas le nom de son père.<br />

Arrivé en âge de comprendre, il est honteux d'être le fils d'une demi-mondaine, selon le<br />

terme de l'époque. Pourtant, la future comtesse de Beauregard n'a cessé de combler son<br />

enfant. Elevé par les meilleurs précepteurs, il ne devient pourtant qu'un dandy, un joueur<br />

dont les dettes sont effacées par sa mère (continuant ainsi l'habitude prise avec Napoléon<br />

III).


41<br />

C'est à la mort de miss Howard, en 1865, que l'héritier prend le titre de comte de Béchevet.<br />

Quelques années plus tard, il semble avoir tout dilapidé puisque, à court d'argent, il vendit le<br />

domaine à la duchesse de Beaufremont en 1870.<br />

Si vous inspectez les bosquets autour de la clairière, vous pourrez répondre aux deux<br />

questions suivantes :<br />

7. Dans la clairière sur la gauche du chemin montant vers l’étang de Béchevet se trouve<br />

un arbre fruitier de bonne taille et probablement âgé. Est-ce un cerisier, un pommier<br />

ou un poirier ?<br />

8. De l’autre côté, un vieux chemin de pierre montant vers le chemin de Louveciennes.<br />

Qu’a-t’on fait pour que les animaux de trait montent plus facilement ce chemin<br />

pentu ?<br />

Un peu plus loin, observez ce chêne sur votre droite. Son allure<br />

montre qu'il s'est développé dans un milieu ouvert. Son tronc<br />

porte les traces de basses branches. Poussant au milieu de<br />

pâtures et de cultures, sans concurrence, il n'a pas poussé tout en<br />

hauteur à la recherche de lumière mais a opté pour un port étalé,<br />

profitant au maximum de l'espace dont il disposait jadis. Vous<br />

rencontrerez d'autres spécimens présentant les mêmes caractères<br />

jusqu'au mur de clôture nord.<br />

9. Derrière ce chêne pousse un arbre qui a curieusement une<br />

forme de lyre. S’agit-il d’un châtaignier, d’un cèdre, d’un<br />

pin ou d’un pommier ?<br />

Rejoignez l'étang de Béchevet en haut de la côte. Alimenté par le réservoir de<br />

Louveciennes, il a subi un traitement bactériologique pour minéraliser l'excès de vase<br />

(provoqué entre autres par les innombrables morceaux de pain jetés aux animaux).


42<br />

Les oiseaux de l'étang<br />

Le canard colvert<br />

Le mâle est facile à identifier : tête verte, collier blanc et une plaque violette, appelée miroir,<br />

qui apparaît lorsque les ailes se déploient. Le plumage de la femelle est brun.<br />

Le colvert est un canard de surface. Pour se nourrir,<br />

il barbote à la surface et filtre l'eau au travers des<br />

lamelles qui ornent son bec allongé. Ce mode<br />

d'alimentation en fait un omnivore. Tout ce qui est<br />

filtré sera absorbé : débris herbeux, graines,<br />

escargots, têtards ou petits poissons.<br />

Pendant la période d'accouplement, le canard<br />

colvert est vigilant et surveille constamment sa partenaire. S'il nage souvent à un ou deux<br />

mètres derrière elle, c'est pour s'assurer qu'aucun autre mâle ne vienne faire la cour à l'élue<br />

de son cœur.<br />

<strong>La</strong> poule d'eau<br />

Pour l'apercevoir, il faut observer les berges où elle marche, à la recherche de sa nourriture,<br />

au ras de l'eau et en essayant le plus souvent de se cacher derrière les herbes. Son régime<br />

alimentaire est à dominante végétale.<br />

<strong>La</strong> poule d'eau est monogame et, pour une fois chez les oiseaux, c'est la femelle qui a un<br />

rôle dominant et même agressif lors de la constitution du<br />

couple ; c'est souvent elle qui exécute les parades et parfois<br />

menace les autres femelles à l'aide de ses pattes griffues. Les<br />

plus grandes femelles séduisent les plus beaux mâles. Mais les<br />

plus beaux mâles pour elles sont les plus petits qui, moins<br />

occupés à s'alimenter, sont plus disponibles pour couver la<br />

nichée. Ainsi une femelle ayant un partenaire petit et gros peut<br />

avoir plusieurs couvées et remplacer les pertes occasionnées<br />

par les prédateurs<br />

Le héron cendré<br />

Ce héron de 90 cm est le plus commun de notre région. Il est avant tout pêcheur et peut<br />

rester des heures cloué sur place ou à marcher doucement pour ne pas alerter ses victimes<br />

potentielles. Chaque jour, le héron cendré mange environ<br />

une demi-livre de poisson.<br />

Animaux sociaux, les hérons construisent leurs nids à<br />

quelques mètres les uns des autres. Ce sont des tas de<br />

brindilles entassés année après année dans les hautes<br />

branches des arbres. Celui qui vient parfois ici niche<br />

probablement dans une colonie au bord de la Seine


43<br />

Le martin-pêcheur<br />

On ne peut pas rater cette flèche d'un bleu vif qui vole au ras de l'eau; le martin-pêcheur est<br />

alors à la recherche d'un perchoir d'où il va guetter ses proies. Dès qu'un petit poisson passe<br />

à sa portée, il plonge toutes ailes repliées et bec en avant comme un poignard.<br />

<strong>La</strong> couleur bleu métallique de son dos est étonnante, tout le contraire d'une tenue de<br />

camouflage. Et pour cause, cette teinte bien visible est un avertissement pour les prédateurs<br />

éventuels : "Attention, je ne suis pas bon à manger !".<br />

D'autres oiseaux aquatiques peuvent être vus ou seulement aperçus autour de cet étang et<br />

au gré des saisons, citons le grèbe esclavon, la foulque macroule, la mouette rieuse.<br />

10. Elle ressemble à une poule d’eau mais avec un bec et un front<br />

blanc. Quel est son nom ?<br />

11. Cherchez sous quels noms sont mieux connus Filipendula<br />

Ulmaria et Phragmites Communis<br />

Après avoir fait le tour de l'étang, rejoignez la route goudronnée et<br />

prenez le sentier faisant face à l'étang. Rejoignez le mur de clôture en<br />

limite de la commune de Louveciennes. Le chemin sinue au milieu de<br />

chênes et des châtaigniers parmi les plus beaux du domaine. Certains<br />

présentent un monticule à leur pied, conséquence du piétinage du<br />

bétail. Vous verrez d'autres arbres au port torturé et à l'écorce lisse. Ce sont des charmes<br />

qui étaient jadis taillés en haies et qui, depuis, sont repartis à la conquête de la lumière. Le<br />

chemin vous mène à la limite nord du parc, marquée par le mur de pierre.<br />

Le "mur des chasses"<br />

Miss Howard, propriétaire du domaine sous le Second Empire, veut vivre recluse dans son<br />

château et l'enclot complètement d'une haute muraille. On suppose que cette partie du mur<br />

existait auparavant et constitua un morceau de ce qu'on appela le "mur des chasses".<br />

Qu'était le "mur des chasses" ?<br />

Ce fut une idée de Necker, alors ministre de Louis XVI.<br />

Les chevreuils ou sangliers que l'on lâchait à Versailles prenaient souvent la direction du<br />

nord pour rejoindre les forêts de Marly et de Fausses-Reposes. Ils descendaient ensuite vers<br />

la Seine que parfois ils traversaient. Et là où allait le gibier, ce chasseur invétéré qu'était le<br />

roi allait aussi. Necker, lassé de ces chasses interminables, chercha un moyen de contraindre<br />

le roi à être plus souvent présent aux réunions du conseil. Il fit construire un mur<br />

ininterrompu de la clôture du bois de Boulogne jusqu'à la forêt de Marly, destiné à couper<br />

au gibier la route du nord, et diminuer ainsi le temps de chasse.<br />

Le mur s'appuya, autant que possible, sur des enceintes existantes, aussi bien dans le<br />

domaine royal que sur les terrains privés. En revanche, à d'autres endroits, il fallut le<br />

construire de toutes pièces. Inutile de préciser que le mur fut mal accueilli par les paysans<br />

riverains : sa construction ne fit l'objet d'aucun avertissement ni d'aucune indemnité ; si des<br />

portes avec maisons de garde furent ouvertes sur les principaux chemins, d'autres passages<br />

furent totalement bouchés. Le mur coupa la <strong>Celle</strong> en deux.


<strong>La</strong> Révolution mit un terme à cette situation et toutes les portions du mur traversant les<br />

terres des particuliers furent détruites. Ainsi, le 24 février 1793, le citoyen Jugan qui habitait<br />

la maison du portier du mur des chasses, côté Bougival, fut chargé de détruire sa partie avec,<br />

pour rémunération, les matériaux récupérés.<br />

12. Si les Cellois s’en prennent au mur de la chasse pendant la Révolution, c’est un autre<br />

mur qui, à la même époque, est la cible des Parisiens. Connaissez-vous son nom ?<br />

Revenez à l'intérieur du domaine et longez le mur nous séparant du domaine du<br />

château du Camp, évoqué par ailleurs.<br />

De nombreux pins jalonnent votre parcours. Certains sont des pins noirs, déjà évoqués,<br />

d'autres sont des pins sylvestres.<br />

44<br />

Les pins sylvestres<br />

Bien reconnaissable à l'écorce ocre rouge couvrant le haut du tronc, conique dans sa<br />

jeunesse, le pin sylvestre va prendre des formes plus biscornues avec l'âge et avec une seule<br />

préoccupation, la recherche de la lumière.<br />

Si les pins évoquent souvent des paysages méditerranéens, le pin sylvestre, lui, ne se déplaît<br />

pas, bien au contraire, dans les paysages nordiques ; c'est, avec le bouleau, l'un des arbres<br />

capables d'atteindre des latitudes aux limites de la toundra. Ses armes pour aller aussi loin ?<br />

Sa résistance à la sécheresse que provoquent les gels prolongés (il est capable de réduire sa<br />

transpiration de moitié par rapport à l'épicéa) et la résine qui limite les risques de gel du<br />

tronc et des branches.<br />

Continuez de longer le mur jusqu'à l'escalier que vous descendez. Prenez l'allée face à<br />

vous au prochain croisement et tournez à droite dans l'allée des Rossignols.<br />

Poursuivez votre chemin par l'allée des Rossignols.<br />

Traversez l'allée de l'Orme pour rejoindre le prochain croisement avec l'allée des<br />

Pervenches. A une dizaine de mètres se trouve une petite mare.<br />

<strong>La</strong> petite mare<br />

Elle est préservée et régulièrement entretenue afin qu'elle ne disparaisse pas. On y rencontre<br />

l'iris d'eau, la laiche à épis pendants, herbe aux longues feuilles habituée des lieux<br />

marécageux où elles forment des petits monticules qu'on appelle touradons.<br />

L'été, on peut y rencontrer une belle libellule, Anax imperator, dont les larves sont<br />

aquatiques, ainsi que deux batraciens :<br />

<strong>La</strong> salamandre tachetée<br />

Bel amphibien noir taché d'un jaune éclatant ; la<br />

couleur noire permet à cet animal à sang froid de<br />

mieux capter la lumière et les taches jaunes<br />

avertissent les prédateurs qu'il n'est pas très<br />

comestible. <strong>La</strong> salamandre ne se voit à proximité de l'eau qu'en période de reproduction.<br />

C'est un drôle de batracien car, au lieu de disséminer dans l'eau des centaines d'œufs, il a la<br />

particularité d'être ovovivipare : la femelle garde ses œufs à l'intérieur du ventre et les petits<br />

naissent tout à fait développés.


45<br />

Le triton palmé<br />

Lui aussi fréquente la mare pendant la belle saison ; il<br />

préfère passer l'hiver sous terre ou à l'abri d'une pierre où il<br />

demeure engourdi jusqu'au printemps. Salamandres et<br />

tritons sont amateurs d'insectes et de petits vers. Les zones<br />

humides figurent parmi les lieux les plus riches, que ce soit pour la faune ou la flore. Depuis<br />

des siècles, l'activité humaine les fait malheureusement disparaître, menaçant la survie de<br />

nombreuses espèces.<br />

13. Le nom scientifique de la salamandre est Salamandra salamabdra ; celui du triton<br />

palmé est Triturus helveticus, mais quel batracien bien connu s’appelle Bufo bufo ?<br />

14. Un roi de France choisit la salamandre comme emblème, se reposant sur sa prétendue<br />

faculté de traverser le feu sans encombre. Quel est ce roi ?<br />

Au prochain croisement, tournez à gauche dans l'allée de l'Orme. Rejoignez l'étang du<br />

Pré d'Orient, terme de la <strong>promenade</strong>.<br />

Les cygnes de l'étang du Pré d'Orient<br />

Le cygne est le plus gros oiseau capable de voler (jusqu'à 23 kilos).<br />

On l'appelle aussi cygne muet mais il suffit de le déranger et l'entendre siffler et grogner<br />

pour se rendre compte qu'il sait s'exprimer. Lorsqu'un mâle gonfle les plumes du dos,<br />

incurve le cou et "crache" comme un chat, méfiez-vous, il va<br />

attaquer, pincer et donner des coups d'ailes. Les cygnes sont des<br />

oiseaux du Nord, ce qui explique probablement leur couleur<br />

blanche : Hollande, Danemark, Allemagne ou Grande Bretagne.<br />

Parfaitement adaptés en France, beaucoup des individus<br />

introduits sont retournés à la vie sauvage; les effectifs<br />

augmentent d'année en année. Peu d'oiseaux sont strictement<br />

végétariens, car la cellulose est longue à digérer : le cygne est pourtant de ceux-là. Il arrache<br />

les herbes et les roseaux mais ne dédaigne pas pour autant le pain des promeneurs, ce qui<br />

peut lui être préjudiciable car son estomac est adapté à la consommation des fibres et<br />

beaucoup moins à celle d'un un aliment fermenté.<br />

15. Voici cinq noms d’oiseaux qui se sont cachés dans le texte. Quels sont-ils ?<br />

Près de la chaussée aux moines, au bout du quai, se tenait Basile Martin, pêcheur de<br />

son métier. Il remontait son filet, rongé par le sel de la mer. Le soir venu, il alla boire<br />

une gnole au bar Rossi, gnole qui était réputée dans toute la baie. Puis il rentra chez lui<br />

manger une sardine sur une tranche de pain, son repas favori.<br />

16. Pour terminer, retrouvez les noms des quatre plantes évoquées par ces définitions :<br />

• Un groupe de jeunes conifères qui, s’ils poussaient en Amérique, pourraient<br />

atteindre cent mètres de hauteur,<br />

• De la famille du blé et du bambou, on les confond souvent avec les massettes<br />

qui, elles, ont un épi cylindrique et marron foncé,<br />

• L’osier et le marsault sont de sa famille,<br />

• Ce conifère perd ses feuilles ; sa tête dégarnie en hiver est à l’origine de son nom.


46<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4 : « Nature et Histoire »<br />

I - Les réponses aux questions : Le Centre Administratif<br />

1. Il s’agit de l’ancienne Marianne<br />

2. Beckum, la ville jumelée avec <strong>La</strong> <strong>Celle</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong><br />

3. Il manque un morceau au clairon<br />

4. De gauche à droite : chevronné, contre fascé, échiqueté, losangé<br />

5. En Ville<br />

6. Ils se sont fait braquer<br />

7. « Faire la part du feu » : pratiquer un coupe-feu en abattant un pâté de<br />

maisons<br />

8. Il s’agit de Paul Belmondo, le père de Jean-Paul Belmondo<br />

9. Le premier journal des élèves du lycée<br />

10. Le Cid (Corneille) ; Britannicus (Racine) ; Phèdre (Racine) ;<br />

Andromaque (Racine) Horace (Corneille)<br />

11. Vrai : avant la Révolution, Schwyz fut la capitale de la Suisse<br />

12. Gardez-vous, car la vache menace…


47<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4 : « Nature et Histoire »<br />

II - Les réponses aux questions : Pavillon du BUTARD<br />

1. Fausses-reposes : terme de chasse indiquant un endroit où le cerf<br />

traqué par la battue essayait de se reposer<br />

2. Sureau noir, frêne, châtaignier, robinier, faux acacia (plus communément<br />

appelé acacia)<br />

3. Un pin noir<br />

4.Vrai : les ménagères utilisaient jadis ce sable pour nettoyer les<br />

casseroles<br />

5. L’argile<br />

6. Grive musicienne et pinson des arbres<br />

7. <strong>La</strong> nonette voilée n’est pas un oiseau mais un champignon<br />

comestible que l’on trouve plutôt dans les sous-bois de conifères<br />

8. C’est la ronce commune<br />

9. Les bouleaux<br />

10. Paul Poiret était couturier<br />

11. Napoléon III<br />

12. <strong>La</strong> patte d’un chien a été cachée ; la gueule du chien de gauche est<br />

fermée<br />

13. Le traité mettant fin à la guerre d’indépendance d’Amérique<br />

14. François Pilâtre de Rozier (1754-1785) chimiste et aéronaute français<br />

effectua, le 21 novembre 1783, au-dessus de Paris, avec le marquis d’Arlandes,<br />

le premier vol humain en montgolfière.


48<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4 : « Nature et Histoire »<br />

III - Les réponses aux questions : LA CHATAIGNERAIE<br />

1. <strong>La</strong> ligne s’arrêtait à <strong>Saint</strong>-<strong>Cloud</strong> d’un côté et à Marly de l’autre.<br />

2. Il y a des Renault, des Peugeot, des Simca, des Citroën mais pas de Panhard<br />

3. Non, car il s’agit des Suisses du régiment affecté à la garde du roi<br />

4. Il s’agit de la martre<br />

5. L’immeuble Caravelle<br />

6. Caténaire<br />

7. Il s’appelait bien sûr Robin<br />

8. L’écorce du tilleul est au milieu<br />

9 .Il est fabriqué avec l’excrétion sucrée (le miellat) des armées de pucerons<br />

qui fréquentent les arbres<br />

10. Goering<br />

11. COTONEASTER, LAURIER, CERISE, THUJA, LIERRE<br />

12. Le noisetier s’appelait coudrier (le rouvre était le nom du chêne et le fayard<br />

celui du hêtre<br />

13. Georges Besse, alors patron de Renault<br />

14. Les initiales donnent BOGUE, enveloppe du fruit du châtaignier<br />

15. Au croisement de l’avenue Pasteur et de l’allée des Bocages (au 38)<br />

16. Des branches d’arbres voisins ont été bouturées pour former une sorte<br />

d’arcade<br />

17. C’est un ensemble uniquement composé de tambours et de clairons<br />

18. Les Castors<br />

19. Il s’agit de Sartrouville<br />

20. Poissy<br />

21. De Poissy, il sera transféré à <strong>La</strong> Villette, pour finir à Rungis<br />

22. Attention au chien<br />

23. Les 203 Peugeot n’existaient pas encore. France-Inter non plus. Pas plus<br />

que la déviation du vieux Bourg qui prit pour nom avenue de la Drionne et<br />

avenue Jean Moulin


49<br />

<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4 : « Nature et Histoire »<br />

IV - Les réponses aux questions : LE DOMAINE DE BEAUREGARD<br />

1. VRAI : les pétards ont fait exploser une nappe de gaz issue d’une fuite<br />

(l’explosion a fait voler des plaques d’égout)<br />

2. « <strong>La</strong> multiplication des pains » et « <strong>La</strong> Cène »<br />

3. Le pommier et l’oranger ne sont pas des Prunus<br />

4. On fabrique des allumettes avec le peuplier, ainsi que des cageots et de la<br />

pâte à papier<br />

5. Le Conseil Général voulut y installer un grand asile d’aliénés<br />

6. Il s’agit d’un Catalpa<br />

7. L’organisation TODT fut créée pour la construction du Mur de l’Atlantique<br />

8. Les deux réponses sont bonnes car l’énergie vint d’abord du courant du<br />

fleuve puis des machines à vapeur<br />

9. Le camp des « petites peines » fut une annexe de Fresnes<br />

10. Vraies toutes les deux. Séquoia vient du nom d’un chef Cherokee<br />

11. Il s’agit de Lulli<br />

12. Ce sont les deux frères de Louis XVI. Le Comte d’Artois devint Charles<br />

X et le Comte de Provence devint Louis XVIII<br />

13. Le Baron de Hirsch fut à l’origine de l’Orient Express, théâtre, pour<br />

Agatha Christie, du crime du même nom<br />

14. L’objet à droite de l’angelot a changé ; le motif du chapiteau de la colonne<br />

de droite est modifié<br />

15. Richard Wallace est à l’origine des célèbres fontaines parisiennes (Ben<br />

Hur fut écrit par Edgar Wallace)<br />

16. Du gypse pour la fabrication du plâtre<br />

17. Marcel Renault, frère de Louis<br />

18. Napoléon III fut à l’origine de la vogue de la station balnéaire de Biarritz


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<strong>Circuits</strong> <strong>promenade</strong> N°4 : « Nature et Histoire »<br />

V - Les réponses aux questions : PARC BOISE DE BEAUREGARD<br />

1. Un remède à chaque mal : Allergie respiratoire (plantain) ; chute de<br />

cheveux (ortie) ; décalcification (prêle)<br />

2. Ils portent le nom de conifères pour la forme de leur fructification<br />

3. Un conifère à feuille caduque : le mélèze ; un feuillu à feuille persistante :<br />

le buis, le houx : le laurier-cerise, etc. …<br />

4. Marcel, colporteur à Honfleur, était content de sa journée ; il avait vendu à<br />

une Havraise un beau bibelot marron. Il le tenait de sa femme qui était encore<br />

angevine quand ils s’étaient rencontrés dans un coin du Calvados. Après des<br />

heures de marche, il reprenait espoir en voyant au loin le mur de son jardin.<br />

Plus besoin de se dépêcher<br />

5. Le Jurassique<br />

6. A vrai dire, la température du centre de la terre nous reste encore<br />

inconnue ; certaines estimations donnent 6 000°<br />

7. C’est un poirier<br />

8. Le chemin a été pavé avec des pierres posées sur champ, ce qui permettait<br />

aux ânes et aux chevaux de mieux s’arc-bouter<br />

9. Derrière ce chêne poussait un arbre qui avait une forme de lyre mais il n’a<br />

pas résisté à la tempête de 1999<br />

10. Elle ressemble à une poule d’eau mais avec un bec et un front blanc : il<br />

s’agit d’une foulque<br />

11. Le panneau explicatif vous montrera qu’il s’agit de la Reine des-Prés et du<br />

roseau<br />

12. Les Parisiens s’en prirent au Mur des Fermiers Généraux qui entourait<br />

Paris et à ses octrois<br />

13. Bufo bufo est tout simplement le crapaud commun<br />

14. Le roi François 1 er<br />

15. Près de la chaussée aux moines, au bout du quai, se tenait Basile Martin,<br />

pêcheur de son métier. Il remontait son filet, rongé par le sel de la mer. Le<br />

soir venu, il alla boire une gnole au bar Rossi, gnole qui était réputée dans<br />

toute la baie. Puis il rentra chez lui manger une sardine sur une tranche de<br />

pain, son repas favori<br />

16. Pour terminer, retrouvez les noms des quatre plantes :<br />

Ce sont des séquoias, des roseaux, un saule-pleureur et un cyprès chauve.

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