Numéro 44 - Conseil général de l'Oise

Dossier > Handicap
l’état déserte
Les personnes
handicapées trinquent
Sophie Carlier / Le bar Floréal
Le 5 novembre dernier, entouré
de représentants des associations
de personnes handicapées,
le président du Conseil général,
Yves Rome, s’est insurgé
contre le désengagement de l’État
en matière d’aide aux personnes
en perte d’autonomie.
est un courrier de
C’ la DDASS, en date
du 8 octobre 2008, qui a
informé le Conseil général
que l’État n’honorerait
pas ses engagements
financiers en direction
des personnes handicapées,
pour l’année… 2008 !
Un coup dur pour la
Maison départementale
des personnes handicapées,
dont le budget de
fonctionnement se voit ainsi
amputer en fin d’exercice
en cours. Quant au fonds
de compensation du
handicap, qui permet de financer les aides directes
octroyées aux personnes handicapées (adaptation
des logements, contribution à l’achat d’un fauteuil
roulant…), il se voit priver de quelque 190000
euros, que le Conseil général devra compenser seul,
si bien que 65000 euros ne pourront être versés.
Au total, le manque à gagner dépasse les 309000
euros pour 2008. « Je constate, une fois de plus, que
l’État ne tient pas ses engagements. Nous avons la
preuve évidente que les transferts de compétences
ne se font pas à deniers constants. Je regrette que ce
soit les personnes handicapées les plus défavorisées
qui paient les pots cassés de cette politique »,
regrette Henri Bonan, vice-président du Conseil
général chargé de l’autonomie des personnes. ■
DR
Mobilisation générale contre désengagement de l’État. Le 5 novembre, les acteurs
du handicap ont répondu présents à l’appel du président du Conseil général.
deux questions à
Patricia Boucheny,
présidente du GIPH (Groupement pour
l’insertion des personnes handicapées
physiques) de l’Oise, et de l’association
« A brache kor » (à bras-le-corps).
À vos yeux, l’attention
portée aux personnes
handicapées a été changée
dans l’Oise ?
Nous avons apprécié que
le président du Conseil
général ait à cœur de mettre
en place, dans les délais
réglementaires, la MDPH,
contrairement à d’autres
départements. Depuis sa
création, nous constatons
une évolution positive.
Mais il manque toujours des moyens financiers pour répondre
aux demandes qui ne cessent de croître. Un certain nombre
de personnes handicapées vivent dans une grande précarité.
Quels chantiers restent à engager ?
L’accessibilité de la voirie et des commerces est très
insuffisante. La MDPH peut compenser le handicap sur le plan
individuel, mais ça ne suffit pas si, à côté, il n’y a pas la volonté
politique. Le désengagement de l’État devient indécent : vous
remarquerez que les restrictions budgétaires se font dans
des secteurs où on est sûr que les gens n’iront pas bloquer
les routes et les voies ferrées.
DR
Contact
Association « A brache kor » - 03 44 13 22 42
Permanences à la MDPH, les premiers et troisièmes
mardis de chaque mois, l’après-midi.
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60 - N°44 - Décembre 2008