Numéro 44 - Conseil général de l'Oise

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L’ Oise en tête Christian Gautellier Multimédia Ingénieur télécom et sociologue des médias, Christian Gautellier est investi depuis plus de vingt ans dans l’éducation aux médias. Cet Isarien met son expérience nationale et européenne au service du projet départemental Ordi 60. > Christian Gautellier en 6 dates 1957 : naissance dans les Deux-Sèvres (79) 1979 : diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications de Paris 1981 : DEA en sociologie des médias 1995 : intègre la direction nationale des Cemea (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active) 2004 : vice-président du Ciem (Collectif interassociatif enfance et médias) Octobre 2008 : intègre le Conseil de développement durable de l’Oise Éric Facon / Le bar Floréal 22 60 - N°44 - Décembre 2008
60 : Quel a été votre parcours ? C. G. : J’ai une double formation d’ingénieur télécom et de sociologue des médias. Je travaille sur les usages que les gens font des technologies de l’information : télévision, radio, bien sûr, mais aussi internet et jeux vidéo. En tant que professionnel de l’éducation aux médias, j’interviens à différents niveaux. Je travaille avec le CSA sur la protection de l’enfance ou auprès du Conseil de l’Europe en tant qu’expert, notamment pour faire émerger de nouvelles recommandations européennes. Enfin, je suis à la direction nationale des Cemea (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active) et vice-président du Ciem (Collectif interassociatif enfance et médias). Qu’est-ce que le Ciem ? Fondé en 2002, il réunit tous les acteurs éducatifs impliqués dans la question des médias : associations éducatives, syndicats d’enseignants, fédérations de parents d’élèves, associations familiales… L’objectif était de créer un rassemblement large, cohérent et représentatif, afin d’être pris en considération par les pouvoirs publics. Quels sont vos champs d’intervention ? Il y a trois volets. Nous promouvons les actions d’éducation aux médias, par des formations, la conception d’outils pédagogiques ou de simples dépliants sur les bons usages du téléphone mobile pour les adolescents. Nous veillons à tirer la création vers le haut, vers la diversité culturelle et le respect des valeurs éthiques. Il peut s’agir d’émissions de télé ou même de jeux vidéo réalisés par des labels indépendants. Nous intervenons aussi contre la déprogrammation d’émissions culturelles. Enfin, nous montons au créneau pour les questions de prévention et de protection de la jeunesse. Beaucoup de reality show fonctionnent depuis des années avec un complet mépris de la dignité des jeunes. Et ils ont derrière eux des groupes puissants et très influents, économiquement parlant. Récemment, nous avons obtenu du CSA une directive interdisant une chaîne de télé pour les enfants de 6 mois à 3 ans. Le « Il est du devoir des pouvoirs publics de s’occuper d’éducation aux médias et de ne pas l’abandonner aux seules lois du marché. » « temps de cerveau disponible » des nourrissons ne doit pas être commercialisé ! Vous êtes très impliqué… L’éducation aux médias est un des grands enjeux de notre époque. Avant, l’enfant se construisait dans deux espaces : l’école et la famille. À présent, il y a celui des médias. Il est du devoir des pouvoirs publics de s’en occuper, de ne pas l’abandonner aux seules lois du marché. Sinon, il se passera dans notre société, ce qui arrive aujourd’hui dans la sphère de la finance internationale : la dérégulation mènera à une situation de 60 - N°44 - Décembre 2008 crise grave. C’est la raison pour laquelle l’éducation aux médias doit être pensée comme un ensemble : elle doit impliquer l’école, bien sûr, mais aussi les acteurs éducatifs, notamment, la famille. C’est dans cette perspective que vous intervenez sur le projet Ordi 60 ? Tout à fait. J’ai toujours voulu mener des actions à différents niveaux, nationaux, européens et locaux. J’ai même été conseiller municipal. J’habite l’Oise depuis longtemps, à présent, et je suis heureux de réinvestir localement mon expérience nationale et européenne. Le projet Ordi 60 est extrêmement ambitieux en termes d’égalité des chances. Il s’agit d’un investissement lourd et crucial quand on sait la place que prennent l’informatique et internet dans notre société. Mais il ne s’agit pas que d’un plan d’équipement : toute une série d’actions éducatives seront entreprises dans la sphère scolaire et hors de l’école avec les acteurs éducatifs. Cela impliquera des rencontres, des outils d’accompagnement, des débats, des ateliers, des formations… Propos recueillis par 23 François vermorel
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