11.07.2015 Views

Journal de Saclay n°27 - CEA Saclay

Journal de Saclay n°27 - CEA Saclay

Journal de Saclay n°27 - CEA Saclay

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Modélisation et SimulationQUELLES QUANTITÉS D’URANIUMET DE PLUTONIUM Y A-T-ILDANS UN FÛT DE DÉCHETS?Inspecter <strong>de</strong>s déchets radioactifs conditionnés dans un«colis» <strong>de</strong> béton ou d’acier sans l’ouvrir, c’est possible en« interrogeant » ce colis grâce à un rayonnement gamma.fraction infinitésimale <strong>de</strong>s matières fissiles contenues dansle colis. Des neutrons accompagnent cette réactionnucléaire et sont détectés. Les signaux recueillis nepeuvent être interprétés qu’en effectuant une simulationminutieuse <strong>de</strong> l’expérience. Le modèle prend en compte lastructure interne du colis, ainsi que la <strong>de</strong>scription duEFFETS DES RAYONNEMENTSSUR LE VIVANT : DU GÈNE AUX PROTÉINESi<strong>de</strong>ntifiés au préalable par <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> radiobiologie(effectués notamment au centre <strong>CEA</strong> <strong>de</strong> Fontenay-aux-Roses) pour trouver les « domaines ». Les domainesprotéiques correspondants sont synthétisés au laboratoirepuis analysés par RMN (voir p.12). Leurs structures spatialessont déduites <strong>de</strong> ces données grâce à un puissant> Simuler pour expérimenterDans l’installation Saphir 1 du <strong>CEA</strong> LIST 2 à <strong>Saclay</strong>, cecontenu (béton, vinyl, ferraille, etc.). Dans un modèle àprogramme <strong>de</strong> reconstruction. L’étu<strong>de</strong> expérimentale durayonnement est produit indirectement grâce à un accélé-près <strong>de</strong> cent millions <strong>de</strong> particules, le calcul Monte-Carlomélange entre <strong>de</strong>ux protéines fournit ensuite <strong>de</strong>s informa-rateur d’électrons et provoque la « photofission » d’une(voir p.4) décrit tous les processus physiques <strong>de</strong>puis lestions biochimiques et biophysiques qui vont à leur tourélectrons jusqu’aux neutrons. La réponse attendue est laalimenter une simulation <strong>de</strong>s protéines en interaction pourteneur en uranium et en plutonium du colis.accé<strong>de</strong>r à la structure <strong>de</strong>s complexes.Contact : mehdi.gmar@cea.fr1QUELLE EST LA STRUCTUREDE CE BRIN D’ADN ?Pour connaître la structure d’un brin d’ADN dans l’espace,il est souvent nécessaire <strong>de</strong> recourir à une techniqued’analyse complexe, la Résonance magnétique nucléaire(RMN). La formule chimique du brin étant connue, la RMNfournit <strong>de</strong>s informations sur certains atomes parmi les plusfréquents dans les molécules biologiques, notamment <strong>de</strong>séléments géométriques relatifs aux liaisons chimiques et lesdistances interatomiques. À partir <strong>de</strong> données interprétéespar l’expérimentateur, un calcul numérique permet <strong>de</strong>Zoom : protéine in silicoSans aucune donnée expérimentale,il est possible <strong>de</strong> reconstituernumériquement la structure d’uneprotéine dans l’espace avec saseule formule chimique.Rechercher <strong>de</strong>s analogies dans labanque <strong>de</strong> données <strong>de</strong>s protéinespermet d’édifier pas à pas unestructure plausible, qui répond à<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> stabilité.Ci-<strong>de</strong>ssus : reconstitution <strong>de</strong> la structure spatiale d’une protéine à partir d’unebase <strong>de</strong> données.(LIST / Département <strong>de</strong>s technologies du capteuret du signal)1 Système d’Activation PHotonique et d’IRradiation.2 LIST : Laboratoire d’intégration <strong>de</strong>s systèmes et <strong>de</strong>s technologies.ZoomUtilisant un principe voisin <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Saphir, le projet européen Euritrack viseà détecter la présence d’explosifs ou <strong>de</strong> drogues dans <strong>de</strong>s containers <strong>de</strong>bateaux, sans les ouvrir. Le LIST est coordonnateur du projet.reconstruire une structure spatialepossible <strong>de</strong> l’ADN. Il reste à soumettreces structures calculées à l’épreuved’une simulation numérique dynamique.En d’autres termes, il s’agit <strong>de</strong>tester les mouvements « naturels » <strong>de</strong> lastructure et d’observer sa stabilité. Sielle se déforme, si <strong>de</strong>s liaisonschimiques cassent, si <strong>de</strong>s atomes«déménagent», la structure ne peutcorrespondre à la réalité et doit êtreéliminée.Contact : yves.boulard@cea.fr,(Département <strong>de</strong> biologieJoliot-Curie)1 Au premier plan, un accélérateur d’électrons délivre <strong>de</strong> l’énergie à l’intérieurd’un colis <strong>de</strong> déchets radioactifs (fût jaune à l’arrière plan). L’interaction entrecette énergie et la matière contenue dans le fût produit <strong>de</strong>s neutrons qui sontanalysés. La simulation permet ensuite d’évaluer la teneur du fût en uraniumet en plutonium.2 Cette image représente la structure d’une molécule d‘ADN, calculée pardynamique moléculaire à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> RMN. Les <strong>de</strong>ux brins d’ADNsont en rose et vert.21Pour comprendre les effets <strong>de</strong>s rayonnements ionisantssur le vivant, il faut commencer par i<strong>de</strong>ntifier les gènessensibles à ce stress, puis analyser les interactions entreles protéines issues <strong>de</strong> ces gènes. Ces interactionsrégissent <strong>de</strong> précieux mécanismes <strong>de</strong> régulation cellulaire.Plus concrètement, les protéines se rapprochent, attiréesl’une par l’autre au niveau <strong>de</strong> «domaines» (ou sousstructures)présentant d’intenses affinités chimiques, quiforment <strong>de</strong>s superstructures appelées «complexes». Laconnaissance <strong>de</strong> ces interactions entre protéines pourraitpermettre ultérieurement <strong>de</strong> comprendre les mécanismesmoléculaires responsables <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> cancérisation,voire <strong>de</strong> contrôler la réparation <strong>de</strong>s dommages <strong>de</strong>l’ADN induits par les rayonnements.À chaque étape, la modélisationDans cette démarche <strong>de</strong> recherche, la simulation estprésente à chaque étape. Un traitement informatiquedécortique les séquences <strong>de</strong>s gènes « sensibles »,Objet Reconstruire la structure d’une protéineTemps <strong>de</strong> calcul2 joursNombre <strong>de</strong> processeurs 10Nombre <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> programmation 10 000Gagner du tempsL’élucidation complète <strong>de</strong> la structure d’une protéine durehuit mois en moyenne pour une structure comportant150aci<strong>de</strong>s aminés, au lieu <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans avant que le logicielne soit développé. La durée d’une simulation ne dureparadoxalement que <strong>de</strong>ux jours. L’écart entre cette duréeet les huit mois s’explique par l’imprécision <strong>de</strong>s donnéesexpérimentales <strong>de</strong> la RMN. Il faut éliminer une à une toutesles erreurs qui entravent le calcul <strong>de</strong> reconstruction. Unedizaine <strong>de</strong> protéines ont été étudiées suivant ces modalités<strong>de</strong>puis huit ans. Une goutte d’eau pourtant à côté <strong>de</strong>squelque six mille protéines d’une cellule, dont les multiplesliens se nouent et se dénouent perpétuellement…Contact : bgilquin@cea.fr(Département d’ingénierie et d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s protéines)face2<strong>de</strong>ssus1 Appareil <strong>de</strong> résonance magnétique nucléaire, utilisé pour déterminer lastructure <strong>de</strong> grosses molécules biologiques (protéines, ou fragments d’ADN).Au premier plan, le cryostat contenant la bobine supraconductrice à latempérature <strong>de</strong> l’hélium liqui<strong>de</strong> : le champ magnétique créé par la bobinepermet d’étudier les propriétés <strong>de</strong> certains noyaux atomiques.2 Modèle d’un complexe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux protéines (vu <strong>de</strong> face et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus), résolu grâceà une combinaison <strong>de</strong> données expérimentales et <strong>de</strong> simulations numériques.13Modélisation et Simulation

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!