11.07.2015 Views

Journal de Saclay n°27 - CEA Saclay

Journal de Saclay n°27 - CEA Saclay

Journal de Saclay n°27 - CEA Saclay

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CONFÉRENCES CYCLOPELe centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong> organise chaque trimestre <strong>de</strong>s conférences <strong>de</strong>stinées à présenter au grand publicl’actualité scientifique et technique. Ces conférences sont animées par Fabienne Chauvière, journaliste.COMBATTRE LE CANCER : DEUX NOUVEAUX PROGRAMMES EUROPÉENSLundi 7 mars 2005Cancer : évolution en France eten EuropePar le Docteur Anne Flüry-Hérard - <strong>CEA</strong>Depuis plusieurs décennies, le nombre <strong>de</strong>décès par cancer diminue, grâce auxprogrès thérapeutiques, mais la fréquenceglobale <strong>de</strong>s cancers est en augmentationconstante dans les pays développés. Vieillissement, habitu<strong>de</strong>sindividuelles, expositions environnementales, mais aussile dépistage sont parmi les hypothèses les plus souventavancées pour expliquer cette évolution… continue.MAESTRO : <strong>de</strong> nouvellestechnologies <strong>de</strong> radiothérapiePar Jean Barthe, Directeur <strong>de</strong> Recherche -<strong>CEA</strong> <strong>Saclay</strong>MAESTRO, acronyme anglais pour"Métho<strong>de</strong>s et Equipement Avancépour la Simulation et le Traitement en RadioOncologie", est un projet intégré du 6 e ProgrammeCadre <strong>de</strong> Recherche et <strong>de</strong> Développement dontl'objectif est <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> nouveaux outils <strong>de</strong> radiothérapie,tant matériels que logiciels, pour ai<strong>de</strong>r à la luttecontre le cancer. Il regroupe les compétences <strong>de</strong> douzeentités <strong>de</strong> recherche (universités, instituts et centres <strong>de</strong>recherche publics et privés), sept centres <strong>de</strong> soins oucentres hospitalo-universitaires ainsi que cinq industrielsappartenant à neuf états membres <strong>de</strong> l'UnionEuropéenne.Renseignements pratiques pour lesconférences Cyclope et Cyclope Juniors :Accès : ouvert à tous, entrée gratuiteLieu : Institut national <strong>de</strong>s sciences et techniquesnucléaires, <strong>Saclay</strong> (voir plan)Horaire : 20 heuresOrganisation/renseignements :Centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>,Unité communication et affaires publiquesTél : 01 69 08 52 10Adresse postale : 91191 Gif-sur-Yvette Ce<strong>de</strong>xwww.cea.frLundi 14 mars 2005Le réseau d'imagerie EMIL :mieux voir pour mieux soignerPar Bertrand Tavitian, Directeur du laboratoired'imagerie <strong>de</strong> l'expression <strong>de</strong>s gènes – <strong>CEA</strong><strong>Saclay</strong>Larvatus pro<strong>de</strong>o (j’avance masqué) :cette formule <strong>de</strong> Descartes s’appliqueau cancer, ennemi invisible embusqué au sein <strong>de</strong> notregénome, partie la plus intime et la plus personnelle <strong>de</strong>nos cellules.Trente ans <strong>de</strong> recherche en laboratoire ont mis à jour lessignatures chimiques spécifiques <strong>de</strong>s cellules tumorales.Aujourd’hui, l’imagerie moléculaire nous montre cettesubtile information chimique directement chez le patient,sans effraction ni geste traumatique. Pour cela, elle associeles progrès <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong>s détecteurs, <strong>de</strong> lachimie <strong>de</strong>s indicateurs moléculaires et <strong>de</strong> la biologie <strong>de</strong>scancers. EMIL est un réseau d’excellence européen quirassemble les spécialistes <strong>de</strong> l’imagerie moléculaire pourfaire avancer le diagnostic et la thérapie <strong>de</strong>s cancers.LES JEUDIS DU <strong>CEA</strong>Jeudi 17 février 2005 à 19h30Sylphes, jets, elves et autres étrangetés<strong>de</strong> la haute atmosphèreavec Elisabeth Blanc, maître <strong>de</strong> recherche (<strong>CEA</strong> DAMIle-<strong>de</strong>-France)Jeudi 10 mars 2005 à 19h30Lasers et cellules du vivantavec Daniel Courant, spécialiste <strong>de</strong>s effets sur levivant (<strong>CEA</strong> Fontenay-aux-Roses) et EleonoraZito-Abbad, ophtalmologiste (centre hospitalierd’ophtalmologie <strong>de</strong>s XV-XX, Université Paris VI).Jeudi 21 avril 2005 à 19h30EPR : le premier réacteur européenavec Alain Vallée, directeur adjoint (<strong>CEA</strong> <strong>Saclay</strong>).Renseignements pratiques :Lieu : café <strong>de</strong> la FNAC Vélizy, centre commercialVélizy 2 – 2, avenue <strong>de</strong> l’Europe – 78140 Vélizy-VillacoublayAccès : métro Pont <strong>de</strong> Sèvres puis bus RATP 179au croisement <strong>de</strong> la N 118 et <strong>de</strong> l’A86, 10 min duPont <strong>de</strong> Sèvres.1 er TRIMESTRE 2005 > N°27Centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>LE JOURNALDOSSIERModélisation et SimulationCYCLOPE JUNIORSSéismes et tsunamis :à l’écoute <strong>de</strong> la terrepage 23Conférences CyclopeCombattre le cancer : <strong>de</strong>ux nouveaux programmes européenspage 24


2Éditorial2Éditeur<strong>CEA</strong> (Commissariatà l’énergie atomique)Centre <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>91191 Gif-sur-Yvette Ce<strong>de</strong>xDirecteurJean-Pierre PervèsDirecteur <strong>de</strong> la publicationYves BourlatRédacteur en chefChristophe PerrinRédactrice en chef adjointeSophie AstorgIconographieChantal FuseauConception graphiqueMazarine2, square Villaret <strong>de</strong> Joyeuse75017 ParisTél. : 01 58 05 49 25Crédits photosANDRA<strong>CEA</strong>P. DumasN. Evangelista<strong>CEA</strong> / CADAM<strong>CEA</strong> / E. <strong>de</strong> Lavergne<strong>CEA</strong> / DSV<strong>CEA</strong> / C. Fuseau<strong>CEA</strong> / A. Gonin<strong>CEA</strong> / Joly<strong>CEA</strong> / MAD<strong>CEA</strong> / P. Sollogoub<strong>CEA</strong> / P. Stroppa<strong>CEA</strong> / F. VigourouxMédiathèque EDF / P. LopparelliMédiathèque EDF / B. PredineGANIL / J.-M. MirouxDr Alan W. Hewatwww.ill.fr/dif/3D_crystalssuperconductors.htmlNASA/WMAP Science TeamN° ISSN 1276-2776Centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>Droits <strong>de</strong> reproduction,texte et illustrationsréservés pour tous paysPhotos <strong>de</strong> couverture :Simulation <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> l’Univers à l’intérieurd’un cube <strong>de</strong> 300 millions d’années-lumière d’arête (voir p. 8).Photos <strong>de</strong> la conférence Cyclope Juniors : détection <strong>de</strong> séismesen Chine en 132 / sismographe actuelSommaire n° 27Éditorial. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2Dossier :Modélisation et simulation . . . . . . . . . page 3Le complexe <strong>de</strong> calcul du <strong>CEA</strong>. . . . page 4Simuler pour modéliser . . . . . . . . . page 5Simuler pour comprendre . . . . . . . page 7Simuler pour expérimenter . . . . . page 11Simuler pour concevoir . . . . . . . . page 14L’INSTN : innover pour mieux servir. . . . page 18Du laboratoire à l’entreprise :Successful Aging Database . . . . . . . . page 22Brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 22Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 23/24La modélisation, ausens <strong>de</strong> représentationd’un phénomènephysique, est un acteessentiel <strong>de</strong> la recherchescientifique. Intégrés dansles grands logiciels <strong>de</strong>simulation, les modèlessont élaborés à partir <strong>de</strong> la théorie et <strong>de</strong>l’expérimentation. Ils peuvent être développésà partir <strong>de</strong> «smart experiments»(ou expériences astucieuses) ou mêmed’expériences virtuelles à une échelleinférieure à celle <strong>de</strong> la réalité étudiée(in silico 1 ).La simulation numérique, réceptacle <strong>de</strong>sconnaissances issues <strong>de</strong> la modélisation,est <strong>de</strong>venue, grâce aux progrèsremarquables <strong>de</strong>s ordinateurs, un outilincontournable pour la recherche fondamentale,la recherche appliquée ou ledéveloppement industriel. Elle ai<strong>de</strong> àcomprendre, prévoir, expérimenter,et permet également d’épargnerbeaucoup <strong>de</strong> temps et d’argent.La confrontation <strong>de</strong> la réalité simulée àl’expérience permet <strong>de</strong> déterminer lesmanques, les biais et les incertitu<strong>de</strong>sdans les modèles, et donc <strong>de</strong> les amen<strong>de</strong>rou <strong>de</strong> les compléter, en un mot <strong>de</strong>progresser.Au centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>, il n’est pas unlaboratoire qui ne modélise ou ne simule.Il est évi<strong>de</strong>mment impossible d’évoquertous les thèmes étudiés, seuls quelquesunssont développés dans ce dossier.La simulation s’inscrit particulièrementdans un thème <strong>de</strong> recherche considérécomme prioritaire par le <strong>CEA</strong> : lestechniques <strong>de</strong> l’information et <strong>de</strong> lacommunication. Le centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>propose à cet égard, en relation avec <strong>de</strong>nombreux industriels et centres <strong>de</strong>recherche, un dossier <strong>de</strong> pôle <strong>de</strong> compétitivitédédié aux technologies logicielles.Il tire en cela avantage d’une expérience<strong>de</strong> cinquante ans sur les capteurs, l’interprétationdu signal, la modélisation etl’automatisation <strong>de</strong>s procédés. Lesprojets Num@tec 2 (<strong>CEA</strong> <strong>Saclay</strong>, INRIA,CNRS, Université Paris-sud, Ecole polytechnique,Ecole supérieure d’électricité)et Ter@tec (centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> Bruyères-le-Châtel) s’intégreront pleinement danscette perspective.J.-P. PervèsDirecteur du centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>1 In silico signifie que cela n’existe qu’au sta<strong>de</strong>d’une simulation sur ordinateur, par allusion au silicium<strong>de</strong>s composants électroniques.2 Les activités futures <strong>de</strong> Num@tec ne sont pasexplicitement détaillées dans ce dossier. Elles ontété évoquées dans un précé<strong>de</strong>nt numéro (N°23 du1 er trimestre 2004).Etienne Klein a reçule Prix Jean-RostandPhysicien au centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong> et philosophe<strong>de</strong>s sciences, Etienne Klein est aussi vulgarisateur.Spécialiste du temps et <strong>de</strong> la physique quantique,il a reçu le 16 novembre 2004 le prix Jean-Rostand,patronné par le Mouvement universel pour la responsabilitéscientifique, pour son ouvrage « Petit voyagedans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quanta » (Flammarion).« En s’appuyant sur l’histoire <strong>de</strong>s sciences et surune utilisation adroite d’images et <strong>de</strong> métaphores,il arrive ainsi à rendre compte <strong>de</strong> phénomènesqui peuvent s’éloigner <strong>de</strong> la perception physiqueordinaire », résume le prési<strong>de</strong>nt du jury, Paul Caro.« Petit voyage dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quanta »,Etienne Klein, édition Flammarion, 224p., 8,20 €MODÉLISATION ET SIMULATIONUne expérience en laboratoire est déjà une simulation, dans le sens d’un mime <strong>de</strong> phénomènes«naturels ». La simulation numérique consiste à reproduire par le calcul le fonctionnement d’unsystème, préalablement décrit par un ensemble <strong>de</strong> modèles mathématiques.1L’activité scientifique <strong>de</strong> recherche et développementreposait traditionnellement sur <strong>de</strong>s va-et-vient entreexpérimentation et théorie (ou modélisation). Aujourd’hui,le cycle s’organise autour <strong>de</strong> la séquence modélisation,simulation (ou étu<strong>de</strong> in silico) et expérimentation.L’expérience alimente la modélisation en donnéesnumériques nécessaires à son paramétrage. En retour,la simulation suscite <strong>de</strong>s configurations intéressantes àexpérimenter.Pourquoi simuler ?Lorsqu’on ne peut pas faire l’expérience en situation réelleou lorsqu’on ne peut pas se permettre <strong>de</strong> multiplier lesexpériences, la simulation prend tout son sens. Ellepermet aussi <strong>de</strong> «donner <strong>de</strong> la chair aux équations» : elleLe saviez-vous ?D’où vient le mot algorithme ?Un algorithme est une suite d’instructions logico-mathématiques écrites parle programmeur et exécutées par l’ordinateur. Ce mot proviendrait du nom<strong>de</strong> l’auteur du premier traité d’algèbre au IX e siècle. Lorsqu’au XII e siècle, lesouvrages arabes commencent à être traduits en latin,le système <strong>de</strong> numération décimale se diffuse enEurope. Il peine à s’imposer face à l’abaque, versionocci<strong>de</strong>ntale du boulier chinois.Le terme algoritmus est alors introduit pour désignerles procédés <strong>de</strong> calcul utilisant l’écriture décimale,par opposition à ceux utilisant <strong>de</strong>s jetons sur unabaque. C’est seulement à la Révolution françaiseque l’usage <strong>de</strong> l’abaque est interdit dans les écoleset dans l’administration.Ci-<strong>de</strong>ssus : un abaque est une table dédiée aux calculs, équipée d’un boulierou <strong>de</strong> jetons.ModéliserMétier :théoricienCalculer+ =Métiers :numéricien,informaticiendonne corps à <strong>de</strong>s théories complexes. Ce sont lesconséquences (simulées) <strong>de</strong> la théorie qui pourront êtreconfrontées à l’expérience. Par ailleurs, lorsqu’on nedispose pas <strong>de</strong> bases théoriques évi<strong>de</strong>ntes, on recherchela solution parmi un vaste champ <strong>de</strong> possibilités grâce àcet outil très puissant, la simulation.Qu’est-ce qu’un modèle ?C’est la reproduction à l’échelle réduite ou simplifiée d’unphénomène, d’un objet, etc. Un modèle mathématique estune <strong>de</strong>scription mathématique d’un système et <strong>de</strong>s loisqui régissent soit son évolution au cours du temps, soitson état d’équilibre.2SimulerMétiers :biologiste, physicien,chimiste, etc.1 Simulation du développement d’instabilités en 3 dimensions avec Téra(voir page 4).2 Les essais sismiques sur les tables vibrantes <strong>de</strong> Tamaris sont systématiquementexploités par les physiciens, qui confrontent les mesures enregistrées pendantl’essai aux valeurs calculées avec leurs modèles. Ainsi la qualité <strong>de</strong> la simulationne cesse-t-elle <strong>de</strong> progresser.3Modélisation et Simulation


14Modélisation et SimulationLE COMPLEXE DE CALCULSCIENTIFIQUE DU <strong>CEA</strong>Implanté sur le centre <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong>s applicationsmilitaires <strong>de</strong> Bruyères-le-Châtel, le complexe <strong>de</strong> calculscientifique du <strong>CEA</strong> est composé du supercalculateur Téra(dédié aux applications classifiées <strong>de</strong> défense) et duCentre <strong>de</strong> calcul recherche et technologie (CCRT),l’ensemble offrant une puissance <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> 9 téraflops 1 ,ce qui en fait le premier complexe <strong>de</strong> calcul français. LeCCRT, composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux machines « parallèles» et d’unemachine «vectorielle», pour une puissance <strong>de</strong> 4 téraflops,offre aux unités du <strong>CEA</strong> et à quelques partenaires industriels<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> calcul centralisés. Les simulations <strong>de</strong>climatologie, par exemple, sont effectuées sur la machinevectorielle car elles exigent une gran<strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> calcul.Les simulations d’astrophysique ou <strong>de</strong> centrale nucléaire,qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> surcroît, une énorme mémoire, sontréalisées sur machine parallèle. Calculer sur une machineà dix processeurs permet en effet <strong>de</strong> gagner jusqu’à unfacteur dix à la fois en vitesse d’exécution et en taille <strong>de</strong>mémoire.1 téraflop : mille milliards d’opérations par secon<strong>de</strong>.Répartition <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong>calcul du CCRT(<strong>CEA</strong> et hors <strong>CEA</strong>)Sciences<strong>de</strong> la matière28%Sciencesdu vivant9%Applicationsmilitaires13%2Energie nucléaire22%Extérieurau <strong>CEA</strong>28%ZoomLes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Monte-Carloou calculer avec le hasardLes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Monte-Carlo sont <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques utilisantla technique familière du sondage. On va recommencer un grand nombre<strong>de</strong> fois une expérience en variant <strong>de</strong> façon aléatoire les paramètres <strong>de</strong> départ.Le résultat final provient d’une statistique sur les résultats élémentaires.Par exemple, l’expérience consiste à évaluer le parcours individuel d’uneparticule dans la matière, parcours régi par une chaîne <strong>de</strong> collisions quidévient sa trajectoire. Cette métho<strong>de</strong> est ainsi mise en œuvre pour étudier laréponse <strong>de</strong>s détecteurs en physique <strong>de</strong>s particules (voir p.11), contrôler <strong>de</strong>s« colis » <strong>de</strong> déchets radioactifs (voir p.12), interpréter l’imagerie médicale(voir p.17), prédire le comportement <strong>de</strong> matériaux irradiés (voir p.10) oudimensionner <strong>de</strong>s protections contre le rayonnement dans <strong>de</strong>s installationsnucléaires. Mais les simulations <strong>de</strong> Monte-Carlo s’appliquent également à lareconnaissance <strong>de</strong> la parole, l’analyse <strong>de</strong>s séquences d’ADN (voir p.13), lasimulation <strong>de</strong>s structures moléculaires (voir p.9), la circulation routière oul’analyse <strong>de</strong> risques par les compagnies d’assurances.Ci-<strong>de</strong>ssous : la fluidité du trafic routier, comme l’évaluation <strong>de</strong> risques pour lescompagnies d’assurance, est simulée par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Monte-Carlo.1 et 2 La simulation numérique exige souvent <strong>de</strong> puissants moyens <strong>de</strong> calculcentralisés. Les chercheurs du <strong>CEA</strong> disposent du complexe <strong>de</strong> calcul scientifique<strong>de</strong> Bruyères-le-Châtel, le premier en France. Au premier plan, les systèmes <strong>de</strong>stockage <strong>de</strong>s données, au second plan, les ordinateurs reliés entre eux.Le saviez-vous ?La simulation peut être analogiqueUne simulation n’est pas toujoursnumérique. Une simulationanalogique consiste, par exemple,à exploiter les résultatsd’expériences à petite échelle pourrendre compte <strong>de</strong> phénomènesqui se produisent dans la nature àtrès gran<strong>de</strong> échelle ou sur <strong>de</strong>sdurées très longues (maquetted’avion en soufflerie ou déchetsnucléaires à vie longue). La simulationnumérique peut également se combiner à la simulation analogique.Ci-<strong>de</strong>ssus : <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> migration d’éléments analogues auxdéchets radioactifs seront réalisées dans le laboratoire <strong>de</strong> recherchesouterrain <strong>de</strong> Bure (Meuse / Haute-Marne) <strong>de</strong> l’Agence nationale <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s déchets radioactifs. Ces expériences constituent une simulationanalogique dont les résultats pourront être extrapolés dans le temps grâceà la simulation numérique.TENTER DE COMPRENDRECE QUE PERSONNE NE COMPREND !«Le théoricien se concentre sur les phénomènes inattendus,qui résistent aux tentatives d’explication», prévientAlain Billoire, physicien au Service <strong>de</strong> physique théorique(SPhT). «On utilise rarement une modélisation fine. L’idéeest qu’un phénomène intéressant ne dépend pas <strong>de</strong> détailsdu modèle mais a une certaine universalité. Il ne doit pasêtre sensible à <strong>de</strong>s petites variations du modèle.» Lethéoricien cherche à expliquer le mon<strong>de</strong> physique à partird’une <strong>de</strong>scription mathématique <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> la nature. Sondomaine <strong>de</strong> réflexion est très vaste : <strong>de</strong>s interactionsfondamentales dans l’univers primordial, jusqu’auxstructures biologiques comme l’ARN 1 , en passant par lessystèmes dits complexes (voir p.6) et la physique nucléaire.Des outils mathématiques polyvalentsLes chercheurs en physique théorique forment unecommunauté unie par une pratique fréquente qui consisteà utiliser, pour comprendre un problème, <strong>de</strong>s conceptsmathématiques élaborés pour résoudre un autreproblème. La proximité <strong>de</strong> chercheurs travaillant sur <strong>de</strong>sSIMULER POUR MODÉLISERLa physique théorique a pour vocation d’expliquer les phénomènes qui résistent à la compréhensiongrâce à <strong>de</strong>s modèles aussi simples et universels que possible. La simulation sert alors à explorer <strong>de</strong>smodèles et à les comparer.1sujets extrêmement variés constitue <strong>de</strong> ce fait une gran<strong>de</strong>richesse pour le SPhT. Un exemple classique est fourni parla « théorie quantique <strong>de</strong>s champs », une classe d’objetsmathématiques inventés dans les années 1930 pourdécrire les interactions <strong>de</strong>s électrons avec le champélectromagnétique. Dans les années 1970, elle a offert lecadre mathématique du célèbre « modèle standard » <strong>de</strong>sinteractions fondamentales, qui est la bible <strong>de</strong>s cosmologisteset <strong>de</strong>s physiciens <strong>de</strong>s particules. De nouveauxdéveloppements <strong>de</strong> ce formalisme fécon<strong>de</strong>nt aujourd’huila physique <strong>de</strong> la matière con<strong>de</strong>nsée (voir «Zoom»).Contact : abilloire@cea.fr(SPhT)1 Aci<strong>de</strong> ribonucléique.Modélisation et Simulation> Simuler pour modéliser1 De puissants outils mathématiques développés pour la physique nucléaire parle Service <strong>de</strong> physique théorique ont trouvé par la suite <strong>de</strong>s applications enphysique <strong>de</strong>s particules et en physique <strong>de</strong> l’état con<strong>de</strong>nsé. Photo d’une chambre<strong>de</strong> réaction du Grand accélérateur national d’ions lourds à Caen (GANIL), dédiéà la physique du noyau atomique.Le saviez-vous ?L’irritant problème dit « à N corps »Calculer la trajectoire d’une planète autour d’une étoile est simple (<strong>de</strong>puisNewton) dans le cas d’une seule planète mais <strong>de</strong>vient très complexe enprésence <strong>de</strong> plusieurs planètes très massives. Ce problème dit « à N corps »compromet semblablement le calcul <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s électrons dans certainssoli<strong>de</strong>s (voir « Zoom ») ou celles <strong>de</strong>s quarks dans les protons et les neutrons.ZoomDes électrons «fortement corrélés »Dans certains matériaux dits à électrons fortementcorrélés, les effets <strong>de</strong>s interactions électrostatiques entreélectrons sont très importants. Dans les quinze <strong>de</strong>rnièresannées, l’explosion <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les matériaux <strong>de</strong> basse«dimension », c’est-à-dire dans lesquels ces interactionssont beaucoup plus intenses le long d’une direction oud’un plan privilégié, a conduit à la découverte <strong>de</strong> phénomènesradicalement nouveaux comme la supraconductivité àhaute température critique ou la magnétorésistancegéante (exploitée dans les disques durs <strong>de</strong> nouvellegénération). Difficile mais riche <strong>de</strong> promesses, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>ces modèles mobilisera en 2005 les machines parallèlesdu CCRT (voir p. 4) durant quelques milliers d’heures.Ci-contre : les phénomènes <strong>de</strong> supraconductivité à hautetempérature critique intéressent les théoriciens (photo :structure atomique d’un supraconducteur).


16Modélisation et SimulationUNE ÉPIDÉMIE, UN PAYSAGEAFRICAIN ET UN VOL D’ÉTOURNEAUX« Les modèles servent à comprendre plus qu’à décrire ouprévoir. Ils se situent au carrefour <strong>de</strong>s disciplines qu’ilsembrassent», explique Marc-Antoine Dubois, physicien auDRECAM 1 , responsable <strong>de</strong> recherches impliquantplusieurs organismes. Ses travaux visent à anticiper <strong>de</strong>sconséquences possibles du changement climatique(voirp.7) sur la santé et l’environnement. Épidémies etécosystèmes sont i<strong>de</strong>ntifiés par le théoricien comme <strong>de</strong>s«systèmes complexes», c’est-à-dire <strong>de</strong>s organisationssensibles à <strong>de</strong> nombreux facteurs, qui semblent animéesd’une logique propre ou au contraire paraissentimprévisibles. Le physicien a vocation à traiter <strong>de</strong> telsproblèmes avec sa «boîte à outils» <strong>de</strong> modélisateur, qui luisert également pour la fusion nucléaire ou l’astrophysique.N’imaginez pas cependant que tous les physiciens sont<strong>de</strong>s savants reclus <strong>de</strong>vant leurs ordinateurs, certainssont aussi barou<strong>de</strong>urs, interrogeant <strong>de</strong>s bergers oucomptabilisant <strong>de</strong>s espèces végétales sur le terrain.Fièvre et savanePremière question posée au Sénégal : pourquoi la fièvre <strong>de</strong>la vallée du Rift s’étend-elle hors <strong>de</strong> sa zone d’endémie ?Pour y répondre, il faut d’abord mener l’enquête sur place. Ilen ressort que le virus est transmis aux mammifères par lesmoustiques et se conserve dans leurs œufs jusqu’à<strong>de</strong>ux ans, sous réserve qu’ils soient inondés à une ou <strong>de</strong>ux2reprises. Le niveau <strong>de</strong>s mares et les transhumances<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s paramètres clés du problème ! Lemodèle est progressivement enrichi jusqu’à ce qu’enfin,il « fonctionne ».Autre question, posée cette fois au Cameroun : commentest-il possible que la savane coexiste avec la forêt enzone tropicale humi<strong>de</strong>, là où la forêt <strong>de</strong>vrait dominer ? Lasimulation révèle un paramètre crucial : la fréquence <strong>de</strong>sfeux <strong>de</strong> savane. Au voisinage d’une lisière forêt savane,<strong>de</strong>s bosquets se forment dans la savane s’il y a <strong>de</strong>s incendiessporadiques. Si ces feux s’intensifient, la forêt ne peutplus se développer et la lisière savane forêt <strong>de</strong>meure enl’état. Ainsi l’énigme est-elle résolue…Contact : mad@cea.fr(DRECAM)1 Département <strong>de</strong> recherche sur l’état con<strong>de</strong>nsé, les atomes et les molécules1 Comment se forme la mosaïque <strong>de</strong> forêt tropicale et <strong>de</strong> savane ? Il faut allerrecueillir <strong>de</strong>s informations sur place (ici au Congo) pour ensuite modéliser etcomprendre ce processus.2 Présentation graphique <strong>de</strong>s résultats d’une simulation : elle matérialisel’évolution d’une épidémie <strong>de</strong> fièvre <strong>de</strong> la vallée du Rift sous l’effet <strong>de</strong>paramètres climatiques périodiques.Vol d’étourneaux : un autre système complexeLa cohésion d’un groupe composé d’individus en mouvement, que l’on observedans un vol d’étourneaux par exemple, s’explique par <strong>de</strong>ux interactions purementlocales entre proches voisins : d’une part la tendance à l’alignement <strong>de</strong>s directionsindividuelles et d’autre part, l’attraction entre individus au-<strong>de</strong>là d’une distancedonnée (en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> laquelle ils se repoussent). Ce résultat a considérablementétonné les zoologistes qui cherchaient en vain <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> ralliement à distance.Contact : hchate@cea.frCi-<strong>de</strong>ssus : vol d’étourneaux au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Rome.QUEL CLIMAT LÉGUERONS-NOUSAUX GÉNÉRATIONS FUTURES ?Changement <strong>de</strong> température (°C) pour un taux <strong>de</strong> CO 2 doublé-6 -5 -4 -3 -2 -1 -0,5 0,5 1 2 3 4 5 6Ce planisphère montre un réchauffement plus marqué au nord qu’au sud, dansl’hypothèse d’un doublement <strong>de</strong> la teneur atmosphérique en gaz carboniquepar rapport à la teneur actuelle.SIMULER POUR COMPRENDRECertaines échelles <strong>de</strong> temps ou d’espace excluent toute possibilité d’expérimentation. La simulationnumérique joue dans ce cas un rôle irremplaçable. Elle doit cependant être confrontée à <strong>de</strong>s expériences« sur-mesure » pour être validée.«Un modèle est un outil construit pour répondre spécifiquementà une question», explique Masa Kageyama,chercheuse au Laboratoire <strong>de</strong>s sciences du climat et <strong>de</strong>l’environnement (LSCE). Pour prévoir quel temps il feradans les jours qui viennent, la météorologie modélisel’atmosphère. Pour décrire un climat, il faut aussi prendreen compte l’océan, la végétation et leurs couplages. Unmodèle climatique complexe couvre une pério<strong>de</strong> limitée àquelques siècles. Les données d’entrée sont les variationsd’ensoleillement responsables <strong>de</strong>s changementsclimatiques naturels, la teneur atmosphérique en gaz àeffet <strong>de</strong> serre et aérosols et la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la surface(nature, altitu<strong>de</strong>). Les résultats du modèle consistent enune somme d’informations statistiques : la moyenne <strong>de</strong>sdonnées météorologiques sur une durée assez longuepour que le résultat ne varie pas (au moins dix ans), etaussi la variabilité saisonnière, annuelle et même journalière.Pour étudier <strong>de</strong>s transitions climatiques à l‘échelle <strong>de</strong>plusieurs dizaines <strong>de</strong> millénaires, il faut simplifier le modèleet calculer notamment l’évolution <strong>de</strong>s calottes <strong>de</strong> glace.Tous ces modèles sont validés par confrontation àl’ensemble <strong>de</strong>s données climatiques disponibles, actuellesou passées.Effet <strong>de</strong> serreVenons-en à la question brûlante posée par la société auxclimatologues : quel sera l’effet sur le climat du relâchement<strong>de</strong> gaz dû à la combustion du charbon, <strong>de</strong>s hydrocarbureset du gaz naturel ? Les différents modèles prédisent qu’en2100, la planète se sera réchauffée en moyenne <strong>de</strong> 1,5°Cà 3,5°C si la teneur en gaz à effet <strong>de</strong> serre double et <strong>de</strong>2,5°C à 5,5°C si cette teneur triple. Ces valeurs sont àméditer en regard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière glaciation, il y a21000 ans. À l’échelle <strong>de</strong> la planète, quatre <strong>de</strong>grés enmoins en moyenne ont suffi à faire basculer le climat danscertaines régions, notamment en Europe occi<strong>de</strong>ntale oùla température a chuté <strong>de</strong> quinze à vingt <strong>de</strong>grés !Contact : masa.kageyama@cea.fr(LSCE)ObjetClimat sur 100 ansTemps <strong>de</strong> calcul300 heuresNombre <strong>de</strong> processeurs 1Nombre <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> programmation 200 000> Simuler pour comprendreZoom : insaisissables nuagesInsaisissables et mouvants, les nuages soufflent le froid et le chaud. Hautset blancs, ils interceptent une partie du rayonnement solaire en le renvoyantvers l’espace et refroidissent ainsi la Terre. Bas et gris, ils absorbent cerayonnement et renforcent l’effet <strong>de</strong> serre. Dans le climat plus chaud etaussi plus humi<strong>de</strong> qui nous attend, quel effet l’emportera ?7Modélisation et Simulation


10Modélisation et SimulationGARANTIR LE COMPORTEMENTDES MATÉRIAUXComment prédire le comportement <strong>de</strong> matériaux soumisà une irradiation intense dans un réacteur nucléaire, à <strong>de</strong>fortes contraintes mécaniques et à un environnementchimiquement agressif ? Dans ce domaine clé pour lasûreté, la simulation numérique progresse <strong>de</strong> concertavec l’expérimentation et en démultiplie les enseignements.À toutes les échelles, elle reproduit les bouleversements<strong>de</strong> la structure intime du matériau, alliage métallique oucéramique. De l’arrangement atomique dans le cristaljusqu’à la pièce d’essai mécanique, composée d’agrégats<strong>de</strong> «grains» cristallins. Au niveau atomique, <strong>de</strong>s neutronsissus <strong>de</strong>s réactions nucléaires éjectent <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> leurposition d’équilibre et créent <strong>de</strong>s défauts lacunaires ou«interstitiels» (atomes surnuméraires). Un seul neutronsuffit à déplacer en casca<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milliers d’atomes. Bienque la plupart <strong>de</strong>s défauts créés disparaissent rapi<strong>de</strong>ment,certains d’entre eux se regroupent lentement etfinissent par altérer la résistance mécanique du matériau.En effet, <strong>de</strong>s défauts d’empilements atomiques appelés« dislocations », qui permettent au matériau <strong>de</strong> se déformeren se « déplaçant » dans la structure cristalline, interagissententre eux et avec les défauts d’irradiation, semultiplient et finissent par altérer la plasticité <strong>de</strong> la pièce.Un modèle pour chaque échelleAinsi, la simulation <strong>de</strong> la tenue mécanique d’un matériauirradié passe par un ensemble <strong>de</strong> modèles, les résultats <strong>de</strong>l’un servant <strong>de</strong> données d’entrée à l’autre, <strong>de</strong> la plus petiteà la plus gran<strong>de</strong> échelle. Le résultat final dépend fortement<strong>de</strong> la précision <strong>de</strong>s calculs ab initio (voir p.9), qui fournissentles énergies nécessaires à la formation et à la migration<strong>de</strong>s défauts. Ces données servent ensuite à décrire lapartie <strong>de</strong> billard atomique à l’échelle du cristal ainsi que lesinteractions entre défauts d’irradiation et mouvementsindividuels <strong>de</strong> dislocations. Les interactions collectivesentre dislocations, qui peuvent conduire à un dommageirréversible, sont alors calculées au1niveau du grain. Une simulation auniveau d’un agrégat <strong>de</strong> grains prendalors le relais : une «microfissure»prend naissance dans un grain et sepropage aux grains voisins. Enfin pourrelier microstructure et propriétés23d’emploi, le modélisateur invente un matériau fictif ethomogène, composé <strong>de</strong> cellules toutes i<strong>de</strong>ntiques qui a lemême comportement que le matériau réel. La <strong>de</strong>rnièreétape <strong>de</strong> ce long cheminement conduit au résultat d’untest mécanique standardisé, qui, à son tour, alimentera unlogiciel <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> structures mécaniques…(voir CAST3M p.14)Contact : SERRE@ortolan.cea.fr(Département <strong>de</strong>s matériaux nucléaires)1 Simulation d’un test mécanique sur une pièce standardisée : un marteauvient frapper jusqu’à rupture la pièce, dont un quart seulement estreprésenté sur l’image.2 L'amorçage d'une fissure dans un grain particulier dépend <strong>de</strong> conditions localespuis sa propagation aux grains voisins et surtout la vitesse <strong>de</strong> cette propagationdépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'orientation et <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s grains voisins.3 Casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> déplacements atomiques provoqués par un neutron inci<strong>de</strong>nt, ausein d’un alliage métallique. Un grand nombre d'atomes sont expulsés <strong>de</strong> leurssites cristallins (points rouges) laissés vacants (points jaunes), la plupart <strong>de</strong>satomes retrouvent rapi<strong>de</strong>ment un site vacant à occuper (points bleus).SIMULER POUR EXPÉRIMENTERLa simulation permet <strong>de</strong> rendre intelligibles <strong>de</strong>s données expérimentales brutes. Elle permet aussi <strong>de</strong>reproduire par avance <strong>de</strong>s résultats expérimentaux <strong>de</strong> manière à en faciliter la reconnaissance parl’expérimentateur et donc l’interprétation.QUELLE EST LA MASSE DU QUARK TOP ?12Le quark top est une particule élémentaire très massive,découverte en 1995. Un enjeu important en physique <strong>de</strong>sparticules consiste à mesurer précisément sa masse,notamment pour gui<strong>de</strong>r la recherche du boson <strong>de</strong> Higgsqui serait à l’origine <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> toutes les particules.C’est l’une <strong>de</strong>s missions du futur collisionneur <strong>de</strong> protonsbaptisé LHC (Large Hadron Colli<strong>de</strong>r), en construction auCERN à Genève. Il fabriquera quotidiennement300 000 quarks top alors qu’aujourd’hui, la production estd’environ 10 000 unités par an. Jusqu’en 2000, <strong>de</strong>s physiciensdu Dapnia à <strong>Saclay</strong> ont simulé le fonctionnementd’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux principaux détecteurs <strong>de</strong> l’accélérateur,avec un objectif en tête : comment optimiser la conception<strong>de</strong> l’instrument pour favoriser l’i<strong>de</strong>ntification et la caractérisation<strong>de</strong>s particules produites au LHC ? Leur travailconsiste aujourd’hui à préparer le traitement <strong>de</strong> l’énormemasse <strong>de</strong> données expérimentales.Une aiguille dans une botte <strong>de</strong> foinDans le LHC, quarante millions <strong>de</strong> collisions <strong>de</strong> «paquets»<strong>de</strong> protons se produiront chaque secon<strong>de</strong>. Seules les plusintéressantes d’entre elles (une centaine) pourront êtreenregistrées. Parmi ces collisions, le quark top sedésintègre, sitôt produit, en différentes particules, suivant<strong>de</strong>s schémas plus ou moins probables. Ce sont cesparticules qui pourront être arrêtées par le détecteur etobservées. De la mesure <strong>de</strong> l’énergie cinétique <strong>de</strong>sparticules filles se déduit la masse <strong>de</strong> la particule mère.Pour préparer l’expérience, il faut sélectionner un schéma<strong>de</strong> désintégration particulier dont la signature ne puissepas être confondue avec celle <strong>de</strong> désintégrations banales.Cette contrainte conduit à ne rechercher qu’un centième<strong>de</strong>s désintégrations <strong>de</strong> quarks top. La simulation décritl’ensemble <strong>de</strong> ces événements dans l’environnementdétaillé du détecteur, où même les passages <strong>de</strong> câblessont pris en compte, pour comparer, le moment venu, cesrésultats à l’expérience.Contact : jschwindling@cea.fr(Dapnia)Objet Production <strong>de</strong> quarks top sur 6 jours au LHCTemps <strong>de</strong> calcul50 000 heuresNombre <strong>de</strong> processeurs 100Nombre <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> programmation 100 000> Simuler pour expérimenter1 En octobre 2004, un élément du détecteur Atlas a été mis en place dans lazone expérimentale souterraine du futur accélérateur LHC du CERN. Atlaspermettra d'étudier <strong>de</strong>s particules comme le quark top ou le boson <strong>de</strong> Higgs,produites à partir <strong>de</strong> la collision <strong>de</strong> protons.2 Simulation <strong>de</strong> la production et <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong> particules (ici le boson <strong>de</strong>Higgs) : la trajectoire <strong>de</strong>s traces chargées et les dépôts d’énergie sont représentés.ZoomLes physiciens <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s puissances <strong>de</strong> calcul colossales,disponibles dans <strong>de</strong>s grands centres <strong>de</strong> calcul dédiés. Pour traiter lesdonnées qui seront fournies par le LHC, il leur faudra conjuguer l’ensemble<strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> ces centres dans <strong>de</strong>s « grilles virtuelles » gigantesques.Le besoin <strong>de</strong> calcul se chiffre en effet en dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> processeurs !11Modélisation et Simulation


Modélisation et SimulationQUELLES QUANTITÉS D’URANIUMET DE PLUTONIUM Y A-T-ILDANS UN FÛT DE DÉCHETS?Inspecter <strong>de</strong>s déchets radioactifs conditionnés dans un«colis» <strong>de</strong> béton ou d’acier sans l’ouvrir, c’est possible en« interrogeant » ce colis grâce à un rayonnement gamma.fraction infinitésimale <strong>de</strong>s matières fissiles contenues dansle colis. Des neutrons accompagnent cette réactionnucléaire et sont détectés. Les signaux recueillis nepeuvent être interprétés qu’en effectuant une simulationminutieuse <strong>de</strong> l’expérience. Le modèle prend en compte lastructure interne du colis, ainsi que la <strong>de</strong>scription duEFFETS DES RAYONNEMENTSSUR LE VIVANT : DU GÈNE AUX PROTÉINESi<strong>de</strong>ntifiés au préalable par <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> radiobiologie(effectués notamment au centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> Fontenay-aux-Roses) pour trouver les « domaines ». Les domainesprotéiques correspondants sont synthétisés au laboratoirepuis analysés par RMN (voir p.12). Leurs structures spatialessont déduites <strong>de</strong> ces données grâce à un puissant> Simuler pour expérimenterDans l’installation Saphir 1 du <strong>CEA</strong> LIST 2 à <strong>Saclay</strong>, cecontenu (béton, vinyl, ferraille, etc.). Dans un modèle àprogramme <strong>de</strong> reconstruction. L’étu<strong>de</strong> expérimentale durayonnement est produit indirectement grâce à un accélé-près <strong>de</strong> cent millions <strong>de</strong> particules, le calcul Monte-Carlomélange entre <strong>de</strong>ux protéines fournit ensuite <strong>de</strong>s informa-rateur d’électrons et provoque la « photofission » d’une(voir p.4) décrit tous les processus physiques <strong>de</strong>puis lestions biochimiques et biophysiques qui vont à leur tourélectrons jusqu’aux neutrons. La réponse attendue est laalimenter une simulation <strong>de</strong>s protéines en interaction pourteneur en uranium et en plutonium du colis.accé<strong>de</strong>r à la structure <strong>de</strong>s complexes.Contact : mehdi.gmar@cea.fr1QUELLE EST LA STRUCTUREDE CE BRIN D’ADN ?Pour connaître la structure d’un brin d’ADN dans l’espace,il est souvent nécessaire <strong>de</strong> recourir à une techniqued’analyse complexe, la Résonance magnétique nucléaire(RMN). La formule chimique du brin étant connue, la RMNfournit <strong>de</strong>s informations sur certains atomes parmi les plusfréquents dans les molécules biologiques, notamment <strong>de</strong>séléments géométriques relatifs aux liaisons chimiques et lesdistances interatomiques. À partir <strong>de</strong> données interprétéespar l’expérimentateur, un calcul numérique permet <strong>de</strong>Zoom : protéine in silicoSans aucune donnée expérimentale,il est possible <strong>de</strong> reconstituernumériquement la structure d’uneprotéine dans l’espace avec saseule formule chimique.Rechercher <strong>de</strong>s analogies dans labanque <strong>de</strong> données <strong>de</strong>s protéinespermet d’édifier pas à pas unestructure plausible, qui répond à<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> stabilité.Ci-<strong>de</strong>ssus : reconstitution <strong>de</strong> la structure spatiale d’une protéine à partir d’unebase <strong>de</strong> données.(LIST / Département <strong>de</strong>s technologies du capteuret du signal)1 Système d’Activation PHotonique et d’IRradiation.2 LIST : Laboratoire d’intégration <strong>de</strong>s systèmes et <strong>de</strong>s technologies.ZoomUtilisant un principe voisin <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Saphir, le projet européen Euritrack viseà détecter la présence d’explosifs ou <strong>de</strong> drogues dans <strong>de</strong>s containers <strong>de</strong>bateaux, sans les ouvrir. Le LIST est coordonnateur du projet.reconstruire une structure spatialepossible <strong>de</strong> l’ADN. Il reste à soumettreces structures calculées à l’épreuved’une simulation numérique dynamique.En d’autres termes, il s’agit <strong>de</strong>tester les mouvements « naturels » <strong>de</strong> lastructure et d’observer sa stabilité. Sielle se déforme, si <strong>de</strong>s liaisonschimiques cassent, si <strong>de</strong>s atomes«déménagent», la structure ne peutcorrespondre à la réalité et doit êtreéliminée.Contact : yves.boulard@cea.fr,(Département <strong>de</strong> biologieJoliot-Curie)1 Au premier plan, un accélérateur d’électrons délivre <strong>de</strong> l’énergie à l’intérieurd’un colis <strong>de</strong> déchets radioactifs (fût jaune à l’arrière plan). L’interaction entrecette énergie et la matière contenue dans le fût produit <strong>de</strong>s neutrons qui sontanalysés. La simulation permet ensuite d’évaluer la teneur du fût en uraniumet en plutonium.2 Cette image représente la structure d’une molécule d‘ADN, calculée pardynamique moléculaire à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> RMN. Les <strong>de</strong>ux brins d’ADNsont en rose et vert.21Pour comprendre les effets <strong>de</strong>s rayonnements ionisantssur le vivant, il faut commencer par i<strong>de</strong>ntifier les gènessensibles à ce stress, puis analyser les interactions entreles protéines issues <strong>de</strong> ces gènes. Ces interactionsrégissent <strong>de</strong> précieux mécanismes <strong>de</strong> régulation cellulaire.Plus concrètement, les protéines se rapprochent, attiréesl’une par l’autre au niveau <strong>de</strong> «domaines» (ou sousstructures)présentant d’intenses affinités chimiques, quiforment <strong>de</strong>s superstructures appelées «complexes». Laconnaissance <strong>de</strong> ces interactions entre protéines pourraitpermettre ultérieurement <strong>de</strong> comprendre les mécanismesmoléculaires responsables <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> cancérisation,voire <strong>de</strong> contrôler la réparation <strong>de</strong>s dommages <strong>de</strong>l’ADN induits par les rayonnements.À chaque étape, la modélisationDans cette démarche <strong>de</strong> recherche, la simulation estprésente à chaque étape. Un traitement informatiquedécortique les séquences <strong>de</strong>s gènes « sensibles »,Objet Reconstruire la structure d’une protéineTemps <strong>de</strong> calcul2 joursNombre <strong>de</strong> processeurs 10Nombre <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> programmation 10 000Gagner du tempsL’élucidation complète <strong>de</strong> la structure d’une protéine durehuit mois en moyenne pour une structure comportant150aci<strong>de</strong>s aminés, au lieu <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans avant que le logicielne soit développé. La durée d’une simulation ne dureparadoxalement que <strong>de</strong>ux jours. L’écart entre cette duréeet les huit mois s’explique par l’imprécision <strong>de</strong>s donnéesexpérimentales <strong>de</strong> la RMN. Il faut éliminer une à une toutesles erreurs qui entravent le calcul <strong>de</strong> reconstruction. Unedizaine <strong>de</strong> protéines ont été étudiées suivant ces modalités<strong>de</strong>puis huit ans. Une goutte d’eau pourtant à côté <strong>de</strong>squelque six mille protéines d’une cellule, dont les multiplesliens se nouent et se dénouent perpétuellement…Contact : bgilquin@cea.fr(Département d’ingénierie et d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s protéines)face2<strong>de</strong>ssus1 Appareil <strong>de</strong> résonance magnétique nucléaire, utilisé pour déterminer lastructure <strong>de</strong> grosses molécules biologiques (protéines, ou fragments d’ADN).Au premier plan, le cryostat contenant la bobine supraconductrice à latempérature <strong>de</strong> l’hélium liqui<strong>de</strong> : le champ magnétique créé par la bobinepermet d’étudier les propriétés <strong>de</strong> certains noyaux atomiques.2 Modèle d’un complexe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux protéines (vu <strong>de</strong> face et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus), résolu grâceà une combinaison <strong>de</strong> données expérimentales et <strong>de</strong> simulations numériques.13Modélisation et Simulation


14Modélisation et SimulationSIMULER UNE CENTRALE NUCLÉAIRESimuler le fonctionnement détaillé d’un réacteur nucléairesemble à première vue une gageure. Pourtant, <strong>de</strong>s physiciens,<strong>de</strong>s numériciens et <strong>de</strong>s informaticiens <strong>de</strong> la Direction<strong>de</strong> l’énergie nucléaire (DEN) ont développé <strong>de</strong>s logicielssimulant tel ou tel aspect <strong>de</strong> ce fonctionnement complexe,dont ils ont livré une première version à <strong>de</strong>s clients industrielsdès le début <strong>de</strong>s années 1980. Ils continuent à les faireévoluer en fonction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et les exploitent.Chacune <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong>s logiciels est qualifiée par <strong>de</strong>sexpériences. Il peut s’agir <strong>de</strong> tests mécaniques standardssur <strong>de</strong>s matériaux irradiés ou non, d’essais sur les tablesvibrantes du laboratoire Tamaris à <strong>Saclay</strong> ou encore d’expériences<strong>de</strong> neutronique 1 dans <strong>de</strong>s installations dédiées ducentre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> Cadarache, appelées « maquettes critiques ».Pièce maîtresse <strong>de</strong>s logiciels actuels, SAPHYR permetd’étudier aussi bien les réacteurs à eau sous pression françaiset les réacteurs à eau bouillante, qui font partie <strong>de</strong>l’offre industrielle d’AREVA, que les premiers prototypes<strong>de</strong> réacteurs nucléaires à haute température. L’ensemble<strong>de</strong> ces programmes sera utilisé jusqu’en 2010 par <strong>de</strong>sunités du <strong>CEA</strong>, <strong>de</strong> l’IRSN 2 et par <strong>de</strong>s industriels commeEDF ou Framatome, avant d’être relayé par la nouvellegénération <strong>de</strong> logiciels en cours <strong>de</strong> développement.SIMULER POUR CONCEVOIRDans <strong>de</strong> nombreux secteurs, la simulation numérique permet <strong>de</strong> démultiplier à l’infini <strong>de</strong>s expériences« virtuelles » et donc <strong>de</strong> balayer un large champ <strong>de</strong> possibles. Elle s’appuie sur <strong>de</strong>s modélisations issuesd’expérimentations analytiques. Des essais ciblés, conçus pour vali<strong>de</strong>r la simulation, restent indispensables.1Les logiciels <strong>de</strong> la génération actuelleSAPHYR simule les réactions <strong>de</strong> fission, l’absorption <strong>de</strong>s neutrons produits, ainsique la thermohydraulique 3 du cœur qui influence ces phénomènes. Ce logiciel aservi par exemple à optimiser le renouvellement <strong>de</strong>s crayons <strong>de</strong> combustible enfonction <strong>de</strong> l’historique du fonctionnement du réacteur.CAST3M calcule le comportement mécanique et thermique <strong>de</strong> structures. Il sertpar exemple à prédire l’intégrité <strong>de</strong> tuyauteries <strong>de</strong> centrales nucléaires soumisesà <strong>de</strong>s sollicitations thermiques répétées.EUROPLEXUS permet d’étudier la tenue aux chocs <strong>de</strong>s structures. Le choc peutprovenir d’une explosion interne ou externe ou <strong>de</strong> la chute d’un emballage <strong>de</strong>combustible.Modéliser <strong>de</strong>s phénomènes couplésDepuis 2001, on assiste à un renouvellement <strong>de</strong>s activités<strong>de</strong> simulation, financées à parité par le <strong>CEA</strong> et l’industrielclient. Des équipes mixtes se regroupent en «plateauxprojets»pour développer une nouvelle génération <strong>de</strong>co<strong>de</strong>s avec une ambition affichée : concevoir à la base unvéritable couplage entre disciplines (neutronique, matériaux,thermohydraulique, etc.). Cette analyse plus finebénéficiera notamment à la simulation <strong>de</strong> séquences acci<strong>de</strong>ntelles.En parallèle, une exigence supplémentaire sefait jour : intégrer autant que possible <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions à<strong>de</strong>s échelles différentes. Ainsi par exemple, le logiciel quigère tous les circuits <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s d’une centrale nucléairedoit permettre désormais d’effectuer un zoom sur d’éventuellesbulles microscopiques ! Près <strong>de</strong> cinquante spécialistesdu centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong> sont mobilisés sur ce vastechantier qui se poursuivra au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2010. La simulationd’une centrale nucléaire entière n’est plus si loin…2Les logiciels <strong>de</strong> nouvelle générationDescartes est un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> neutronique.Neptune étudie les écoulements flui<strong>de</strong>s comportant liqui<strong>de</strong> et vapeur.Il gère aussi bien <strong>de</strong>s bulles <strong>de</strong> dimension sub-millimétrique que lagéométrie complexe <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s écoulements d’un réacteurnucléaire, dans les pompes, la cuve, les tuyauteries, etc.Pléia<strong>de</strong>s décrit le combustible nucléaire. Les variations <strong>de</strong> puissance,nécessaires pour adapter la production d’électricité à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, finissentpar déformer légèrement les pastilles <strong>de</strong> combustible à l’intérieur <strong>de</strong>la gaine. Ces interactions pastille gaine, <strong>de</strong> même que l’émission <strong>de</strong> gaz<strong>de</strong> fission, fragilisent le combustible.Sinergy réunit les modèles physiques <strong>de</strong>s matériaux irradiés à toutes leséchelles (voir p.10). Sinergy permet d’étudier le comportement mécanique<strong>de</strong> la cuve du réacteur et <strong>de</strong>s structures métalliques <strong>de</strong>stinées àtenir le combustible à l’intérieur.Alliances décrit un entreposage ou un stockage <strong>de</strong> déchets radioactifsà haute activité et vie longue, <strong>de</strong>puis le « colis » en verre qui emprisonnela matière nucléaire jusqu’aux galeries souterraines et l’environnementau sens large. Ce logiciel participe à la démonstration <strong>de</strong> lasûreté d’un stockage sur une durée proche du million d’années.Contact : francoise.touboul@cea.fr(Département <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s systèmes et structures)1 Neutronique : étu<strong>de</strong> du cheminement <strong>de</strong>s neutrons dans la matière et<strong>de</strong>s réactions nucléaires qu’ils y induisent.2 IRSN : Institut <strong>de</strong> radioprotection et <strong>de</strong> sûreté nucléaire.3 Thermohydraulique : discipline regroupant la thermique et la mécanique<strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s.MODÉLISER DES CIBLESDE SPALLATION6Une cible <strong>de</strong> spallation est constituée d’un mélange <strong>de</strong>métaux liqui<strong>de</strong> bombardé par <strong>de</strong>s particules, qui sont ici <strong>de</strong>sprotons issus d’un accélérateur. Elle est le siège <strong>de</strong> réactionsnucléaires qui produisent <strong>de</strong>s neutrons. Elle constitue doncune source <strong>de</strong> neutrons, capable en particulier d’alimenterun réacteur sous-critique 1 , <strong>de</strong>stiné à neutraliser <strong>de</strong>s déchets> Simuler pour concevoir34 5radioactifs par transmutation. Des chercheurs du Dapnias’appuient sur <strong>de</strong>s expériences à l’échelle atomique dans unaccélérateur allemand à Darmstadt (Allemagne) pour élaborer<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> ces réactions nucléaires. Ils incorporentensuite ces modèles à un logiciel Monte-Carlo <strong>de</strong> transport<strong>de</strong> particules (voir p.4). L’outil <strong>de</strong> simulation qui en résultepourra être exploité par d’autres unités (du <strong>CEA</strong> ou non) pourconcevoir, le moment venu, une cible en vraie gran<strong>de</strong>ur,<strong>de</strong>stinée à un démonstrateur. La qualité <strong>de</strong>s modèles duDapnia vient d’être attestée par une expérience réalisée parune équipe franco-suisse au CERN, à une échelle intermédiaireentre celle <strong>de</strong>s atomes et celle <strong>de</strong> la cible.Contact : sleray@cea.fr(Dapnia)1 Dans un réacteur sous-critique, il suffit <strong>de</strong> couper l’alimentationextérieure en neutrons pour que les réactions nucléaires s’arrêtent.1 Tuyauterie <strong>de</strong> la centrale nucléaire <strong>de</strong> Belleville-sur-Loire.2 Chargement du combustible usé dans la centrale nucléaire <strong>de</strong> Nogent-sur-Seine :préhension d’un assemblage <strong>de</strong> combustible.3 La simulation est régulièrement confrontée aux résultats <strong>de</strong>s essais. Ici,<strong>de</strong>s pièces mécaniques subissent après irradiation <strong>de</strong>s tests mécaniquesstandardisés en cellule blindée.4 et 5 Ecrasement d’une pièce cylindrique : calcul EUROPLEXUS et essai.6 L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réaction élémentaire <strong>de</strong> spallation (entre un proton et un noyauatomique) est réalisée par <strong>de</strong>s chercheurs du <strong>CEA</strong> à Darmstadt en Allemagne,grâce à l’accélérateur d’ions lourds GSI.15Modélisation et Simulation


Modélisation et SimulationDES ARCHITECTURESINFORMATIQUES FUTURISTESSimuler par l’informatique une architecture informatiquepeut surprendre à première vue. Les objets simulés sont<strong>de</strong>s flux d’informations, circulant entre les divers élémentsdu système (mémoire, processeur, etc.). Pour une tâchedonnée, l’efficacité <strong>de</strong> l’architecture se mesure par la rapiditédu traitement <strong>de</strong> l’information. Ce type <strong>de</strong> simulation estaujourd’hui mis en œuvre au Département <strong>de</strong>s technologies<strong>de</strong>s systèmes intelligents (DTSI) pour fiabiliser, parexemple, une électronique automobile haut <strong>de</strong> gamme,composée <strong>de</strong> 80 processeurs interconnectés.a b c dgefExemple d’architecture informatique du futur intégrant<strong>de</strong>s technologies classiques et optiques et <strong>de</strong>s nanotechnologies.abcdGui<strong>de</strong>s optiquesDétecteurs optiquesComposant à «spin»CMOSefgComposants RFÉlectronique moléculaireModulateurs optiquesDÉVELOPPER LES POTENTIALITÉSDE LA TOMOGRAPHIE À ÉMISSIONDE POSITONS (TEP)doivent être éliminés. GATE simule ces mécanismesindésirables et permettra <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>s algorithmesplus efficaces et compatibles avec la pratique hospitalière.Par ailleurs, lorsque <strong>de</strong>s laboratoires <strong>de</strong> physique <strong>de</strong>sparticules i<strong>de</strong>ntifieront un nouveau cristal détecteur auxperformances prometteuses, il sera possible à moindrecoût d’évaluer son intérêt en imagerie médicale.Tester <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> traceursL’ambition ultime <strong>de</strong> GATE est <strong>de</strong> simuler le déroulementd’un examen sur un animal ou sur l’homme. Il faut aupréalable modéliser l’ensemble <strong>de</strong>s organes à l’ai<strong>de</strong>> Simuler pour concevoir116Une application plus futuriste consiste à préparer l’horizon2020, qui verra plafonner les performances <strong>de</strong>s technologiesmicroélectroniques actuelles, fondées sur le silicium. Ils’agit d’anticiper la conception d’architectures mixtes,mariant silicium et composants novateurs issus <strong>de</strong>s nanotechnologies1 . Ce travail associe <strong>de</strong>s informaticiens et <strong>de</strong>sphysiciens du DRECAM qui élaborent <strong>de</strong>s composantsélectroniques à partir <strong>de</strong> nanotubes <strong>de</strong> carbone et lescaractérisent. A ce jour, leur utilisation la plus probable estCONTRÔLE NON DESTRUCTIFVIRTUEL2Ma<strong>de</strong> in <strong>Saclay</strong>, Civa est le seul logiciel au mon<strong>de</strong> quisimule le contrôle d’une pièce industrielle par ultrasons 1 oucourants <strong>de</strong> Foucault 2 . Depuis 1995, il a été adopté parune quarantaine d’entreprises, parmi lesquelles Boeing,Framatome, EADS, Arcelor. Civa sert à interpréter lescontrôles, prédire <strong>de</strong>s performances, concevoir <strong>de</strong>nouvelles métho<strong>de</strong>s et même, prendre en compte la«contrôlabilité» d’une pièce dès sa conception.Une vingtaine <strong>de</strong> modélisateurs s’attachent à faire évoluerce logiciel pour répondre à <strong>de</strong> nouvelles attentes :ciblée au niveau <strong>de</strong> la mémoire. « Poussés » par la technologie,et « tirés » par l’application, les chercheurs tentent<strong>de</strong> prévoir l’impact <strong>de</strong>s technologies émergentes sur les<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s futures <strong>de</strong>s consommateurs et <strong>de</strong>s industriels.Contact : thierry.collette@cea.fr(DTSI)1 nanotechnologies : sciences <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> dimensions comprisesentre le nanomètre (millionième <strong>de</strong> millimètre) et le micromètre (millième<strong>de</strong> millimètre).meilleure précision, complexité géométrique accrue,anisotropie (ou inhomogénéité) <strong>de</strong>s matériaux, etc.Les clients n’hésitent pas à financer <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong>sthèses qui se concrétisent par un logiciel ciblé sur leur<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Ils souhaitent en même temps connaître leslimites d’utilisation exactes du logiciel. Un laboratoiredédié à la comparaison entre logiciel et expérience a étécréé à cette fin il y a <strong>de</strong>ux ans.Contact : CALMON@ortolan.cea.fr(DETECS)1 Le principe du contrôle consiste à envoyer <strong>de</strong>s ultrasons sur une pièceet à mesurer la fraction renvoyée vers un détecteur.2 Placée à proximité <strong>de</strong> la pièce à contrôler, une bobine induit à l’intérieur<strong>de</strong> la pièce <strong>de</strong>s courants dits <strong>de</strong> Foucault, qui modifient à leur tour <strong>de</strong>manière mesurable l’impédance <strong>de</strong> la bobine.1 Simulation du champ ultrasonore transmis lors du contrôle d'une soudure : ellemet en évi<strong>de</strong>nce l’anisotropie et l'hétérogénéité du matériau.2 Simulation d'un contrôle par courants <strong>de</strong> Foucault : elle permet <strong>de</strong> visualiserle champ électrique induit par une bobine (avec noyau <strong>de</strong> ferrite) dans unmatériau multi-couche.1Dans le cadre d’une collaboration internationale, <strong>de</strong>sphysiciens du Service hospitalier Frédéric Joliot (SHFJ) etdu Dapnia ont participé au développement d’un logiciel(GATE 1 ) qui simule la formation d’une image par TEP (voirZoom). GATE est fondé sur un logiciel du CERN qui décritles interactions entre les particules <strong>de</strong>s accélérateurs et lesdétecteurs. Proposé en accès libre <strong>de</strong>puis mai 2004 à lacommunauté <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine nucléaire, GATE constituepour elle une référence commune, pérenne et validée sur<strong>de</strong> multiples appareils. Bien qu’encore inachevé, GATErépond d’ores et déjà à <strong>de</strong> multiples besoins, pour la TEPcomme pour la tomographie mono-photonique (scintigraphie)ou la radiothérapie.Des algorithmes plus préciset <strong>de</strong>s détecteurs plus sensiblesDes images TEP <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité, élaborées en recherchemédicale, peuvent nécessiter plusieurs jours <strong>de</strong> calcul.Certains artefacts dégra<strong>de</strong>nt la résolution <strong>de</strong> l’image etZoomLa tomographie par émission <strong>de</strong> positons (TEP)La TEP consiste à administrer par voie intraveineuse <strong>de</strong>s molécules d’intérêtbiologique, marquées avec <strong>de</strong>s atomes radioactifs à durée <strong>de</strong> vie très courte,afin <strong>de</strong> suivre, par détection externe, le fonctionnement d’un organe. Cesatomes-traceurs sont émetteurs <strong>de</strong> particules appelées positons. A l’hôpital, laTEP est utilisée en cancérologie. Elle exploite le fait que les cellules cancéreusesconsomment davantage <strong>de</strong> glucose que les autres.d’images anatomiques et réaliser ainsi un « fantômenumérique» du sujet. Pour une pathologie donnée, onpourra optimiser le choix d’un traceur radioactif, le plusspécifique possible, et la dose minimale à administrer aupatient. L’ensemble du protocole d’examen pourra êtreprédéfini par simulation, ce qui divisera par <strong>de</strong>ux, à terme,le nombre d’expériences à réaliser.Contact : jan@shfj.cea.fr(SHFJ)1 GATE : Geant4 Application for Tomographic Emission, où Geant4 estun logiciel développé par le CERN.21ObjetSimuler une image TEPTemps <strong>de</strong> calcul20 heuresNombre <strong>de</strong> processeurs 5Nombre <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> programmation 100 0003Reconstruction et simulation d’images IRM ou TEP.2 Simulation <strong>de</strong> l'image TEP d’une source connue, appelée « fantôme ». Cetteimage est comparée à l’image expérimentale obtenue avec la même sourceen vue <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la modélisation.3 Cette image représente les éléments modélisés dans la simulation : en rouge,une source étalon (ou « fantôme »), en jaune, la couronne <strong>de</strong> détecteurs <strong>de</strong> lacaméra TEP, en bleu, la table où s’allonge le patient.17Modélisation et Simulation


FormationFormationL’INSTN :INNOVER POUR MIEUX SERVIRGENÈSEDans les années 50, la France lance un programmenucléaire dont le <strong>CEA</strong> est le maître d'œuvre. Très vite, ilEuropeL'institut prési<strong>de</strong> un réseau d'établissements ENEN(European Nuclear Education Network). Son programmefaut former <strong>de</strong>s ingénieurs spécialisés dans une structurephare : le Master EMSNE en génie nucléaire.L'Institut national <strong>de</strong>s sciences et techniques nucléaires (INSTN) a pour mission, notamment à traversqui lui est rattachée, ayant <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> formationL'INSTN participe également à la formation <strong>de</strong> chercheursla formation universitaire et professionnelle, <strong>de</strong> diffuser les savoirs du <strong>CEA</strong>. Dans le cadre <strong>de</strong> laaussi divers que les activités du centre <strong>de</strong> recherche. Ledans le réseau d'excellence EMIL pour l'imagerie molécu-réforme européenne <strong>de</strong>s diplômes, l'institut a actualisé ses filières, sur la base <strong>de</strong> pédagogies«bras armé du <strong>CEA</strong> », le définit Dominique Gentile,laire du cancer.innovantes, adaptées aux grands changements technologiques et économiques.directeur <strong>de</strong> l'INSTN.À suivre d'autres formations comme EMNT, Master euro-PREMIER NÉ DE LA RÉFORME LMD :LE MASTER « MODÉLISATIONET SIMULATION »Ren<strong>de</strong>z-vous était pris pour parler <strong>de</strong> leur formation. Ils sontlà, rivés à leurs portables. Modéliser ne souffre pas l'attente.Alice, maîtrise <strong>de</strong> biologie - métho<strong>de</strong>s mathématiques,reprend ses étu<strong>de</strong>s. C'est la diversité <strong>de</strong>s modules qui luia plu. Elle a choisi celui qui traite d'environnement, commeClaire, maîtrise <strong>de</strong> physique, qui découvre que « modéliserles climats, c'est pas seulement modéliser un flui<strong>de</strong> ».Diplômé en génie thermique, Pierre s'étonne : « les profs sesont adaptés à nos profils très différents ». Il enchaîne : « onva droit au but ! on utilise très vite <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> modélisationinformatique». «C'est ça ! on a l'impression d'être déjàopérationnels» complète Laurène, <strong>de</strong> l'école <strong>de</strong>s mines.Frédéric, ingénieur télécoms, avait envie <strong>de</strong> tout. Sonemploi du temps est saturé. Il suit le cours d'épistémologieet conclut « c'est fou ce que la simulation apporte dansInterviewDaniel Bouche, responsable duMaster «modélisation et simulation»,directeur <strong>de</strong> recherches au <strong>CEA</strong>,Direction <strong>de</strong>s applications militairesDossier : Norbert EvangelistaQuel est l'objectifpédagogique ?Donner une triple compétence :analyser un système physique, le mettre en équations, enfinle numériser pour qu’il puisse être simulé sur ordinateur.Exemples <strong>de</strong> simulation ?Le dépliement du prion, un problème d'actualité, la modélisationdu climat, les expériences <strong>de</strong>fusion thermonucléaire...Stages et débouchés ?En recherche, il y a plus <strong>de</strong> thèsesproposées que <strong>de</strong> candidats. Lesindustriels sont prêts à embauchernos étudiants : avec <strong>de</strong>s jeunes quimaîtrisent les outils <strong>de</strong> simulation, ilsgagnent en compétitivité.Sa mission est <strong>de</strong> valoriser les savoirs du <strong>CEA</strong> auprès <strong>de</strong>suniversités, <strong>de</strong>s écoles d'ingénieurs, <strong>de</strong>s entreprises et dusecteur médical.L'INSTN emploie une centaine <strong>de</strong> permanents, s’entoure<strong>de</strong> spécialistes, chercheurs, ingénieurs, mé<strong>de</strong>cins quigarantissent un contact étroit avec les <strong>de</strong>rniers développements<strong>de</strong>s sciences et techniques.L'INSTN est en bonne position sur les pôles <strong>de</strong> compétitivité,souligne Dominique Gentile. Sa réactivité et sonatypisme lui confèrent un rôle important par une sorte«d'effet <strong>de</strong> levier», notamment par la mise en oeuvre duLMD et, plus largement, une formation active et associée àla construction <strong>de</strong> l'espace européen d'enseignementsupérieur.La formation continueCe sont 700 sessions <strong>de</strong> formation continue par an quisont organisées par l’INSTN pour environ 8000 salariés.Elles s’adressent aux chercheurs et ingénieurs du secteurpéen en technologie nucléaire.PartenariatL'Ecole Polytechnique, l'université Paris XI et l'INSTN se sont associés, dans lecadre d'un projet <strong>de</strong> Master professionnel dédié à l'ingénierie, pour former <strong>de</strong>schefs <strong>de</strong> projet capables <strong>de</strong> maîtriser tous les aspects <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> conceptiond'un système industriel complexe.Son approche est scientifique, technique, mais aussi managériale. Les débouchésse situent dans les secteurs <strong>de</strong> l'industrie, du transport, <strong>de</strong>s équipements et <strong>de</strong>l'informatique.ce domaine».<strong>de</strong> l'énergie (<strong>CEA</strong>, EDF, Areva), aux professionnels d’orga-On n'arrête pas le progrès. A l'INSTN on lui emboîte le pas.nismes tels que la DGSNR et l’IRSN, ainsi qu’aux salariésPierre le traduit à sa façon : « cette formation talonne la<strong>de</strong> PME pour 30 % du volume d’activité.recherche et le progrès ».L'INSTN occupe une place stratégique dans le secteur duLes logiciels qu'ils utilisent ne sont pas <strong>de</strong> simples outilspédagogiques. Ils sont partout dans l'industrie et lanucléaire et se positionne désormais dans d'autres domainesd'excellence du <strong>CEA</strong>, notamment les micro-nano-418recherche.Ce Master est le premier habilité dans le cadre <strong>de</strong> la réformeLMD. « Il est à la fois unitaire et pluriel » explique FrankJedrzejewski, co-responsable <strong>de</strong> la formation : l’informatiqueest un module obligatoire, les autres sont optionnels 1 .1 Les modules optionnels :Climatologie. Mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s. Simulation <strong>de</strong>s phénomènes ondulatoires.Transport <strong>de</strong> particules. Physique <strong>de</strong>s plasmas. Simulation enastrophysique. Outils mathématiques pour les équations aux dérivéespartielles. Maillages et visualisation.Unités du <strong>CEA</strong> impliquées :Direction <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> la matière (DSM)Direction <strong>de</strong> l'énergie nucléaire (DEN)Direction <strong>de</strong>s applications militaires (DAM)1LMD : la plus gran<strong>de</strong> réforme universitaireen Europe <strong>de</strong>puis 68Elle vise à instaurer d'ici 2010 un espace européen <strong>de</strong> l'enseignement supérieurdans lequel personnels et étudiants pourront évoluer et avoir une justereconnaissance <strong>de</strong> leur qualification.Simplifier : elle prévoit la délivrance d'une Licence trois ans après le Bac, d'unMaster à cinq ans et d'un Doctorat au bout <strong>de</strong> 8 ans.Harmoniser : déjà en place dans les trois quarts <strong>de</strong>s universités européennes,elle permettra d'organiser la formation avec <strong>de</strong>s partenaires étrangers et <strong>de</strong>vraitêtre étendue aux autres établissements supérieurs.3technologies et les nouvelles technologies <strong>de</strong> l’énergie.21234Pierre, Claire, Alice, Laurène, Emilie, Frédéric : six <strong>de</strong>s seize étudiants <strong>de</strong> lapremière promotion du Master « modélisation et simulation ».Dominique Gentile, directeur <strong>de</strong> l’INSTN <strong>de</strong>puis mai 2003, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>l’université <strong>de</strong> Versailles Saint-Quentin <strong>de</strong> 1998 à 2002.Grâce à son réacteur d’enseignement Ulysse, l’INSTN assure la formation <strong>de</strong>sfuturs ingénieurs en Génie atomique dans les meilleures conditions.Des étudiants d’autres cursus viennent également se former auprès duréacteur. Ici, <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> l’option énergétique – environnement <strong>de</strong> l’EPFEcole d’ingénieurs s’apprêtent à réaliser un démarrage <strong>de</strong> l’installation.L’INSTN propose plus <strong>de</strong> 160 thèmes <strong>de</strong> sessions <strong>de</strong> formation continue.Dans le domaine <strong>de</strong>s statistiques, les participants apprennent à exploiter,interpréter et analyser <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> mesures physiques.19


FormationFormationL’INSTN À LA FRONTIÈRE DESSCIENCES ET DES TECHNIQUESSa mission principale est donc <strong>de</strong> transformer les savoirsissus <strong>de</strong> la recherche en enseignement, et ce, le plus rapi-FORUM : L'ÉCURIE GTIIls sont scientifiques, gestionnaires ou économistes,seront ingénieurs R&D, chefs <strong>de</strong> projet, chargés d'affairesou <strong>de</strong> valorisation..., formés à gérer le passage <strong>de</strong> larecherche au marché.Pour acquérir cette double compétence, technologie etgestion, ils ont choisi le DESS « Gestion <strong>de</strong> la technologieet <strong>de</strong> l’innovation » (GTI), une formation pluridisciplinairequi repose sur un soli<strong>de</strong> partenariat entre l’INSTN etLes autres masters(sciences, technologie et santé)Ingénierie, traçabilité, développement durableChimie et applicationsMatériauxPhysique et applicationsSciences <strong>de</strong> l'environnementPhysique médicaleBiologie, santéSystèmes d'informationSciences économiques et gestionPaul Maitre, adjoint au directeur <strong>de</strong> l'INSTNIl y a eu la révolution industrielle, incarnée par lamachine à vapeur, puis le développement <strong>de</strong>l’électricité. Actuellement, nous vivons <strong>de</strong> nouveau unegran<strong>de</strong> mutation scientifique et technologique. Celle-cimobilise les sphères <strong>de</strong> l’énergie, du vivant, <strong>de</strong>s matériaux,du temps que l’on compte maintenant en nanosecon<strong>de</strong>s.Sur ces quatre axes, on assiste à une fertilisation croisée etune convergence. Cela signifie que la plupart <strong>de</strong>s futuresdécouvertes se feront à l’intersection <strong>de</strong>s disciplines scien-<strong>de</strong>ment possible et au meilleur niveau. Ceci est vital pourrenouveler les compétences, non seulement dans le mon<strong>de</strong><strong>de</strong> la recherche, mais également dans l’industrie qui ne peutêtre compétitive sans un flot continu d’innovations.Tous les secteurs d’activité du <strong>CEA</strong> sont concernés par cesenjeux : le nucléaire, les nouvelles technologies <strong>de</strong> l’énergie,les technologies <strong>de</strong> l’information et <strong>de</strong> la santé, ainsi que lesystème <strong>de</strong> défense.Dans cette compétition mondiale, le triptyque gagnant seconstruit dans l’articulation <strong>de</strong> la recherche fondamentale etl’université Paris Dauphine.tifiques. Le <strong>CEA</strong>, <strong>de</strong> par ses recherches interdisciplinairesappliquée, <strong>de</strong> la formation et <strong>de</strong> l’industrie. C’est cetteJérémy, 24 ans, DEA en conception <strong>de</strong> produits etinnovationIl y a <strong>de</strong>s formations concurrentes dans <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong>commerce ou <strong>de</strong>s universités. Mais aucune ne bénéficiedu soutien technologique du <strong>CEA</strong>. C’est la force du DESS !Christian, 22 ans, maîtrise <strong>de</strong> sciences économiquesPour mon mémoire, je travaille sur une technologie développéepar le <strong>CEA</strong>. Il me faut me l’approprier sur le plan techniqueet ensuite analyser ses chances <strong>de</strong> succès sous un anglesocio-économique. Un projet concret comme on n’en proposepas ailleurs.Jonathan, 24 ans, maîtrise d'économie et gestion du sportC'est une formation très appliquée, professionnalisante.Nous avons la chance <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s chercheurs du <strong>CEA</strong>sur leur terrain. Nous sommes directement confrontés auxréalités <strong>de</strong> la recherche.Jacqueline, 22 ans, maîtrise d'économie appliquéeJe réalise que la technologie est un enjeu capital dans la courseà l’innovation et la compétitivité inter-entreprises.Cédric, 24 ans, ingénieur matériauxNotre groupe étant hétérogène, nous avons une approchedifférente. La confrontation <strong>de</strong> plusieurs logiques, <strong>de</strong> plusieursvisions est une vraie richesse. On mutualise les compétences.C’est un énorme atout.Nadia, 24 ans, ingénieur en génie biologiqueOn réalise <strong>de</strong>s veilles technologiques et stratégiques pour <strong>de</strong>slaboratoires du <strong>CEA</strong>, puis une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marchés pour uneentreprise <strong>de</strong> type start up. C’est valorisant <strong>de</strong> travailler avec<strong>de</strong>s experts. Ils ont <strong>de</strong>s besoins concrets et atten<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> nous <strong>de</strong>s réponses. C'est un premier pas dans lavie professionnelle qu’on pourra faire valoir lors <strong>de</strong>nos entretiens d'embauche.E-learning : une mine d'or bientôt en ligneDu complément documentaire jusqu'à l'auto-formation, l'apprenant aura accèsaux cours faits par les chercheurs du <strong>CEA</strong>.L'INSTN est membre actif du consortium UNIT (Université numérique eningénierie et technologie) ce qui lui permet <strong>de</strong> mutualiser <strong>de</strong>s ressources avecles autres partenaires (gran<strong>de</strong>s écoles, universités, départements <strong>de</strong> formationcontinue <strong>de</strong> certaines universités).2 413sur l’atome et l’énergie nucléaire, a toutes les cartes en mainpour être au ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> cette révolution <strong>de</strong> l’infinimentpetit.Pour explorer ces nouveaux horizons, il faut attirer et former<strong>de</strong>s étudiants au plus haut niveau, afin qu’ils puissent irriguerla recherche et l’industrie, et favoriser ainsi l’innovation.Sans une mobilisation <strong>de</strong>s jeunes dans cette révolutionscientifique et technologique, la France, l’Europe risquentd’être marginalisées <strong>de</strong> cette économie principalementfondée sur le savoir.L’INSTN, créé par le <strong>CEA</strong> pour répondre à ses besoins enmatière <strong>de</strong> formation, se trouve <strong>de</strong> fait placé,comme le <strong>CEA</strong>, au coeur <strong>de</strong> ces transformationsscientifiques. L’institut peut jouer un rôledéterminant dans la création <strong>de</strong> formationsinnovantes basées sur les meilleurs laboratoiresdu <strong>CEA</strong> et en partenariat avec les universitéset les écoles.logique qui est à l’oeuvre dans les pôles <strong>de</strong> compétitivitéanciens et futurs. L’INSTN est prêt à y apporter sonconcours avec toute la réactivité qui le caractérise etque nécessitent les avancées <strong>de</strong>s sciences et<strong>de</strong>s techniques.51 Jacqueline, Christian, Jeremy, Cédric, Jonathan et Nadia, étudiants du DESSGestion <strong>de</strong> la technologie et <strong>de</strong> l’innovation dispensé par l’INSTN etl’université Paris Dauphine.2 Des étudiants du DU <strong>de</strong> spécialisation pharmaceutique « biopharmacie etbiodynamique » (Université Paris V) préparent <strong>de</strong>s couches minces en vue <strong>de</strong>mesurer la pureté radio-chimique d’une molécule marquée par chromatographie.3 Paul Maitre, adjoint au directeur <strong>de</strong> l'INSTN.4 Les étudiants <strong>de</strong> la promotion 2004 du DESS Economie et politique <strong>de</strong> l’énergie,enseignement organisé par l’INSTN et l’université Paris X-Nanterre, axé sur lagestion <strong>de</strong>s nouvelles technologies <strong>de</strong> l’énergie (solaire, éolien, biomasse...).5 Au laboratoire <strong>de</strong> radiochimie, un étudiant prépare un échantillon contenant<strong>de</strong>s actini<strong>de</strong>s avant son analyse par spectrométrie PERALS.2021


ActualitésDU LABORATOIRE À L’ENTREPRISESUCCESSFUL AGING DATABASE :DES EXPERTS DE LA GESTION DU CAPITAL SANTÉAi<strong>de</strong>r à mieux comprendre et combattre par la prévention les mécanismes du vieillissement sur labase d’informations scientifiques, tel est l’objet <strong>de</strong> la société Successful Aging Database.Jusqu’alors spécialiste, au centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong>, <strong>de</strong> labiologie du vieillissement, Bruno Corman a décidé, en 2001,avec Jean-Jacques Hardy et Gilles Hamon, <strong>de</strong> créer sasociété. L’entreprise, installée à Boulogne (92), comptesix personnes. Un fonds documentaire dédié au vieillissement,<strong>de</strong>s informations scientifiques sélectionnées, <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s « sur mesures » et <strong>de</strong>s formations orientées versInterviewBruno CormanPourquoi le <strong>CEA</strong> s'intéresse-t-il à laphysiologie du vieillissement ?Bruno Corman : les mécanismes du vieillissement sontproches <strong>de</strong> phénomènes biologiques liés aux rayonnements.Le Service hospitalier Frédéric Joliot (<strong>CEA</strong>) étudie aussi lefonctionnement du cerveau et les maladies dégénérativesque l'on rencontre au cours du vieillissement.Qu'est-ce qui vous a conduit à fon<strong>de</strong>r Successful AgingDatabase?Bruno Corman : c’est un concours <strong>de</strong> circonstances favorisépar la politique d'essaimage du <strong>CEA</strong> et l'application <strong>de</strong>s loisAllègre sur la création d'entreprises par les chercheursdépendant <strong>de</strong>s grands instituts.Le lancement <strong>de</strong>s incubateursd'entreprises comme celui <strong>de</strong> Gifsur-Yvette(Incuballiance), dont le<strong>CEA</strong> est membre fondateur, ainsique les programmes <strong>de</strong> formationdéveloppés par HEC, ont égalementcontribué à favoriser cette orientation.Autisme et voix humaineUne étu<strong>de</strong> menée au Service hospitalier Frédéric Joliot au sein <strong>de</strong> l'équipe mixteINSERM-<strong>CEA</strong> «Imagerie Cérébrale en Psychiatrie », en collaboration avec leCentre <strong>de</strong> recherche en neuropsychologie et cognition (Cernec) et l'Université<strong>de</strong> Montréal, révèle une incapacité <strong>de</strong>s autistes à activer les aires cérébralesspécifiques <strong>de</strong> la reconnaissance <strong>de</strong> la voix humaine. Ces résultats étayentl'hypothèse selon laquelle les difficultés relationnelles <strong>de</strong>s autistes seraientliées à un déficit <strong>de</strong> laperception <strong>de</strong>s stimulisociaux.22la prévention sont les vecteurs choisis par Successful AgingDatabase.Un comité d’experts vali<strong>de</strong> les informations qui constituentle fonds documentaire S@Database <strong>de</strong> l’entreprise, sélectionneen permanence <strong>de</strong>s publications parmi 2 500 journauxscientifiques internationaux et assure la cohérence<strong>de</strong>s références bibliographiques. Cet outil, accessible surInternet à l’adresse www.successaging.com, intéresse leschercheurs et les professionnels <strong>de</strong> santé ainsi que lesentreprises <strong>de</strong>s secteurs pharmaceutique, agro-alimentaireou cosmétique.Les informations sont déclinées sous forme <strong>de</strong> recueils ou<strong>de</strong> dossiers thématiques. Alors que les données <strong>de</strong>S@Database sont essentiellement en anglais, SuccessfulAging Database assure aussi la traduction en françaisd’une sélection <strong>de</strong> ces données, pour répondre au besoin<strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, <strong>de</strong>s kinésithérapeutes ou <strong>de</strong>s infirmières.Formation et préventionÀ l’attention <strong>de</strong> ses clients impliqués dans une démarche<strong>de</strong> prévention, comme les compagnies d’assurance, lescaisses <strong>de</strong> prévoyance, les mutuelles ou les organismes <strong>de</strong>formation permanente, Successful Aging Databasepropose <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> sensibilisation à la gestion ducapital santé. Les thèmes abordés sont, par exemple :«nutrition», «prévention <strong>de</strong>s maladies cardio-vasculaires»,«le sommeil», «la gestion du stress et du temps».BrèvesMaladie <strong>de</strong> Parkinson : corriger les troubles associésUne équipe <strong>de</strong> chercheurs et <strong>de</strong> cliniciens du Servicehospitalier Frédéric Joliot au <strong>CEA</strong> et <strong>de</strong> l'UniversitéParis XII, a montré, dans une étu<strong>de</strong> pré-clinique, quela stimulation électrique du cortex moteur permet<strong>de</strong> corriger les troubles associés à la maladie <strong>de</strong>Parkinson. Cette stimulation améliore significativementles symptômes associés à la maladie, tout ennormalisant l'activité neuronale <strong>de</strong>s noyaux grisprofonds et ce, sans qu'aucun effet secondaire n'aitété constaté. Mis au point et validé sur modèle animal, ce nouveau traitement,basé sur une stimulation peu invasive permet <strong>de</strong> faire évoluer les traitementsactuels et facilite la prise en charge d'un plus grand nombre <strong>de</strong> patients. Uneapplication clinique chez l'homme est prévue dans les mois à venir.CYCLOPE JUNIORSLes thèmes choisis et la manière <strong>de</strong> les exposer sont spécialement conçus pour être accessibles auxjeunes. Ces conférences sont <strong>de</strong>stinées aux collégiens et lycéens essentiellement, qui peuvent veniraccompagnés <strong>de</strong> leurs parents.Mardi 15 février 2005à 20 h 00Séismes et tsunamis :à l’écoute <strong>de</strong> la terreCONFÉRENCES CYCLOPE JUNIORSPar Thierry Payen et Emmanuel Jeanvoine du Laboratoired’Etu<strong>de</strong>s Mécanique et Sismique du centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> <strong>Saclay</strong> ;Yves Cansi et Hélène Hébert, du Laboratoire <strong>de</strong> Détectionet <strong>de</strong> Géophysique du centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> Bruyères-le-Châtel.Le <strong>CEA</strong> développe <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>s compétencesmultiples relatives à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s manifestationsviolentes <strong>de</strong> la Terre que sont les volcans, les séismes etles tsunamis.La tectonique <strong>de</strong>s plaques est la théorie qui permetd’expliquer conjointement ces phénomènes. En effet,les sursauts terrestres sont générés par le frottement<strong>de</strong>s différentes plaques océaniques et continentales quiconstituent la surface <strong>de</strong> notre planète.À partir <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séismes et <strong>de</strong>s tsunamis, quesait-on <strong>de</strong> cette théorie ? De quels moyens <strong>de</strong>surveillance dispose le <strong>CEA</strong> ? Quels sont les effets <strong>de</strong>sséismes sur les constructions, comment les étudie-t-onet comment peut-on améliorer l’intégrité <strong>de</strong>sstructures ? Quelles recherches mène le <strong>CEA</strong> dans cesdomaines ? Les conférenciers répondront à ces questionsà partir <strong>de</strong> nombreux exemples, en liaison notammentavec les récents événements survenus à Sumatra.1> Renseignements pratiques, lieux et accès en page 24.23134Séisme en Turquie2 Le sismographe <strong>de</strong> Zhang Heng (an 132) : une bille <strong>de</strong> bronzetombe dans la gueule d’un crapaud et signale, par son bruit, lasurvenue d’un séisme. Le crapaud récepteur permet d’estimer ladirection <strong>de</strong> l’épicentre.Un capteur sismique vertical mo<strong>de</strong>rne.4 Le Département analyse surveillance environnement (DASE) ducentre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> Bruyères-le-Châtel a reconstitué par simulationnumérique la propagation du tsunami du 26 décembre 2004 dansl’Océan indien. Ce tsunami a été provoqué par l’un <strong>de</strong>s plusimportants séismes jamais observés. Son épicentre était situé enmer, au Nord-ouest <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> Sumatra. La simulation met enlumière la réflexion du tsunami sur la côte orientale <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> etle Sri-Lanka.23

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!