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2 > A L A U N E<br />

LE LIEN<br />

Massinissa Boudaoud<br />

Surmédiatisation<br />

malintentionnée<br />

Jamais une opération militaire<br />

algérienne n’a été autant sous<br />

les feux de la rampe comme l’a<br />

été celle d’In Amenas. Les<br />

médias occidentaux, notamment<br />

français, se sont déchainés en<br />

mêlant information et<br />

commentaire, renseignements<br />

et faux tuyaux, calomnies et<br />

analyses, critiques objectives et<br />

injures gratuites. Des micros ont<br />

été donnés à de soi-disant<br />

spécialistes, qui ne sont<br />

d’ailleurs experts que dans le<br />

lynchage médiatique. Au départ,<br />

alors que l’opération de<br />

sauvetage était toujours en<br />

cours, les langues se sont<br />

déliées pour verser du venin.<br />

Rare de trouver une tribune dans<br />

laquelle les intervenants tentent<br />

d’expliquer objectivement<br />

l’action d’engager l’assaut<br />

comme ultime recours afin de<br />

sauver des vies humaines. La<br />

situation in situ n’est pas une<br />

sinécure. Mais l’impair n’a pas<br />

été commis par des Marocains<br />

qui auraient trouvé l’opportunité<br />

pour descendre en flammes leur<br />

voisin «encombrant». Il n’était<br />

pas aussi le fait des Américains<br />

ou d’Egyptiens par jalousie ;<br />

mais par des Algériens comme<br />

ce Tazaghart, Sifaoui et<br />

consorts. Ces «plus royalistes<br />

que le roi» ont retrouvé le goût<br />

des années 1990 où la<br />

responsabilité des massacres ait<br />

été imputée à l’institution<br />

militaire. Et comme l’après des<br />

années de braises, les premiers<br />

témoignages viennent des<br />

étrangers enlevés qui louent le<br />

courage et le professionnalisme<br />

des militaires algériens. Les<br />

Japonais, qui ne connaissent pas<br />

le modus opérandi algérien,<br />

étaient, et c’est légitime,<br />

inquiets sur le sort de leurs<br />

ressortissants avant de revenir à<br />

de meilleurs sentiments. C’est le<br />

cas aussi des Britanniques. Les<br />

Américains partagent l’approche<br />

des Algériens dans la lutte<br />

antiterroriste et qui se résume à<br />

une devise devenue comme une<br />

doctrine : on ne négocie jamais<br />

avec les terroristes quel que soit<br />

le prix à payer. Car le<br />

phénomène que l’Algérie a<br />

combattu, plus d’une vingtaine<br />

d’années durant, se nourrit<br />

d’abord de la peur et des<br />

concessions. Si en contrepartie<br />

de la libération d’un otage, on<br />

paye des rançons, c’est qu’on a<br />

condamné d’autres personnes<br />

dans d’autres régions où on a<br />

tout simplement ajourné la mort<br />

des victimes. Il y a aussi dans<br />

cette affaire un jeu trouble, celui<br />

dans lequel seule la France<br />

excelle. Un discours ambivalent :<br />

s’apitoyer avec le berger et<br />

festoyer avec les loups. François<br />

Hollande a sauté de joie en<br />

apprenant la prise d’otages : un<br />

tremplin de taille pour justifier<br />

sa petite guerre au nord du Mali.<br />

Et pour preuve, signalons qu’un<br />

sondage a révélé que 65% des<br />

Français sont favorables à<br />

l’intervention militaire au Mali.<br />

Au départ, le président français<br />

a trouvé des difficultés à<br />

convaincre ses plus proches<br />

amis.<br />

Avant l’assaut final des militaires sur le site gazier<br />

Les ravisseurs achèvent<br />

les otages<br />

Les preneurs d’otages avaient l’intention de tout faire sauter. Leur logique<br />

djihadiste et «jusqu’au boutiste» démontre encore une fois que ces groupes<br />

ne croient ni au dialogue ni au respect de la vie humaine.<br />

La prise d’otages à Tiguentourine a pris fin hier en<br />

début d’après-midi. Selon plusieurs sources<br />

concordantes, les opérations militaires de libération<br />

des otages sont terminées après l'assaut final<br />

mené hier matin. L’assaut final des forces spéciales de<br />

l’ANP a abouti à la mort de 11 terroristes retranchés<br />

dans la section liquéfaction de l'usine gazière de<br />

Tiguentourine dans le sud-est algérien. Au moment de<br />

l’assaut final, sept otages étaient toujours aux mains des<br />

ravisseurs. Selon des sources sécuritaires relayées par plusieurs<br />

sources médiatiques, sept otages auraient trouvé la<br />

mort lors de l’opération. Il s’agit de ressortissants étrangers<br />

dont la nationalité n’a pas encore été révélée.<br />

D’autres sources sécuritaires ont indiqué que l’assaut a<br />

été donné suite à des informations faisant état de la décision<br />

des terroristes de tuer tous les otages avant de faire<br />

exploser l’unité de liquéfaction. C’est ce qui aurait précipité<br />

l’assaut. En début d’après-midi, les démineurs des<br />

forces spéciales ont commencé la délicate opération de<br />

désamorçage des bombes éparpillées sur l’ensemble du<br />

site. Le groupe Sonatrach a confirmé le début de l’opération<br />

de déminage. La Norvège a confirmé au milieu de<br />

l’après-midi que l'opération militaire lancée contre les<br />

preneurs d'otages sur le site gazier algérien de In Amenas<br />

était terminée. "Le ministère des Affaires étrangères a<br />

reçu confirmation que l'opération militaire à In Amenas<br />

est terminée", a déclaré un porte-parole, Frode Andersen.<br />

La Norvège est sans nouvelles de six de ses ressortissants<br />

sur le site de In Amenas. Même tonalité en provenance<br />

de Londres qui indique que l'assaut "a mis fin" à la prise<br />

d'otages. Plus tôt, François Hollande, depuis Tulle, avait<br />

indiqué que les opérations étaient toujours en cours. De<br />

sources algériennes, on assure que l'assaut final a été<br />

donné ce matin et que des opérations de déminage sont<br />

GESTION DE LA PRISE D’OTAGES À IN AMENAS<br />

François Hollande<br />

L’Algérie a eu des<br />

réponses adaptées<br />

L'Algérie a eu des réponses adaptées lors de la prise<br />

d'otages sur un site gazier car les négociations n'étaient<br />

pas possibles, a reconnu hier le président français<br />

François Hollande. Une déclaration qui est intervenue<br />

quelques minutes après l’annonce de la fin des<br />

opérations militaires pour tenter de déloger les<br />

terroristes et libérer les otages. «Nous n'avons pas<br />

encore tous les éléments mais quand il y a une prise<br />

d'otages avec autant de personnes concernées, et des<br />

terroristes aussi froidement déterminés, prêts à<br />

assassiner -ce qu'ils ont fait- leurs otages, un pays<br />

comme l'Algérie a les réponses qui me paraissent, à mes<br />

yeux, les plus adaptées car il ne pouvait pas y avoir de<br />

négociation», a dit François Hollande lors d'un<br />

déplacement à Tulle, en Corrèze.<br />

ALGERIE NEWS Dimanche <strong>20</strong> janvier <strong>20</strong>13<br />

en cours sur le site. Moins d’une heure avant l’assaut<br />

final, un porte-parole des "Signataires par le sang",<br />

groupe djihadiste dirigé par Mokhtar Belmokhtar qui a<br />

revendiqué la prise d'otages, avait affirmé à l'Agence<br />

mauritanienne Nouakchott d'Information (ANI) que<br />

"sept otages" étrangers étaient retenus dans l'usine de gaz<br />

du site. D'après les sources djihadistes citées par ANI, le<br />

commando était dirigé par Abdelrahmane, dit "le<br />

Nigérien", qui détenait les sept étrangers, et était composé<br />

d'une quarantaine de personnes originaires<br />

d'Algérie, d'Egypte, du Niger, du Tchad, de la<br />

Mauritanie, du Mali et du Canada qui se seraient infiltrés<br />

en Algérie depuis le Niger. A 16h15, le président français<br />

a reconnu que les derniers otages retenus ont été «lâchement<br />

assassinés». Après quatre jours d’angoisse et de<br />

tension, les éléments des forces spéciales algériennes ont<br />

réussi à libérer plus de six-cent cinquante otages du site<br />

gazier de In Amenas. Une opération nécessaire et qui a<br />

évité de l’avis de beaucoup de spécialistes, une situation<br />

plus complexe et impossible à gérer.<br />

Plusieurs armes récupérées<br />

Les forces de sécurité ont pu récupérer hier un lot<br />

d’armement divers utilisé par les terroristes dans leur<br />

attaque sur le site gazier d’In Amenas. Il s’agit de fusils<br />

d’assaut de type Kalachnikov, des armes de poing et un<br />

nombre important de mines antipersonnel. Entre autre,<br />

des détonateurs de fabrication artisanale ont été récupérés.<br />

Des drapeaux blancs à l’effigie d’Al-Qaïda ont également<br />

été récupérés. Un armement qui démontre que<br />

l’intention des terroristes, qui ont attaqué mercredi<br />

matin le site gazier d’In Amenas, étaient venus lourdement<br />

armées, avec l’intention de tuer.<br />

Y. C./Agences<br />

BP<br />

Quatre employés portés<br />

disparus<br />

Quatre des employés de BP sur le site gazier algérien,<br />

théâtre d'une prise d'otages, sont toujours portés<br />

disparus, a annoncé hier après-midi le groupe pétrolier<br />

britannique qui craint qu'il y ait «un ou plusieurs morts»<br />

à déplorer parmi eux. «Au moment de l'attaque, il y avait<br />

18 employés de BP» sur le site et 14 sont «sains et<br />

saufs», a précisé l'entreprise dans un communiqué. Mais<br />

«ni les autorités sur le terrain, ni les gouvernements<br />

internationaux, ni BP n'ont pu localiser quatre d'entre<br />

eux».<br />

T. Doudou/D. News<br />

Chronologie<br />

des faits<br />

Mercredi 16 janvier<br />

Aux environs de cinq heures, des<br />

islamistes fortement armés<br />

attaquent un bus d'expatriés sur un<br />

site gazier de la compagnie<br />

pétrolière publique Sonatrach, à<br />

Tiguentourine, à 40 kilomètres de In<br />

Amenas, près de la frontière<br />

libyenne . Un Britannique et un<br />

Algérien sont tués. Les islamistes<br />

prennent en otages plusieurs<br />

centaines d'Algériens et<br />

d'étrangers, dont des Américains,<br />

des Britanniques, des Japonais, des<br />

Français, des Norvégiens et des<br />

Philippins. Un groupe islamiste<br />

armé revendique la prise d'otages,<br />

réclamant notamment "l'arrêt de<br />

l'agression" au Mali. Le<br />

communiqué est rédigé par les<br />

Signataires par le sang, de<br />

l'Algérien Mokhtar Belmokhtar,<br />

récemment destitué d'Al-Qaïda au<br />

Maghreb islamique.<br />

Jeudi 17 janvier<br />

Un porte-parole des ravisseurs<br />

demande le retrait de l'armée<br />

algérienne, qui encercle le site,<br />

"pour permettre de lancer des<br />

négociations". Trente otages<br />

algériens réussissent à s'échapper .<br />

Quinze étrangers, dont un couple de<br />

Français, parviennent également à<br />

s'enfuir. Dans l'après-midi, l'armée<br />

algérienne donne l'assaut contre le<br />

site gazier. L’assaut a permis la<br />

libération de plusieurs centaines de<br />

personnes, dont des étrangers.<br />

Alger fait état de "malheureusement<br />

quelques morts et blessés". De leur<br />

côté, les islamistes cités par<br />

l'agence mauritanienne ANI<br />

évoquent près de 50 morts, 34<br />

otages et 15 ravisseurs. Dans la<br />

soirée, l’APS rapporte que le raid<br />

n'a permis de contrôler que le "site<br />

de vie" du complexe, où se trouvait<br />

la majorité des otages. Le complexe<br />

lui-même est toujours encerclé.<br />

Tokyo, Londres, Oslo et Washington<br />

regrettent ne pas avoir été mis au<br />

courant de l'opération.<br />

Vendredi 18 janvier<br />

Le chef du groupe islamiste<br />

demande à la France de "négocier"<br />

la fin de la guerre au Mali et<br />

propose de libérer "les otages<br />

américains" contre des islamistes<br />

détenus aux États-Unis. "Les États-<br />

Unis ne négocient pas avec les<br />

terroristes", dit Washington. Bilan<br />

provisoire de l'assaut : 12 otages et<br />

18 ravisseurs tués, et libération de<br />

près d'une centaine d'otages sur les<br />

132 étrangers enlevés, ainsi que de<br />

573 employés algériens, selon APS.<br />

Un Français a été tué au cours de<br />

l'opération, annonce Paris. Un<br />

Américain figure parmi les morts,<br />

indique le département d'État. Le<br />

commando islamiste dit toujours<br />

détenir sept étrangers - trois Belges,<br />

deux Américains, un Japonais et un<br />

Britannique (ANI). Washington et<br />

Tokyo exhortent Alger à faire preuve<br />

d'une "précaution extrême" pour la<br />

vie des otages encore retenus.<br />

Samedi 19 janvier<br />

Le Conseil de sécurité de l'ONU<br />

condamne les actes "haineux" en<br />

Algérie. Les forces spéciales<br />

algériennes lancent l'assaut final<br />

contre l'usine où sont détenus les<br />

sept otages : "L'armée algérienne a<br />

abattu onze terroristes, et le groupe<br />

terroriste a assassiné sept otages<br />

étrangers", annonce la télévision<br />

d'Etat. De 25 à 27 otages étrangers<br />

et algériens au total auraient péri<br />

depuis mercredi. Londres et Oslo<br />

confirment la fin de la prise<br />

d'otages. Le Premier ministre libyen,<br />

Ali Zeidan, dément que les preneurs<br />

d'otages soient venus de Libye,<br />

après des déclarations algériennes<br />

dans ce sens. Le président français,<br />

François Hollande, déplore que des<br />

otages aient été "lâchement<br />

assassinés", y voyant "un argument<br />

supplémentaire" de l'action de la<br />

France "contre le terrorisme". La<br />

prise d’otages prend fin.

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