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Avril 2011 - Barreau du Québec

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<strong>Avril</strong> <strong>2011</strong><br />

Vol. 43 n o 4<br />

barreau.qc.ca/journal<br />

Poste-publication canadienne : 40013642<br />

Grève des juristes de l’État<br />

Un message clair…<br />

mais à quel prix ?<br />

Marc-André Séguin, avocat<br />

La loi spéciale votée le 22 février dernier forçant le retour au travail des 450 procureurs de la Couronne et<br />

des 1 000 juristes de l’État québécois n’a pas seulement été reçue avec amertume, colère et déception par<br />

ces derniers, elle dévalorise la justice dans notre société, dénonce le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Le conflit de deux semaines a été lourd de conséquences<br />

pour la justice au <strong>Québec</strong>. Son dénouement, forcé par la loi<br />

spéciale 135, a bouleversé la profession. Démissions en bloc,<br />

perte de moral, des procès dont la bonne administration est<br />

remise en doute, faute d’effectifs. Une unité anticorruption<br />

qui risque de prendre les allures d’une coquille vide, cette<br />

dernière étant maintenant boycottée par des procureurs en<br />

colère. Un personnel de juristes au sein de l’État québécois<br />

à qui on a communiqué un message clair sur l’importance<br />

relative de la justice pour le gouvernement.<br />

Ce n’est pas une question d’avocats<br />

qui veulent plus, il s’agit de dire aux<br />

gens que la justice et la règle de droit<br />

sont primordiales au <strong>Québec</strong>.<br />

M e Gilles Ouimet, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Photo : M e Isabelle Brunet<br />

Avec ce conflit, a-t-on atteint un creux quant à la<br />

considération pour la justice au <strong>Québec</strong> ? La réponse <strong>du</strong><br />

bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Gilles Ouimet, est lourde<br />

de sens. « J’espère !, s’exclame celui qui dans une lettre<br />

adressée aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> le 23 février dernier<br />

a vigoureusement dénoncé la décision <strong>du</strong> gouvernement<br />

de forcer le retour au travail des juristes de l’État par une<br />

loi spéciale. »<br />

Suite pages 3 et 5<br />

Table des<br />

matières<br />

PARMI NOUS 4 PROPOS DU BÂTONNIER 6 Droit de regard 10 finances personnelles 18<br />

VIE ASSOCIATIVE 19 CAUSE PHARE 20 DÉONTOLOGIE 26 PROJETS DE LOI ET COMITÉS 27<br />

JURICARRIÈRE 36 et 37 TAUX D’INTÉRÊT 41 PETITES ANNONCES 42<br />

Suivez le <strong>Barreau</strong>


PAGE 2 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 3<br />

Grève des juristes de l’État<br />

Un message clair… mais à quel prix ?<br />

Suite de la page 1<br />

« Dans la note que j’ai envoyée à nos 23 000 membres,<br />

le message clair, c’est que la justice au <strong>Québec</strong> n’est pas à<br />

l’avant-plan des priorités gouvernementales », explique le<br />

bâtonnier. Le <strong>Barreau</strong>, ayant comme mandat la protection<br />

<strong>du</strong> public, se devait donc d’intervenir. Il était important<br />

de dénoncer publiquement la gestion de ce dossier par<br />

le gouvernement, selon M e Ouimet, compte tenu des<br />

répercussions qui se dessinaient à l’horizon pour la santé<br />

de notre système de justice. « Nous envisageons tous<br />

les moyens pour faire comprendre à la population que<br />

la justice est importante pour tous les Québécois, et pas<br />

seulement pour les avocats, explique-t-il. Ce n’est pas une<br />

question d’avocats qui veulent plus, il s’agit de dire aux<br />

gens que la justice et la règle de droit sont primordiales<br />

au <strong>Québec</strong>. »<br />

Un lien de confiance brisé<br />

Gilles Ouimet s’inquiète maintenant des répercussions <strong>du</strong><br />

conflit – et particulièrement de la façon dont ce dernier s’est<br />

soldé – car l’ensemble heurte un élément pourtant essentiel<br />

dans toute relation avocat-client : le lien de confiance.<br />

« Si ce lien de confiance est atteint, il ne peut pas y avoir<br />

de relation avocat-client, rappelle-t-il. Et ça, ça interpelle le<br />

<strong>Barreau</strong>. »<br />

Or, après une convention collective déjà imposée sous<br />

le bâillon il y a deux ans, le gouvernement, en imposant<br />

à nouveau aux procureurs et juristes leurs conditions de<br />

travail, notamment une augmentation salariale de 6 %<br />

sur cinq ans (qui, estime-t-on, entraînera une érosion<br />

salariale de 4 % si l’inflation se maintient au taux cible de<br />

2 %), aura laissé aux parties syndicales le sentiment d’avoir<br />

été flouées. D’autant plus que ces dernières se sont trouvées<br />

avec des conditions de travail moindres que ce qui<br />

avait été évoqué dans les négociations.<br />

Illustrant d’autant plus le climat de rupture, 46 procureurschefs<br />

et adjoints ont demandé au directeur des poursuites<br />

criminelles et pénales (DPCP), Louis Dionne, d’être affectés<br />

à des tâches de simples procureurs, en guise de protestation<br />

solidaire pour les grévistes.<br />

Les accusations de mauvaise foi lancées de part et d’autre<br />

ont marqué ce conflit, un premier en son genre dans<br />

l’histoire canadienne. L’Association des procureurs aux<br />

poursuites criminelles et pénales (APPCP) s’est dite victime<br />

de représailles politiques apparentées à « la guillotine »<br />

pour avoir appuyé la tenue d’une enquête publique sur<br />

les malversations liées à l’in<strong>du</strong>strie de la construction.<br />

Elle a aussi demandé la démission de Louis Dionne, lui<br />

reprochant son silence pendant le conflit. Ce dernier s’est<br />

défen<strong>du</strong> de l’accusation, affirmant qu’il ne lui appartenait<br />

pas de décider de l’attribution des deniers publics et qu’il<br />

avait fait valoir ses positions derrière des portes closes.<br />

Le président de l’APPCP, M e Christian Leblanc, avait au<br />

surplus accusé la présidente <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> trésor, Michèle<br />

Courchesne, d’avoir renié sa parole lors des négociations,<br />

en laissant miroiter la possibilité d’un rattrapage salarial<br />

qui s’est révélé illusoire. « Les procureurs de la Couronne,<br />

on a un certain pif pour la bullshit. Et je pense qu’on en<br />

a eu notre lot cette semaine », avait-il alors lâché dans<br />

une déclaration désormais célèbre, bien à l’image <strong>du</strong> ton<br />

acerbe entre les parties.<br />

Bien que le bâtonnier « n’encourage pas » les sorties<br />

publiques dans le cadre de négociations pour rapporter<br />

au grand jour ce qui se dit pendant ces dernières, il juge<br />

« inapproprié » de commenter publiquement les propos<br />

tenus lors des négociations. Il a toutefois souhaité réagir<br />

à un argument ayant été fourni sur la place publique,<br />

alors qu’on a fait la comparaison entre le tarif versé par le<br />

gouvernement aux avocats de la défense représentant des<br />

accusés impliqués dans des mégaprocès et le financement<br />

de la poursuite. « Dans la mesure où ce que l’on souhaitait<br />

faire, en évoquant cela, était de mobiliser la population<br />

contre les avocats de la défense, je ne suis pas d’accord<br />

avec ce genre d’argumentaire. Là où l’argument peut être<br />

valable, c’est lorsqu’on dit que le tarif versé aux avocats de<br />

la défense dans ce contexte constitue la reconnaissance<br />

de ce qui est nécessaire pour avoir un système de justice<br />

qui respecte les principes constitutionnels. Partant de là,<br />

ce même raisonnement permettrait de fixer des conditions<br />

équivalentes à la poursuite. »<br />

Comment réparer les dégâts ?<br />

Mais au-delà des propos, il faut bien constater la difficulté<br />

qui se dessine pour réparer les pots cassés et rebâtir ce lien<br />

de confiance pourtant si nécessaire.<br />

En rappelant qu’on ne puisse pas « de façon absolue,<br />

sans nuances et sans tenir compte <strong>du</strong> contexte » parler<br />

des conséquences déontologiques de ce conflit pour<br />

les avocats impliqués, M e Ouimet considère qu’il faudra<br />

néanmoins trouver des façons de rétablir un climat sain.<br />

« Lorsqu’un avocat constate que le lien de confiance avec<br />

son client est brisé, ce dernier a néanmoins, selon moi,<br />

l’obligation de rétablir le lien de confiance. Et ce n’est que<br />

lorsqu’on arrive à la conclusion que le lien de confiance est<br />

irrémédiablement atteint qu’on doit envisager des mesures<br />

en fonction <strong>du</strong> contexte. » Comment y arriver ? M e Ouimet<br />

prend acte des déclarations <strong>du</strong> gouvernement selon<br />

lesquelles il souhaite toujours négocier malgré l’adoption<br />

de la loi spéciale, affirmant qu’il reste à voir maintenant<br />

quels seront les effets concrets de cette démarche.<br />

Le bâtonnier évoque la lettre <strong>du</strong> président de la Fédération<br />

des médecins spécialistes <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, le D r Gaétan<br />

Barrette, émise au plus fort de la crise le 22 février dernier<br />

pour rappeler qu’en 2006, il y avait eu poursuite des<br />

négociations après l’adoption d’un décret concernant les<br />

médecins spécialistes et que les négociations subséquentes<br />

s’étaient néanmoins avérées concluantes. Y aurait-il là une<br />

lueur d’espoir ?<br />

Dans les années 1970, le budget pour la justice représentait 3 % <strong>du</strong> budget de l’État<br />

québécois. En 2010, nous sommes à moins de 1 %. En plus de 30 ans de divers<br />

gouvernements et de choix publics, on a irrémédiablement diminué l’importance relative<br />

de la justice au <strong>Québec</strong>. Ce n’est pas une question de politique, c’est un enjeu de société.<br />

M e Gilles Ouimet, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Un problème devenu structurel ?<br />

Mais au-delà de la grève et tout le sens qu’on peut en<br />

dégager, le conflit qui a secoué la profession en février<br />

dernier n’est qu’une étape additionnelle dans un long<br />

processus de dévalorisation de la justice qu’on constate<br />

depuis quelque trois décennies, constate M e Ouimet. « Dans<br />

les années 1970, le budget pour la justice représentait<br />

3 % <strong>du</strong> budget de l’État québécois. En 2010, nous sommes<br />

à moins de 1 %. En plus de 30 ans de divers gouvernements<br />

et de choix publics, on a irrémédiablement diminué<br />

l’importance relative de la justice au <strong>Québec</strong>. Ce n’est pas<br />

une question de politique, c’est un enjeu de société. »<br />

Suite page 5


PAGE 4 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Parmi nous<br />

M e Alexander Herman<br />

M e Alice Monet<br />

M e Marie-Ève Lajoie<br />

M e André Beaulieu<br />

M e Suzanne Côté<br />

M e Julien Morier<br />

M e Alexander Herman se joint au<br />

cabinet Langlois Kronström Desjardins<br />

après y avoir complété son stage.<br />

Il œuvrera au bureau de Montréal<br />

principalement au sein <strong>du</strong> secteur litige.<br />

M e Alice Monet (2010) s’est jointe à<br />

l’équipe <strong>du</strong> cabinet Monette Barakett.<br />

M e Marie-Ève Lajoie et M e Stéphanie Rainville ont été<br />

nommées à titre d’associées <strong>du</strong> cabinet Monette Barakett.<br />

Elles exercent respectivement au sein des équipes de droit<br />

civil, de droit corporatif et de la construction, et au sein des<br />

équipes de santé et sécurité <strong>du</strong> travail, de droit <strong>du</strong> travail et de<br />

droit de la santé.<br />

M e Thierry Usclat<br />

M e Paul Legault<br />

M e Esther Godin-Larivière<br />

M e Stéphanie Rainville<br />

M e André Beaulieu a été nommé<br />

premier vice-président, Services<br />

généraux, chez BCE.<br />

M e Thierry Usclat a été nommé viceprésident<br />

de la Commission municipale<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> où il sera affecté à l’éthique et<br />

à la déontologie en matière municipale.<br />

Au moment de sa nomination, M e Thierry<br />

Usclat était bâtonnier de Laval.<br />

M e Suzanne Côté, associée <strong>du</strong> bureau<br />

de Montréal <strong>du</strong> cabinet Osler, a été<br />

nommée BTI Client Service All-Star.<br />

L’équipe BTI Client Service All-Star<br />

de <strong>2011</strong> est formée d’avocats qui<br />

ont impressionné les conseillers<br />

juridiques d’entreprise par leur grande<br />

compréhension des enjeux commerciaux,<br />

leur approche éclairée et leur engagement<br />

entier envers les clients.<br />

M e Paul Legault (1971) s’est joint<br />

au groupe <strong>du</strong> droit corporatif et<br />

commercial <strong>du</strong> cabinet Miller Thomson<br />

Pouliot s.e.n.c.r.l.<br />

M e Julien Morier (<strong>2011</strong>) s’est joint<br />

au groupe litige <strong>du</strong> cabinet Miller<br />

Thomson Pouliot s.e.n.c.r.l.<br />

M e Élaine Giguère<br />

M e Thierry Bériault<br />

M e Sébastien N. Falardeau<br />

M e Catherine Brousseau<br />

M e Josie Morello<br />

M e Patrice M. Brunet<br />

M e Patrice Boudreau<br />

M e Gabrielle Marceau<br />

M e Thierry Bériault (1993) a été<br />

accrédité par l’International Mediation<br />

Institute, à La Haye, Pays-Bas, pour<br />

agir comme médiateur dans le cadre<br />

de litiges internationaux.<br />

M e Sébastien N. Falardeau s’est joint<br />

au cabinet De Chantal D’Amour Fortier<br />

s.e.n.c.r.l. après y avoir complété son<br />

stage. M e Falardeau concentrera sa<br />

pratique en litige commercial et en droit<br />

des affaires.<br />

M e Josie Morello (2008) s’est jointe au<br />

cabinet Brunet Avocats et pratique en<br />

immigration d’affaires sous les régimes<br />

d’immigration canadien et américain<br />

impliquant les permis de travail, la résidence<br />

permanente et la citoyenneté au bénéfice<br />

d’indivi<strong>du</strong>s et d’entités corporatives.<br />

M e Patrice M. Brunet (1992) a<br />

complété avec succès les examens<br />

de The Directors College, affilié à<br />

l’université McMaster. Il a ainsi reçu les<br />

désignations « C. Dir. » et « ASC ».<br />

M e Réal Goulet (1975) se joint comme avocat-conseil à l’étude<br />

de M e Valentin Molpeceres (1983), à compter <strong>du</strong> 1 er avril <strong>2011</strong>.<br />

M e Isabelle Desharnais<br />

M e Nathalie Lavigne<br />

À la suite des départs à la retraite de M e Bernard Bergeron,<br />

M e Serge Fontaine et M e Jacques Dessureault, le Centre<br />

communautaire juridique de la Mauricie – Bois-Francs<br />

a procédé à la nomination de trois nouvelles directrices<br />

pour ses bureaux régionaux : M e Catherine Brousseau<br />

(Drummondville et Victoriaville), M e Nathalie Lavigne<br />

(Trois-Rivières) et M e Marie-Annick Gagnon (Shawinigan,<br />

La Tuque et Louiseville).<br />

M e Patrice Boudreau s’est joint au<br />

cabinet Lambert Therrien s.e.n.c.<br />

à titre d’associé où il poursuivra sa<br />

pratique en droit <strong>du</strong> travail et de<br />

l’emploi au bureau de Trois-Rivières.<br />

M e Christian Faribault<br />

Le cabinet d’avocats Borden Ladner Gervais S.E.N.C.R.L.,<br />

S.R.L. (BLG) vient de promouvoir trois de ses avocats au<br />

titre d’associé. M es Isabelle Desharnais, Christian Faribault<br />

et Emmanuelle Rolland au bureau de BLG à Montréal ont<br />

obtenu cette promotion au 1 er janvier <strong>2011</strong>.<br />

M e Marie-Annick Gagnon<br />

M e Emmanuelle Rolland<br />

M e Gabrielle Marceau (2009) s’est<br />

jointe à l’équipe de litige fiscal <strong>du</strong><br />

cabinet De Grandpré Chait.<br />

M e Marc-André Landry <strong>du</strong> bureau de Montréal <strong>du</strong> cabinet<br />

Blakes a été nommé associé. Il conseille et défend des<br />

sociétés dans le cadre de recours collectifs, de recours<br />

contractuels et de recours en responsabilité civile.<br />

M e Anne-Catherine Brunschwig<br />

M e Gérald Courage<br />

Pour nous joindre<br />

Miller Thomson s.e.n.c.r.l annonce<br />

la réélection par acclamation de<br />

M e Gérald Courage au poste de<br />

président, en lui confiant un deuxième<br />

mandat de trois ans. M e Courage<br />

compte plus de 30 ans d’expérience<br />

en droit fiscal.<br />

M e André K. Baby, avocat à la retraite, amorce une nouvelle<br />

carrière. Il vient de publier chez Marcel Broquet Éditeur son<br />

premier roman genre thriller, La Danse des Évèques.<br />

Le lancement a eu lieu récemment au Salon <strong>du</strong> Livre de Montréal.<br />

Erratum<br />

Nominations à la Cour<br />

Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

M. Richard R. Wagner a été nommé juge à la Cour<br />

d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

M e Anne-Catherine Brunschwig (1990)<br />

est devenue membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Rio<br />

de Janeiro, Brésil, en 2010 et s’est jointe<br />

à l´équipe de droit commercial <strong>du</strong> cabinet<br />

Villemor Amaral Advogados à leurs<br />

bureaux de Rio de Janeiro.<br />

Une erreur s’est glissée dans<br />

le PARMI NOUS de l’édition<br />

<strong>du</strong> mois de mars <strong>du</strong> Journal <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong>. Nous écrivions que<br />

M e Michel C. Simard (1981)<br />

s’était joint au cabinet Fraser<br />

Milner Casgrain alors que<br />

M e Simard a plutôt été nommé récemment directeur<br />

général de l’Institut canadien des actuaires (ICA).<br />

L’ICA est l’organisme national de la profession<br />

actuarielle au Canada. Toutes nos excuses.<br />

Photo : Jean-Marc Carisse<br />

M e Michel C. Simard<br />

M. Louis J. Gouin, M. Mark Schrager et M. Michael<br />

Stober ont été nommés juges à la Cour supérieure <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, district de Montréal.<br />

Tribunal des droits de la personne<br />

M e Jean-François Boulais et M e Mélanie Samson ont été<br />

nommés assesseurs au Tribunal des droits de la personne<br />

pour un mandat de cinq ans.<br />

Un nouvel emploi ou de nouvelles responsabilités…<br />

Faites-nous parvenir un court texte (environ 180 caractères,<br />

espaces compris, en format Word) ainsi qu’une photo,<br />

si désiré, (format JPG et une résolution de 300 dpi)<br />

à journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca. Vous devez inscrire<br />

« PARMI NOUS » dans l’objet <strong>du</strong> courriel. Pour obtenir<br />

davantage d’information : 514 954-3400, poste 3621.<br />

Note : Le Journal se réserve le droit d’adapter les<br />

textes reçus en fonction de ses normes éditoriales<br />

et rédactionnelles.<br />

Faites-nous part de vos commentaires<br />

M es Esther Godin-Larivière et Élaine Giguère se sont jointes<br />

à Joli-Cœur Lacasse Avocats, au bureau de Trois-Rivières.<br />

M e Godin-Larivière conseille les clients en matière de droit de<br />

la famille. Quant à elle, M e Giguère pratique principalement<br />

en litige civil et commercial, ainsi qu’en droit immobilier et<br />

des affaires.<br />

M e Yan Paquette<br />

M e Yan Paquette se joint à Langlois<br />

Kronström Desjardins comme avocat,<br />

une acquisition majeure pour l’équipe<br />

de litige civil et commercial et de<br />

conformité en assurance et distribution<br />

de pro<strong>du</strong>its et services financiers.<br />

Vous avez aimé un article? Une chronique? Un sujet?<br />

Au contraire, vous avez été déçu, ennuyé ou<br />

même choqué? Faites-nous-en part en écrivant à<br />

journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca. Vos commentaires<br />

ne seront pas publiés, mais serviront plutôt à orienter<br />

la rédaction <strong>du</strong> Journal.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 5<br />

Grève des juristes de l’État<br />

Un message clair… mais à quel prix ?<br />

Suite de la page 3<br />

La justice ne doit pas être évaluée d’un simple point de<br />

vue comptable, rappelle M e Ouimet. Elle requiert des<br />

investissements, pour avoir un système de justice digne de<br />

ce nom, qui reflète la société démocratique dans laquelle<br />

on vit et qui reflète nos valeurs fondamentales.<br />

La justice devrait donc logiquement aussi occuper une place<br />

importante dans nos choix de société. D’ailleurs, le bâtonnier<br />

rappelle qu’un rapport <strong>du</strong> comité consultatif sur l’économie<br />

et les finances publiques daté de décembre 2009 avait<br />

NDLR :<br />

Au moment d’aller sous presse, le 22 mars <strong>2011</strong>,<br />

le gouvernement <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a fait l’annonce de son<br />

plan d’action visant l’amélioration des conditions de<br />

travail des procureurs aux poursuites criminelles et<br />

pénales, lequel prévoit des mesures qui répondent<br />

aux particularités <strong>du</strong> travail <strong>du</strong> poursuivant.<br />

comparé les dépenses de programmes québécois à celles de<br />

l’Ontario. Le rapport avait clairement indiqué que le seul<br />

service public d’importance sous-financé au <strong>Québec</strong> par<br />

rapport à l’Ontario était le système de justice et la sécurité<br />

publique. « Quand tous nos services sont financés plus que<br />

notre voisin ontarien sauf la justice et la sécurité publique,<br />

qu’on ne me dise pas qu’on n’a pas les moyens d’avoir un<br />

système de justice de qualité. On a ces moyens pour tous<br />

les services, mais pas la justice. C’est un choix clair. »<br />

Implication <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Voici des gestes qui ont été posés par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> tout au long de la grève des procureurs aux<br />

poursuites criminelles et pénales et des juristes de l’État :<br />

Envoi d’un message d’appui par courriel à tous les<br />

membres et diffusion sur les réseaux sociaux (23 février)<br />

www.facebook.com/barreau<strong>du</strong>quebec.<br />

La grève aura-t-elle enfin lancé à la population le message<br />

que la justice mérite un financement plus adéquat ?<br />

Le temps le dira. Or, l’enjeu est capital. « Et cet enjeu n’est<br />

pas seulement important pour le <strong>Barreau</strong>, rappelle<br />

M e Ouimet, mais pour la population québécoise en entier.<br />

Une société démocratique digne de ce nom doit avoir un<br />

système de justice efficace et fiable dans lequel la règle de<br />

droit triomphe. Pour ça, il faut s’en occuper. Et cela veut<br />

dire qu’il faut lui accorder les ressources suffisantes. »<br />

Émission de trois communiqués de presse (7, 20 et<br />

21 février) www.barreau.qc.ca/actualites-medias/<br />

communiques/<strong>2011</strong>/index.html.<br />

Envoi d’une lettre ouverte aux médias (23 février)<br />

publiée intégralement ou en partie par cinq quotidiens.<br />

Élaboration d’une stratégie de relations médias et<br />

gouvernementale.<br />

Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a accordé 38 entrevues sur le<br />

sujet dans différents médias <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.


PAGE 6 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

M e Gilles Ouimet<br />

Propos <strong>du</strong> bâtonnier<br />

Remettre les pen<strong>du</strong>les à l’heure !<br />

L’image de la profession est souvent malmenée sur la place publique.<br />

Je ne surprendrai personne avec cet énoncé qui décrit une réalité qui n’est<br />

malheureusement pas nouvelle.<br />

Le bâtonnier J. Michel Doyon, dans son<br />

ouvrage, Les avocats et le <strong>Barreau</strong>, une<br />

histoire 1 …, cite des écrits <strong>du</strong> début de la<br />

colonie où l’on dénigre déjà la profession.<br />

On le sait, les mythes ont la vie <strong>du</strong>re et<br />

prennent naissance parfois d’étranges<br />

façons.<br />

Le récent conflit entre le gouvernement et<br />

ses procureurs aux poursuites criminelles<br />

et pénales, et les juristes de l’État a permis<br />

de mettre un peu de baume sur cette plaie<br />

en confirmant le capital de sympathie<br />

dont bénéficient ces avocats auprès de la<br />

population. Malheureusement, il aura aussi<br />

remis à l’avant-plan l’écart perceptuel entre<br />

certains groupes de membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>…<br />

Si le public apprécie clairement le travail de<br />

ses procureurs aux poursuites criminelles<br />

et pénales, il comprend moins bien, par<br />

exemple, celui des avocats de la défense.<br />

Déboulonner les mythes<br />

Nous avons la responsabilité de<br />

déboulonner certains mythes véhiculés<br />

sur la place publique et d’expliquer des<br />

concepts qui, lorsque mis en contexte,<br />

prennent un sens différent. Étant<br />

moi-même criminaliste, j’ai souvent dû<br />

expliquer l’importance de la présomption<br />

d’innocence, <strong>du</strong> droit à l’avocat et de la<br />

défense pleine et entière à des proches.<br />

Des concepts qui ne sont pas si faciles<br />

à faire comprendre et à ramener près<br />

<strong>du</strong> quotidien de tout un chacun. Pourtant,<br />

si l’on prend le temps d’expliquer<br />

avec des exemples simples sur quels<br />

principes s’appuie notre travail et comment<br />

celui-ci préserve les droits fondamentaux<br />

de tous les citoyens, peu de gens<br />

demeurent insensibles.<br />

Les informations véhiculées hors contexte<br />

peuvent aussi nuire grandement à la<br />

perception qu’a le public de notre travail.<br />

Au cours des dernières semaines, j’ai pu<br />

lire ou entendre des commentaires sur la<br />

rémunération des avocats de la défense<br />

par l’État dans le cadre des mégas-procès.<br />

Cette information, mise hors contexte,<br />

offrait une boiteuse comparaison des<br />

conditions de travail de salariés avec des<br />

membres en pratique privée. Qui dans<br />

la population a pu faire le nécessaire<br />

ajustement de ces chiffres en dé<strong>du</strong>isant<br />

le 55 % que paient tous les praticiens<br />

privés ? Quel citoyen avait en main les<br />

informations nécessaires pour apprécier<br />

le fait que l’engagement à temps plein et<br />

sur une longue <strong>du</strong>rée d’un praticien privé<br />

dans ce genre de dossier met souvent en<br />

péril la survie même de sa pratique une fois<br />

le dossier complété ? Une fois remis sous<br />

son éclairage réel, le portrait est souvent<br />

bien différent…<br />

Le moment est venu de sortir de notre<br />

réserve et d’aborder des sujets difficiles,<br />

voire tabous, et ce, avec prudence et<br />

vigilance. Prudence pour ne pas faire<br />

naître d’autres mythes que nous aurions<br />

<strong>du</strong> mal à déboulonner,et vigilance pour<br />

corriger le tir à chaque fois où cela serait<br />

nécessaire. Nous exprimerons ainsi notre<br />

fierté d’être un maillon essentiel <strong>du</strong> système<br />

démocratique et jouerons pleinement notre<br />

rôle de promoteur de la règle de droit.<br />

Pour le <strong>Barreau</strong>, cela fait aussi partie de sa<br />

mission de protection <strong>du</strong> public.<br />

Ce grand défi de revaloriser la justice et de<br />

faire en sorte qu’elle devienne une priorité<br />

gouvernementale passe nécessairement<br />

par la sensibilisation de la population à<br />

l’important rôle que nous jouons tous,<br />

quels que soient notre type de pratique ou<br />

notre champ de compétence. Et ce défi,<br />

le <strong>Barreau</strong> le relèvera avec vous.<br />

Nous avons tous un rôle à jouer pour<br />

remettre les pen<strong>du</strong>les à l’heure !<br />

Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

M e Gilles Ouimet<br />

1 DOYON, J. Michel, Les avocats et le <strong>Barreau</strong> : une<br />

histoire…, 1 ere éd., 2009.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 7<br />

Rapport Payette<br />

Le <strong>Barreau</strong> formulera des recommandations<br />

Marc-André Séguin, avocat<br />

Le débat sur l’avenir de l’information étant bien amorcé chez les journalistes, voilà qu’il trouve désormais<br />

aussi sa place parmi les avocats. Soucieux de participer au débat public sur la qualité de l’information<br />

et la pratique <strong>du</strong> journalisme, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> compte créer un comité pour définir ses positions<br />

et recommandations à la lumière <strong>du</strong> rapport déposé par le groupe de travail de Dominique Payette sur<br />

l’information au <strong>Québec</strong>. Exposé de questionnements à venir.<br />

Remis à la ministre de la Culture, des Communications et<br />

de la Condition féminine Christine St-Pierre en décembre<br />

2010, le rapport Payette fait des vagues dans le milieu<br />

journalistique. Le rapport, qui compte 51 recommandations,<br />

est essentiellement axé sur trois mesures : le renforcement<br />

<strong>du</strong> journalisme professionnel, notamment par la création<br />

d’un titre réservé pour les journalistes professionnels; le<br />

renforcement, par diverses mesures, <strong>du</strong> Conseil de presse<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; ainsi que différentes propositions de soutien<br />

de l’État pour la pro<strong>du</strong>ction d’une information de qualité<br />

par des journalistes professionnels.<br />

Des recommandations dont la mise en œuvre signifierait<br />

une profonde réforme juridique au <strong>Québec</strong>, d’où l’intérêt<br />

pour le <strong>Barreau</strong> de se pencher sur la question attentivement.<br />

« Ce rapport évoque des propositions qui apporteraient<br />

des changements majeurs à notre système juridique,<br />

précise le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Gilles Ouimet. Nous<br />

allons donc essayer de pro<strong>du</strong>ire un rapport sur la question<br />

d’ici trois à six mois. »<br />

Bien que le rapport vise la reconnaissance d’un statut<br />

pour les journalistes professionnels – avec des conditions<br />

dérivées de la Loi sur le statut de l’artiste – et non d’un<br />

statut professionnel pour les journalistes, des privilèges<br />

proposés pour ces derniers seraient entièrement<br />

nouveaux au <strong>Québec</strong>. Une loi sur le statut des journalistes<br />

professionnels, précise-t-on dans le rapport, « ne devrait<br />

interdire à personne l’exercice <strong>du</strong> journalisme, mais<br />

octroyer un certain nombre d’avantages ou de privilèges<br />

aux personnes qui exercent la fonction selon des normes<br />

plus strictes et qui sont, de ce fait, autorisées à porter le<br />

titre de journaliste professionnel. »<br />

Soucieux de son mandat de protection <strong>du</strong> public, le<br />

<strong>Barreau</strong> compte étudier les diverses recommandations <strong>du</strong><br />

rapport Payette, dont certaines auraient des conséquences<br />

manifestes sur la pratique <strong>du</strong> droit. L’une d’entre elles<br />

vise d’ailleurs un acte réservé à la profession d’avocat,<br />

soit la représentation d’une entreprise de presse devant<br />

la Commission d’accès à l’information. Un journaliste<br />

professionnel, en vertu de la loi proposée, pourrait<br />

représenter son employeur devant cette instance.<br />

D’autres propositions se tra<strong>du</strong>iraient aussi par des réformes<br />

en profondeur. Parmi ces dernières,<br />

mentionnons des dispositions sur<br />

le secret des sources; l’inclusion<br />

de clauses de conscience dans les<br />

contrats de travail des<br />

journalistes professionnels;<br />

des conditions de travail<br />

fixées pour les journalistes<br />

pigistes; des privilèges<br />

exclusifs advenant la<br />

création de tribunes<br />

de la presse au<br />

sein d’administrations locales; des pouvoirs éten<strong>du</strong>s pour<br />

le Conseil de presse; des avantages fiscaux aux entreprises<br />

embauchant des journalistes professionnels; et même des<br />

modifications à la Loi sur la presse limitant fortement les<br />

droits aux dommages découlant de la publication d’articles<br />

préjudiciables. Des recommandations proposent aussi<br />

d’offrir un accès prioritaire aux journalistes professionnels<br />

aux informations de l’État.<br />

Soucieux de son mandat de protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong> compte étudier<br />

les diverses recommandations <strong>du</strong> rapport Payette, dont certaines auraient des<br />

conséquences manifestes sur la pratique <strong>du</strong> droit.<br />

« Sans prendre position, ce sont des questions qui nous<br />

interpellent », précise le bâtonnier. Avec ces diverses<br />

perspectives, où se situe l’intérêt <strong>du</strong><br />

public, et quels sont les outils à retenir<br />

pour assurer sa protection ? Le débat<br />

se poursuit.


PAGE 8 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Quelles sont les suites à donner<br />

à la commission Bastarache ?<br />

Lisa Marie Noël<br />

La commission Bastarache a été pour certains une curiosité, pour d’autres, un exercice qui a permis de<br />

réfléchir sur le processus de nomination des juges, un sujet qui a longtemps été tabou. Mais aussitôt le<br />

rapport déposé, peu de personnes se sont prononcées sur les suites à donner.<br />

La discussion a été lancée dans le cadre d’une table ronde<br />

intitulée Les suites à donner à la commission Bastarache :<br />

Regards sur le processus de nomination des juges lors d’un<br />

colloque organisé par la chaire Jean-Louis Baudouin en<br />

droit civil et la chaire de recherche <strong>du</strong> Canda en identités<br />

juridiques et culturelles nord-américaines et comparées<br />

de l’Université de Montréal. Voici ce qu’en pensent les<br />

personnes présentes autour de la table.<br />

Pierre Noreau, politicologue et professeur de droit à<br />

l’Université de Montréal<br />

Selon lui, le rapport Bastarache n’a pas répon<strong>du</strong> aux<br />

questions soulevées. Alors que le public s’attendait à<br />

une commission d’enquête sur l’ingérence politique dans<br />

la nomination des juges, les travaux ont tourné autour<br />

de l’existence ou non d’une réunion qui aurait eu lieu<br />

le 2 septembre 2003.<br />

Le rapport de la commission a suscité très peu de réactions<br />

contrairement à la commission d’enquête elle-même, qui<br />

a fortement intéressé le public. « Après deux jours, on<br />

n’en entendait pratiquement plus parler. Il y a une raison<br />

à ça. Le rapport ne porte pas sur la raison pour laquelle<br />

la commission a été constituée. Il est normal qu’on s’y<br />

intéresse beaucoup moins qu’à l’enquête. »<br />

Selon Pierre Noreau, il n’y a « pratiquement rien dans<br />

le rapport qui indique clairement ce qu’on doit faire à<br />

l’avenir. Redonne-t-on au ministre de la Justice l’intégrité<br />

de la fonction de nommer les juges ou accepte-t-on que<br />

le premier ministre ait une sorte de droit de veto sur la<br />

nomination des juges ? » Il regrette que la commission ne<br />

se soit pas prononcée sur ce problème qui était soulevé.<br />

Malgré tout, il rapporte les bons résultats d’un sondage<br />

mené par l’Observatoire <strong>du</strong> droit à la justice de l’Université<br />

de Montréal l’automne dernier : 62 % des gens maintiennent<br />

leur confiance dans le système judiciaire.<br />

Pierre Michaud, avocat et ancien juge en chef de la Cour<br />

d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Pour Pierre Michaud, le processus de nomination des juges<br />

est un très bon système. « J’ai toujours pensé que le comité<br />

de sélection des candidats tel qu’il existe était efficace et nous<br />

servait bien. C’est également le constat de la commission.<br />

Je trouve d’ailleurs étonnant que celle-ci ait cru nécessaire<br />

de modifier de fond en comble la composition <strong>du</strong> comité. »<br />

Augmenter le nombre de membres au comité de sélection<br />

engendrera un processus beaucoup trop lourd et beaucoup<br />

plus long, croit-il.<br />

« La recommandation la plus importante, la seule qui soit<br />

vraiment nécessaire, est celle de ré<strong>du</strong>ire la liste remise au<br />

ministre de la Justice pour pourvoir un poste. Comme le<br />

suggère la commission, cette liste ne devrait pas excéder<br />

plus de trois noms. Le rapport devrait indiquer les qualités<br />

principales de chacun des candidats et des candidates<br />

retenus. Plus la liste est courte et moins il peut y avoir<br />

l’exercice d’une discrétion politique », croit Pierre Michaud.<br />

Pratiquement rien dans le rapport qui indique clairement ce qu’on doit faire à<br />

l’avenir. Redonne-t-on au ministre de la Justice l’intégrité de la fonction de nommer<br />

les juges ou accepte-t-on que le premier ministre ait une sorte de droit de veto sur la<br />

nomination des juges ?<br />

Pierre Noreau, politicologue et professeur de droit à l’Université de Montréal<br />

« Une fois cette liste remise, il ne devrait pas être possible<br />

pour le ministre d’annuler le concours et de recommencer<br />

le processus seulement parce qu’il n’est pas heureux<br />

<strong>du</strong> choix des comités. Le ministre devrait être tenu de<br />

donner suite au rapport qui lui est remis. Je ne souscris<br />

donc pas à la recommandation 27 telle qu’elle a<br />

été formulée », indique M e Michaud, faisant allusion<br />

à des rumeurs étant parvenues à ses oreilles selon<br />

lesquelles certains ministres auraient demandé<br />

d’annuler des concours, parce que la liste ne contenait pas<br />

les noms espérés.<br />

Yves Boisvert, journaliste à La Presse<br />

Yves Boisvert juge le rapport de la commission Bastarache<br />

utile. Il est heureux de voir que sont tombés les tabous<br />

concernant le processus de nomination des juges.<br />

« On me dit toujours qu’il n’y a pas de problème avec<br />

la nomination des juges, qu’on a des bons juges, qu’on<br />

a le meilleur système au monde et que le Canada est<br />

un exemple ! » Il accorde que le système est bon et<br />

supérieur à ce qu’on retrouve dans d’autres pays.<br />

« On peut faire mieux et on doit faire mieux. Je crois que<br />

ce rapport vient dire que c’est évident qu’il y a des choses<br />

qui ne fonctionnent pas », dit-il.<br />

« On n’a pas prouvé qu’il y avait des influences colossales.<br />

On a prouvé qu’il y avait toutes sortes d’interférences<br />

dans le système qui n’était pas étanche. Pour moi, c’est ça<br />

l’essentiel », ajoute-t-il.<br />

Yves Boisvert prône l’augmentation <strong>du</strong> nombre de membres<br />

au comité de sélection afin de diversifier la sélection<br />

comme c’est déjà la façon de faire en Ontario. Il croit<br />

également que le comité ne devrait recommander qu’une<br />

ou deux personnes.<br />

Il espère que la commission permettra l’amélioration<br />

de l’institution judiciaire. Pourquoi ne pas faire preuve<br />

d’audace et essayer d’être les meilleurs ? « On a été parmi<br />

les premiers à avoir un système sérieux de sélection et de<br />

nomination des juges, mais on a pris <strong>du</strong> retard. Le débat<br />

est fini depuis longtemps en Ontario. »<br />

Louis Bernard, président Louis Bernard Consultant inc.<br />

L’ancien fonctionnaire qu’est Louis Bernard est peu optimiste<br />

face à la commission et au rapport. « Malheureusement, la<br />

commission a lamentablement failli à la tâche. Le moins<br />

qu’on puisse dire, c’est que les citoyens ont été loin d’être<br />

rassurés », déclare-t-il.<br />

Il déplore que l’allégeance politique se soit immiscée<br />

dans la nomination des juges et que le rapport ait passé<br />

sous silence « ce qui avait pourtant été clairement prouvé<br />

<strong>du</strong>rant son enquête, c’est-à-dire la politisation avouée<br />

<strong>du</strong> processus par le bureau <strong>du</strong> premier ministre », accuse<br />

Pierre Bernard qui a été chef de cabinet de René Lévesque<br />

en 1976, avant d’être secrétaire général <strong>du</strong> Conseil<br />

exécutif en 1978. Le premier ministre n’a pas à enquêter<br />

sur les allégeances politiques des candidats ou à en<br />

connaître la liste à l’avance.<br />

Dans un processus de sélection et de nomination de<br />

juges, la confidentialité <strong>du</strong> système est primordiale selon<br />

M e Bernard. Des avocats qui posent leur candidature ne<br />

voudront pas que leurs associés, clients et collègues soient<br />

mis au courant qu’ils comptent abandonner la pratique.<br />

« C’est ce qui explique que le comité de sélection ne<br />

compte que trois personnes et que la liste est transmise<br />

au ministre à qui il revient de faire le choix final. Ce choix<br />

étant soumis directement aux membres <strong>du</strong> conseil des<br />

ministres sans que personne d’autre ne soit mis au courant<br />

à l’avance. » C’est la meilleure façon de faire, croit-il.<br />

Les recommandations <strong>du</strong> rapport proposent un processus<br />

« bien lourd » et « inutilement compliqué » qui mettra en<br />

danger la confidentialité des candidatures.<br />

Suite page 9


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 9<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Louis Bernard, Pierre Noreau, Yves Boisvert, M e Pierre Michaud, M e Sylvie Champagne, M e Philippe Marcoux et le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Gilles Ouimet, ont participé à cette table ronde.<br />

Le bâtonnier Gilles Ouimet et M e Sylvie Champagne <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

« Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a choisi de profiter de cette<br />

commission d’enquête pour parler d’un sujet qui était<br />

presque tabou dans notre communauté juridique.<br />

Le processus de nomination des juges peut être amélioré<br />

et doit être amélioré », déclare le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Gilles Ouimet.<br />

Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a participé à la commission d’enquête<br />

en présentant un mémoire intitulé Préserver la confiance.<br />

« On sait qu’on a un bon système de nomination des<br />

juges et qu’on a une magistrature de grande qualité.<br />

Mais à cause des événements, il y a des personnes qui se<br />

posaient, et à bon droit je pense, des questions. On voulait<br />

proposer des améliorations et on est venu à la conclusion<br />

que notre système pouvait être amélioré », a renchéri<br />

M e Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre.<br />

Dans son mémoire, le <strong>Barreau</strong> suggère que les candidats<br />

utilisent un formulaire standardisé pour participer aux<br />

concours. Cette recommandation a été reprise dans<br />

le rapport Bastarache. Le <strong>Barreau</strong> prône également la<br />

création d’un organisme indépendant qui sera responsable<br />

<strong>du</strong> processus de sélection des juges en plus de diffuser<br />

de l’information pour le grand public, comme c’est le cas<br />

en Ontario.<br />

Le <strong>Barreau</strong> croit qu’il est essentiel d’augmenter le<br />

nombre de membres <strong>du</strong> comité de sélection à 5 ou<br />

7 membres. Le comité devrait transmettre son rapport,<br />

une recommandation d’un seul nom, sous scellé, au<br />

ministre de la Justice. « Évidemment pour le <strong>Barreau</strong>,<br />

il était important qu’il y ait l’abolition de la liste de<br />

candidats », indique M e Champagne.<br />

Il faut aussi imposer des délais stricts, ajoute Gilles Ouimet,<br />

afin de pourvoir rapidement les postes laissés vacants et de<br />

limiter les délais que subissent les justiciables.<br />

« Il faut oser mettre de l’avant des changements et<br />

surmonter la crainte que des gens reçoivent ça comme une<br />

critique ou une dénonciation <strong>du</strong> système déjà en place,<br />

Dans son mémoire, le <strong>Barreau</strong> suggère que les candidats utilisent un formulaire<br />

standardisé pour participer aux concours. Cette recommandation a été reprise dans le<br />

rapport Bastarache. Le <strong>Barreau</strong> prône également la création d’un organisme indépendant<br />

qui sera responsable <strong>du</strong> processus de sélection des juges en plus de diffuser de<br />

l’information pour le grand public, comme c’est le cas en Ontario.<br />

souhaite M e Ouimet. D’ici la fin de mon mandat, je vais<br />

talonner le gouvernement pour que ce dossier ne soit pas<br />

mis sur une tablette pour accumuler la poussière ». Il est<br />

confiant que son successeur poursuivra le même travail.<br />

Le mémoire Préserver la confiance est publié sur le site Web<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> : www.barreau.qc.ca/pdf/medias/<br />

positions/2010/20101001-preserver-la-confiance.pdf<br />

Avis aux membres<br />

Nouvelle adresse<br />

Service des pensions alimentaires<br />

Depuis le 21 janvier <strong>2011</strong>, les bureaux <strong>du</strong> Service des pensions alimentaires <strong>du</strong><br />

ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale sont situés à l’adresse suivante :<br />

8000, boulevard Henri-Bourassa, 2 e étage, <strong>Québec</strong> (<strong>Québec</strong>) G1G 4C7<br />

Téléphone : 418 644-1345 Télécopieur : 418 643-4490<br />

Sans frais : 1 855 644-1345<br />

Toute entente ou procé<strong>du</strong>re judiciaire relative à une obligation alimentaire doit être<br />

transmise à cette adresse.


PAGE 10 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Droit de regard<br />

Jean-C. Hébert, avocat<br />

Justice punitive<br />

Peines minimales : leurre maximal<br />

Professeur associé<br />

au Département des<br />

sciences juridiques<br />

de l’UQAM<br />

jch@videotron.ca<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Face à l’imminence d’une élection fédérale, les partis politiques fourbissent leurs armes et<br />

affinent leur propagande. Outre la ré<strong>du</strong>ction de l’impôt aux entreprises, à coup sûr, le parti<br />

conservateur misera sur son fonds de commerce : la justice punitive. Depuis cinq ans déjà, les<br />

angles d’attaque sont légion. Une constante : la solution racoleuse et trompeuse des peines<br />

minimales revient en boucle. Il vaut la peine qu’on s’y arrête… le temps d’une chronique.<br />

Impasse carcérale<br />

En période de déficit budgétaire, le ministre canadien<br />

de la Sécurité publique Vic Toews se défend bien de vouloir<br />

investir des fonds publics dans la construction de nouvelles<br />

prisons. À terme, toutefois, les nouvelles lois répressives<br />

de son gouvernement rendent impératifs des travaux<br />

d’agrandissement de certains pénitenciers et le remplacement<br />

des établissements vieillots 1 . Bref, le ministre va déconstruire<br />

pour mieux reconstruire. Est-ce vraiment moins cher ?<br />

Surtout, est-ce une bonne politique ?<br />

Construire des prisons ne répond, ni à la question de la<br />

surpopulation, ni à celle de la sécurité. Chaque brique<br />

ajoutée à l’édifice répressif confirme l’aveu d’un échec<br />

patent. C’est singulièrement révélateur <strong>du</strong> déficit de<br />

la politique pénale de l’actuel gouvernement fédéral.<br />

Comment sortir de l’impasse carcérale ?<br />

Récemment, le Conseil des Églises pour la justice et la<br />

criminologie (regroupant onze églises canadiennes) a fait<br />

savoir au premier ministre Harper que l’incarcération des<br />

criminels pour de longues <strong>du</strong>rées « est une stratégie qui a<br />

constamment démontré qu’elle ne dissuadait pas le crime<br />

et n’aidait pas non plus les victimes 2 ».<br />

Réfractaire à l’exclusion des contrevenants, le CEJC prône<br />

une communauté d’alliances et favorise la justice réparatrice.<br />

Cette intervention publique tamponne la vision manichéenne<br />

et ré<strong>du</strong>ctrice <strong>du</strong> sénateur Boisvenu, laquelle oppose les<br />

droits des victimes à ceux des criminels.<br />

Le surpeuplement des prisons est lié au taux élevé<br />

d’incarcération <strong>du</strong> pays. Selon l’Association canadienne<br />

de justice pénale, le recours aux peines minimales ne fera<br />

qu’aggraver le problème. Des conséquences négatives sont<br />

incontournables : double occupation cellulaire, accroissement<br />

des risques pour les détenus et les surveillants et ré<strong>du</strong>ction<br />

de l’efficacité des programmes de réhabilitation 3 .<br />

Le rapport annuel de l’ombudsman des détenus, Howard<br />

Sapers 4 , dresse un sombre bilan : surpopulation, infrastructures<br />

désuètes, problèmes accrus de santé mentale, de toxicomanie,<br />

de violence et présence accrue d’organisations criminelles.<br />

À propos de l’impact <strong>du</strong> nombre croissant de peines<br />

minimales, l’ombudsman constate que, depuis cinq ans,<br />

l’occupation double des cellules s’est accrue de 50 %.<br />

Il observe que les conditions actuelles de détention favorisent<br />

une approche davantage punitive.<br />

Il en coûte annuellement 180 000 $ au Service correctionnel<br />

pour héberger un détenu. En revanche, pour un huitième<br />

de cette somme, on peut superviser un délinquant dans la<br />

communauté. L’ombudsman appelle à la réflexion quant au<br />

choix de la meilleure approche pour protéger la collectivité<br />

et maximiser l’investissement public.<br />

Justice à l’aveugle<br />

Instaurer des peines minimales oblige les juges à rendre<br />

une justice à l’aveugle. Cette stupéfiante idéologie de<br />

l’enfermement transforme les tribunaux en distributeurs<br />

automatiques de peines d’incarcération.<br />

L’automatisme des peines tient compte, non pas de la<br />

faute commise, mais <strong>du</strong> risque d’en commettre une. Dans<br />

une société démocratique, la fonction de juger exige que<br />

tout citoyen soit traité comme une personne (sujet de droit)<br />

et non pas comme une simple abstraction. Si le juge agit<br />

en tampon encreur de l’État, la séparation des pouvoirs<br />

devient une chimère.<br />

La justice ne peut se rendre en état d’apesanteur : elle a besoin<br />

de s’enraciner socialement. Voilà pourquoi le législateur<br />

a mis en exergue un principe de justice fondamentale : la<br />

peine doit être proportionnelle à la gravité de l’infraction<br />

et au degré de responsabilité <strong>du</strong> délinquant 5 . À propos<br />

des principes pertinents, il a indiqué aux juges que la<br />

peine doit être adaptée aux circonstances (aggravantes<br />

ou atténuantes) liées à la perpétration de l’infraction ou à<br />

la situation <strong>du</strong> délinquant 6 . Dans ce registre, la culpabilité<br />

morale <strong>du</strong> contrevenant reste déterminante. L’équité et la<br />

rationalité <strong>du</strong> système de justice pénale mettent en cause<br />

la confiance <strong>du</strong> public 7 .<br />

L’apaisement recherché dans la vengeance est une illusion.<br />

Quelle que soit l’horreur <strong>du</strong> crime, le droit pénal n’a pas<br />

vocation d’être revanchard 8 . À propos de cas indivi<strong>du</strong>els<br />

posant problème, selon l’énoncé de la loi, le juge attribue<br />

son dû à chacun. De cette façon, il sanctionne le tort et<br />

rend justice. Dans un système rationnel de détermination<br />

des peines, l’importance respective de la prévention, de la<br />

dissuasion, <strong>du</strong> châtiment et de la réinsertion sociale variera<br />

selon la nature <strong>du</strong> crime et la situation <strong>du</strong> délinquant 9 .<br />

Leurre maximal<br />

Plus affirmée que démontrée, la rhétorique conservatrice<br />

brandit l’effet dissuasif des peines minimales de prison<br />

pour en justifier l’existence. Nichée au ras des pâquerettes,<br />

cette proposition teigneuse est un leurre maximal.<br />

De façon générale, il est acquis que l’effet dissuasif de<br />

l’incarcération est incertain 10 . La thèse gouvernementale<br />

repose sur deux prémisses erronées. L’une suppose que les<br />

contrevenants connaissent l’existence de peines minimales,<br />

ce que démentent les sondages d’opinion. L’autre suppose<br />

que ces délinquants redoutent leur arrestation, une pure<br />

contrevérité 11 .<br />

L’injustice colore la peine minimale. Ce mode de châtiment<br />

écarte l’analyse des circonstances entourant la perpétration<br />

d’une infraction. Certes, le crime commis reste l’élément<br />

clé de la détermination d’une juste peine. Cependant, les<br />

caractéristiques propres au contrevenant doivent aussi faire<br />

partie de l’équation 12 . Sinon, le juge sanctionne objectivement<br />

un crime, plutôt que d’imposer une peine proportionnelle<br />

à la responsabilité <strong>du</strong> contrevenant.<br />

La Cour suprême enseigne que « la détermination de<br />

la peine est un processus profondément subjectif 13 ».<br />

Le juge doit pondérer plusieurs objectifs sociétaux<br />

« eu égard à la culpabilité morale <strong>du</strong> délinquant et aux<br />

circonstances de l’infraction en tenant compte des besoins<br />

de la communauté 14 ».<br />

Frénésie politique<br />

Le phénomène <strong>du</strong> populisme pénal se réalise à partir<br />

de l’irruption d’une idéologie d’insécurité qui sature le<br />

discours. Dans une conjoncture d’émotions, plutôt que de<br />

juger une personne, on instrumentalise la peur.<br />

Au Canada − gouvernement minoritaire oblige ! − les<br />

politiciens sont toujours en veille électorale. La frénésie<br />

répressive <strong>du</strong> gouvernement Harper le rend aveugle <strong>du</strong><br />

futur. Depuis cinq ans déjà, on propose des fragments de<br />

loi. Cet empressement à trop légiférer (trop vite et trop<br />

mal) fait l’impasse sur la nécessaire fermentation qui devrait<br />

précéder une authentique réforme de la justice pénale.<br />

Récemment, le gouvernement de coalition <strong>du</strong> Royaume-Uni<br />

a déposé un livre vert proposant une mise à plat de la<br />

pénologie 15 . Le secrétaire d’État à la justice, Kenneth<br />

Clarke, reconnaît l’échec de la politique d’enfermement;<br />

la surpopulation carcérale en est l’indice le plus patent.<br />

À son avis, l’absence de volonté politique d’entamer une<br />

véritable réforme axée sur la réhabilitation contribue à<br />

l’actuelle spirale de la criminalité.<br />

Sous réserve que la protection <strong>du</strong> public soit sauvegardée, le<br />

gouvernement britannique propose de mettre à contribution<br />

le ministère de la Santé afin que les contrevenants atteints<br />

de déficience mentale ou affligés de toxicomanie soient<br />

traités hors prisons. Pour les autres délinquants, Kenneth<br />

Clarke favorise les courtes peines. Les ministres canadiens<br />

Toews et Nicholson, ainsi que le sénateur Boisvenu,<br />

seraient bien avisés de feuilleter le livre vert britannique.<br />

On y propose une brisure avec la coûteuse politique de<br />

l’enfermement à tout vent.<br />

Cet article n’engage que la responsabilité de son auteur.<br />

1 « Ottawa pourrait construire des prisons », La Presse (26-10-10), Hugo<br />

de Grandpré<br />

2 « Onze Églises chrétiennes semoncent Harper », Le Devoir, 28-01-11,<br />

Hélène Buzzetti<br />

3 Mémoire présenté au Comité permanent de la Justice, Chambre<br />

des communes (31-10-06) concernant le projet de loi C-10, p.6<br />

4 Rapport annuel 2009-2010 <strong>du</strong> Bureau de l’enquêteur correctionnel<br />

(5-11-10)<br />

5 Article 718.1 C.cr.<br />

6 Alinéa 718.2 a) C.cr.<br />

7 R. c. M. (C.A.), [1996] 1 R.C.S. 500, par.40<br />

8 R. c. Poissant, 2007 QCCA 205<br />

9 Lyons c. La Reine, [1987] 2 R.C.S. 309, p.329<br />

10 R. c. Proulx, [2000] 1 R.C.S. 61, par. 107<br />

11 Rapport de la Commission canadienne sur la détermination de la peine,<br />

1987, p.71<br />

12 Ibidem, p.203; voir également R. c. Bernier, <strong>2011</strong> QCCA 228, par.66<br />

13 R. c. Shropshire, [1995] 4 R.C.S. 227, par.46<br />

14 R. c. M. (C.A.), précité note 6, par.91<br />

15 « Breaking the Cycle : Effective Punishment, Rehabilitation<br />

and Sentencing of Offenders »


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 11<br />

Formation en ligne<br />

Lancement de Web-pro<br />

Marc-André Séguin, avocat<br />

Au bureau, à la maison ou même en déplacement, les avocats peuvent désormais profiter de périodes libres<br />

entre deux obligations pour accéder à des activités de formation en ligne. Facile, économique, ludique<br />

et intéressant.<br />

Le Service de la formation continue vient de mettre en marché<br />

une série de nouvelles formations en ligne, interactives et de<br />

qualité. Six ateliers vidéo forment la première mouture qui<br />

devrait s’enrichir avec le temps.<br />

« Nous voulions varier davantage notre offre, souligne<br />

M e Lise Tremblay, directrice de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de la<br />

Formation continue. Et nous voulions aussi nous démarquer<br />

des pro<strong>du</strong>its en ligne que l’on trouve actuellement. »<br />

Web-pro se base donc sur l’interactivité, avec des saynètes<br />

jouées par des comédiens; des questionnaires et des<br />

exercices à faire, une formule qui suscite une participation<br />

constante. Pour poursuivre la vidéo formation d’une<br />

étape à l’autre, le participant doit répondre à une série de<br />

questions, ce qui lui permet d’évaluer sa progression au fur<br />

et à mesure. « Les vidéos comprennent également les<br />

commentaires et conseils d’experts, avocats ou spécialistes<br />

d’un domaine donné. Web-pro est une offre de formation<br />

en ligne entièrement renouvelée qui n’a plus rien en commun<br />

avec les expériences tentées dans le passé », souligne France<br />

Bonneau, directrice <strong>du</strong> Service des communications <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

La formation en ligne présente plusieurs avantages.<br />

Elle constitue une solution pratique pour compléter l’obligation<br />

de formation continue; elle est accessible n’importe où et en<br />

tout temps; elle peut se faire d’un trait ou se découper en<br />

M e Lise Tremblay<br />

plusieurs séances; son coût est relativement bas, ceci sans<br />

ajouter de frais et de temps de déplacement. La formation en<br />

ligne a aussi un aspect ludique dans sa forme, sans rien perdre<br />

de son sérieux quant au contenu.<br />

Des sujets universels<br />

Les sujets des ateliers Web-pro sont universels, c’est-à-dire<br />

qu’ils s’adressent à tous les avocats, peu importe leur champ<br />

de pratique.<br />

Le premier atelier lancé a été celui sur le langage clair. « J’en suis<br />

contente, commente France Bonneau, car le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

considère important de promouvoir l’emploi d’une langue plus<br />

simple dans tous les domaines <strong>du</strong> droit. Bien sûr, les guides et<br />

autres outils le font très bien, mais la formation en ligne sur cette<br />

question vient ajouter une option supplémentaire. »<br />

Le langage clair, un outil indispensable à l’avocat a été élaboré<br />

avec la contribution <strong>du</strong> Comité sur le langage clair et l’apport<br />

de M e Miville Tremblay et de Rose-Marie Charest, présidente<br />

de l’Ordre des psychologues <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Le thème : savoir<br />

communiquer avec son client afin qu’il comprenne ce qu’on<br />

lui dit.<br />

Suite page 13


PAGE 12 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Mode de scrutin pour l’élection<br />

à la vice-présidence et au bâtonnat<br />

En date <strong>du</strong> vendredi 18 février <strong>2011</strong>, une seule mise en candidature avait été reçue<br />

relativement au poste de vice-président, soit celle de M e Nicolas Plourde.<br />

De plus, une seule mise en candidature avait été reçue relativement au poste de bâtonnier,<br />

soit celle de M e Louis Masson.<br />

Nous vous rappelons toutefois que les mises en candidature peuvent être reçues jusqu’au<br />

jeudi 31 mars <strong>2011</strong>, 16 h. Les élections seront tenues selon les modalités suivantes :<br />

Si un poste est contesté pour l’exercice <strong>2011</strong>-2012, les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ayant droit de<br />

vote (c’est-à-dire tous les membres à l’exception des avocats à la retraite et des conseillers<br />

en loi) élisent au suffrage universel le vice-président et le bâtonnier comme suit :<br />

1) Entre le 7 et le 15 avril <strong>2011</strong>, chaque membre reçoit par courrier un bulletin de vote<br />

indiquant les noms des candidats à la vice-présidence et au bâtonnat, ainsi qu’une<br />

enveloppe-retour adressée et affranchie.<br />

2) Le bulletin de vote dûment rempli doit être reçu à la Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> à Montréal<br />

avant la clôture <strong>du</strong> scrutin, fixée au samedi 30 avril <strong>2011</strong> à 16 h.<br />

3) Les personnes élues (par ce scrutin ou par acclamation) entreront en fonction à<br />

l’Assemblée générale annuelle des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> qui aura lieu le<br />

samedi 4 juin <strong>2011</strong> au Hilton Lac-Leamy, à Gatineau.<br />

M e Louis Masson<br />

Candidat au bâtonnat <strong>2011</strong>-2012<br />

Après une année à titre de vice-président <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, je soumets ma candidature au poste de bâtonnier<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour l’année <strong>2011</strong>-2012. Cette décision<br />

s’inscrit dans le déroulement d’une carrière consacrée<br />

à la représentation devant toutes les instances, tant<br />

judiciaires que quasi judiciaires, ainsi qu’à un engagement<br />

constant et sincère au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, que j’ai représenté<br />

devant des commissions parlementaires sur des sujets<br />

souvent socialement et politiquement sensibles reliés au<br />

droit administratif. J’ai également agi au chapitre de la formation continue et comme<br />

représentant <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> dans des affaires judiciaires et quasi judiciaires qui<br />

ont marqué notre profession. À titre de vice-président, j’ai assumé les responsabilités<br />

reliées à la fonction ainsi que les mandats spécifiques que m’a confiés le bâtonnier <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, et ce, dans un esprit de collaboration et d’efficacité et dans le respect des<br />

orientations adoptées par le conseil général de l’Ordre.<br />

Curriculum vitæ<br />

Voici un résumé de mon profil professionnel. J’ai développé une vision complète de<br />

l’environnement juridique grâce à une solide expérience dans la prévention (conseil,<br />

rédaction contractuelle, représentations gouvernementales), la mise en œuvre de<br />

solutions, la direction d’une équipe de professionnels et, le cas échéant, la plaidoirie.<br />

J’ai agi comme plaideur devant les tribunaux québécois et canadiens, dont la Cour<br />

suprême <strong>du</strong> Canada, la Cour d’appel et les cours fédérales ainsi que devant plusieurs<br />

tribunaux, régies, commissions et organismes en matière notamment de droit<br />

administratif, défini comme les règles qui régissent les relations entre le citoyen et l’État.<br />

J’ai conseillé des dirigeants d’entreprises privée, publique et parapublique, j’ai été<br />

conférencier auprès de membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de juges administratifs, et, depuis 10 ans,<br />

je suis directeur de l’équipe de droit administratif <strong>du</strong> cabinet dont je suis l’un des<br />

fondateurs, lequel regroupe plus de cent avocats et avocates.<br />

Objectifs<br />

Le changement de décennie s’effectue dans un contexte de turbulences économiques<br />

qui bouleversent notre environnement politique et social. Les avocats n’y échappent<br />

pas. Dans ce contexte, les nouveaux défis imposent de nouvelles solutions. Elles sont<br />

à notre portée, car le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> possède d’immenses ressources : le talent,<br />

la compétence et le dynamisme de ses membres sont indéniables. Ses cadres supérieurs et<br />

ses employés possèdent une profonde expertise à laquelle le bâtonnier doit avoir recours<br />

afin de développer les meilleures attitudes pour faire face aux changements qui s’annoncent.<br />

Leur connaissance des grands dossiers <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et leur engagement constituent un<br />

atout précieux.<br />

Le dynamisme con<strong>du</strong>it à l’amélioration de la gouvernance de notre Ordre professionnel.<br />

Il doit être à l’enseigne de la créativité, de la diversité, de la tolérance et de l’ouverture.<br />

Il sera le gage de notre succès.<br />

C’est dans un esprit de collaboration et de recherche de consensus que j’aborde cette<br />

nouvelle étape dans l’exercice de ma profession. Les mois qui viennent annoncent des<br />

turbulences économiques auxquelles nous n’échapperons pas : elles se répercuteront<br />

dans nos décisions professionnelles, tant sociales que politiques. Le <strong>Barreau</strong> devra<br />

adopter des positions cruciales pour l’avenir de ses membres et contribuer aux choix les<br />

plus judicieux pour la protection <strong>du</strong> public qui constitue notre première responsabilité.<br />

Ces orientations seront prises en concertation et en consultation. Je me ferai l’un des<br />

principaux ambassadeurs de notre plan stratégique 2010-2014. Je m’y engage.<br />

Que nous réserve l’avenir ? Quels sont les grands axes de développement <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> ? Quelles sont les attentes <strong>du</strong> public à notre égard ? La réponse à ces questions<br />

passe par la créativité, la diversité, la tolérance, l’ouverture et surtout l’imagination.<br />

Je remercie ceux et celles qui me feront part de leurs projets, de leurs observations, de leurs<br />

préoccupations. Ensemble, nous construirons un <strong>Barreau</strong> meilleur.<br />

M e Nicolas Plourde<br />

Candidat à la vice-présidence <strong>2011</strong>-2012<br />

J’ai décidé de poser ma candidature à la vice-présidence <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, dont l’élection aura lieu en avril <strong>2011</strong>,<br />

étant convaincu de pouvoir continuer à contribuer à l’essor<br />

de notre profession et de l’Ordre qui en encadre l’exercice.<br />

Je compte une quinzaine d’années d’expérience continue<br />

au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ou d’organismes connexes. À mes yeux,<br />

le <strong>Barreau</strong> se doit d’être à l’écoute de ses membres, dont<br />

les besoins sont variés. Les réalités des avocats travaillant<br />

seuls ou en région sont bien différentes de celles des avocats<br />

pratiquant dans de grands cabinets. Il y a aussi de plus en plus d’avocats pratiquant à<br />

l’étranger, dont le <strong>Barreau</strong> aurait avantage à se rapprocher.<br />

Curriculum vitæ<br />

Admis au <strong>Barreau</strong> en 1993, je suis associé <strong>du</strong> cabinet Heenan Blaikie, où je pratique le litige<br />

commercial. Dès le début de ma carrière, j’ai été activement engagé au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> :<br />

• De 2005 à tout récemment, j’ai été membre <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal, notamment<br />

comme bâtonnier de Montréal en 2009-2010. J’ai ainsi fait partie <strong>du</strong> Comité exécutif et<br />

<strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

• Entre 1997 et 2000, comme président puis président sortant de l’Association <strong>du</strong> Jeune<br />

<strong>Barreau</strong> de Montréal; j’avais également fait partie <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal ainsi<br />

que <strong>du</strong> Comité exécutif et <strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

• J’ai également siégé aux conseils de la Corporation de services et de la Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ainsi qu’à celui de l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> canadien — Division <strong>Québec</strong>.<br />

• Depuis 2010, j’occupe les fonctions de président <strong>du</strong> Comité de la gouvernance et d’éthique<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Objectifs<br />

Fort de mon expérience, je désire accéder au poste de vice-président <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, puis à<br />

celui de bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, afin de poursuivre et de compléter certains projets :<br />

• L’année dernière, le <strong>Barreau</strong> a revu sa gouvernance en décidant d’accorder plus de<br />

pouvoirs au directeur général et d’en faire un porte-parole. Cette décision avait pour<br />

but de pallier un problème de continuité découlant <strong>du</strong> fait que le bâtonnier n’a qu’un<br />

mandat d’un an. Partant, il devenait nécessaire de préciser que la direction interne <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> relève <strong>du</strong> directeur général et d’assurer une meilleure permanence sur le plan de<br />

la représentation de l’Ordre, afin d’en faire véritablement un intervenant incontournable<br />

en matière de justice. J’entends m’assurer que ceci soit pleinement mis en œuvre.<br />

• Ce nouveau modèle implique par ailleurs que le bâtonnier devra donner une nouvelle<br />

dimension à son mandat. À cet égard, je considère que l’un des rôles importants <strong>du</strong><br />

bâtonnier est de présider les Conseils généraux, de manière à en assurer la cohésion,<br />

l’efficacité et le dynamisme. Je me propose donc d’attacher beaucoup d’importance à<br />

cette fonction et de travailler en étroite collaboration avec tous les bâtonniers de section.<br />

• Le bâtonnier se doit également d’être plus présent auprès des chambres de commerce,<br />

des institutions d’enseignement et des autres lieux de discussion afin de remettre la<br />

justice à l’ordre <strong>du</strong> jour.<br />

• Dans cette veine, l’accessibilité à la justice a toujours été une préoccupation pour moi.<br />

En cette période où le gouvernement est porté à abdiquer devant certaines de ses<br />

responsabilités en la matière, nous nous devons de les lui rappeler. Ainsi, les seuils<br />

d’admissibilité à l’aide juridique doivent être haussés immédiatement en fonction <strong>du</strong> salaire<br />

minimum. Dans l’intervalle, les avocats doivent poursuivre leur engagement en vue d’aider<br />

les plus démunis de notre société. J’ai donc l’intention de continuer à appuyer ardemment<br />

des initiatives telles qu’É<strong>du</strong>caloi, Pro Bono <strong>Québec</strong> et les Centres de justice de proximité.<br />

• Il ne faut pas l’oublier, la fonction première <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> est la protection <strong>du</strong> public.<br />

Certains chantiers importants sont déjà amorcés à cet égard : réforme <strong>du</strong> Code de<br />

déontologie, révision <strong>du</strong> règlement sur le fonds d’indemnisation, etc. Je veux m’assurer<br />

que ces dossiers soient menés à terme rapidement.<br />

C’est avec enthousiasme que je prévois relever ces défis et travailler avec notre prochain<br />

bâtonnier. J’espère pouvoir compter sur votre appui.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 13<br />

Formation en ligne<br />

Lancement de Web-pro<br />

Suite de la page 11<br />

Les ateliers de Web-pro se démarquent par leur facture nouvelle. Aucun ne se limite<br />

à l’écoute d’un expert filmé pendant qu’il livre une conférence. Des comédiens entrent<br />

en scène pour démontrer, par l’exagération jusqu’à l’absurde, par exemple, ce qu’il ne<br />

faut pas faire. Dans d’autres cas, des contre-exemples incitent à la réflexion.<br />

M e Lise Tremblay, directrice de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de la Formation continue<br />

Les autres vidéos formations offertes par Web-pro abordent<br />

des sujets tout aussi pertinents. Éthique et courtoisie<br />

professionnelle, des notions indispensables que l’on<br />

s’adresse à des confrères ou à des clients. Utiliser le<br />

langage corporel, c’est-à-dire apprendre à le décoder.<br />

Maître à l’abri, sur des questions de responsabilités<br />

professionnelles, ce à quoi il faut faire attention dans sa<br />

pratique quotidienne. Médias et droit, pour apprendre<br />

comment se comporter avec la presse au cours d’un<br />

procès criminel ou civil médiatisé : astuces et pièges à<br />

éviter; comment s’adresser aux journalistes; ce qu’il faut<br />

dire et comment le dire; les moments où il faut se taire.<br />

« Les conseils viennent d’avocats qui ont énormément<br />

d’expérience auprès des médias ainsi que d’un expert en<br />

communications », ajoute M e Josée Turcotte, directrice<br />

<strong>du</strong> Centre de formation de Montréal qui a collaboré à<br />

l’élaboration des ateliers de Web-pro.<br />

« Les ateliers de Web-pro se démarquent par leur facture<br />

nouvelle, poursuit M e Tremblay. Aucun ne se limite à<br />

l’écoute d’un expert filmé pendant qu’il livre une conférence.<br />

Des comédiens entrent en scène pour démontrer,<br />

par l’exagération jusqu’à l’absurde, par exemple, ce qu’il<br />

ne faut pas faire. Dans d’autres cas, des contre-exemples<br />

incitent à la réflexion. » Tout au long de l’exercice, l’intérêt<br />

<strong>du</strong> participant est activement soutenu, fait valoir M e Josée<br />

Turcotte.<br />

La facture visuelle est également de grande qualité,<br />

l’image est impeccable et le niveau de discours accessible,<br />

dit France Bonneau, le participant a le loisir de revenir en<br />

arrière pour visionner de nouveau certains passages ou<br />

refaire des exercices s’il souhaite approfondir ou mieux<br />

comprendre un aspect.<br />

Tout en ligne<br />

Comment s’inscrire à un atelier de Web-pro ? Sur le site<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, se rendre à l’onglet formation<br />

et consulter le catalogue qui contient une section vidéo<br />

formation en ligne. C’est là qu’on s’inscrit et que l’on paie.<br />

Tout se fait en ligne. « Le membre recevra ensuite par<br />

courriel les informations qui vont lui permettre de se<br />

brancher au site et de visionner les ateliers », précise<br />

M e Turcotte. Une fois toutes les étapes de l’atelier dûment<br />

complétées, le participant recevra son attestation par courriel,<br />

comme quoi il a bien suivi la formation en question.<br />

Comme il s’agit de programmes offerts par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, les heures seront automatiquement consignées<br />

au dossier <strong>du</strong> membre. La <strong>du</strong>rée reconnue des formations<br />

Web-pro varie entre une heure et deux heures et demie, le<br />

membre peut cependant y consacrer tout le temps qu’il<br />

souhaite au cours des six mois qui suivent son inscription.<br />

Le prix des ateliers varie de 79 $ à 99 $.<br />

Les grands rendez-vous de la formation : très appréciés<br />

Les grands rendez-vous de la formation ont eu lieu les 10 et 11 février dernier à Montréal,<br />

et les 17 et 18 mars à <strong>Québec</strong>. L’expérience a donné lieu à des commentaires positifs,<br />

rapporte M e Lise Tremblay, directrice de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de la Formation continue.<br />

Les participants − ils étaient plus de 1 400 à Montréal − ont apprécié la variété des sujets.<br />

« Nous avions regroupé pour ces événements une compilation des activités de formation qui<br />

avaient connu le plus de succès au cours de l’année, ceux dont les salles se sont remplies<br />

rapidement ou ceux qui ont suscité des commentaires de satisfaction, dit M e Tremblay.<br />

Plusieurs avaient un contenu juridique; d’autres touchaient des sujets d’intérêt connexes.<br />

Les ateliers qui traitaient de comportement ou d’intelligence émotionnelle ont beaucoup<br />

attiré et intéressé les membres. »<br />

Parmi les plus grands succès à Montréal : l’atelier sur les médias sociaux donné par<br />

M e Dominique Jaar. Il s’agit, d’après les commentaires enten<strong>du</strong>s, de l’atelier par excellence<br />

à suivre et il semble que le formateur était hors pair, relate M e Tremblay.<br />

Avec les grands rendez-vous de la formation, le Service de la formation continue voulait<br />

permettre aux avocats de suivre 12 heures de formation en deux jours afin de compléter<br />

les 30 heures obligatoires pour la première période de deux ans qui a pris fin le 31 mars.<br />

Tout cela pour une somme variant de 250 $ à 280 $, une aubaine.<br />

Devant l’assistance nombreuse et les commentaires élogieux, M e Tremblay conclut que<br />

l’objectif a été atteint et que la formule a plu aux membres.


PAGE 14 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Modernisation <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

Consultations régionales en avril<br />

Rollande Parent<br />

L’équipe qui planche depuis un an sur une mise à jour majeure <strong>du</strong> Code de déontologie <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>Québec</strong><br />

s’apprête à consulter des avocats à cinq endroits au <strong>Québec</strong>.<br />

En avril, le comité de réforme <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

tiendra des séances d’animation visant à connaître les<br />

attentes des avocats des régions de Rimouski, de <strong>Québec</strong>,<br />

de Gatineau, de Sherbrooke et de Montréal. (Pour plus de<br />

détails, voir encadré).<br />

Un travail colossal a déjà été fait auprès de représentants<br />

de divers secteurs de la profession (Couronne, défense,<br />

entreprises, cabinets et juristes de l’État). Ceux-ci ont fait<br />

part de leurs préoccupations à l’occasion d’une dizaine<br />

de rencontres avec les 18 membres <strong>du</strong> comité. Ce qui a<br />

permis de repérer plusieurs points névralgiques auxquels il<br />

faudra s’attaquer lors de l’exercice d’actualisation <strong>du</strong> Code.<br />

Outre ces échanges, le comité a mené deux sondages. L’un<br />

auprès des juges des tribunaux judiciaires et administratifs<br />

et l’autre, auprès des avocats.<br />

Double sondage<br />

À l’avocat, on demande s’il se réfère parfois au Code de<br />

déontologie et si celui-ci lui est utile pour résoudre les<br />

problèmes auxquels il fait face. Consulte-t-il le syndic<br />

pour y voir plus clair ? Est-il favorable à la création d’un<br />

comité de sages disponible pour une consultation rapide<br />

en matière de déontologie ?<br />

Le bâtonnier Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r., Ad. E.<br />

Auprès <strong>du</strong> juge, on s’enquiert de l’existence de cas<br />

problèmes. Par exemple, dans le cas où un avocat a<br />

demandé à son client de cacher ou de ne pas dévoiler des<br />

preuves ou des informations dont la divulgation est pourtant<br />

prescrite par la loi ?<br />

Comme la déontologie « est la saveur <strong>du</strong> jour », comme le dit<br />

le bâtonnier Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r., Ad. E.,<br />

président <strong>du</strong> comité de réforme <strong>du</strong> Code de déontologie,<br />

ce qui se fait ailleurs au Canada, aux États-Unis, en France<br />

et en Angleterre fait l’objet d’un examen.<br />

Séances d’avril<br />

Lors des séances de travail d’avril, le comité compte lancer<br />

la discussion en soumettant des problèmes d’éthique<br />

aux avocats présents. Les organisateurs s’attendent à des<br />

échanges dynamiques compte tenu des visions différentes<br />

prévisibles sur les façons de régler les situations.<br />

Par la suite, le comité abordera les sujets les plus délicats<br />

mis en lumière au fil des consultations. Ceux pour lesquels<br />

une mise à niveau <strong>du</strong> Code de déontologie s’avère<br />

incontournable.<br />

Suite page 15<br />

Prix Minerve<br />

Le 24 février dernier avait lieu à l’Hôtel Château Laurier<br />

une activité de reconnaissance afin de souligner le travail<br />

des professeurs Frédéric Levesque, Christine Morin<br />

et Mario Naccarato qui ont tous mérité le Prix<br />

Minerve au cours des dernières années pour les<br />

meilleures thèses de doctorat au <strong>Québec</strong>. Ils ont donc<br />

profité de cette occasion pour lancer officiellement leur<br />

publication respective.<br />

Ce prestigieux prix remis à ces professeurs de la Faculté<br />

de droit de l’Université Laval par les Éditions Yvon Blais<br />

vise notamment à récompenser des chercheurs dont les<br />

ouvrages se démarquent par la qualité de la recherche,<br />

la qualité de l’écriture et l’importance de leur contribution<br />

à l’avancement <strong>du</strong> droit.<br />

En 2007, M. Naccarato recevait ce prix pour la thèse<br />

intitulée « De l’incidence normative <strong>du</strong> droit privé au<br />

regard <strong>du</strong> droit criminel économique : perspectives de<br />

droit transsystémique (Canada, Angleterre, Suisse et<br />

France) » réalisée sous la direction de Pierre Rainville<br />

(Université Laval).<br />

M me Morin se méritait ce prix en 2008 pour sa<br />

thèse réalisée à l’Université de Montréal et intitulée<br />

« L’émergence des limites à la liberté de tester en droit<br />

québécois : étude socio-juridique de la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong><br />

droit » sous la direction de MM. Pierre Noreau et Alain<br />

Roy (Université de Montréal).<br />

Quant à M. Levesque, il recevait ce prix en 2009<br />

pour sa thèse « L’obligation in soli<strong>du</strong>m en droit privé<br />

québécois » réalisée en cotutelle (Université Laval et<br />

Université Montpellier 1) sous la direction de MM. Daniel<br />

Gardner (Université Laval) et Rémy Cabrillac (Université<br />

Montpellier 1).


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 15<br />

Il s’agit notamment de la teneur et de la limite <strong>du</strong> secret<br />

professionnel, de l’indépendance de l’avocat au sein d’une<br />

structure hiérarchisée (les juristes de l’État, les avocats<br />

d’entreprise) et de la notion de conflit d’intérêts.<br />

À l’heure actuelle, le Code stipule qu’un avocat peut être<br />

délié de son secret professionnel, sans le consentement de<br />

son client, si ce dernier lui fait des confidences démontrant<br />

qu’il nourrit des plans susceptibles de mettre en danger la<br />

vie ou l’intégrité physique de quelqu’un.<br />

Un souhait<br />

« Le projet est énorme. Le Code tel qu’on le connaît<br />

aujourd’hui existe depuis 1981 et n’a pas été revu depuis<br />

dans son ensemble », signale le bâtonnier Tremblay. Seuls<br />

deux amendements ont eu d’importantes répercussions :<br />

celui relatif à la pratique en multidisciplinarité et celui sur<br />

les conflits d’intérêts.<br />

Lors de son premier discours à titre de bâtonnier <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, M e Gilles Ouimet avait fait valoir que l’évolution<br />

de la société et les changements dans les besoins en<br />

services juridiques de la population militaient en faveur<br />

« d’une profonde réflexion sur notre Code de déontologie<br />

et plus globalement sur les principes éthiques qui doivent<br />

nous guider au 21 e siècle ». Il souhaitait que le Code puisse<br />

servir à la fois « d’outil de formation, de guide et<br />

de modèle pour tous les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ». Les<br />

18 membres <strong>du</strong> comité travaillent en ce sens. Ils comptent<br />

y parvenir d’ici environ 18 mois.<br />

Le bâtonnier Tremblay signale que, dans la foulée de la crise<br />

financière née aux États-Unis, certains barreaux canadiens<br />

et américains croient qu’un avocat peut être délié de son<br />

secret professionnel si les agissements de son client, par<br />

exemple en matière de valeurs mobilières, comportent<br />

un risque de pertes économiques importantes pour des<br />

tiers. « On est en plein dans cette discussion. Beaucoup de<br />

barreaux sont réticents à aller si loin », a-t-il signalé.<br />

Du côté des avocats d’entreprise, il y a un questionnement<br />

sur l’éten<strong>du</strong>e de leur autonomie professionnelle. Peuvent-ils<br />

se mettre à l’abri en invoquant le Code face à un patron,<br />

par exemple, qui ordonne de détruire un document<br />

susceptible de porter ombrage à l’entreprise si son<br />

existence était connue ? « Tout notre Code est fondé sur<br />

l’avocat pris indivi<strong>du</strong>ellement parce qu’il a été rédigé à un<br />

moment où les grands ensembles n’existaient pas », note le<br />

bâtonnier Tremblay.<br />

Pour leur part, les procureurs de la Couronne se demandent<br />

s’il n’est pas contraire au Code de déontologie d’accepter<br />

un mandat quand on se sait dans l’impossibilité de le<br />

remplir en raison de la surcharge de travail.<br />

Quant à la question des conflits d’intérêts, la problématique<br />

prend une couleur particulière en régions éloignées,<br />

là où les avocats sont peu nombreux. « Il faut qu’il y ait<br />

de la souplesse sinon on nie le droit à l’avocat », estime<br />

le bâtonnier.<br />

Séances de concertation <strong>du</strong> Comité<br />

de réforme <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

Rimouski<br />

8 avril<br />

Hôtel Rimouski<br />

13 h à 16 h 45<br />

<strong>Québec</strong><br />

11 avril<br />

Hôtel Loews Le Concorde<br />

De 8 h 30 à 12 h 15<br />

Gatineau<br />

13 avril<br />

Palais des Congrès<br />

8 h 30 à 12 h 15<br />

Montréal<br />

26 avril<br />

Hôtel InterContinental<br />

8 h 30 à 12 h 15<br />

Sherbrooke<br />

12 mai<br />

Lieu à déterminer<br />

13 h<br />

L’activité est gratuite. L’inscription doit se faire au moins 48 heures avant le début de l’activité. Il existe trois façons<br />

de s’inscrire :<br />

1) Par voie électronique :<br />

www.barreau.qc.ca/formation/activite.jsp?noActiv=<br />

1793&namePage=activite.jsp&Langue=fr<br />

Choisir la date et l’endroit dans le menu déroulant.<br />

2) Par télécopieur :<br />

514 954-3481, à l’attention de Nicksara Marre.<br />

3) Par la poste :<br />

Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Service de la formation continue<br />

A/S Madame Nick sara Marre<br />

445, boulevard Saint-Laurent<br />

Montréal (<strong>Québec</strong>) H2Y 3T8<br />

Les participants recevront un crédit de trois heures de<br />

formation continue reconnue.<br />

Trousse<br />

d'information<br />

sur la justice<br />

participative<br />

pour les avocats<br />

Nouveau!<br />

Une trousse d'information sur la justice parti cipative est désormais<br />

disponible. Celle-ci comprend une foule de renseignements et d'outils<br />

pour vous aider à informer vos clients sur les modes appropriés de<br />

résolution des différends et à trouver, avec eux, la meilleure solution<br />

à leur litige.<br />

Pour plus de renseignement, visitez le www.barreau.qc.ca


PAGE 16 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Journée de la femme<br />

Le rôle des avocates dans la profession<br />

Johanne Landry<br />

Pour que l’évolution amorcée se poursuive, il faut que les femmes soient présentes en nombre. Il faut aussi<br />

qu’elles soient en position de pouvoir changer les choses.<br />

Le 8 mars dernier, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> soulignait la<br />

Journée de la femme en organisant un dîner et une table<br />

ronde à l’Hôtel Fairmont Le Reine Élizabeth. Le thème<br />

posait d’abord une prémisse : plus qu’hier, moins que<br />

demain, suivie d’une question : quel est l’impact des<br />

avocates sur la profession et sur le droit ?<br />

C’est la journaliste judiciaire Isabelle Richer qui a animé<br />

le débat. Quatre panélistes ont répon<strong>du</strong> à ses questions :<br />

Huguette St-Louis, ex-juge en chef de la Cour <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, M e Lucie Joncas, M e Joséane Chrétien ainsi que<br />

M e Pierre-A. Michaud, juge à la retraite et aujourd’hui<br />

avocat-conseil. M e Fanie Pelletier, conseillère à l’équité<br />

au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, a prononcé l’allocution d’ouverture<br />

et salué les invités d’honneur : M e Louis Masson et<br />

M e Claude Provencher, respectivement vice-président<br />

et directeur général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, ainsi que M e Elizabeth<br />

Greene, première conseillère au <strong>Barreau</strong> de Montréal.<br />

Si le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> souligne la Journée de la<br />

femme pour la cinquième année, comme l’a mentionné<br />

le directeur général, l’année <strong>2011</strong> est particulièrement<br />

spéciale, car elle marque le 70 e anniversaire de l’admission<br />

des femmes à la profession. M e Provencher a aussi<br />

rappelé que le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a innové en étant<br />

M e Prémont a également résumé les quatre enjeux <strong>du</strong><br />

plan stratégique 2010-2013 <strong>du</strong> Comité des femmes dans<br />

la profession. L’évolution de carrière des avocates vient en<br />

priorité. Les femmes, en effet, arrivent en nombre dans la<br />

profession, mais plusieurs l’abandonnent rapidement. Dans<br />

cet ordre d’idée, le comité travaille actuellement à mettre<br />

sur pied un programme de mentorat pour aider celles qui<br />

font face au phénomène <strong>du</strong> plafond de verre.<br />

Le maintien de données pertinentes afin de mesurer les<br />

progrès accomplis, l’équité salariale et le leadership social<br />

sont les autres enjeux déterminés par le comité.<br />

Plus qu’hier…<br />

C’est au moment <strong>du</strong> dessert qu’Isabelle Richer a invité<br />

les panélistes à exprimer leur vision et à faire part de leur<br />

expérience. M e Pierre-A. Michaud a parlé d’une évolution<br />

spectaculaire au cours des cinquante dernières années,<br />

et Huguette St-Louis, d’une longue marche. « L’année<br />

où j’ai terminé mes études, a dit M e Michaud, il y avait,<br />

dans ma classe à l’Université de Montréal, six femmes<br />

sur 116 finissants et une seule d’entre elles a choisi de<br />

pratiquer la profession. »<br />

Encore des écueils<br />

En tant que présidente de l’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />

de Montréal, M e Joséane Chrétien reçoit des confidences.<br />

Entre autres, celles d’avocates qui, au retour d’un congé<br />

de maternité, réintègrent leur bureau dans un cabinet,<br />

mais un bureau vide, car leurs dossiers et clients ont été<br />

redistribués pendant leur absence. « Il n’y a pas eu de<br />

réflexion sur la façon de redonner <strong>du</strong> travail au retour. »<br />

À cet égard, M e Chrétien a souligné que l’avocate devait<br />

gérer ses comptes, et prendre une entente lors d’un congé<br />

prolongé pour que sa clientèle lui soit restituée à son retour.<br />

« Je me pose la question, a poursuivi la jeune femme,<br />

quant à savoir si l’égalité est réellement une question<br />

de nombre, est-ce que l’on veut vraiment un 50 % ou si<br />

on ne veut pas plutôt un véritable choix de pouvoir mener<br />

notre vie et notre carrière sans barrière. » L’élimination<br />

des barrières artificielles et de l’écart salarial est une belle<br />

forme d’équité, a-t-elle résumé.<br />

Répondant à la question que reste-t-il à faire, Huguette<br />

St-Louis a souligné que « les femmes manquent encore<br />

souvent de confiance. S’il reste <strong>du</strong> chemin à parcourir, nous<br />

avons aussi <strong>du</strong> chemin à faire par rapport à nous-mêmes.<br />

Il faut que l’on se connaisse, que l’on sache ce dont on<br />

est capable. »<br />

Comment envisagez-vous l’avenir ? Cette question,<br />

l’animatrice l’a posée à M e Lucie Joncas. « Les propos tenus<br />

à cette table sont vraiment au centre de la problématique,<br />

a-t-elle répon<strong>du</strong>. Avoir le courage de reconnaître notre<br />

valeur et de la faire valoir aux autres. Demander et<br />

reconnaître nos vrais besoins, constitue, je pense, la clé de<br />

la solution de l’avenir. Avoir la voix et les mots nécessaires<br />

pour faire entendre nos demandes et qu’on puisse arriver à<br />

une solution commune. »<br />

L’animatrice <strong>du</strong> débat, Isabelle Richer, et les quatre panélistes qui ont répon<strong>du</strong> à ses questions : Huguette St-Louis, M e Joséane<br />

Chrétien, M e Lucie Joncas et M e Pierre-A. Michaud.<br />

le premier ordre professionnel à créer un poste de<br />

conseillère à l’équité dédié à la promotion <strong>du</strong> droit à<br />

l’égalité dans les milieux de travail. D’autre part,<br />

le directeur général a annoncé que le <strong>Barreau</strong> lancera<br />

prochainement le projet Justicia, un engagement<br />

en partenariat avec les cabinets d’avocats pour la<br />

promotion de la rétention et de l’avancement des femmes<br />

dans la profession.<br />

M e Claudia Prémont s’est ensuite adressée à l’assistance<br />

à titre de présidente <strong>du</strong> Comité des femmes dans la<br />

profession. En fonction depuis maintenant 20 ans, ce<br />

comité a toujours sa raison d’être, notamment parce que la<br />

présence des avocates ne se répercute pas sur le nombre<br />

d’associés dans les cabinets privés; ni sur le nombre<br />

de femmes nommées à des postes de direction de<br />

contentieux dans les organismes gouvernementaux ou<br />

paragouvernementaux; ni au sein de la magistrature<br />

provinciale et fédérale. De plus, il existe toujours un écart<br />

salarial important entre les avocats et les avocates.<br />

« Je suis arrivée dans la profession en me faisant dire<br />

que tout était beau, que tout était réglé », a exprimé<br />

M e Joséane Chrétien. S’il n’y a plus aucun problème pour<br />

accéder à l’université et au <strong>Barreau</strong>, puis à être embauchée<br />

dans un cabinet, les statistiques démontrent néanmoins un<br />

abandon de la profession marqué chez les femmes après<br />

cinq ans de carrière, a-t-elle souligné.<br />

Invité par Isabelle Richer à donner des exemples de ce<br />

que les femmes ont fait évoluer, M e Michaud a dressé une<br />

liste de neuf situations parmi lesquelles il a mentionné<br />

la décriminalisation de l’avortement; la non-tolérance<br />

<strong>du</strong> harcèlement sexuel au travail; la non-tolérance de la<br />

grossesse comme motif de terminaison d’un emploi; une<br />

pension alimentaire de longue <strong>du</strong>rée pour ré<strong>du</strong>ire les<br />

pertes économiques de conjoint désavantagé après l’échec<br />

<strong>du</strong> mariage; ainsi qu’un allègement des choses pour les<br />

victimes d’agression sexuelle qui n’ont plus à se soumettre<br />

automatiquement à des contre-interrogatoires souvent<br />

humiliants sur leur vie personnelle.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Quatre générations<br />

Isabelle Richer a conclu en remerciant les panelistes qui ont<br />

brossé un portrait de la situation sur quatre générations.<br />

C’est M e Claude Provencher qui a clôturé l’événement, se<br />

réjouissant de la nette progression des femmes dans la<br />

profession en matière de nombre et d’acquis. « Je retiens<br />

que c’est loin d’être terminé, a-t-il ajouté. Que la notion<br />

de pouvoir est importante. Mais j’entends aussi que ça<br />

nécessite des changements sur le plan culturel, sur le<br />

plan des valeurs, et que ça prend beaucoup de créativité.<br />

Il faut réussir à trouver des façons de faire entrer de<br />

nouvelles réalités dans un monde déjà organisé. Il faut des<br />

changements dans les milieux de travail. »<br />

Sur une note un peu plus personnelle, M e Provencher a<br />

ajouté : « Je suis le père d’une jeune femme qui a choisi la<br />

profession juridique. J’ai toujours élevé mes filles en<br />

m’assurant qu’elles ne mettent pas elles-mêmes des freins<br />

à leur carrière. J’ai confiance qu’elles vont réussir à faire<br />

tomber ces barrières, mais je dois avouer que les situations<br />

rapportées aujourd’hui par M e Chrétien me préoccupent.<br />

Je peux vous assurer que comme directeur général <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong>, comme papa, et comme homme, je vais travailler<br />

à l’évolution de cette situation. »


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 17


PAGE 18 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Finances personnelles<br />

Marco Vendramini<br />

Exemption pour résidence principale<br />

Quelle approche privilégier ?<br />

Membre de la Chambre<br />

de sécurité financière<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, de l’Institut<br />

québécois de la<br />

planification financière<br />

et de l’Autorité des<br />

marchés financiers.<br />

marco.vendramini@<br />

groupeinvestors.com<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Nombreux au <strong>Québec</strong> sont les avocats qui possèdent une résidence secondaire.<br />

Les motivations financières sont rarement la raison principale qui motive l’achat d’une<br />

résidence de vacances, mais lorsque le temps de vendre est venu, il est avisé de réfléchir<br />

à l’approche qui s’avérera la plus avantageuse.<br />

L’actuelle exemption qui existe pour résidence principale<br />

permet de mettre à l’abri <strong>du</strong> fisc une partie ou la totalité<br />

<strong>du</strong> gain réalisé lors de la vente d’une maison qui répond<br />

à la définition de « résidence principale ». Une économie<br />

d’impôt qui peut s’avérer substantielle.<br />

Si vous et votre conjoint n’avez jamais été propriétaire de<br />

plus d’une maison à usage personnel à la fois, vous devriez<br />

pouvoir exonérer d’impôt la totalité de vos gains sur la<br />

vente des maisons que vous avez possédées. Cependant,<br />

si vous ou votre conjoint avez déjà été propriétaires<br />

de deux maisons à usage personnel en même temps,<br />

par exemple « une maison à la ville » et « une maison<br />

de campagne », au moins une partie des gains réalisés<br />

lors de la vente de l’une de ces maisons sera assujettie<br />

à l’impôt. Lorsque vous vendez une de ces maisons, vous<br />

devez décider si vous la désignerez comme résidence<br />

principale et mettrez à l’abri <strong>du</strong> fisc le gain qui en<br />

résultera, ou si vous paierez l’impôt sur le gain en capital<br />

réalisé lors de la vente afin de défiscaliser la totalité des<br />

gains réalisés sur l’autre maison lorsque vous la vendrez.<br />

Cette décision financière pourrait avoir un impact<br />

significatif sur vos finances.<br />

Quelques notions de base à retenir<br />

Les lois fiscales définissent « résidence principale » comme<br />

un logement dont le contribuable est propriétaire (seul<br />

ou conjointement) et qui est normalement habité par<br />

lui, son époux ou son conjoint de fait, son ex-époux ou<br />

son ex-conjoint de fait, ou un enfant <strong>du</strong> contribuable.<br />

La question de savoir si le logement était « normalement<br />

habité » au cours d’une année donnée dépend <strong>du</strong> cas par<br />

cas, mais il suffit généralement que le logement ait été<br />

occupé pendant une courte période pour que ce critère<br />

soit respecté. Par exemple, on pourrait considérer que<br />

vous avez habité votre résidence de vacances normalement<br />

même si vous ne l’avez fait que pendant vos vacances<br />

annuelles (à condition qu’elle n’ait pas d’abord généré de<br />

revenus, notamment par une location).<br />

Vous pouvez désigner par année une propriété à titre de<br />

« résidence principale », même si vous possédez plus d’une<br />

propriété. La propriété doit également avoir été désignée<br />

comme résidence principale par votre époux ou votre<br />

conjoint de fait, ainsi que par vos enfants de moins de<br />

18 ans.<br />

Si vous possédez deux maisons admissibles à l’exemption<br />

pour résidence principale, au moins une partie <strong>du</strong> gain sur<br />

la vente de l’une de ces maisons sera assujettie à l’impôt.<br />

Lorsque vous déciderez de vendre la première maison, vous<br />

devez décider si l’exonération pour résidence principale<br />

sera appliquée sur cette maison. Pour prendre cette décision,<br />

vous devez évaluer le nombre d’années au cours<br />

desquelles vous prévoyez demeurer propriétaire de la<br />

deuxième maison et l’habiter ainsi que le gain en capital<br />

futur la deuxième maison.<br />

Un cas concret<br />

Afin d’illustrer le propos, prenons l’exemple fictif de<br />

Anne et Louis qui sont mariés et possèdent deux maisons<br />

– une maison à la ville et une maison de campagne –<br />

qui pourraient toutes deux être considérées comme des<br />

résidences principales. Ils ont acheté leur maison à la ville<br />

il y a dix ans et leur maison de campagne il y a cinq ans.<br />

Leur taux marginal d’imposition actuel et futur est de 40 %.<br />

Ils ont décidé de vendre leur maison de campagne, avec<br />

un gain en capital de 100 000 $. Ils ne la remplaceront<br />

pas et conserveront leur maison à la ville, qu’ils prévoient<br />

habiter pendant encore dix ans. Ils s’attendent à réaliser<br />

un gain en capital de 250 000 $ lorsqu’ils la vendront. Deux<br />

options s’offrent à eux :<br />

Option Un<br />

Ils pourraient désigner leur maison de campagne<br />

résidence principale pour quatre des cinq années<br />

pendant lesquelles ils en ont été propriétaires, de sorte<br />

que, lorsqu’ils vendront leur maison à la ville, ils pourront<br />

la désigner comme résidence principale pour 16 des<br />

20 années au cours desquelles ils en ont été propriétaires.<br />

Sur la vente de la propriété de campagne, la fraction <strong>du</strong><br />

gain en capital exonérée d’impôt sera calculée comme suit :<br />

[100 000 $ X (4 +1)/5] = 100 000 $, ce qui représente une<br />

obligation fiscale de 0 $.<br />

Quant à la maison à la ville qu’ils vendront dans dix ans,<br />

la fraction exonérée <strong>du</strong> gain en capital sera = [250 000 $ X<br />

(16+1)/20] = 212 500 $, ce qui représente une obligation<br />

fiscale de (250 000 $-212 500 $) X 50 % X 40 % = 7 500 $.<br />

Option deux<br />

Ils pourraient éviter de désigner leur propriété de<br />

vacances comme résidence principale, de sorte que,<br />

lorsqu’ils vendront leur maison à la ville, ils pourront la<br />

désigner comme résidence principale pour les 20 années<br />

pendant lesquelles ils en étaient propriétaires.<br />

Sur la vente de la propriété de vacances, leur obligation<br />

fiscale s’établira comme suit : 50 000 $ X 40 % = 20 000 $.<br />

Quant à la maison à la ville qu’ils vendront dans dix ans,<br />

la fraction exonérée <strong>du</strong> gain en capital sera = [250 000 $ X<br />

(19+1)/20] = 250 000 $, ce qui représente une obligation<br />

fiscale de 0 $.<br />

En résumé, ils doivent choisir entre ne pas payer d’impôt<br />

aujourd’hui et payer 7 500 $ dans dix ans ou débourser<br />

20 000 $ d’impôt aujourd’hui et ne rien payer dans dix ans.<br />

Il serait ainsi raisonnable de se prévaloir de l’exemption<br />

pour maison de vacances pour quatre des cinq années au<br />

cours desquelles ils en étaient propriétaires. Par contre, s’ils<br />

avaient pensé qu’ils pourraient vendre leur maison à la ville<br />

plus tôt, ou récolter un gain en capital plus élevé, il aurait<br />

alors été souhaitable de conserver le droit à l’exonération<br />

et de l’appliquer à la vente de leur maison à la ville.<br />

L’exemption pour résidence principale peut se tra<strong>du</strong>ire<br />

par de substantielles économies d’impôt si elle est utilisée<br />

judicieusement. Il importe d’évaluer la meilleure approche<br />

au cas par cas, mais surtout de se poser les bonnes<br />

questions lorsqu’il est temps de décider quelle option doit<br />

être privilégiée.


Vie associative<br />

LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 19<br />

Jeune <strong>Barreau</strong> de Laval<br />

Défi Karting <strong>2011</strong> de l’AJBL :<br />

Un franc succès !<br />

Plus d’une trentaine d’avocats se sont réunis le 17 février<br />

dernier pour participer à l’annuel Défi Karting de<br />

l’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Laval. L’événement a<br />

encore été un succès ! Félicitations aux avocats de Ville de<br />

Laval qui ont remporté le prestigieux trophée « G-P ».<br />

<strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong><br />

Assemblée générale annuelle<br />

L’assemblée générale annuelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> a<br />

été fixée au jeudi 5 mai <strong>2011</strong>, à 17 h, au Musée national<br />

des beaux-arts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Tout membre qui désire<br />

soumettre un sujet à l’assemblée générale annuelle doit<br />

en donner avis écrit au secrétaire au moins dix jours avant<br />

l’assemblée et la majorité des membres doit y consentir<br />

lors de l’assemblée générale. La communication <strong>du</strong><br />

résultat de l’élection, le cas échéant, et la proclamation<br />

des dirigeants et conseillers élus seront effectuées lors<br />

de l’assemblée générale annuelle. Le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong><br />

invite tous ses membres à une réception pour souligner<br />

l’entrée en fonction <strong>du</strong> nouveau Conseil, au Musée<br />

national des beaux-arts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> à 18 h, après la tenue<br />

de l’assemblée générale annuelle.<br />

Date : 5 mai <strong>2011</strong>, 17 h<br />

Lieu : Musée national des beaux-arts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Infos : M e Lisa Bérubé, directrice générale, 418 529-0301,<br />

poste 23.<br />

<strong>Barreau</strong> de Longueuil (suite)<br />

Aucune inscription ou réservation ne sera acceptée par<br />

téléphone, par télécopieur ou par courriel.<br />

Date : 29 avril <strong>2011</strong>, de 8 h à 19 h<br />

Lieu : Hôtel ALT, Quartier DIX30, Brossard<br />

Coût : varie selon l’inscription de chacun<br />

Infos : Nathalie Latendresse, coordonnatrice <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />

Longueuil à barreau.longueuil@bellnet.ca ou visitez<br />

notre site internet au www.barreaudelongueuil.qc.ca<br />

Omnium Justice XXVI<br />

Tournoi de golf annuel <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil.<br />

Date : 9 juin <strong>2011</strong><br />

Lieu : Golf La Prairie, 500, avenue <strong>du</strong> Golf, La Prairie<br />

Coût : À confirmer<br />

Infos : Nathalie Latendresse, coordonnatrice <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />

Longueuil à barreau.longueuil@bellnet.ca ou visitez<br />

notre site internet au www.barreaudelongueuil.qc.ca<br />

<strong>Barreau</strong> de la Mauricie<br />

Une sortie de ski familial réussie<br />

Le <strong>Barreau</strong> de la Mauricie a tenu le 25 février dernier, au<br />

Massif de Petite-Rivière-Saint-François, une journée de ski<br />

familial. Tous se sont bien amusés en dévalant les pentes<br />

au grand plaisir <strong>du</strong> comité organisateur composé <strong>du</strong><br />

bâtonnier, M e Stephan Foisy, de M e Hélène Ferron et de<br />

M e Yves Carbonneau.<br />

<strong>Barreau</strong> de Longueuil<br />

Cabane à sucre<br />

Le <strong>Barreau</strong> de Longueuil a décidé de faire sa part et de<br />

participer à la collecte de fonds de la Société de l’arthrite.<br />

D’autant plus que deux membres de notre section,<br />

M e Catherine Pilon et M e Véronique Turcotte, sont<br />

touchées de près par cette maladie puisque leurs enfants<br />

en sont atteints. Appel à la générosité des membres.<br />

Un lien direct avec la Société de l’arthrite est disponible<br />

sur notre site Web.<br />

Date : 8 avril <strong>2011</strong><br />

Lieu : Érablière Maurice Jeannotte, 200, chemin de la<br />

Savane, Saint-Marc-sur-Richelieu<br />

Coût : 25 $ a<strong>du</strong>ltes, 10 $ pour les enfants de 4 à 12 ans,<br />

et gratuit pour les enfants de 0 à 3 ans<br />

Infos : Nathalie Latendresse, coordonnatrice <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

de Longueuil, à barreau.longueuil@bellnet.ca ou visitez<br />

notre site internet au www.barreaudelongueuil.qc.ca/<br />

actualites/actualite_0006.html<br />

Journée d’étude et assemblée<br />

générale annuelle des membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil<br />

Le <strong>Barreau</strong> de Longueuil vous convie à une 4 e Journée<br />

d’étude suivie de l’assemblée générale annuelle de votre<br />

<strong>Barreau</strong> ! Un programme diversifié vous est proposé :<br />

droit familial, droit des affaires, droit de la jeunesse,<br />

droit administratif, droit criminel, droit <strong>du</strong> travail,<br />

droit professionnel, délinquance, etc. Le programme<br />

détaillé de la journée et le formulaire d’inscription sont<br />

disponibles sur le site Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil dans<br />

la section « Outils pour les avocats ».<br />

Comment faire pour<br />

inscrire vos activités<br />

dans Vie associative ?<br />

La rubrique Vie associative est consacrée<br />

aux activités des barreaux de section, des<br />

associations dont le secrétariat est pris en<br />

charge par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et des<br />

associations de jeunes barreaux.<br />

Pour que vos activités y soient consignées,<br />

vous devez remplir un formulaire que vous<br />

pouvez vous procurer en ligne au www.<br />

barreau.qc.ca/publications/journal/<br />

vie-associative.html<br />

À noter que vous devez<br />

compter environ 30 jours<br />

avant la publication de<br />

vos informations en raison<br />

des délais de pro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>du</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />

et que le Journal est<br />

publié le 1 er de chaque<br />

mois. Soyez donc<br />

vigilants en ce qui<br />

concerne les dates<br />

de vos activités !


PAGE 20 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Cause phare<br />

Louis Baribeau, avocat<br />

Pas d’avocat aux interrogatoires<br />

de police<br />

Vulgarisateur juridique<br />

louisbaribeau@<br />

mediom.com<br />

Photo : Ian Doublet<br />

Avant d’être interrogés, les détenus ont droit à une consultation juridique, et même, dans<br />

certaines circonstances spéciales, à une deuxième consultation, mais ils n’ont pas le droit<br />

à la présence continue de leur avocat à l’interrogatoire, vient de trancher la Cour suprême<br />

<strong>du</strong> Canada 1 .<br />

Le 14 décembre 2002 au petit matin, Trent Terrence<br />

Sinclair est arrêté pour le meurtre de Gary Grice par des<br />

policiers <strong>du</strong> détachement de la Gendarmerie Royale de<br />

Vernon en Colombie-Britannique. Il est informé sur le<br />

champ de son droit de consulter un avocat de son choix<br />

sans délai. « Voulez-vous parler à un avocat ? », lui demande<br />

un policier. « Pas pour l’instant », répond le prévenu.<br />

Arrivé au poste de police, il demande à parler avec<br />

M e Victor S. Janicki et s’entretient avec lui au téléphone à<br />

deux reprises dans une pièce fermée, en avant-midi, pendant<br />

environ trois minutes chaque fois. En fin d’après-midi,<br />

il est interrogé <strong>du</strong>rant cinq heures par le sergent Kerry<br />

Skrine, un enquêteur <strong>du</strong> groupe des crimes graves de<br />

la GRC. En réponse aux questions, il dit : « Je ne sais pas<br />

quoi faire maintenant. Et c’est pourquoi je dis que je veux<br />

attendre et réfléchir, me remettre les idées en place et<br />

parler à mon avocat ». En tout, il exprime à quatre ou cinq<br />

reprises le vœu de garder le silence au sujet de son<br />

implication dans le meurtre et le besoin de parler à son<br />

avocat. Le sergent Skrine lui confirme qu’il a le droit de<br />

garder le silence, mais pas le droit à la présence d’un<br />

avocat pendant qu’on lui pose des questions. Puis, il<br />

poursuit son interrogatoire.<br />

Déclarations incriminantes<br />

Trent Terrence Sinclair finit par avouer que lui et Gary<br />

Grice ont pris de l’alcool dans une chambre d’hôtel et<br />

que Gary Grice a consommé de la cocaïne. Il raconte que<br />

M. Grice l’a menacé avec un couteau. Les deux hommes<br />

se sont battus, l’accusé a poignardé Grice, lui a tranché<br />

la gorge et a jeté son corps dans une benne. Plus tard,<br />

Sinclair déclare à un agent d’infiltration enfermé avec<br />

lui en cellule : « Ils m’ont eu. Ils ont le corps, les draps,<br />

le sang, les fibres <strong>du</strong> tapis, des témoins. Je vais être en<br />

taule pour longtemps, mais je suis soulagé ». Il explique<br />

qu’au moins, il ne craindra plus d’être arrêté par la police.<br />

Plus tard, il participe à la reconstitution <strong>du</strong> crime.<br />

Au procès, le juge conclut que le droit à l’avocat a été<br />

respecté. Il admet en preuve les déclarations incriminantes<br />

lors de l’interrogatoire, celles faites à l’agent d’infiltration<br />

et lors de la reconstitution <strong>du</strong> crime, parce qu’elles étaient<br />

volontaires et il reconnaît Trent Terrence Sinclair coupable<br />

d’homicide involontaire. À l’unanimité, trois juges de la<br />

Cour d’appel confirment cette décision.<br />

Le droit à l’avocat<br />

En Cour suprême <strong>du</strong> Canada, M. Sinclair invoque le<br />

paragraphe 10b) de la Charte canadienne des droits et<br />

libertés prévoyant que « chacun a le droit, en cas<br />

d’arrestation ou de détention : […] d’avoir recours sans délai<br />

à l’assistance d’un avocat et d’être informé de ce droit ».<br />

Il fait valoir que le sergent Skrine aurait dû permettre à son<br />

conseiller juridique d’assister à l’interrogatoire.<br />

Le but de la consultation juridique<br />

Avec une majorité de cinq juges contre quatre, la Cour<br />

suprême <strong>du</strong> Canada conclut qu’il n’y a pas eu atteinte<br />

au droit à l’avocat garanti par la Charte et confirme la<br />

décision de première instance.<br />

« L’alinéa 10b) vise à fournir au détenu l’occasion d’obtenir<br />

des conseils juridiques propres à sa situation juridique »,<br />

écrivent les juges Beverly McLachlin et Louise Charron<br />

qui ont rédigé les motifs majoritaires de la Cour. Cet<br />

avis juridique lui permet de comprendre que si, d’un<br />

côté, l’État a le droit d’utiliser des moyens de persuasion<br />

légitimes pour obtenir des aveux, de l’autre côté, lui-même<br />

a tout à fait le droit de garder le silence. Après avoir obtenu<br />

les informations et les conseils de son avocat, il revient au<br />

prévenu de décider de collaborer ou pas avec la police.<br />

Pas de droit à la présence continue d’un avocat<br />

Les juges Charron et McLachlin sont d’avis que l’alinéa<br />

10b de la Charte permet la consultation d’un avocat<br />

dès le début de la détention, « mais pas l’assistance<br />

continue d’un avocat au cours de l’entretien qui suit »<br />

avec les policiers. La jurisprudence va dans le même<br />

sens en interprétant l’expression « en cas de détention<br />

ou d’arrestation » utilisée dans cette disposition comme<br />

signifiant un moment particulier dans le temps et non un<br />

continuum temporel. Accorder au prévenu le droit de<br />

consulter un avocat sur demande serait trop contraignant<br />

pour les policiers qui devraient suspendre l’interrogatoire<br />

chaque fois, selon les juges majoritaires.<br />

Le droit au silence n’accorde pas au prévenu le droit de<br />

faire cesser un interrogatoire. « […] la règle selon laquelle<br />

elle [la police] doit automatiquement battre en retraite<br />

dès que le détenu déclare qu’il n’a rien à dire ne permet<br />

pas, à notre avis, d’établir le juste équilibre entre l’intérêt<br />

public à ce que les crimes fassent l’objet d’une enquête<br />

et l’intérêt <strong>du</strong> suspect à ne pas être importuné », affirment<br />

les juges Beverly McLachlin et Louise Charron.<br />

Droit à une deuxième consultation<br />

Normalement, une seule consultation avec l’avocat suffit<br />

au détenu pour décider s’il collabore ou non avec la police.<br />

Cependant, la jurisprudence autorise une consultation<br />

additionnelle dans certaines circonstances, lorsque survient<br />

après la première consultation un changement dans la<br />

situation <strong>du</strong> détenu, des faits nouveaux ou lorsque les<br />

conseils reçus initialement risquent de ne plus convenir.<br />

Ainsi, la jurisprudence accorde une consultation juridique<br />

additionnelle avec un avocat dans les changements<br />

de circonstances suivants : « Le détenu est soumis à de<br />

nouveaux procédés; un changement est survenu dans<br />

les risques courus par le détenu; il existe des raisons<br />

de croire que les renseignements fournis initialement<br />

comportent des lacunes, indiquent les juges Charron et<br />

McLachlin dans leurs motifs. Ces catégories ne sont pas<br />

limitatives ».<br />

Par exemple, l’utilisation de procédés peu habituels, comme<br />

une séance d’identification ou l’utilisation <strong>du</strong> polygraphe,<br />

pourrait donner doit à une nouvelle consultation<br />

juridique. De même, « si l’enquête prend une tournure<br />

nouvelle et plus grave au fur et à mesure <strong>du</strong> déroulement<br />

des événements, il se peut que ces conseils ne soient<br />

plus adéquats compte tenu de la situation ou <strong>du</strong> risque<br />

réel auxquels est confronté le détenu », affirment les deux<br />

juges. Dans certains cas, lorsque le prévenu ne semble<br />

pas avoir bien compris son droit à l’assistance d’un avocat<br />

ou que les policiers dénigrent les conseils reçus par<br />

l’avocat, il est également juste qu’on lui offre une autre<br />

consultation juridique.<br />

Le prévenu a collaboré en connaissance de cause<br />

Le cas de M. Sinclair n’entrait pas dans les catégories de<br />

situations justifiant un nouvel avis au droit à un avocat et<br />

la permission de consulter une nouvelle fois un avocat.<br />

« Le risque couru par M. Sinclair est demeuré inchangé<br />

pendant tout le processus; il savait dès le départ qu’il<br />

faisait face à une accusation de meurtre », affirment les<br />

juges. Le fait qu’il a dit au sergent Skrine après la reconstitution<br />

<strong>du</strong> crime « mon avocat sera probablement furieux<br />

que j’aie tout raconté, mais bon » montre qu’il était<br />

conscient de sa liberté de collaborer ou non à l’enquête.<br />

La Cour suprême en conclut qu’il n’y a pas eu atteinte à<br />

son droit à l’avocat.<br />

1 R. c. Sinclair, 2010 CSC 35.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 21<br />

Nicolas Plourde<br />

Candidat à la<br />

vice-présidence<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

<strong>2011</strong> - 2012<br />

expérience<br />

objectifs<br />

écoute<br />

défis


PAGE 22 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Congrès annuel <strong>2011</strong><br />

Une formation d’actualité<br />

Johanne Landry<br />

Cyberjustice, piratage informatique, itinérance, droits des aînés et soins de fin de vie; autant de<br />

sujets qui touchent le quotidien de plusieurs avocats et qui feront l’objet d’activités de formation au<br />

prochain Congrès.<br />

C’est maintenant concrétisé : les avocats qui profiteront de toutes les plages de formation<br />

offertes au Congrès <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> pourront inscrire 15 heures de formation reconnue sur les<br />

30 obligatoires pour la seconde période de référence de deux ans qui débute en avril.<br />

Comme l’an dernier, les 45 ateliers se déclineront selon quatre grands axes : tendances,<br />

habiletés, savoirs et nouvelles législations, auxquels s’ajouteront les deux ateliers hors<br />

série <strong>du</strong> jeudi.<br />

Ateliers hors série : des expériences novatrices<br />

La Cyberjustice arrive : sommes-nous prêts ? C’est le titre de l’atelier débat <strong>du</strong> jeudi matin<br />

où l’on parlera de justice et de droit tout en examinant l’impact des technologies sur<br />

l’accès à la justice, les comportements et la déontologie. L’objectif : susciter une réflexion<br />

et une prise de position sur les avancées technologiques utilisées dans l’administration de<br />

la justice ainsi que par les praticiens. « Un sujet intéressant et très d’actualité », fait valoir<br />

M e Gilles Ouimet, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. L’atelier sera animé par Dominique Arpin, le<br />

patrouilleur <strong>du</strong> Net à TVA. On se demandera, entre autres, comment les comportements<br />

des juges, des procureurs, des témoins et des accusés sont influencés par la technologie,<br />

si justice et technologie sont compatibles, si la technologie favorise la résolution de<br />

différends par d’autres modes.<br />

Quant à l’atelier <strong>du</strong> jeudi après-midi, intitulé Redéfinissons ensemble l’accessibilité à la<br />

justice, il sera animé par Liza Frulla, qui a été député et ministre, et que l’on peut voir<br />

régulièrement à la table <strong>du</strong> Club des ex, au réseau RDI. « Cet atelier se veut un échange,<br />

un débat, une réflexion un peu philosophique sur l’accès à la justice davantage que sur les<br />

aspects pratico-pratiques qui feront plutôt l’objet d’un atelier régulier », dit M e Ouimet.<br />

À ne pas manquer<br />

Chacun des 45 ateliers <strong>du</strong> programme est conçu et adapté à la réalité d’aujourd’hui afin<br />

de permettre aux participants de découvrir, d’apprivoiser ou d’approfondir différents<br />

aspects au gré de leurs propres besoins. Parmi les ateliers, certains sujets risquent d’attirer<br />

davantage l’attention. En voici quelques-uns.<br />

Pratiquer devant la Cour. Un juge en chef ou son représentant viendra présenter les<br />

particularités de chaque Cour : règles de pratique, nouveautés et attentes des juges par<br />

rapport aux avocats. « Si nous avons déjà abordé ce sujet par le passé, c’est la première<br />

fois cette année que nous accueillons la Cour fédérale et le Tribunal administratif <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> », précise M e Gilles Ouimet.<br />

Accès à la justice, effets concrets sur la pratique <strong>du</strong> droit. On abordera les aspects praticopratiques<br />

de la question sous la forme d’un panel interactif où il y aura échange avec les<br />

participants. Parmi les panellistes, pendra place M e Geeta Narang, nommée avocate AJBM<br />

de l’année dans la catégorie Pro bono implication sociale; alors que M e Martha Shea, une<br />

femme engagée dans la justice participative, agira comme conférencière et facilitatrice.<br />

Le phénomène social de l’itinérance, <strong>du</strong>rant lequel M e Marie-Ève Sylvestre, M e André<br />

Fiset ainsi que Pierre Gaudreau, représentant <strong>du</strong> Réseau d’aide aux personnes seules<br />

et itinérantes de Montréal (RAPSIM), exposeront la problématique des gens de la rue,<br />

ainsi que celle des policiers qui ont pour mission de protéger le public. Rappelons<br />

que le RAPSIM regroupe 93 organismes qui s’occupent des itinérants. L’action de ces<br />

organismes va des refuges pour sans-abri aux activités de réinsertion dans le marché <strong>du</strong><br />

travail. « Avocats et policiers sont confrontés professionnellement au phénomène social de<br />

l’itinérance », ajoute M e Ouimet.<br />

Les soins de fin de vie, un atelier animé par M e Michel Doyon, qui a coordonné les<br />

travaux <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> sur cette question, travaux qui ont mené au mémoire<br />

intitulé Pour des soins de fin de vie respectueux des personnes, déposé auprès de la<br />

commission de consultation Mourir dans la dignité en septembre 2010. Ce mémoire<br />

posait le caractère sacré de la vie et le droit à l’autodétermination au cœur d’une<br />

réflexion sur le cadre juridique des soins appropriés en fin de vie. Il exprimait également la<br />

position <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> selon laquelle la société québécoise doit assurer l’application des<br />

droits fondamentaux des personnes à la fin <strong>du</strong> parcours de leur existence, rendre possible<br />

l’accès aux soins palliatifs à tous les citoyens qui souhaitent en bénéficier, et accorder,<br />

dans des circonstances exceptionnelles et balisées, une aide médicale pour mourir. Le<br />

D r Yves Robert, vice-président <strong>du</strong> Collège des médecins, et Nicole Gla<strong>du</strong>, témoin enten<strong>du</strong>e<br />

par la commission de consultation Mourir dans la dignité, participeront à cet atelier.<br />

Avis de convocation<br />

Assemblée générale annuelle<br />

À tous les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />

Prenez avis que l’assemblée générale annuelle des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

aura lieu le samedi 4 juin <strong>2011</strong> à compter de 11 h 30, à la salle Chopin <strong>du</strong> Hilton<br />

Lac-Leamy, à Gatineau.<br />

La secrétaire de l’assemblée générale, Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre<br />

Projet d’ordre <strong>du</strong> jour<br />

1. Considération de l’ordre <strong>du</strong> jour<br />

2. Procès-verbal de l’Assemblée générale annuelle <strong>du</strong> 5 juin 2010<br />

3. Affaires découlant <strong>du</strong> procès-verbal précité<br />

4. Rapport <strong>du</strong> bâtonnier Gilles Ouimet sur les activités de l’exercice 2010 <strong>2011</strong><br />

5. Rapport <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Fonds d’assurance responsabilité professionnelle<br />

(FARPBQ)<br />

6. Rapport <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Centre d’accès à l’information juridique (CAIJ)<br />

7. Rapport <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Programme d’aide aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (PAMBA)<br />

8. Rapport de certains comités<br />

9. États financiers de l’exercice 2010-<strong>2011</strong><br />

10. Cotisations annuelles des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

11. Résolutions soumises à l’Assemblée générale annuelle<br />

12. Nomination des vérificateurs<br />

13. Divers<br />

14. Date et lieu de la prochaine Assemblée générale annuelle : le samedi 9 juin 2012,<br />

au Centre des congrès, à <strong>Québec</strong><br />

Ajournement pour continuation lors de la soirée de clôture<br />

15. Mot <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Congrès <strong>2011</strong> et message <strong>du</strong> bâtonnier M e Gilles Ouimet<br />

16. Clôture de l’assemblée générale annuelle et entrée en fonction des personnes<br />

qui seront élues au bâtonnat et à la vice-présidence pour l’exercice <strong>2011</strong>-2012<br />

Règles relatives à la présentation des résolutions à l’assemblée générale<br />

annuelle des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> tenue dans le cadre <strong>du</strong> Congrès <strong>2011</strong>


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 23<br />

Les mégaprocès civils. La juge Marie St-Pierre qui a enten<strong>du</strong> la cause de la faillite<br />

de la banque d’affaires Castor Holdings (elle a été nommée personnalité de la semaine<br />

de La Presse), ainsi que M e Christine Carron présenteront de façon concrète comment<br />

se préparer pour les mégaprocès malgré la multitude de parties, de témoins et<br />

de documents. Rappelons que l’affaire Castor Holdings a été le plus long procès<br />

des anales judiciaires canadiennes alors que certains avocats et comptables y ont<br />

consacré presque toute leur carrière. L’affaire a impliqué une vingtaine de causes et une<br />

quarantaine de parties.<br />

Il y aura également un atelier sur les procès criminels alors que le projet de loi C-53<br />

importe dans le Code criminel de nouveaux outils de gestion, comme le souligne<br />

M e Gilles Ouimet. « Un atelier intéressant pour les criminalistes qui veulent être à l’affût<br />

des changements à venir », ajoute-t-il. Bien que l’on ne soit qu’à l’étape <strong>du</strong> projet de loi,<br />

on souhaite que le juge de gestion puisse décider de trancher des questions qui jusqu’à<br />

présent ne l’étaient que par le juge <strong>du</strong> procès. « Le projet de loi C-53 confirmerait des<br />

pouvoirs donnés aux juges par la jurisprudence, mais qui, jusqu’à maintenant, ne sont pas<br />

clairement établis dans la loi », explique M e Ouimet.<br />

Dans la catégorie nouvelle législation, l’atelier intitulé Loi canadienne sur les crimes<br />

contre l’humanité : histoire <strong>du</strong> premier procès, portera sur un procès très médiatisé : celui<br />

de Désiré Munyaneza, jugé et condamné au Canada. Le juge André Denis de la Cour<br />

supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a enten<strong>du</strong> cette cause difficile sur le plan humain et qui a même<br />

nécessité des déplacements au Rwanda. Il viendra en parler aux participants.<br />

Et encore ? Que pensez-vous d’un atelier sur le piratage informatique où M e Frédérique<br />

Gaudreau, avocat policier, capitaine de l’escouade de la SQ, sera parmi les panellistes ?<br />

D’un atelier sur le droit des aînés, dont on parle de plus en plus, alors que la Commission<br />

des droits de la personne a émis un avis demandant que les décès dans les centres et<br />

maisons d’hébergement soient portés à l’attention <strong>du</strong> coroner. Ou d’un atelier sur le<br />

Guide des meilleures pratiques, <strong>du</strong>rant lequel M e Jean-François Michaud, qui a présidé<br />

le comité qui a proposé ce guide, agira comme conférencier. « Le Guide des meilleures<br />

pratiques est un outil que je qualifie d’indispensable pour la pratique de l’avocat moderne<br />

dans un contexte où l’accès à la justice, où les coûts et les délais sont des facteurs<br />

préoccupants », dit M e Gilles Ouimet.<br />

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est inséré dans la présente édition <strong>du</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>. Il est également<br />

disponible sur le site Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> à l’adresse suivante : congres<strong>2011</strong>.<br />

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LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 25<br />

Première journée québécoise<br />

de la médiation familiale<br />

Johanne Landry<br />

Opération de visibilité et médiateurs disponibles pour répondre aux questions <strong>du</strong> public, on veut faire<br />

connaître davantage la médiation familiale comme voie d’accès à la justice.<br />

Le 2 février dernier s’est tenue la première Journée<br />

québécoise de la médiation familiale, une initiative<br />

<strong>du</strong> Comité des organismes accréditeurs en médiation<br />

familiale (COAMF).<br />

Créé en 1997, le COAMF regroupe l’Association des<br />

Centres jeunesse <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>;<br />

la Chambre des notaires; l’Ordre des conseillers et<br />

conseillères d’orientation <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; l’Ordre des<br />

psychologues <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; l’Ordre des travailleurs<br />

sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>; ainsi que l’Association de médiation familiale<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (AMFQ).<br />

« Depuis quelques années, l’un de nos mandats est<br />

de faire la promotion de la médiation familiale », souligne<br />

M e François Crête, notaire et président <strong>du</strong> COAMF.<br />

Du côté <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, M e Dyane Perreault, directrice <strong>du</strong><br />

Service aux membres, ainsi que M e Nicole Dufour siègent<br />

La Journée québécoise de la médiation familiale a<br />

également été l’occasion d’une exposition médiatique plus<br />

intense à différentes émissions de télévision ainsi que dans<br />

certaines stations de radio de Montréal, de <strong>Québec</strong> ou de<br />

Chicoutimi, entre autres.<br />

Pourquoi autant de promotion pour la médiation familiale ?<br />

Parce que, même si le <strong>Québec</strong> a fait figure de précurseur<br />

lorsqu’il a lancé, en 1997, son programme de médiation<br />

gratuite pour les couples avec enfants qui se séparent<br />

ou qui divorcent, plusieurs personnes ne connaissent pas<br />

encore l’existence de ce programme. « Le ministère de la<br />

Justice et les ordres professionnels ont fait des activités de<br />

promotion de la médiation, commente M e François Crête,<br />

mais cela demeure souvent méconnu. Notre objectif est<br />

de rendre la médiation disponible à tous, de faire savoir<br />

que les gens ont droit à des entrevues gratuites, ce qui leur<br />

donne un accès rapide à la justice et diminue le nombre de<br />

dossiers contestés devant les tribunaux. »<br />

fait parler de la médiation, en nous concentrant sur des<br />

activités simples avec les forces et les moyens dont nous<br />

disposions. J’en ai reçu des échos positifs. »<br />

Le COAMF souhaite donc intensifier, au cours des<br />

prochaines années, les activités qu’il tiendra à l’occasion<br />

de la Journée québécoise de la médiation familiale.<br />

« Le gouvernement <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a reconnu cette journée et<br />

en a fait mention sur son site Web, ajoute M e Dyane<br />

Perreault. La médiation familiale est une bonne façon de<br />

faciliter l’accès à la justice. »<br />

Notre objectif est de rendre la médiation disponible à tous, de faire savoir que les<br />

gens ont droit à des entrevues gratuites, ce qui leur donne un accès rapide à la justice<br />

et diminue le nombre de dossiers contestés devant les tribunaux.<br />

M e François Crête, notaire et président <strong>du</strong> COAMF<br />

au COAMF qui voit à l’accréditation des médiateurs ainsi<br />

qu’à l’élaboration de guides et de normes. « Nous nous<br />

assurons, dit M e Perreault, que la façon d’accréditer soit<br />

uniforme d’un ordre professionnel à l’autre, avec les<br />

mêmes exigences. »<br />

Événement annuel<br />

Désigner le premier mercredi de février comme étant la<br />

Journée annuelle de la médiation familiale figure donc<br />

parmi les moyens retenus par le COAMF pour mieux<br />

remplir son mandat de promotion.<br />

Pour la première édition, le COAMF et l’AMFQ ont mis en<br />

place une équipe de médiateurs familiaux qui a répon<strong>du</strong><br />

aux questions <strong>du</strong> public, invité pour l’occasion à utiliser<br />

une ligne téléphonique spéciale <strong>du</strong>rant toute la journée<br />

<strong>du</strong> 2 février. Une équipe de médiateurs régionaux<br />

avait également été constituée pour venir en renfort<br />

advenant un débordement des appels. Le <strong>Barreau</strong><br />

y est bien enten<strong>du</strong> allé de sa contribution. « Nous avions<br />

mobilisé les avocats médiateurs familiaux <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

qui pouvaient se rendre disponibles pour répondre<br />

bénévolement aux questions <strong>du</strong> public, dit M e Perreault.<br />

D’autre part, nous avons aussi un service téléphonique pour<br />

la référence de médiateurs en fonction à l’année longue. »<br />

Depuis la création <strong>du</strong> service de médiation gratuite,<br />

plus de 137 611 couples avec enfants y ont eu recours<br />

et 82 % d’entre eux sont parvenus à une entente, disent<br />

les statistiques <strong>du</strong> ministère de la Justice. Les motifs<br />

les plus fréquents d’utilisation <strong>du</strong> service de médiation<br />

familiale sont l’évitement des conflits, l’évitement des coûts<br />

<strong>du</strong> système judiciaire et le bien-être des enfants.<br />

Faciliter un passage difficile<br />

La médiation présente, en effet, de nombreux avantages,<br />

fait valoir le président <strong>du</strong> COAMF. Méthode de résolution<br />

des conflits souvent plus rapide que le recours<br />

aux tribunaux, elle repose sur la participation des gens.<br />

« Nous, les médiateurs, ne sommes ni juges, ni arbitres,<br />

précise M e Crête. Nous ne décidons pas. Nous sommes<br />

là pour donner de l’information, pour vérifier si les options<br />

avancées sont justes et équitables et si elles protègent<br />

l’intérêt des enfants. Avec l’expérience, nous pouvons<br />

également aider à trouver les meilleures solutions dans<br />

certaines circonstances. » Quand les parties collaborent<br />

bien, les dossiers peuvent se régler en quatre à six séances.<br />

Le président <strong>du</strong> COAMF se dit satisfait <strong>du</strong> déroulement de<br />

la première Journée québécoise de la médiation familiale.<br />

« Même avec un budget restreint, souligne-t-il, nous avons


PAGE 26 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Déontologie<br />

Le mélange des genres n’est pas<br />

toujours acceptable<br />

Constance Connie Byrne, avocate<br />

Certaines fonctions sont incompatibles avec l’exercice de la profession suivant le Code de déontologie des<br />

avocats. En l’absence de disposition précise dans la loi, le Conseil de discipline a même la liberté de décider<br />

ce qui est compatible ou non avec la profession. Alors avant de risquer de vous tromper, pourquoi ne pas<br />

poser la question au Syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> afin de vous éviter des ennuis.<br />

La jeune vingtaine est souvent synonyme de beaucoup de<br />

changements : mariage, nouvel emploi, nouvelle maison<br />

et nouveau-né. Une avalanche d’événements transforme<br />

littéralement votre vie en un clin d’œil.<br />

Ce fut le cas de M e Jenesaistrop et de son épouse cette<br />

année. Un mois après avoir accouché de ses jumeaux, la<br />

conjointe de l’avocat n’en pouvait tout simplement plus.<br />

Passer <strong>du</strong> statut de femme célibataire à celui de jeune<br />

mariée avec deux bébés sur les bras en moins de 12 mois,<br />

c’était un peu trop. Sans préavis, elle décide donc de<br />

quitter M e Jenesaistrop et ses enfants, les laissant dans<br />

la belle grande maison neuve devenue subitement vide<br />

sans elle.<br />

À un mois de la fin de son contrat de travail, M e Jenesaistrop<br />

se demande bien comment il va se sortir de cette impasse.<br />

Pas de boulot en vue, pas de garderie pour ses poupons,<br />

pas d’argent... Pas le choix, il rappelle son ancien employeur :<br />

l’agence de recouvrement Les mauvais payeurs inc.<br />

Il en profite pour appeler aussi le service de référence <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> pour leur signaler sa disponibilité pour un nouvel<br />

emploi comme avocat dans le domaine <strong>du</strong> droit civil ou <strong>du</strong><br />

droit criminel.<br />

Six mois après avoir débuté chez Les mauvais payeurs inc.,<br />

M e Jenesaistrop décroche un emploi dans un bureau<br />

d’avocats où on fait un peu de tout. Le temps que son<br />

patron de l’agence de recouvrement engage une nouvelle<br />

personne pour le remplacer, il cumule les deux emplois.<br />

Le matin, il fait de la perception. Et l’après-midi, il exerce<br />

le droit dans son nouveau cabinet. Au hasard des dossiers,<br />

il se rend compte qu’un de ses collègues avocats<br />

représente en défense quelques clients pourchassés par<br />

l’agence de recouvrement. Il n’en dit mot à personne<br />

pour ne pas causer d’embarras, mais il récupère quelques<br />

renseignements intéressants à propos de certains<br />

débiteurs. Il les apporte discrètement à l’agence pour<br />

s’en servir dans ses tentatives de recouvrement. Il obtient<br />

parfois des résultats exceptionnels grâce à ce stratagème.<br />

M e Jenesaistrop est heureux que le vent ait tourné pour lui.<br />

Il a trouvé une garderie pour ses petits. Il a réussi à vendre<br />

sa maison à bon prix. Et il a trouvé un nouvel emploi dans<br />

son domaine. D’ailleurs, il est bien décidé à conserver<br />

cet emploi longtemps et pour ce faire, il prend tous les<br />

moyens pour arriver à ses fins.<br />

Dernièrement, il a représenté plusieurs indivi<strong>du</strong>s dans une<br />

cause de la Cour supérieure de Montréal. Il désirait assister<br />

à une rencontre de presse privée organisée par la partie<br />

adverse et dont l’accès était refusé aux non-journalistes.<br />

Ainsi, il s’est fait faussement passer pour Johnny Becool,<br />

journaliste attaché à la Revue <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />

Le centre d’accueil (une partie en cause) avait décidé de<br />

réserver cette conférence aux seuls journalistes, précisément<br />

pour empêcher que les procureurs des salariés congédiés<br />

puissent y assister.<br />

Finalement, M e Jenesaistrop n’a pas assisté à la conférence,<br />

mais l’affaire s’est sue et a créé des vagues.<br />

Est-ce que c’est grave pour un avocat de se faire<br />

passer pour un journaliste ?<br />

La con<strong>du</strong>ite de M e Jenesaistrop dans cette affaire est sûrement<br />

susceptible de sanction. Dans une affaire semblable aux<br />

faits décrits dans la présente histoire, le juge précise « qu’il<br />

est inadmissible pour un membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de prendre<br />

une fausse identité, même s’il désire alors mieux accomplir<br />

un mandat qu’on lui a confié. La fin poursuivie ne justifie<br />

pas toujours le moyen utilisé », précise le juge 1 .<br />

M e Jenesaistrop pouvait-il agir à titre d’agent<br />

de recouvrement tout en étant avocat ?<br />

L’article 4.01.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats<br />

prévoit que l’exercice de la profession d’avocat est<br />

incompatible avec la fonction d’agent de recouvrement.<br />

À ce sujet, l’auteure M e Brigitte Deslandes précise dans la<br />

Collection de droit 2010-<strong>2011</strong> que l’énumération de fonctions<br />

décrites à l’article 4.01.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des<br />

avocats n’est pas limitative.<br />

L’article 152 al. 2 (2) <strong>du</strong> Code professionnel permet même<br />

au Conseil de discipline de décider, en l’absence d’une<br />

disposition précise de ce code, de la Loi sur le <strong>Barreau</strong><br />

ou d’un de leurs règlements, si une charge, une fonction,<br />

un métier, une in<strong>du</strong>strie ou un commerce exercé n’est<br />

pas incompatible avec l’exercice de sa profession ou avec<br />

l’honneur et la dignité <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, ajoute l’auteure.<br />

L’article 122 (1) b) de la Loi sur le <strong>Barreau</strong> précise d’ailleurs<br />

que toute personne qui exerce une fonction incompatible<br />

avec la profession se retrouve dans la même situation que<br />

l’avocat qui fait faillite.<br />

Ces exigences de la loi puisent leur fondement dans le<br />

fait que le client doit avoir une confiance absolue en son<br />

avocat, sans quoi la profession perdrait sa raison d’être.<br />

À cet égard, M e Jenesaistrop risque aussi de s’attirer les<br />

foudres de son ordre professionnel puisqu’il a utilisé au<br />

profit de son employeur, l’agence de recouvrement, des<br />

informations obtenues sous le sceau de la confidentialité<br />

par son collègue de bureau. Il a ainsi brisé le lien de<br />

confiance qui existait entre son client et le bureau d’avocat.<br />

Et il s’expose bien évidemment à perdre son emploi.<br />

Le Code de déontologie professionnelle de l’Association<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> Canadien apporte une clarification selon<br />

laquelle « dans le cas où les foncions exercées n’ont aucun<br />

rapport avec les services que l’avocat doit rendre à<br />

ses clients, il n’y a généralement pas de difficultés<br />

déontologiques, à moins que les activités de l’avocat<br />

soient de nature à jeter le discrédit sur lui ou sur la<br />

profession ou à diminuer sa compétence. Ainsi, en serait-il<br />

si ses fonctions étaient tellement absorbantes, qu’il n’aurait<br />

plus le temps de consacrer aux affaires de ses clients<br />

l’attention et la préparation nécessaire 2 ».<br />

1 W.D. c. L.H, Comité de discipline, no 06-88-00309<br />

2 Code de déontologie professionnelle de l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

canadien, VII, 3.<br />

Références au Code<br />

de déontologie des avocats<br />

• L’article 4.01.01<br />

• Les articles 3.06.1 et suivants qui touchent le<br />

secret professionnel et le conflit d’intérêts.<br />

Les échelles de sanctions<br />

disciplinaires<br />

Tout avocat reconnu coupable devant le Conseil<br />

de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> pourrait faire l’objet<br />

d’une réprimande, d’une amende d’au moins<br />

1000 $ ou d’une radiation, selon ses antécédents<br />

et la gravité de l’acte reproché, conformément à<br />

l’article 156 <strong>du</strong> Code des professions.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 27<br />

Projets de loi et comités<br />

Cette chronique, qui présente des résumés d’intervention, est préparée par le Service de recherche et de législation<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Pour consulter les versions officielles : www.barreau.qc.ca/actualites-medias/positions/index.html<br />

Objet :<br />

Projet de loi 89 intitulé Loi modifiant la Loi sur<br />

la qualité de l’environnement afin d’en renforcer<br />

le respect. Lettre adressée à Danielle Doyer,<br />

présidente de la Commission des transports et de<br />

l’environnement de l’Assemblée nationale.<br />

Nom de comité :<br />

Comité en droit de l’environnement<br />

Intervention <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> :<br />

Le <strong>Barreau</strong> salue l’intention <strong>du</strong> législateur de renforcer<br />

le respect de la Loi sur la qualité de l’environnement par<br />

l’intro<strong>du</strong>ction de nouveaux mécanismes administratifs et le<br />

raffermissement des sanctions pénales.<br />

Le <strong>Barreau</strong> tient cependant à souligner que les<br />

mesures législatives et réglementaires de protection de<br />

l’environnement, aussi opportunes soient-elles, ne peuvent<br />

en elles-mêmes permettre l’atteinte des objectifs poursuivis<br />

sans que les ressources requises pour les appliquer ne<br />

soient disponibles.<br />

L’élargissement des mécanismes de sanction administrative<br />

(révocation, ordonnance et pénalité monétaire) et leur<br />

coexistence avec les sanctions de nature pénale soulèvent<br />

de nombreuses questions, dont celles relatives à la façon<br />

dont seront exercés les pouvoirs discrétionnaires de<br />

l’administration en matière d’application de la Loi sur la<br />

qualité de l’environnement. À ce sujet, nous comprenons<br />

qu’une nouvelle Politique d’application de la Loi sur la<br />

qualité de l’environnement aurait remplacé la Politique<br />

de 1988, mais celle-ci n’a pas, à notre connaissance,<br />

été ren<strong>du</strong>e publique. Quant aux statistiques et données<br />

qui nous permettraient d’évaluer les interventions de<br />

l’État en matière d’application de la Loi sur la qualité<br />

de l’environnement, elles sont difficilement accessibles.<br />

Pour plus de transparence dans l’action de l’État<br />

en matière environnementale, nous croyons que cette<br />

Politique devrait être mise à jour et ren<strong>du</strong>e publique, et les<br />

statistiques sur les poursuites devraient être plus complètes<br />

et facilement accessibles.<br />

Un régime de sanctions administratives peut comporter<br />

des avantages certains pour l’État en ce qui a trait à<br />

l’efficacité, à la souplesse et comme source de revenus.<br />

Cependant, certains se demandent si le recours<br />

systématique au régime des sanctions administratives,<br />

même pour des infractions graves, n’est pas de nature à<br />

déresponsabiliser le ministère de la Justice, à affaiblir les<br />

garanties procé<strong>du</strong>rales pour les justiciables et à favoriser<br />

un déclin de la justice pénale environnementale. Les<br />

fonctionnaires sont susceptibles de distribuer davantage<br />

de pénalités administratives et les juges risquent d’être<br />

de moins en moins saisis de litiges. De l’avis <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />

il s’agit là d’une question d’administration de la justice qui<br />

mérite de faire l’objet d’un débat de société.<br />

Le <strong>Barreau</strong> considère que le nouveau régime de sanctions<br />

administratives et pénales de la Loi sur la qualité de<br />

l’environnement intro<strong>du</strong>it des changements majeurs<br />

qui soulèvent d’importantes questions de politique<br />

environnementale, d’application de la loi, de justice et<br />

d’équité, d’élargissement des pouvoirs discrétionnaires des<br />

fonctionnaires et de respect des droits des justiciables. Le<br />

<strong>Barreau</strong> s’inquiète des nouveaux pouvoirs discrétionnaires<br />

qui seront confiés à l’État et estime que ce projet de loi<br />

doit faire l’objet d’un examen attentif par les membres de<br />

la commission parlementaire après consultation auprès<br />

de tous les intervenants susceptibles d’être touchés. Le<br />

<strong>Barreau</strong> est d’avis que ce projet de loi doit être amélioré<br />

afin de baliser l’exercice <strong>du</strong> pouvoir discrétionnaire en<br />

matière de sanctions de manière à ce que les administrés,<br />

qui s’exposent tantôt à des avertissements, à des<br />

pénalités et à des sanctions pénales, puissent être traités<br />

équitablement et à établir plus de sécurité juridique.<br />

Le <strong>Barreau</strong> présente également des commentaires<br />

spécifiques à certaines dispositions <strong>du</strong> projet de loi ayant<br />

particulièrement retenu son attention.<br />

Objet :<br />

Consultations sur le document intitulé : Pour que<br />

l’Égalité de droit devienne une égalité de fait – Vers<br />

un deuxième plan d’action gouvernemental pour<br />

l’égalité entre les femmes et les hommes.<br />

Lettre adressée à Monsieur Raymond Bernier,<br />

président de la Commission des relations avec<br />

le citoyen.<br />

Nom de comité :<br />

Groupe de travail sur l’égalité hommes-femmes<br />

Intervention <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> :<br />

Commentaires généraux<br />

Le <strong>Barreau</strong> se préoccupe concrètement de l’égalité entre<br />

les femmes et les hommes, tant sur le plan institutionnel<br />

que dans son rôle de protecteur de l’intérêt <strong>du</strong> public.<br />

Cette mission l’amène à assumer un rôle social de premier<br />

plan dans la promotion <strong>du</strong> droit à l’égalité de protection et<br />

de bénéfice de la loi sans discrimination notamment quant<br />

au sexe, à la condition sociale, à l’état civil ou à l’origine<br />

ethnique.<br />

Le <strong>Barreau</strong> formule des commentaires et porte des<br />

observations sur des orientations, enjeux et questions<br />

formulés dans le document de consultation qui ont<br />

retenu son attention de manière plus particulière :<br />

l’égalité économique entre les femmes et les hommes,<br />

la conciliation des responsabilités familiales et<br />

professionnelles et la participation des femmes aux<br />

instances décisionnelles. Avant d’aborder ces sujets, le<br />

<strong>Barreau</strong> formule quelques commentaires généraux sur le<br />

document de consultation.<br />

Au fil de ces récentes interventions, le <strong>Barreau</strong> a tenu et<br />

tient toujours à souligner non seulement l’indivisibilité et<br />

l’interdépendance de tous les droits humains des femmes,<br />

mais aussi, le besoin de protéger et de promouvoir ces<br />

droits en comptant sur des institutions spécialisées et<br />

bien outillées à cette fin. Il a été aussi appelé à constater<br />

combien l’égalité économique entre les hommes et<br />

les femmes et les droits économiques et sociaux de la<br />

personne font partie de la formule gagnante en matière<br />

d’égalité entre les sexes. C’est notamment pourquoi il<br />

accorde la plus grande attention à la question de l’équité<br />

salariale.<br />

De façon plus générale, le <strong>Barreau</strong> est d’avis que le plan<br />

d’action pour lequel une commission parlementaire est<br />

convoquée et qui concerne l’égalité entre les sexes doit<br />

véhiculer une notion d’égalité cohérente et en lien avec<br />

l’égalité de droit consacrée dans les chartes et dans les<br />

conventions internationales. Il espère donc que l’exercice<br />

de détermination <strong>du</strong> prochain plan d’action en matière<br />

d’égalité entre les hommes et les femmes tiendra dûment<br />

compte, dans ses objectifs, <strong>du</strong> besoin d’analyser les effets<br />

potentiellement discriminatoires de la législation et qu’il<br />

encouragera tout autant une approche intersectorielle <strong>du</strong><br />

droit à l’égalité des femmes.<br />

Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> rappelle encore une fois au<br />

législateur québécois qu’il est important de procéder à<br />

une révision globale de la Charte québécoise, notamment<br />

afin de renforcer le statut des droits économiques, sociaux<br />

et culturels de la personne, qui sont aussi les droits des<br />

femmes.<br />

Beaucoup de chemin reste à parcourir au chapitre de<br />

l’égalité entre les hommes et les femmes. Les causes de<br />

discrimination sont multiples et croisées et leur complexité<br />

croissante. Au cours des années précédentes, le <strong>Barreau</strong><br />

s’est prononcé en faveur d’une atteinte d’une égalité<br />

de fait entre les femmes et les hommes. Celui-ci n’a pas<br />

changé sa position sur cette question et croit toujours<br />

que des mesures adaptées aux besoins des femmes sont<br />

nécessaires afin d’assurer que celles-ci puissent jouir de<br />

tous leurs droits fondamentaux.<br />

Pour prendre connaissance<br />

des projets de lois et<br />

des lois et règlements,<br />

visitez les sites suivants :<br />

Assemblée nationale <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> :<br />

www.assnat.qc.ca/<br />

(voir rubrique travaux parlementaires)<br />

Publications <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (site payant) :<br />

www3.publications<strong>du</strong>quebec.gouv.qc.ca/<br />

gazetteofficielle/loisreglements.fr.html<br />

Parlement <strong>du</strong> Canada :<br />

www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/<br />

index.asp?Language=F<br />

Gouvernement <strong>du</strong> Canada :<br />

www.gazette.gc.ca/index-fra.html


PAGE 28 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 29<br />

Loi sur les sociétés par actions<br />

Les 10 règles d’or pour partir <strong>du</strong> bon pied<br />

Louis Baribeau, avocat<br />

Afin de profiter au maximum de la gestion simplifiée et de la culture démocratique ren<strong>du</strong>es possibles par<br />

la Loi sur les sociétés par actions, plusieurs ajustements peuvent s’avérer nécessaires à la structure juridique<br />

des entreprises privées.<br />

Cette législation, entrée en vigueur le 14 février dernier, qui remplace la partie IA de la Loi<br />

sur les compagnies 1 « constitue probablement la plus importante réforme juridique depuis<br />

la mise en vigueur <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> en 1994 », affirme M e Michel Filion, auteur<br />

de Droit des petites sociétés par actions - Accès aux règles et formulaires. La législation<br />

régit 300 000 entreprises, dont environ 250 000 petites sociétés très souvent administrées<br />

par leurs actionnaires.<br />

La nouvelle loi s’applique automatiquement à presque toutes les sociétés québécoises<br />

existantes. Cependant, pour profiter au maximum des innovations qu’elle apporte,<br />

M e Filion recommande une révision complète, tenant compte des besoins des actionnaires,<br />

de la structure juridique de l’entreprise : des statuts, de la convention unanime des<br />

actionnaires, <strong>du</strong> contrat entre tous les actionnaires et <strong>du</strong> règlement intérieur. Dix règles<br />

importantes devraient orienter ce travail de révision.<br />

Permettre aux actionnaires d’élire un nombre d’administrateurs<br />

proportionnel aux actions qu’ils détiennent<br />

« C’est la règle la plus importante », dit M e Filion. Elle reflète la culture démocratique<br />

véhiculée dans la nouvelle loi au bénéfice des actionnaires minoritaires.<br />

Le meilleur moyen d’implanter ce principe démocratique est le suivant : par exemple, s’il y<br />

a cinq administrateurs à élire, les règles prévoient que chaque tranche de 20 % des actions<br />

comportant droit de vote donne droit au choix d’un administrateur. Des actionnaires ayant<br />

un solde inutilisé inférieur à 20 % peuvent s’allier avec des actionnaires détenant moins de<br />

20 % des actions votantes pour constituer une tranche de 20 % et élire un administrateur.<br />

De même, un actionnaire détenant moins de 20 % des actions votantes peut s’allier à un<br />

ou plusieurs actionnaires pour qu’ils atteignent ensemble le pourcentage de 20 % et ainsi<br />

élire un administrateur.<br />

S’il n’est pas possible pour les actionnaires de s’entendre sur une formule semblable,<br />

on peut prévoir le vote cumulatif dans les statuts, comme le permet la Loi, mentionne<br />

M e Fillion. « Cette décision exige le consentement d’au moins les deux tiers des voix<br />

exprimées », dit-il. Le vote cumulatif accorde aux actionnaires un nombre de voix égal au<br />

total des droits de vote attachés à leurs actions multiplié par le nombre d’administrateurs<br />

à élire. Ils peuvent porter leurs voix sur un ou plusieurs candidats.<br />

Éliminer les certificats d’action<br />

M e Filion mentionne que la législation régissant les transferts d’action est d’une application<br />

plus complexe dans le cas des actions avec certificat que sans certificat. Les certificats<br />

accroissent donc le risque d’irrégularités ou de litiges. « La preuve de propriété des<br />

actions peut être incorporée dans un document regroupant tous les renseignements<br />

qu’un nouvel actionnaire devrait avoir et qui sont prescrits par la loi », indique M e Filion.<br />

Il est d’avis que tout transfert d’actions devrait être strictement contrôlé par la société.<br />

Pour une société constituée le ou après le 14 février <strong>2011</strong>, la règle des actions sans<br />

certificat devrait être inscrite dans les statuts. M e Filion recommande que le conseil<br />

d’administration d’une société existante avant cette date récupère tous les certificats<br />

d’actions émis et les annule.<br />

Restreindre les transferts d’actions<br />

Il s’agit des mêmes restrictions traditionnelles nécessaires pour que la société soit<br />

considérée comme étant privée (émetteur fermé) et pour lui éviter autant que possible<br />

l’assujettissement à la réglementation sur les valeurs mobilières. Ces restrictions peuvent<br />

être prévues « soit dans les statuts constitutifs, soit dans une convention unanime des<br />

actionnaires », selon M e Filion.<br />

Exiger un consensus des administrateurs pour les transferts d’actions<br />

et l’admission d’un nouvel actionnaire<br />

Dans les cas où tous les actionnaires ne sont pas également administrateurs, la convention<br />

unanime des actionnaires pourrait exiger que les décisions relatives à l’émission ou au<br />

transfert d’actions de la société soient prises avec le consentement d’au moins les trois<br />

quarts des voix exprimées par les administrateurs et non par les actionnaires. « Lorsque<br />

la première règle d’or est respectée, il paraît opportun de prévoir ce genre de décision de<br />

gestion au niveau des administrateurs », dit M e Filion.<br />

Il y a lieu également d’accorder lors de toute émission d’actions un droit de préemption<br />

aux actionnaires actuels.<br />

Lors d’un transfert d’actions, donner une préférence à la société<br />

et aux actionnaires actuels<br />

« Tous les actionnaires devraient conclure un contrat prévoyant qu’avant de vendre leurs<br />

actions à un tiers, ils doivent les offrir d’abord à la société et ensuite à leurs coactionnaires »,<br />

pense M e Filion. Le but de cette stipulation est de favoriser le maintien de la répartition<br />

actuelle <strong>du</strong> capital-actions et donc des droits de vote dans la société.<br />

Permettre aux actionnaires de faire inscrire des sujets et propositions<br />

à l’ordre <strong>du</strong> jour de l’assemblée annuelle<br />

« Cela va de soi puisque l’assemblée des actionnaires appartient aux actionnaires », dit<br />

M e Filion. La Loi accorde ce droit aux actionnaires de sociétés dont les actions sont<br />

cotées en bourse, mais il est de l’intérêt des sociétés privées de profiter aussi <strong>du</strong> vent de<br />

démocratisation qui souffle dans le monde des entreprises. Il y a donc lieu de prévoir dans<br />

le règlement intérieur qu’un nombre minimal d’actionnaires puissent exiger l’inscription<br />

d’un sujet à l’ordre <strong>du</strong> jour de l’assemblée annuelle.<br />

Prévoir un recours aux modes alternatifs de règlement des conflits,<br />

comme la médiation et l’arbitrage<br />

« La Loi prévoit de nouvelles possibilités de recours en justice en Cour supérieure,<br />

notamment pour la protection des actionnaires minoritaires », souligne l’auteur.<br />

D’où l’importance de stipuler, dans le règlement intérieur, la convention unanime des<br />

actionnaires et le contrat entre tous les actionnaires, l’utilisation des modes de règlement<br />

non judiciaires pour les litiges entre actionnaires ou entre un actionnaire et la société.<br />

Inclure le moins possible de dispositions dans les statuts de la société<br />

Même s’il est possible d’inscrire dans les statuts des dispositions qui se retrouvent<br />

normalement dans le règlement intérieur, M e Filion ne le recommande pas. « Car la<br />

société devra payer, à chaque modification des statuts, les frais prescrits et un vote à la<br />

majorité d’au moins les deux tiers des voix exprimées par les actionnaires est requis »,<br />

dit-il.<br />

Regrouper les normes régissant la société et ses actionnaires<br />

Le règlement intérieur devrait intégrer les normes des statuts, de la convention unanime<br />

des actionnaires et <strong>du</strong> contrat entre tous les actionnaires. On peut, par exemple, citer ces<br />

règles en les mettant en italique et en les regroupant selon un ordre logique et indiquer<br />

leur source. « Cela favorise leur compréhension et leur accessibilité », selon M e Filion.<br />

Remettre les pouvoirs de gestion entre les mains<br />

des actionnaires-administrateurs<br />

Les actionnaires qui veulent administrer eux-mêmes la société peuvent « conclure une<br />

convention unanime retirant tous les pouvoirs <strong>du</strong> conseil d’administration, afin de les<br />

assumer eux-mêmes », affirme M e Filion. « Ils peuvent aussi choisir de ne pas constituer<br />

de conseil d’administration. Lors de la prochaine déclaration annuelle au registraire<br />

des entreprises, la société devra déclarer l’existence de cette convention et les nom et<br />

domicile des actionnaires qui assument ces pouvoirs ». Pour les sociétés créées le ou après<br />

le 14 février <strong>2011</strong>, la déclaration peut être faite dans la déclaration initiale.<br />

L’actionnaire unique peut de la même façon choisir d’exercer les pouvoirs<br />

d’administrateur.<br />

L’ouvrage publié chez Gaudet Éditeur est accessible gratuitement dans Internet jusqu’au<br />

5 mai prochain.<br />

1 Publié chez Gaudet Éditeur et disponible gratuitement sur le Web jusqu’au 5 mai <strong>2011</strong> :<br />

server.gaudet.ca:8080/frc/index.php


PAGE 30 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Augmentation de la tâche<br />

Conciliation des comptes<br />

Rollande Parent<br />

Les 45 titulaires de la fonction de syndic au sein des ordres professionnels et leurs équipes consacrent<br />

davantage de temps et d’énergie à la conciliation des comptes, en raison de modifications apportées au<br />

Code des professions, à l’automne 2008.<br />

Ces modifications, qui visaient à étendre la protection<br />

<strong>du</strong> public, ont eu une incidence directe sur le temps<br />

de traitement d’une grande partie des dossiers sous la<br />

responsabilité de l’équipe <strong>du</strong> Syndic en plus d’entraîner<br />

des difficultés d’application.<br />

C’est le constat qu’a fait M e Julie Barnabé, avocate à la<br />

conciliation au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, lors d’une conférence<br />

prononcée dans le cadre <strong>du</strong> 3 e colloque <strong>du</strong> Forum des<br />

syndics tenu sous l’égide <strong>du</strong> Conseil interprofessionnel <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>, le 24 février dernier, à Montréal. Le thème <strong>du</strong><br />

colloque : Les syndics tournés vers l’avenir.<br />

D’entrée de jeu, M e Barnabé a signalé « qu’avant le<br />

15 octobre 2008, notre juridiction était limitée au compte<br />

d’honoraires pour lequel le plaignant demandait la révision<br />

au Bureau <strong>du</strong> syndic dans les 45 jours. Depuis cette date,<br />

les comptes émis dans l’année qui précède la demande<br />

de conciliation peuvent faire l’objet d’une révision, et ce,<br />

pourvu que la demande respecte le délai de 45 jours quant<br />

au dernier compte ».<br />

Dès la réception de la demande, M e Barnabé et les autres<br />

avocats conciliateurs membres de l’équipe examinent<br />

s’il y a une possibilité de régler le litige avant qu’il ne<br />

s’envenime, qu’il se judiciarise. Pour avoir un portrait<br />

complet de la situation, des informations sont prises auprès<br />

de l’avocat mis en cause. Le conciliateur cherche avec<br />

chacune des parties une avenue de règlement. Selon les<br />

situations, il propose, si indiqué, l’élimination de la facture,<br />

sa diminution, le statu quo.<br />

Un autre changement au Code des professions fait en sorte que davantage<br />

de personnes autres que le client d’un avocat peuvent utiliser la procé<strong>du</strong>re<br />

de conciliation et d’arbitrage des comptes.<br />

Pour qu’il y ait entente, les deux parties doivent y consentir.<br />

Le cas échéant, les modalités de l’entente sont acheminées<br />

au client et à l’avocat pour signature. Le conciliateur voit<br />

par la suite au respect de cette entente.<br />

À défaut d’une entente, l’avocat conciliateur fait un rapport<br />

et informe le demandeur de son droit d’aller en arbitrage<br />

dans un délai de 30 jours. Tout en lui transmettant un<br />

formulaire de demande d’arbitrage.<br />

Toujours en 2009-2010, il y a eu 172 demandes d’arbitrage,<br />

dont 99 à Montréal. Le conseil d’arbitrage ratisse plus<br />

large que le conciliateur. Il peut tenir compte de la qualité<br />

des services ren<strong>du</strong>s par l’avocat dont les honoraires sont<br />

contestés. Il peut s’enquérir en outre <strong>du</strong> respect <strong>du</strong> mandat<br />

qui lui a été confié. La décision <strong>du</strong> conseil est sans appel.<br />

Sur la question de la conciliation, des syndics ou<br />

syndics adjoints des ordres professionnels des avocats,<br />

psychologues, denturologistes et infirmières ont répon<strong>du</strong> à<br />

quelques questions de l’auditoire.<br />

Le meilleur système<br />

En écho à la présentation de M e Barnabé, M e René<br />

Dussault, ex-juge de la Cour d’appel, a qualifié de<br />

« judicieux » le mécanisme de déjudiciarisation qu’est la<br />

conciliation.<br />

Ce changement fait en sorte que le processus de<br />

conciliation est plus long parce que celui qui se plaint des<br />

honoraires de son avocat a la possibilité de faire valoir ses<br />

récriminations de façon précise pour chacun des comptes<br />

émis au cours de l’année. Que les comptes aient été<br />

payés ou pas.<br />

Plus de plaignants potentiels<br />

Un autre changement au Code des professions fait en<br />

sorte que davantage de personnes autres que le client<br />

d’un avocat peuvent utiliser la procé<strong>du</strong>re de conciliation<br />

et d’arbitrage des comptes. Les nouvelles règles font en<br />

sorte que toute personne en position d’acquitter en lieu et<br />

place d’un tiers les honoraires d’un avocat se voit offrir les<br />

services de conciliation et, en cas d’échec, de l’arbitrage.<br />

À titre d’exemple, les parents d’un client ayant obtenu<br />

les services d’un avocat ont droit à la conciliation et à<br />

l’arbitrage <strong>du</strong> compte professionnel. C’est également le<br />

cas d’une compagnie relativement à un de ses employés,<br />

d’un liquidateur au nom d’un des héritiers, d’un syndicat de<br />

copropriété au nom d’un copropriétaire.<br />

« Nous acceptons même les demandes relatives aux<br />

comptes d’honoraires des avocats tra<strong>du</strong>cteurs, bien<br />

qu’aucun service de nature juridique n’ait été ren<strong>du</strong>. Parce<br />

que le compte d’honoraires est sur <strong>du</strong> papier à en-tête<br />

de l’avocat, nous considérons que l’interprétation la plus<br />

favorable au public doit prévaloir », a précisé M e Barnabé,<br />

faisant remarquer que « toutes ces demandes sont<br />

acceptées et constituent un agrandissement de la plage<br />

possible d’interventions ».<br />

Efforts en vue d’un règlement<br />

En fait, en 2009-2010, le Syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a reçu<br />

725 demandes de conciliation pour lesquelles il y a eu<br />

entente dans plus de la moitié des cas.<br />

Diane Gareau, Serge Tessier, Sylvie Truchon, Denys Dupuis, M e Daniel Mandron et M e Julie Barnabé étaient au nombre des<br />

conférenciers lors de ce colloque.<br />

À défaut d’une entente<br />

Il arrive bien sûr que le conciliateur se retrouve dans<br />

des eaux moins favorables. Selon M e Barnabé « à la face<br />

même de la plainte reçue, on voit qu’il n’y a pas matière<br />

à conciliation parce que les positions de l’une et de l’autre<br />

partie sont déjà campées. » Ce qui n’empêche toutefois<br />

pas le conciliateur au dossier de vérifier si c’est toujours<br />

le cas.<br />

Étroitement associé à la rédaction <strong>du</strong> Code des professions<br />

adopté en 1973, M e Dussault a fait valoir que « l’adaptation<br />

<strong>du</strong> système professionnel à la réalité vécue sur le terrain<br />

doit se poursuivre et s’effectuer au fur et à mesure de<br />

l’évolution des pratiques professionnelles. »<br />

Il s’est dit convaincu que le principe d’autogestion et<br />

d’autoréglementation des professions reconnu par le Code<br />

des professions demeure le meilleur.<br />

Photo : Sylvain Légaré


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 31


PAGE 32 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Vos rendez-vous de<br />

FORMATION continue<br />

Voici quelques-unes des activités, divisées par domaine de droit, que nous vous proposons pour les mois à venir.<br />

DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />

AFFAIRES<br />

29 avril Montréal<br />

13 mai Montréal<br />

27 mai Montréal<br />

La nationalité des sociétés et la situation des sociétés étrangères<br />

Les conflits de lois relatifs aux sociétés<br />

La mobilité des sociétés par le transfert international de siège social<br />

Droit international et européen des sociétés – Statut et opération :<br />

Les modes d’implantation secondaires à l’étranger<br />

Droit international et européen des sociétés – Statut et opération :<br />

Les modes d’implantation secondaires à l’étranger (suite) et<br />

l’établissement communautaire des sociétés<br />

Droit international et européen des sociétés – Statut et opération :<br />

Les modes de regroupement international de sociétés<br />

EN PARTENARIAT AVEC L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL<br />

8 avril Montréal<br />

La compétence des tribunaux québécois sur les litiges privés à<br />

caractère international<br />

M e Benoit Lapointe<br />

M e Gérald Goldstein<br />

15 avril Montréal Intro<strong>du</strong>ction au droit des marques de commerce M e Ysolde Gendreau<br />

29 avril Montréal L’effet au <strong>Québec</strong> des décisions étrangères M e Gérald Goldstein<br />

6 mai Montréal<br />

La Cour suprême et la liberté syndicale : mode d’emploi pour<br />

l’utilisation <strong>du</strong> droit international <strong>du</strong> travail devant les tribunaux<br />

canadiens<br />

M e Renée-Claude Drouin<br />

M e Isabelle Duplessis<br />

13 mai Montréal Sujets choisis en droit des obligations M e Benoit Moore<br />

20 mai Montréal L’état <strong>du</strong> droit sur le congédiement en droit québécois<br />

ASSURANCE<br />

27 mai Montréal Les développements récents en droit des assurances (<strong>2011</strong>)<br />

CONSTRUCTION<br />

20 mai Montréal Le droit de la construction (<strong>2011</strong>)<br />

CRIMINEL/PÉNAL<br />

M e Gilles Trudeau<br />

M e Sandra Daudelin<br />

Avec la collaboration de<br />

M e Gilbert A. Hourani<br />

Sous la présidence <strong>du</strong> juge<br />

Richard Wagner<br />

Avec la collaboration de<br />

M e Frédéric Pérodeau<br />

6 mai <strong>Québec</strong> Crimes sexuels : preuve, procé<strong>du</strong>re et stratégies – Cours 1 M e Brigitte Martin<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M : 248 $<br />

NM : 287 $<br />

M : 248 $<br />

NM : 287 $<br />

M : 248 $<br />

NM : 287 $<br />

M : 497 $<br />

NM : 575 $<br />

M : 497 $<br />

NM : 575 $<br />

M : 248 $<br />

NM : 287 $<br />

M–5 : 270 $<br />

M+5 : 469 $<br />

NM : 610 $<br />

M–5 : 270 $<br />

M+5 : 469 $<br />

NM : 610 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

NOMBRE D’HEURES<br />

RECONNUES<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

6<br />

6<br />

3<br />

6<br />

6<br />

3<br />

CONSULTEZ LE REGISTRE DES ACTIVITÉS RECONNUES : www.barreau.qc.ca/registre-activites-reconnues<br />

site Web poste télécopieur<br />

Comment vous inscrire ?<br />

NM : Non-membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M–5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis moins de 5 ans / M+5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 5 ans ou plus


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 33<br />

ACCÉDEZ DÈS MAINTENANT<br />

à votre dossier de formation continue<br />

en vous rendant à l’adresse suivante :<br />

www.barreau.qc.ca/declaration-fco/<br />

DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />

8 avril Montréal<br />

21 avril Trois-Rivières<br />

20 mai Joliette<br />

6 avril Joliette<br />

14 avril <strong>Québec</strong><br />

20 avril Montréal<br />

Crimes sexuels : preuve, procé<strong>du</strong>re et stratégies – Cours 2<br />

Revue de la jurisprudence de la Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et de la<br />

Cour suprême <strong>du</strong> Canada en matière criminelle<br />

Le traitement judiciaire des dossiers d’abus physiques d’enfants<br />

M e Magali Lepage<br />

M e Isabelle Doray<br />

M e Yanick Laramée<br />

5 mai <strong>Québec</strong> Législation et poursuites antigangs M e Randall Richmond<br />

27 mai <strong>Québec</strong> La preuve de propension M e Isabelle Doray<br />

6 avril Joliette<br />

3 juin Laval<br />

27 mai <strong>Québec</strong><br />

3 juin Laval<br />

DÉONTOLOGIE<br />

13 mai Montréal<br />

Les règles de preuve en droit criminel : un outil indispensable pour<br />

les plaideurs – Partie 1<br />

Les règles de preuve en droit criminel : un outil indispensable pour<br />

les plaideurs – Partie 2<br />

Les développements récents en déontologie, droit professionnel<br />

et disciplinaire (<strong>2011</strong>)<br />

M e Isabelle Doray<br />

M e Isabelle Doray<br />

Sous la présidence de<br />

M. le bâtonnier Gérald R.<br />

Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />

Avec la collaboration de<br />

M e Michel Tétrault<br />

Activités de formation organisées par le Comité sur la révision <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats<br />

8 avril Rimouski<br />

11 avril <strong>Québec</strong><br />

13 avril Gatineau<br />

26 avril Montréal<br />

12 mai Sherbrooke<br />

Déontologie : bilan et perspective<br />

M. le bâtonnier Gérald R.<br />

Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />

M e Johanne Brodeur<br />

M e Olivier Després<br />

M e Robert Lebeau Ad.E.<br />

M. le bâtonnier Gérald R.<br />

Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />

M e Jules Brière, Ad.E.<br />

M e René Dussault, Ad.E.<br />

M e Claudia P. Prémont, Ad.E.<br />

M. le bâtonnier Gérald R.<br />

Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />

M e François Daviault<br />

M e Jean-Pierre Proulx<br />

M e Philippe-André Tessier<br />

M. le bâtonnier Gérald R.<br />

Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />

M e Giuseppe Battista, Ad.E.<br />

M e Madeleine Lemieux, Ad.E.<br />

M e Philippe-André Tessier<br />

M. le bâtonnier Gérald R.<br />

Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />

M e Brigitte Nadeau<br />

M e André Albert Morin, Ad.E.<br />

M e Jocelyn Verdon<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 270 $<br />

M+5 : 469 $<br />

NM : 610 $<br />

NOMBRE D’HEURES<br />

RECONNUES<br />

M : Gratuit 3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

6<br />

En ligne sur le site Web : www.barreau.qc.ca/formation/obligatoire<br />

Par télécopieur : 514 954-3481 Comment vous inscrire ?<br />

Par la poste : Formation continue, 445, boulevard Saint-Laurent, Montréal (<strong>Québec</strong>) H2Y 3T8


PAGE 34 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />

DÉVELOPPEMENT ET PRATIQUE PROFESSIONNELS<br />

NOMBRE D’HEURES<br />

RECONNUES<br />

7 avril Sherbrooke Maîtres à l’abri ! M e Guylaine LeBrun M : Gratuit 3<br />

4 mai Sherbrooke<br />

Liette Monat Stratégies<br />

Marketing de soi et réseautage efficace<br />

M : 315 $ 6<br />

17 mai Montréal<br />

d’Affaires Inc.<br />

Liette Monat Stratégies<br />

M : 315 $<br />

11 mai Montréal Marquez des points dans vos interactions d’affaires<br />

6<br />

d’Affaires Inc.<br />

NM : 365 $<br />

3 mai <strong>Québec</strong><br />

16 mai Montréal<br />

Vendez vos services professionnels avec succès<br />

30 mai Montréal Self – Marketing and Effective Networking<br />

SÉRIE 90 TRUCS EN 90 MINUTES – DÉBUTANTS<br />

14 avril Valleyfield<br />

SÉRIE 90 TRUCS EN 90 MINUTES – AVANCÉS<br />

12 mai Sherbrooke<br />

ÉTHIQUE/DÉONTOLOGIE<br />

21 avril Longueuil<br />

19 mai Montréal<br />

21 avril Longueuil<br />

19 mai Montréal<br />

Word : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />

Excel : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />

Outlook : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />

PowerPoint : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />

Word : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />

Excel : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />

Outlook : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />

PowerPoint : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />

Les conflits d’intérêts ne sont pas des maladies :<br />

apprenez à les gérer et les encadrer<br />

Mettre en place des mécanismes de gestion de l’éthique et des<br />

plaintes<br />

Liette Monat Stratégies<br />

d’Affaires Inc.<br />

Liette Monat Stratégies<br />

d’Affaires Inc.<br />

M. Stéphane Bourbonnière<br />

M. Stéphane Bourbonnière<br />

M e Marie-Christine Girouard<br />

M e Marie-Christine Girouard<br />

27 mai Sept-Îles Les aspects pratiques de la déontologie M e Erick Vanchestein<br />

FAMILLE/JEUNESSE/AÎNÉS<br />

8 avril Montréal<br />

22 avril <strong>Québec</strong><br />

5 mai Trois-Rivières<br />

GESTION/GOUVERNANCE<br />

12 mai Gatineau<br />

12 mai Gatineau<br />

INTERPRÉTATION DES LOIS<br />

15 avril Jonquière<br />

MÉDIATION<br />

9-10 juin Montréal<br />

MUNICIPAL<br />

14 avril Victoriaville<br />

PRATIQUE PROFESSIONNELLE<br />

7 avril Montréal Le protocole d’instance<br />

14 avril Sherbrooke<br />

25 mai Rimouski<br />

Le terme à l’obligation alimentaire entre époux : on refait sa vie ou<br />

on la continue<br />

La responsabilité sociétale et ses nouveaux enjeux : ISO 26000,<br />

crédits carbone, parties prenantes, etc.<br />

Lobbyisme et communications d’influence : nous sommes tous<br />

concernés, mais comment appliquer ces concepts à notre réalité ?<br />

ABC des règlements : pour mieux les interpréter, les rédiger, les<br />

contester<br />

La médiation d’une allégation de harcèlement psychologique –<br />

Deuxième partie<br />

L’éthique municipale : bâtir une structure et une culture de l’éthique<br />

au sein des villes et organismes municipaux<br />

La révision judiciaire<br />

M e Michel Tétrault<br />

M e Marie-Christine Girouard<br />

M e Marie-Christine Girouard<br />

M e Claude Régnier<br />

M e John Peter Weldon<br />

M e Marie-Christine Girouard<br />

M. Michel Richard,<br />

juge à la Cour supérieure<br />

M e Paul Faribault<br />

M : 315 $<br />

NM : 365 $<br />

M : 315 $ 6<br />

M–5 : 43 $/cours<br />

M+5 : 49 $/cours<br />

NM : 75 $/cours<br />

M–5 : 43 $/cours<br />

M+5 : 49 $/cours<br />

NM : 75 $/cours<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 178 $<br />

M+5 : 222 $<br />

NM : 330 $<br />

M : 630 $<br />

NM : 730 $<br />

M–5 : 178 $<br />

M+5 : 222 $<br />

NM : 330 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

6<br />

1,5/cours<br />

1,5/cours<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

3<br />

6<br />

15<br />

6<br />

3<br />

3<br />

CONSULTEZ LE REGISTRE DES ACTIVITÉS RECONNUES :<br />

PLUS CONVIVIAL QUE JAMAIS AVEC SES NOUVEAUX MOTEURS DE RECHERCHE !<br />

www.barreau.qc.ca/registre-activites-reconnues<br />

NM : Non-membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M–5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis moins de 5 ans / M+5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 5 ans ou plus


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 35<br />

DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE<br />

27 mai Bromont<br />

3 juin Drummondville<br />

SPORT<br />

12 avril Montréal<br />

Propriété intellectuelle pour tous : comprendre les éléments de base<br />

et conseiller vos clients sans devenir un expert<br />

Des Jeux Olympiques à la Formule 1 au tournoi provincial de hockey<br />

mineur : les enjeux juridiques liés aux événements sportifs et à leurs<br />

principaux acteurs<br />

M e Nelson Landry<br />

M e Benoit Girardin<br />

8 avril <strong>Québec</strong> Le sport professionnel et olympique : intro<strong>du</strong>ction au droit <strong>du</strong> sport M e Benoit Girardin<br />

26 mai <strong>Québec</strong><br />

20 avril Montréal<br />

TRAVAIL<br />

7 avril <strong>Québec</strong><br />

8 avril Montréal<br />

29 avril Montréal<br />

6 mai <strong>Québec</strong><br />

15 avril Bromont<br />

6 mai Montréal<br />

13 mai <strong>Québec</strong><br />

La lutte contre le dopage sportif au <strong>Québec</strong>, au Canada et au niveau<br />

international<br />

From the Olympic Games to Formula 1 to the organization of a<br />

provincial minor hockey tournament : the legal aspects in hosting<br />

sporting events and of their main actors<br />

Les développements récents en droit <strong>du</strong> travail (<strong>2011</strong>)<br />

Les développements récents en droit de la santé et sécurité au<br />

travail (<strong>2011</strong>)<br />

La négocation d’une convention collective<br />

M e Benoit Girardin<br />

M e Benoit Girardin<br />

Avec la collaboration de<br />

M e Robert L. Rivest<br />

Avec la collaboration de<br />

M e André G. Lavoie<br />

M e Nancy St-Laurent<br />

M e Jocelyn Rancourt<br />

18 mai Montréal Cadre juridique <strong>du</strong> harcèlement psychologique en milieu de travail M e Marie-France Chabot<br />

19 mai Montréal Traitement des plaintes de harcèlement psychologique au travail M e Marie-France Chabot<br />

M–5 : 178 $<br />

M+5 : 222 $<br />

NM : 330 $<br />

M–5 : 178 $<br />

M+5 : 222 $<br />

NM : 330 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M–5 : 178 $<br />

M+5 : 222 $<br />

NM : 330 $<br />

M–5 : 178 $<br />

M+5 : 222 $<br />

NM : 330 $<br />

M–5 : 270 $<br />

M+5 : 469 $<br />

NM : 610 $<br />

M–5 : 270 $<br />

M+5 : 469 $<br />

NM : 610 $<br />

M–5 : 89 $<br />

M+5 : 113 $<br />

NM : 162 $<br />

M : 315 $<br />

NM : 365 $<br />

M : 315 $<br />

NM : 365 $<br />

NOMBRE D’HEURES<br />

RECONNUES<br />

7<br />

6<br />

3<br />

6<br />

6<br />

7<br />

6<br />

4<br />

6<br />

6<br />

FORMATIONS EN LIGNE<br />

TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />

NOMBRE D’HEURES<br />

RECONNUES<br />

Langage clair<br />

M e Miville Tremblay<br />

M me Rose-Marie Charest<br />

M : 113 $ 2,5<br />

Droit immobilier : aperçu de quelques pièges et controverses M e René Gauthier M : 71,66 $ 2<br />

L’arrêt Dunsmuir : des changements en profondeur ou non ? M e Louis Masson M : 71,66 $ 2<br />

La fraude d’identité : connaissez-vous ?<br />

M e Martin Dugré<br />

M e Martine E. Gervais<br />

M : 71,66 $ 2<br />

Le secret professionnel, les conflits d’intérêts et le devoir de loyauté<br />

Le bâtonnier Francis Gervais<br />

M e Thierry Usclat<br />

M : 71,66 $ 2<br />

DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />

ACTIVITÉS OFFERTES EN PARTENARIAT AVEC CCH<br />

NOMBRE D’HEURES<br />

RECONNUES<br />

7 avril <strong>Québec</strong> Accès à l’information M e Yvon Duplessis M : 495* $ 6<br />

18 avril Montréal Modalités de garde et accès : l’enfant d’abord<br />

M e Michel Tétrault<br />

M e Marie Christine Kirouack<br />

M me la juge Eva Petras<br />

M me la juge Lucille Beauchemin<br />

M. Richard Comtois<br />

M me Suzanne Pilon<br />

M : 495* $ 6<br />

7 avril Montréal<br />

14 avril <strong>Québec</strong><br />

* Ces tarifs n’incluent pas les taxes<br />

Politiques et directives pour les propriétaires et les exploitants de<br />

véhicules lourds<br />

M e David F. Blair M. Pierre Dorval<br />

M e Pierre-Olivier Ménard-Dumas<br />

M. Guy Mailhot<br />

M . Stéphane Labrecque<br />

M . Éric Morasse<br />

M : 595* $ 5 h 15<br />

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Par télécopieur : 514 954-3481 Comment vous inscrire ?<br />

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Juricarrière


Juricarrière<br />

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TAUX D’INTÉRÊT<br />

Article 28 de la Loi sur le ministère <strong>du</strong> Revenu<br />

RÉFÉRENCE TAUX DATE DE MISE EN VIGUEUR<br />

(1994), G.O. I, 52, 2009 9 % Le 1 er janvier 1995<br />

(1995), G.O. I, 12, 356 11 % Le 1 er avril 1995<br />

(1995), G.O. I, 26, 883 12 % Le 1 er juillet 1995<br />

(1995), G.O. I, 39, 1144 10 % Le 1 er octobre 1995<br />

(1995), G.O. I, 52, 1398 10 % Le 1 er janvier 1996<br />

(1996), G.O. I, 13, 323 9 % Le 1 er avril 1996<br />

(1996), G.O. I, 26, 728 10 % Le 1 er juillet 1996<br />

(1996), G.O. I, 39, 1140 9 % Le 1 er octobre 1996<br />

(1996), G.O. I, 52, 1564 8 % Le 1 er janvier 1997<br />

(1997), G.O. I, 13, 322 8 % Le 1 er avril 1997<br />

(1997), G.O. I, 27, 769 8 % Le 1 er juillet 1997<br />

(1997), G.O. I, 39, 1446 8 % Le 1 er octobre 1997<br />

(1997), G.O. I, 51, 1683 8 % Le 1 er janvier 1998<br />

(1998), G.O. I, 12, 309 9 % Le 1 er avril 1998<br />

(1998), G.O. I, 26, 823 9 % Le 1 er juillet 1998<br />

(1998), G.O. I, 39, 1137 9 % Le 1 er octobre 1998<br />

(1998), G.O. I, 51, 1411 10 % Le 1 er janvier 1999<br />

(1999), G.O. I, 12, 274 10 % Le 1 er avril 1999<br />

(1999), G.O. I, 26, 683 9 % Le 1 er juillet 1999<br />

(1999), G.O. I, 39, 987 9 % Le 1 er octobre 1999<br />

(1999), G.O. I, 52, 1295 9 % Le 1 er janvier 2000<br />

(2000), G.O. I, 12, 291 10 % Le 1 er avril 2000<br />

(2000), G.O. I, 25, 659 10 % Le 1 er juillet 2000<br />

(2000), G.O. I, 38, 954 10 % Le 1 er octobre 2000<br />

(2000), G.O. I, 52, 1276 10 % Le 1 er janvier 2001<br />

(2001), G.O. I, 13, 374 10 % Le 1 er avril 2001<br />

(2001), G.O. I, 26, 787 10 % Le 1 er juillet 2001<br />

(2001), G.O. I, 39,1069 9 % Le 1 er octobre 2001<br />

(2001), G.O. I, 52, 1450 8 % Le 1 er janvier 2002<br />

(2002), G.O. I, 13, 382 7 % Le 1 er avril 2002<br />

(2002), G.O. I, 25, 760 7 % Le 1 er juillet 2002<br />

(2002), G.O. I, 39, 1139 7 % Le 1 er octobre 2002<br />

(2002), G.O. I, 52, 1492 7 % Le 1 er janvier 2003<br />

(2003), G.O. I, 13, 345 7 % Le 1 er avril 2003<br />

(2003), G.O. I, 26, 706 8 % Le 1 er juillet 2003<br />

(2003), G.O. I, 39, 1027 8 % Le 1 er octobre 2003<br />

(2003), G.O. l, 52, 1320 7 % Le 1 er janvier 2004<br />

(2004), G.O. I, 13, 314 7 % Le 1 er avril 2004<br />

(2004), G.O. I, 26, 634 7 % Le 1 er juillet 2004<br />

(2004), G.O. I, 39, 961 7 % Le 1 er octobre 2004<br />

(2004), G.O. I, 53, 1322 7 % Le 1 er janvier 2005<br />

(2005), G.O. I, 12, 287 7 % Le 1 er avril 2005<br />

(2005), G.O. I, 25, 594 7 % Le 1 er juillet 2005<br />

(2005), G.O. I, 38, 834 7 % Le 1 er octobre 2005<br />

(2005), G.O. I, 52, 1113 8 % Le 1 er janvier 2006<br />

(2006), G.O. I, 12, 311 8 % Le 1 er avril 2006<br />

(2006), G.O. I, 26, 736 9 % Le 1 er juillet 2006<br />

(2006), G.O. I, 39, 1041 9 % Le 1 er octobre 2006<br />

(2006), G.O. I, 51, 1342 9 % Le 1 er janvier 2007<br />

(2007), G.O. I, 12, 303 9 % Le 1 er avril 2007<br />

(2007), G.O. I, 25, 583 9 % Le 1 er juillet 2007<br />

(2007), G.O. I, 38, 854 9 % Le 1 er octobre 2007<br />

(2007), G.O. I, 51, 1130 9 % Le 1 er janvier 2008<br />

(2008), G.O. I, 12, 241 9 % Le 1 er avril 2008<br />

(2008), G.O. I, 25, 533 8 % Le 1 er juillet 2008<br />

(2008), G.O. I, 38, 792 8 % Le 1 er octobre 2008<br />

(2009), G.O. I, 51, 1083 7 % Le 1 er janvier 2009<br />

(2009), G.O. I, 11, 322 6 % Le 1 er avril 2009<br />

(2009), G.O. I, 24, 622 5 % Le 1 er juillet 2009<br />

(2009), G.O. I, 37, 877 5 % Le 1 er octobre 2009<br />

(2010), G.O. I, 50, 1181 5 % Le 1 er janvier 2010<br />

(2010), G.O. I, 11, 315 5 % Le 1 er avril 2010<br />

(2010), G.O. I, 24, 672 5 % Le 1 er juillet 2010<br />

(2010), G.O. I, 38, 1054 6 % Le 1 er octobre 2010<br />

(2010), G.O. I, 51, 1473 6 % Le 1 er janvier <strong>2011</strong><br />

Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

<strong>Avril</strong> <strong>2011</strong><br />

Rédactrice en chef<br />

Martine Boivin<br />

Rédacteurs et collaborateurs<br />

de la présente édition<br />

M e Louis Baribeau, M e Constance Connie Byrne,<br />

M e Jean-Claude Hébert, Johanne Landry,<br />

Sylvain Légaré, Lisa Marie Noël, Rollande Parent,<br />

M e Marc-André Séguin, Marco Vendramini<br />

Révision linguistique<br />

et correction d’épreuves<br />

Nathalie Savard, trad. a.<br />

Le Journal de la communauté juridique<br />

est publié par :<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

445, boul. Saint-Laurent<br />

Montréal (QC) H2Y 3T8<br />

Directrice des communications<br />

France Bonneau<br />

Coordonnatrice aux communications<br />

Virginie Savard<br />

journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca<br />

514 954-3400, poste 3621<br />

ou 1 800 361-8495, poste 3621<br />

CONCEPTION DE LA GRILLE GRAPHIQUE<br />

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Afin d’assurer la protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> maximise les liens de confiance entre<br />

les avocats et les avocates, le public et l’État.<br />

Pour ce faire, le <strong>Barreau</strong> surveille l’exercice<br />

de la profession, fait la promotion de la primauté<br />

<strong>du</strong> droit, valorise la profession et soutient<br />

les membres dans l’exercice <strong>du</strong> droit.<br />

Les articles n’engagent que la responsabilité<br />

de leur auteur.<br />

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responsable des variations de couleur des<br />

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des photos et illustrations est interdite à<br />

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ou <strong>du</strong> photographe ou de l’illustrateur. La forme<br />

masculine désigne, lorsque le contexte s’y prête,<br />

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Le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> est publié 12 fois par an.<br />

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de la communauté juridique (magistrats, juristes,<br />

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