Le Journal - CEA Saclay
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UNE PILE À COMBUSTIBLE SOUS LES NEUTRONS<br />
Une pile à combustible bombardée par des neutrons : cette un déséquilibre localisé de la teneur en eau de la membrane<br />
expérience originale, réalisée au LLB par des chercheurs du que tend à compenser une diffusion de l’eau en sens inverse.<br />
centre <strong>CEA</strong> de Grenoble 1 , vise à mieux comprendre la délicate<br />
gestion de l’eau dans les piles à membrane échan-<br />
de concentration en eau sur une épaisseur inférieure au<br />
L’analyse de piles tests par les neutrons a fourni des profils<br />
geuse de protons (voir p.14). Nécessaire à la mobilité des dixième de millimètre dans des conditions proches de la<br />
protons, l’eau n’est pas répartie de manière homogène réalité. <strong>Le</strong>s premiers résultats font apparaître une « marche »<br />
entre les deux électrodes d’une pile en fonctionnement. Un dont la position transversale varie avec l’intensité du<br />
équilibre s’établit rapidement entre deux flux antagonistes : courant électrique, la température et aussi la géométrie de<br />
en effet, le transport de l’eau par le flux de protons entraîne la distribution des gaz.<br />
En parallèle, les neutrons d’Orphée ont apporté une contribution<br />
plus fondamentale pour comprendre la structure<br />
microscopique de la membrane et la dynamique de l’eau, à<br />
la fois pour les matériaux de référence et pour des matériaux<br />
alternatifs qui seraient moins onéreux pour des applications<br />
grand public des piles à combustible.<br />
Orphée et le LLB<br />
1 Département de recherche fondamentale sur la matière condensée<br />
(Direction des sciences de la matière), Département des technologies de<br />
l’hydrogène (Direction de la recherche technologique).<br />
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Des centaines de détecteurs sont utilisés pour mesurer<br />
la mobilité de l’eau.<br />
MAGNÉTISME ET SUPRACONDUCTIVITÉ À HAUTE TEMPÉRATURE<br />
C’est au début du XX e siècle qu’ont été découverts les<br />
supraconducteurs, des matériaux capables de transporter<br />
sans résistance un courant électrique. Pendant plusieurs<br />
décennies, cet état de la matière est demeuré confiné à<br />
des températures proches du zéro absolu (-273°C). En<br />
1986, la supraconductivité se réchauffe soudainement<br />
jusqu’à -140°C, dans de nouveaux matériaux à base<br />
d’oxydes de cuivre. A une échelle microscopique, le<br />
phénomène requiert une interaction attractive permettant<br />
aux électrons de s’apparier.<br />
Alors que dans les supraconducteurs classiques, ce<br />
rapprochement s’opère par couplage des électrons avec<br />
les vibrations du réseau cristallin, la supraconductivité à<br />
haute température semble impliquer un autre mécanisme.<br />
Parmi les modèles proposés, l’appariement via des fluctuations<br />
à caractère magnétique retient l’attention des<br />
physiciens. Or la technique de diffusion des neutrons sur<br />
la matière permet de sonder ses propriétés magnétiques,<br />
dans l’espace et le temps. Elle est mise en œuvre au LLB<br />
pour tenter de percer le mystère de l’appariement supraconducteur<br />
(à haute température) dans les oxydes de<br />
cuivre. Pour détecter des signaux magnétiques très ténus,<br />
potentiellement impliqués dans les propriétés électroniques<br />
exotiques de ces matériaux, ces expériences<br />
nécessitent de très gros échantillons monocristallins, dont<br />
la cristallogenèse relève souvent du défi.<br />
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<strong>Le</strong>s neutrons permettent de sonder les propriétés magnétiques<br />
de la matière. Derniers préparatifs avant les mesures.<br />
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