Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Avril</strong> <strong>2011</strong><br />
Vol. 43 n o 4<br />
barreau.qc.ca/journal<br />
Poste-publication canadienne : 40013642<br />
Grève des juristes de l’État<br />
Un message clair…<br />
mais à quel prix ?<br />
Marc-André Séguin, avocat<br />
La loi spéciale votée le 22 février dernier forçant le retour au travail des 450 procureurs de la Couronne et<br />
des 1 000 juristes de l’État québécois n’a pas seulement été reçue avec amertume, colère et déception par<br />
ces derniers, elle dévalorise la justice dans notre société, dénonce le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Le conflit de deux semaines a été lourd de conséquences<br />
pour la justice au <strong>Québec</strong>. Son dénouement, forcé par la loi<br />
spéciale 135, a bouleversé la profession. Démissions en bloc,<br />
perte de moral, des procès dont la bonne administration est<br />
remise en doute, faute d’effectifs. Une unité anticorruption<br />
qui risque de prendre les allures d’une coquille vide, cette<br />
dernière étant maintenant boycottée par des procureurs en<br />
colère. Un personnel de juristes au sein de l’État québécois<br />
à qui on a communiqué un message clair sur l’importance<br />
relative de la justice pour le gouvernement.<br />
Ce n’est pas une question d’avocats<br />
qui veulent plus, il s’agit de dire aux<br />
gens que la justice et la règle de droit<br />
sont primordiales au <strong>Québec</strong>.<br />
M e Gilles Ouimet, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Photo : M e Isabelle Brunet<br />
Avec ce conflit, a-t-on atteint un creux quant à la<br />
considération pour la justice au <strong>Québec</strong> ? La réponse <strong>du</strong><br />
bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Gilles Ouimet, est lourde<br />
de sens. « J’espère !, s’exclame celui qui dans une lettre<br />
adressée aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> le 23 février dernier<br />
a vigoureusement dénoncé la décision <strong>du</strong> gouvernement<br />
de forcer le retour au travail des juristes de l’État par une<br />
loi spéciale. »<br />
Suite pages 3 et 5<br />
Table des<br />
matières<br />
PARMI NOUS 4 PROPOS DU BÂTONNIER 6 Droit de regard 10 finances personnelles 18<br />
VIE ASSOCIATIVE 19 CAUSE PHARE 20 DÉONTOLOGIE 26 PROJETS DE LOI ET COMITÉS 27<br />
JURICARRIÈRE 36 et 37 TAUX D’INTÉRÊT 41 PETITES ANNONCES 42<br />
Suivez le <strong>Barreau</strong>
PAGE 2 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 3<br />
Grève des juristes de l’État<br />
Un message clair… mais à quel prix ?<br />
Suite de la page 1<br />
« Dans la note que j’ai envoyée à nos 23 000 membres,<br />
le message clair, c’est que la justice au <strong>Québec</strong> n’est pas à<br />
l’avant-plan des priorités gouvernementales », explique le<br />
bâtonnier. Le <strong>Barreau</strong>, ayant comme mandat la protection<br />
<strong>du</strong> public, se devait donc d’intervenir. Il était important<br />
de dénoncer publiquement la gestion de ce dossier par<br />
le gouvernement, selon M e Ouimet, compte tenu des<br />
répercussions qui se dessinaient à l’horizon pour la santé<br />
de notre système de justice. « Nous envisageons tous<br />
les moyens pour faire comprendre à la population que<br />
la justice est importante pour tous les Québécois, et pas<br />
seulement pour les avocats, explique-t-il. Ce n’est pas une<br />
question d’avocats qui veulent plus, il s’agit de dire aux<br />
gens que la justice et la règle de droit sont primordiales<br />
au <strong>Québec</strong>. »<br />
Un lien de confiance brisé<br />
Gilles Ouimet s’inquiète maintenant des répercussions <strong>du</strong><br />
conflit – et particulièrement de la façon dont ce dernier s’est<br />
soldé – car l’ensemble heurte un élément pourtant essentiel<br />
dans toute relation avocat-client : le lien de confiance.<br />
« Si ce lien de confiance est atteint, il ne peut pas y avoir<br />
de relation avocat-client, rappelle-t-il. Et ça, ça interpelle le<br />
<strong>Barreau</strong>. »<br />
Or, après une convention collective déjà imposée sous<br />
le bâillon il y a deux ans, le gouvernement, en imposant<br />
à nouveau aux procureurs et juristes leurs conditions de<br />
travail, notamment une augmentation salariale de 6 %<br />
sur cinq ans (qui, estime-t-on, entraînera une érosion<br />
salariale de 4 % si l’inflation se maintient au taux cible de<br />
2 %), aura laissé aux parties syndicales le sentiment d’avoir<br />
été flouées. D’autant plus que ces dernières se sont trouvées<br />
avec des conditions de travail moindres que ce qui<br />
avait été évoqué dans les négociations.<br />
Illustrant d’autant plus le climat de rupture, 46 procureurschefs<br />
et adjoints ont demandé au directeur des poursuites<br />
criminelles et pénales (DPCP), Louis Dionne, d’être affectés<br />
à des tâches de simples procureurs, en guise de protestation<br />
solidaire pour les grévistes.<br />
Les accusations de mauvaise foi lancées de part et d’autre<br />
ont marqué ce conflit, un premier en son genre dans<br />
l’histoire canadienne. L’Association des procureurs aux<br />
poursuites criminelles et pénales (APPCP) s’est dite victime<br />
de représailles politiques apparentées à « la guillotine »<br />
pour avoir appuyé la tenue d’une enquête publique sur<br />
les malversations liées à l’in<strong>du</strong>strie de la construction.<br />
Elle a aussi demandé la démission de Louis Dionne, lui<br />
reprochant son silence pendant le conflit. Ce dernier s’est<br />
défen<strong>du</strong> de l’accusation, affirmant qu’il ne lui appartenait<br />
pas de décider de l’attribution des deniers publics et qu’il<br />
avait fait valoir ses positions derrière des portes closes.<br />
Le président de l’APPCP, M e Christian Leblanc, avait au<br />
surplus accusé la présidente <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> trésor, Michèle<br />
Courchesne, d’avoir renié sa parole lors des négociations,<br />
en laissant miroiter la possibilité d’un rattrapage salarial<br />
qui s’est révélé illusoire. « Les procureurs de la Couronne,<br />
on a un certain pif pour la bullshit. Et je pense qu’on en<br />
a eu notre lot cette semaine », avait-il alors lâché dans<br />
une déclaration désormais célèbre, bien à l’image <strong>du</strong> ton<br />
acerbe entre les parties.<br />
Bien que le bâtonnier « n’encourage pas » les sorties<br />
publiques dans le cadre de négociations pour rapporter<br />
au grand jour ce qui se dit pendant ces dernières, il juge<br />
« inapproprié » de commenter publiquement les propos<br />
tenus lors des négociations. Il a toutefois souhaité réagir<br />
à un argument ayant été fourni sur la place publique,<br />
alors qu’on a fait la comparaison entre le tarif versé par le<br />
gouvernement aux avocats de la défense représentant des<br />
accusés impliqués dans des mégaprocès et le financement<br />
de la poursuite. « Dans la mesure où ce que l’on souhaitait<br />
faire, en évoquant cela, était de mobiliser la population<br />
contre les avocats de la défense, je ne suis pas d’accord<br />
avec ce genre d’argumentaire. Là où l’argument peut être<br />
valable, c’est lorsqu’on dit que le tarif versé aux avocats de<br />
la défense dans ce contexte constitue la reconnaissance<br />
de ce qui est nécessaire pour avoir un système de justice<br />
qui respecte les principes constitutionnels. Partant de là,<br />
ce même raisonnement permettrait de fixer des conditions<br />
équivalentes à la poursuite. »<br />
Comment réparer les dégâts ?<br />
Mais au-delà des propos, il faut bien constater la difficulté<br />
qui se dessine pour réparer les pots cassés et rebâtir ce lien<br />
de confiance pourtant si nécessaire.<br />
En rappelant qu’on ne puisse pas « de façon absolue,<br />
sans nuances et sans tenir compte <strong>du</strong> contexte » parler<br />
des conséquences déontologiques de ce conflit pour<br />
les avocats impliqués, M e Ouimet considère qu’il faudra<br />
néanmoins trouver des façons de rétablir un climat sain.<br />
« Lorsqu’un avocat constate que le lien de confiance avec<br />
son client est brisé, ce dernier a néanmoins, selon moi,<br />
l’obligation de rétablir le lien de confiance. Et ce n’est que<br />
lorsqu’on arrive à la conclusion que le lien de confiance est<br />
irrémédiablement atteint qu’on doit envisager des mesures<br />
en fonction <strong>du</strong> contexte. » Comment y arriver ? M e Ouimet<br />
prend acte des déclarations <strong>du</strong> gouvernement selon<br />
lesquelles il souhaite toujours négocier malgré l’adoption<br />
de la loi spéciale, affirmant qu’il reste à voir maintenant<br />
quels seront les effets concrets de cette démarche.<br />
Le bâtonnier évoque la lettre <strong>du</strong> président de la Fédération<br />
des médecins spécialistes <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, le D r Gaétan<br />
Barrette, émise au plus fort de la crise le 22 février dernier<br />
pour rappeler qu’en 2006, il y avait eu poursuite des<br />
négociations après l’adoption d’un décret concernant les<br />
médecins spécialistes et que les négociations subséquentes<br />
s’étaient néanmoins avérées concluantes. Y aurait-il là une<br />
lueur d’espoir ?<br />
Dans les années 1970, le budget pour la justice représentait 3 % <strong>du</strong> budget de l’État<br />
québécois. En 2010, nous sommes à moins de 1 %. En plus de 30 ans de divers<br />
gouvernements et de choix publics, on a irrémédiablement diminué l’importance relative<br />
de la justice au <strong>Québec</strong>. Ce n’est pas une question de politique, c’est un enjeu de société.<br />
M e Gilles Ouimet, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Un problème devenu structurel ?<br />
Mais au-delà de la grève et tout le sens qu’on peut en<br />
dégager, le conflit qui a secoué la profession en février<br />
dernier n’est qu’une étape additionnelle dans un long<br />
processus de dévalorisation de la justice qu’on constate<br />
depuis quelque trois décennies, constate M e Ouimet. « Dans<br />
les années 1970, le budget pour la justice représentait<br />
3 % <strong>du</strong> budget de l’État québécois. En 2010, nous sommes<br />
à moins de 1 %. En plus de 30 ans de divers gouvernements<br />
et de choix publics, on a irrémédiablement diminué<br />
l’importance relative de la justice au <strong>Québec</strong>. Ce n’est pas<br />
une question de politique, c’est un enjeu de société. »<br />
Suite page 5
PAGE 4 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Parmi nous<br />
M e Alexander Herman<br />
M e Alice Monet<br />
M e Marie-Ève Lajoie<br />
M e André Beaulieu<br />
M e Suzanne Côté<br />
M e Julien Morier<br />
M e Alexander Herman se joint au<br />
cabinet Langlois Kronström Desjardins<br />
après y avoir complété son stage.<br />
Il œuvrera au bureau de Montréal<br />
principalement au sein <strong>du</strong> secteur litige.<br />
M e Alice Monet (2010) s’est jointe à<br />
l’équipe <strong>du</strong> cabinet Monette Barakett.<br />
M e Marie-Ève Lajoie et M e Stéphanie Rainville ont été<br />
nommées à titre d’associées <strong>du</strong> cabinet Monette Barakett.<br />
Elles exercent respectivement au sein des équipes de droit<br />
civil, de droit corporatif et de la construction, et au sein des<br />
équipes de santé et sécurité <strong>du</strong> travail, de droit <strong>du</strong> travail et de<br />
droit de la santé.<br />
M e Thierry Usclat<br />
M e Paul Legault<br />
M e Esther Godin-Larivière<br />
M e Stéphanie Rainville<br />
M e André Beaulieu a été nommé<br />
premier vice-président, Services<br />
généraux, chez BCE.<br />
M e Thierry Usclat a été nommé viceprésident<br />
de la Commission municipale<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> où il sera affecté à l’éthique et<br />
à la déontologie en matière municipale.<br />
Au moment de sa nomination, M e Thierry<br />
Usclat était bâtonnier de Laval.<br />
M e Suzanne Côté, associée <strong>du</strong> bureau<br />
de Montréal <strong>du</strong> cabinet Osler, a été<br />
nommée BTI Client Service All-Star.<br />
L’équipe BTI Client Service All-Star<br />
de <strong>2011</strong> est formée d’avocats qui<br />
ont impressionné les conseillers<br />
juridiques d’entreprise par leur grande<br />
compréhension des enjeux commerciaux,<br />
leur approche éclairée et leur engagement<br />
entier envers les clients.<br />
M e Paul Legault (1971) s’est joint<br />
au groupe <strong>du</strong> droit corporatif et<br />
commercial <strong>du</strong> cabinet Miller Thomson<br />
Pouliot s.e.n.c.r.l.<br />
M e Julien Morier (<strong>2011</strong>) s’est joint<br />
au groupe litige <strong>du</strong> cabinet Miller<br />
Thomson Pouliot s.e.n.c.r.l.<br />
M e Élaine Giguère<br />
M e Thierry Bériault<br />
M e Sébastien N. Falardeau<br />
M e Catherine Brousseau<br />
M e Josie Morello<br />
M e Patrice M. Brunet<br />
M e Patrice Boudreau<br />
M e Gabrielle Marceau<br />
M e Thierry Bériault (1993) a été<br />
accrédité par l’International Mediation<br />
Institute, à La Haye, Pays-Bas, pour<br />
agir comme médiateur dans le cadre<br />
de litiges internationaux.<br />
M e Sébastien N. Falardeau s’est joint<br />
au cabinet De Chantal D’Amour Fortier<br />
s.e.n.c.r.l. après y avoir complété son<br />
stage. M e Falardeau concentrera sa<br />
pratique en litige commercial et en droit<br />
des affaires.<br />
M e Josie Morello (2008) s’est jointe au<br />
cabinet Brunet Avocats et pratique en<br />
immigration d’affaires sous les régimes<br />
d’immigration canadien et américain<br />
impliquant les permis de travail, la résidence<br />
permanente et la citoyenneté au bénéfice<br />
d’indivi<strong>du</strong>s et d’entités corporatives.<br />
M e Patrice M. Brunet (1992) a<br />
complété avec succès les examens<br />
de The Directors College, affilié à<br />
l’université McMaster. Il a ainsi reçu les<br />
désignations « C. Dir. » et « ASC ».<br />
M e Réal Goulet (1975) se joint comme avocat-conseil à l’étude<br />
de M e Valentin Molpeceres (1983), à compter <strong>du</strong> 1 er avril <strong>2011</strong>.<br />
M e Isabelle Desharnais<br />
M e Nathalie Lavigne<br />
À la suite des départs à la retraite de M e Bernard Bergeron,<br />
M e Serge Fontaine et M e Jacques Dessureault, le Centre<br />
communautaire juridique de la Mauricie – Bois-Francs<br />
a procédé à la nomination de trois nouvelles directrices<br />
pour ses bureaux régionaux : M e Catherine Brousseau<br />
(Drummondville et Victoriaville), M e Nathalie Lavigne<br />
(Trois-Rivières) et M e Marie-Annick Gagnon (Shawinigan,<br />
La Tuque et Louiseville).<br />
M e Patrice Boudreau s’est joint au<br />
cabinet Lambert Therrien s.e.n.c.<br />
à titre d’associé où il poursuivra sa<br />
pratique en droit <strong>du</strong> travail et de<br />
l’emploi au bureau de Trois-Rivières.<br />
M e Christian Faribault<br />
Le cabinet d’avocats Borden Ladner Gervais S.E.N.C.R.L.,<br />
S.R.L. (BLG) vient de promouvoir trois de ses avocats au<br />
titre d’associé. M es Isabelle Desharnais, Christian Faribault<br />
et Emmanuelle Rolland au bureau de BLG à Montréal ont<br />
obtenu cette promotion au 1 er janvier <strong>2011</strong>.<br />
M e Marie-Annick Gagnon<br />
M e Emmanuelle Rolland<br />
M e Gabrielle Marceau (2009) s’est<br />
jointe à l’équipe de litige fiscal <strong>du</strong><br />
cabinet De Grandpré Chait.<br />
M e Marc-André Landry <strong>du</strong> bureau de Montréal <strong>du</strong> cabinet<br />
Blakes a été nommé associé. Il conseille et défend des<br />
sociétés dans le cadre de recours collectifs, de recours<br />
contractuels et de recours en responsabilité civile.<br />
M e Anne-Catherine Brunschwig<br />
M e Gérald Courage<br />
Pour nous joindre<br />
Miller Thomson s.e.n.c.r.l annonce<br />
la réélection par acclamation de<br />
M e Gérald Courage au poste de<br />
président, en lui confiant un deuxième<br />
mandat de trois ans. M e Courage<br />
compte plus de 30 ans d’expérience<br />
en droit fiscal.<br />
M e André K. Baby, avocat à la retraite, amorce une nouvelle<br />
carrière. Il vient de publier chez Marcel Broquet Éditeur son<br />
premier roman genre thriller, La Danse des Évèques.<br />
Le lancement a eu lieu récemment au Salon <strong>du</strong> Livre de Montréal.<br />
Erratum<br />
Nominations à la Cour<br />
Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
M. Richard R. Wagner a été nommé juge à la Cour<br />
d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
M e Anne-Catherine Brunschwig (1990)<br />
est devenue membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Rio<br />
de Janeiro, Brésil, en 2010 et s’est jointe<br />
à l´équipe de droit commercial <strong>du</strong> cabinet<br />
Villemor Amaral Advogados à leurs<br />
bureaux de Rio de Janeiro.<br />
Une erreur s’est glissée dans<br />
le PARMI NOUS de l’édition<br />
<strong>du</strong> mois de mars <strong>du</strong> Journal <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong>. Nous écrivions que<br />
M e Michel C. Simard (1981)<br />
s’était joint au cabinet Fraser<br />
Milner Casgrain alors que<br />
M e Simard a plutôt été nommé récemment directeur<br />
général de l’Institut canadien des actuaires (ICA).<br />
L’ICA est l’organisme national de la profession<br />
actuarielle au Canada. Toutes nos excuses.<br />
Photo : Jean-Marc Carisse<br />
M e Michel C. Simard<br />
M. Louis J. Gouin, M. Mark Schrager et M. Michael<br />
Stober ont été nommés juges à la Cour supérieure <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, district de Montréal.<br />
Tribunal des droits de la personne<br />
M e Jean-François Boulais et M e Mélanie Samson ont été<br />
nommés assesseurs au Tribunal des droits de la personne<br />
pour un mandat de cinq ans.<br />
Un nouvel emploi ou de nouvelles responsabilités…<br />
Faites-nous parvenir un court texte (environ 180 caractères,<br />
espaces compris, en format Word) ainsi qu’une photo,<br />
si désiré, (format JPG et une résolution de 300 dpi)<br />
à journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca. Vous devez inscrire<br />
« PARMI NOUS » dans l’objet <strong>du</strong> courriel. Pour obtenir<br />
davantage d’information : 514 954-3400, poste 3621.<br />
Note : Le Journal se réserve le droit d’adapter les<br />
textes reçus en fonction de ses normes éditoriales<br />
et rédactionnelles.<br />
Faites-nous part de vos commentaires<br />
M es Esther Godin-Larivière et Élaine Giguère se sont jointes<br />
à Joli-Cœur Lacasse Avocats, au bureau de Trois-Rivières.<br />
M e Godin-Larivière conseille les clients en matière de droit de<br />
la famille. Quant à elle, M e Giguère pratique principalement<br />
en litige civil et commercial, ainsi qu’en droit immobilier et<br />
des affaires.<br />
M e Yan Paquette<br />
M e Yan Paquette se joint à Langlois<br />
Kronström Desjardins comme avocat,<br />
une acquisition majeure pour l’équipe<br />
de litige civil et commercial et de<br />
conformité en assurance et distribution<br />
de pro<strong>du</strong>its et services financiers.<br />
Vous avez aimé un article? Une chronique? Un sujet?<br />
Au contraire, vous avez été déçu, ennuyé ou<br />
même choqué? Faites-nous-en part en écrivant à<br />
journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca. Vos commentaires<br />
ne seront pas publiés, mais serviront plutôt à orienter<br />
la rédaction <strong>du</strong> Journal.
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 5<br />
Grève des juristes de l’État<br />
Un message clair… mais à quel prix ?<br />
Suite de la page 3<br />
La justice ne doit pas être évaluée d’un simple point de<br />
vue comptable, rappelle M e Ouimet. Elle requiert des<br />
investissements, pour avoir un système de justice digne de<br />
ce nom, qui reflète la société démocratique dans laquelle<br />
on vit et qui reflète nos valeurs fondamentales.<br />
La justice devrait donc logiquement aussi occuper une place<br />
importante dans nos choix de société. D’ailleurs, le bâtonnier<br />
rappelle qu’un rapport <strong>du</strong> comité consultatif sur l’économie<br />
et les finances publiques daté de décembre 2009 avait<br />
NDLR :<br />
Au moment d’aller sous presse, le 22 mars <strong>2011</strong>,<br />
le gouvernement <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a fait l’annonce de son<br />
plan d’action visant l’amélioration des conditions de<br />
travail des procureurs aux poursuites criminelles et<br />
pénales, lequel prévoit des mesures qui répondent<br />
aux particularités <strong>du</strong> travail <strong>du</strong> poursuivant.<br />
comparé les dépenses de programmes québécois à celles de<br />
l’Ontario. Le rapport avait clairement indiqué que le seul<br />
service public d’importance sous-financé au <strong>Québec</strong> par<br />
rapport à l’Ontario était le système de justice et la sécurité<br />
publique. « Quand tous nos services sont financés plus que<br />
notre voisin ontarien sauf la justice et la sécurité publique,<br />
qu’on ne me dise pas qu’on n’a pas les moyens d’avoir un<br />
système de justice de qualité. On a ces moyens pour tous<br />
les services, mais pas la justice. C’est un choix clair. »<br />
Implication <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
Voici des gestes qui ont été posés par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong> tout au long de la grève des procureurs aux<br />
poursuites criminelles et pénales et des juristes de l’État :<br />
Envoi d’un message d’appui par courriel à tous les<br />
membres et diffusion sur les réseaux sociaux (23 février)<br />
www.facebook.com/barreau<strong>du</strong>quebec.<br />
La grève aura-t-elle enfin lancé à la population le message<br />
que la justice mérite un financement plus adéquat ?<br />
Le temps le dira. Or, l’enjeu est capital. « Et cet enjeu n’est<br />
pas seulement important pour le <strong>Barreau</strong>, rappelle<br />
M e Ouimet, mais pour la population québécoise en entier.<br />
Une société démocratique digne de ce nom doit avoir un<br />
système de justice efficace et fiable dans lequel la règle de<br />
droit triomphe. Pour ça, il faut s’en occuper. Et cela veut<br />
dire qu’il faut lui accorder les ressources suffisantes. »<br />
Émission de trois communiqués de presse (7, 20 et<br />
21 février) www.barreau.qc.ca/actualites-medias/<br />
communiques/<strong>2011</strong>/index.html.<br />
Envoi d’une lettre ouverte aux médias (23 février)<br />
publiée intégralement ou en partie par cinq quotidiens.<br />
Élaboration d’une stratégie de relations médias et<br />
gouvernementale.<br />
Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a accordé 38 entrevues sur le<br />
sujet dans différents médias <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.
PAGE 6 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
M e Gilles Ouimet<br />
Propos <strong>du</strong> bâtonnier<br />
Remettre les pen<strong>du</strong>les à l’heure !<br />
L’image de la profession est souvent malmenée sur la place publique.<br />
Je ne surprendrai personne avec cet énoncé qui décrit une réalité qui n’est<br />
malheureusement pas nouvelle.<br />
Le bâtonnier J. Michel Doyon, dans son<br />
ouvrage, Les avocats et le <strong>Barreau</strong>, une<br />
histoire 1 …, cite des écrits <strong>du</strong> début de la<br />
colonie où l’on dénigre déjà la profession.<br />
On le sait, les mythes ont la vie <strong>du</strong>re et<br />
prennent naissance parfois d’étranges<br />
façons.<br />
Le récent conflit entre le gouvernement et<br />
ses procureurs aux poursuites criminelles<br />
et pénales, et les juristes de l’État a permis<br />
de mettre un peu de baume sur cette plaie<br />
en confirmant le capital de sympathie<br />
dont bénéficient ces avocats auprès de la<br />
population. Malheureusement, il aura aussi<br />
remis à l’avant-plan l’écart perceptuel entre<br />
certains groupes de membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>…<br />
Si le public apprécie clairement le travail de<br />
ses procureurs aux poursuites criminelles<br />
et pénales, il comprend moins bien, par<br />
exemple, celui des avocats de la défense.<br />
Déboulonner les mythes<br />
Nous avons la responsabilité de<br />
déboulonner certains mythes véhiculés<br />
sur la place publique et d’expliquer des<br />
concepts qui, lorsque mis en contexte,<br />
prennent un sens différent. Étant<br />
moi-même criminaliste, j’ai souvent dû<br />
expliquer l’importance de la présomption<br />
d’innocence, <strong>du</strong> droit à l’avocat et de la<br />
défense pleine et entière à des proches.<br />
Des concepts qui ne sont pas si faciles<br />
à faire comprendre et à ramener près<br />
<strong>du</strong> quotidien de tout un chacun. Pourtant,<br />
si l’on prend le temps d’expliquer<br />
avec des exemples simples sur quels<br />
principes s’appuie notre travail et comment<br />
celui-ci préserve les droits fondamentaux<br />
de tous les citoyens, peu de gens<br />
demeurent insensibles.<br />
Les informations véhiculées hors contexte<br />
peuvent aussi nuire grandement à la<br />
perception qu’a le public de notre travail.<br />
Au cours des dernières semaines, j’ai pu<br />
lire ou entendre des commentaires sur la<br />
rémunération des avocats de la défense<br />
par l’État dans le cadre des mégas-procès.<br />
Cette information, mise hors contexte,<br />
offrait une boiteuse comparaison des<br />
conditions de travail de salariés avec des<br />
membres en pratique privée. Qui dans<br />
la population a pu faire le nécessaire<br />
ajustement de ces chiffres en dé<strong>du</strong>isant<br />
le 55 % que paient tous les praticiens<br />
privés ? Quel citoyen avait en main les<br />
informations nécessaires pour apprécier<br />
le fait que l’engagement à temps plein et<br />
sur une longue <strong>du</strong>rée d’un praticien privé<br />
dans ce genre de dossier met souvent en<br />
péril la survie même de sa pratique une fois<br />
le dossier complété ? Une fois remis sous<br />
son éclairage réel, le portrait est souvent<br />
bien différent…<br />
Le moment est venu de sortir de notre<br />
réserve et d’aborder des sujets difficiles,<br />
voire tabous, et ce, avec prudence et<br />
vigilance. Prudence pour ne pas faire<br />
naître d’autres mythes que nous aurions<br />
<strong>du</strong> mal à déboulonner,et vigilance pour<br />
corriger le tir à chaque fois où cela serait<br />
nécessaire. Nous exprimerons ainsi notre<br />
fierté d’être un maillon essentiel <strong>du</strong> système<br />
démocratique et jouerons pleinement notre<br />
rôle de promoteur de la règle de droit.<br />
Pour le <strong>Barreau</strong>, cela fait aussi partie de sa<br />
mission de protection <strong>du</strong> public.<br />
Ce grand défi de revaloriser la justice et de<br />
faire en sorte qu’elle devienne une priorité<br />
gouvernementale passe nécessairement<br />
par la sensibilisation de la population à<br />
l’important rôle que nous jouons tous,<br />
quels que soient notre type de pratique ou<br />
notre champ de compétence. Et ce défi,<br />
le <strong>Barreau</strong> le relèvera avec vous.<br />
Nous avons tous un rôle à jouer pour<br />
remettre les pen<strong>du</strong>les à l’heure !<br />
Le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
M e Gilles Ouimet<br />
1 DOYON, J. Michel, Les avocats et le <strong>Barreau</strong> : une<br />
histoire…, 1 ere éd., 2009.
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 7<br />
Rapport Payette<br />
Le <strong>Barreau</strong> formulera des recommandations<br />
Marc-André Séguin, avocat<br />
Le débat sur l’avenir de l’information étant bien amorcé chez les journalistes, voilà qu’il trouve désormais<br />
aussi sa place parmi les avocats. Soucieux de participer au débat public sur la qualité de l’information<br />
et la pratique <strong>du</strong> journalisme, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> compte créer un comité pour définir ses positions<br />
et recommandations à la lumière <strong>du</strong> rapport déposé par le groupe de travail de Dominique Payette sur<br />
l’information au <strong>Québec</strong>. Exposé de questionnements à venir.<br />
Remis à la ministre de la Culture, des Communications et<br />
de la Condition féminine Christine St-Pierre en décembre<br />
2010, le rapport Payette fait des vagues dans le milieu<br />
journalistique. Le rapport, qui compte 51 recommandations,<br />
est essentiellement axé sur trois mesures : le renforcement<br />
<strong>du</strong> journalisme professionnel, notamment par la création<br />
d’un titre réservé pour les journalistes professionnels; le<br />
renforcement, par diverses mesures, <strong>du</strong> Conseil de presse<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; ainsi que différentes propositions de soutien<br />
de l’État pour la pro<strong>du</strong>ction d’une information de qualité<br />
par des journalistes professionnels.<br />
Des recommandations dont la mise en œuvre signifierait<br />
une profonde réforme juridique au <strong>Québec</strong>, d’où l’intérêt<br />
pour le <strong>Barreau</strong> de se pencher sur la question attentivement.<br />
« Ce rapport évoque des propositions qui apporteraient<br />
des changements majeurs à notre système juridique,<br />
précise le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Gilles Ouimet. Nous<br />
allons donc essayer de pro<strong>du</strong>ire un rapport sur la question<br />
d’ici trois à six mois. »<br />
Bien que le rapport vise la reconnaissance d’un statut<br />
pour les journalistes professionnels – avec des conditions<br />
dérivées de la Loi sur le statut de l’artiste – et non d’un<br />
statut professionnel pour les journalistes, des privilèges<br />
proposés pour ces derniers seraient entièrement<br />
nouveaux au <strong>Québec</strong>. Une loi sur le statut des journalistes<br />
professionnels, précise-t-on dans le rapport, « ne devrait<br />
interdire à personne l’exercice <strong>du</strong> journalisme, mais<br />
octroyer un certain nombre d’avantages ou de privilèges<br />
aux personnes qui exercent la fonction selon des normes<br />
plus strictes et qui sont, de ce fait, autorisées à porter le<br />
titre de journaliste professionnel. »<br />
Soucieux de son mandat de protection <strong>du</strong> public, le<br />
<strong>Barreau</strong> compte étudier les diverses recommandations <strong>du</strong><br />
rapport Payette, dont certaines auraient des conséquences<br />
manifestes sur la pratique <strong>du</strong> droit. L’une d’entre elles<br />
vise d’ailleurs un acte réservé à la profession d’avocat,<br />
soit la représentation d’une entreprise de presse devant<br />
la Commission d’accès à l’information. Un journaliste<br />
professionnel, en vertu de la loi proposée, pourrait<br />
représenter son employeur devant cette instance.<br />
D’autres propositions se tra<strong>du</strong>iraient aussi par des réformes<br />
en profondeur. Parmi ces dernières,<br />
mentionnons des dispositions sur<br />
le secret des sources; l’inclusion<br />
de clauses de conscience dans les<br />
contrats de travail des<br />
journalistes professionnels;<br />
des conditions de travail<br />
fixées pour les journalistes<br />
pigistes; des privilèges<br />
exclusifs advenant la<br />
création de tribunes<br />
de la presse au<br />
sein d’administrations locales; des pouvoirs éten<strong>du</strong>s pour<br />
le Conseil de presse; des avantages fiscaux aux entreprises<br />
embauchant des journalistes professionnels; et même des<br />
modifications à la Loi sur la presse limitant fortement les<br />
droits aux dommages découlant de la publication d’articles<br />
préjudiciables. Des recommandations proposent aussi<br />
d’offrir un accès prioritaire aux journalistes professionnels<br />
aux informations de l’État.<br />
Soucieux de son mandat de protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong> compte étudier<br />
les diverses recommandations <strong>du</strong> rapport Payette, dont certaines auraient des<br />
conséquences manifestes sur la pratique <strong>du</strong> droit.<br />
« Sans prendre position, ce sont des questions qui nous<br />
interpellent », précise le bâtonnier. Avec ces diverses<br />
perspectives, où se situe l’intérêt <strong>du</strong><br />
public, et quels sont les outils à retenir<br />
pour assurer sa protection ? Le débat<br />
se poursuit.
PAGE 8 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Quelles sont les suites à donner<br />
à la commission Bastarache ?<br />
Lisa Marie Noël<br />
La commission Bastarache a été pour certains une curiosité, pour d’autres, un exercice qui a permis de<br />
réfléchir sur le processus de nomination des juges, un sujet qui a longtemps été tabou. Mais aussitôt le<br />
rapport déposé, peu de personnes se sont prononcées sur les suites à donner.<br />
La discussion a été lancée dans le cadre d’une table ronde<br />
intitulée Les suites à donner à la commission Bastarache :<br />
Regards sur le processus de nomination des juges lors d’un<br />
colloque organisé par la chaire Jean-Louis Baudouin en<br />
droit civil et la chaire de recherche <strong>du</strong> Canda en identités<br />
juridiques et culturelles nord-américaines et comparées<br />
de l’Université de Montréal. Voici ce qu’en pensent les<br />
personnes présentes autour de la table.<br />
Pierre Noreau, politicologue et professeur de droit à<br />
l’Université de Montréal<br />
Selon lui, le rapport Bastarache n’a pas répon<strong>du</strong> aux<br />
questions soulevées. Alors que le public s’attendait à<br />
une commission d’enquête sur l’ingérence politique dans<br />
la nomination des juges, les travaux ont tourné autour<br />
de l’existence ou non d’une réunion qui aurait eu lieu<br />
le 2 septembre 2003.<br />
Le rapport de la commission a suscité très peu de réactions<br />
contrairement à la commission d’enquête elle-même, qui<br />
a fortement intéressé le public. « Après deux jours, on<br />
n’en entendait pratiquement plus parler. Il y a une raison<br />
à ça. Le rapport ne porte pas sur la raison pour laquelle<br />
la commission a été constituée. Il est normal qu’on s’y<br />
intéresse beaucoup moins qu’à l’enquête. »<br />
Selon Pierre Noreau, il n’y a « pratiquement rien dans<br />
le rapport qui indique clairement ce qu’on doit faire à<br />
l’avenir. Redonne-t-on au ministre de la Justice l’intégrité<br />
de la fonction de nommer les juges ou accepte-t-on que<br />
le premier ministre ait une sorte de droit de veto sur la<br />
nomination des juges ? » Il regrette que la commission ne<br />
se soit pas prononcée sur ce problème qui était soulevé.<br />
Malgré tout, il rapporte les bons résultats d’un sondage<br />
mené par l’Observatoire <strong>du</strong> droit à la justice de l’Université<br />
de Montréal l’automne dernier : 62 % des gens maintiennent<br />
leur confiance dans le système judiciaire.<br />
Pierre Michaud, avocat et ancien juge en chef de la Cour<br />
d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Pour Pierre Michaud, le processus de nomination des juges<br />
est un très bon système. « J’ai toujours pensé que le comité<br />
de sélection des candidats tel qu’il existe était efficace et nous<br />
servait bien. C’est également le constat de la commission.<br />
Je trouve d’ailleurs étonnant que celle-ci ait cru nécessaire<br />
de modifier de fond en comble la composition <strong>du</strong> comité. »<br />
Augmenter le nombre de membres au comité de sélection<br />
engendrera un processus beaucoup trop lourd et beaucoup<br />
plus long, croit-il.<br />
« La recommandation la plus importante, la seule qui soit<br />
vraiment nécessaire, est celle de ré<strong>du</strong>ire la liste remise au<br />
ministre de la Justice pour pourvoir un poste. Comme le<br />
suggère la commission, cette liste ne devrait pas excéder<br />
plus de trois noms. Le rapport devrait indiquer les qualités<br />
principales de chacun des candidats et des candidates<br />
retenus. Plus la liste est courte et moins il peut y avoir<br />
l’exercice d’une discrétion politique », croit Pierre Michaud.<br />
Pratiquement rien dans le rapport qui indique clairement ce qu’on doit faire à<br />
l’avenir. Redonne-t-on au ministre de la Justice l’intégrité de la fonction de nommer<br />
les juges ou accepte-t-on que le premier ministre ait une sorte de droit de veto sur la<br />
nomination des juges ?<br />
Pierre Noreau, politicologue et professeur de droit à l’Université de Montréal<br />
« Une fois cette liste remise, il ne devrait pas être possible<br />
pour le ministre d’annuler le concours et de recommencer<br />
le processus seulement parce qu’il n’est pas heureux<br />
<strong>du</strong> choix des comités. Le ministre devrait être tenu de<br />
donner suite au rapport qui lui est remis. Je ne souscris<br />
donc pas à la recommandation 27 telle qu’elle a<br />
été formulée », indique M e Michaud, faisant allusion<br />
à des rumeurs étant parvenues à ses oreilles selon<br />
lesquelles certains ministres auraient demandé<br />
d’annuler des concours, parce que la liste ne contenait pas<br />
les noms espérés.<br />
Yves Boisvert, journaliste à La Presse<br />
Yves Boisvert juge le rapport de la commission Bastarache<br />
utile. Il est heureux de voir que sont tombés les tabous<br />
concernant le processus de nomination des juges.<br />
« On me dit toujours qu’il n’y a pas de problème avec<br />
la nomination des juges, qu’on a des bons juges, qu’on<br />
a le meilleur système au monde et que le Canada est<br />
un exemple ! » Il accorde que le système est bon et<br />
supérieur à ce qu’on retrouve dans d’autres pays.<br />
« On peut faire mieux et on doit faire mieux. Je crois que<br />
ce rapport vient dire que c’est évident qu’il y a des choses<br />
qui ne fonctionnent pas », dit-il.<br />
« On n’a pas prouvé qu’il y avait des influences colossales.<br />
On a prouvé qu’il y avait toutes sortes d’interférences<br />
dans le système qui n’était pas étanche. Pour moi, c’est ça<br />
l’essentiel », ajoute-t-il.<br />
Yves Boisvert prône l’augmentation <strong>du</strong> nombre de membres<br />
au comité de sélection afin de diversifier la sélection<br />
comme c’est déjà la façon de faire en Ontario. Il croit<br />
également que le comité ne devrait recommander qu’une<br />
ou deux personnes.<br />
Il espère que la commission permettra l’amélioration<br />
de l’institution judiciaire. Pourquoi ne pas faire preuve<br />
d’audace et essayer d’être les meilleurs ? « On a été parmi<br />
les premiers à avoir un système sérieux de sélection et de<br />
nomination des juges, mais on a pris <strong>du</strong> retard. Le débat<br />
est fini depuis longtemps en Ontario. »<br />
Louis Bernard, président Louis Bernard Consultant inc.<br />
L’ancien fonctionnaire qu’est Louis Bernard est peu optimiste<br />
face à la commission et au rapport. « Malheureusement, la<br />
commission a lamentablement failli à la tâche. Le moins<br />
qu’on puisse dire, c’est que les citoyens ont été loin d’être<br />
rassurés », déclare-t-il.<br />
Il déplore que l’allégeance politique se soit immiscée<br />
dans la nomination des juges et que le rapport ait passé<br />
sous silence « ce qui avait pourtant été clairement prouvé<br />
<strong>du</strong>rant son enquête, c’est-à-dire la politisation avouée<br />
<strong>du</strong> processus par le bureau <strong>du</strong> premier ministre », accuse<br />
Pierre Bernard qui a été chef de cabinet de René Lévesque<br />
en 1976, avant d’être secrétaire général <strong>du</strong> Conseil<br />
exécutif en 1978. Le premier ministre n’a pas à enquêter<br />
sur les allégeances politiques des candidats ou à en<br />
connaître la liste à l’avance.<br />
Dans un processus de sélection et de nomination de<br />
juges, la confidentialité <strong>du</strong> système est primordiale selon<br />
M e Bernard. Des avocats qui posent leur candidature ne<br />
voudront pas que leurs associés, clients et collègues soient<br />
mis au courant qu’ils comptent abandonner la pratique.<br />
« C’est ce qui explique que le comité de sélection ne<br />
compte que trois personnes et que la liste est transmise<br />
au ministre à qui il revient de faire le choix final. Ce choix<br />
étant soumis directement aux membres <strong>du</strong> conseil des<br />
ministres sans que personne d’autre ne soit mis au courant<br />
à l’avance. » C’est la meilleure façon de faire, croit-il.<br />
Les recommandations <strong>du</strong> rapport proposent un processus<br />
« bien lourd » et « inutilement compliqué » qui mettra en<br />
danger la confidentialité des candidatures.<br />
Suite page 9
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 9<br />
Photo : Sylvain Légaré<br />
Louis Bernard, Pierre Noreau, Yves Boisvert, M e Pierre Michaud, M e Sylvie Champagne, M e Philippe Marcoux et le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, M e Gilles Ouimet, ont participé à cette table ronde.<br />
Le bâtonnier Gilles Ouimet et M e Sylvie Champagne <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
« Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a choisi de profiter de cette<br />
commission d’enquête pour parler d’un sujet qui était<br />
presque tabou dans notre communauté juridique.<br />
Le processus de nomination des juges peut être amélioré<br />
et doit être amélioré », déclare le bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Gilles Ouimet.<br />
Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a participé à la commission d’enquête<br />
en présentant un mémoire intitulé Préserver la confiance.<br />
« On sait qu’on a un bon système de nomination des<br />
juges et qu’on a une magistrature de grande qualité.<br />
Mais à cause des événements, il y a des personnes qui se<br />
posaient, et à bon droit je pense, des questions. On voulait<br />
proposer des améliorations et on est venu à la conclusion<br />
que notre système pouvait être amélioré », a renchéri<br />
M e Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre.<br />
Dans son mémoire, le <strong>Barreau</strong> suggère que les candidats<br />
utilisent un formulaire standardisé pour participer aux<br />
concours. Cette recommandation a été reprise dans<br />
le rapport Bastarache. Le <strong>Barreau</strong> prône également la<br />
création d’un organisme indépendant qui sera responsable<br />
<strong>du</strong> processus de sélection des juges en plus de diffuser<br />
de l’information pour le grand public, comme c’est le cas<br />
en Ontario.<br />
Le <strong>Barreau</strong> croit qu’il est essentiel d’augmenter le<br />
nombre de membres <strong>du</strong> comité de sélection à 5 ou<br />
7 membres. Le comité devrait transmettre son rapport,<br />
une recommandation d’un seul nom, sous scellé, au<br />
ministre de la Justice. « Évidemment pour le <strong>Barreau</strong>,<br />
il était important qu’il y ait l’abolition de la liste de<br />
candidats », indique M e Champagne.<br />
Il faut aussi imposer des délais stricts, ajoute Gilles Ouimet,<br />
afin de pourvoir rapidement les postes laissés vacants et de<br />
limiter les délais que subissent les justiciables.<br />
« Il faut oser mettre de l’avant des changements et<br />
surmonter la crainte que des gens reçoivent ça comme une<br />
critique ou une dénonciation <strong>du</strong> système déjà en place,<br />
Dans son mémoire, le <strong>Barreau</strong> suggère que les candidats utilisent un formulaire<br />
standardisé pour participer aux concours. Cette recommandation a été reprise dans le<br />
rapport Bastarache. Le <strong>Barreau</strong> prône également la création d’un organisme indépendant<br />
qui sera responsable <strong>du</strong> processus de sélection des juges en plus de diffuser de<br />
l’information pour le grand public, comme c’est le cas en Ontario.<br />
souhaite M e Ouimet. D’ici la fin de mon mandat, je vais<br />
talonner le gouvernement pour que ce dossier ne soit pas<br />
mis sur une tablette pour accumuler la poussière ». Il est<br />
confiant que son successeur poursuivra le même travail.<br />
Le mémoire Préserver la confiance est publié sur le site Web<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> : www.barreau.qc.ca/pdf/medias/<br />
positions/2010/20101001-preserver-la-confiance.pdf<br />
Avis aux membres<br />
Nouvelle adresse<br />
Service des pensions alimentaires<br />
Depuis le 21 janvier <strong>2011</strong>, les bureaux <strong>du</strong> Service des pensions alimentaires <strong>du</strong><br />
ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale sont situés à l’adresse suivante :<br />
8000, boulevard Henri-Bourassa, 2 e étage, <strong>Québec</strong> (<strong>Québec</strong>) G1G 4C7<br />
Téléphone : 418 644-1345 Télécopieur : 418 643-4490<br />
Sans frais : 1 855 644-1345<br />
Toute entente ou procé<strong>du</strong>re judiciaire relative à une obligation alimentaire doit être<br />
transmise à cette adresse.
PAGE 10 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Droit de regard<br />
Jean-C. Hébert, avocat<br />
Justice punitive<br />
Peines minimales : leurre maximal<br />
Professeur associé<br />
au Département des<br />
sciences juridiques<br />
de l’UQAM<br />
jch@videotron.ca<br />
Photo : Sylvain Légaré<br />
Face à l’imminence d’une élection fédérale, les partis politiques fourbissent leurs armes et<br />
affinent leur propagande. Outre la ré<strong>du</strong>ction de l’impôt aux entreprises, à coup sûr, le parti<br />
conservateur misera sur son fonds de commerce : la justice punitive. Depuis cinq ans déjà, les<br />
angles d’attaque sont légion. Une constante : la solution racoleuse et trompeuse des peines<br />
minimales revient en boucle. Il vaut la peine qu’on s’y arrête… le temps d’une chronique.<br />
Impasse carcérale<br />
En période de déficit budgétaire, le ministre canadien<br />
de la Sécurité publique Vic Toews se défend bien de vouloir<br />
investir des fonds publics dans la construction de nouvelles<br />
prisons. À terme, toutefois, les nouvelles lois répressives<br />
de son gouvernement rendent impératifs des travaux<br />
d’agrandissement de certains pénitenciers et le remplacement<br />
des établissements vieillots 1 . Bref, le ministre va déconstruire<br />
pour mieux reconstruire. Est-ce vraiment moins cher ?<br />
Surtout, est-ce une bonne politique ?<br />
Construire des prisons ne répond, ni à la question de la<br />
surpopulation, ni à celle de la sécurité. Chaque brique<br />
ajoutée à l’édifice répressif confirme l’aveu d’un échec<br />
patent. C’est singulièrement révélateur <strong>du</strong> déficit de<br />
la politique pénale de l’actuel gouvernement fédéral.<br />
Comment sortir de l’impasse carcérale ?<br />
Récemment, le Conseil des Églises pour la justice et la<br />
criminologie (regroupant onze églises canadiennes) a fait<br />
savoir au premier ministre Harper que l’incarcération des<br />
criminels pour de longues <strong>du</strong>rées « est une stratégie qui a<br />
constamment démontré qu’elle ne dissuadait pas le crime<br />
et n’aidait pas non plus les victimes 2 ».<br />
Réfractaire à l’exclusion des contrevenants, le CEJC prône<br />
une communauté d’alliances et favorise la justice réparatrice.<br />
Cette intervention publique tamponne la vision manichéenne<br />
et ré<strong>du</strong>ctrice <strong>du</strong> sénateur Boisvenu, laquelle oppose les<br />
droits des victimes à ceux des criminels.<br />
Le surpeuplement des prisons est lié au taux élevé<br />
d’incarcération <strong>du</strong> pays. Selon l’Association canadienne<br />
de justice pénale, le recours aux peines minimales ne fera<br />
qu’aggraver le problème. Des conséquences négatives sont<br />
incontournables : double occupation cellulaire, accroissement<br />
des risques pour les détenus et les surveillants et ré<strong>du</strong>ction<br />
de l’efficacité des programmes de réhabilitation 3 .<br />
Le rapport annuel de l’ombudsman des détenus, Howard<br />
Sapers 4 , dresse un sombre bilan : surpopulation, infrastructures<br />
désuètes, problèmes accrus de santé mentale, de toxicomanie,<br />
de violence et présence accrue d’organisations criminelles.<br />
À propos de l’impact <strong>du</strong> nombre croissant de peines<br />
minimales, l’ombudsman constate que, depuis cinq ans,<br />
l’occupation double des cellules s’est accrue de 50 %.<br />
Il observe que les conditions actuelles de détention favorisent<br />
une approche davantage punitive.<br />
Il en coûte annuellement 180 000 $ au Service correctionnel<br />
pour héberger un détenu. En revanche, pour un huitième<br />
de cette somme, on peut superviser un délinquant dans la<br />
communauté. L’ombudsman appelle à la réflexion quant au<br />
choix de la meilleure approche pour protéger la collectivité<br />
et maximiser l’investissement public.<br />
Justice à l’aveugle<br />
Instaurer des peines minimales oblige les juges à rendre<br />
une justice à l’aveugle. Cette stupéfiante idéologie de<br />
l’enfermement transforme les tribunaux en distributeurs<br />
automatiques de peines d’incarcération.<br />
L’automatisme des peines tient compte, non pas de la<br />
faute commise, mais <strong>du</strong> risque d’en commettre une. Dans<br />
une société démocratique, la fonction de juger exige que<br />
tout citoyen soit traité comme une personne (sujet de droit)<br />
et non pas comme une simple abstraction. Si le juge agit<br />
en tampon encreur de l’État, la séparation des pouvoirs<br />
devient une chimère.<br />
La justice ne peut se rendre en état d’apesanteur : elle a besoin<br />
de s’enraciner socialement. Voilà pourquoi le législateur<br />
a mis en exergue un principe de justice fondamentale : la<br />
peine doit être proportionnelle à la gravité de l’infraction<br />
et au degré de responsabilité <strong>du</strong> délinquant 5 . À propos<br />
des principes pertinents, il a indiqué aux juges que la<br />
peine doit être adaptée aux circonstances (aggravantes<br />
ou atténuantes) liées à la perpétration de l’infraction ou à<br />
la situation <strong>du</strong> délinquant 6 . Dans ce registre, la culpabilité<br />
morale <strong>du</strong> contrevenant reste déterminante. L’équité et la<br />
rationalité <strong>du</strong> système de justice pénale mettent en cause<br />
la confiance <strong>du</strong> public 7 .<br />
L’apaisement recherché dans la vengeance est une illusion.<br />
Quelle que soit l’horreur <strong>du</strong> crime, le droit pénal n’a pas<br />
vocation d’être revanchard 8 . À propos de cas indivi<strong>du</strong>els<br />
posant problème, selon l’énoncé de la loi, le juge attribue<br />
son dû à chacun. De cette façon, il sanctionne le tort et<br />
rend justice. Dans un système rationnel de détermination<br />
des peines, l’importance respective de la prévention, de la<br />
dissuasion, <strong>du</strong> châtiment et de la réinsertion sociale variera<br />
selon la nature <strong>du</strong> crime et la situation <strong>du</strong> délinquant 9 .<br />
Leurre maximal<br />
Plus affirmée que démontrée, la rhétorique conservatrice<br />
brandit l’effet dissuasif des peines minimales de prison<br />
pour en justifier l’existence. Nichée au ras des pâquerettes,<br />
cette proposition teigneuse est un leurre maximal.<br />
De façon générale, il est acquis que l’effet dissuasif de<br />
l’incarcération est incertain 10 . La thèse gouvernementale<br />
repose sur deux prémisses erronées. L’une suppose que les<br />
contrevenants connaissent l’existence de peines minimales,<br />
ce que démentent les sondages d’opinion. L’autre suppose<br />
que ces délinquants redoutent leur arrestation, une pure<br />
contrevérité 11 .<br />
L’injustice colore la peine minimale. Ce mode de châtiment<br />
écarte l’analyse des circonstances entourant la perpétration<br />
d’une infraction. Certes, le crime commis reste l’élément<br />
clé de la détermination d’une juste peine. Cependant, les<br />
caractéristiques propres au contrevenant doivent aussi faire<br />
partie de l’équation 12 . Sinon, le juge sanctionne objectivement<br />
un crime, plutôt que d’imposer une peine proportionnelle<br />
à la responsabilité <strong>du</strong> contrevenant.<br />
La Cour suprême enseigne que « la détermination de<br />
la peine est un processus profondément subjectif 13 ».<br />
Le juge doit pondérer plusieurs objectifs sociétaux<br />
« eu égard à la culpabilité morale <strong>du</strong> délinquant et aux<br />
circonstances de l’infraction en tenant compte des besoins<br />
de la communauté 14 ».<br />
Frénésie politique<br />
Le phénomène <strong>du</strong> populisme pénal se réalise à partir<br />
de l’irruption d’une idéologie d’insécurité qui sature le<br />
discours. Dans une conjoncture d’émotions, plutôt que de<br />
juger une personne, on instrumentalise la peur.<br />
Au Canada − gouvernement minoritaire oblige ! − les<br />
politiciens sont toujours en veille électorale. La frénésie<br />
répressive <strong>du</strong> gouvernement Harper le rend aveugle <strong>du</strong><br />
futur. Depuis cinq ans déjà, on propose des fragments de<br />
loi. Cet empressement à trop légiférer (trop vite et trop<br />
mal) fait l’impasse sur la nécessaire fermentation qui devrait<br />
précéder une authentique réforme de la justice pénale.<br />
Récemment, le gouvernement de coalition <strong>du</strong> Royaume-Uni<br />
a déposé un livre vert proposant une mise à plat de la<br />
pénologie 15 . Le secrétaire d’État à la justice, Kenneth<br />
Clarke, reconnaît l’échec de la politique d’enfermement;<br />
la surpopulation carcérale en est l’indice le plus patent.<br />
À son avis, l’absence de volonté politique d’entamer une<br />
véritable réforme axée sur la réhabilitation contribue à<br />
l’actuelle spirale de la criminalité.<br />
Sous réserve que la protection <strong>du</strong> public soit sauvegardée, le<br />
gouvernement britannique propose de mettre à contribution<br />
le ministère de la Santé afin que les contrevenants atteints<br />
de déficience mentale ou affligés de toxicomanie soient<br />
traités hors prisons. Pour les autres délinquants, Kenneth<br />
Clarke favorise les courtes peines. Les ministres canadiens<br />
Toews et Nicholson, ainsi que le sénateur Boisvenu,<br />
seraient bien avisés de feuilleter le livre vert britannique.<br />
On y propose une brisure avec la coûteuse politique de<br />
l’enfermement à tout vent.<br />
Cet article n’engage que la responsabilité de son auteur.<br />
1 « Ottawa pourrait construire des prisons », La Presse (26-10-10), Hugo<br />
de Grandpré<br />
2 « Onze Églises chrétiennes semoncent Harper », Le Devoir, 28-01-11,<br />
Hélène Buzzetti<br />
3 Mémoire présenté au Comité permanent de la Justice, Chambre<br />
des communes (31-10-06) concernant le projet de loi C-10, p.6<br />
4 Rapport annuel 2009-2010 <strong>du</strong> Bureau de l’enquêteur correctionnel<br />
(5-11-10)<br />
5 Article 718.1 C.cr.<br />
6 Alinéa 718.2 a) C.cr.<br />
7 R. c. M. (C.A.), [1996] 1 R.C.S. 500, par.40<br />
8 R. c. Poissant, 2007 QCCA 205<br />
9 Lyons c. La Reine, [1987] 2 R.C.S. 309, p.329<br />
10 R. c. Proulx, [2000] 1 R.C.S. 61, par. 107<br />
11 Rapport de la Commission canadienne sur la détermination de la peine,<br />
1987, p.71<br />
12 Ibidem, p.203; voir également R. c. Bernier, <strong>2011</strong> QCCA 228, par.66<br />
13 R. c. Shropshire, [1995] 4 R.C.S. 227, par.46<br />
14 R. c. M. (C.A.), précité note 6, par.91<br />
15 « Breaking the Cycle : Effective Punishment, Rehabilitation<br />
and Sentencing of Offenders »
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 11<br />
Formation en ligne<br />
Lancement de Web-pro<br />
Marc-André Séguin, avocat<br />
Au bureau, à la maison ou même en déplacement, les avocats peuvent désormais profiter de périodes libres<br />
entre deux obligations pour accéder à des activités de formation en ligne. Facile, économique, ludique<br />
et intéressant.<br />
Le Service de la formation continue vient de mettre en marché<br />
une série de nouvelles formations en ligne, interactives et de<br />
qualité. Six ateliers vidéo forment la première mouture qui<br />
devrait s’enrichir avec le temps.<br />
« Nous voulions varier davantage notre offre, souligne<br />
M e Lise Tremblay, directrice de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de la<br />
Formation continue. Et nous voulions aussi nous démarquer<br />
des pro<strong>du</strong>its en ligne que l’on trouve actuellement. »<br />
Web-pro se base donc sur l’interactivité, avec des saynètes<br />
jouées par des comédiens; des questionnaires et des<br />
exercices à faire, une formule qui suscite une participation<br />
constante. Pour poursuivre la vidéo formation d’une<br />
étape à l’autre, le participant doit répondre à une série de<br />
questions, ce qui lui permet d’évaluer sa progression au fur<br />
et à mesure. « Les vidéos comprennent également les<br />
commentaires et conseils d’experts, avocats ou spécialistes<br />
d’un domaine donné. Web-pro est une offre de formation<br />
en ligne entièrement renouvelée qui n’a plus rien en commun<br />
avec les expériences tentées dans le passé », souligne France<br />
Bonneau, directrice <strong>du</strong> Service des communications <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
La formation en ligne présente plusieurs avantages.<br />
Elle constitue une solution pratique pour compléter l’obligation<br />
de formation continue; elle est accessible n’importe où et en<br />
tout temps; elle peut se faire d’un trait ou se découper en<br />
M e Lise Tremblay<br />
plusieurs séances; son coût est relativement bas, ceci sans<br />
ajouter de frais et de temps de déplacement. La formation en<br />
ligne a aussi un aspect ludique dans sa forme, sans rien perdre<br />
de son sérieux quant au contenu.<br />
Des sujets universels<br />
Les sujets des ateliers Web-pro sont universels, c’est-à-dire<br />
qu’ils s’adressent à tous les avocats, peu importe leur champ<br />
de pratique.<br />
Le premier atelier lancé a été celui sur le langage clair. « J’en suis<br />
contente, commente France Bonneau, car le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
considère important de promouvoir l’emploi d’une langue plus<br />
simple dans tous les domaines <strong>du</strong> droit. Bien sûr, les guides et<br />
autres outils le font très bien, mais la formation en ligne sur cette<br />
question vient ajouter une option supplémentaire. »<br />
Le langage clair, un outil indispensable à l’avocat a été élaboré<br />
avec la contribution <strong>du</strong> Comité sur le langage clair et l’apport<br />
de M e Miville Tremblay et de Rose-Marie Charest, présidente<br />
de l’Ordre des psychologues <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Le thème : savoir<br />
communiquer avec son client afin qu’il comprenne ce qu’on<br />
lui dit.<br />
Suite page 13
PAGE 12 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Mode de scrutin pour l’élection<br />
à la vice-présidence et au bâtonnat<br />
En date <strong>du</strong> vendredi 18 février <strong>2011</strong>, une seule mise en candidature avait été reçue<br />
relativement au poste de vice-président, soit celle de M e Nicolas Plourde.<br />
De plus, une seule mise en candidature avait été reçue relativement au poste de bâtonnier,<br />
soit celle de M e Louis Masson.<br />
Nous vous rappelons toutefois que les mises en candidature peuvent être reçues jusqu’au<br />
jeudi 31 mars <strong>2011</strong>, 16 h. Les élections seront tenues selon les modalités suivantes :<br />
Si un poste est contesté pour l’exercice <strong>2011</strong>-2012, les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ayant droit de<br />
vote (c’est-à-dire tous les membres à l’exception des avocats à la retraite et des conseillers<br />
en loi) élisent au suffrage universel le vice-président et le bâtonnier comme suit :<br />
1) Entre le 7 et le 15 avril <strong>2011</strong>, chaque membre reçoit par courrier un bulletin de vote<br />
indiquant les noms des candidats à la vice-présidence et au bâtonnat, ainsi qu’une<br />
enveloppe-retour adressée et affranchie.<br />
2) Le bulletin de vote dûment rempli doit être reçu à la Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> à Montréal<br />
avant la clôture <strong>du</strong> scrutin, fixée au samedi 30 avril <strong>2011</strong> à 16 h.<br />
3) Les personnes élues (par ce scrutin ou par acclamation) entreront en fonction à<br />
l’Assemblée générale annuelle des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> qui aura lieu le<br />
samedi 4 juin <strong>2011</strong> au Hilton Lac-Leamy, à Gatineau.<br />
M e Louis Masson<br />
Candidat au bâtonnat <strong>2011</strong>-2012<br />
Après une année à titre de vice-président <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, je soumets ma candidature au poste de bâtonnier<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour l’année <strong>2011</strong>-2012. Cette décision<br />
s’inscrit dans le déroulement d’une carrière consacrée<br />
à la représentation devant toutes les instances, tant<br />
judiciaires que quasi judiciaires, ainsi qu’à un engagement<br />
constant et sincère au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, que j’ai représenté<br />
devant des commissions parlementaires sur des sujets<br />
souvent socialement et politiquement sensibles reliés au<br />
droit administratif. J’ai également agi au chapitre de la formation continue et comme<br />
représentant <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> dans des affaires judiciaires et quasi judiciaires qui<br />
ont marqué notre profession. À titre de vice-président, j’ai assumé les responsabilités<br />
reliées à la fonction ainsi que les mandats spécifiques que m’a confiés le bâtonnier <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, et ce, dans un esprit de collaboration et d’efficacité et dans le respect des<br />
orientations adoptées par le conseil général de l’Ordre.<br />
Curriculum vitæ<br />
Voici un résumé de mon profil professionnel. J’ai développé une vision complète de<br />
l’environnement juridique grâce à une solide expérience dans la prévention (conseil,<br />
rédaction contractuelle, représentations gouvernementales), la mise en œuvre de<br />
solutions, la direction d’une équipe de professionnels et, le cas échéant, la plaidoirie.<br />
J’ai agi comme plaideur devant les tribunaux québécois et canadiens, dont la Cour<br />
suprême <strong>du</strong> Canada, la Cour d’appel et les cours fédérales ainsi que devant plusieurs<br />
tribunaux, régies, commissions et organismes en matière notamment de droit<br />
administratif, défini comme les règles qui régissent les relations entre le citoyen et l’État.<br />
J’ai conseillé des dirigeants d’entreprises privée, publique et parapublique, j’ai été<br />
conférencier auprès de membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de juges administratifs, et, depuis 10 ans,<br />
je suis directeur de l’équipe de droit administratif <strong>du</strong> cabinet dont je suis l’un des<br />
fondateurs, lequel regroupe plus de cent avocats et avocates.<br />
Objectifs<br />
Le changement de décennie s’effectue dans un contexte de turbulences économiques<br />
qui bouleversent notre environnement politique et social. Les avocats n’y échappent<br />
pas. Dans ce contexte, les nouveaux défis imposent de nouvelles solutions. Elles sont<br />
à notre portée, car le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> possède d’immenses ressources : le talent,<br />
la compétence et le dynamisme de ses membres sont indéniables. Ses cadres supérieurs et<br />
ses employés possèdent une profonde expertise à laquelle le bâtonnier doit avoir recours<br />
afin de développer les meilleures attitudes pour faire face aux changements qui s’annoncent.<br />
Leur connaissance des grands dossiers <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et leur engagement constituent un<br />
atout précieux.<br />
Le dynamisme con<strong>du</strong>it à l’amélioration de la gouvernance de notre Ordre professionnel.<br />
Il doit être à l’enseigne de la créativité, de la diversité, de la tolérance et de l’ouverture.<br />
Il sera le gage de notre succès.<br />
C’est dans un esprit de collaboration et de recherche de consensus que j’aborde cette<br />
nouvelle étape dans l’exercice de ma profession. Les mois qui viennent annoncent des<br />
turbulences économiques auxquelles nous n’échapperons pas : elles se répercuteront<br />
dans nos décisions professionnelles, tant sociales que politiques. Le <strong>Barreau</strong> devra<br />
adopter des positions cruciales pour l’avenir de ses membres et contribuer aux choix les<br />
plus judicieux pour la protection <strong>du</strong> public qui constitue notre première responsabilité.<br />
Ces orientations seront prises en concertation et en consultation. Je me ferai l’un des<br />
principaux ambassadeurs de notre plan stratégique 2010-2014. Je m’y engage.<br />
Que nous réserve l’avenir ? Quels sont les grands axes de développement <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong> ? Quelles sont les attentes <strong>du</strong> public à notre égard ? La réponse à ces questions<br />
passe par la créativité, la diversité, la tolérance, l’ouverture et surtout l’imagination.<br />
Je remercie ceux et celles qui me feront part de leurs projets, de leurs observations, de leurs<br />
préoccupations. Ensemble, nous construirons un <strong>Barreau</strong> meilleur.<br />
M e Nicolas Plourde<br />
Candidat à la vice-présidence <strong>2011</strong>-2012<br />
J’ai décidé de poser ma candidature à la vice-présidence <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, dont l’élection aura lieu en avril <strong>2011</strong>,<br />
étant convaincu de pouvoir continuer à contribuer à l’essor<br />
de notre profession et de l’Ordre qui en encadre l’exercice.<br />
Je compte une quinzaine d’années d’expérience continue<br />
au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ou d’organismes connexes. À mes yeux,<br />
le <strong>Barreau</strong> se doit d’être à l’écoute de ses membres, dont<br />
les besoins sont variés. Les réalités des avocats travaillant<br />
seuls ou en région sont bien différentes de celles des avocats<br />
pratiquant dans de grands cabinets. Il y a aussi de plus en plus d’avocats pratiquant à<br />
l’étranger, dont le <strong>Barreau</strong> aurait avantage à se rapprocher.<br />
Curriculum vitæ<br />
Admis au <strong>Barreau</strong> en 1993, je suis associé <strong>du</strong> cabinet Heenan Blaikie, où je pratique le litige<br />
commercial. Dès le début de ma carrière, j’ai été activement engagé au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> :<br />
• De 2005 à tout récemment, j’ai été membre <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal, notamment<br />
comme bâtonnier de Montréal en 2009-2010. J’ai ainsi fait partie <strong>du</strong> Comité exécutif et<br />
<strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
• Entre 1997 et 2000, comme président puis président sortant de l’Association <strong>du</strong> Jeune<br />
<strong>Barreau</strong> de Montréal; j’avais également fait partie <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal ainsi<br />
que <strong>du</strong> Comité exécutif et <strong>du</strong> Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
• J’ai également siégé aux conseils de la Corporation de services et de la Fondation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ainsi qu’à celui de l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> canadien — Division <strong>Québec</strong>.<br />
• Depuis 2010, j’occupe les fonctions de président <strong>du</strong> Comité de la gouvernance et d’éthique<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />
Objectifs<br />
Fort de mon expérience, je désire accéder au poste de vice-président <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, puis à<br />
celui de bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, afin de poursuivre et de compléter certains projets :<br />
• L’année dernière, le <strong>Barreau</strong> a revu sa gouvernance en décidant d’accorder plus de<br />
pouvoirs au directeur général et d’en faire un porte-parole. Cette décision avait pour<br />
but de pallier un problème de continuité découlant <strong>du</strong> fait que le bâtonnier n’a qu’un<br />
mandat d’un an. Partant, il devenait nécessaire de préciser que la direction interne <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> relève <strong>du</strong> directeur général et d’assurer une meilleure permanence sur le plan de<br />
la représentation de l’Ordre, afin d’en faire véritablement un intervenant incontournable<br />
en matière de justice. J’entends m’assurer que ceci soit pleinement mis en œuvre.<br />
• Ce nouveau modèle implique par ailleurs que le bâtonnier devra donner une nouvelle<br />
dimension à son mandat. À cet égard, je considère que l’un des rôles importants <strong>du</strong><br />
bâtonnier est de présider les Conseils généraux, de manière à en assurer la cohésion,<br />
l’efficacité et le dynamisme. Je me propose donc d’attacher beaucoup d’importance à<br />
cette fonction et de travailler en étroite collaboration avec tous les bâtonniers de section.<br />
• Le bâtonnier se doit également d’être plus présent auprès des chambres de commerce,<br />
des institutions d’enseignement et des autres lieux de discussion afin de remettre la<br />
justice à l’ordre <strong>du</strong> jour.<br />
• Dans cette veine, l’accessibilité à la justice a toujours été une préoccupation pour moi.<br />
En cette période où le gouvernement est porté à abdiquer devant certaines de ses<br />
responsabilités en la matière, nous nous devons de les lui rappeler. Ainsi, les seuils<br />
d’admissibilité à l’aide juridique doivent être haussés immédiatement en fonction <strong>du</strong> salaire<br />
minimum. Dans l’intervalle, les avocats doivent poursuivre leur engagement en vue d’aider<br />
les plus démunis de notre société. J’ai donc l’intention de continuer à appuyer ardemment<br />
des initiatives telles qu’É<strong>du</strong>caloi, Pro Bono <strong>Québec</strong> et les Centres de justice de proximité.<br />
• Il ne faut pas l’oublier, la fonction première <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> est la protection <strong>du</strong> public.<br />
Certains chantiers importants sont déjà amorcés à cet égard : réforme <strong>du</strong> Code de<br />
déontologie, révision <strong>du</strong> règlement sur le fonds d’indemnisation, etc. Je veux m’assurer<br />
que ces dossiers soient menés à terme rapidement.<br />
C’est avec enthousiasme que je prévois relever ces défis et travailler avec notre prochain<br />
bâtonnier. J’espère pouvoir compter sur votre appui.
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 13<br />
Formation en ligne<br />
Lancement de Web-pro<br />
Suite de la page 11<br />
Les ateliers de Web-pro se démarquent par leur facture nouvelle. Aucun ne se limite<br />
à l’écoute d’un expert filmé pendant qu’il livre une conférence. Des comédiens entrent<br />
en scène pour démontrer, par l’exagération jusqu’à l’absurde, par exemple, ce qu’il ne<br />
faut pas faire. Dans d’autres cas, des contre-exemples incitent à la réflexion.<br />
M e Lise Tremblay, directrice de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de la Formation continue<br />
Les autres vidéos formations offertes par Web-pro abordent<br />
des sujets tout aussi pertinents. Éthique et courtoisie<br />
professionnelle, des notions indispensables que l’on<br />
s’adresse à des confrères ou à des clients. Utiliser le<br />
langage corporel, c’est-à-dire apprendre à le décoder.<br />
Maître à l’abri, sur des questions de responsabilités<br />
professionnelles, ce à quoi il faut faire attention dans sa<br />
pratique quotidienne. Médias et droit, pour apprendre<br />
comment se comporter avec la presse au cours d’un<br />
procès criminel ou civil médiatisé : astuces et pièges à<br />
éviter; comment s’adresser aux journalistes; ce qu’il faut<br />
dire et comment le dire; les moments où il faut se taire.<br />
« Les conseils viennent d’avocats qui ont énormément<br />
d’expérience auprès des médias ainsi que d’un expert en<br />
communications », ajoute M e Josée Turcotte, directrice<br />
<strong>du</strong> Centre de formation de Montréal qui a collaboré à<br />
l’élaboration des ateliers de Web-pro.<br />
« Les ateliers de Web-pro se démarquent par leur facture<br />
nouvelle, poursuit M e Tremblay. Aucun ne se limite à<br />
l’écoute d’un expert filmé pendant qu’il livre une conférence.<br />
Des comédiens entrent en scène pour démontrer,<br />
par l’exagération jusqu’à l’absurde, par exemple, ce qu’il<br />
ne faut pas faire. Dans d’autres cas, des contre-exemples<br />
incitent à la réflexion. » Tout au long de l’exercice, l’intérêt<br />
<strong>du</strong> participant est activement soutenu, fait valoir M e Josée<br />
Turcotte.<br />
La facture visuelle est également de grande qualité,<br />
l’image est impeccable et le niveau de discours accessible,<br />
dit France Bonneau, le participant a le loisir de revenir en<br />
arrière pour visionner de nouveau certains passages ou<br />
refaire des exercices s’il souhaite approfondir ou mieux<br />
comprendre un aspect.<br />
Tout en ligne<br />
Comment s’inscrire à un atelier de Web-pro ? Sur le site<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, se rendre à l’onglet formation<br />
et consulter le catalogue qui contient une section vidéo<br />
formation en ligne. C’est là qu’on s’inscrit et que l’on paie.<br />
Tout se fait en ligne. « Le membre recevra ensuite par<br />
courriel les informations qui vont lui permettre de se<br />
brancher au site et de visionner les ateliers », précise<br />
M e Turcotte. Une fois toutes les étapes de l’atelier dûment<br />
complétées, le participant recevra son attestation par courriel,<br />
comme quoi il a bien suivi la formation en question.<br />
Comme il s’agit de programmes offerts par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, les heures seront automatiquement consignées<br />
au dossier <strong>du</strong> membre. La <strong>du</strong>rée reconnue des formations<br />
Web-pro varie entre une heure et deux heures et demie, le<br />
membre peut cependant y consacrer tout le temps qu’il<br />
souhaite au cours des six mois qui suivent son inscription.<br />
Le prix des ateliers varie de 79 $ à 99 $.<br />
Les grands rendez-vous de la formation : très appréciés<br />
Les grands rendez-vous de la formation ont eu lieu les 10 et 11 février dernier à Montréal,<br />
et les 17 et 18 mars à <strong>Québec</strong>. L’expérience a donné lieu à des commentaires positifs,<br />
rapporte M e Lise Tremblay, directrice de l’École <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et de la Formation continue.<br />
Les participants − ils étaient plus de 1 400 à Montréal − ont apprécié la variété des sujets.<br />
« Nous avions regroupé pour ces événements une compilation des activités de formation qui<br />
avaient connu le plus de succès au cours de l’année, ceux dont les salles se sont remplies<br />
rapidement ou ceux qui ont suscité des commentaires de satisfaction, dit M e Tremblay.<br />
Plusieurs avaient un contenu juridique; d’autres touchaient des sujets d’intérêt connexes.<br />
Les ateliers qui traitaient de comportement ou d’intelligence émotionnelle ont beaucoup<br />
attiré et intéressé les membres. »<br />
Parmi les plus grands succès à Montréal : l’atelier sur les médias sociaux donné par<br />
M e Dominique Jaar. Il s’agit, d’après les commentaires enten<strong>du</strong>s, de l’atelier par excellence<br />
à suivre et il semble que le formateur était hors pair, relate M e Tremblay.<br />
Avec les grands rendez-vous de la formation, le Service de la formation continue voulait<br />
permettre aux avocats de suivre 12 heures de formation en deux jours afin de compléter<br />
les 30 heures obligatoires pour la première période de deux ans qui a pris fin le 31 mars.<br />
Tout cela pour une somme variant de 250 $ à 280 $, une aubaine.<br />
Devant l’assistance nombreuse et les commentaires élogieux, M e Tremblay conclut que<br />
l’objectif a été atteint et que la formule a plu aux membres.
PAGE 14 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Modernisation <strong>du</strong> Code de déontologie<br />
Consultations régionales en avril<br />
Rollande Parent<br />
L’équipe qui planche depuis un an sur une mise à jour majeure <strong>du</strong> Code de déontologie <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>Québec</strong><br />
s’apprête à consulter des avocats à cinq endroits au <strong>Québec</strong>.<br />
En avril, le comité de réforme <strong>du</strong> Code de déontologie<br />
tiendra des séances d’animation visant à connaître les<br />
attentes des avocats des régions de Rimouski, de <strong>Québec</strong>,<br />
de Gatineau, de Sherbrooke et de Montréal. (Pour plus de<br />
détails, voir encadré).<br />
Un travail colossal a déjà été fait auprès de représentants<br />
de divers secteurs de la profession (Couronne, défense,<br />
entreprises, cabinets et juristes de l’État). Ceux-ci ont fait<br />
part de leurs préoccupations à l’occasion d’une dizaine<br />
de rencontres avec les 18 membres <strong>du</strong> comité. Ce qui a<br />
permis de repérer plusieurs points névralgiques auxquels il<br />
faudra s’attaquer lors de l’exercice d’actualisation <strong>du</strong> Code.<br />
Outre ces échanges, le comité a mené deux sondages. L’un<br />
auprès des juges des tribunaux judiciaires et administratifs<br />
et l’autre, auprès des avocats.<br />
Double sondage<br />
À l’avocat, on demande s’il se réfère parfois au Code de<br />
déontologie et si celui-ci lui est utile pour résoudre les<br />
problèmes auxquels il fait face. Consulte-t-il le syndic<br />
pour y voir plus clair ? Est-il favorable à la création d’un<br />
comité de sages disponible pour une consultation rapide<br />
en matière de déontologie ?<br />
Le bâtonnier Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r., Ad. E.<br />
Auprès <strong>du</strong> juge, on s’enquiert de l’existence de cas<br />
problèmes. Par exemple, dans le cas où un avocat a<br />
demandé à son client de cacher ou de ne pas dévoiler des<br />
preuves ou des informations dont la divulgation est pourtant<br />
prescrite par la loi ?<br />
Comme la déontologie « est la saveur <strong>du</strong> jour », comme le dit<br />
le bâtonnier Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r., Ad. E.,<br />
président <strong>du</strong> comité de réforme <strong>du</strong> Code de déontologie,<br />
ce qui se fait ailleurs au Canada, aux États-Unis, en France<br />
et en Angleterre fait l’objet d’un examen.<br />
Séances d’avril<br />
Lors des séances de travail d’avril, le comité compte lancer<br />
la discussion en soumettant des problèmes d’éthique<br />
aux avocats présents. Les organisateurs s’attendent à des<br />
échanges dynamiques compte tenu des visions différentes<br />
prévisibles sur les façons de régler les situations.<br />
Par la suite, le comité abordera les sujets les plus délicats<br />
mis en lumière au fil des consultations. Ceux pour lesquels<br />
une mise à niveau <strong>du</strong> Code de déontologie s’avère<br />
incontournable.<br />
Suite page 15<br />
Prix Minerve<br />
Le 24 février dernier avait lieu à l’Hôtel Château Laurier<br />
une activité de reconnaissance afin de souligner le travail<br />
des professeurs Frédéric Levesque, Christine Morin<br />
et Mario Naccarato qui ont tous mérité le Prix<br />
Minerve au cours des dernières années pour les<br />
meilleures thèses de doctorat au <strong>Québec</strong>. Ils ont donc<br />
profité de cette occasion pour lancer officiellement leur<br />
publication respective.<br />
Ce prestigieux prix remis à ces professeurs de la Faculté<br />
de droit de l’Université Laval par les Éditions Yvon Blais<br />
vise notamment à récompenser des chercheurs dont les<br />
ouvrages se démarquent par la qualité de la recherche,<br />
la qualité de l’écriture et l’importance de leur contribution<br />
à l’avancement <strong>du</strong> droit.<br />
En 2007, M. Naccarato recevait ce prix pour la thèse<br />
intitulée « De l’incidence normative <strong>du</strong> droit privé au<br />
regard <strong>du</strong> droit criminel économique : perspectives de<br />
droit transsystémique (Canada, Angleterre, Suisse et<br />
France) » réalisée sous la direction de Pierre Rainville<br />
(Université Laval).<br />
M me Morin se méritait ce prix en 2008 pour sa<br />
thèse réalisée à l’Université de Montréal et intitulée<br />
« L’émergence des limites à la liberté de tester en droit<br />
québécois : étude socio-juridique de la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong><br />
droit » sous la direction de MM. Pierre Noreau et Alain<br />
Roy (Université de Montréal).<br />
Quant à M. Levesque, il recevait ce prix en 2009<br />
pour sa thèse « L’obligation in soli<strong>du</strong>m en droit privé<br />
québécois » réalisée en cotutelle (Université Laval et<br />
Université Montpellier 1) sous la direction de MM. Daniel<br />
Gardner (Université Laval) et Rémy Cabrillac (Université<br />
Montpellier 1).
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 15<br />
Il s’agit notamment de la teneur et de la limite <strong>du</strong> secret<br />
professionnel, de l’indépendance de l’avocat au sein d’une<br />
structure hiérarchisée (les juristes de l’État, les avocats<br />
d’entreprise) et de la notion de conflit d’intérêts.<br />
À l’heure actuelle, le Code stipule qu’un avocat peut être<br />
délié de son secret professionnel, sans le consentement de<br />
son client, si ce dernier lui fait des confidences démontrant<br />
qu’il nourrit des plans susceptibles de mettre en danger la<br />
vie ou l’intégrité physique de quelqu’un.<br />
Un souhait<br />
« Le projet est énorme. Le Code tel qu’on le connaît<br />
aujourd’hui existe depuis 1981 et n’a pas été revu depuis<br />
dans son ensemble », signale le bâtonnier Tremblay. Seuls<br />
deux amendements ont eu d’importantes répercussions :<br />
celui relatif à la pratique en multidisciplinarité et celui sur<br />
les conflits d’intérêts.<br />
Lors de son premier discours à titre de bâtonnier <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, M e Gilles Ouimet avait fait valoir que l’évolution<br />
de la société et les changements dans les besoins en<br />
services juridiques de la population militaient en faveur<br />
« d’une profonde réflexion sur notre Code de déontologie<br />
et plus globalement sur les principes éthiques qui doivent<br />
nous guider au 21 e siècle ». Il souhaitait que le Code puisse<br />
servir à la fois « d’outil de formation, de guide et<br />
de modèle pour tous les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ». Les<br />
18 membres <strong>du</strong> comité travaillent en ce sens. Ils comptent<br />
y parvenir d’ici environ 18 mois.<br />
Le bâtonnier Tremblay signale que, dans la foulée de la crise<br />
financière née aux États-Unis, certains barreaux canadiens<br />
et américains croient qu’un avocat peut être délié de son<br />
secret professionnel si les agissements de son client, par<br />
exemple en matière de valeurs mobilières, comportent<br />
un risque de pertes économiques importantes pour des<br />
tiers. « On est en plein dans cette discussion. Beaucoup de<br />
barreaux sont réticents à aller si loin », a-t-il signalé.<br />
Du côté des avocats d’entreprise, il y a un questionnement<br />
sur l’éten<strong>du</strong>e de leur autonomie professionnelle. Peuvent-ils<br />
se mettre à l’abri en invoquant le Code face à un patron,<br />
par exemple, qui ordonne de détruire un document<br />
susceptible de porter ombrage à l’entreprise si son<br />
existence était connue ? « Tout notre Code est fondé sur<br />
l’avocat pris indivi<strong>du</strong>ellement parce qu’il a été rédigé à un<br />
moment où les grands ensembles n’existaient pas », note le<br />
bâtonnier Tremblay.<br />
Pour leur part, les procureurs de la Couronne se demandent<br />
s’il n’est pas contraire au Code de déontologie d’accepter<br />
un mandat quand on se sait dans l’impossibilité de le<br />
remplir en raison de la surcharge de travail.<br />
Quant à la question des conflits d’intérêts, la problématique<br />
prend une couleur particulière en régions éloignées,<br />
là où les avocats sont peu nombreux. « Il faut qu’il y ait<br />
de la souplesse sinon on nie le droit à l’avocat », estime<br />
le bâtonnier.<br />
Séances de concertation <strong>du</strong> Comité<br />
de réforme <strong>du</strong> Code de déontologie<br />
Rimouski<br />
8 avril<br />
Hôtel Rimouski<br />
13 h à 16 h 45<br />
<strong>Québec</strong><br />
11 avril<br />
Hôtel Loews Le Concorde<br />
De 8 h 30 à 12 h 15<br />
Gatineau<br />
13 avril<br />
Palais des Congrès<br />
8 h 30 à 12 h 15<br />
Montréal<br />
26 avril<br />
Hôtel InterContinental<br />
8 h 30 à 12 h 15<br />
Sherbrooke<br />
12 mai<br />
Lieu à déterminer<br />
13 h<br />
L’activité est gratuite. L’inscription doit se faire au moins 48 heures avant le début de l’activité. Il existe trois façons<br />
de s’inscrire :<br />
1) Par voie électronique :<br />
www.barreau.qc.ca/formation/activite.jsp?noActiv=<br />
1793&namePage=activite.jsp&Langue=fr<br />
Choisir la date et l’endroit dans le menu déroulant.<br />
2) Par télécopieur :<br />
514 954-3481, à l’attention de Nicksara Marre.<br />
3) Par la poste :<br />
Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
Service de la formation continue<br />
A/S Madame Nick sara Marre<br />
445, boulevard Saint-Laurent<br />
Montréal (<strong>Québec</strong>) H2Y 3T8<br />
Les participants recevront un crédit de trois heures de<br />
formation continue reconnue.<br />
Trousse<br />
d'information<br />
sur la justice<br />
participative<br />
pour les avocats<br />
Nouveau!<br />
Une trousse d'information sur la justice parti cipative est désormais<br />
disponible. Celle-ci comprend une foule de renseignements et d'outils<br />
pour vous aider à informer vos clients sur les modes appropriés de<br />
résolution des différends et à trouver, avec eux, la meilleure solution<br />
à leur litige.<br />
Pour plus de renseignement, visitez le www.barreau.qc.ca
PAGE 16 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Journée de la femme<br />
Le rôle des avocates dans la profession<br />
Johanne Landry<br />
Pour que l’évolution amorcée se poursuive, il faut que les femmes soient présentes en nombre. Il faut aussi<br />
qu’elles soient en position de pouvoir changer les choses.<br />
Le 8 mars dernier, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> soulignait la<br />
Journée de la femme en organisant un dîner et une table<br />
ronde à l’Hôtel Fairmont Le Reine Élizabeth. Le thème<br />
posait d’abord une prémisse : plus qu’hier, moins que<br />
demain, suivie d’une question : quel est l’impact des<br />
avocates sur la profession et sur le droit ?<br />
C’est la journaliste judiciaire Isabelle Richer qui a animé<br />
le débat. Quatre panélistes ont répon<strong>du</strong> à ses questions :<br />
Huguette St-Louis, ex-juge en chef de la Cour <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, M e Lucie Joncas, M e Joséane Chrétien ainsi que<br />
M e Pierre-A. Michaud, juge à la retraite et aujourd’hui<br />
avocat-conseil. M e Fanie Pelletier, conseillère à l’équité<br />
au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, a prononcé l’allocution d’ouverture<br />
et salué les invités d’honneur : M e Louis Masson et<br />
M e Claude Provencher, respectivement vice-président<br />
et directeur général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, ainsi que M e Elizabeth<br />
Greene, première conseillère au <strong>Barreau</strong> de Montréal.<br />
Si le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> souligne la Journée de la<br />
femme pour la cinquième année, comme l’a mentionné<br />
le directeur général, l’année <strong>2011</strong> est particulièrement<br />
spéciale, car elle marque le 70 e anniversaire de l’admission<br />
des femmes à la profession. M e Provencher a aussi<br />
rappelé que le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a innové en étant<br />
M e Prémont a également résumé les quatre enjeux <strong>du</strong><br />
plan stratégique 2010-2013 <strong>du</strong> Comité des femmes dans<br />
la profession. L’évolution de carrière des avocates vient en<br />
priorité. Les femmes, en effet, arrivent en nombre dans la<br />
profession, mais plusieurs l’abandonnent rapidement. Dans<br />
cet ordre d’idée, le comité travaille actuellement à mettre<br />
sur pied un programme de mentorat pour aider celles qui<br />
font face au phénomène <strong>du</strong> plafond de verre.<br />
Le maintien de données pertinentes afin de mesurer les<br />
progrès accomplis, l’équité salariale et le leadership social<br />
sont les autres enjeux déterminés par le comité.<br />
Plus qu’hier…<br />
C’est au moment <strong>du</strong> dessert qu’Isabelle Richer a invité<br />
les panélistes à exprimer leur vision et à faire part de leur<br />
expérience. M e Pierre-A. Michaud a parlé d’une évolution<br />
spectaculaire au cours des cinquante dernières années,<br />
et Huguette St-Louis, d’une longue marche. « L’année<br />
où j’ai terminé mes études, a dit M e Michaud, il y avait,<br />
dans ma classe à l’Université de Montréal, six femmes<br />
sur 116 finissants et une seule d’entre elles a choisi de<br />
pratiquer la profession. »<br />
Encore des écueils<br />
En tant que présidente de l’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong><br />
de Montréal, M e Joséane Chrétien reçoit des confidences.<br />
Entre autres, celles d’avocates qui, au retour d’un congé<br />
de maternité, réintègrent leur bureau dans un cabinet,<br />
mais un bureau vide, car leurs dossiers et clients ont été<br />
redistribués pendant leur absence. « Il n’y a pas eu de<br />
réflexion sur la façon de redonner <strong>du</strong> travail au retour. »<br />
À cet égard, M e Chrétien a souligné que l’avocate devait<br />
gérer ses comptes, et prendre une entente lors d’un congé<br />
prolongé pour que sa clientèle lui soit restituée à son retour.<br />
« Je me pose la question, a poursuivi la jeune femme,<br />
quant à savoir si l’égalité est réellement une question<br />
de nombre, est-ce que l’on veut vraiment un 50 % ou si<br />
on ne veut pas plutôt un véritable choix de pouvoir mener<br />
notre vie et notre carrière sans barrière. » L’élimination<br />
des barrières artificielles et de l’écart salarial est une belle<br />
forme d’équité, a-t-elle résumé.<br />
Répondant à la question que reste-t-il à faire, Huguette<br />
St-Louis a souligné que « les femmes manquent encore<br />
souvent de confiance. S’il reste <strong>du</strong> chemin à parcourir, nous<br />
avons aussi <strong>du</strong> chemin à faire par rapport à nous-mêmes.<br />
Il faut que l’on se connaisse, que l’on sache ce dont on<br />
est capable. »<br />
Comment envisagez-vous l’avenir ? Cette question,<br />
l’animatrice l’a posée à M e Lucie Joncas. « Les propos tenus<br />
à cette table sont vraiment au centre de la problématique,<br />
a-t-elle répon<strong>du</strong>. Avoir le courage de reconnaître notre<br />
valeur et de la faire valoir aux autres. Demander et<br />
reconnaître nos vrais besoins, constitue, je pense, la clé de<br />
la solution de l’avenir. Avoir la voix et les mots nécessaires<br />
pour faire entendre nos demandes et qu’on puisse arriver à<br />
une solution commune. »<br />
L’animatrice <strong>du</strong> débat, Isabelle Richer, et les quatre panélistes qui ont répon<strong>du</strong> à ses questions : Huguette St-Louis, M e Joséane<br />
Chrétien, M e Lucie Joncas et M e Pierre-A. Michaud.<br />
le premier ordre professionnel à créer un poste de<br />
conseillère à l’équité dédié à la promotion <strong>du</strong> droit à<br />
l’égalité dans les milieux de travail. D’autre part,<br />
le directeur général a annoncé que le <strong>Barreau</strong> lancera<br />
prochainement le projet Justicia, un engagement<br />
en partenariat avec les cabinets d’avocats pour la<br />
promotion de la rétention et de l’avancement des femmes<br />
dans la profession.<br />
M e Claudia Prémont s’est ensuite adressée à l’assistance<br />
à titre de présidente <strong>du</strong> Comité des femmes dans la<br />
profession. En fonction depuis maintenant 20 ans, ce<br />
comité a toujours sa raison d’être, notamment parce que la<br />
présence des avocates ne se répercute pas sur le nombre<br />
d’associés dans les cabinets privés; ni sur le nombre<br />
de femmes nommées à des postes de direction de<br />
contentieux dans les organismes gouvernementaux ou<br />
paragouvernementaux; ni au sein de la magistrature<br />
provinciale et fédérale. De plus, il existe toujours un écart<br />
salarial important entre les avocats et les avocates.<br />
« Je suis arrivée dans la profession en me faisant dire<br />
que tout était beau, que tout était réglé », a exprimé<br />
M e Joséane Chrétien. S’il n’y a plus aucun problème pour<br />
accéder à l’université et au <strong>Barreau</strong>, puis à être embauchée<br />
dans un cabinet, les statistiques démontrent néanmoins un<br />
abandon de la profession marqué chez les femmes après<br />
cinq ans de carrière, a-t-elle souligné.<br />
Invité par Isabelle Richer à donner des exemples de ce<br />
que les femmes ont fait évoluer, M e Michaud a dressé une<br />
liste de neuf situations parmi lesquelles il a mentionné<br />
la décriminalisation de l’avortement; la non-tolérance<br />
<strong>du</strong> harcèlement sexuel au travail; la non-tolérance de la<br />
grossesse comme motif de terminaison d’un emploi; une<br />
pension alimentaire de longue <strong>du</strong>rée pour ré<strong>du</strong>ire les<br />
pertes économiques de conjoint désavantagé après l’échec<br />
<strong>du</strong> mariage; ainsi qu’un allègement des choses pour les<br />
victimes d’agression sexuelle qui n’ont plus à se soumettre<br />
automatiquement à des contre-interrogatoires souvent<br />
humiliants sur leur vie personnelle.<br />
Photo : Sylvain Légaré<br />
Quatre générations<br />
Isabelle Richer a conclu en remerciant les panelistes qui ont<br />
brossé un portrait de la situation sur quatre générations.<br />
C’est M e Claude Provencher qui a clôturé l’événement, se<br />
réjouissant de la nette progression des femmes dans la<br />
profession en matière de nombre et d’acquis. « Je retiens<br />
que c’est loin d’être terminé, a-t-il ajouté. Que la notion<br />
de pouvoir est importante. Mais j’entends aussi que ça<br />
nécessite des changements sur le plan culturel, sur le<br />
plan des valeurs, et que ça prend beaucoup de créativité.<br />
Il faut réussir à trouver des façons de faire entrer de<br />
nouvelles réalités dans un monde déjà organisé. Il faut des<br />
changements dans les milieux de travail. »<br />
Sur une note un peu plus personnelle, M e Provencher a<br />
ajouté : « Je suis le père d’une jeune femme qui a choisi la<br />
profession juridique. J’ai toujours élevé mes filles en<br />
m’assurant qu’elles ne mettent pas elles-mêmes des freins<br />
à leur carrière. J’ai confiance qu’elles vont réussir à faire<br />
tomber ces barrières, mais je dois avouer que les situations<br />
rapportées aujourd’hui par M e Chrétien me préoccupent.<br />
Je peux vous assurer que comme directeur général <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong>, comme papa, et comme homme, je vais travailler<br />
à l’évolution de cette situation. »
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 17
PAGE 18 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Finances personnelles<br />
Marco Vendramini<br />
Exemption pour résidence principale<br />
Quelle approche privilégier ?<br />
Membre de la Chambre<br />
de sécurité financière<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, de l’Institut<br />
québécois de la<br />
planification financière<br />
et de l’Autorité des<br />
marchés financiers.<br />
marco.vendramini@<br />
groupeinvestors.com<br />
Photo : Sylvain Légaré<br />
Nombreux au <strong>Québec</strong> sont les avocats qui possèdent une résidence secondaire.<br />
Les motivations financières sont rarement la raison principale qui motive l’achat d’une<br />
résidence de vacances, mais lorsque le temps de vendre est venu, il est avisé de réfléchir<br />
à l’approche qui s’avérera la plus avantageuse.<br />
L’actuelle exemption qui existe pour résidence principale<br />
permet de mettre à l’abri <strong>du</strong> fisc une partie ou la totalité<br />
<strong>du</strong> gain réalisé lors de la vente d’une maison qui répond<br />
à la définition de « résidence principale ». Une économie<br />
d’impôt qui peut s’avérer substantielle.<br />
Si vous et votre conjoint n’avez jamais été propriétaire de<br />
plus d’une maison à usage personnel à la fois, vous devriez<br />
pouvoir exonérer d’impôt la totalité de vos gains sur la<br />
vente des maisons que vous avez possédées. Cependant,<br />
si vous ou votre conjoint avez déjà été propriétaires<br />
de deux maisons à usage personnel en même temps,<br />
par exemple « une maison à la ville » et « une maison<br />
de campagne », au moins une partie des gains réalisés<br />
lors de la vente de l’une de ces maisons sera assujettie<br />
à l’impôt. Lorsque vous vendez une de ces maisons, vous<br />
devez décider si vous la désignerez comme résidence<br />
principale et mettrez à l’abri <strong>du</strong> fisc le gain qui en<br />
résultera, ou si vous paierez l’impôt sur le gain en capital<br />
réalisé lors de la vente afin de défiscaliser la totalité des<br />
gains réalisés sur l’autre maison lorsque vous la vendrez.<br />
Cette décision financière pourrait avoir un impact<br />
significatif sur vos finances.<br />
Quelques notions de base à retenir<br />
Les lois fiscales définissent « résidence principale » comme<br />
un logement dont le contribuable est propriétaire (seul<br />
ou conjointement) et qui est normalement habité par<br />
lui, son époux ou son conjoint de fait, son ex-époux ou<br />
son ex-conjoint de fait, ou un enfant <strong>du</strong> contribuable.<br />
La question de savoir si le logement était « normalement<br />
habité » au cours d’une année donnée dépend <strong>du</strong> cas par<br />
cas, mais il suffit généralement que le logement ait été<br />
occupé pendant une courte période pour que ce critère<br />
soit respecté. Par exemple, on pourrait considérer que<br />
vous avez habité votre résidence de vacances normalement<br />
même si vous ne l’avez fait que pendant vos vacances<br />
annuelles (à condition qu’elle n’ait pas d’abord généré de<br />
revenus, notamment par une location).<br />
Vous pouvez désigner par année une propriété à titre de<br />
« résidence principale », même si vous possédez plus d’une<br />
propriété. La propriété doit également avoir été désignée<br />
comme résidence principale par votre époux ou votre<br />
conjoint de fait, ainsi que par vos enfants de moins de<br />
18 ans.<br />
Si vous possédez deux maisons admissibles à l’exemption<br />
pour résidence principale, au moins une partie <strong>du</strong> gain sur<br />
la vente de l’une de ces maisons sera assujettie à l’impôt.<br />
Lorsque vous déciderez de vendre la première maison, vous<br />
devez décider si l’exonération pour résidence principale<br />
sera appliquée sur cette maison. Pour prendre cette décision,<br />
vous devez évaluer le nombre d’années au cours<br />
desquelles vous prévoyez demeurer propriétaire de la<br />
deuxième maison et l’habiter ainsi que le gain en capital<br />
futur la deuxième maison.<br />
Un cas concret<br />
Afin d’illustrer le propos, prenons l’exemple fictif de<br />
Anne et Louis qui sont mariés et possèdent deux maisons<br />
– une maison à la ville et une maison de campagne –<br />
qui pourraient toutes deux être considérées comme des<br />
résidences principales. Ils ont acheté leur maison à la ville<br />
il y a dix ans et leur maison de campagne il y a cinq ans.<br />
Leur taux marginal d’imposition actuel et futur est de 40 %.<br />
Ils ont décidé de vendre leur maison de campagne, avec<br />
un gain en capital de 100 000 $. Ils ne la remplaceront<br />
pas et conserveront leur maison à la ville, qu’ils prévoient<br />
habiter pendant encore dix ans. Ils s’attendent à réaliser<br />
un gain en capital de 250 000 $ lorsqu’ils la vendront. Deux<br />
options s’offrent à eux :<br />
Option Un<br />
Ils pourraient désigner leur maison de campagne<br />
résidence principale pour quatre des cinq années<br />
pendant lesquelles ils en ont été propriétaires, de sorte<br />
que, lorsqu’ils vendront leur maison à la ville, ils pourront<br />
la désigner comme résidence principale pour 16 des<br />
20 années au cours desquelles ils en ont été propriétaires.<br />
Sur la vente de la propriété de campagne, la fraction <strong>du</strong><br />
gain en capital exonérée d’impôt sera calculée comme suit :<br />
[100 000 $ X (4 +1)/5] = 100 000 $, ce qui représente une<br />
obligation fiscale de 0 $.<br />
Quant à la maison à la ville qu’ils vendront dans dix ans,<br />
la fraction exonérée <strong>du</strong> gain en capital sera = [250 000 $ X<br />
(16+1)/20] = 212 500 $, ce qui représente une obligation<br />
fiscale de (250 000 $-212 500 $) X 50 % X 40 % = 7 500 $.<br />
Option deux<br />
Ils pourraient éviter de désigner leur propriété de<br />
vacances comme résidence principale, de sorte que,<br />
lorsqu’ils vendront leur maison à la ville, ils pourront la<br />
désigner comme résidence principale pour les 20 années<br />
pendant lesquelles ils en étaient propriétaires.<br />
Sur la vente de la propriété de vacances, leur obligation<br />
fiscale s’établira comme suit : 50 000 $ X 40 % = 20 000 $.<br />
Quant à la maison à la ville qu’ils vendront dans dix ans,<br />
la fraction exonérée <strong>du</strong> gain en capital sera = [250 000 $ X<br />
(19+1)/20] = 250 000 $, ce qui représente une obligation<br />
fiscale de 0 $.<br />
En résumé, ils doivent choisir entre ne pas payer d’impôt<br />
aujourd’hui et payer 7 500 $ dans dix ans ou débourser<br />
20 000 $ d’impôt aujourd’hui et ne rien payer dans dix ans.<br />
Il serait ainsi raisonnable de se prévaloir de l’exemption<br />
pour maison de vacances pour quatre des cinq années au<br />
cours desquelles ils en étaient propriétaires. Par contre, s’ils<br />
avaient pensé qu’ils pourraient vendre leur maison à la ville<br />
plus tôt, ou récolter un gain en capital plus élevé, il aurait<br />
alors été souhaitable de conserver le droit à l’exonération<br />
et de l’appliquer à la vente de leur maison à la ville.<br />
L’exemption pour résidence principale peut se tra<strong>du</strong>ire<br />
par de substantielles économies d’impôt si elle est utilisée<br />
judicieusement. Il importe d’évaluer la meilleure approche<br />
au cas par cas, mais surtout de se poser les bonnes<br />
questions lorsqu’il est temps de décider quelle option doit<br />
être privilégiée.
Vie associative<br />
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 19<br />
Jeune <strong>Barreau</strong> de Laval<br />
Défi Karting <strong>2011</strong> de l’AJBL :<br />
Un franc succès !<br />
Plus d’une trentaine d’avocats se sont réunis le 17 février<br />
dernier pour participer à l’annuel Défi Karting de<br />
l’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Laval. L’événement a<br />
encore été un succès ! Félicitations aux avocats de Ville de<br />
Laval qui ont remporté le prestigieux trophée « G-P ».<br />
<strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong><br />
Assemblée générale annuelle<br />
L’assemblée générale annuelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> a<br />
été fixée au jeudi 5 mai <strong>2011</strong>, à 17 h, au Musée national<br />
des beaux-arts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Tout membre qui désire<br />
soumettre un sujet à l’assemblée générale annuelle doit<br />
en donner avis écrit au secrétaire au moins dix jours avant<br />
l’assemblée et la majorité des membres doit y consentir<br />
lors de l’assemblée générale. La communication <strong>du</strong><br />
résultat de l’élection, le cas échéant, et la proclamation<br />
des dirigeants et conseillers élus seront effectuées lors<br />
de l’assemblée générale annuelle. Le <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong><br />
invite tous ses membres à une réception pour souligner<br />
l’entrée en fonction <strong>du</strong> nouveau Conseil, au Musée<br />
national des beaux-arts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> à 18 h, après la tenue<br />
de l’assemblée générale annuelle.<br />
Date : 5 mai <strong>2011</strong>, 17 h<br />
Lieu : Musée national des beaux-arts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Infos : M e Lisa Bérubé, directrice générale, 418 529-0301,<br />
poste 23.<br />
<strong>Barreau</strong> de Longueuil (suite)<br />
Aucune inscription ou réservation ne sera acceptée par<br />
téléphone, par télécopieur ou par courriel.<br />
Date : 29 avril <strong>2011</strong>, de 8 h à 19 h<br />
Lieu : Hôtel ALT, Quartier DIX30, Brossard<br />
Coût : varie selon l’inscription de chacun<br />
Infos : Nathalie Latendresse, coordonnatrice <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />
Longueuil à barreau.longueuil@bellnet.ca ou visitez<br />
notre site internet au www.barreaudelongueuil.qc.ca<br />
Omnium Justice XXVI<br />
Tournoi de golf annuel <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil.<br />
Date : 9 juin <strong>2011</strong><br />
Lieu : Golf La Prairie, 500, avenue <strong>du</strong> Golf, La Prairie<br />
Coût : À confirmer<br />
Infos : Nathalie Latendresse, coordonnatrice <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />
Longueuil à barreau.longueuil@bellnet.ca ou visitez<br />
notre site internet au www.barreaudelongueuil.qc.ca<br />
<strong>Barreau</strong> de la Mauricie<br />
Une sortie de ski familial réussie<br />
Le <strong>Barreau</strong> de la Mauricie a tenu le 25 février dernier, au<br />
Massif de Petite-Rivière-Saint-François, une journée de ski<br />
familial. Tous se sont bien amusés en dévalant les pentes<br />
au grand plaisir <strong>du</strong> comité organisateur composé <strong>du</strong><br />
bâtonnier, M e Stephan Foisy, de M e Hélène Ferron et de<br />
M e Yves Carbonneau.<br />
<strong>Barreau</strong> de Longueuil<br />
Cabane à sucre<br />
Le <strong>Barreau</strong> de Longueuil a décidé de faire sa part et de<br />
participer à la collecte de fonds de la Société de l’arthrite.<br />
D’autant plus que deux membres de notre section,<br />
M e Catherine Pilon et M e Véronique Turcotte, sont<br />
touchées de près par cette maladie puisque leurs enfants<br />
en sont atteints. Appel à la générosité des membres.<br />
Un lien direct avec la Société de l’arthrite est disponible<br />
sur notre site Web.<br />
Date : 8 avril <strong>2011</strong><br />
Lieu : Érablière Maurice Jeannotte, 200, chemin de la<br />
Savane, Saint-Marc-sur-Richelieu<br />
Coût : 25 $ a<strong>du</strong>ltes, 10 $ pour les enfants de 4 à 12 ans,<br />
et gratuit pour les enfants de 0 à 3 ans<br />
Infos : Nathalie Latendresse, coordonnatrice <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
de Longueuil, à barreau.longueuil@bellnet.ca ou visitez<br />
notre site internet au www.barreaudelongueuil.qc.ca/<br />
actualites/actualite_0006.html<br />
Journée d’étude et assemblée<br />
générale annuelle des membres<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil<br />
Le <strong>Barreau</strong> de Longueuil vous convie à une 4 e Journée<br />
d’étude suivie de l’assemblée générale annuelle de votre<br />
<strong>Barreau</strong> ! Un programme diversifié vous est proposé :<br />
droit familial, droit des affaires, droit de la jeunesse,<br />
droit administratif, droit criminel, droit <strong>du</strong> travail,<br />
droit professionnel, délinquance, etc. Le programme<br />
détaillé de la journée et le formulaire d’inscription sont<br />
disponibles sur le site Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Longueuil dans<br />
la section « Outils pour les avocats ».<br />
Comment faire pour<br />
inscrire vos activités<br />
dans Vie associative ?<br />
La rubrique Vie associative est consacrée<br />
aux activités des barreaux de section, des<br />
associations dont le secrétariat est pris en<br />
charge par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et des<br />
associations de jeunes barreaux.<br />
Pour que vos activités y soient consignées,<br />
vous devez remplir un formulaire que vous<br />
pouvez vous procurer en ligne au www.<br />
barreau.qc.ca/publications/journal/<br />
vie-associative.html<br />
À noter que vous devez<br />
compter environ 30 jours<br />
avant la publication de<br />
vos informations en raison<br />
des délais de pro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>du</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />
et que le Journal est<br />
publié le 1 er de chaque<br />
mois. Soyez donc<br />
vigilants en ce qui<br />
concerne les dates<br />
de vos activités !
PAGE 20 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Cause phare<br />
Louis Baribeau, avocat<br />
Pas d’avocat aux interrogatoires<br />
de police<br />
Vulgarisateur juridique<br />
louisbaribeau@<br />
mediom.com<br />
Photo : Ian Doublet<br />
Avant d’être interrogés, les détenus ont droit à une consultation juridique, et même, dans<br />
certaines circonstances spéciales, à une deuxième consultation, mais ils n’ont pas le droit<br />
à la présence continue de leur avocat à l’interrogatoire, vient de trancher la Cour suprême<br />
<strong>du</strong> Canada 1 .<br />
Le 14 décembre 2002 au petit matin, Trent Terrence<br />
Sinclair est arrêté pour le meurtre de Gary Grice par des<br />
policiers <strong>du</strong> détachement de la Gendarmerie Royale de<br />
Vernon en Colombie-Britannique. Il est informé sur le<br />
champ de son droit de consulter un avocat de son choix<br />
sans délai. « Voulez-vous parler à un avocat ? », lui demande<br />
un policier. « Pas pour l’instant », répond le prévenu.<br />
Arrivé au poste de police, il demande à parler avec<br />
M e Victor S. Janicki et s’entretient avec lui au téléphone à<br />
deux reprises dans une pièce fermée, en avant-midi, pendant<br />
environ trois minutes chaque fois. En fin d’après-midi,<br />
il est interrogé <strong>du</strong>rant cinq heures par le sergent Kerry<br />
Skrine, un enquêteur <strong>du</strong> groupe des crimes graves de<br />
la GRC. En réponse aux questions, il dit : « Je ne sais pas<br />
quoi faire maintenant. Et c’est pourquoi je dis que je veux<br />
attendre et réfléchir, me remettre les idées en place et<br />
parler à mon avocat ». En tout, il exprime à quatre ou cinq<br />
reprises le vœu de garder le silence au sujet de son<br />
implication dans le meurtre et le besoin de parler à son<br />
avocat. Le sergent Skrine lui confirme qu’il a le droit de<br />
garder le silence, mais pas le droit à la présence d’un<br />
avocat pendant qu’on lui pose des questions. Puis, il<br />
poursuit son interrogatoire.<br />
Déclarations incriminantes<br />
Trent Terrence Sinclair finit par avouer que lui et Gary<br />
Grice ont pris de l’alcool dans une chambre d’hôtel et<br />
que Gary Grice a consommé de la cocaïne. Il raconte que<br />
M. Grice l’a menacé avec un couteau. Les deux hommes<br />
se sont battus, l’accusé a poignardé Grice, lui a tranché<br />
la gorge et a jeté son corps dans une benne. Plus tard,<br />
Sinclair déclare à un agent d’infiltration enfermé avec<br />
lui en cellule : « Ils m’ont eu. Ils ont le corps, les draps,<br />
le sang, les fibres <strong>du</strong> tapis, des témoins. Je vais être en<br />
taule pour longtemps, mais je suis soulagé ». Il explique<br />
qu’au moins, il ne craindra plus d’être arrêté par la police.<br />
Plus tard, il participe à la reconstitution <strong>du</strong> crime.<br />
Au procès, le juge conclut que le droit à l’avocat a été<br />
respecté. Il admet en preuve les déclarations incriminantes<br />
lors de l’interrogatoire, celles faites à l’agent d’infiltration<br />
et lors de la reconstitution <strong>du</strong> crime, parce qu’elles étaient<br />
volontaires et il reconnaît Trent Terrence Sinclair coupable<br />
d’homicide involontaire. À l’unanimité, trois juges de la<br />
Cour d’appel confirment cette décision.<br />
Le droit à l’avocat<br />
En Cour suprême <strong>du</strong> Canada, M. Sinclair invoque le<br />
paragraphe 10b) de la Charte canadienne des droits et<br />
libertés prévoyant que « chacun a le droit, en cas<br />
d’arrestation ou de détention : […] d’avoir recours sans délai<br />
à l’assistance d’un avocat et d’être informé de ce droit ».<br />
Il fait valoir que le sergent Skrine aurait dû permettre à son<br />
conseiller juridique d’assister à l’interrogatoire.<br />
Le but de la consultation juridique<br />
Avec une majorité de cinq juges contre quatre, la Cour<br />
suprême <strong>du</strong> Canada conclut qu’il n’y a pas eu atteinte<br />
au droit à l’avocat garanti par la Charte et confirme la<br />
décision de première instance.<br />
« L’alinéa 10b) vise à fournir au détenu l’occasion d’obtenir<br />
des conseils juridiques propres à sa situation juridique »,<br />
écrivent les juges Beverly McLachlin et Louise Charron<br />
qui ont rédigé les motifs majoritaires de la Cour. Cet<br />
avis juridique lui permet de comprendre que si, d’un<br />
côté, l’État a le droit d’utiliser des moyens de persuasion<br />
légitimes pour obtenir des aveux, de l’autre côté, lui-même<br />
a tout à fait le droit de garder le silence. Après avoir obtenu<br />
les informations et les conseils de son avocat, il revient au<br />
prévenu de décider de collaborer ou pas avec la police.<br />
Pas de droit à la présence continue d’un avocat<br />
Les juges Charron et McLachlin sont d’avis que l’alinéa<br />
10b de la Charte permet la consultation d’un avocat<br />
dès le début de la détention, « mais pas l’assistance<br />
continue d’un avocat au cours de l’entretien qui suit »<br />
avec les policiers. La jurisprudence va dans le même<br />
sens en interprétant l’expression « en cas de détention<br />
ou d’arrestation » utilisée dans cette disposition comme<br />
signifiant un moment particulier dans le temps et non un<br />
continuum temporel. Accorder au prévenu le droit de<br />
consulter un avocat sur demande serait trop contraignant<br />
pour les policiers qui devraient suspendre l’interrogatoire<br />
chaque fois, selon les juges majoritaires.<br />
Le droit au silence n’accorde pas au prévenu le droit de<br />
faire cesser un interrogatoire. « […] la règle selon laquelle<br />
elle [la police] doit automatiquement battre en retraite<br />
dès que le détenu déclare qu’il n’a rien à dire ne permet<br />
pas, à notre avis, d’établir le juste équilibre entre l’intérêt<br />
public à ce que les crimes fassent l’objet d’une enquête<br />
et l’intérêt <strong>du</strong> suspect à ne pas être importuné », affirment<br />
les juges Beverly McLachlin et Louise Charron.<br />
Droit à une deuxième consultation<br />
Normalement, une seule consultation avec l’avocat suffit<br />
au détenu pour décider s’il collabore ou non avec la police.<br />
Cependant, la jurisprudence autorise une consultation<br />
additionnelle dans certaines circonstances, lorsque survient<br />
après la première consultation un changement dans la<br />
situation <strong>du</strong> détenu, des faits nouveaux ou lorsque les<br />
conseils reçus initialement risquent de ne plus convenir.<br />
Ainsi, la jurisprudence accorde une consultation juridique<br />
additionnelle avec un avocat dans les changements<br />
de circonstances suivants : « Le détenu est soumis à de<br />
nouveaux procédés; un changement est survenu dans<br />
les risques courus par le détenu; il existe des raisons<br />
de croire que les renseignements fournis initialement<br />
comportent des lacunes, indiquent les juges Charron et<br />
McLachlin dans leurs motifs. Ces catégories ne sont pas<br />
limitatives ».<br />
Par exemple, l’utilisation de procédés peu habituels, comme<br />
une séance d’identification ou l’utilisation <strong>du</strong> polygraphe,<br />
pourrait donner doit à une nouvelle consultation<br />
juridique. De même, « si l’enquête prend une tournure<br />
nouvelle et plus grave au fur et à mesure <strong>du</strong> déroulement<br />
des événements, il se peut que ces conseils ne soient<br />
plus adéquats compte tenu de la situation ou <strong>du</strong> risque<br />
réel auxquels est confronté le détenu », affirment les deux<br />
juges. Dans certains cas, lorsque le prévenu ne semble<br />
pas avoir bien compris son droit à l’assistance d’un avocat<br />
ou que les policiers dénigrent les conseils reçus par<br />
l’avocat, il est également juste qu’on lui offre une autre<br />
consultation juridique.<br />
Le prévenu a collaboré en connaissance de cause<br />
Le cas de M. Sinclair n’entrait pas dans les catégories de<br />
situations justifiant un nouvel avis au droit à un avocat et<br />
la permission de consulter une nouvelle fois un avocat.<br />
« Le risque couru par M. Sinclair est demeuré inchangé<br />
pendant tout le processus; il savait dès le départ qu’il<br />
faisait face à une accusation de meurtre », affirment les<br />
juges. Le fait qu’il a dit au sergent Skrine après la reconstitution<br />
<strong>du</strong> crime « mon avocat sera probablement furieux<br />
que j’aie tout raconté, mais bon » montre qu’il était<br />
conscient de sa liberté de collaborer ou non à l’enquête.<br />
La Cour suprême en conclut qu’il n’y a pas eu atteinte à<br />
son droit à l’avocat.<br />
1 R. c. Sinclair, 2010 CSC 35.
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 21<br />
Nicolas Plourde<br />
Candidat à la<br />
vice-présidence<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
<strong>2011</strong> - 2012<br />
expérience<br />
objectifs<br />
écoute<br />
défis
PAGE 22 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Congrès annuel <strong>2011</strong><br />
Une formation d’actualité<br />
Johanne Landry<br />
Cyberjustice, piratage informatique, itinérance, droits des aînés et soins de fin de vie; autant de<br />
sujets qui touchent le quotidien de plusieurs avocats et qui feront l’objet d’activités de formation au<br />
prochain Congrès.<br />
C’est maintenant concrétisé : les avocats qui profiteront de toutes les plages de formation<br />
offertes au Congrès <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> pourront inscrire 15 heures de formation reconnue sur les<br />
30 obligatoires pour la seconde période de référence de deux ans qui débute en avril.<br />
Comme l’an dernier, les 45 ateliers se déclineront selon quatre grands axes : tendances,<br />
habiletés, savoirs et nouvelles législations, auxquels s’ajouteront les deux ateliers hors<br />
série <strong>du</strong> jeudi.<br />
Ateliers hors série : des expériences novatrices<br />
La Cyberjustice arrive : sommes-nous prêts ? C’est le titre de l’atelier débat <strong>du</strong> jeudi matin<br />
où l’on parlera de justice et de droit tout en examinant l’impact des technologies sur<br />
l’accès à la justice, les comportements et la déontologie. L’objectif : susciter une réflexion<br />
et une prise de position sur les avancées technologiques utilisées dans l’administration de<br />
la justice ainsi que par les praticiens. « Un sujet intéressant et très d’actualité », fait valoir<br />
M e Gilles Ouimet, bâtonnier <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. L’atelier sera animé par Dominique Arpin, le<br />
patrouilleur <strong>du</strong> Net à TVA. On se demandera, entre autres, comment les comportements<br />
des juges, des procureurs, des témoins et des accusés sont influencés par la technologie,<br />
si justice et technologie sont compatibles, si la technologie favorise la résolution de<br />
différends par d’autres modes.<br />
Quant à l’atelier <strong>du</strong> jeudi après-midi, intitulé Redéfinissons ensemble l’accessibilité à la<br />
justice, il sera animé par Liza Frulla, qui a été député et ministre, et que l’on peut voir<br />
régulièrement à la table <strong>du</strong> Club des ex, au réseau RDI. « Cet atelier se veut un échange,<br />
un débat, une réflexion un peu philosophique sur l’accès à la justice davantage que sur les<br />
aspects pratico-pratiques qui feront plutôt l’objet d’un atelier régulier », dit M e Ouimet.<br />
À ne pas manquer<br />
Chacun des 45 ateliers <strong>du</strong> programme est conçu et adapté à la réalité d’aujourd’hui afin<br />
de permettre aux participants de découvrir, d’apprivoiser ou d’approfondir différents<br />
aspects au gré de leurs propres besoins. Parmi les ateliers, certains sujets risquent d’attirer<br />
davantage l’attention. En voici quelques-uns.<br />
Pratiquer devant la Cour. Un juge en chef ou son représentant viendra présenter les<br />
particularités de chaque Cour : règles de pratique, nouveautés et attentes des juges par<br />
rapport aux avocats. « Si nous avons déjà abordé ce sujet par le passé, c’est la première<br />
fois cette année que nous accueillons la Cour fédérale et le Tribunal administratif <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong> », précise M e Gilles Ouimet.<br />
Accès à la justice, effets concrets sur la pratique <strong>du</strong> droit. On abordera les aspects praticopratiques<br />
de la question sous la forme d’un panel interactif où il y aura échange avec les<br />
participants. Parmi les panellistes, pendra place M e Geeta Narang, nommée avocate AJBM<br />
de l’année dans la catégorie Pro bono implication sociale; alors que M e Martha Shea, une<br />
femme engagée dans la justice participative, agira comme conférencière et facilitatrice.<br />
Le phénomène social de l’itinérance, <strong>du</strong>rant lequel M e Marie-Ève Sylvestre, M e André<br />
Fiset ainsi que Pierre Gaudreau, représentant <strong>du</strong> Réseau d’aide aux personnes seules<br />
et itinérantes de Montréal (RAPSIM), exposeront la problématique des gens de la rue,<br />
ainsi que celle des policiers qui ont pour mission de protéger le public. Rappelons<br />
que le RAPSIM regroupe 93 organismes qui s’occupent des itinérants. L’action de ces<br />
organismes va des refuges pour sans-abri aux activités de réinsertion dans le marché <strong>du</strong><br />
travail. « Avocats et policiers sont confrontés professionnellement au phénomène social de<br />
l’itinérance », ajoute M e Ouimet.<br />
Les soins de fin de vie, un atelier animé par M e Michel Doyon, qui a coordonné les<br />
travaux <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> sur cette question, travaux qui ont mené au mémoire<br />
intitulé Pour des soins de fin de vie respectueux des personnes, déposé auprès de la<br />
commission de consultation Mourir dans la dignité en septembre 2010. Ce mémoire<br />
posait le caractère sacré de la vie et le droit à l’autodétermination au cœur d’une<br />
réflexion sur le cadre juridique des soins appropriés en fin de vie. Il exprimait également la<br />
position <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> selon laquelle la société québécoise doit assurer l’application des<br />
droits fondamentaux des personnes à la fin <strong>du</strong> parcours de leur existence, rendre possible<br />
l’accès aux soins palliatifs à tous les citoyens qui souhaitent en bénéficier, et accorder,<br />
dans des circonstances exceptionnelles et balisées, une aide médicale pour mourir. Le<br />
D r Yves Robert, vice-président <strong>du</strong> Collège des médecins, et Nicole Gla<strong>du</strong>, témoin enten<strong>du</strong>e<br />
par la commission de consultation Mourir dans la dignité, participeront à cet atelier.<br />
Avis de convocation<br />
Assemblée générale annuelle<br />
À tous les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,<br />
Prenez avis que l’assemblée générale annuelle des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
aura lieu le samedi 4 juin <strong>2011</strong> à compter de 11 h 30, à la salle Chopin <strong>du</strong> Hilton<br />
Lac-Leamy, à Gatineau.<br />
La secrétaire de l’assemblée générale, Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre<br />
Projet d’ordre <strong>du</strong> jour<br />
1. Considération de l’ordre <strong>du</strong> jour<br />
2. Procès-verbal de l’Assemblée générale annuelle <strong>du</strong> 5 juin 2010<br />
3. Affaires découlant <strong>du</strong> procès-verbal précité<br />
4. Rapport <strong>du</strong> bâtonnier Gilles Ouimet sur les activités de l’exercice 2010 <strong>2011</strong><br />
5. Rapport <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Fonds d’assurance responsabilité professionnelle<br />
(FARPBQ)<br />
6. Rapport <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Centre d’accès à l’information juridique (CAIJ)<br />
7. Rapport <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Programme d’aide aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (PAMBA)<br />
8. Rapport de certains comités<br />
9. États financiers de l’exercice 2010-<strong>2011</strong><br />
10. Cotisations annuelles des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
11. Résolutions soumises à l’Assemblée générale annuelle<br />
12. Nomination des vérificateurs<br />
13. Divers<br />
14. Date et lieu de la prochaine Assemblée générale annuelle : le samedi 9 juin 2012,<br />
au Centre des congrès, à <strong>Québec</strong><br />
Ajournement pour continuation lors de la soirée de clôture<br />
15. Mot <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Congrès <strong>2011</strong> et message <strong>du</strong> bâtonnier M e Gilles Ouimet<br />
16. Clôture de l’assemblée générale annuelle et entrée en fonction des personnes<br />
qui seront élues au bâtonnat et à la vice-présidence pour l’exercice <strong>2011</strong>-2012<br />
Règles relatives à la présentation des résolutions à l’assemblée générale<br />
annuelle des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> tenue dans le cadre <strong>du</strong> Congrès <strong>2011</strong>
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 23<br />
Les mégaprocès civils. La juge Marie St-Pierre qui a enten<strong>du</strong> la cause de la faillite<br />
de la banque d’affaires Castor Holdings (elle a été nommée personnalité de la semaine<br />
de La Presse), ainsi que M e Christine Carron présenteront de façon concrète comment<br />
se préparer pour les mégaprocès malgré la multitude de parties, de témoins et<br />
de documents. Rappelons que l’affaire Castor Holdings a été le plus long procès<br />
des anales judiciaires canadiennes alors que certains avocats et comptables y ont<br />
consacré presque toute leur carrière. L’affaire a impliqué une vingtaine de causes et une<br />
quarantaine de parties.<br />
Il y aura également un atelier sur les procès criminels alors que le projet de loi C-53<br />
importe dans le Code criminel de nouveaux outils de gestion, comme le souligne<br />
M e Gilles Ouimet. « Un atelier intéressant pour les criminalistes qui veulent être à l’affût<br />
des changements à venir », ajoute-t-il. Bien que l’on ne soit qu’à l’étape <strong>du</strong> projet de loi,<br />
on souhaite que le juge de gestion puisse décider de trancher des questions qui jusqu’à<br />
présent ne l’étaient que par le juge <strong>du</strong> procès. « Le projet de loi C-53 confirmerait des<br />
pouvoirs donnés aux juges par la jurisprudence, mais qui, jusqu’à maintenant, ne sont pas<br />
clairement établis dans la loi », explique M e Ouimet.<br />
Dans la catégorie nouvelle législation, l’atelier intitulé Loi canadienne sur les crimes<br />
contre l’humanité : histoire <strong>du</strong> premier procès, portera sur un procès très médiatisé : celui<br />
de Désiré Munyaneza, jugé et condamné au Canada. Le juge André Denis de la Cour<br />
supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a enten<strong>du</strong> cette cause difficile sur le plan humain et qui a même<br />
nécessité des déplacements au Rwanda. Il viendra en parler aux participants.<br />
Et encore ? Que pensez-vous d’un atelier sur le piratage informatique où M e Frédérique<br />
Gaudreau, avocat policier, capitaine de l’escouade de la SQ, sera parmi les panellistes ?<br />
D’un atelier sur le droit des aînés, dont on parle de plus en plus, alors que la Commission<br />
des droits de la personne a émis un avis demandant que les décès dans les centres et<br />
maisons d’hébergement soient portés à l’attention <strong>du</strong> coroner. Ou d’un atelier sur le<br />
Guide des meilleures pratiques, <strong>du</strong>rant lequel M e Jean-François Michaud, qui a présidé<br />
le comité qui a proposé ce guide, agira comme conférencier. « Le Guide des meilleures<br />
pratiques est un outil que je qualifie d’indispensable pour la pratique de l’avocat moderne<br />
dans un contexte où l’accès à la justice, où les coûts et les délais sont des facteurs<br />
préoccupants », dit M e Gilles Ouimet.<br />
Nouveau<br />
Votre conseiller Web<br />
Depuis avril, sur le site Web <strong>du</strong> congrès, vous pouvez construire<br />
votre horaire de formation avec l’assistance de nos conseillers Web.<br />
Qui sont-ils ? Des personnages créés à votre image qui vous aideront<br />
à choisir les formation en lien avec vos intérêts. Amusez-vous et intégrez<br />
les conseillers Web à votre réseau d’avenir !<br />
Consulter le programme <strong>du</strong> Congrès<br />
Le programme <strong>du</strong> Congrès, incluant la liste de tous les ateliers de formation,<br />
est inséré dans la présente édition <strong>du</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>. Il est également<br />
disponible sur le site Web <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> à l’adresse suivante : congres<strong>2011</strong>.<br />
barreau.qc.ca-<br />
Aidez-vous<br />
à aider vos clients<br />
Une trousse d'information sur l'assurance juridique comprenant une foule<br />
de renseignements et d’outils est désormais disponible afin de vous aider<br />
à guider votre clientèle vers ce pro<strong>du</strong>it d'assurance qui améliore l'accès<br />
aux services juridiques.<br />
Procurez-vous-la en consultant le site Web de l’assurance juridique<br />
et en remplissant le bon de commande dès maintenant :<br />
www.assurancejuridique.ca/avocats.html<br />
NOUVEAU<br />
Trousse<br />
d'information<br />
sur l'assurance<br />
juridique
PAGE 24 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
UN RÉSEAU<br />
D’AVENIR<br />
RÉSERVEZ<br />
VOTRE CHAMBRE<br />
DÈS MAINTENANT !<br />
CONGRÈS ANNUEL<br />
2, 3 ET 4 JUIN <strong>2011</strong><br />
HILTON LAC-LEAMY<br />
GATINEAU<br />
Hilton Lac-Leamy — Gatineau<br />
819 790-6444 1 866 488-7888<br />
À compter de 225 $ *<br />
Code à mentionner au moment de la réservation : CONGRÈS DU BARREAU DU QUÉBEC<br />
Tarif valide jusqu’au 1 er mai <strong>2011</strong> (selon les disponibilités)<br />
Hôtel Ramada Plaza — Gatineau<br />
819 777-7538 1 800 296-9046<br />
À compter de 145 $ *<br />
Code à mentionner au moment de la réservation : CG8453<br />
Tarif valide jusqu’au 1 er mai <strong>2011</strong> (selon les disponibilités)<br />
Hôtel Four Points By Sheraton — Gatineau<br />
819 778-6111 1 800 567-9607<br />
À compter de 142 $ *<br />
Code à mentionner au moment de la réservation : BARREAU DU QUÉBEC – CONGRÈS ANNUEL<br />
Tarif valide jusqu’au 19 avril <strong>2011</strong> (selon les disponibilités)<br />
Fairmont Château Laurier — Ottawa<br />
613 241-1414 1 888 610-7575<br />
À compter de 219 $ *<br />
Code à mentionner au moment de la réservation : BARREAU<br />
* Tarif par nuitée, en occupation simple ou double, taxes applicables en sus.
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 25<br />
Première journée québécoise<br />
de la médiation familiale<br />
Johanne Landry<br />
Opération de visibilité et médiateurs disponibles pour répondre aux questions <strong>du</strong> public, on veut faire<br />
connaître davantage la médiation familiale comme voie d’accès à la justice.<br />
Le 2 février dernier s’est tenue la première Journée<br />
québécoise de la médiation familiale, une initiative<br />
<strong>du</strong> Comité des organismes accréditeurs en médiation<br />
familiale (COAMF).<br />
Créé en 1997, le COAMF regroupe l’Association des<br />
Centres jeunesse <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>;<br />
la Chambre des notaires; l’Ordre des conseillers et<br />
conseillères d’orientation <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; l’Ordre des<br />
psychologues <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>; l’Ordre des travailleurs<br />
sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>; ainsi que l’Association de médiation familiale<br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (AMFQ).<br />
« Depuis quelques années, l’un de nos mandats est<br />
de faire la promotion de la médiation familiale », souligne<br />
M e François Crête, notaire et président <strong>du</strong> COAMF.<br />
Du côté <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, M e Dyane Perreault, directrice <strong>du</strong><br />
Service aux membres, ainsi que M e Nicole Dufour siègent<br />
La Journée québécoise de la médiation familiale a<br />
également été l’occasion d’une exposition médiatique plus<br />
intense à différentes émissions de télévision ainsi que dans<br />
certaines stations de radio de Montréal, de <strong>Québec</strong> ou de<br />
Chicoutimi, entre autres.<br />
Pourquoi autant de promotion pour la médiation familiale ?<br />
Parce que, même si le <strong>Québec</strong> a fait figure de précurseur<br />
lorsqu’il a lancé, en 1997, son programme de médiation<br />
gratuite pour les couples avec enfants qui se séparent<br />
ou qui divorcent, plusieurs personnes ne connaissent pas<br />
encore l’existence de ce programme. « Le ministère de la<br />
Justice et les ordres professionnels ont fait des activités de<br />
promotion de la médiation, commente M e François Crête,<br />
mais cela demeure souvent méconnu. Notre objectif est<br />
de rendre la médiation disponible à tous, de faire savoir<br />
que les gens ont droit à des entrevues gratuites, ce qui leur<br />
donne un accès rapide à la justice et diminue le nombre de<br />
dossiers contestés devant les tribunaux. »<br />
fait parler de la médiation, en nous concentrant sur des<br />
activités simples avec les forces et les moyens dont nous<br />
disposions. J’en ai reçu des échos positifs. »<br />
Le COAMF souhaite donc intensifier, au cours des<br />
prochaines années, les activités qu’il tiendra à l’occasion<br />
de la Journée québécoise de la médiation familiale.<br />
« Le gouvernement <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a reconnu cette journée et<br />
en a fait mention sur son site Web, ajoute M e Dyane<br />
Perreault. La médiation familiale est une bonne façon de<br />
faciliter l’accès à la justice. »<br />
Notre objectif est de rendre la médiation disponible à tous, de faire savoir que les<br />
gens ont droit à des entrevues gratuites, ce qui leur donne un accès rapide à la justice<br />
et diminue le nombre de dossiers contestés devant les tribunaux.<br />
M e François Crête, notaire et président <strong>du</strong> COAMF<br />
au COAMF qui voit à l’accréditation des médiateurs ainsi<br />
qu’à l’élaboration de guides et de normes. « Nous nous<br />
assurons, dit M e Perreault, que la façon d’accréditer soit<br />
uniforme d’un ordre professionnel à l’autre, avec les<br />
mêmes exigences. »<br />
Événement annuel<br />
Désigner le premier mercredi de février comme étant la<br />
Journée annuelle de la médiation familiale figure donc<br />
parmi les moyens retenus par le COAMF pour mieux<br />
remplir son mandat de promotion.<br />
Pour la première édition, le COAMF et l’AMFQ ont mis en<br />
place une équipe de médiateurs familiaux qui a répon<strong>du</strong><br />
aux questions <strong>du</strong> public, invité pour l’occasion à utiliser<br />
une ligne téléphonique spéciale <strong>du</strong>rant toute la journée<br />
<strong>du</strong> 2 février. Une équipe de médiateurs régionaux<br />
avait également été constituée pour venir en renfort<br />
advenant un débordement des appels. Le <strong>Barreau</strong><br />
y est bien enten<strong>du</strong> allé de sa contribution. « Nous avions<br />
mobilisé les avocats médiateurs familiaux <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
qui pouvaient se rendre disponibles pour répondre<br />
bénévolement aux questions <strong>du</strong> public, dit M e Perreault.<br />
D’autre part, nous avons aussi un service téléphonique pour<br />
la référence de médiateurs en fonction à l’année longue. »<br />
Depuis la création <strong>du</strong> service de médiation gratuite,<br />
plus de 137 611 couples avec enfants y ont eu recours<br />
et 82 % d’entre eux sont parvenus à une entente, disent<br />
les statistiques <strong>du</strong> ministère de la Justice. Les motifs<br />
les plus fréquents d’utilisation <strong>du</strong> service de médiation<br />
familiale sont l’évitement des conflits, l’évitement des coûts<br />
<strong>du</strong> système judiciaire et le bien-être des enfants.<br />
Faciliter un passage difficile<br />
La médiation présente, en effet, de nombreux avantages,<br />
fait valoir le président <strong>du</strong> COAMF. Méthode de résolution<br />
des conflits souvent plus rapide que le recours<br />
aux tribunaux, elle repose sur la participation des gens.<br />
« Nous, les médiateurs, ne sommes ni juges, ni arbitres,<br />
précise M e Crête. Nous ne décidons pas. Nous sommes<br />
là pour donner de l’information, pour vérifier si les options<br />
avancées sont justes et équitables et si elles protègent<br />
l’intérêt des enfants. Avec l’expérience, nous pouvons<br />
également aider à trouver les meilleures solutions dans<br />
certaines circonstances. » Quand les parties collaborent<br />
bien, les dossiers peuvent se régler en quatre à six séances.<br />
Le président <strong>du</strong> COAMF se dit satisfait <strong>du</strong> déroulement de<br />
la première Journée québécoise de la médiation familiale.<br />
« Même avec un budget restreint, souligne-t-il, nous avons
PAGE 26 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Déontologie<br />
Le mélange des genres n’est pas<br />
toujours acceptable<br />
Constance Connie Byrne, avocate<br />
Certaines fonctions sont incompatibles avec l’exercice de la profession suivant le Code de déontologie des<br />
avocats. En l’absence de disposition précise dans la loi, le Conseil de discipline a même la liberté de décider<br />
ce qui est compatible ou non avec la profession. Alors avant de risquer de vous tromper, pourquoi ne pas<br />
poser la question au Syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> afin de vous éviter des ennuis.<br />
La jeune vingtaine est souvent synonyme de beaucoup de<br />
changements : mariage, nouvel emploi, nouvelle maison<br />
et nouveau-né. Une avalanche d’événements transforme<br />
littéralement votre vie en un clin d’œil.<br />
Ce fut le cas de M e Jenesaistrop et de son épouse cette<br />
année. Un mois après avoir accouché de ses jumeaux, la<br />
conjointe de l’avocat n’en pouvait tout simplement plus.<br />
Passer <strong>du</strong> statut de femme célibataire à celui de jeune<br />
mariée avec deux bébés sur les bras en moins de 12 mois,<br />
c’était un peu trop. Sans préavis, elle décide donc de<br />
quitter M e Jenesaistrop et ses enfants, les laissant dans<br />
la belle grande maison neuve devenue subitement vide<br />
sans elle.<br />
À un mois de la fin de son contrat de travail, M e Jenesaistrop<br />
se demande bien comment il va se sortir de cette impasse.<br />
Pas de boulot en vue, pas de garderie pour ses poupons,<br />
pas d’argent... Pas le choix, il rappelle son ancien employeur :<br />
l’agence de recouvrement Les mauvais payeurs inc.<br />
Il en profite pour appeler aussi le service de référence <strong>du</strong><br />
<strong>Barreau</strong> pour leur signaler sa disponibilité pour un nouvel<br />
emploi comme avocat dans le domaine <strong>du</strong> droit civil ou <strong>du</strong><br />
droit criminel.<br />
Six mois après avoir débuté chez Les mauvais payeurs inc.,<br />
M e Jenesaistrop décroche un emploi dans un bureau<br />
d’avocats où on fait un peu de tout. Le temps que son<br />
patron de l’agence de recouvrement engage une nouvelle<br />
personne pour le remplacer, il cumule les deux emplois.<br />
Le matin, il fait de la perception. Et l’après-midi, il exerce<br />
le droit dans son nouveau cabinet. Au hasard des dossiers,<br />
il se rend compte qu’un de ses collègues avocats<br />
représente en défense quelques clients pourchassés par<br />
l’agence de recouvrement. Il n’en dit mot à personne<br />
pour ne pas causer d’embarras, mais il récupère quelques<br />
renseignements intéressants à propos de certains<br />
débiteurs. Il les apporte discrètement à l’agence pour<br />
s’en servir dans ses tentatives de recouvrement. Il obtient<br />
parfois des résultats exceptionnels grâce à ce stratagème.<br />
M e Jenesaistrop est heureux que le vent ait tourné pour lui.<br />
Il a trouvé une garderie pour ses petits. Il a réussi à vendre<br />
sa maison à bon prix. Et il a trouvé un nouvel emploi dans<br />
son domaine. D’ailleurs, il est bien décidé à conserver<br />
cet emploi longtemps et pour ce faire, il prend tous les<br />
moyens pour arriver à ses fins.<br />
Dernièrement, il a représenté plusieurs indivi<strong>du</strong>s dans une<br />
cause de la Cour supérieure de Montréal. Il désirait assister<br />
à une rencontre de presse privée organisée par la partie<br />
adverse et dont l’accès était refusé aux non-journalistes.<br />
Ainsi, il s’est fait faussement passer pour Johnny Becool,<br />
journaliste attaché à la Revue <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />
Le centre d’accueil (une partie en cause) avait décidé de<br />
réserver cette conférence aux seuls journalistes, précisément<br />
pour empêcher que les procureurs des salariés congédiés<br />
puissent y assister.<br />
Finalement, M e Jenesaistrop n’a pas assisté à la conférence,<br />
mais l’affaire s’est sue et a créé des vagues.<br />
Est-ce que c’est grave pour un avocat de se faire<br />
passer pour un journaliste ?<br />
La con<strong>du</strong>ite de M e Jenesaistrop dans cette affaire est sûrement<br />
susceptible de sanction. Dans une affaire semblable aux<br />
faits décrits dans la présente histoire, le juge précise « qu’il<br />
est inadmissible pour un membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de prendre<br />
une fausse identité, même s’il désire alors mieux accomplir<br />
un mandat qu’on lui a confié. La fin poursuivie ne justifie<br />
pas toujours le moyen utilisé », précise le juge 1 .<br />
M e Jenesaistrop pouvait-il agir à titre d’agent<br />
de recouvrement tout en étant avocat ?<br />
L’article 4.01.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats<br />
prévoit que l’exercice de la profession d’avocat est<br />
incompatible avec la fonction d’agent de recouvrement.<br />
À ce sujet, l’auteure M e Brigitte Deslandes précise dans la<br />
Collection de droit 2010-<strong>2011</strong> que l’énumération de fonctions<br />
décrites à l’article 4.01.01 <strong>du</strong> Code de déontologie des<br />
avocats n’est pas limitative.<br />
L’article 152 al. 2 (2) <strong>du</strong> Code professionnel permet même<br />
au Conseil de discipline de décider, en l’absence d’une<br />
disposition précise de ce code, de la Loi sur le <strong>Barreau</strong><br />
ou d’un de leurs règlements, si une charge, une fonction,<br />
un métier, une in<strong>du</strong>strie ou un commerce exercé n’est<br />
pas incompatible avec l’exercice de sa profession ou avec<br />
l’honneur et la dignité <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, ajoute l’auteure.<br />
L’article 122 (1) b) de la Loi sur le <strong>Barreau</strong> précise d’ailleurs<br />
que toute personne qui exerce une fonction incompatible<br />
avec la profession se retrouve dans la même situation que<br />
l’avocat qui fait faillite.<br />
Ces exigences de la loi puisent leur fondement dans le<br />
fait que le client doit avoir une confiance absolue en son<br />
avocat, sans quoi la profession perdrait sa raison d’être.<br />
À cet égard, M e Jenesaistrop risque aussi de s’attirer les<br />
foudres de son ordre professionnel puisqu’il a utilisé au<br />
profit de son employeur, l’agence de recouvrement, des<br />
informations obtenues sous le sceau de la confidentialité<br />
par son collègue de bureau. Il a ainsi brisé le lien de<br />
confiance qui existait entre son client et le bureau d’avocat.<br />
Et il s’expose bien évidemment à perdre son emploi.<br />
Le Code de déontologie professionnelle de l’Association<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> Canadien apporte une clarification selon<br />
laquelle « dans le cas où les foncions exercées n’ont aucun<br />
rapport avec les services que l’avocat doit rendre à<br />
ses clients, il n’y a généralement pas de difficultés<br />
déontologiques, à moins que les activités de l’avocat<br />
soient de nature à jeter le discrédit sur lui ou sur la<br />
profession ou à diminuer sa compétence. Ainsi, en serait-il<br />
si ses fonctions étaient tellement absorbantes, qu’il n’aurait<br />
plus le temps de consacrer aux affaires de ses clients<br />
l’attention et la préparation nécessaire 2 ».<br />
1 W.D. c. L.H, Comité de discipline, no 06-88-00309<br />
2 Code de déontologie professionnelle de l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
canadien, VII, 3.<br />
Références au Code<br />
de déontologie des avocats<br />
• L’article 4.01.01<br />
• Les articles 3.06.1 et suivants qui touchent le<br />
secret professionnel et le conflit d’intérêts.<br />
Les échelles de sanctions<br />
disciplinaires<br />
Tout avocat reconnu coupable devant le Conseil<br />
de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> pourrait faire l’objet<br />
d’une réprimande, d’une amende d’au moins<br />
1000 $ ou d’une radiation, selon ses antécédents<br />
et la gravité de l’acte reproché, conformément à<br />
l’article 156 <strong>du</strong> Code des professions.
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 27<br />
Projets de loi et comités<br />
Cette chronique, qui présente des résumés d’intervention, est préparée par le Service de recherche et de législation<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Pour consulter les versions officielles : www.barreau.qc.ca/actualites-medias/positions/index.html<br />
Objet :<br />
Projet de loi 89 intitulé Loi modifiant la Loi sur<br />
la qualité de l’environnement afin d’en renforcer<br />
le respect. Lettre adressée à Danielle Doyer,<br />
présidente de la Commission des transports et de<br />
l’environnement de l’Assemblée nationale.<br />
Nom de comité :<br />
Comité en droit de l’environnement<br />
Intervention <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> :<br />
Le <strong>Barreau</strong> salue l’intention <strong>du</strong> législateur de renforcer<br />
le respect de la Loi sur la qualité de l’environnement par<br />
l’intro<strong>du</strong>ction de nouveaux mécanismes administratifs et le<br />
raffermissement des sanctions pénales.<br />
Le <strong>Barreau</strong> tient cependant à souligner que les<br />
mesures législatives et réglementaires de protection de<br />
l’environnement, aussi opportunes soient-elles, ne peuvent<br />
en elles-mêmes permettre l’atteinte des objectifs poursuivis<br />
sans que les ressources requises pour les appliquer ne<br />
soient disponibles.<br />
L’élargissement des mécanismes de sanction administrative<br />
(révocation, ordonnance et pénalité monétaire) et leur<br />
coexistence avec les sanctions de nature pénale soulèvent<br />
de nombreuses questions, dont celles relatives à la façon<br />
dont seront exercés les pouvoirs discrétionnaires de<br />
l’administration en matière d’application de la Loi sur la<br />
qualité de l’environnement. À ce sujet, nous comprenons<br />
qu’une nouvelle Politique d’application de la Loi sur la<br />
qualité de l’environnement aurait remplacé la Politique<br />
de 1988, mais celle-ci n’a pas, à notre connaissance,<br />
été ren<strong>du</strong>e publique. Quant aux statistiques et données<br />
qui nous permettraient d’évaluer les interventions de<br />
l’État en matière d’application de la Loi sur la qualité<br />
de l’environnement, elles sont difficilement accessibles.<br />
Pour plus de transparence dans l’action de l’État<br />
en matière environnementale, nous croyons que cette<br />
Politique devrait être mise à jour et ren<strong>du</strong>e publique, et les<br />
statistiques sur les poursuites devraient être plus complètes<br />
et facilement accessibles.<br />
Un régime de sanctions administratives peut comporter<br />
des avantages certains pour l’État en ce qui a trait à<br />
l’efficacité, à la souplesse et comme source de revenus.<br />
Cependant, certains se demandent si le recours<br />
systématique au régime des sanctions administratives,<br />
même pour des infractions graves, n’est pas de nature à<br />
déresponsabiliser le ministère de la Justice, à affaiblir les<br />
garanties procé<strong>du</strong>rales pour les justiciables et à favoriser<br />
un déclin de la justice pénale environnementale. Les<br />
fonctionnaires sont susceptibles de distribuer davantage<br />
de pénalités administratives et les juges risquent d’être<br />
de moins en moins saisis de litiges. De l’avis <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />
il s’agit là d’une question d’administration de la justice qui<br />
mérite de faire l’objet d’un débat de société.<br />
Le <strong>Barreau</strong> considère que le nouveau régime de sanctions<br />
administratives et pénales de la Loi sur la qualité de<br />
l’environnement intro<strong>du</strong>it des changements majeurs<br />
qui soulèvent d’importantes questions de politique<br />
environnementale, d’application de la loi, de justice et<br />
d’équité, d’élargissement des pouvoirs discrétionnaires des<br />
fonctionnaires et de respect des droits des justiciables. Le<br />
<strong>Barreau</strong> s’inquiète des nouveaux pouvoirs discrétionnaires<br />
qui seront confiés à l’État et estime que ce projet de loi<br />
doit faire l’objet d’un examen attentif par les membres de<br />
la commission parlementaire après consultation auprès<br />
de tous les intervenants susceptibles d’être touchés. Le<br />
<strong>Barreau</strong> est d’avis que ce projet de loi doit être amélioré<br />
afin de baliser l’exercice <strong>du</strong> pouvoir discrétionnaire en<br />
matière de sanctions de manière à ce que les administrés,<br />
qui s’exposent tantôt à des avertissements, à des<br />
pénalités et à des sanctions pénales, puissent être traités<br />
équitablement et à établir plus de sécurité juridique.<br />
Le <strong>Barreau</strong> présente également des commentaires<br />
spécifiques à certaines dispositions <strong>du</strong> projet de loi ayant<br />
particulièrement retenu son attention.<br />
Objet :<br />
Consultations sur le document intitulé : Pour que<br />
l’Égalité de droit devienne une égalité de fait – Vers<br />
un deuxième plan d’action gouvernemental pour<br />
l’égalité entre les femmes et les hommes.<br />
Lettre adressée à Monsieur Raymond Bernier,<br />
président de la Commission des relations avec<br />
le citoyen.<br />
Nom de comité :<br />
Groupe de travail sur l’égalité hommes-femmes<br />
Intervention <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> :<br />
Commentaires généraux<br />
Le <strong>Barreau</strong> se préoccupe concrètement de l’égalité entre<br />
les femmes et les hommes, tant sur le plan institutionnel<br />
que dans son rôle de protecteur de l’intérêt <strong>du</strong> public.<br />
Cette mission l’amène à assumer un rôle social de premier<br />
plan dans la promotion <strong>du</strong> droit à l’égalité de protection et<br />
de bénéfice de la loi sans discrimination notamment quant<br />
au sexe, à la condition sociale, à l’état civil ou à l’origine<br />
ethnique.<br />
Le <strong>Barreau</strong> formule des commentaires et porte des<br />
observations sur des orientations, enjeux et questions<br />
formulés dans le document de consultation qui ont<br />
retenu son attention de manière plus particulière :<br />
l’égalité économique entre les femmes et les hommes,<br />
la conciliation des responsabilités familiales et<br />
professionnelles et la participation des femmes aux<br />
instances décisionnelles. Avant d’aborder ces sujets, le<br />
<strong>Barreau</strong> formule quelques commentaires généraux sur le<br />
document de consultation.<br />
Au fil de ces récentes interventions, le <strong>Barreau</strong> a tenu et<br />
tient toujours à souligner non seulement l’indivisibilité et<br />
l’interdépendance de tous les droits humains des femmes,<br />
mais aussi, le besoin de protéger et de promouvoir ces<br />
droits en comptant sur des institutions spécialisées et<br />
bien outillées à cette fin. Il a été aussi appelé à constater<br />
combien l’égalité économique entre les hommes et<br />
les femmes et les droits économiques et sociaux de la<br />
personne font partie de la formule gagnante en matière<br />
d’égalité entre les sexes. C’est notamment pourquoi il<br />
accorde la plus grande attention à la question de l’équité<br />
salariale.<br />
De façon plus générale, le <strong>Barreau</strong> est d’avis que le plan<br />
d’action pour lequel une commission parlementaire est<br />
convoquée et qui concerne l’égalité entre les sexes doit<br />
véhiculer une notion d’égalité cohérente et en lien avec<br />
l’égalité de droit consacrée dans les chartes et dans les<br />
conventions internationales. Il espère donc que l’exercice<br />
de détermination <strong>du</strong> prochain plan d’action en matière<br />
d’égalité entre les hommes et les femmes tiendra dûment<br />
compte, dans ses objectifs, <strong>du</strong> besoin d’analyser les effets<br />
potentiellement discriminatoires de la législation et qu’il<br />
encouragera tout autant une approche intersectorielle <strong>du</strong><br />
droit à l’égalité des femmes.<br />
Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> rappelle encore une fois au<br />
législateur québécois qu’il est important de procéder à<br />
une révision globale de la Charte québécoise, notamment<br />
afin de renforcer le statut des droits économiques, sociaux<br />
et culturels de la personne, qui sont aussi les droits des<br />
femmes.<br />
Beaucoup de chemin reste à parcourir au chapitre de<br />
l’égalité entre les hommes et les femmes. Les causes de<br />
discrimination sont multiples et croisées et leur complexité<br />
croissante. Au cours des années précédentes, le <strong>Barreau</strong><br />
s’est prononcé en faveur d’une atteinte d’une égalité<br />
de fait entre les femmes et les hommes. Celui-ci n’a pas<br />
changé sa position sur cette question et croit toujours<br />
que des mesures adaptées aux besoins des femmes sont<br />
nécessaires afin d’assurer que celles-ci puissent jouir de<br />
tous leurs droits fondamentaux.<br />
Pour prendre connaissance<br />
des projets de lois et<br />
des lois et règlements,<br />
visitez les sites suivants :<br />
Assemblée nationale <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> :<br />
www.assnat.qc.ca/<br />
(voir rubrique travaux parlementaires)<br />
Publications <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (site payant) :<br />
www3.publications<strong>du</strong>quebec.gouv.qc.ca/<br />
gazetteofficielle/loisreglements.fr.html<br />
Parlement <strong>du</strong> Canada :<br />
www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/<br />
index.asp?Language=F<br />
Gouvernement <strong>du</strong> Canada :<br />
www.gazette.gc.ca/index-fra.html
PAGE 28 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 29<br />
Loi sur les sociétés par actions<br />
Les 10 règles d’or pour partir <strong>du</strong> bon pied<br />
Louis Baribeau, avocat<br />
Afin de profiter au maximum de la gestion simplifiée et de la culture démocratique ren<strong>du</strong>es possibles par<br />
la Loi sur les sociétés par actions, plusieurs ajustements peuvent s’avérer nécessaires à la structure juridique<br />
des entreprises privées.<br />
Cette législation, entrée en vigueur le 14 février dernier, qui remplace la partie IA de la Loi<br />
sur les compagnies 1 « constitue probablement la plus importante réforme juridique depuis<br />
la mise en vigueur <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> en 1994 », affirme M e Michel Filion, auteur<br />
de Droit des petites sociétés par actions - Accès aux règles et formulaires. La législation<br />
régit 300 000 entreprises, dont environ 250 000 petites sociétés très souvent administrées<br />
par leurs actionnaires.<br />
La nouvelle loi s’applique automatiquement à presque toutes les sociétés québécoises<br />
existantes. Cependant, pour profiter au maximum des innovations qu’elle apporte,<br />
M e Filion recommande une révision complète, tenant compte des besoins des actionnaires,<br />
de la structure juridique de l’entreprise : des statuts, de la convention unanime des<br />
actionnaires, <strong>du</strong> contrat entre tous les actionnaires et <strong>du</strong> règlement intérieur. Dix règles<br />
importantes devraient orienter ce travail de révision.<br />
Permettre aux actionnaires d’élire un nombre d’administrateurs<br />
proportionnel aux actions qu’ils détiennent<br />
« C’est la règle la plus importante », dit M e Filion. Elle reflète la culture démocratique<br />
véhiculée dans la nouvelle loi au bénéfice des actionnaires minoritaires.<br />
Le meilleur moyen d’implanter ce principe démocratique est le suivant : par exemple, s’il y<br />
a cinq administrateurs à élire, les règles prévoient que chaque tranche de 20 % des actions<br />
comportant droit de vote donne droit au choix d’un administrateur. Des actionnaires ayant<br />
un solde inutilisé inférieur à 20 % peuvent s’allier avec des actionnaires détenant moins de<br />
20 % des actions votantes pour constituer une tranche de 20 % et élire un administrateur.<br />
De même, un actionnaire détenant moins de 20 % des actions votantes peut s’allier à un<br />
ou plusieurs actionnaires pour qu’ils atteignent ensemble le pourcentage de 20 % et ainsi<br />
élire un administrateur.<br />
S’il n’est pas possible pour les actionnaires de s’entendre sur une formule semblable,<br />
on peut prévoir le vote cumulatif dans les statuts, comme le permet la Loi, mentionne<br />
M e Fillion. « Cette décision exige le consentement d’au moins les deux tiers des voix<br />
exprimées », dit-il. Le vote cumulatif accorde aux actionnaires un nombre de voix égal au<br />
total des droits de vote attachés à leurs actions multiplié par le nombre d’administrateurs<br />
à élire. Ils peuvent porter leurs voix sur un ou plusieurs candidats.<br />
Éliminer les certificats d’action<br />
M e Filion mentionne que la législation régissant les transferts d’action est d’une application<br />
plus complexe dans le cas des actions avec certificat que sans certificat. Les certificats<br />
accroissent donc le risque d’irrégularités ou de litiges. « La preuve de propriété des<br />
actions peut être incorporée dans un document regroupant tous les renseignements<br />
qu’un nouvel actionnaire devrait avoir et qui sont prescrits par la loi », indique M e Filion.<br />
Il est d’avis que tout transfert d’actions devrait être strictement contrôlé par la société.<br />
Pour une société constituée le ou après le 14 février <strong>2011</strong>, la règle des actions sans<br />
certificat devrait être inscrite dans les statuts. M e Filion recommande que le conseil<br />
d’administration d’une société existante avant cette date récupère tous les certificats<br />
d’actions émis et les annule.<br />
Restreindre les transferts d’actions<br />
Il s’agit des mêmes restrictions traditionnelles nécessaires pour que la société soit<br />
considérée comme étant privée (émetteur fermé) et pour lui éviter autant que possible<br />
l’assujettissement à la réglementation sur les valeurs mobilières. Ces restrictions peuvent<br />
être prévues « soit dans les statuts constitutifs, soit dans une convention unanime des<br />
actionnaires », selon M e Filion.<br />
Exiger un consensus des administrateurs pour les transferts d’actions<br />
et l’admission d’un nouvel actionnaire<br />
Dans les cas où tous les actionnaires ne sont pas également administrateurs, la convention<br />
unanime des actionnaires pourrait exiger que les décisions relatives à l’émission ou au<br />
transfert d’actions de la société soient prises avec le consentement d’au moins les trois<br />
quarts des voix exprimées par les administrateurs et non par les actionnaires. « Lorsque<br />
la première règle d’or est respectée, il paraît opportun de prévoir ce genre de décision de<br />
gestion au niveau des administrateurs », dit M e Filion.<br />
Il y a lieu également d’accorder lors de toute émission d’actions un droit de préemption<br />
aux actionnaires actuels.<br />
Lors d’un transfert d’actions, donner une préférence à la société<br />
et aux actionnaires actuels<br />
« Tous les actionnaires devraient conclure un contrat prévoyant qu’avant de vendre leurs<br />
actions à un tiers, ils doivent les offrir d’abord à la société et ensuite à leurs coactionnaires »,<br />
pense M e Filion. Le but de cette stipulation est de favoriser le maintien de la répartition<br />
actuelle <strong>du</strong> capital-actions et donc des droits de vote dans la société.<br />
Permettre aux actionnaires de faire inscrire des sujets et propositions<br />
à l’ordre <strong>du</strong> jour de l’assemblée annuelle<br />
« Cela va de soi puisque l’assemblée des actionnaires appartient aux actionnaires », dit<br />
M e Filion. La Loi accorde ce droit aux actionnaires de sociétés dont les actions sont<br />
cotées en bourse, mais il est de l’intérêt des sociétés privées de profiter aussi <strong>du</strong> vent de<br />
démocratisation qui souffle dans le monde des entreprises. Il y a donc lieu de prévoir dans<br />
le règlement intérieur qu’un nombre minimal d’actionnaires puissent exiger l’inscription<br />
d’un sujet à l’ordre <strong>du</strong> jour de l’assemblée annuelle.<br />
Prévoir un recours aux modes alternatifs de règlement des conflits,<br />
comme la médiation et l’arbitrage<br />
« La Loi prévoit de nouvelles possibilités de recours en justice en Cour supérieure,<br />
notamment pour la protection des actionnaires minoritaires », souligne l’auteur.<br />
D’où l’importance de stipuler, dans le règlement intérieur, la convention unanime des<br />
actionnaires et le contrat entre tous les actionnaires, l’utilisation des modes de règlement<br />
non judiciaires pour les litiges entre actionnaires ou entre un actionnaire et la société.<br />
Inclure le moins possible de dispositions dans les statuts de la société<br />
Même s’il est possible d’inscrire dans les statuts des dispositions qui se retrouvent<br />
normalement dans le règlement intérieur, M e Filion ne le recommande pas. « Car la<br />
société devra payer, à chaque modification des statuts, les frais prescrits et un vote à la<br />
majorité d’au moins les deux tiers des voix exprimées par les actionnaires est requis »,<br />
dit-il.<br />
Regrouper les normes régissant la société et ses actionnaires<br />
Le règlement intérieur devrait intégrer les normes des statuts, de la convention unanime<br />
des actionnaires et <strong>du</strong> contrat entre tous les actionnaires. On peut, par exemple, citer ces<br />
règles en les mettant en italique et en les regroupant selon un ordre logique et indiquer<br />
leur source. « Cela favorise leur compréhension et leur accessibilité », selon M e Filion.<br />
Remettre les pouvoirs de gestion entre les mains<br />
des actionnaires-administrateurs<br />
Les actionnaires qui veulent administrer eux-mêmes la société peuvent « conclure une<br />
convention unanime retirant tous les pouvoirs <strong>du</strong> conseil d’administration, afin de les<br />
assumer eux-mêmes », affirme M e Filion. « Ils peuvent aussi choisir de ne pas constituer<br />
de conseil d’administration. Lors de la prochaine déclaration annuelle au registraire<br />
des entreprises, la société devra déclarer l’existence de cette convention et les nom et<br />
domicile des actionnaires qui assument ces pouvoirs ». Pour les sociétés créées le ou après<br />
le 14 février <strong>2011</strong>, la déclaration peut être faite dans la déclaration initiale.<br />
L’actionnaire unique peut de la même façon choisir d’exercer les pouvoirs<br />
d’administrateur.<br />
L’ouvrage publié chez Gaudet Éditeur est accessible gratuitement dans Internet jusqu’au<br />
5 mai prochain.<br />
1 Publié chez Gaudet Éditeur et disponible gratuitement sur le Web jusqu’au 5 mai <strong>2011</strong> :<br />
server.gaudet.ca:8080/frc/index.php
PAGE 30 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Augmentation de la tâche<br />
Conciliation des comptes<br />
Rollande Parent<br />
Les 45 titulaires de la fonction de syndic au sein des ordres professionnels et leurs équipes consacrent<br />
davantage de temps et d’énergie à la conciliation des comptes, en raison de modifications apportées au<br />
Code des professions, à l’automne 2008.<br />
Ces modifications, qui visaient à étendre la protection<br />
<strong>du</strong> public, ont eu une incidence directe sur le temps<br />
de traitement d’une grande partie des dossiers sous la<br />
responsabilité de l’équipe <strong>du</strong> Syndic en plus d’entraîner<br />
des difficultés d’application.<br />
C’est le constat qu’a fait M e Julie Barnabé, avocate à la<br />
conciliation au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, lors d’une conférence<br />
prononcée dans le cadre <strong>du</strong> 3 e colloque <strong>du</strong> Forum des<br />
syndics tenu sous l’égide <strong>du</strong> Conseil interprofessionnel <strong>du</strong><br />
<strong>Québec</strong>, le 24 février dernier, à Montréal. Le thème <strong>du</strong><br />
colloque : Les syndics tournés vers l’avenir.<br />
D’entrée de jeu, M e Barnabé a signalé « qu’avant le<br />
15 octobre 2008, notre juridiction était limitée au compte<br />
d’honoraires pour lequel le plaignant demandait la révision<br />
au Bureau <strong>du</strong> syndic dans les 45 jours. Depuis cette date,<br />
les comptes émis dans l’année qui précède la demande<br />
de conciliation peuvent faire l’objet d’une révision, et ce,<br />
pourvu que la demande respecte le délai de 45 jours quant<br />
au dernier compte ».<br />
Dès la réception de la demande, M e Barnabé et les autres<br />
avocats conciliateurs membres de l’équipe examinent<br />
s’il y a une possibilité de régler le litige avant qu’il ne<br />
s’envenime, qu’il se judiciarise. Pour avoir un portrait<br />
complet de la situation, des informations sont prises auprès<br />
de l’avocat mis en cause. Le conciliateur cherche avec<br />
chacune des parties une avenue de règlement. Selon les<br />
situations, il propose, si indiqué, l’élimination de la facture,<br />
sa diminution, le statu quo.<br />
Un autre changement au Code des professions fait en sorte que davantage<br />
de personnes autres que le client d’un avocat peuvent utiliser la procé<strong>du</strong>re<br />
de conciliation et d’arbitrage des comptes.<br />
Pour qu’il y ait entente, les deux parties doivent y consentir.<br />
Le cas échéant, les modalités de l’entente sont acheminées<br />
au client et à l’avocat pour signature. Le conciliateur voit<br />
par la suite au respect de cette entente.<br />
À défaut d’une entente, l’avocat conciliateur fait un rapport<br />
et informe le demandeur de son droit d’aller en arbitrage<br />
dans un délai de 30 jours. Tout en lui transmettant un<br />
formulaire de demande d’arbitrage.<br />
Toujours en 2009-2010, il y a eu 172 demandes d’arbitrage,<br />
dont 99 à Montréal. Le conseil d’arbitrage ratisse plus<br />
large que le conciliateur. Il peut tenir compte de la qualité<br />
des services ren<strong>du</strong>s par l’avocat dont les honoraires sont<br />
contestés. Il peut s’enquérir en outre <strong>du</strong> respect <strong>du</strong> mandat<br />
qui lui a été confié. La décision <strong>du</strong> conseil est sans appel.<br />
Sur la question de la conciliation, des syndics ou<br />
syndics adjoints des ordres professionnels des avocats,<br />
psychologues, denturologistes et infirmières ont répon<strong>du</strong> à<br />
quelques questions de l’auditoire.<br />
Le meilleur système<br />
En écho à la présentation de M e Barnabé, M e René<br />
Dussault, ex-juge de la Cour d’appel, a qualifié de<br />
« judicieux » le mécanisme de déjudiciarisation qu’est la<br />
conciliation.<br />
Ce changement fait en sorte que le processus de<br />
conciliation est plus long parce que celui qui se plaint des<br />
honoraires de son avocat a la possibilité de faire valoir ses<br />
récriminations de façon précise pour chacun des comptes<br />
émis au cours de l’année. Que les comptes aient été<br />
payés ou pas.<br />
Plus de plaignants potentiels<br />
Un autre changement au Code des professions fait en<br />
sorte que davantage de personnes autres que le client<br />
d’un avocat peuvent utiliser la procé<strong>du</strong>re de conciliation<br />
et d’arbitrage des comptes. Les nouvelles règles font en<br />
sorte que toute personne en position d’acquitter en lieu et<br />
place d’un tiers les honoraires d’un avocat se voit offrir les<br />
services de conciliation et, en cas d’échec, de l’arbitrage.<br />
À titre d’exemple, les parents d’un client ayant obtenu<br />
les services d’un avocat ont droit à la conciliation et à<br />
l’arbitrage <strong>du</strong> compte professionnel. C’est également le<br />
cas d’une compagnie relativement à un de ses employés,<br />
d’un liquidateur au nom d’un des héritiers, d’un syndicat de<br />
copropriété au nom d’un copropriétaire.<br />
« Nous acceptons même les demandes relatives aux<br />
comptes d’honoraires des avocats tra<strong>du</strong>cteurs, bien<br />
qu’aucun service de nature juridique n’ait été ren<strong>du</strong>. Parce<br />
que le compte d’honoraires est sur <strong>du</strong> papier à en-tête<br />
de l’avocat, nous considérons que l’interprétation la plus<br />
favorable au public doit prévaloir », a précisé M e Barnabé,<br />
faisant remarquer que « toutes ces demandes sont<br />
acceptées et constituent un agrandissement de la plage<br />
possible d’interventions ».<br />
Efforts en vue d’un règlement<br />
En fait, en 2009-2010, le Syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a reçu<br />
725 demandes de conciliation pour lesquelles il y a eu<br />
entente dans plus de la moitié des cas.<br />
Diane Gareau, Serge Tessier, Sylvie Truchon, Denys Dupuis, M e Daniel Mandron et M e Julie Barnabé étaient au nombre des<br />
conférenciers lors de ce colloque.<br />
À défaut d’une entente<br />
Il arrive bien sûr que le conciliateur se retrouve dans<br />
des eaux moins favorables. Selon M e Barnabé « à la face<br />
même de la plainte reçue, on voit qu’il n’y a pas matière<br />
à conciliation parce que les positions de l’une et de l’autre<br />
partie sont déjà campées. » Ce qui n’empêche toutefois<br />
pas le conciliateur au dossier de vérifier si c’est toujours<br />
le cas.<br />
Étroitement associé à la rédaction <strong>du</strong> Code des professions<br />
adopté en 1973, M e Dussault a fait valoir que « l’adaptation<br />
<strong>du</strong> système professionnel à la réalité vécue sur le terrain<br />
doit se poursuivre et s’effectuer au fur et à mesure de<br />
l’évolution des pratiques professionnelles. »<br />
Il s’est dit convaincu que le principe d’autogestion et<br />
d’autoréglementation des professions reconnu par le Code<br />
des professions demeure le meilleur.<br />
Photo : Sylvain Légaré
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 31
PAGE 32 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Vos rendez-vous de<br />
FORMATION continue<br />
Voici quelques-unes des activités, divisées par domaine de droit, que nous vous proposons pour les mois à venir.<br />
DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />
AFFAIRES<br />
29 avril Montréal<br />
13 mai Montréal<br />
27 mai Montréal<br />
La nationalité des sociétés et la situation des sociétés étrangères<br />
Les conflits de lois relatifs aux sociétés<br />
La mobilité des sociétés par le transfert international de siège social<br />
Droit international et européen des sociétés – Statut et opération :<br />
Les modes d’implantation secondaires à l’étranger<br />
Droit international et européen des sociétés – Statut et opération :<br />
Les modes d’implantation secondaires à l’étranger (suite) et<br />
l’établissement communautaire des sociétés<br />
Droit international et européen des sociétés – Statut et opération :<br />
Les modes de regroupement international de sociétés<br />
EN PARTENARIAT AVEC L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL<br />
8 avril Montréal<br />
La compétence des tribunaux québécois sur les litiges privés à<br />
caractère international<br />
M e Benoit Lapointe<br />
M e Gérald Goldstein<br />
15 avril Montréal Intro<strong>du</strong>ction au droit des marques de commerce M e Ysolde Gendreau<br />
29 avril Montréal L’effet au <strong>Québec</strong> des décisions étrangères M e Gérald Goldstein<br />
6 mai Montréal<br />
La Cour suprême et la liberté syndicale : mode d’emploi pour<br />
l’utilisation <strong>du</strong> droit international <strong>du</strong> travail devant les tribunaux<br />
canadiens<br />
M e Renée-Claude Drouin<br />
M e Isabelle Duplessis<br />
13 mai Montréal Sujets choisis en droit des obligations M e Benoit Moore<br />
20 mai Montréal L’état <strong>du</strong> droit sur le congédiement en droit québécois<br />
ASSURANCE<br />
27 mai Montréal Les développements récents en droit des assurances (<strong>2011</strong>)<br />
CONSTRUCTION<br />
20 mai Montréal Le droit de la construction (<strong>2011</strong>)<br />
CRIMINEL/PÉNAL<br />
M e Gilles Trudeau<br />
M e Sandra Daudelin<br />
Avec la collaboration de<br />
M e Gilbert A. Hourani<br />
Sous la présidence <strong>du</strong> juge<br />
Richard Wagner<br />
Avec la collaboration de<br />
M e Frédéric Pérodeau<br />
6 mai <strong>Québec</strong> Crimes sexuels : preuve, procé<strong>du</strong>re et stratégies – Cours 1 M e Brigitte Martin<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M : 248 $<br />
NM : 287 $<br />
M : 248 $<br />
NM : 287 $<br />
M : 248 $<br />
NM : 287 $<br />
M : 497 $<br />
NM : 575 $<br />
M : 497 $<br />
NM : 575 $<br />
M : 248 $<br />
NM : 287 $<br />
M–5 : 270 $<br />
M+5 : 469 $<br />
NM : 610 $<br />
M–5 : 270 $<br />
M+5 : 469 $<br />
NM : 610 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
NOMBRE D’HEURES<br />
RECONNUES<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
6<br />
6<br />
3<br />
6<br />
6<br />
3<br />
CONSULTEZ LE REGISTRE DES ACTIVITÉS RECONNUES : www.barreau.qc.ca/registre-activites-reconnues<br />
site Web poste télécopieur<br />
Comment vous inscrire ?<br />
NM : Non-membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M–5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis moins de 5 ans / M+5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 5 ans ou plus
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 33<br />
ACCÉDEZ DÈS MAINTENANT<br />
à votre dossier de formation continue<br />
en vous rendant à l’adresse suivante :<br />
www.barreau.qc.ca/declaration-fco/<br />
DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />
8 avril Montréal<br />
21 avril Trois-Rivières<br />
20 mai Joliette<br />
6 avril Joliette<br />
14 avril <strong>Québec</strong><br />
20 avril Montréal<br />
Crimes sexuels : preuve, procé<strong>du</strong>re et stratégies – Cours 2<br />
Revue de la jurisprudence de la Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et de la<br />
Cour suprême <strong>du</strong> Canada en matière criminelle<br />
Le traitement judiciaire des dossiers d’abus physiques d’enfants<br />
M e Magali Lepage<br />
M e Isabelle Doray<br />
M e Yanick Laramée<br />
5 mai <strong>Québec</strong> Législation et poursuites antigangs M e Randall Richmond<br />
27 mai <strong>Québec</strong> La preuve de propension M e Isabelle Doray<br />
6 avril Joliette<br />
3 juin Laval<br />
27 mai <strong>Québec</strong><br />
3 juin Laval<br />
DÉONTOLOGIE<br />
13 mai Montréal<br />
Les règles de preuve en droit criminel : un outil indispensable pour<br />
les plaideurs – Partie 1<br />
Les règles de preuve en droit criminel : un outil indispensable pour<br />
les plaideurs – Partie 2<br />
Les développements récents en déontologie, droit professionnel<br />
et disciplinaire (<strong>2011</strong>)<br />
M e Isabelle Doray<br />
M e Isabelle Doray<br />
Sous la présidence de<br />
M. le bâtonnier Gérald R.<br />
Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />
Avec la collaboration de<br />
M e Michel Tétrault<br />
Activités de formation organisées par le Comité sur la révision <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats<br />
8 avril Rimouski<br />
11 avril <strong>Québec</strong><br />
13 avril Gatineau<br />
26 avril Montréal<br />
12 mai Sherbrooke<br />
Déontologie : bilan et perspective<br />
M. le bâtonnier Gérald R.<br />
Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />
M e Johanne Brodeur<br />
M e Olivier Després<br />
M e Robert Lebeau Ad.E.<br />
M. le bâtonnier Gérald R.<br />
Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />
M e Jules Brière, Ad.E.<br />
M e René Dussault, Ad.E.<br />
M e Claudia P. Prémont, Ad.E.<br />
M. le bâtonnier Gérald R.<br />
Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />
M e François Daviault<br />
M e Jean-Pierre Proulx<br />
M e Philippe-André Tessier<br />
M. le bâtonnier Gérald R.<br />
Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />
M e Giuseppe Battista, Ad.E.<br />
M e Madeleine Lemieux, Ad.E.<br />
M e Philippe-André Tessier<br />
M. le bâtonnier Gérald R.<br />
Tremblay, C.M., O.Q, c.r., Ad.E.<br />
M e Brigitte Nadeau<br />
M e André Albert Morin, Ad.E.<br />
M e Jocelyn Verdon<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 270 $<br />
M+5 : 469 $<br />
NM : 610 $<br />
NOMBRE D’HEURES<br />
RECONNUES<br />
M : Gratuit 3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
6<br />
En ligne sur le site Web : www.barreau.qc.ca/formation/obligatoire<br />
Par télécopieur : 514 954-3481 Comment vous inscrire ?<br />
Par la poste : Formation continue, 445, boulevard Saint-Laurent, Montréal (<strong>Québec</strong>) H2Y 3T8
PAGE 34 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />
DÉVELOPPEMENT ET PRATIQUE PROFESSIONNELS<br />
NOMBRE D’HEURES<br />
RECONNUES<br />
7 avril Sherbrooke Maîtres à l’abri ! M e Guylaine LeBrun M : Gratuit 3<br />
4 mai Sherbrooke<br />
Liette Monat Stratégies<br />
Marketing de soi et réseautage efficace<br />
M : 315 $ 6<br />
17 mai Montréal<br />
d’Affaires Inc.<br />
Liette Monat Stratégies<br />
M : 315 $<br />
11 mai Montréal Marquez des points dans vos interactions d’affaires<br />
6<br />
d’Affaires Inc.<br />
NM : 365 $<br />
3 mai <strong>Québec</strong><br />
16 mai Montréal<br />
Vendez vos services professionnels avec succès<br />
30 mai Montréal Self – Marketing and Effective Networking<br />
SÉRIE 90 TRUCS EN 90 MINUTES – DÉBUTANTS<br />
14 avril Valleyfield<br />
SÉRIE 90 TRUCS EN 90 MINUTES – AVANCÉS<br />
12 mai Sherbrooke<br />
ÉTHIQUE/DÉONTOLOGIE<br />
21 avril Longueuil<br />
19 mai Montréal<br />
21 avril Longueuil<br />
19 mai Montréal<br />
Word : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />
Excel : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />
Outlook : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />
PowerPoint : 90 trucs en 90 minutes pour débutants<br />
Word : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />
Excel : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />
Outlook : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />
PowerPoint : 90 trucs en 90 minutes pour avancés<br />
Les conflits d’intérêts ne sont pas des maladies :<br />
apprenez à les gérer et les encadrer<br />
Mettre en place des mécanismes de gestion de l’éthique et des<br />
plaintes<br />
Liette Monat Stratégies<br />
d’Affaires Inc.<br />
Liette Monat Stratégies<br />
d’Affaires Inc.<br />
M. Stéphane Bourbonnière<br />
M. Stéphane Bourbonnière<br />
M e Marie-Christine Girouard<br />
M e Marie-Christine Girouard<br />
27 mai Sept-Îles Les aspects pratiques de la déontologie M e Erick Vanchestein<br />
FAMILLE/JEUNESSE/AÎNÉS<br />
8 avril Montréal<br />
22 avril <strong>Québec</strong><br />
5 mai Trois-Rivières<br />
GESTION/GOUVERNANCE<br />
12 mai Gatineau<br />
12 mai Gatineau<br />
INTERPRÉTATION DES LOIS<br />
15 avril Jonquière<br />
MÉDIATION<br />
9-10 juin Montréal<br />
MUNICIPAL<br />
14 avril Victoriaville<br />
PRATIQUE PROFESSIONNELLE<br />
7 avril Montréal Le protocole d’instance<br />
14 avril Sherbrooke<br />
25 mai Rimouski<br />
Le terme à l’obligation alimentaire entre époux : on refait sa vie ou<br />
on la continue<br />
La responsabilité sociétale et ses nouveaux enjeux : ISO 26000,<br />
crédits carbone, parties prenantes, etc.<br />
Lobbyisme et communications d’influence : nous sommes tous<br />
concernés, mais comment appliquer ces concepts à notre réalité ?<br />
ABC des règlements : pour mieux les interpréter, les rédiger, les<br />
contester<br />
La médiation d’une allégation de harcèlement psychologique –<br />
Deuxième partie<br />
L’éthique municipale : bâtir une structure et une culture de l’éthique<br />
au sein des villes et organismes municipaux<br />
La révision judiciaire<br />
M e Michel Tétrault<br />
M e Marie-Christine Girouard<br />
M e Marie-Christine Girouard<br />
M e Claude Régnier<br />
M e John Peter Weldon<br />
M e Marie-Christine Girouard<br />
M. Michel Richard,<br />
juge à la Cour supérieure<br />
M e Paul Faribault<br />
M : 315 $<br />
NM : 365 $<br />
M : 315 $ 6<br />
M–5 : 43 $/cours<br />
M+5 : 49 $/cours<br />
NM : 75 $/cours<br />
M–5 : 43 $/cours<br />
M+5 : 49 $/cours<br />
NM : 75 $/cours<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 178 $<br />
M+5 : 222 $<br />
NM : 330 $<br />
M : 630 $<br />
NM : 730 $<br />
M–5 : 178 $<br />
M+5 : 222 $<br />
NM : 330 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
6<br />
1,5/cours<br />
1,5/cours<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
3<br />
6<br />
15<br />
6<br />
3<br />
3<br />
CONSULTEZ LE REGISTRE DES ACTIVITÉS RECONNUES :<br />
PLUS CONVIVIAL QUE JAMAIS AVEC SES NOUVEAUX MOTEURS DE RECHERCHE !<br />
www.barreau.qc.ca/registre-activites-reconnues<br />
NM : Non-membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> / M–5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis moins de 5 ans / M+5 : Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 5 ans ou plus
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 35<br />
DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE<br />
27 mai Bromont<br />
3 juin Drummondville<br />
SPORT<br />
12 avril Montréal<br />
Propriété intellectuelle pour tous : comprendre les éléments de base<br />
et conseiller vos clients sans devenir un expert<br />
Des Jeux Olympiques à la Formule 1 au tournoi provincial de hockey<br />
mineur : les enjeux juridiques liés aux événements sportifs et à leurs<br />
principaux acteurs<br />
M e Nelson Landry<br />
M e Benoit Girardin<br />
8 avril <strong>Québec</strong> Le sport professionnel et olympique : intro<strong>du</strong>ction au droit <strong>du</strong> sport M e Benoit Girardin<br />
26 mai <strong>Québec</strong><br />
20 avril Montréal<br />
TRAVAIL<br />
7 avril <strong>Québec</strong><br />
8 avril Montréal<br />
29 avril Montréal<br />
6 mai <strong>Québec</strong><br />
15 avril Bromont<br />
6 mai Montréal<br />
13 mai <strong>Québec</strong><br />
La lutte contre le dopage sportif au <strong>Québec</strong>, au Canada et au niveau<br />
international<br />
From the Olympic Games to Formula 1 to the organization of a<br />
provincial minor hockey tournament : the legal aspects in hosting<br />
sporting events and of their main actors<br />
Les développements récents en droit <strong>du</strong> travail (<strong>2011</strong>)<br />
Les développements récents en droit de la santé et sécurité au<br />
travail (<strong>2011</strong>)<br />
La négocation d’une convention collective<br />
M e Benoit Girardin<br />
M e Benoit Girardin<br />
Avec la collaboration de<br />
M e Robert L. Rivest<br />
Avec la collaboration de<br />
M e André G. Lavoie<br />
M e Nancy St-Laurent<br />
M e Jocelyn Rancourt<br />
18 mai Montréal Cadre juridique <strong>du</strong> harcèlement psychologique en milieu de travail M e Marie-France Chabot<br />
19 mai Montréal Traitement des plaintes de harcèlement psychologique au travail M e Marie-France Chabot<br />
M–5 : 178 $<br />
M+5 : 222 $<br />
NM : 330 $<br />
M–5 : 178 $<br />
M+5 : 222 $<br />
NM : 330 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M–5 : 178 $<br />
M+5 : 222 $<br />
NM : 330 $<br />
M–5 : 178 $<br />
M+5 : 222 $<br />
NM : 330 $<br />
M–5 : 270 $<br />
M+5 : 469 $<br />
NM : 610 $<br />
M–5 : 270 $<br />
M+5 : 469 $<br />
NM : 610 $<br />
M–5 : 89 $<br />
M+5 : 113 $<br />
NM : 162 $<br />
M : 315 $<br />
NM : 365 $<br />
M : 315 $<br />
NM : 365 $<br />
NOMBRE D’HEURES<br />
RECONNUES<br />
7<br />
6<br />
3<br />
6<br />
6<br />
7<br />
6<br />
4<br />
6<br />
6<br />
FORMATIONS EN LIGNE<br />
TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />
NOMBRE D’HEURES<br />
RECONNUES<br />
Langage clair<br />
M e Miville Tremblay<br />
M me Rose-Marie Charest<br />
M : 113 $ 2,5<br />
Droit immobilier : aperçu de quelques pièges et controverses M e René Gauthier M : 71,66 $ 2<br />
L’arrêt Dunsmuir : des changements en profondeur ou non ? M e Louis Masson M : 71,66 $ 2<br />
La fraude d’identité : connaissez-vous ?<br />
M e Martin Dugré<br />
M e Martine E. Gervais<br />
M : 71,66 $ 2<br />
Le secret professionnel, les conflits d’intérêts et le devoir de loyauté<br />
Le bâtonnier Francis Gervais<br />
M e Thierry Usclat<br />
M : 71,66 $ 2<br />
DATE LIEU TITRE CONFÉRENCIER(S) INSCRIPTION<br />
ACTIVITÉS OFFERTES EN PARTENARIAT AVEC CCH<br />
NOMBRE D’HEURES<br />
RECONNUES<br />
7 avril <strong>Québec</strong> Accès à l’information M e Yvon Duplessis M : 495* $ 6<br />
18 avril Montréal Modalités de garde et accès : l’enfant d’abord<br />
M e Michel Tétrault<br />
M e Marie Christine Kirouack<br />
M me la juge Eva Petras<br />
M me la juge Lucille Beauchemin<br />
M. Richard Comtois<br />
M me Suzanne Pilon<br />
M : 495* $ 6<br />
7 avril Montréal<br />
14 avril <strong>Québec</strong><br />
* Ces tarifs n’incluent pas les taxes<br />
Politiques et directives pour les propriétaires et les exploitants de<br />
véhicules lourds<br />
M e David F. Blair M. Pierre Dorval<br />
M e Pierre-Olivier Ménard-Dumas<br />
M. Guy Mailhot<br />
M . Stéphane Labrecque<br />
M . Éric Morasse<br />
M : 595* $ 5 h 15<br />
En ligne sur le site Web : www.barreau.qc.ca/formation/obligatoire<br />
Par télécopieur : 514 954-3481 Comment vous inscrire ?<br />
Par la poste : Formation continue, 445, boulevard Saint-Laurent, Montréal (<strong>Québec</strong>) H2Y 3T8<br />
Payable par : chèque / / (Les prix incluent les taxes)
PAGE 36 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Juricarrière
Juricarrière<br />
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 37
PAGE 38 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 39
PAGE 40 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 41<br />
TAUX D’INTÉRÊT<br />
Article 28 de la Loi sur le ministère <strong>du</strong> Revenu<br />
RÉFÉRENCE TAUX DATE DE MISE EN VIGUEUR<br />
(1994), G.O. I, 52, 2009 9 % Le 1 er janvier 1995<br />
(1995), G.O. I, 12, 356 11 % Le 1 er avril 1995<br />
(1995), G.O. I, 26, 883 12 % Le 1 er juillet 1995<br />
(1995), G.O. I, 39, 1144 10 % Le 1 er octobre 1995<br />
(1995), G.O. I, 52, 1398 10 % Le 1 er janvier 1996<br />
(1996), G.O. I, 13, 323 9 % Le 1 er avril 1996<br />
(1996), G.O. I, 26, 728 10 % Le 1 er juillet 1996<br />
(1996), G.O. I, 39, 1140 9 % Le 1 er octobre 1996<br />
(1996), G.O. I, 52, 1564 8 % Le 1 er janvier 1997<br />
(1997), G.O. I, 13, 322 8 % Le 1 er avril 1997<br />
(1997), G.O. I, 27, 769 8 % Le 1 er juillet 1997<br />
(1997), G.O. I, 39, 1446 8 % Le 1 er octobre 1997<br />
(1997), G.O. I, 51, 1683 8 % Le 1 er janvier 1998<br />
(1998), G.O. I, 12, 309 9 % Le 1 er avril 1998<br />
(1998), G.O. I, 26, 823 9 % Le 1 er juillet 1998<br />
(1998), G.O. I, 39, 1137 9 % Le 1 er octobre 1998<br />
(1998), G.O. I, 51, 1411 10 % Le 1 er janvier 1999<br />
(1999), G.O. I, 12, 274 10 % Le 1 er avril 1999<br />
(1999), G.O. I, 26, 683 9 % Le 1 er juillet 1999<br />
(1999), G.O. I, 39, 987 9 % Le 1 er octobre 1999<br />
(1999), G.O. I, 52, 1295 9 % Le 1 er janvier 2000<br />
(2000), G.O. I, 12, 291 10 % Le 1 er avril 2000<br />
(2000), G.O. I, 25, 659 10 % Le 1 er juillet 2000<br />
(2000), G.O. I, 38, 954 10 % Le 1 er octobre 2000<br />
(2000), G.O. I, 52, 1276 10 % Le 1 er janvier 2001<br />
(2001), G.O. I, 13, 374 10 % Le 1 er avril 2001<br />
(2001), G.O. I, 26, 787 10 % Le 1 er juillet 2001<br />
(2001), G.O. I, 39,1069 9 % Le 1 er octobre 2001<br />
(2001), G.O. I, 52, 1450 8 % Le 1 er janvier 2002<br />
(2002), G.O. I, 13, 382 7 % Le 1 er avril 2002<br />
(2002), G.O. I, 25, 760 7 % Le 1 er juillet 2002<br />
(2002), G.O. I, 39, 1139 7 % Le 1 er octobre 2002<br />
(2002), G.O. I, 52, 1492 7 % Le 1 er janvier 2003<br />
(2003), G.O. I, 13, 345 7 % Le 1 er avril 2003<br />
(2003), G.O. I, 26, 706 8 % Le 1 er juillet 2003<br />
(2003), G.O. I, 39, 1027 8 % Le 1 er octobre 2003<br />
(2003), G.O. l, 52, 1320 7 % Le 1 er janvier 2004<br />
(2004), G.O. I, 13, 314 7 % Le 1 er avril 2004<br />
(2004), G.O. I, 26, 634 7 % Le 1 er juillet 2004<br />
(2004), G.O. I, 39, 961 7 % Le 1 er octobre 2004<br />
(2004), G.O. I, 53, 1322 7 % Le 1 er janvier 2005<br />
(2005), G.O. I, 12, 287 7 % Le 1 er avril 2005<br />
(2005), G.O. I, 25, 594 7 % Le 1 er juillet 2005<br />
(2005), G.O. I, 38, 834 7 % Le 1 er octobre 2005<br />
(2005), G.O. I, 52, 1113 8 % Le 1 er janvier 2006<br />
(2006), G.O. I, 12, 311 8 % Le 1 er avril 2006<br />
(2006), G.O. I, 26, 736 9 % Le 1 er juillet 2006<br />
(2006), G.O. I, 39, 1041 9 % Le 1 er octobre 2006<br />
(2006), G.O. I, 51, 1342 9 % Le 1 er janvier 2007<br />
(2007), G.O. I, 12, 303 9 % Le 1 er avril 2007<br />
(2007), G.O. I, 25, 583 9 % Le 1 er juillet 2007<br />
(2007), G.O. I, 38, 854 9 % Le 1 er octobre 2007<br />
(2007), G.O. I, 51, 1130 9 % Le 1 er janvier 2008<br />
(2008), G.O. I, 12, 241 9 % Le 1 er avril 2008<br />
(2008), G.O. I, 25, 533 8 % Le 1 er juillet 2008<br />
(2008), G.O. I, 38, 792 8 % Le 1 er octobre 2008<br />
(2009), G.O. I, 51, 1083 7 % Le 1 er janvier 2009<br />
(2009), G.O. I, 11, 322 6 % Le 1 er avril 2009<br />
(2009), G.O. I, 24, 622 5 % Le 1 er juillet 2009<br />
(2009), G.O. I, 37, 877 5 % Le 1 er octobre 2009<br />
(2010), G.O. I, 50, 1181 5 % Le 1 er janvier 2010<br />
(2010), G.O. I, 11, 315 5 % Le 1 er avril 2010<br />
(2010), G.O. I, 24, 672 5 % Le 1 er juillet 2010<br />
(2010), G.O. I, 38, 1054 6 % Le 1 er octobre 2010<br />
(2010), G.O. I, 51, 1473 6 % Le 1 er janvier <strong>2011</strong><br />
Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
<strong>Avril</strong> <strong>2011</strong><br />
Rédactrice en chef<br />
Martine Boivin<br />
Rédacteurs et collaborateurs<br />
de la présente édition<br />
M e Louis Baribeau, M e Constance Connie Byrne,<br />
M e Jean-Claude Hébert, Johanne Landry,<br />
Sylvain Légaré, Lisa Marie Noël, Rollande Parent,<br />
M e Marc-André Séguin, Marco Vendramini<br />
Révision linguistique<br />
et correction d’épreuves<br />
Nathalie Savard, trad. a.<br />
Le Journal de la communauté juridique<br />
est publié par :<br />
<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />
Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
445, boul. Saint-Laurent<br />
Montréal (QC) H2Y 3T8<br />
Directrice des communications<br />
France Bonneau<br />
Coordonnatrice aux communications<br />
Virginie Savard<br />
journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca<br />
514 954-3400, poste 3621<br />
ou 1 800 361-8495, poste 3621<br />
CONCEPTION DE LA GRILLE GRAPHIQUE<br />
Quatuor Communication<br />
514 939-9984 / quatuor.ca<br />
Afin d’assurer la protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> maximise les liens de confiance entre<br />
les avocats et les avocates, le public et l’État.<br />
Pour ce faire, le <strong>Barreau</strong> surveille l’exercice<br />
de la profession, fait la promotion de la primauté<br />
<strong>du</strong> droit, valorise la profession et soutient<br />
les membres dans l’exercice <strong>du</strong> droit.<br />
Les articles n’engagent que la responsabilité<br />
de leur auteur.<br />
Le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ne peut être tenu<br />
responsable des variations de couleur des<br />
publicités. Ces variations incluent ce qu’on<br />
nomme « hors registre ». Il ne peut non plus<br />
être tenu responsable de la véracité <strong>du</strong> contenu<br />
des publicités. Toute repro<strong>du</strong>ction des textes,<br />
des photos et illustrations est interdite à<br />
moins d’autorisation de la rédaction en chef <strong>du</strong><br />
Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ainsi que de l’auteur <strong>du</strong> texte<br />
ou <strong>du</strong> photographe ou de l’illustrateur. La forme<br />
masculine désigne, lorsque le contexte s’y prête,<br />
aussi bien les femmes que les hommes.<br />
recyclable<br />
Mise en page<br />
Toucan Services Marketing<br />
450 724-1483<br />
Impression<br />
Imprimerie Hebdo-Litho<br />
514 955-5959<br />
Publicité<br />
REP Communication<br />
Télécopieur : 514 769-9490<br />
Directrice<br />
Ghislaine Brunet — gbrunet@repcom.ca<br />
514 762-1667, poste 231<br />
Représentante, Montréal<br />
Lise Flamand — lflamand@repcom.ca<br />
514 762-1667, poste 235<br />
Représentante, Toronto<br />
Diane Bérubé — dberube@repcom.ca<br />
514 762-1667, poste 232<br />
Offres d’emploi – JuriCarrière<br />
Ginette Vallée — ginette.vallee@barreau.qc.ca<br />
514 954-3400, poste 3237<br />
1 800 361-8495, poste 3237<br />
Tirage : 29 000 exemplaires<br />
Le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> est publié 12 fois par an.<br />
Publipostage auprès des quelque 23 000 membres<br />
<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et autres représentants<br />
de la communauté juridique (magistrats, juristes,<br />
professeurs de droit, chercheurs, etc.).<br />
Changement d’adresse<br />
Pour les avocats<br />
Vous devez faire parvenir vos nouvelles<br />
coordonnées par courriel au Tableau de l’Ordre :<br />
tableau@barreau.qc.ca.<br />
Les modifications seront alors automatique ment<br />
faites pour le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />
Pour les autres lecteurs<br />
Vous devez transmettre un courriel à :<br />
journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca en indiquant<br />
votre ancienne et nouvelle adresse ainsi que<br />
le numéro d’abonné figurant sur l’étiquette<br />
d’envoi <strong>du</strong> Journal.<br />
ISSN 0833-921X Le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (Imprimé)<br />
ISSN 1913-1879 Le Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (site Web)<br />
Poste publication canadienne : 40013642<br />
Retour<br />
Retourner toute correspondance<br />
ne pouvant être livrée au Canada à :<br />
Journal <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />
445, boul. Saint-Laurent<br />
Montréal (QC) H2Y 3T8<br />
www.barreau.qc.ca/journal
PAGE 42 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />
Petites annonces
LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> PAGE 43
PAGE 44 <strong>Avril</strong> <strong>2011</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC