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NUMÉRO 81 | MAI -JUIN <strong>2012</strong><br />
© Francois Darmigny CHF 5.-<br />
ICÔNE DESIGN, MAÎTRE DE L’OBJET<br />
UTILE ET BEAU, PHILIPPE STARCK EST<br />
AUJOURD’HUI ENGAGÉ DANS UN COMBAT :<br />
SAUVER LA PLANÈTE !<br />
INTERVIEW PAGE 28<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
STADIUMS<br />
EURO <strong>2012</strong> OBLIGE, LES STADES<br />
CONTEMPORAINS AUX FORMES<br />
PRODIGIEUSES SE DRESSENT<br />
TELS DES VAISSEAUX DANS<br />
LE PAYSAGE URBAIN.<br />
PISTONS & ENGRENAGES<br />
PAGE 34<br />
PAGE 20<br />
Little Italy<br />
LES CARROSSIERS ITALIENS<br />
SONT-ILS ENCORE VIVANTS ?<br />
CORTEX PAGE 11<br />
KOONS<br />
LE ROI DU POP KITSCH S’EXPOSE<br />
À BÂLE.<br />
ÉVASION<br />
PAGE 56<br />
Quoi de neuf à<br />
Madrid ?<br />
SI L’ESPAGNE BRANCHÉE<br />
SE RÉSUME POUR VOUS À...<br />
BARCELONE, IL EST TEMPS<br />
D’EXPLORER UN NOUVEL<br />
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Éditeur Mediacity SA,<br />
rue Saint-Martin, 9<br />
CH-1003 Lausanne,<br />
tél. 021 552 33 05,<br />
fax 021 21 312 39 65,<br />
Mediacity AG, Grübenstrasse, 56<br />
CH-8045 Zürich, tél. 043 333 39 49<br />
www.mediacity.ch, info@mediacity.ch<br />
Rédactrice en Chef<br />
Caroline Spir, c.spir@mediacity.ch<br />
Rédaction<br />
Franck Belaich, Louise Blanes,<br />
Paul-Henry Bizon, Alexis Caceres,<br />
Claire Cousin, Julien Chièze,<br />
Joséphine David, Evelyn Dawson,<br />
Virginie Faure, Emanuelle Künzler-Reisser,<br />
Ronan Lamy, Charlotte Marlier,<br />
Martine Pavia, Max Robert, Félix Roos-Gilet,<br />
Franck Scaglione, Christophe Séfrin,<br />
Gaëlle Sinnassamy, Renzo Stroscio,<br />
Pierre Thaulaz, Marie-Caroline Thomas,<br />
William Türler<br />
Création & réalisation maquette<br />
Philippe Caubit & Ludovic Bondu<br />
www.tylerstudio.com<br />
Secrétaire de rédaction<br />
François Bocquier - FryBoc Presse<br />
Publicité<br />
Bastian Roncalli, b.roncalli@mediacity.ch<br />
Imprimerie<br />
Kliemo Printing<br />
Copyright © La rédaction décline toute<br />
responsabilité pour les manuscrits et photos<br />
qui lui sont envoyés directement.<br />
Les textes des journalistes hors de la rédaction<br />
ne peuvent engager la responsabilité du magazine.<br />
Toute reproduction, même partielle, des articles<br />
et illustrations publiés est interdite,<br />
sauf autorisation écrite de la rédaction.<br />
Vente en kiosque 5 francs<br />
(TVA 2,5% incluse)<br />
ISSN 2235-3208<br />
ÉDITO<br />
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chaque année les <strong>Mai</strong>sons d’édition<br />
de meubles qui comptent<br />
ont envahi les allées du plus grand<br />
événement annuel dédié au mobilier<br />
design, le Salone del Mobile<br />
de Milan, scénographiant<br />
quantité de nouveautés.<br />
Des meubles aux compléments<br />
d’ameublement, en passant<br />
par les cuisines, les salles de bains<br />
et les prototypes de jeunes designers,<br />
destinés à la fois à répondre au goût<br />
des marchés émergents et à rassurer<br />
le marché européen à la peine, Milan<br />
fait, défait les tendances et révèle<br />
les talents.<br />
Alors que l’édition <strong>2012</strong> vient tout juste<br />
de s’achever, on a pu observer - crise<br />
oblige - un retour à une forme<br />
de sagesse avec une nette tendance<br />
à des formes très douces<br />
et une réduction de la taille<br />
des meubles, comme s’il s’agissait<br />
maintenant d’être raisonnable<br />
et rassurant. <strong>Mai</strong>s heureusement,<br />
dans cette conjoncture peu optimiste,<br />
l’imagination des designers, elle,<br />
est toujours vive. Plus que jamais,<br />
3<br />
ils ont retroussé leurs manches<br />
et cherchent à se réinventer.<br />
Les matières utilisées, les techniques,<br />
les savoir-faire toujours plus<br />
complexes, etc., sont autant<br />
de signes que le design demeure<br />
en effervescence.<br />
D’ailleurs, ce numéro 81 de l’«Agefi<br />
Life» tend à vous le prouver. Et ce n’est<br />
très certainement pas Philippe Starck,<br />
notre invité, qui prétendra le contraire.<br />
Éh oui, le grand architecte d’intérieur /<br />
designer qui presse les citrons<br />
mais à l’envers, celui qui bouscule<br />
les traditions et les cultures des grandes<br />
métropoles en décorant des lieux<br />
mythiques, celui qui prend le temps<br />
de changer nos lampes, nos poignées<br />
de porte, nos couverts, nos tables,<br />
nos chaises, nos horloges, nos scooters,<br />
nos bureaux, nos valises, nos lits,<br />
nos robinets, nos baignoires, enfi n...<br />
nos Vies, s’est volontiers prêté au jeu<br />
de l’interview (cf. page 29), donnant<br />
sans hésiter son point de vue<br />
sur le monde actuel. Fou génial mais<br />
terriblement lucide, le créateur s’engage<br />
avec le souci affi rmé de respecter,<br />
dans chacune de ses créations, la nature<br />
et l’avenir de l’homme. Pertinent,<br />
le maître nous invite même à la réfl exion<br />
de la «décroissance positive».<br />
Vous en avez l’eau à la bouche ?<br />
Alors délectez-vous, ce numéro, comme<br />
à l’accoutumé, va réveiller vos sens.<br />
Caroline Spir<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
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SPIRITUEUX<br />
SOMMAIRE<br />
AUDREY FLEUROT, ROUSSE INCENDIAIRE<br />
L’ABSINTHE, VERS UNE GUERRE FRANCO-SUISSE ?<br />
SOCIÉTÉ PAGE 17<br />
PISTONS & ENGRENAGES PAGE 23<br />
GRAND GARÇON PAGE 52<br />
NUMÉRO<br />
81<br />
<strong>Mai</strong> <strong>2012</strong><br />
5<br />
BRIONI<br />
ON NE S’HABILLE QUE DEUX FOIS<br />
TREND & ACCESSOIRE PAGE 48<br />
USINE<br />
THE INVISIBLE DOG ART CENTER À NEW YORK<br />
DESIGN & ARCHITECTURE PAGE 32<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
On ne peut pas réinventer la roue.<br />
Les toutes dernières études ont montré qu’il<br />
n’existe plus de possibilité d’amélioration<br />
concernant les produits ou les objets déjà exis-<br />
tants. Près de 150 ans après la naissance du<br />
moteur à explosion, son potentiel d’améliora-<br />
tion est épuisé. Alors, comment pouvons-nous<br />
économiser encore davantage et améliorer la<br />
technique tout en préservant à la fois l’envi-<br />
ronnement et l’expérience émotionnelle que<br />
procure la conduite en voiture.<br />
Révolution ou évolution ? C’est ici toute la ques-<br />
tion. Après une invention, il existe peu de pos-<br />
sibilités de développement majeur puisque plus<br />
les conventions sont adoptées et établies, plus le<br />
potentiel de renouvellement est faible.<br />
La batterie reste aujourd’hui le problème des<br />
moteurs hybrides et électriques. Le problème<br />
de son poids n’est toujours pas résolu. En outre,<br />
son prix est encore trop élevé pour la production<br />
en masse. Celui qui prend souvent sa voiture<br />
pour parcourir des milliers de kilomètres par<br />
an souhaite avoir une voiture dynamique, car<br />
l’accélération procure du plaisir. La voiture offre<br />
une expérience émotionnelle qui rime forcément<br />
avec forte consommation de carburant et gaspil-<br />
lage des ressources. Enfin, et non des moindres,<br />
une gestion écologique des déchets n’a pas encore<br />
été élaborée, même dans ses grandes lignes.<br />
Le pouvoir d’innovation de l’être humain n’est<br />
pas infini. Nombre d’entreprises ont fait faillite à<br />
cause de leur manque de capacité de renouvel-<br />
lement. Les conventions sont bien souvent plus<br />
fortes que la propension à créer. Par exemple,<br />
lorsqu’une technologie ou un produit existe de-<br />
puis longtemps et que l’on croit le connaître, il est<br />
toujours plus difficile de le remettre en question.<br />
Remettre en question ces conventions, mais aussi<br />
les repenser totalement et les dépasser n’est pas<br />
donné à tout le monde.<br />
Parfois, le plaisir de conduire s’estompe sur les<br />
longs trajets. Le réservoir doit être rempli bien<br />
plus souvent qu’on ne le souhaiterait. Les conduc-<br />
teurs prudents prennent dans ce cas leurs pré-<br />
cautions.<br />
Dans le pire des cas, les virages serrés se trans-<br />
forment en défis acrobatiques.<br />
Au cours des 50 dernières années, le taux d’effica-<br />
cité de l’essence ou du diesel ne s’est que très peu<br />
amélioré, bien que tous les efforts possibles aient<br />
été faits dans ce domaine. Quelles sont donc les<br />
possibilités en matière de stockage d’énergie qui<br />
respectent réellement l’environnement et qui sont<br />
abordables pour la majorité des automobilistes ?<br />
La mobilité n’est pas seulement un facteur social<br />
et politique, mais aussi une expérience émotion-<br />
nelle forte. Celui qui prend souvent sa voiture<br />
pour parcourir des milliers de kilomètres par<br />
an souhaite avoir une voiture dynamique, car<br />
l’accélération procure du plaisir. La voiture offre<br />
une expérience émotionnelle qui rime forcément<br />
avec forte consommation de carburant et gaspil-<br />
lage des ressources. L’adrénaline et les moteurs à<br />
faible consommation ne vont pas de pair.<br />
Nombre d’entreprises ont fait faillite à cause de<br />
leur manque de capacité de renouvellement. Les<br />
conventions sont bien souvent plus fortes que la<br />
propension à créer. Par exemple, lorsqu’une tech-<br />
nologie ou un produit existe depuis longtemps<br />
et que l’on croit le connaître, il est toujours plus<br />
difficile de le remettre en question. Remettre en<br />
question ces conventions, mais aussi les repenser<br />
totalement et les dépasser n’est pas donné à tout<br />
le monde.<br />
Parfois, le plaisir de conduire s’estompe sur les<br />
longs trajets. Le réservoir doit être rempli bien<br />
plus souvent qu’on ne le souhaiterait. Les conduc-<br />
teurs prudents prennent dans ce cas leurs pré-<br />
cautions.<br />
Les toutes dernières études ont montré qu’il<br />
n’existe plus de possibilité<br />
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Dans le<br />
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La mobilité n’est pas seulement un facteur soc<br />
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et politique, mais aussi une expér<br />
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i nce émotion-<br />
nelle forte. Celui qui prend souvent sa voiture<br />
pour parcourir des milliers de kilomètres par<br />
an souhaite avoir une voiture dynamique, car<br />
l’accélération procure du plaisir. La voiture offre<br />
une expérience émotionnelle qui rime forcément<br />
avec forte consommation de<br />
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L’automobile<br />
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Au-delà des conventions
Quelles sont donc les possibilités en matière<br />
de stockage d’énergie qui respectent réellement<br />
l’environnement et qui sont abordables pour la<br />
majorité des automobilistes ? Au cours des 50<br />
dernières années, le taux d’efficacité de l’essence<br />
ou du diesel ne s’est que très peu amélioré, bien<br />
que tous les efforts possibles aient été faits dans<br />
ce domaine.<br />
Dans le pire des cas, les virages serrés se trans-<br />
forment en défis acrobatiques.<br />
Près de 150 ans après la naissance du moteur à<br />
explosion, son potentiel d’amélioration est épui-<br />
sé. Les toutes dernières études ont montré qu’il<br />
n’existe plus de possibilité d’amélioration concer-<br />
nant les produits ou les objets déjà existants.<br />
Alors, comment pouvons-nous économiser<br />
encore davantage et améliorer la technique tout<br />
en préservant à la fois l’environnement et l’expé-<br />
rience émotionnelle que procure la conduite en<br />
voiture.<br />
Révolution ou évolution ? C’est ici toute la ques-<br />
tion. Après une invention, il existe peu de pos-<br />
sibilités de développement majeur puisque plus<br />
les conventions sont adoptées et établies, plus le<br />
potentiel de renouvellement est faible.<br />
C’est ici toute la question. Après une invention,<br />
il existe peu de possibilités de développement<br />
majeur puisque plus les conventions sont adop-<br />
tées et établies, plus le potentiel de renouvelle-<br />
ment est faible.<br />
La batterie reste aujourd’hui le problème des<br />
moteurs hybrides et électriques. Le problème de<br />
son poids n’est toujours pas résolu. En outre, son<br />
prix est encore trop élevé pour la production en<br />
masse. Enfin, et non des moindres, une gestion<br />
écologique des déchets n’a pas encore été élabo-<br />
rée, même dans ses grandes lignes.<br />
Nombre d’entreprises ont fait faillite à cause de<br />
leur manque de capacité de renouvellement. Les<br />
conventions sont bien souvent plus fortes que<br />
la propension à créer. Près de 150 ans après la<br />
naissance du moteur à explosion, son poten-<br />
tiel d’amélioration est épuisé. Alors, comment<br />
pouvons-nous économiser encore davantage et<br />
améliorer la technique tout en préservant à la<br />
fois l’environnement et l’expérience émotionnelle<br />
que procure la conduite en voiture. Par exemple,<br />
lorsqu’une technologie ou un produit existe de-<br />
puis longtemps et que l’on croit le connaître, il est<br />
toujours plus difficile de le remettre en question.<br />
Remettre en question ces conventions, mais aussi<br />
les repenser totalement et les dépasser n’est pas<br />
donné à tout le monde. Remettre en question ces<br />
conventions, mais aussi les repenser totalement<br />
et les dépasser n’est pas donné à tout le monde.<br />
Le réservoir doit être rempli bien plus sou-<br />
vent qu’on ne le souhaiterait. Parfois, le plaisir<br />
de conduire s’estompe sur les longs trajets. Les<br />
conducteurs prudents prennent dans ce cas leurs<br />
précautions.<br />
Enfin, et non des moindres, une gestion écolo-<br />
gique des déchets n’a pas encore été élaborée,<br />
même dans ses grandes lignes. Les toutes der-<br />
nières études ont montré qu’il n’existe plus de<br />
possibilité d’amélioration concernant les pro-<br />
duits ou les objets déjà existants. Dans le pire des<br />
cas, les virages serrés se transforment en défis<br />
acrobatiques.<br />
Le pouvoir d’innovation de l’être humain n’est<br />
pas infini. Nombre d’entreprises ont fait faillite à<br />
cause de leur manque de capacité de renouvel-<br />
lement. Les conventions sont bien souvent plus<br />
fortes que la propension à créer. Remettre en<br />
question ces conventions, mais aussi les repenser<br />
totalement et les dépasser n’est pas donné à tout<br />
le monde. Par exemple, lorsqu’une technologie<br />
ou un produit existe depuis longtemps et que l’on<br />
croit le connaître, il est toujours plus difficile de<br />
le remettre en question. Remettre en question ces<br />
conventions, mais aussi les repenser totalement<br />
et les dépasser n’est pas donné à tout le monde.<br />
Parfois, le plaisir de conduire s’estompe sur les<br />
longs trajets. Le réservoir doit être rempli bien<br />
plus souvent qu’on ne le souhaiterait. Les conduc-<br />
teurs prudents prennent dans ce cas leurs pré-<br />
cautions.<br />
Enfin, et non des moindres, une gestion écolo-<br />
gique des déchets n’a pas encore été élaborée.<br />
Remettre en question ces conventions, mais aussi<br />
les repenser totalement et les dépasser n’est pas<br />
donné à tout le monde. Dans le pire des cas, les<br />
virages serrés se transforment en défis acroba-<br />
tiques.<br />
Au cours des 50 dernières années, le taux d’effica-<br />
cité de l’essence ou du diesel ne s’est que très peu<br />
amélioré, bien que tous les efforts possibles aient<br />
été faits dans ce domaine. Quelles sont donc les<br />
possibilités en matière de stockage d’énergie qui<br />
respectent réellement l’environnement et qui sont<br />
abordables pour la majorité des automobilistes ?<br />
Quelles sont donc les possibilités en matière<br />
de stockage d’énergie qui respectent réellement<br />
l’environnement et qui sont abordables pour la<br />
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Dans le pire des cas, les virages serrés se trans-<br />
forment en défis acrobatiques.<br />
Près de 150 ans après<br />
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sé. Les toutes dernières études ont montré qu’il<br />
n’existe plus de possibilité d’amélioration concer-<br />
nant les produits ou les objets déjà existants.<br />
Alors, comme<br />
m nt pouvons-nous économiser<br />
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majeur puisque plus les conventions sont adop-<br />
tées et établies, plus le potentiel de renouvelle-<br />
ment est faible.<br />
La batterie reste aujourd’hui le problème des<br />
moteurs hybrides et électriques. Le problème de<br />
son poids n’est toujours pas résolu. En outre, son<br />
prix est encore trop élevé pour la production en<br />
masse. Enfin, et non des<br />
s moindres, une gestion<br />
écologique des déchets n’a pas encore été élabo-<br />
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même dans ses grandes lignes.<br />
Nombre d’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’e’ent<br />
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p ises ont fait faillite à cause de<br />
leur manque<br />
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conventions sont<br />
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50 ans après la<br />
naissance du moteur à ex<br />
ex<br />
e plos<br />
os<br />
osio<br />
io<br />
i n, son poten-<br />
ti<br />
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el d<br />
d’amélioration est épuisé. Al<br />
Al<br />
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avantage et<br />
am<br />
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élio<br />
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l technique tout en p<br />
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fo<br />
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que pr<br />
p oc<br />
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la conduite en voiture<br />
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lorsqu’u<br />
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ne t<br />
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rodu<br />
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xi<br />
x ste de-<br />
pu<br />
puis longt<br />
gtem<br />
emps et que l’on<br />
on croit le<br />
e<br />
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e co<br />
co<br />
co<br />
co<br />
c nnaître, il est<br />
touj<br />
u ours plu<br />
lus<br />
s difficile de l<br />
le<br />
e reme<br />
me<br />
me<br />
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n , mais aussi<br />
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as<br />
a ser n’est pas<br />
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n é<br />
é à<br />
à tout l<br />
e monde.<br />
e Remettre<br />
e<br />
e en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en q<br />
q<br />
uestion ces<br />
conventi<br />
tion<br />
ons, mais au<br />
aussi les repens<br />
ns<br />
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et les dépasse<br />
ser n’<br />
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ut<br />
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Le<br />
Le<br />
L r<br />
rés<br />
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voir<br />
ir<br />
ir doi<br />
oit être rempli bi<br />
bi<br />
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bi<br />
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bi<br />
b en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
en<br />
e plus sou-<br />
ve<br />
vent qu’on ne le souhaiterai<br />
a t. Par<br />
ar<br />
ar<br />
ar<br />
ar<br />
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a fo<br />
fo<br />
fo<br />
fo<br />
f is<br />
i , le plaisir<br />
de<br />
d conduir<br />
i e s’estompe sur les lo<br />
lo<br />
long<br />
ng<br />
ng<br />
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s trajets. Les<br />
co<br />
co<br />
cond<br />
n ucteurs prudents prennent da<br />
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dans<br />
n ce cas leurs<br />
préc<br />
écautions.<br />
s<br />
En<br />
En<br />
En<br />
En<br />
En<br />
En<br />
E fin<br />
fi , et non des moindres, une<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
ne<br />
n g<br />
estion écolo-<br />
gi<br />
gi<br />
gi<br />
gi<br />
giqu<br />
qu<br />
q e des déchets<br />
s n’a pa<br />
pa<br />
pas en<br />
enco<br />
core<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re<br />
re été élaborée,<br />
mê<br />
m me dans ses gran<br />
ande<br />
de<br />
des<br />
s lignes. Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
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Le<br />
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Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Les toutes der-<br />
ni<br />
nièr<br />
èr<br />
ères<br />
es<br />
es études ont montré qu’<br />
u il n’e’e’e’e’exi<br />
x ste plus de<br />
possib<br />
ibilité d’amélioration concern<br />
rnan<br />
a t les pro-<br />
duits<br />
s ou les objets déjà existants. Da<br />
Dans<br />
ns<br />
n le pire des<br />
cas,<br />
s, l<br />
les virages serrés se transform<br />
rmen<br />
e t en défis<br />
ac<br />
ac<br />
acro<br />
roba<br />
bati<br />
tiqu<br />
qu<br />
q es<br />
e .<br />
Le<br />
Le<br />
Le<br />
Le p<br />
pou<br />
o voir<br />
ir d<br />
d’inn<br />
nn<br />
nnov<br />
ov<br />
ov<br />
o at<br />
at<br />
at<br />
atio<br />
io<br />
ion<br />
n de<br />
de<br />
de l<br />
l’êtr<br />
tr<br />
tre<br />
e hu<br />
h main n’est<br />
pa<br />
pas<br />
s infini. Nombre d’<br />
den<br />
entr<br />
trep<br />
eprises on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
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on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
on<br />
o t<br />
t<br />
t fait faillite à<br />
ca<br />
ca<br />
c use de leur manque de ca<br />
capa<br />
pacité<br />
té<br />
té<br />
té<br />
té<br />
té d<br />
d<br />
d<br />
d<br />
d<br />
d<br />
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d<br />
de<br />
e<br />
e<br />
e<br />
e<br />
e<br />
e re<br />
r nouvel-<br />
le<br />
le<br />
le<br />
le<br />
leme<br />
me<br />
me<br />
me<br />
ment<br />
nt<br />
nt<br />
nt<br />
nt. Le<br />
Le<br />
Le<br />
Les<br />
s co<br />
co<br />
conv<br />
nv<br />
nventi<br />
tion<br />
ons<br />
s so<br />
sont<br />
nt<br />
n b<br />
bie<br />
ien<br />
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fo<br />
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fort<br />
rt<br />
rt<br />
rt<br />
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es<br />
es<br />
es q<br />
q<br />
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été faits dans ce domaine. Quelles sont donc les<br />
possibilités en matière de stockage d’énergie qui<br />
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lenvironnement et qui sont<br />
abordables pour la majorité des automobilistes ?<br />
réinventée<br />
www.CX-5.ch<br />
Pour fabriquer le SUV idéal, il fallait bouleverser toutes les conventions<br />
techniques. C’est ce que nous avons fait avec la technologie SKYACTIV, en<br />
partant de zéro pour repenser le moteur, la transmission, la carrosserie et le châssis.<br />
Résultat: le nouveau Mazda CX-5, SUV agile et léger, procurant un plaisir de conduire hors du<br />
commun. SKYACTIV-D 2.2 FWD: 4,6 l/100 km, 119 g CO 2/km, couple max. de 380 Nm, catégorie<br />
énergétique A. (Moyenne émissions CO 2 de toutes les voitures neuves vendues 159 g CO 2/km)
MÉLANGE<br />
DES GENRES<br />
TRANCHANT<br />
Londres. Nick Belsey, fl ic à la criminelle,<br />
se réveille après une soirée éméchée,<br />
en pleine rue, paumé. À l’autre bout<br />
de la ville, dans les quartiers chics,<br />
un milliardaire russe a disparu,<br />
probablement mort. Envoyé sur les lieux,<br />
Nick hésite entre subtiliser cette nouvelle<br />
identité qui lui tend les bras ou redorer<br />
son blason de fl ic en résolvant l’enquête.<br />
Sur le fi l du rasoir, c’est ainsi qu’Oliver<br />
Harris se joue de nous, lecteurs,<br />
à la frontière de deux tendances<br />
qui tiraille son héros peu héroïque.<br />
On se prend d’amitié pour ce fl ic à la dérive<br />
anciennement prometteur et on est gagné<br />
par ce mystère que l’on perce avec lui<br />
dans les rues londoniennes. Des comptes<br />
sombres de la City, aux courses hippiques<br />
internationales, de sociétés écrans<br />
aux agences de fi lles de bonne compagnie,<br />
Oliver Harris excelle dans ce roman<br />
dont on peine à croire qu’il soit le premier,<br />
tant la maîtrise de la langue et de l’action<br />
est éloquente au fi l des pages. Une réussite<br />
que ce policier haletant, habilement écrit,<br />
révélant un personnage touchant<br />
et un auteur à lire, à suivre, à ne pas<br />
quitter d’une semelle.<br />
«Sur le fi l du rasoir», de Oliver Harris,<br />
Éditions du Seuil, parution le 3 mai <strong>2012</strong>,<br />
496 pages.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
VILLE VERTE<br />
L’avènement et le développement<br />
du design vert infl uent tant<br />
sur l’architecture, qu’un recueil<br />
de ses créations les plus originales<br />
ne semblait pas de trop. Taschen<br />
s’y attèle dans ce recueil qui met<br />
en lumière l’architecture paysagère.<br />
Très complet et offrant une fenêtre<br />
pertinente sur un pan dont on cerne<br />
diffi cilement les limites, cet ouvrage<br />
permet de prendre de la hauteur<br />
pour mieux percevoir l’intégration<br />
des constructions dans la nature<br />
et inversement. Balayant d’un regard<br />
les créations des architectes<br />
d’aujourd’hui, il offre un état des lieux<br />
visuel de celles-ci tout en décomposant<br />
leur structure pour mieux les décrypter.<br />
Entre les confi rmés (tel Renzo Piano)<br />
et les jeunes pousses, chacun<br />
a son chapitre ! Un panorama large,<br />
de la Georg-Büchner-Plaza,<br />
à Darmstadt, en Allemagne, à Flowing<br />
Gardens à Xi’An en Chine en passant<br />
par les designers paysagistes suisses<br />
d’Offi cina del Paessagio et leurs<br />
jardins partagés à Chiasso. Des images<br />
probantes de l’intégration réussie<br />
de la nature aux paysages urbains.<br />
«Landscape Architecture Now!»,<br />
Éditions Taschen, 416 pages.<br />
CORTEX<br />
Bouquins<br />
C. MARLIER Inspirations<br />
UN PREMIER ROMAN BLUFFANT, DES PAYSAGES NATURELS CRÉÉS PAR<br />
L’HOMME, UNE STAR QUE L’ON CROIT CONNAÎTRE ENFIN… QU’IL EST<br />
BON, EN MAI, DE LIRE CE QU’IL NOUS PLAÎT !<br />
8<br />
ESQUISSE<br />
Avec ses «Fragments», publiés en 2010<br />
(et dont le Seuil fait paraître ce mois-ci<br />
une édition collector, reliée cuir avec<br />
fac-similés de manuscrits et photos<br />
inédites), on constatait le talent<br />
de Marylin Monroe pour se livrer<br />
par l’écriture. «Girl Waiting»<br />
nous confi rme l’art de la belle pour<br />
transcender un papier et un crayon<br />
mais cette fois grâce au dessin.<br />
C’est à son arrivée à New York en 1955<br />
que l’actrice commence ses premiers<br />
croquis. Chacune de ses esquisses laisse<br />
entrevoir un bout de cette femme pétrie<br />
d’émotions et de souffrances. La série<br />
de photographies inédites d’elle, posant<br />
devant des tableaux de grands peintres<br />
(réalisées par le cinéaste Joshua Logan<br />
au soir du dernier jour de tournage<br />
de «Bus Stop») vient compléter cet ouvrage<br />
sensible. Edité par Anna, la femme de Lee<br />
Strasberg, créateur de l’Actor’s studio (tous<br />
deux intimes avec la star), «Girl Waiting»<br />
est une pierre de plus apportée au mythe<br />
de cette femme complexe qui fascine<br />
toujours : un biopic sur les écrans<br />
(cf. «Agefi Life 80») et l’affi che du festival<br />
de Cannes, rendent hommage ce mois-ci<br />
aux 50 ans de sa disparition.<br />
«Girl Waiting», Éditions du Seuil,<br />
parution le 10 mai, 64 pages.<br />
VERSATILE<br />
L.A. L<br />
Existential<br />
E<br />
Un U méga show pour célébrer l’art sous<br />
les le palmiers de la côte Ouest américaine<br />
durant d les 30 années de l’après-guerre.<br />
À travers de nombreux objets -<br />
70 7 œuvres au total signées de 50 artistes -,<br />
des d piscines pop de David Hockney<br />
aux a sculptures industrielles de DeWain<br />
Valentine V en passant par les images<br />
iconiques de Dennis Hopper<br />
ou Ed Ruscha, les œuvres abstraites<br />
de Sam Francis ou celles moins connues<br />
de Ronald Davis, ici, c’est toute l’ascension<br />
de la scène artistique de Los Angeles<br />
qui est évoquée. Une scène à la fois<br />
versatile et expérimentale qui, souvent<br />
éclipsée par la Grosse Pomme, a tout<br />
de même de belles choses à nous montrer...<br />
«Pacific Standard Time:<br />
Art à Los Angeles 1950-1980», jusqu’au<br />
10 juin à Berlin, www.gropiusbau.de L. B.<br />
Ed Ruscha, «Standard Station»,<br />
Amarillo, Texas, 1963 Hood Museum<br />
of Art, Dartmouth College, Hanover,<br />
New Hampshire.<br />
David Hockney, «A Bigger Splash», 1967 - © David Hockney,<br />
Collection Tate Gallery, Londres, 2011.
©DR<br />
©DR<br />
Relier la culture au monde des affaires.<br />
Voilà, un bel objectif sur lequel la marque<br />
italienne Ermenegildo Zegna - qui<br />
a d’ailleurs lancé ZegnArt, un projet<br />
dédié aux arts visuels contemporains<br />
en Italie et à l’étranger -, travaille<br />
depuis plus d’un siècle.<br />
C’est donc tout naturellement qu’en mars<br />
dernier, en collaboration avec le MAXXI,<br />
récent Musée National des Arts du XXI ème<br />
siècle, Ermenegildo Zegna - aujourd’hui<br />
géré par la quatrième génération<br />
de la famille Zegna -, a lancé à Rome,<br />
«Fabulae Romanae».<br />
Conçue pour l’occasion par les artistes<br />
Lucy et Jorge Orta, l’installation,<br />
illustrée par des œuvres sculpturales,<br />
retrace l’histoire de Rome,<br />
son archéologie mettant en lumière<br />
la ville contemporaine, sa beauté comme<br />
parfois, sa détérioration. Maria Luisa<br />
Frisa, la curatrice de l’exposition, tient<br />
à le souligner : «L’idée consiste aussi<br />
à poser la question des racines<br />
CORTEX<br />
Dialogue<br />
W. TÜRLER Exposition<br />
ENTRE L’ART<br />
& LE BUSINESS<br />
ERMENEGILDO ZEGNA, ILLUSTRE MARQUE ITALIENNE SPÉCIALISÉE DANS<br />
LE PRÊT-À-PORTER POUR HOMME, SOUHAITE RENFORCER SA PRÉSENCE DANS LE SECTEUR<br />
DE L’ART CONTEMPORAIN. EN COLLABORATION AVEC LE MUSÉE MAXXI, À ROME,<br />
LA MARQUE VIENT TOUT JUSTE DE METTRE EN ŒUVRE UNE EXPOSITION SUR<br />
LA THÉMATIQUE DES RACINES COMMUNES ENTRE LA MODE ET LA CULTURE. VISITE GUIDÉE.<br />
9<br />
communes entre le design, l’architecture,<br />
la poésie, la mode et l’art. Il n’y a qu’à<br />
observer l’usure Refuge, cette forme<br />
nomade d’un abri, un habitat portable<br />
de petite taille, qui combine en une seule<br />
solution conceptuelle des fonctions<br />
physiques, sociales et symboliques<br />
de l’architecture et de l’habillement».<br />
D’où l’utilisation de textiles en grande<br />
quantité. À ses côtés, Gildo Zegna,<br />
le PDG du groupe Zegna, poursuit<br />
en expliquant les motivations qui ont<br />
conduit l’entreprise à collaborer avec<br />
le musée romain : «Nous souhaitons<br />
contribuer à bâtir à Rome quelque chose<br />
de similaire à ce que l’on voit ailleurs<br />
dans le monde. Replacer l’Italie au centre<br />
du monde de la culture.<br />
Car c’est à travers elle que l’on peut<br />
progresser et innover. Et cela est<br />
également valable en matière d’affaires».<br />
Symbolique des styles<br />
Dans cette optique, il a rappelé<br />
l’importance à ses yeux<br />
d’une collaboration étroite entre<br />
les secteurs public et privé. En effet,<br />
depuis les années 1980 la marque mise<br />
sur une stratégie du «small is beautiful».<br />
Ce qui la pousse à investir dans<br />
des niches. «Nous considérons,<br />
bien sûr, que le global est important,<br />
mais n’oublions pas la culture locale»,<br />
a précisé Gildo Zegna.Voilà pour ce qui<br />
concerne l’art. Et en matière d’affaires,<br />
la société italienne n’est pas en reste.<br />
Elle a mis en place depuis une vingtaine<br />
d’années une stratégie complète d<br />
e verticalisation, créant une marque<br />
internationale de luxe allant du tissu<br />
aux vêtements et accessoires.<br />
En se concentrant aujourd’hui sur la vente<br />
en magasins et sur les marchés de luxe<br />
émergents, les pays du BRIC et l’Asie<br />
en particulier (Zegna a ouvert un magasin<br />
mono-marque en Chine dès 1991),<br />
le groupe dénombre aujourd’hui près<br />
de 560 magasins dans plus de 80 pays<br />
pour un chiffre d’affaires total s’élevant<br />
à 1,126 milliard d’euros en 2011.<br />
À l’avenir, la marque souhaite développer<br />
son projet ZegnArt à l’international.<br />
«Nous voulons partir de Rome pour aller<br />
dans les années qui viennent en Inde,<br />
puis en Turquie et au Brésil», a souligné<br />
Gildo Zegna. Avec l’idée, toujours,<br />
de créer un dialogue entre la mode,<br />
la culture et les affaires, mais aussi<br />
de promouvoir par cette démarche<br />
le «Made in Italy». L’exposition devrait<br />
très certainement passer par Genève...<br />
«Lucy + Jorge Orta, Fabulae Romanae»,<br />
commission par Ermenegildo Zegna<br />
au MAXXI à Rome, jusqu’au 23 septembre<br />
<strong>2012</strong>, www.maxxi.beniculturali.it<br />
ou www.zegnart.com<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
©DR
© Romina Shama<br />
Samedi 14 juillet prochain,<br />
au Stade de France, Martin Solveig<br />
fera la 1 ère partie du concert de Madonna.<br />
Une consécration pour celui qui,<br />
en pleine Guettamania, aura produit<br />
6 des 12 titres de «M.D.N.A», le dernier<br />
opus de celle que ses collaborateurs<br />
appellent «M». Martin est-il fi er d’avoir<br />
ainsi grillé la politesse à David ?<br />
«Non, on ne peut pas dire ça»,<br />
sourit modestement le DJ.<br />
«Nous sommes très proches avec<br />
David Guetta et sincèrement, avec toutes<br />
ses collaborations, il a réalisé un travail<br />
colossal. C’est plus gros que ce que<br />
j’ai fait. Je suis admiratif. <strong>Mai</strong>s à chacun<br />
son histoire, il ne peut pas non plus,<br />
collaborer avec tout le monde. Chose<br />
encore moins possible avec Madonna<br />
qui met un point d’honneur à travailler<br />
avec des gens qui n’ont pas collaboré<br />
avec d’autres artistes. L’exclusivité<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
CORTEX<br />
MARTIN<br />
SOLVEIG<br />
M. ROBERT Musique<br />
«CRÉATIVEMENT, MADONNA<br />
EST TOUJOURS LÀ !»<br />
ALORS QUE «M.D.N.A» EST EN TÊTE DES CHARTS<br />
ANGLO-SAXON, LE DJ SORT UN NOUVEAU SINGLE,<br />
«THE NIGHT OUT», ET SE PRÉPARE À FAIRE LE STADE<br />
DE FRANCE EN 1 ÈRE PARTIE DE «M».<br />
est importante pour cette artiste qui<br />
veut toujours arriver avec un son neuf».<br />
Alors quand vous demandez au DJ<br />
s’il ne s’est pas senti dans la peau<br />
du sauveur missionné pour remettre au<br />
goût du jour une Madonna «has been»,<br />
l’homme s’offusque : «Bien sûr que non !<br />
Elle n’est pas épuisée artistiquement.<br />
D’ailleurs, pour moi l’âge ne rentre pas<br />
en ligne de compte. Avec son expérience,<br />
elle est bien trop futée pour comparer<br />
son travail à une autre artiste pop.<br />
Elle a toujours sa patte. Chaque titre<br />
de ‘M.D.N.A’, c’est du Madonna sans<br />
qu’elle ne se répète. Après ça plaît ou<br />
pas…».Appartenant à la «French Touch»<br />
qui aura vu la musique mondiale basculer<br />
du son anglo-saxon à l’électro inventé par<br />
Daft Punk, Cassius, etc., Martin Solveig<br />
poursuit son chemin entamé il y a 36 ans<br />
aux… Petits Chanteurs de Sainte-Croix<br />
de Neuilly ! Une formation classique qui<br />
10<br />
l’a rompu à l’écriture des mélodies-voix et<br />
qu’il a complétée en écoutant l’«Alphabet<br />
Street» de Prince, les Beatles, la musique<br />
africaine, «source de la danse», et l’électro<br />
de sa génération. Une école de commerce<br />
plus tard, «pour se rassurer», il sort<br />
en 2002 un 1 er album, «Sur la terre»,<br />
un four total. <strong>Mai</strong>s en 2003, «Suite»<br />
et son «Madan», écrit pour Salif Keita<br />
le propulse au fi rmament des DJ.<br />
«Hedonist» (2005), «C’est la vie» (2008)<br />
et «Smash» (2011) achèveront<br />
de le transformer en artiste complet.<br />
«Ça aura pris 15 ans mais aujourd’hui<br />
pour le public DJ égale artiste», souligne<br />
Martin Solveig. «Aux États-Unis,<br />
ils ont même créé une catégorie où nous<br />
ranger : les EDM Artists pour «electronic<br />
dance music artist» ! <strong>Mai</strong>s, pour moi,<br />
producteur, artiste, DJ, c’est la même<br />
chose. L’important ? Arriver à dépasser<br />
les étiquettes». Mission accomplie !<br />
EMBLÉMATIQUE<br />
De la<br />
rigueur à<br />
l’effi cacité<br />
S’il est un «produit» respecté à travers<br />
le monde, il est difficile de qualifier<br />
le design helvétique dans la mesure<br />
où il ne répond pas à un style précis.<br />
Et pourtant, son approche du travail<br />
(clairement identifiable) et sa qualité<br />
irréprochable le consacrent comme<br />
le bon élève de la discipline : précision,<br />
simplicité et minimalisme lui ont ainsi<br />
permis de s’imposer à l’International,<br />
non sans humour, ni même ironie.<br />
L’exposition «100 Years of Swiss Graphic<br />
Design», en revenant sur un siècle<br />
de création, retrace l’hstoire et l’évolution<br />
de la discipline révélant la diversité<br />
des médias visuels, mais aussi la tradition<br />
graphique du pays discernable à travers<br />
toutes les époques. De l’affiche publicitaire<br />
à la typographie, en passant par<br />
la signalétique, le livre et le design d’objet,<br />
voici une exposition tout aussi humble<br />
et efficace que le graphisme présenté.<br />
«100 Years of Swiss Graphic Design»,<br />
jusqu’au 3 juin <strong>2012</strong>, au Museum<br />
Für Gestaltung à Zürich,<br />
www.museum-gestaltung.ch<br />
L. B.<br />
«ABM Plastic Bac», 1960s Jahre, Museum für Gestaltung Zürich, Design Collection,<br />
photo: Umberto Romito, © ZhdK<br />
© Pontresina, Poster, 1936, Museum für Gestaltung Zürich, Poster Collection
© Jeff Koons Studio New York.<br />
Iconoclaste<br />
JEFF KOONS<br />
S’INVITE À BÂLE<br />
M. C. THOMAS Artiste<br />
LE ROI DU POP KITSCH S’EXPOSE<br />
À LA FONDATION BEYELER. UN MOMENT<br />
TRÈS ATTENDU ET UNE GRANDE PREMIÈRE<br />
RÉALISÉE DANS UN MUSÉE SUISSE.<br />
53 ans, le kitschissime Américain,<br />
l’un des artistes les plus médiatiques,<br />
adulé des collectionneurs milliardaires<br />
et autres champions des enchères<br />
(«Balloon Flower», une fl eur en ballon<br />
de baudruche, avait été adjugée<br />
16 millions d’euros par Christie’s,<br />
© Louise Bourgeois Trust; VG Bild-Kunst, Bonn <strong>2012</strong> À partir du 13 mai, Jeff Koons,<br />
en juin 2008), met en scène<br />
à la Fondation Beyeler trois ensembles<br />
d’œuvres majeurs : «The New»<br />
(réalisée entre 1980 et 1987),<br />
«Banality»(1988) et «Celebration»<br />
(à partir de 1994). Ces dernières<br />
retracent les étapes marquantes<br />
de l’évolution de l’artiste et illustrent<br />
CORTEX<br />
© Jeff Koons Studio New York.<br />
COMPLEXE<br />
Dans la toile<br />
de Louise Bourgeois<br />
Il fallait bien s’appeler Louise Bourgeois pour<br />
rendre hommage à sa mère et oser appeler Maman<br />
une araignée en bronze de 9 mètres de haut.<br />
Ainsi fut la grande dame de l’art moderne :<br />
obstinée, intelligente et pleine d’esprit ! Nul doute<br />
alors qu’elle fut aussi l’artiste du siècle. En 98 ans<br />
de vie, elle a traversé divers courants, sans jamais<br />
s’affilier à un groupe. Solitaire, l’artiste a choisi<br />
ses propres thématiques qu’elle a traitées avec<br />
une imagination foisonnante créant ainsi son<br />
univers artistique, d’une rare complexité stylistique,<br />
et nous invitant à réfléchir sur les sujets de<br />
l’existence humaine comme la peur, la dépendance,<br />
la mémoire, la sexualité, l’amour et la mort.<br />
11<br />
le parcours inhabituel, mêlant culture<br />
populaire et culture savante, qu’a suivi<br />
et continue de suivre l’objet au sein<br />
de sa création. Rappelons d’ailleurs<br />
que Jeff Koons fait partie de ces artistes<br />
ayant repris le débat sur l’objet engagé<br />
par Duchamp au début du XX ème siècle<br />
avec l’invention du Readymade. Il en a<br />
juste poursuivi le développement avec<br />
autant d’originalité que de brio - passant<br />
maître dans ce domaine. Cette exposition<br />
dessine donc une vaste courbe partant<br />
de «The New», l’ensemble d’œuvres<br />
précoce du jeune artiste, pour atteindre<br />
«Celebration», une œuvre encore<br />
en cours dans laquelle Koons célèbre<br />
l’enfant et l’enfance à travers des motifs<br />
évoquant les anniversaires enfantins<br />
et les traditions festives, mais qui, dans<br />
leur forme sculpturale, sont également<br />
stylisés en fi gures iconiques. Le trait<br />
d’union entre ces deux points extrêmes :<br />
«Banality», des sculptures étranges<br />
et provocantes de bois, de porcelaine et<br />
de verre à miroir, réalisées par des moyens<br />
artisanaux traditionnels, dont les motifs<br />
puisent aussi bien à l’histoire de l’art qu’à<br />
la culture populaire. D’une grande portée,<br />
l’ensemble présente alors un caractère<br />
de manifeste et plonge le visiteur au cœur<br />
de la création et de la pensée de Koons.<br />
«Jeff Koons», du 13 mai au 2 septembre<br />
<strong>2012</strong>, à la Fondation Beyeler à Bâle,<br />
www.fondationbeyeler.ch<br />
À l’occasion du centième anniversaire de sa mort, la<br />
Kunsthalle de Hambourg présente Louise Bourgeois.<br />
«Passage Dangereux», une exposition composée<br />
de sculptures, d’installations, de gravures, de pièces<br />
de tapisserie et d’objets en tissus créés au cours<br />
des quinze dernières années de sa vie, dont certaines<br />
œuvres sont d’ailleurs montrées pour la première<br />
fois. Pour tous ceux qui auraient manqué l’exposition<br />
de la Fondation Beyeler, à Bâle, une séance<br />
de ratrrapage est possible, cette fois-ci, à Hambourg.<br />
«Louise Bourgeois. Passage Dangereux»,<br />
jusqu’au 17 juin <strong>2012</strong> au Hamburger Kunsthalle<br />
à Hambourg, www.hamburger-kunsthalle.de L. B.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
Le risque est inhérent à la condition<br />
humaine, il est la rançon heureuse<br />
de la liberté. Les chemins sont<br />
en apparence tout tracés, mais<br />
l’imprévisible l’emporte parfois sur<br />
le probable. Pour beaucoup, la sécurité<br />
étouffe la mise en jeu créative de soi,<br />
la découverte d’une existence toujours<br />
en partie dérobée et qui prend<br />
conscience de soi seulement dans<br />
l’échange, parfois inattendu, avec<br />
le monde. La projection tranquille dans<br />
la longue durée avec l’assurance que<br />
rien, jamais ou rarement, ne changera -<br />
toute surprise étant exclue -, suscite<br />
beaucoup d’ennui et d’indifférence.<br />
Dans l’épreuve, c’est à dire la rupture<br />
provisoire du familier, grandit<br />
une puissance de révélation<br />
personnelle énorme.<br />
Parce que nous avons la possibilité<br />
de la perdre, l’existence est digne<br />
de valeur. En d’autres termes, la prise<br />
de risque, l’exposition délibérée de soi<br />
dans des circonstances diffi ciles est<br />
perçue comme une manière d’intensifi er<br />
le sentiment d’exister.<br />
À défaut de limites culturelles que<br />
la société ne lui donne plus, l’individu<br />
recherche des limites physiques. Dans<br />
la frontalité au monde, la mise en jeu<br />
de toutes ses ressources physiques dans<br />
un âpre corps à corps, l’individu cherche<br />
les repères dont il a besoin pour étayer<br />
son identité personnelle. «Aller au bout<br />
de soi-même», «trouver ses limites»,<br />
«dépasser ses limites», «se prouver<br />
à soi-même qu’on peut le faire»,<br />
«se lancer un défi », etc. Tels sont<br />
les propos, devenus clichés et poncifs,<br />
que l’on entend à volonté.<br />
Aller jusqu’au bout pour enfi n<br />
rencontrer une butée et là, trouver<br />
ses marques, se sentir exister.<br />
Se sentir «être» au monde.<br />
Au terme de l’épreuve, l’individu trouve<br />
ce supplément de sens rassérénant<br />
qui dote, ne serait-ce qu’un instant,<br />
son existence d’une unité et<br />
d’une plénitude inégalables. En touchant<br />
le terme de sa résistance physique,<br />
il accède symboliquement à un repère,<br />
une sorte de cohérence. En touchant<br />
le monde, il retrouve le contact avec<br />
son «unwelt», renoue avec son inscription<br />
à part entière - vécue comme telle - au sein<br />
d’une existence enfi n légitime à ses yeux.<br />
Avec la venue du SIDA, la clinique<br />
permettait d’observer des conduites<br />
à risque sans protection et leur corolaire :<br />
l’attente anxieuse et troublante<br />
des résultats des prises de sang.<br />
Comme dans le fi lm «Pédale douce»,<br />
Patrick Timsit va, insouciant,<br />
d’une aventure homosexuelle à l’autre.<br />
Ou comme Raymond Aron qui reconnaît<br />
«une folie» sa maladie contractée<br />
à New York. Une négation des réalités,<br />
un désir d’être plus fort que la maladie,<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
X<br />
CORTEX<br />
GAMES<br />
F. BELAICH Enquête<br />
MÊME PAS PEUR<br />
POURQUOI NOS SOCIÉTÉS<br />
ACCORDENT-ELLES UNE TELLE IMPORTANCE<br />
À TOUTES CES «ÉPREUVES» SPORTIVES<br />
DE L’EXTRÊME, RAIDS, CHALLENGES, DÉFIS,<br />
ETC., QUI REPOUSSENT TOUJOURS PLUS<br />
LOIN LES LIMITES DE L’IMPOSSIBLE<br />
ET DE L’ACCEPTABLE ? POURQUOI CE GOÛT<br />
DE METTRE SA VIE EN PÉRIL SOUS LE REGARD<br />
DE MILLIONS DE SPECTATEURS<br />
OU PARFOIS SIMPLEMENT POUR SOI ?<br />
POUR LE FUN OU LE KIF ?<br />
une conduite à risque, une conduite<br />
d’échec, un jeu avec la vie ou plutôt avec<br />
la mort afi n de mettre sa vie en jeu<br />
et que le hasard décide. «C’est le hasard<br />
qui décidera. J’ai fait ce que j’ai pu !»,<br />
entend-t-on parfois, dans ces cas-là.<br />
Il faut se rappeler que le terme<br />
d’addiction signifi ait autrefois «mettre<br />
son corps en gage» lorsque l’on<br />
ne pouvait pas payer ses dettes.<br />
Dans la spirale de la descente aux enfers<br />
telles que certaines toxicomanies,<br />
la conduite «ordalique» peut apparaître<br />
comme le désir de reprendre les choses<br />
en main, faire en sorte de renaître<br />
différemment ; faire cesser quelque<br />
chose qui n’est plus maîtrisable, faire<br />
cesser la dépendance. C’est ainsi<br />
que peut apparaître la tentative<br />
de suicide par overdose.<br />
Dans le roman «Le Joueur»,<br />
de Dostoïevski, on voit au jeu<br />
de la roulette de casino la grand-mère<br />
du romancier perdre toute sa fortune,<br />
s’enfuir rapidement avant d’y perdre<br />
sa chemise. Le narrateur lance :<br />
«J’avais gagné cela en jouant ma vie,<br />
j’avais eu le courage de la risquer,<br />
et me voilà, je me retrouvais au<br />
12<br />
nombre des humains» Le joueur joue<br />
symboliquement sa vie, mais avec un<br />
intermédiaire, un passeur psychopompe<br />
: l’argent.<br />
Les choses sont plus claires encore<br />
lorsqu’il s’agit de la roulette russe :<br />
pratique tirée de l’époque tsariste durant<br />
laquelle les offi ciers russes pour tromper<br />
l’ennui et prouver leur valeur mettaient<br />
une ou plusieurs balles dans<br />
le barillet, tiraient en se mettant<br />
le canon sur la tempe. Cela se passait<br />
toujours «en public», bien sûr.<br />
À l’autre bout, chez les adolescents,<br />
l’inventivité est de mise pour<br />
se mettre en danger, se mettre en risque.<br />
Récemment, on a pu observer<br />
des jeunes en quête de «sensations<br />
fortes» : traverser une autoroute<br />
en courant, marcher le plus longtemps<br />
possible à la rencontre d’un train,<br />
ou se serrer jusqu’à l’évanouissement<br />
un foulard autour du cou. Alcoolisation<br />
excessive comme à l’image du phénomène<br />
du «binge drinking», scarifi cations,<br />
non protection répétée lors de rapports<br />
sexuelles... Ces conduites à risque - l’usage<br />
courant du terme ne date que des années<br />
90, sorte de nouveauté sociologique…-<br />
sont une tentative douloureuse<br />
de se mettre au monde, comme une forme<br />
de résistance à certaines violences de sens<br />
[abandon familial, violences sexuelles,<br />
surprotection, etc.], une tentative<br />
de vivre plutôt qu’une tentative de suicide.<br />
Des tentatives parfois douloureuses<br />
qui ritualisent le passage à l’âge d’homme.<br />
Force est de constater que ces recherches<br />
de limites s’intensifi ent aujourd’hui<br />
de façon inquiétante.<br />
Les raisons de mettre en danger sa vie<br />
pour pouvoir exister sont nombreuses<br />
et mêlées, et seule l’histoire personnelle<br />
du jeune adulte est susceptible d’éclairer<br />
le sens de son passage à l’acte alors<br />
qu’un autre, vivant une situation proche<br />
semblera s’en accommoder ou entrera<br />
dans des conduites différentes.<br />
En somme, s’agit-il d’une conduite de<br />
construction - certes maladroite - plutôt<br />
qu’une destruction de soi-même ?<br />
Ou s’agit-il juste de «se faire mal<br />
pour avoir moins mal» ?<br />
«Décider enfi n de soi, quel que soit le<br />
prix à payer». Dans «Si c’est un homme»,<br />
Primo Levi racontait déjà comment<br />
résister à une situation destructurante,<br />
comment en garder toutefois la mémoire<br />
afi n de se reconstruire, certes différent<br />
et différemment. Là est le vrai but<br />
du «jeu» : ne plus être le même<br />
en se prenant pour un autre.<br />
Composante primordiale, l’humour aussi<br />
ne peut qu’aider : «Tout le monde n’a pas<br />
la chance d’être orphelin» plaisantait ainsi<br />
un «résilient». Les capacités à entrer en<br />
relation, à donner du sens à son existence,<br />
à convoquer de l’humour salvateur<br />
et à gagner de l’estime pour soi sont<br />
de la sorte des paramètres essentiels,<br />
mais le regard de l’autre aussi. Emmanuel<br />
Levinas estimait que : «Dès lors qu’autrui<br />
me regarde, j’en suis responsable».<br />
Même si c’est la plus extrême<br />
des épreuves, l’autre ça aide !<br />
Les conduites à risque, les sports<br />
de l’extrême, comme des jeux<br />
symboliques avec la mort pour parvenir<br />
paradoxalement à une intensité de vivre<br />
sont, pour un trop grand nombre de<br />
jeunes qui les pratiquent, des tentatives<br />
souvent désespérées de remise au monde,<br />
des quêtes effrénées d’un sens à donner à<br />
leur être au monde. Une autre naissance.<br />
Un second souffl e.<br />
Dans un cas comme dans l’autre, nécessité<br />
intérieure, nécessité vitale de faire<br />
ses preuves, de se justifi er d’exister dans<br />
une société qui ne satisfait plus tout à fait<br />
à l’orientation anthropologique<br />
de ses membres. Enfi n, le paradoxe<br />
de l’extrême consiste à rassembler une<br />
identité morcelée et éparse. Il conviendra<br />
alors d’éprouver son existence et non plus<br />
de se contenter de la vivre. C’est peut être<br />
à ce jeu là que joue l’ordalique, dans une<br />
quête curieuse et affolée des limites<br />
à ne pas dépasser, mais à fl irter.
Retenez votre souffle sur... www.sport-emotions.com
Ce n’est plus une vague, c’est une lame<br />
de fond. De plus en plus de voyageurs<br />
dédaignent l’hôtel et préfèrent passer<br />
la nuit chez l’habitant.<br />
Loin de ne concerner que les étudiants<br />
fauchés ou les néo-hippies en quête<br />
de karma, le concept s’adresse à tous<br />
les goûts et à toutes les bourses :<br />
du studio à la villa de luxe, en passant<br />
par le loft design, le château, la yourte,<br />
le chalet et même l’avion transformé<br />
en appartement ! Avec le coworking,<br />
l’autopartage ou encore l’achat groupé,<br />
le logement chez l’habitant alimente<br />
cette économie de partage en plein essor.<br />
Pionnier sur le marché, le site Airbnb,<br />
qui met en relation hôtes et voyageurs,<br />
affi che ainsi des chiffres record : créé<br />
en 2008, il a atteint près de 5 millions<br />
de nuitées réservées fi n 2011 et enregistré<br />
une croissance de plus de 500 % entre<br />
janvier 2011 et janvier <strong>2012</strong>. L’an dernier,<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
le nombre de réservations a progressé<br />
de 748% au Royaume-Uni, de 946%<br />
en Italie, de 716% en Espagne et de 425%<br />
en France. Séduit par la formule, l’acteur<br />
Ashton Kutcher, accro aux nouvelles<br />
technologies, a même décidé d’investir<br />
dans l’entreprise américaine. Il faut<br />
dire que, depuis sa récente rupture<br />
avec Demi Moore, il lui a bien fallu<br />
se retrouver un toit...<br />
Fort de ce succès foudroyant, l’entreprise<br />
américaine, présente dans 192 pays,<br />
cherche à asseoir sa conquête<br />
de l’Europe : depuis le début de l’année,<br />
huit bureaux ont été ouverts, à Londres,<br />
Paris, Barcelone, Milan ou encore<br />
Moscou. Car la concurrence n’a pas tardé<br />
à se présenter pour prendre sa part<br />
d’un gâteau qui s’annonce juteux : Airbnb<br />
a certes réussi à racheter le Britannique<br />
Crashpadder mais le site allemand Wimdu<br />
a fêté sa première année d’existence<br />
SOCIÉTÉ<br />
Authentique<br />
Tendance<br />
C. COUSIN<br />
BIENVENUE CHEZ MOI,<br />
CHER VOYAGEUR !<br />
PASSER SES VACANCES CHEZ L’HABITANT, UNE TENDANCE<br />
QUI DEVIENT ULTRA CHIC... L’HÔTEL EST-IL EN PASSE<br />
DE DEVENIR UNE ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION ?<br />
14<br />
© D.R.<br />
© D.R.
en mars dernier en annonçant un chiffre<br />
d’affaires mensuel de 5 millions d’euros.<br />
L’objectif : atteindre 100 millions de CA<br />
d’ici fi n <strong>2012</strong>.<br />
De vrais plus pour les<br />
voyageurs comme les<br />
propriétaires<br />
Pour Alexandre Prot, directeur<br />
général de Wimdu France, la chose<br />
est entendue : le logement chez<br />
l’habitant est «une tendance lourde»<br />
et le phénomène «à l’évidence,<br />
ne se limite pas à quelques<br />
excentriques : les profi ls des voyageurs<br />
comme des hôtes sont extrêmement<br />
divers». Même son de cloche chez<br />
Airbnb : «Couples, familles ou groupes<br />
d’amis : la palette des utilisateurs<br />
est très large», fait valoir le directeur<br />
général France, Belgique et Maroc,<br />
Olivier Grémillon. Qui ajoute : «Nous<br />
proposons sur notre site des offres<br />
qui vont de 30 euros la nuit au cœur<br />
de Paris à plusieurs milliers de dollars<br />
la nuitée pour une villa à Hawaï...<br />
celle-là même où a l’habitude<br />
de séjourner le président américain<br />
Barack Obama !». Impossible donc,<br />
pour l’instant, de dégager un profi l-type,<br />
même si côté voyageurs, la tranche d’âge<br />
se situe plutôt autour de 30-40 ans.<br />
Et si, pour les propriétaires,<br />
la motivation fi nancière est indéniable.<br />
<strong>Mai</strong>s Airbnb comme Wimdu mettent<br />
surtout en avant l’aspect convivial<br />
de ce nouveau type de séjours<br />
et son approche communautaire.<br />
L’idée, c’est de vivre comme un local<br />
en partageant bons plans et adresses<br />
du coin, d’échanger ses impressions<br />
et d’appartenir à un réseau.<br />
Cette consommation collaborative<br />
ne se limite pas aux commentaires<br />
laissés sur le site : Airbnb organise<br />
régulièrement des rencontres entre<br />
utilisateurs à l’occasion de dîners, visites<br />
de quartier, soirées bingo, etc.<br />
Avec Facebook connect, vous pouvez<br />
même savoir si votre hôte fait partie<br />
des amis de vos amis ! Airbnb comme<br />
Wimdu n’en proposent pas moins<br />
une série de garanties visant à rassurer<br />
ceux qui ouvrent leurs portes<br />
à des inconnus... La réglementation<br />
reste pour le moment très souple :<br />
les propriétaires peuvent être présents<br />
ou non lors de la location, louer<br />
n’importe laquelle de leur résidence<br />
et libres à eux de fi xer leur tarif.<br />
Cette nouvelle façon de voyager,<br />
qui se veut moins aseptisée et plus<br />
authentique, sonnerait-elle le glas<br />
de la classique chambre d’hôtel ?<br />
© D.R. © D.R.<br />
SOCIÉTÉ<br />
15<br />
Pas si sûr, selon Olivier Grémillon qui<br />
préfère souligner leur complémentarité :<br />
«Nous sommes souvent présents<br />
dans des quartiers délaissés par l’industrie<br />
hôtelière qui, à New York, par exemple,<br />
se concentre autour de Time Square<br />
quand nous amenons les touristes<br />
à séjourner aussi à Brooklyn. Nous<br />
soutenons ainsi l’économie locale : plutôt<br />
que de descendre au McDo du centre<br />
touristique, les voyageurs vont plutôt<br />
tester le resto du coin». Pour Alexandre<br />
Prot, le logement chez l’habitant s’adresse<br />
à un autre type de clientèle : «Le tourisme<br />
d’affaires demeure l’apanage de l’hôtel.<br />
Et de toutes façons, le marché<br />
du tourisme, qui voit de plus en plus<br />
de voyageurs se déplacer de plus en plus,<br />
promet de telles perspectives qu’il restera<br />
de la place pour tout le monde». Sûrement<br />
assez, en tout cas, pour continuer à surfer<br />
un temps sur la vague des vacances chez<br />
l’ami de son ami de son ami...<br />
Après avoir pris<br />
d’assaut les grandes<br />
villes, le logement<br />
chez l’habitant<br />
cherche à s’étendre<br />
aux bords de mer,<br />
aux stations de<br />
montagne et aux<br />
lieux atypiques.<br />
GAMPLING<br />
Airstream<br />
Voulez-vous<br />
camper<br />
avec moi ?<br />
À CEUX QUE CELA DÉMANGE<br />
DE PLANTER LEUR TENTE SANS<br />
FAIRE FI DE LEUR CONFORT, VOICI<br />
LA SOLUTION : LE GLAMPING.<br />
ASSOCIATION JUDICIEUSE DES<br />
TERMES «GLAMOUR» ET «CAMPING»,<br />
CETTE TENDANCE S’IMPOSE DEPUIS<br />
QUELQUES ANNÉES OFFRANT<br />
UN MODE DE TOURISME<br />
D’UN NOUVEAU GENRE.<br />
De la tente très aménagée, à la yourte<br />
en passant par les tipis, les roulottes<br />
ou autres logements, l’offre se diversifie.<br />
De quoi ravir la population suisse qui,<br />
déjà en 2010, représentait plus de la moitié<br />
des aficionados des campings nationaux*.<br />
En France, Les Castels proposent près<br />
de 39 campings haut-de-gamme, bien<br />
loin de l’image du mince duvet sur un sol<br />
caillouteux ! En Suisse (Les Cerniers),<br />
des tentes insolites dites «whitepod»,<br />
équipées de lits king size, de fourneaux<br />
à bois et d’une terrasse privée offrent<br />
une vue imprenable sur le paysage<br />
montagneux. Côté chaleur, l’Eco Luxury<br />
Yurt Suite des îles Canaries, une yourte<br />
à Lanzarote, aménagée dans la plus pure<br />
tradition mongole, peut loger quatre<br />
adultes dans ses 53 m 2 et promet, grâce<br />
à son jardin et sa terrasse privative,<br />
des séances barbecue haut-de-gamme !<br />
Plus loin, un paysage désertique<br />
de l’Australie avec les tentes de Longitude<br />
131° au milieu des parcs d’Uluru-Kata<br />
Tjuta (unique !), un brin de nature<br />
sur la Côte Ouest américaine dans<br />
un airstream vintage (caravane US)<br />
ou une tente de luxe d’Aman resorts,<br />
à l’orée de la jungle indonésienne<br />
de l’Ile de Moyo, etc., vous n’avez plus<br />
qu’à choisir ! Et quand Aman resorts<br />
signe, en mars dernier, un accord pour<br />
développer, six resorts et lodges de luxe<br />
au Gabon, on se dit que le glamping n’est<br />
pas prêt de s’arrêter !<br />
C. M.<br />
* Selon le panorama de l’Office national<br />
de la statistique, publié en février <strong>2012</strong>,<br />
sur les 3,3 millions de nuitées enregistrées<br />
en 2010 par les 419 terrains de camping<br />
recensés en Suisse, 1,7 million relevait<br />
de la population suisse.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
© D.R.
D.R.<br />
SOCIÉTÉ<br />
Tintements<br />
DU RIFIFI DANS<br />
LA CUISINE<br />
Né il y a quelques années, le phénomène<br />
des chefs à domicile avait en quelque<br />
sorte ouvert la voie d’un nouveau<br />
«manger ensemble». L’idée : se payer,<br />
le temps d’une soirée, les talents d’un chef<br />
(même étoilé) qui se déplace chez vous<br />
et investit votre cuisine pour régaler vos<br />
papilles, tout en vous laissant le temps<br />
de profi ter de vos convives plutôt que<br />
de rester bloqué aux fourneaux… «C’est<br />
le restaurant qui se déplace à la maison,<br />
c’est pratique et plus convivial», explique<br />
Sandra Gérard, chef aux prestations<br />
«sur mesure», cuisine, service<br />
et rangement compris. «Aujourd’hui,<br />
le concept s’est vraiment démocratisé,<br />
et c’est souvent moins cher qu’un dîner<br />
dehors et une babysitter…». Toutes<br />
les formules, tous les prix et toutes<br />
les cuisines existent, à vous de choisir !<br />
Autre phénomène, plus récent, celui<br />
des dîners clandestins. Très populaires<br />
en Angleterre et aux États-Unis,<br />
ils se multiplient désormais chez nous,<br />
attirant des passionnés de cuisine<br />
désireux de tenter une nouvelle<br />
expérience gastronomique et conviviale.<br />
Des dîners underground pour épicuriens<br />
nomades, mais aussi un vrai mouvement<br />
alternatif qui joue sur l’éphémère,<br />
le mystère et le charme de l’inconnu.<br />
Pour Pierre de la Comète, créateur<br />
du site Dinedong: «Il y a un côté ludique<br />
et intrigant, mais aussi une envie<br />
de se réunir, de créer du lien, comme<br />
une réaction à la crise».<br />
Devine qui vient dîner ?<br />
Le concept, cette fois : un particulier invite<br />
chez lui (ou dans le lieu de son choix)<br />
des inconnus pour un festin, payant.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
J. DAVID Gastronomie<br />
LES AMATEURS DE BONNE CHÈRE ET DE NOUVELLES RENCONTRES<br />
ONT DE L’IMAGINATION À REVENDRE. CHEFS À DOMICILE,<br />
DÎNERS CLANDESTINS, RESTAURANTS ÉPHÉMÈRES, AUTANT<br />
DE CONCEPTS CULINAIRES NÉS DANS LES PAYS ANGLO-SAXONS<br />
ET QUI DÉBARQUENT AUJOURD’HUI CHEZ NOUS. MENU.<br />
D.R.<br />
L’adresse, le menu et l’identité<br />
des convives sont tenus secrets jusqu’au<br />
dernier moment. Excitant, non ?<br />
De quoi mettre un peu de sel dans<br />
une vie de citadin ! Pour être invité<br />
16<br />
à l’un de ces rendez-vous gourmands très<br />
recherchés, surfez sur Internet ou misez<br />
sur le bouche à oreille. C’est en tout cas<br />
l’occasion rêvée de se régaler en sortant<br />
du cadre un peu rigide d’un restaurant,<br />
de rencontrer du monde et de découvrir<br />
des univers complètement étrangers<br />
ou inaccessibles en temps normal. On s’y<br />
rend sans trop savoir à quoi s’attendre,<br />
ce n’est pas tous les jours que l’on dîne avec<br />
de parfaits inconnus. <strong>Mai</strong>s si la première<br />
fois est souvent dictée par l’attrait de la<br />
nouveauté, on y revient pour la dimension<br />
humaine du concept. D’où son succès<br />
fulgurant, y compris en Suisse où, en ville<br />
comme à la campagne, les bonnes adresses<br />
s’échangent comme un bon tuyau.<br />
À Zürich par exemple, c’est dans le sous-sol<br />
d’un atelier d’artistes que quelques dizaines<br />
de happy few, aventuriers gastronomes<br />
adeptes du «social meat», se retrouvent<br />
régulièrement pour savourer ensemble<br />
le goût de l’insolite, hors des sentiers<br />
culinaires habituels. Pour manger heureux,<br />
mangeons cachés ?<br />
©DR<br />
VISIONNAIRE<br />
1.618<br />
Un salon qui<br />
compte !<br />
Troisième édition déjà de 1.618,<br />
sustainable luxury, ce salon (et exposition<br />
et espace innovation !) dédié au luxe<br />
durable, installé cette année pour<br />
la première fois dans la futuriste Cité<br />
de la mode et du design (Paris, 13 e ).<br />
Une manifestation traversant<br />
les frontières de l’art, du luxe<br />
et des technologies, qui prend du recul,<br />
ayant su faire le point sur le visage<br />
du luxe d’aujourd’hui pour mieux<br />
anticiper celui de demain. Verdict : le luxe<br />
est durablement durable ! En observant<br />
les stands, on comprend que le pas<br />
est définitivement tourné vers l’écologie et<br />
le commerce équitable. Yachts et voyages<br />
éco-touristiques, bijoux issus de l’art<br />
de récupération, literie haut-de-gamme<br />
entièrement écologique ou cosmétique<br />
bio, les exemples en la matière pullulent<br />
et prouvent bien que la question n’est plus<br />
sur le «et si» mais bien sur le «comment».<br />
Reflet des évolutions sociétales, le luxe,<br />
auparavant à la pointe de l’économie,<br />
est désormais suiveur des aspirations<br />
de sa clientèle : la spiritualité, le retour<br />
à l’essentiel, le civisme, la sagesse...<br />
Des valeurs porteuses de sens à l’image<br />
du nom du salon, 1.618, le fameux nombre<br />
d’or, emblème de l’harmonie universelle.<br />
Gageons que le luxe de demain le soit<br />
tout autant… Affaire à suivre !<br />
www.1618-paris.com<br />
C. M.<br />
@ D.R. @ D.R.<br />
@ D.R.<br />
@ D.R.
Si le breuvage<br />
aujourd’hui n’a plus<br />
le parfum de l’interdit,<br />
c’est à une condition :<br />
le taux de thuyone,<br />
principale molécule<br />
de la plante et considérée<br />
comme hallucinogène à<br />
très forte dose, ne doit<br />
pas excéder 35 mg/l.<br />
SOCIÉTÉ<br />
SPIRITUEU<br />
PIRITUEUX<br />
L’ABSINTHE, VERS UNE GUERRE FRANCO-SUISSE ?<br />
X<br />
C. COUSIN Nectar<br />
LONGTEMPS PROHIBÉE, L’ «ATROCE SORCIÈRE» CHANTÉE PAR VERLAINE JOUIT D’UN RENOUVEAU<br />
INATTENDU ET... AIGUISE LES APPÉTITS. SI LA SUISSE ET LA FRANCE ASSUMENT LA DOUBLE PATERNITÉ<br />
DE CETTE SULFUREUSE PROGÉNITURE, LE DROIT DE GARDE SUSCITE QUELQUES DISPUTES.<br />
C’est en sa compagnie que Johnny Depp<br />
a attendu la fi n du monde à la veille<br />
de l’an 2000. Et le chanteur gothique<br />
Marilyn Manson en est un si fervent<br />
amateur qu’il a créé sa propre marque,<br />
la Mansinthe... Après une longue période<br />
de prohibition, la Fée verte revit un âge<br />
d’or. Les bars à absinthe fl eurissent<br />
à New York, à Montréal, à Bruxelles<br />
et même à Phnom Penh, au Cambodge.<br />
À Paris, le tout nouveau bar du très<br />
select restaurant Lapérouse a fait<br />
de son absinthe fl ambée la spécialité<br />
de sa carte. <strong>Mai</strong>s si le phœnix renaît<br />
aujourd’hui de ses cendres en parure<br />
de luxe, c’est au prix d’une série de batailles<br />
qui, après l’époque de la clandestinité,<br />
se déroulent désormais au grand jour.<br />
En jeu ? La protection de l’appellation.<br />
Car l’élixir au goût anisé, originaire<br />
d’une petite zone champêtre<br />
et montagneuse à cheval entre la Suisse<br />
et la France, fait fi des frontières : né dans<br />
le Val-de-Travers, en territoire helvétique,<br />
elle a grandi dans l’Hexagone, à Pontarlier,<br />
surnommée la capitale de l’absinthe avant<br />
l’interdiction de cette dernière en 1915.<br />
S’adapter au goût<br />
du consommateur moderne<br />
Côté suisse, la mention «Absinthe»,<br />
qui vise à circonscrire la production<br />
au Val-de-Travers au niveau national,<br />
est en cours d’étude. Côté français,<br />
la demande d’appellation «Absinthe<br />
de Pontarlier» a été déposée au niveau<br />
européen. On attend une décision<br />
avant la fi n de l’année.<br />
Depuis le 1 er mars 2005 en Suisse,<br />
les alambics ont offi ciellement repris<br />
du service. En France, s’il pouvait se<br />
produire depuis 1988 des «spiritueux<br />
à base de plantes d’absinthe»,<br />
l’utilisation du seul terme «absinthe»<br />
n’a été autorisée qu’en 2010... juste<br />
après le début de l’offensive suisse<br />
pour se réserver le droit de l’employer.<br />
Pour le distillateur français François<br />
Guy, qui perpétue la recette<br />
de son arrière-grand-père, il s’agit<br />
avant tout de protéger le savoir-faire<br />
pontissalien et de mieux faire connaître<br />
l’authentique produit. Il rappelle<br />
que la mondialisation de l’absinthe<br />
au début du XX e siècle appartient<br />
17<br />
à Pontarlier qui comptait à l’époque<br />
quelques vingt-cinq distilleries<br />
fabriquant quinze millions de litres<br />
annuels. Quant à Yves Klüber, principal<br />
producteur du Val-de-Travers, il veut<br />
défendre la spécifi cité de son terroir<br />
et son histoire. Selon lui, grâce<br />
au dynamisme des bouilleurs<br />
de cru, qui ont continué à faire chauffer<br />
les alambics sous le manteau, l’absinthe<br />
suisse a pu évoluer et s’adapter<br />
au goût du consommateur moderne.<br />
<strong>Mai</strong>s même si selon François Guy,<br />
«chacun cherche à défendre<br />
son bifteack», le rival le plus dangereux<br />
n’est pas toujours celui qu’on croit :<br />
les producteurs du sud-est de la France<br />
et ceux des autres régions suisses agacent<br />
bien plus les distillateurs historiques<br />
que le cousin étranger. Alors, pour<br />
l’instant, Français et Suisses serrent<br />
plutôt les coudes. La preuve ? Une Route<br />
touristique de l’absinthe vient de voir<br />
le jour. Elle est franco-suisse et invite<br />
à passer d’un pays à l’autre. Un rejeton<br />
peut-être à même de rabibocher<br />
les heureux parents...<br />
INFOS<br />
Où déguster<br />
une bonne absinthe :<br />
PARIS :<br />
Au bar Lapérouse<br />
51, quai des Grands Augustins 75006<br />
Tél. : +33 1 56 79 24 31 ou www.laperouse.fr<br />
PONTARLIER :<br />
Visite et dégustation à la distillerie<br />
Pierre Guy<br />
49, rue des Lavaux 25300<br />
Tél. +33 3 81 39 04 70<br />
ou www.pontarlier-anis.com<br />
Et le 6 et 7 octobre <strong>2012</strong>, rendez-vous aux<br />
Absinthiades, une manifestation annuelle<br />
d’artémisophiles avec dégustation, expos,<br />
concours, soirée, etc.<br />
MÔTIERS :<br />
Visite et dégustation à la distillerie<br />
Blackmint, Kübler et Wyss<br />
2, rue du Creux-aux-Loups 2112<br />
Tél. +41 32 861 14 69 ou www.blackmint.ch<br />
NEW YORK :<br />
PDT (Please don’t tell)<br />
113 St. Marks Place, près de la 1 e Avenue,<br />
Tél. 212-614-0386<br />
Plus d’infos, visites et adresses :<br />
www.routedelabsinthe.com<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
© Frederic Spillmann
Winners<br />
J. DAVID Nouveau métier<br />
LES PROS<br />
DU JEU VIDÉO<br />
L’INDUSTRIE DU JEU VIDÉO<br />
EST UN SECTEUR DYNAMIQUE<br />
QUI CONNAÎT ACTUELLEMENT<br />
UNE VÉRITABLE PETITE<br />
RÉVOLUTION. POUR RESTER<br />
DANS LA COURSE ET S’ADAPTER<br />
AUX RÉCENTES MUTATIONS<br />
COMME AUX CONTRAINTES<br />
TECHNIQUES, LES ENTREPRISES<br />
RECHERCHENT DE NOUVEAUX<br />
PROFILS, FORMÉS ET QUALIFIÉS.<br />
L’introduction des smartphones et des tablettes numériques<br />
(iPhone, iPad et leurs dérivés), l’apparition de nouvelles consoles<br />
(Wii, Xbox Kinect) et l’explosion des réseaux sociaux ont<br />
littéralement bouleversé le secteur ouvrant la voie à quantité<br />
de nouveaux jeux pour un public beaucoup plus large.<br />
«Les jeux électroniques sont devenus une part intégrante<br />
de notre société et de notre quotidien, ils se sont démocratisés»,<br />
explique Matthias Sala, de la section suisse de l’Association<br />
internationale des développeurs de jeu (IGDA). Conséquence<br />
logique, «cette évolution s’accompagne de nouveaux besoins<br />
et de nouvelles compétences. Les mécaniques de jeu dans<br />
les jeux sociaux ne sont pas les mêmes que ceux que l’on<br />
retrouve sur console de salon, par exemple», renchérit Jérôme<br />
Antona, Directeur Pédagogique Jeu Vidéo chez ISART DIGITAL.<br />
Nouveaux besoins, nouveaux talents<br />
Aujourd’hui, en plus des profi ls liés à la conception<br />
de jeu, au graphisme, à la programmation, au marketing<br />
et à la vente, de nouveaux métiers, très en vogue, ont ainsi<br />
fait leur apparition. Comme celui de serious game designer,<br />
comprenez concepteur de jeux pédagogiques. Car le jeu<br />
n’a plus pour seule vocation de divertir, mais aussi d’enseigner,<br />
de développer des connaissances, d’apporter un certain savoir<br />
ou même de véhiculer un message. Le serious game designer<br />
doit avoir des connaissances en psychologie, pour mieux<br />
CINQ SENS<br />
EFFLEURER<br />
Tablette tactile étanche conçue<br />
pour une utilisation outdoor avec<br />
GPS, écran tactile 7 pouces, Internet<br />
en WiFi, batterie d’une grande<br />
autonomie et caméra vidéo, Nature<br />
et Découverte, environ 359 francs,<br />
www.natureetdecouverte.com<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
JOUER<br />
Babyfoot pour enfant et adultes<br />
en acier noir mat avec joueurs<br />
en métal noir et gris,<br />
Persona Grata,<br />
environ 1 430 francs,<br />
www.persona-grata.com<br />
SOCIÉTÉ<br />
appréhender le fonctionnement des usagers, mais aussi<br />
en sciences cognitives, pour transmettre les savoirs le mieux<br />
possible. Le secteur est aussi en demande de directeurs narratifs,<br />
à la fois concepteurs, scénaristes et directeurs artistiques,<br />
capables d’imaginer des histoires non-linéraires<br />
et de les faire évoluer en fonction des choix du joueur.<br />
Avec les jeux en réseau, on ne joue plus seul mais avec<br />
des amis ou des milliers d’inconnus connectés, d’où l’importance<br />
des community manager, formés en communication et en game<br />
design, qui animent et gèrent la communauté.<br />
Des formations spécifi ques<br />
Le motion designer, qui crée, lui, des animations graphiques<br />
en 2D et 3D, est très recherché depuis que les entreprises<br />
utilisent des jeux comme supports publicitaires.<br />
Et la qualité actuelle de rendu (temps réel, architecture)<br />
est telle que d’autres professions viennent s’ajouter<br />
aux artistes traditionnels de jeux vidéo, comme des architectes<br />
et des spécialistes en effets spéciaux de cinéma. Pour former<br />
tous ces professionnels, de nouvelles formations voient<br />
le jour, comme à la ZHdK de Zurich, à l’EPAC de Saxon<br />
ou à la HEUGVD d’Yverdon-les-Bains. <strong>Mai</strong>s pour Matthias<br />
Sala, «le risque majeur pour la Suisse, qui propose encore<br />
peu de formations comparé à l’Angleterre par exemple,<br />
c’est une fuite des cerveaux». À nous de savoir les retenir.<br />
FANTASMER<br />
«Beautiful Backsides», soit de jolis<br />
postérieurs des top models de Bunny<br />
Yeager shootés entre les années 50<br />
et 70 à travers cette joyeuse et sexy<br />
publication de 213 photographies au<br />
style vintage, 21,5 x 28 cm, 144 pages,<br />
environ 37 francs, Éditions Schiffer,<br />
disponible sur www.colette.fr<br />
18<br />
ÉCOUTER<br />
Le Boombox Portable F Stereo,<br />
c’est la réinvention du radiocassette<br />
stéréo classique car il est doté<br />
d’une radio FM et d’une station<br />
d’accueil pour iPhone ou iPod,<br />
IHOME, environ 276 francs,<br />
www.ihomeaudio.com<br />
L’avis de l’expert,<br />
Sylvain Gardel<br />
Directeur du programme<br />
GameCulture chez Pro Helvetia,<br />
fondation suisse pour la culture.<br />
L’évolution du secteur<br />
s’accompagne de nouveaux besoins,<br />
donc de nouveaux métiers ?<br />
Il faut nuancer : dans les grandes<br />
boîtes de production, la spécialisation<br />
est évidente. <strong>Mai</strong>s les jeux<br />
indépendants peuvent être l’œuvre<br />
d’équipes très spécialisées, dans<br />
de petits studios. C’est d’ailleurs<br />
le point fort de la Suisse qui forme<br />
des gens capables d’accompagner<br />
un projet de A à Z et de tenir compte<br />
des différents éléments<br />
de la production.<br />
D’où viennent ces professionnels ?<br />
Nombreux sont encore ceux<br />
qui arrivent au Game Design<br />
par passion, sans réelle formation<br />
spécialisée. Il existe cependant<br />
plusieurs écoles de qualité en Suisse.<br />
Elles préparent tant aux aspects<br />
de programmation (Computer<br />
Sciences dans les EPF), de conception<br />
(HEAD à Genève) qu’à l’illustration<br />
(EPAC à Saxon), par exemple.<br />
Il existe encore assez peu<br />
de formations spécifiques, pourquoi ?<br />
Elles sont justement en plein boom !<br />
La Suisse a vu naître plus de 5 formations<br />
spécialisées ces dix dernières années,<br />
c’est extrêmement positif. D’autant<br />
que ces écoles ont rapidement su se faire<br />
un nom en dehors de nos frontières,<br />
comme la ZHdK dont les étudiants<br />
sont régulièrement nominés et primés<br />
lors de festivals internationaux.<br />
LIRE<br />
Horloge «Touch», montre de<br />
table avec indication de l’heure<br />
en texte, 13,5 x 13,5 x 1,8 cm, avec<br />
vitre frontale en verre acrylique et<br />
sérigraphie multicouche sur boîtier<br />
aluminium monobloc, Qlocktwo,<br />
environ 600 francs,<br />
www.qlocktwo.com<br />
© D.R.
Frédéric Hemmer, Chef du Département IT, CERN<br />
Le CERN est client Business Sunrise car,<br />
pour eux aussi, l’innovation repose sur<br />
une interconnexion à grande échelle.<br />
Le CERN est l’un des centres de recherche les plus réputés au monde dans le domaine de la physique des particules.<br />
Business Sunrise et le CERN mettent tous deux au point des solutions innovantes et non conventionnelles. Nous avons ainsi<br />
développé spécifiquement à l’usage du CERN un système voix et données, installé dans les tunnels de l’accélérateur de<br />
particules. Ce système permet une connexion fiable au réseau, même à 100 mètres sous terre.<br />
Adoptez, vous aussi, Business Sunrise! Vous bénéficierez des solutions de communication les plus performantes tout<br />
comme d’un service personnalisé et professionnel. business-sunrise.ch
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
À travers ces concepts de Genève,<br />
nous avons pu juger de la pertinence<br />
de la vision automobile de ces artisans<br />
italiens qui furent dans les années<br />
60/70 de véritables guides planétaires<br />
du style automobile.<br />
Giugiaro Brivido<br />
Ital Design Giugiaro s’est fait connaître<br />
en ne travaillant pas uniquement<br />
PISTONS ET ENGRENAGES<br />
LittleItaly<br />
F. SCAGLIONE Concepts<br />
LES CARROSSIERS ITALIENS<br />
SONT-ILS ENCORE VIVANTS ?<br />
EN L’ABSENCE DE SALONS MAJEURS DANS LEURS PAYS, LES CARROSSIERS<br />
ITALIENS SE RENDENT À GENÈVE POUR MONTRER QU’ILS EXISTENT<br />
ENVERS ET CONTRE TOUT. PININFARINA, BERTONE ET GIUGIARO,<br />
AUTREFOIS RÉFÉRENTS, ÉTAIENT PRÉSENTS AVEC UN CONCEPT.<br />
L’OCCASION DE JUGER SUR PIÈCES LE BIEN-FONDÉ (OU PAS)<br />
DE LEURS RÉFLEXIONS AUTOMOBILES ACTUELLES.<br />
20<br />
sur le style de ses concepts mais<br />
en soignant l’ergonomie et en<br />
innovant en matière d’architecture.<br />
Récemment rachetée par Volkswagen,<br />
l’enseigne de Giorgetto Giugiaro s’est<br />
fendue de Brivido (frisson), une GT<br />
supersportive hybride à portes papillon<br />
transparentes. Brivido se distingue<br />
par ses immenses optiques à Leds<br />
de 2,60 m de long qui s’évadent<br />
sur les fl ancs, l’utilisation d’une fi bre de<br />
titane résistante appelée Titan-Tex ou<br />
sa profusion d’écrans tactiles. Son V6<br />
3.0l compressé de 360 ch est soutenu<br />
par un bloc électrique qui fait grimper<br />
la puissance jusqu’à 408 ch et chuter<br />
les rejets CO2. Le problème ? Malgré<br />
sa technologie moderne, Brivido<br />
rappelle furieusement la Lamborghini<br />
Marzal Bertone de 1967.
© D.R.<br />
Pininfarina Cambiano<br />
Cambiano est une berline de luxe<br />
de 5 mètres de long extrêmement<br />
aboutie et bien dans son époque<br />
selon ses concepteurs. Proportions<br />
harmonieuses, lignes épurées et fl uides,<br />
technologie électrique réaliste mais aussi<br />
asymétrie (2 portes d’un côté, une de<br />
l’autre), Cambiano veut être marquante,<br />
seulement elle n’aimante pas le regard.<br />
Certes, Pininfarina a toujours préféré<br />
à l’exubérance facile une sobriété<br />
à la connotation plus noble mais dans<br />
un autre registre, la même fi rme<br />
est capable de produire la Ferrari F12<br />
berlinetta, pas très discrète.<br />
En poursuivant une démarche, déjà<br />
sienne en 1957 avec le concept Lancia<br />
Florida II, Pininfarina devient invisible<br />
aux yeux de l’amateur d’aujourd’hui.<br />
Bertone Nuccio<br />
Ici, pas de faux-semblant, la Bertone<br />
Nuccio assume son look passéiste<br />
puisqu’elle célèbre le centenaire<br />
de l’entreprise en empruntant le prénom<br />
de celui qui lui offrit ses plus grandes<br />
heures. Nuccio est une supercar<br />
PISTONS ET ENGRENAGES<br />
21<br />
qui se revendique du Wedge design<br />
en vogue à la charnière des années 60/70.<br />
Ligne «en coin», monolithique, Nuccio<br />
est la digne héritière des prestigieuses<br />
Carabo, Stratos Zero et Countach jusque<br />
dans sa motorisation qui ne concède<br />
rien au modernisme puisqu’il s’agit<br />
d’un «simple» V8 4.3l de 480 ch.<br />
Belle évocation teintée d’émotion<br />
mais un hommage ne surpassant jamais<br />
les originaux, serions-nous tentés<br />
de dire : et après ? Les grands carrossiers<br />
italiens vivent une période délicate.<br />
IDGiugiaro est désormais une force<br />
de proposition parmi d’autres pour VW,<br />
Pininfarina est maintenue sous perfusion<br />
par Ferrari tandis que Bertone, en pleine<br />
résurrection, n’a toujours pas d’avenir<br />
clair. Ce constat, peu enivrant, se traduit<br />
malheureusement par leurs propositions<br />
qui ont du mal à s’inscrire dans le monde<br />
actuel, et qui visiblement n’est plus le leur.<br />
Les carrossiers italiens semblent vivre<br />
dans le souvenir. Leurs visions sans grand<br />
écho sont aujourd’hui des animations<br />
nostalgiques de salon qui ne parviennent<br />
pas à s’incruster durablement dans<br />
les esprits des amateurs et des décideurs.<br />
Ne nous en félicitons pas.<br />
C’est donc avec la Brivido Concept<br />
que Giugiaro exprime son savoir-faire :<br />
le prototype reprend l’allure d’un coupé<br />
sportif avec un style de supercar sur sa<br />
face arrière et un look futuriste agressif<br />
sur la partie avant du modèle.<br />
© D.R.<br />
Savant mélange<br />
de vaisseau amiral<br />
et de coupé sportif,<br />
la Cambiano Concept -<br />
du nom du siège<br />
de la marque - inaugure<br />
un nouveau style grâce<br />
à une ouverture<br />
de portières astucieuse<br />
inspirée du Hyundai<br />
Veloster.<br />
La Bertone Nuccio née<br />
sous le coup de crayon<br />
de Mike Robinson rend<br />
hommage à la Stratos<br />
Zero notamment par<br />
le forme trapézoïdale<br />
du pare-brise. On retrouve<br />
aussi un pavillon orange<br />
contrastant avec la livrée<br />
«grigio siralico»<br />
de la carrosserie.<br />
ALTERNATIVE<br />
Minorité visible<br />
Moins connu que les trois carrossiers<br />
déjà évoqués, Touring Superleggera n’en<br />
a pas moins réussi à capter (et captiver)<br />
l’attention en dévoilant Disco Volante<br />
<strong>2012</strong>. Hommage à l’Alfa Roméo Disco<br />
Volante C52, cette vision moderne repose<br />
sur un châssis de 8C Competizione et<br />
abrite sous son capot avant un V8 4.7l<br />
de 450 ch accouplé à une transmission<br />
rejetée sur l’essieu arrière permettant une<br />
répartition des masses idéales de 49/51.<br />
Expressive et opulente au contraire de<br />
ses compatriotes, on se dit qu’elle a choisi<br />
la bonne muse pour se faire remarquer.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
© D.R.
Éclectisme<br />
«CAPTER L’ESPRIT<br />
DU TEMPS»<br />
PÈRE DU NISSAN QASHQAI, LE SUISSE STÉPHANE SCHWARZ A DONNÉ<br />
SES LETTRES DE NOBLESSE AU DESIGN AUTOMOBILE ASIATIQUE.<br />
IL PARTAGE AUJOURD’HUI SON TEMPS ENTRE GENÈVE ET TURIN,<br />
OÙ UN CONSTRUCTEUR CHINOIS VIENT DE FAIRE APPEL À LUI.<br />
Désireux d’échapper à la frénésie<br />
londonienne, Stéphane Schwarz a choisi<br />
d’amarrer son studio à Genève.<br />
Un retour aux sources et au calme<br />
pour cet ancien étudiant de l’Art Center<br />
College de La Tour-de-Peilz : «On croit<br />
que tout est statique ici mais c’est faux.<br />
La Suisse est un centre névralgique au<br />
cœur de l’Europe, elle est constamment<br />
infl uencée par ce qui l’entoure.»<br />
À 46 ans, l’ex-responsable du design<br />
de Nissan Europe a vécu dans sept<br />
pays et touché à tous les domaines<br />
de la création : bateaux, intérieurs<br />
d’avions, mobilier, baguette de chef<br />
d’orchestre pour Swarovski… Un goût<br />
de l’éclectisme qui remonte à ses débuts<br />
chez Pininfarina, dans les années 90.<br />
Baguette chinoise<br />
L’autre baguette de Stéphane Schwarz<br />
est chinoise. Depuis le 1 er février dernier,<br />
il est le nouveau product manager<br />
de la marque Changan :<br />
«Les consommateurs chinois ont envie<br />
de modernité. Ils sont très férus de style<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
© D.R.<br />
P. THAULAZ Style<br />
européen, d’où la présence<br />
de Changan à Turin». Un sacré défi<br />
pour le designer qui entend malgré tout<br />
garder son indépendance : «J’ai intégré<br />
l’équipe - réd. : une centaine<br />
de personnes - , mais rien ne m’empêche<br />
de proposer ma créativité dans d’autres<br />
domaines que l’automobile».<br />
«Le principe des vases communicants»,<br />
ajoute ce Bâlois d’origine : «Tout ce qui<br />
PISTONS ET ENGRENAGES<br />
22<br />
bouge doit répondre à des normes très<br />
strictes. La voiture restera toujours<br />
l’un des produits les plus complexes qui<br />
soient. Un canapé, c’est un jet créatif.<br />
On se retrouve avec une série de<br />
modeleurs dans un atelier qui façonnent<br />
la mousse de manière très approximative.<br />
Rien à voir avec le demi-millimètre<br />
sur lequel on discute avec les ingénieurs<br />
automobiles. Par contre, en amont<br />
du projet, il y a beaucoup de similitudes.<br />
Il faut penser à des contrastes,<br />
à un rythme, à un équilibre<br />
des proportions, à la qualité des surfaces.<br />
Il s’agit aussi de capter l’esprit du temps».<br />
Serait-il possible d’avoir quelques<br />
précisions, Monsieur le créateur ?<br />
«En Occident, on est davantage sensible<br />
à la valeur du moment, au bien-être.<br />
L’heure n’est plus à l’accumulation<br />
de biens matériels. Des pays comme<br />
la Chine et l’Inde sont très avides de<br />
consommation, mais l’histoire ne se répète<br />
pas toujours. Ils pourraient arriver aux<br />
mêmes automatismes occidentaux dans<br />
un avenir plus proche qu’on ne le croit».<br />
ANIMATION<br />
Ode à la<br />
macchina !<br />
On l’avait connu vieillissant,<br />
on le retrouve pétaradant de santé.<br />
Le Musée automobile de Turin a accueilli<br />
250 000 visiteurs depuis sa réouverture,<br />
il y a une année. Une belle récompense<br />
pour le scénographe François Confino,<br />
un franco-suisse passionné de voitures<br />
qui… roulent : «J’ai visité beaucoup<br />
de musées automobiles dans le monde<br />
et partout j’ai eu la même impression<br />
de me retrouver dans un cimetière.<br />
D’où l’idée de mettre les véhicules en<br />
mouvement. Grâce à 28 projecteurs vidéo<br />
animant un écran de 60 mètres de long,<br />
les F1 donnent l’impression de se déplacer<br />
sur le circuit». L’animation ne se limite pas<br />
aux bolides de course. De la Bernardi<br />
de 1896 aux concept cars du 3 ème millénaire,<br />
tous sont replacés dans leur époque :<br />
«Nous ne voulions pas nous adresser<br />
uniquement aux passionnés de bagnoles.<br />
C’est vraiment une visite familiale». Petits<br />
et grands verseront une larme en piétinant<br />
la photo aérienne de Turin (20 mètres<br />
sur 20) laissant apparaître par dizaines des<br />
constructeurs aujourd’hui disparus. «Tout<br />
fout le camp. Même Giugiaro vient d’être<br />
racheté par VW !», lâche François Confino.<br />
Museo nazionale dell’automobile<br />
di Torino (ouvert tous les jours, fermé<br />
le lundi après-midi et le mardi matin),<br />
www.museoauto.it<br />
P. T.<br />
© D.R.<br />
© D.R.
© D.R.<br />
PISTONS & ENGRENAGES<br />
Couvre- Couvre-Chef Chef<br />
UN SUV À UV F.<br />
Le dernier coup de force de Land<br />
Rover fut sans aucun doute le Range<br />
Rover Evoque. Lors du renouvellement<br />
du «grand» Range Rover,<br />
les responsables n’avaient pas osé<br />
conserver le style du concept Stormer<br />
qui le préfigurait. Cependant, lorsqu’il<br />
a fallu imaginer un petit frère<br />
à ce SUV iconique, les patrons<br />
n’ont pas renouvelé leur erreur.<br />
Remarquable et remarqué, le concept<br />
Evoque, la voiture de série quasiment<br />
identique déclinée en coupé<br />
et en 5 portes, est logiquement devenu<br />
un succès dès son lancement !<br />
SCAGLIONE Range Rover<br />
LES TEMPS CHANGENT MAIS LES ANGLAIS RESTENT DES ICONOCLASTES<br />
AMATEURS DE CABRIOLET. LE DERNIER HIT DE LAND ROVER ? UN PETIT<br />
SUV URBAIN AU LOOK DE CONCEPT-CAR POUR LEQUEL NOUS ÉTIONS LOIN<br />
D’IMAGINER QU’ILS ALLAIENT LUI ÔTER LA TÊTE...<br />
<strong>Mai</strong>s voilà, les anglais ne font jamais<br />
rien comme les autres. Ils sont par<br />
exemple le pays des artisans les plus<br />
délurés qui, lorsqu’une fulgurance<br />
automobile leur traverse l’esprit,<br />
la construisent et roulent avec !<br />
Par ailleurs, alors que la météo locale<br />
n’occasionne que rarement des coups<br />
de soleil, ils sont les plus grands<br />
consommateurs de cabriolets<br />
du Vieux Continent. Dès lors,<br />
en réunissant tous ces éléments,<br />
on comprend aisément comment<br />
leur est venue l’idée d’enlever le chapeau<br />
du Range Rover Evoque Coupé.<br />
23<br />
Une simple étude de style et<br />
d’ingénierie, rien de plus ?<br />
Présenté au salon de Genève, l’Evoque<br />
Cabriolet dessiné par les équipes de Gerry<br />
McGovern compile les incohérences. Un<br />
SUV pour la ville est déjà une hérésie mais<br />
un SUV citadin et cabriolet pourra être<br />
considéré par certains comme le symbole<br />
parfait du non-sens (spécialité anglaise là<br />
aussi) en matière de mobilité urbaine…<br />
qui a pourtant réussi à dévisser les têtes<br />
des visiteurs du salon. Pour l’instant,<br />
ce concept n’est qu’une proposition qui<br />
cherche à explorer le potentiel commercial<br />
d’un engin aussi décalé.<br />
Car l’envie de l’ajouter à la famille Evoque<br />
démange réellement les responsables qui<br />
ont poussé le développement<br />
de ce concept assez loin. S’il reprend<br />
toutes les fonctionnalités du Coupé, le<br />
cabriolet est aussi équipé d’un système de<br />
protection en cas de retournement alors<br />
que l’intégration stylistique du couvre<br />
capote est particulièrement soignée.<br />
La couverture de toile et son mécanisme<br />
n’ont rien d’improvisé et si l’on troque<br />
les jantes 21’’ contre des équivalents plus<br />
réalistes, on obtient un objet qui pourrait<br />
créer LA tendance. Il ne lui manque<br />
qu’un feu vert pour être commercialisé.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
©D.R.<br />
NEWS<br />
Aston Martin<br />
en John Lobb<br />
L’importance du pneumatique<br />
en automobile est souvent sous-estimée.<br />
Celle de la chaussure de conduite l’est<br />
tout autant. Bref, lorsque la <strong>Mai</strong>son John<br />
Lobb s’associe avec Aston Martin pour<br />
concevoir des chaussures, le gentleman<br />
driver ne sera pas déçu. Le classicisme<br />
habituel de la marque vole en éclat …<br />
des couleurs vives qui se marient pour<br />
mettre en exergue une semelle souple<br />
et remontante. Comble du chic, les lacets<br />
de deux couleurs peuvent, au choix,<br />
s’assortir à la tige ou à la semelle. <strong>Mai</strong>s<br />
nul doute que l’effet le plus saisissant<br />
sera de coordonner ses chaussures<br />
avec son Aston Martin !<br />
CÉLÉBRATION<br />
AGEFI LIFE - MAI <strong>2012</strong><br />
F. S.<br />
Parce qu’elle n’aura fait que cinq<br />
heureux et qu’eux seuls auront donc<br />
le privilège de l’admirer, la Tourbillon<br />
Chronographe de compétition<br />
à rattrapante RM 056 Felipe Massa<br />
Saphir de Richard Mille est d’ores<br />
et déjà un mythe, tel un précieux objet<br />
de collection. Les caractéristiques<br />
ébouriffantes des cinq exemplaires<br />
de ce garde-temps expliquent<br />
son extrême rareté. Pour mettre<br />
au point la Tourbillon Chronographe<br />
de compétition à rattrapante RM 056<br />
Felipe Massa Saphir, l’horloger Richard<br />
Mille a allégé de 20% le calibre RM008<br />
(moins de 10 g !), entraînant la création<br />
de 400 nouvelles pièces ! Ce calibre<br />
atteint ainsi un niveau de performance<br />
inégalé tant sur le plan de sa fi abilité<br />
sur le long terme que de la précision<br />
du calcul du temps.<br />
Exploit d’ingénierie<br />
et de style<br />
Créée en 2004 pour le champion<br />
de Formule 1 Felipe Massa, cette montre<br />
d’exception qui fut la première à être<br />
munie d’une platine en nanofi bres<br />
de carbone, pesait à sa création 43 g<br />
sans son bracelet. Son mouvement<br />
tourbillon animant un chronographe<br />
à rattrapante était l’un des plus<br />
complexes au monde et la montre était<br />
capable de résister au traitement infl igé<br />
par les multiples chocs, pouvant aller<br />
jusqu’à 5000G, d’une saison de Grand<br />
Prix. Dans cette nouvelle version, dotée<br />
d’un boîtier en trois parties étanche<br />
à 50 mètres, assemblé au moyen<br />
de rondelles en acier inoxydable 316L<br />
résistantes à l’usure et de 20 vis Spline<br />
en titane grade 5, cette montre tutoie<br />
les sommets.<br />
Pour mettre au point un tel boîtier il aura<br />
fallu pas moins de 1000 heures d’usinage<br />
par boîtier dont 350 heures de polissage<br />
pour l’ensemble carrure/lunette/fond<br />
et 430 heures de meulage !<br />
PISTONS ET ENGRENAGES<br />
Performance<br />
L’HEURE<br />
M. ROBERT DU SAPHIR Exploit<br />
TAILLÉE DANS UN BLOC DE SAPHIR, LA TOURBILLON CHRONOGRAPHE<br />
DE COMPÉTITION À RATTRAPANTE RM 056 FELIPE MASSA SAPHIR<br />
DE RICHARD MILLE VAUT VRAIMENT LE COUP D’ŒIL.<br />
Enfi n, la grande nouveauté de ce<br />
Tourbillon Chronographe de compétition<br />
à rattrapante RM 056 Felipe Massa Saphir<br />
est la lunette, le fond et la carrure réalisés<br />
à partir de blocs de saphirs taillés dans<br />
la masse ! Composée de cristaux d’oxyde<br />
d’aluminium (Al2O3), cette pierre offre<br />
En 1972, quand Audemars Piguet rompt avec la tradition<br />
en créant la Royal Oak, la première montre sportive dotée<br />
d’un mouvement mécanique extra-plat dans un boîtier en acier<br />
au prix d’une montre en or (une première dans l’histoire<br />
de l’horlogerie ! ), rares sont les observateurs à parier<br />
sur le succès de cette montre hors norme dessinée par Gérald<br />
Genta. Quarante ans plus tard, force est de constater que<br />
la belle dont les caractéristiques restent inchangées (lunette<br />
octogonale fixée par des vis en or blanc hexagonales, motif<br />
tapisserie du cadran et bracelet «en chute» entièrement<br />
une formidable transparence.<br />
Avec une dureté de 1 800 Vickers, le saphir<br />
est également réputé pour sa grande<br />
résistance aux rayures. Très diffi cile<br />
à usiner, il propulse ainsi ce garde-temps<br />
dans le monde des chefs-d’œuvre avec un<br />
prix à sa hauteur : 1,416 million d’Euros !<br />
L’avant-garde d’une icône<br />
24<br />
intégré au boîtier) remporte toujours un vif succès.<br />
Alors pour célébrer ses 40 printemps, la manufacture<br />
du Brassus organise une exposition au cœur du «Lichthof»,<br />
à Zürich, du 14 au 16 mai <strong>2012</strong> en parallèle de celle de New<br />
York, Milan, Paris, Pékin, Singapour et Dubaï. Au total,<br />
quarante pièces d’exception allant du premier modèle aux<br />
derniers seront ainsi exposées avec des archives historiques<br />
afin de retracer l’histoire de cette icône. Avis aux passionnés.<br />
«Royal Oak 40 Years - From Avant-Garde to Icon», du 14<br />
au 16 mai <strong>2012</strong>, Lichthof à Zürich, www.audemarspiguet.com<br />
R.L.<br />
© D.R.
PISTONS ET ENGRENAGES<br />
Plateforme<br />
LA TÉLÉ QUI VOIT<br />
LE TEMPS PASSER<br />
M. ROBERT Média<br />
CRÉATEUR DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DE<br />
TÉLÉVISION SUR LE WEB DÉDIÉE À L’UNIVERS<br />
HORLOGER, MARC-ANDRÉ DESCHOUX<br />
ENTAME, AVEC JEAN-BAPTISTE GUILLET,<br />
LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL<br />
DE THE WATCHES.TV.<br />
Avec 40 000 visiteurs par mois et déjà<br />
138 000 vidéos vues depuis septembre,<br />
www.thewatches.tv, la première chaîne<br />
de télévision sur le Web dédiée à l’univers<br />
horloger, est un succès. S’adressant aux<br />
amateurs éclairés de belles montres mais<br />
aussi au grand public désireux d’accéder<br />
à ce monde de luxe et de précision,<br />
The Watches TV est née de l’idée<br />
de Marc-André Deschoux de raconter<br />
les histoires des garde-temps.<br />
«Il est plus facile de regarder une vidéo<br />
de deux minutes sur son ordinateur<br />
ou son smartphone que de lire un long<br />
article», explique cet ancien producteur<br />
de magazines et documentaires pour la<br />
TSR, Arte ou France Télévisions. «<strong>Mai</strong>s<br />
nous avons une vraie volonté d’éditorialiser<br />
nos propos dans un style journalistique.<br />
Le public ne veut ni vidéos<br />
promotionnelles, ni publicités».<br />
Aussi, trois nouveaux reportages<br />
alimentent chaque semaine la chaîne et<br />
80% des fi lms visionnés par les internautes<br />
sont des inédits de la <strong>Mai</strong>son. Le reste est<br />
constitué des fi lms promotionnels tournés<br />
par les marques horlogères et qui n’étaient<br />
jamais montrés en dehors des salons<br />
professionnels ou dans les boutiques.<br />
Afi n que l’information et le ton soient<br />
CINQ SENS<br />
VOIR<br />
«Shame», un film<br />
de Steve McQueen qui aborde<br />
de manière très frontale la question<br />
de l’addiction sexuelle, DVD,<br />
environ 30 francs, disponible<br />
sur www.fnac.com<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
© D.R.<br />
bien au rendez-vous de The Watches<br />
TV, Jean-Baptiste Guillet, journaliste<br />
économique et spécialiste<br />
de l’horlogerie, ancien présentateur<br />
du Journal Télévisé de la TSR<br />
a rejoint l’aventure. «The Watches TV<br />
est un véritable média, totalement<br />
ÉGRAINER<br />
Montre SpidoLite II Titanium<br />
avec boîte en Titane,<br />
Linde Werdelin,<br />
environ 12 410 francs,<br />
www.lindewerdelin.com<br />
ALTERNER<br />
Imaginé et fabriqué à Manchester,<br />
le SwiftyONE est une alternative<br />
aux moyens de transport urbains<br />
traditionnels car une fois replié,<br />
sa finesse et sa légèreté (7,5kg)<br />
permettent de le transporter<br />
aisément, Swifty Scooters, en<br />
exclusivité au Conran Shop,<br />
835 francs, www.conranshop.fr<br />
26<br />
indépendant des marques horlogères,<br />
qui vit des recettes publicitaires liées<br />
à son audience», précise le Managing<br />
Director. L’audience, justement,<br />
est appelée à grossir rapidement avec<br />
le développement international du site.<br />
SE POSER<br />
Fauteuil Eumenes en édition<br />
limitée, design Paola Navone<br />
pour MERCI, 435 francs,<br />
www.merci-merci.com<br />
«Dès cet été, le site, actuellement en<br />
anglais, sera disponible en neuf langues<br />
(chinois, russe, italien, etc.) car nous ne<br />
voulons pas nous arrêter à la Suisse, ‘patrie’<br />
de l’horlogerie. Nous voulons montrer<br />
comment les marques conquièrent les<br />
marchés étrangers en couvrant notamment<br />
les salons professionnels<br />
à Paris, Dubaï ou Londres», détaille<br />
Marc-André Deschoux. La chaîne élargit<br />
également son public en étant reprise<br />
par plusieurs forums, blogs ou plateformes<br />
internationales telle YouTube<br />
ou des portails russes d’informations<br />
horlogères. «Nous venons de la télévision<br />
et nos critères de qualité sont très élevés ;<br />
aussi nous voulons que nos programmes<br />
soient repris par la télévision sous la forme<br />
de programmes courts de six minutes.<br />
Nous en discutons actuellement avec<br />
des chaînes américaines et asiatiques»,<br />
concluent les deux animateurs de The<br />
Watches TV, la chaîne où l’on voit le temps<br />
passer mais où l’on ne s’ennuie jamais.<br />
ÉCLAIRER<br />
Abat-jour suspension en cuir<br />
vertival beige, conçu par Pepe<br />
Heykoop et fabriqué par Furnism,<br />
750 francs, www.pepeheykoop.nl
© Harry Winston.<br />
BIO EXPRESS<br />
Armée d’une double formation<br />
en marketing et en design, Sandrine<br />
de Laage a travaillé plus de dix ans<br />
chez Cartier, d’abord à Hong Kong, puis<br />
à Paris, où elle a été en charge du studio<br />
de création des bijoux. Elle a ensuite créé<br />
sa propre société toujours à Paris, puis<br />
a déménagé à New York, il y a 5 ans<br />
afin de rejoindre Harry Winston. Âgée<br />
de 43 ans, elle vit dans la métropole<br />
américaine en compagnie de ses trois fils.<br />
Voilà plus de 20 ans que la maison Harry<br />
Winston réalise des créations horlogères,<br />
avec toujours cette même volonté de créer<br />
de la magie et du rêve. La marque a tout<br />
naturellement débuté avec des montres<br />
de haute joaillerie, puis a enchaîné<br />
avec des complications, notamment<br />
son Premier Bi-Retrograde Perpetual<br />
Calendar. Elle revient aujourd’hui avec<br />
le modèle Opus 12, fruit de la collaboration<br />
du créateur horloger Emmanuel Bouchet<br />
avec le designer Augustin Nussbaum<br />
et la <strong>Mai</strong>son Harry Winston.<br />
Sandrine de Laage, que<br />
cherchez-vous à retranscrire<br />
par le biais de cette collection ?<br />
En créant Opus, Harry Winston est<br />
parvenu à transformer les idées nées de<br />
deux esprits virtuoses en des garde-temps<br />
d’exception. Car Opus, c’est la rencontre de<br />
deux ADN dévoués à créer l’exceptionnel.<br />
Depuis 2001, Opus a été conçu<br />
pour redonner le goût et la liberté de créer<br />
des garde-temps jamais vus. Et depuis,<br />
le concept s’enrichit chaque année, l’espace<br />
d’un projet et d’une nouvelle aventure<br />
avec un horloger indépendant. Opus 12<br />
est une nouvelle et passionnante page<br />
dans ce livre d’histoires fantastiques.<br />
Que représente pour vous le fait<br />
d’être une femme dans le milieu<br />
de l’horlogerie, très masculin ?<br />
Mon univers est l’univers de Harry<br />
Winston : c’est un univers de rêve,<br />
de création, de luxe et d’innovation.<br />
PISTONS ET ENGRENAGES<br />
Sandrine De Laage<br />
«JE METS TOUJOURS EN AVANT<br />
LE MATÉRIAU AVANT L’ORNEMENT»<br />
LA SOCIÉTÉ HARRY WINSTON VIENT DE PRÉSENTER, À BÂLE, LE DERNIER<br />
NÉ DE SA COLLECTION : OPUS 12. INTERVIEW AVEC SA DIRECTRICE<br />
ARTISTIQUE, SANDRINE DE LAAGE, QUI NOUS EXPOSE SA CONCEPTION<br />
DU DESIGN HORLOGER.<br />
27<br />
Ce que Monsieur Winston nous a laissé en<br />
héritage m’inspire tant en joaillerie qu’en<br />
horlogerie, sans distinction. Raffi nement,<br />
audace et passion sont mes mots d’ordre<br />
quelles que soient les pièces auxquelles<br />
je m’attèle. Nos studios accueillent<br />
des designers du monde entier, des<br />
hommes et des femmes qui s’enrichissent<br />
et se nourrissent de leur propre culture<br />
et de leurs propres sensibilités.<br />
En tant que designer, quelles<br />
sont vos spécifi cités ?<br />
La créativité au service d’un savoir-faire<br />
de haut vol. Je m’inspire à parts égales<br />
des archives dont je dispose, soit plus<br />
de 100 000 dessins et de tout<br />
ce qui m’entoure, surtout de mes voyages<br />
qui enrichissent constamment et sans<br />
limite mon puits d’inspiration.<br />
Dans cette optique,<br />
que cherchez-vous plus<br />
précisément à mettre en avant ?<br />
Selon la pièce, j’essaye de mettre en avant<br />
la pierre ou le mouvement, mais toujours<br />
le matériau avant l’ornement.<br />
Qu’attendez-vous de la réaction<br />
du public ?<br />
La surprise et surtout de l’émotion :<br />
je cherche à créer de la magie et faire<br />
partager du rêve…<br />
Que pensez-vous de l’état du design<br />
actuel ?<br />
Chacun a sa pierre à apporter à l’édifi ce,<br />
A. CACERES Complication<br />
l’essentiel étant de toujours privilégier<br />
l’intention qui existe derrière chaque<br />
design. Nos créations s’orientent vers<br />
des lignes plus sobres et des surfaces<br />
plus épurées. Notre quête est celle<br />
de l’élégance, mais uniquement de celle<br />
qui suscite l’émerveillement et la surprise,<br />
comme cette année à BaselWorld lors de la<br />
présentation de nos nouvelles collections.<br />
Qu’évoque pour vous le design<br />
horloger actuellement ?<br />
Il devient indéniablement la vitrine<br />
du mouvement…<br />
Quelles sont selon vous les grandes<br />
tendances horlogères du moment ?<br />
On parle beaucoup de l’utilisation<br />
du bleu marine par exemple.<br />
Je perçois surtout un retour au vintage,<br />
beaucoup de classique et d’extra-plat.<br />
Hublot a récemment sorti une<br />
montre d’une valeur de 5 millions<br />
de francs, ce qui fait dire à plusieurs<br />
spécialistes qu’il devient diffi cile<br />
sur une si petite surface de placer<br />
davantage de valeur. On atteindrait<br />
ainsi une limite supérieure de prix.<br />
Que pensez-vous de ce type<br />
de démarche?<br />
L’important pour moi est de privilégier<br />
la magie, la beauté et la rareté<br />
qui défi nissent le luxe. Transcender<br />
ces valeurs doit demeurer un rêve<br />
continuel. Et lorsque l’on parle de rêve,<br />
les limites n’existent pas.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
© Nicolas Guerin<br />
INTERROGATOIRE<br />
29<br />
«LA QUESTION<br />
FONDAMENTALE,<br />
C’EST LA DÉCROISSANCE<br />
POSITIVE»<br />
Interview<br />
M. ROBERT<br />
ICÔNE, MAÎTRE<br />
DE L’OBJET UTILE<br />
ET BEAU, AUJOURD’HUI,<br />
PHILIPPE STARCK<br />
S’ENGAGE DANS<br />
UN COMBAT POUR<br />
SAUVER LA PLANÈTE.<br />
BIEN AU-DELÀ DU DESIGN,<br />
CELUI QUI A RÉCEMMENT<br />
DÉCLARÉ COLLABORER<br />
AVEC APPLE À LA<br />
CRÉATION D’UN PRODUIT<br />
«RÉVOLUTIONNAIRE»<br />
PRÔNE UNE NOUVELLE<br />
FAÇON DE PRODUIRE,<br />
DE CONSOMMER,<br />
ET DE S’ENTRAIDER<br />
ENTRE HUMAINS.<br />
De retour de Florence<br />
où il donnait<br />
une conférence sur<br />
la décroissance positive,<br />
Philippe Starck trouve<br />
un peu de temps<br />
pour répondre à nos questions.<br />
Car si ce maître du design<br />
de ces 30 dernières années dessine<br />
toujours tous azimuts - une cantine chic<br />
aux Puces de Saint-Ouen, un nouveau<br />
Mama Shelter à Lyon, un Laguiole<br />
relooké, etc. -, il s’investit désormais<br />
de plus en plus dans l’écologie et l’avenir<br />
de la planète, proposant tour à tour<br />
la voiture électrique Volteis V, le vélo<br />
urbain Pilab avec Peugeot ou les maisons<br />
D.E.A.R.S (Democratic Ecological<br />
Architecture with Riko by Starck).<br />
«J’ai passé 30 ans à développer mon idée<br />
du ‘design démocratique’ car à l’époque,<br />
le design était réservé à une élite<br />
et j’ai toujours trouvé l’élitisme vulgaire»,<br />
raconte Philippe Starck. «Le design<br />
démocratique consistait à monter<br />
en qualité, descendre en prix et le rendre<br />
accessible au maximum de gens.<br />
La bataille est aujourd’hui gagnée.<br />
Quasiment tout le monde peut avoir accès<br />
à un meuble ou un objet de bonne qualité<br />
et ergonomique. Je suis donc passé<br />
à une autre bataille consistant à appliquer<br />
à l’écologie, problème majeur de notre<br />
époque, les mêmes principes : hausse<br />
de la qualité, baisse du tarif et accès facile».<br />
Pertinent, entre optimisme et inquiétude,<br />
ce visionnaire dessine, pour «Agefi Life»,<br />
les contours du monde futur et appelle<br />
les humains à enfi n se mettre au travail…<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
© D.R.<br />
Pourquoi l’énergie est-elle<br />
particulièrement au centre<br />
de votre réfl exion ?<br />
J’ai été l’un des premiers à me secouer<br />
les neurones sur les problèmes<br />
de la planète mais, d’ordre général<br />
les résultats sont consternants. Tout<br />
ce qui a été fait depuis 20 ans n’arrivera<br />
peut-être fi nalement qu’à répondre<br />
pour 5 à 10% au problème énergétique<br />
mondial. Tout le monde sait comment<br />
sauver de l’énergie, en prenant par<br />
exemple une douche plutôt qu’un bain,<br />
mais personne ne sait comment en<br />
créer. C’est ce qui m’intéresse à travers,<br />
par exemple, les éoliennes individuelles<br />
que j’ai créées avec Pramac. Elles sont<br />
très faciles d’utilisation, deux fois moins<br />
chères que les éoliennes classiques<br />
et tellement belles qu’elles en deviennent<br />
des objets de désir. C’est le ticket d’entrée<br />
pour faire partie de la grande guerre<br />
de la production d’énergie alternative<br />
et en être fi er. Nous sommes arrivés<br />
à un stade où notre terre ne peut plus<br />
se permettre les mêmes gâchis,<br />
les mêmes productions que jusqu’à<br />
présent. Le constat est triste et s’impose<br />
donc à nous la question fondamentale<br />
et qui est un paradoxe<br />
d’une «décroissance positive».<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
Qui est très différente<br />
de la «décroissance négative» ?<br />
Une décroissance négative n’est pas<br />
souhaitable. Cela reviendrait à couper<br />
les robinets de la production<br />
et à attendre que cela aille mieux.<br />
De plus, l’homme étant intelligent<br />
et d’une extraordinaire créativité,<br />
il ne saurait pas ne plus rien inventer,<br />
ne plus rien faire, voire régresser,<br />
car notre civilisation repose<br />
sur le progrès. Je prône donc<br />
une «décroissance positive» qui<br />
est un moment d’aplatissement<br />
de la courbe de production, un moment<br />
de repos où cette courbe est plus douce,<br />
voire plate, permanente ou temporaire<br />
en fonction de notre travail.<br />
C’est une notion assez paradoxale<br />
et je n’ai aucune idée de la façon dont<br />
nous pouvons y parvenir. Je ne vois pas<br />
non plus de propositions dans ce sens.<br />
Je n’attends rien des politiques qui sont<br />
trop occupés à garder leur pouvoir<br />
et qui ne comprennent pas les problèmes<br />
mondiaux. En fait, j’aimerais entendre les<br />
scientifi ques car ce sont eux qui ont la clé.<br />
C’est la science qui nous sauvera ?<br />
Elle a toujours été en avance<br />
sur nos besoins. Quand nous en avions<br />
INTERROGATOIRE<br />
30<br />
besoin elle était prête à fournir<br />
à l’homme des solutions.<br />
<strong>Mai</strong>s aujourd’hui, pour la première<br />
fois, la science est théoriquement<br />
en avance mais, dans la pratique,<br />
en retard par rapport à nos urgences.<br />
Prenons l’exemple de l’énergie,<br />
du nucléaire plus précisément.<br />
Nous voyons bien que nous ne pouvons<br />
pas continuer avec la fi ssion nucléaire.<br />
Nous ne savons pas bien la réaliser, elle<br />
est dangereuse et pourtant les autorités<br />
ne veulent pas la remettre en cause.<br />
La fi ssion nucléaire avait été préférée<br />
à la fusion nucléaire il y a 60 ans car<br />
elle permettait d’obtenir le matériel<br />
nécessaire à la confection de la bombe<br />
atomique ce qui n’est pas le cas<br />
de la fusion nucléaire. Or celle-ci, tout<br />
comme la fusion froide, est une source<br />
d’énergie infi nie, non polluante,<br />
et que nous savons très bien réaliser<br />
en laboratoire, mais il nous faut<br />
attendre encore 50 ans avant qu’elle soit<br />
applicable. Et c’est précisément cet écart,<br />
entre la théorie et l’application pratique<br />
qui peut nous être fatal.<br />
La solution au problème<br />
énergétique de la planète existe<br />
donc, c’est une bonne nouvelle ?<br />
Oui, mais les scientifi ques demandent<br />
encore 50 ans pour une application<br />
pratique, hors des laboratoires. Nous<br />
avons un trou de quelques décennies<br />
entre le début de la fi n du pétrole - fi n<br />
déjà commencée -, et l’avènement de<br />
la fusion nucléaire. Nous sommes donc<br />
dans un mode de destruction de notre<br />
planète et le temps que nous mettions<br />
en place les solutions non destructives,<br />
avec le retard que l’on a pris, nos enfants<br />
n’auront pas la vie que nous avons vécue<br />
et ne verront pas les mêmes choses que<br />
nous. Il est certain qu’avec notre génie<br />
humain nous allons trouver la solution,<br />
le tout est de savoir quand ?<br />
En attendant, les pays émergents<br />
comme la Chine ou l’Inde<br />
se préoccupent bien plus<br />
de leur développement<br />
économique, polluant<br />
par nature, que de l’écologie ?<br />
Ce désir est normal. Nous ne pouvons<br />
pas demander à des peuples qui ont<br />
rêvé de notre mode de vie de ne pas<br />
y accéder. Cependant, les cycles de<br />
compréhension sont aujourd’hui très<br />
courts et ces peuples comprennent déjà<br />
les causes de la faillite de la civilisation<br />
occidentale et choisissent des solutions<br />
Mori de Venise
© Nicolas Guerin<br />
radicales. Le Pékin moderne est né il y a<br />
15 ans, le Pékin pollué il y a 5 ans et d’ici<br />
un an Pékin sera la première ville sans<br />
voiture à énergie fossile.<br />
La voiture électrique est une bonne<br />
solution, non ?<br />
Il serait surtout temps de sortir du 19 ème<br />
siècle, celui de la mécanique, et du 20 ème ,<br />
celui de la technologie, pour rentrer dans<br />
le 21 ème , celui de l’humain. L’automobile<br />
est une invention très intelligente mais<br />
son usage idiot l’a rendue périmée.<br />
Une voiture promène généralement<br />
du vide : 1 seule personne pour moins<br />
de 5 km à parcourir. Cela pourrait<br />
parfaitement être fait à pied, à vélo,<br />
en tramway ou en métro. Pour des<br />
distances supérieures et pour transporter<br />
5 personnes ou des paquets volumineux,<br />
pourquoi pas. <strong>Mai</strong>s au-delà de 150 km,<br />
il y a le train et au-delà de 700 km,<br />
l’avion. Nous pourrions très bien nous<br />
passer de 90% du parc automobile.<br />
En Occident, avec la crise, l’écologie<br />
n’est-elle pas passée au second plan,<br />
un peu comme un luxe qu’on ne peut<br />
pas s’offrir ?<br />
Il est en effet délicat de demander<br />
à des gens profondément malheureux,<br />
désemparés, et qui sont en train<br />
de sombrer dans la pauvreté, de faire<br />
attention à ne pas jeter leur papier gras<br />
dans la forêt. Il faut mettre l’attelage<br />
dans le bon sens et s’occuper déjà<br />
des grands malheurs urgents<br />
des humains et vous verrez que<br />
s’intégreront alors les problématiques<br />
écologiques et les solutions qui vont avec.<br />
Des gens meurent aujourd’hui car<br />
ils n’ont pas d’eau, ou de l’eau sale<br />
INTERROGATOIRE<br />
31<br />
ou trop d’eau, ce qui nous ramène<br />
à la question du partage de cette<br />
ressource, de son traitement, du<br />
réchauffement climatique, etc. En prenant<br />
chaque sujet sous l’angle humain, on en<br />
arrive forcément à traiter les problèmes de<br />
l’écologie. Avant d’être ami avec la nature,<br />
il faudrait être ami avec l’humain.<br />
Pour conclure, êtes-vous optimiste<br />
pour la suite ?<br />
Totalement ! Depuis son origine,<br />
la courbe de l’évolution de l’Homme<br />
est extraordinairement positive.<br />
Il n’y a aucune raison d’être pessimiste<br />
mais dans l’Histoire Humaine,<br />
il y a des moments plus agréables que<br />
d’autres, plus lumineux que sombres.<br />
Là, il faut juste se mettre au boulot très<br />
très sérieusement. Pour l’instant,<br />
nous faisons l’autruche…<br />
PLUS<br />
«Je suis<br />
un fantôme<br />
ultra-moderne»<br />
Éternel globe-trotter, sollicité aux quatre<br />
coins du monde, Philippe Starck<br />
mène une vie un peu particulière.<br />
«Je vis majoritairement dans les airs,<br />
dans des avions», raconte le designer<br />
qui en prend au moins deux fois<br />
par jour. «C’est un lieu de solitude<br />
et de recueillement qui n’est certes pas<br />
excellent pour la vie sociale mais assez bon<br />
pour réfléchir tranquillement». Une fois<br />
au sol, Philippe Starck fuit les villes et leurs<br />
distractions qu’il n’aime pas. «Je vis comme<br />
un moine moderne, toujours travaillant,<br />
dans des ‘milieux de nulle part’»,<br />
poursuit-il. «Alors j’ai une petite collection<br />
de nulle part : une exploitation d’huîtres<br />
sur une petite île du bassin d’Arcachon<br />
avec une cabane sans électricité, une petite<br />
maison sur l’île de Burano au milieu<br />
des pêcheurs, une autre sur l’île<br />
de Formentera et sinon, dans des chambres<br />
d’hôtels». Une vie hors du système<br />
et des courants de pensées dominants<br />
qui lui permet de développer une pensée<br />
originale, rebelle et subversive. «Je travaille<br />
seul sans être influencé par quoi que ce<br />
soit de manière à assumer ma créativité»,<br />
conclut Starck «Avec ma femme Jasmine,<br />
nous vivons un amour fusionnel<br />
et l’on ne se quitte pas une seconde.<br />
Nous sommes juste des fantômes<br />
passant d’un non-endroit à un autre.<br />
Et il y en a que j’aime beaucoup».<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
À QUELQUES<br />
STATIONS DU CŒUR<br />
DE MANHATTAN,<br />
À BROOKLYN,<br />
UNE ANCIENNE<br />
USINE DÉSAFFECTÉE<br />
EST DEVENUE UN LIEU<br />
DE CULTURE<br />
AVANT-GARDISTE ET<br />
L’UNE DES DERNIÈRES<br />
«PLACE TO BE»,<br />
FRÉQUENTÉE PAR LES<br />
ARTISTES, PERFORMERS<br />
ET AMATEURS D’ART<br />
ET DE DESIGN.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
Tout est parti d’un coup de foudre.<br />
Celui de Lucien Zayan, un Français<br />
venu en vacances à New York en 2008,<br />
pour cet endroit étonnant. À l’époque,<br />
le magnifi que bâtiment de briques rouges<br />
qu’il découvre dans le quartier très<br />
en vogue de Boerum Hill est une usine<br />
désaffectée depuis la fi n des années 90.<br />
La bâtisse, elle, date de 1890 et des débuts<br />
de l’expansion de Brooklyn, juste après<br />
la construction du Brooklyn Bridge.<br />
«J’en suis tombé fou amoureux !<br />
Ça m’a tout de suite inspiré une idée,<br />
une envie. Ça s’est fait en cinq minutes».<br />
Alors qu’il ne connaissait personne<br />
à New York, Lucien Zayan contacte<br />
les propriétaires et leur propose d’en faire<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
J. DAVID Art<br />
THE INVISIBLE DOG<br />
32<br />
un centre d’art. Séduits par son projet,<br />
ils acceptent. «L’intérieur était rempli<br />
d’objets accumulés pendant 40 ans».<br />
Meubles industriels, machines à coudre,<br />
ceintures, moules en latex, bijoux…<br />
Pour vider l’usine de cet invraisemblable<br />
bric-à-brac, Lucien organise<br />
un gigantesque marché aux puces,<br />
«une vraie razzia !». Quelques travaux<br />
plus tard, The Invisible Dog Art Center<br />
ouvre ses portes. Drôle de nom.<br />
«J’ai découvert que c’est ici qu’un gadget<br />
célèbre des années 70 était produit».<br />
Cet objet ? The Invisible Dog, une laisse<br />
rigide terminée par un collier vide pour<br />
balader un chien imaginaire, créé par<br />
Groege Zorbas, alors patron de l’usine<br />
dans les années 70. «J’ai trouvé que cela<br />
ferait un nom parfait, à la fois original,<br />
joli et intrigant». Dès son ouverture, en<br />
octobre 2009, l’endroit connaît un grand<br />
succès. «Le chien invisible s’est remis à<br />
aboyer», titre alors le «New York Times».<br />
«Il a attiré beaucoup de gens nostalgiques<br />
du Soho des années 80», explique Lucien.<br />
1 400 m 2 entièrement<br />
dédiés à l’art<br />
Son idée, c’est un centre artistique<br />
réparti sur trois étages. Le premier<br />
niveau en est le centre nerveux, avec<br />
une salle d’exposition et de spectacle<br />
(musique, théâtre, danse, cinéma,<br />
lectures de poésie). Le second
©D.R.<br />
ART CENTER<br />
est transformé en studios, loués à prix<br />
d’ami à des artistes qui y travaillent<br />
en permanence (photographes, peintres,<br />
illustrateurs, graphistes de toutes<br />
nationalités). Et le troisième est loué<br />
pour accueillir des séances photos,<br />
des réceptions, des manifestations<br />
culturelles, des tournages de fi lms…<br />
«Il fallait imaginer une activité qui<br />
génère assez d’argent pour payer le loyer<br />
(30 000$ mensuels) mais aussi produire<br />
de l’art, le tout en pleine récession !».<br />
À l’époque, les galeries new-yorkaises<br />
ferment les unes après les autres.<br />
Ce nouvel «entrepreneur culturel»<br />
imagine lui un modèle économique<br />
viable : les locations fi nancent<br />
les projets artistiques, les expositions<br />
et les spectacles de jeunes artistes<br />
qu’il a envie de promouvoir. Résultat :<br />
le lieu devient rapidement un centre<br />
culturel reconnu, qui booste<br />
le développement de ce jeune quartier<br />
branché mais pas particulièrement réputé<br />
pour son activité culturelle. The Invisible<br />
Dog a récemment été sélectionné comme<br />
lieu d’exposition par l’Armory Show,<br />
le plus grande foire d’art contemporain<br />
de New York. «Un privilège» qui confi rme<br />
encore la réussite du projet. «J’ai eu<br />
de la chance. C’était le bon moment, le<br />
bon endroit. Sans doute une conspiration<br />
des astres…». Sans doute.<br />
www.theinvisibledog.org<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
33<br />
À l’origine, Invisible<br />
Dog était un gadget qui<br />
avait fait fureur dans les<br />
années 70 et à l’époque,<br />
l’usine fabriquait des<br />
laisses rigides qui se<br />
terminaient par un collier<br />
vide pour promeneurs<br />
surréalistes. D’òu<br />
l’idée de Lucien Zayan<br />
d’appeler ce centre The<br />
Invisible Dog Art Center.<br />
© D.R.<br />
DÉCLOISONNÉ<br />
La Gallery R’Pure<br />
Ouverte en 2007, la Gallery R’Pure<br />
est un showroom dédié à la création<br />
d’objets et de mobilier signés par<br />
des designers du groupe Raison Pure<br />
ou des designers émergents comme<br />
François Azambourg, Jean-Marc Gady,<br />
Frederic Sofia… «C’est une plateforme<br />
pour leur permettre de s’exprimer<br />
librement, de mettre en avant<br />
leur savoir-faire», explique Odile Hainaut,<br />
sa créatrice. La galerie accueille des<br />
collections permanentes et des expositions.<br />
Un pari sans cesse renouvelé et<br />
«très excitant», puisqu’ici, «les réactions<br />
sont très fortes : on adore ou on déteste.<br />
C’est aussi ça la beauté de New York».<br />
www.galleryrpure.com<br />
ALTERNATIVE<br />
La «design week<br />
new-yorkaise»<br />
Alors que Milan, Londres ou Paris<br />
ont chacune leur Design week,<br />
un événement éphémère mais<br />
qui anime la ville entière, celle<br />
de New York reste étrangement, jusqu’ici,<br />
assez confidentielle. Depuis deux ans,<br />
Odile Hainaut a ainsi créé un événement<br />
satellite, Wanted Design, pour contribuer<br />
à lui donner une nouvelle envergure<br />
et valoriser le travail des meilleurs<br />
designers new-yorkais, américains,<br />
et étrangers. Au programme de l’édition<br />
<strong>2012</strong> : un atelier avec des écoles<br />
de design françaises et américaines,<br />
des conférences, des rencontres,<br />
et des expositions dont une sur le thème<br />
de la Nouvelle Vague.<br />
Wanted design, du 18 au 21 mai <strong>2012</strong>,<br />
<strong>2012</strong>.wanteddesignnyc.com<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
Elliptique<br />
R.STROSCIO Stades<br />
CHAUSSEZ LES CRAMPONS !<br />
GRANDIOSES ET EMBLÉMATIQUES, LES STADES CONTEMPORAINS AUX FORMES<br />
PRODIGIEUSES SE DRESSENT TELS DES VAISSEAUX DANS LE PAYSAGE URBAIN.<br />
VÉRITABLES SYMBOLES PUISSANTS, DÉTOUR SUR QUELQUES EXEMPLAIRES<br />
FLAMBOYANTS, ÉDIFIÉS À L’OCCASION DE L’EURO <strong>2012</strong> DE FOOTBALL, EN JUIN<br />
PROCHAIN. QUE LE MEILLEUR GAGNE…<br />
34<br />
© Edouard François.
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
À gauche :<br />
Vue typique d’un anneau du<br />
stade de Varsovie. Mobilité<br />
et fl uidité permettent un<br />
accès aisé aux gradins.<br />
En haut à droite :<br />
Détail de l’enveloppe, une<br />
membrane perforée laissant<br />
pénétrer la lumière naturelle.<br />
En bas à droite :<br />
Suspendue à 30 mètres<br />
au-dessus de la pelouse,<br />
l’aiguille centrale où<br />
convergent les câbles du<br />
toit rétractable.<br />
35<br />
Célébrée tous les quatre ans, la grande<br />
messe du football européen revient<br />
sur le devant de la scène. Événement<br />
sportif majeur, l’organisation de cette<br />
édition a été confi ée à la Pologne<br />
et à l’Ukraine, les deux pays hôtes, pour<br />
faire (re)vivre toute la fi èvre du ballon<br />
rond. Fortes émotions et suspense<br />
garantis dès le coup d’envoi du match<br />
d’ouverture au Stade National<br />
de Varsovie ! Conçu par un consortium<br />
de trois bureaux d’architectes : GMP<br />
International, JSK Architekci et Schlaich<br />
Bergermann + Partner, l’ouvrage,<br />
proche du centre-ville, est devenu<br />
depuis peu le nouveau symbole<br />
de modernité de la capitale polonaise.<br />
Situé à l’emplacement de l’ancien<br />
équipement, sur les bords de la Vistule<br />
qui traverse Varsovie, la nouvelle<br />
structure métallique, aux éléments<br />
complexes et audacieux, enveloppée<br />
par de larges bandes blanches et rouges<br />
«tressées» qui rappellent singulièrement<br />
le drapeau national, s’illumine dès<br />
la nuit tombée. Construit sur huit<br />
niveaux, la particularité de ce monument<br />
architectural d’environ 204 000 m 2<br />
réside dans sa toiture ; par des moyens<br />
technologiques sophistiqués le toit est<br />
rétractable et permet ainsi l’utilisation<br />
de l’enceinte par tout les temps.<br />
À ce jour, c’est d’ailleurs l’unique<br />
exemplaire en Pologne qui possède<br />
ce type de mécanisme. Cette nouvelle<br />
«arène» ovale, longue de 313 mètres<br />
et large de 280 mètres pouvant<br />
accueillir plus de 58 000 spectateurs,<br />
est considérée parmi les plus modernes<br />
d’Europe.<br />
Choisi également par l’UEFA pour<br />
accueillir la fi nale de l’Euro <strong>2012</strong>,<br />
le Stade Olympique de Kiev<br />
et ses 68 000 spectateurs,<br />
représente la plus grande enceinte<br />
de la compétition. Situé au cœur<br />
de la capitale ukrainienne, ce stade<br />
elliptique construit en 1923 avait déjà<br />
fait l’objet de plusieurs rénovations.<br />
Les dernières transformations ?<br />
L’agrandissement des tribunes,<br />
la construction d’une nouvelle<br />
couverture et la modernisation<br />
des équipements ont rendu possible<br />
cette attribution pour l’événement.<br />
Pour ce faire l’équipe d’architectes<br />
du bureau GMP Architekten a dessiné<br />
un programme avec des interventions<br />
en respectant le tissu historique du lieu ;<br />
la nouvelle toiture par exemple,<br />
une membrane «aérienne» où s’insèrent<br />
des dômes de lumière, reste détachée de<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
@ D.R.
© D.R.<br />
L’avis de l’expert,<br />
Gabriela Mazza<br />
Architecte associée chez<br />
Mazzapokora, à Zürich.<br />
Intégrer un stade dans une ville,<br />
est-ce un réel défi pour les architectes ?<br />
Aussi simple la forme d’un stade<br />
paraît être, autant complexe<br />
est sa genèse. La construction<br />
de ce type d’infrastructures demande<br />
un énorme travail, non seulement<br />
de la part de l’architecte, mais<br />
également différents ingénieurs.<br />
La construction d’un stade dans<br />
la ville comporte une problématique<br />
supplémentaire : la prise en compte<br />
et la confrontation entre les échelles,<br />
les nuisances (bruit, lumière, trafic)<br />
et le coût ; ces aspects amènent<br />
les investisseurs à les situer en<br />
périphérie et poussent les planificateurs<br />
à chercher une expression toujours plus<br />
nouvelle et parfois exagérée.<br />
On a délaissé la structure classique<br />
au profit d’un symbole urbain puissant,<br />
que représente à vos yeux le stade,<br />
aujourd’hui ?<br />
Plus qu’un symbole urbain, le stade<br />
aujourd’hui représente un emblème<br />
économique. Expression d’un marché<br />
financier, l’architecture des stades<br />
reste souvent très abstraite et n’entre<br />
pas en dialogue avec son contexte.<br />
Ces structures très impressionnantes,<br />
ne sont malheureusement souvent<br />
qualifiées que par leur enveloppe<br />
et non pas par leur potentiel,<br />
d’organiser la ville et le territoire.<br />
C’est seulement à l’intérieur que<br />
la véritable composante «urbaine» se<br />
révèle : place, lieu de rassemblement,<br />
espace public et finalement beauté<br />
structurelle trop souvent négligées.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
@ D.R.<br />
la structure existante, également<br />
le rajout d’une double peau habillant toute<br />
l’enceinte, une façade de verre en fi ligrane<br />
transparente confère à l’ouvrage<br />
une identité inédite car une fois<br />
illuminée la structure «dialogue»<br />
avec la nuit. Gageons que des milliers<br />
de personnes profi teront de l’ambiance<br />
et de ces formidables écrins !<br />
Des équipements colorés<br />
Le PGE Arena est le nouveau stade<br />
de la ville de Gdansk au nord de la Pologne.<br />
Construit pour l’Euro <strong>2012</strong>, le bâtiment de<br />
36 622 m 2 possède une capacité de 44 000<br />
places. Créé par le studio RKW Architektur<br />
+ Städtebau, les architectes<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
36<br />
se sont inspirés des éléments symboliques<br />
de la ville du bord de la Baltique. Sur sept<br />
niveaux, la délicate structure fait référence<br />
à l’architecture de bateaux traditionnels.<br />
L’enveloppe habillée de carreaux<br />
en polycarbone jaune dégradé prend<br />
sa source dans l’ambre, une matière riche<br />
dans cette région tandis que les éléments<br />
du toit rappellent les grues des chantiers<br />
navals voisins. Sans aucun doute un beau<br />
programme, l’un des plus originaux<br />
de la compétition.<br />
Du côté de Wroclaw au sud-ouest<br />
de la Pologne, un nouvel équipement<br />
sportif a également été construit pour<br />
la manifestation. Avec une capacité<br />
de 42 639 places, le bureau d’architectes<br />
JSK Architekci a réussi le pari de signer<br />
un objet design des plus avant-gardistes.<br />
Réalisée sur six niveaux, la structure<br />
porteuse à la particularité d’être recouverte<br />
d’une membrane en fi bre de verre<br />
transparente de manière à lui conférer une<br />
belle légèreté. Ce choix, également porté<br />
sur le système d’éclairage, permet<br />
de modifi er l’habit de lumière selon<br />
les différents événements. Jouant la carte<br />
de la polyvalence ce stade complète<br />
le programme avec d’autres points<br />
de service. Tout un luxe !<br />
Ci-dessus :<br />
le stade olympique de Kiev<br />
Ci-dessous :<br />
la PGE Arena Gdansk<br />
@ D.R.
AtelierR.<br />
STROSCIO ARMAND LOUIS, OÏ-PHORIQUE ! Féérie<br />
@ D.R.<br />
SCÉNOGRAPHIE, ENSEIGNEMENT, CRÉATIONS<br />
INSOLITES, DÉCOUVERTE SENSORIELLE...<br />
ARMAND LOUIS ET SES ASSOCIÉS DE L’ATELIER<br />
OÏ NAVIGUENT AVEC AISANCE AUTOUR<br />
DU DESIGN.<br />
Si vous n’avez pas pu observer<br />
«Oï-phorique» en mars dernier,<br />
vous êtes certainement passé à côté de<br />
quelque chose ! Quoi ? Une exposition<br />
inédite aussi surprenante que poétique.<br />
Signée par l’atelier Oï - associé pour<br />
l’occasion à Teo Jakob -, la composition<br />
révèle de l’utopie : des «danseuses»<br />
à l’étoffe colorée virevoltent<br />
tandis que des lampes<br />
en «fuseaux» se contractent dans<br />
un mouvement de pousser-tirer.<br />
Entre émerveillement et réfl exion,<br />
Armand Louis, l’un des trois<br />
co-fondateurs de ce label suisse,<br />
explique sa démarche.<br />
Dans quel but s’inscrivent<br />
vos scénographies ?<br />
Notre volonté est de toucher les gens,<br />
mettre des objets en mouvement<br />
est une façon de les «capter».<br />
Nous apprécions cette forme<br />
d’expression, cette manière<br />
CINQ SENS POWERED BY QUINTESSENTIALLY GIFTS<br />
MALLE<br />
Une première au monde,<br />
ce nouveau bijou réalisé<br />
par le malletier parisien Fred Pinel<br />
est entièrement fait à la main.<br />
La structure en bois et toutes<br />
les finitions sont gainées<br />
en cuir par ses artisans.<br />
Malle bar St Barth, Pinel & Pinel,<br />
à partir de 28 000 euros.<br />
de dialoguer avec l’entourage<br />
de manière à transmettre<br />
un message. Nos installations<br />
matérialisent ce que l’on fait.<br />
En privilégiant la «surprise»<br />
visuelle, nous essayons d’apporter<br />
quelque chose en plus pour éveiller<br />
la curiosité d’un visiteur, d’un passant.<br />
Teo Jakob nous a offert cette carte<br />
blanche, d’où la création «Oï-phorique»,<br />
une exposition purement sensitive<br />
car nous aimons ce côté sensoriel,<br />
nous aimons être proche de l’humain.<br />
Tout est scénographique chez vous ?<br />
Tout se décline à partir<br />
de scénographies, ensuite la vision<br />
est transformée en produits,<br />
ces derniers sont effectivement<br />
plus pragmatiques. De toute<br />
manière, nous avons plusieurs<br />
façons d’appréhender notre travail,<br />
la scénographie fi nalement<br />
n’est qu’une partie<br />
DIAPASON<br />
Voici un genre de produit qui saura<br />
séduire : une paire d’enceintes actives<br />
destinée à l’iPod dessinée<br />
par Philippe Starck. À la pointe<br />
de la technologie, ces haut-parleurs<br />
apportent un volume sonore diffusant<br />
le son à 360 degrés. D’autant plus<br />
surprenant qu’ils ont su remporter<br />
les diapasons d’or, 1 499 francs.<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
LA SA SARDINA<br />
ÉDITION DIT<br />
CZAR PAR LOMOGRAPHY<br />
Deux nouvelles versions métallisées<br />
et brillantes de notre appareil grand<br />
angle La Sardina sont arrivées.<br />
Avec leur revêtement en laiton,<br />
ces appareils donneront une touche<br />
de luxe à votre photographie,<br />
149 euros.<br />
37<br />
Pensez-vous avoir une responsabilité<br />
sociale en tant que designer ?<br />
Bien sûr ! Nous avons une grande<br />
responsabilité sur laquelle, peut-être,<br />
on ne se charge pas nécessairement à tout<br />
moment. À partir de nos conceptions,<br />
justement, nous souhaitons que<br />
les gens saisissent que la matière<br />
a une énergie. Sentir, toucher sont donc<br />
des éléments importants. Nous favorisons<br />
ainsi la réaction et l’échange, une sorte<br />
de provocation des rencontres<br />
car aujourd’hui il manque juste<br />
une dimension humaine à la matière.<br />
Quelles sont vos couleurs et<br />
matériaux de prédilection ?<br />
En principe nos couleurs sont liées<br />
à la typologie de nos mandats.<br />
Nous affectionnons les nuances<br />
qui surgissent souvent d’une simple<br />
réfl exion. Pour nous, les couleurs sont<br />
un peu comme la musique. On favorise<br />
les accords diminués là où il y a juste<br />
une tension, une notion de décalage,<br />
la touche étrange, dérangeante et parfois<br />
même un peu ambigüe qui crée<br />
des contrastes… On aime faire ressortir<br />
ce que la matière a déjà. Par exemple,<br />
pour le bois, on ira plutôt chercher<br />
la confrontation des tonalités.<br />
Pour les matériaux, on apprécie<br />
BRONZE<br />
Ce drôle de crâne fait de bronze<br />
cache sa fonction première qu’est<br />
l’éclairage.<br />
Cette lampe de table réalisée par<br />
Philippe Cramer est une édition<br />
limitée à 12 pièces, 7 500 francs.<br />
le béton, le bois massif, mais le choix<br />
est généralement lié au contexte.<br />
Avez-vous des critères précis<br />
sur les fautes à ne pas commettre ?<br />
On vit dans la saturation d’objets.<br />
Pour que cela reste pertinent, il faudrait<br />
refuser la réalisation de certaines choses,<br />
mais l’exercice n’est pas toujours facile<br />
à faire. Nombreux sont ceux qui partagent,<br />
comme nous, cet avis.<br />
Pensez-vous poursuivre votre<br />
collaboration avec Teo Jakob ?<br />
Oui. Au-delà de cette approche<br />
philosophique identique à l’objet,<br />
nous avons le même sens<br />
et la même proximité avec<br />
le consommateur. Démarrée il y a<br />
une année, notre collaboration culminera<br />
avec l’édition d’une lampe que nous avons<br />
créée spécialement pour cet événement.<br />
Vos projets après la Design Week<br />
de Milan ?<br />
Doublement présents au salon du meuble<br />
de Milan, nous souhaiterions, dans<br />
un deuxième temps, poursuivre<br />
une série de projets en cours, encore<br />
au stade de prémisses, notamment<br />
avec les entreprises MDT-tex,<br />
Royal Botania et Laufen Bathrooms.<br />
Pour plus d’informations : +41 (0) 848 288 288 ou info@quintessentiallygifts.ch<br />
CRISTAL<br />
Ce babyfoot tout de cristal vêtu<br />
est aujourd’hui un indétrônable en<br />
matière de design et surtout de jeu.<br />
Baby foot, Tecke LL, 12 095 francs.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
©D.R.<br />
Milano<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
FLORILÈGE <strong>2012</strong><br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
ASYMÉTRIE<br />
HABILLAGE<br />
Shigeru Ban<br />
+ Hermès<br />
= Module H<br />
Après avoir dévoilé, en avril 2011, un univers<br />
complet pour la maison avec ses collections<br />
de mobilier contemporain, tissus d’ameublement,<br />
papiers peints et tapis, Hermès investit à nouveau<br />
l’espace intérieur. Cette année le scellier parisien<br />
présente MODULE H, un système modulable<br />
d’éléments architecturaux pour l’habillage<br />
de murs et la création de cloisons, créé<br />
par l’architecte japonais Shigeru Ban.<br />
La perfection du sur-mesure, tout simplement.<br />
www.hermes.com<br />
38<br />
LE SALON DU MEUBLE DE MILAN VIENT DE<br />
S’ACHEVER. L’OCCASION DE REVENIR SUR<br />
QUELQUES NOUVEAUTÉS QUI, À COUP SÛR, FONT<br />
ENCORE PARLER D’ELLES. CETTE ANNÉE, LA<br />
MAISON SEMBLE S’INCARNER PLUS QUE JAMAIS<br />
DANS SON RÔLE DE PORT D’ATTACHE, DE REFUGE<br />
ET DE HAVRE DE PAIX. DU COUP, LÀ OÙ TOUT EST<br />
CALME ET VOLUPTÉ, ON MISE SUR LE CONFORT<br />
POUR SON NID DOUILLET ET, COMME POUR FAIRE<br />
UN PIED DE NEZ MALICIEUX AUX SCEPTICISMES,<br />
ON MISE SUR LA COULEUR !<br />
M.-C. THOMAS<br />
Shopp ing<br />
M-C. T.<br />
Table ronde aérienne avec<br />
3 jambes en polyuréthane<br />
armé lancées dans l’espace<br />
portant un vaste plateau de<br />
verre, Ø 165 cm<br />
(8 à 9 personnes) x H. 73 cm,<br />
design Ora Ito pour<br />
Roche-Bobois,<br />
www.roche-bobois.com<br />
©D.R.
5<br />
1<br />
6<br />
1. Assiettes plates en porcelaine - diam 18 cm, 25 cm<br />
et 26,6 cm, édition limitée Design Paola Navone<br />
pour MERCI, www.merci-merci.com<br />
2. Suspension Cage en structure métallique, design<br />
Arik Levy pour Forestier, existe dans différents<br />
coloris, http://forestier.fr<br />
3. Fauteuil Fifty en corde en polypropylène, inspiré du<br />
célèbre modèle des années 50 de Hans J. Wegner,<br />
accompagné de son pouf repose-pied, design<br />
Dögg & Arnved Design pour Ligne Roset,<br />
www.ligneroset.com<br />
4. Tabouret Meet, designers Daniel Lavonius Jarefeldt,<br />
Josef Zetterman, Johanna Munck af Rosenschöld<br />
pour Abstracta, www.abstracta.com<br />
5. Canapé «Sunrise two», design Kati Meyer-Brühl<br />
pour Brühl, www.bruehl.com<br />
6. Fauteuil Husk, version outdoor ou indoor, design<br />
Patricia Urquiola pour B&B Italia, www.bbitalia.it<br />
7. Panneaux muraux modulables «Frizz wall Panels»<br />
pour réaliser des têtes de lit, tablettes, tables de<br />
nuit, panneaux décoratifs ou acoustiques, design<br />
Blanchet d’Istria pour Soca,<br />
www.agenceblanchetdistria.com<br />
8. Lampe «Softpower», DIESEL pour Foscarini,<br />
www.foscarini.com<br />
9. Chaise «Forest», design Thomas Schur pour<br />
Bensimon, www.gallerybensimon.com<br />
9<br />
3<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
39<br />
7<br />
8<br />
4<br />
TENDANCE<br />
Le mobilier<br />
futuriste<br />
Chaque année, le Salon du meuble<br />
de Milan s’impose comme le rendez-vous<br />
incontournable du mois d’avril. L’édition<br />
<strong>2012</strong> n’a pas fait exeception. D’ailleurs,<br />
si l’on a pu observer (crise oblige) un vif<br />
retour au confort, force est de constater<br />
aussi que loin d’être de simples tables,<br />
chaises ou lampes, les produits présentés<br />
cette année relèvent davantage de la<br />
science. Éh oui, les appareils informatiques<br />
et high-tech continuent d’envahir tous<br />
les domaines de notre vie quotidienne.<br />
Conçu par Akihisa Hiratas, Panasonic<br />
(cf.photo) a présenté un procédé électronique<br />
de «photosynthèse» s’appuyant sur l’énergie<br />
solaire tandis que Samsung a présenté<br />
des dispositifs capables d’afficher<br />
sur une table des recettes, une technologie<br />
destinée aux chefs adeptes d’électronique<br />
et désireux de n’avoir plus à jongler<br />
avec les ustensiles et les livres de cuisine.<br />
Design 2.0 ? Le ton est donné !<br />
M-C. T.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
2
Talent<br />
M. ROBERT<br />
Concept<br />
EMBARQUEMENT<br />
IMMÉDIAT !<br />
JEUNE DESIGNER FRANÇAIS QUI MONTE,<br />
SAMUEL ACCOCEBERRY MULTIPLIE<br />
SA PRODUCTION DE MEUBLES ET SIGNE<br />
POUR LES AÉROPORTS DE PARIS UN<br />
RÉVOLUTIONNAIRE DÉPOSE-BAGAGES<br />
AUTOMATIQUE QUI VA SIMPLIFIER LES VOYAGES.<br />
Ils sont 4 en test à Orly Ouest<br />
et bientôt une dizaine à Roissy Charles<br />
de Gaulle. Ces dépose-bagages<br />
automatiques représentent le voyage<br />
de demain. Signés du jeune designer<br />
français Samuel Accoceberry,<br />
avec la collaboration d’Olivier Beune<br />
et de Filipe Da Costa, ils offrent<br />
à la fois un design innovant et un gain<br />
de temps remarquable pour le voyageur.<br />
Fini, le fastidieux enregistrement<br />
des bagages auprès d’une hôtesse.<br />
En 30 secondes, la machine scanne<br />
la carte d’embarquement, imprime<br />
une étiquette, pèse et calibre la valise<br />
déposée et «l’avale» pour la diriger<br />
dans le circuit traditionnel des tapis<br />
roulants. Effi cace, révolutionnaire<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
et appelé à envahir rapidement<br />
tous les aéroports du monde !<br />
Ex-designer manager de la grande<br />
agence Arik Levy, Samuel Accoceberry a<br />
ouvert son propre bureau parisien, il y a<br />
18 mois. À 40 ans, il est l’un des jeunes<br />
designers les plus convoités du moment.<br />
Né à Bordeaux, il est diplômé de l’École<br />
Nationale Supérieure de Nancy en 2000<br />
et d’un BTS Esthétique Industrielle. «J’ai<br />
aussi étudié aux Beaux-Arts, ce qui m’a<br />
permis d’intégrer l’art comme référence<br />
dans le processus de la démarche de la<br />
création», explique-t-il. À partir de 2001, il<br />
travaille pour différents bureaux de design<br />
milanais - Paolo Zani, Antonio Citterio<br />
& Partners, et Rodolfo Dordoni - sur du<br />
mobilier, des luminaires, des espaces<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
40<br />
urbains et des produits. En 2008, il éclate<br />
au grand jour avec «Infi nity» un étonnant<br />
système d’étagères en lattes de bois souple<br />
qui lui vaut un Red Dot Design Award.<br />
«J’aime travailler les matières naturelles<br />
comme le bois», explique-t-il.<br />
«Le matériau doit s’exprimer, le design<br />
doit en sortir. Je n’aime pas l’ostentatoire».<br />
Expression contemporaine<br />
En 2009, nouvel Award pour<br />
l’«Air Chair», une surprenante<br />
chaise dont le dossier, en lattes<br />
de bois, s’effeuillait tandis que l’avant<br />
du siège, par contraste, était à peine<br />
dessiné. Depuis, réalisations et projets<br />
s’enchaînent.<br />
Pour Alki, entreprise basque tournée<br />
vers l’éco-conception et le<br />
développement durable, il a signé<br />
«Landa», un bureau en chêne<br />
massif, réalisé par des artisans<br />
de la région, illustration du<br />
design responsable. Suivront<br />
la chaise «Meta», la table<br />
«Triku»,<br />
le fauteuil «Chistera» pour<br />
l’éditeur Pyrenea,<br />
un remarquable miroir<br />
pour la société Marcel<br />
Baylle ou encore un très<br />
beau tapis «Tresse» pour<br />
les Éditions Chevalier.<br />
Un travail récompensé du<br />
titre de «Faces of design<br />
2011, best designer and<br />
special mention».<br />
Plébiscité, Samuel Accoceberry<br />
est d’ailleurs déjà au musée.<br />
Ses Lovetoys, des sextoys en<br />
céramique décorés de motifs tel<br />
un magnifi que dragon rouge,<br />
plus proche de l’œuvre d’art que<br />
de l’objet de plaisir, rentraient<br />
au musée de la céramique de<br />
Vallauris. «Le vrai titre de<br />
cette collection de sextoys<br />
était ‘Soft Acupuncture for Demographic<br />
Control Program’», explique le designer.<br />
«Il s’agissait plus d’un objet manifeste<br />
de la liberté d’expression et de la liberté<br />
sexuelle que la volonté de dessiner<br />
un lovetoy fonctionnel».<br />
© D.R.<br />
© D.R.
100<br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
ANS<br />
1912 : les Années Folles, l’insousciance.<br />
Renzo Frau, un petit entrepreneur<br />
sarde, enregistre la marque Poltrona<br />
Frau à la chambre de commerce<br />
de Turin. Dans la foulée, il inscrit<br />
au catalogue de ses produits un fauteuil,<br />
le Chester, dont le dessin est inspiré<br />
d’un modèle déjà plébiscité par<br />
les propriétaires de maison de campagne<br />
anglaise. Grâce à lui, ce fauteil en cuir<br />
au plissage et capitonnage hyper soigné<br />
devient un classique de l’Angleterre<br />
édouardienne, la signature de tout bon<br />
club britannique, et traverse les âges.<br />
Aujourd’hui, du haut de ses cent ans, le<br />
Chester tient toujours la vedette.<br />
INSAISISSABLE<br />
LE CHESTER, UN DUR À CUIR<br />
POLTRONA FRAU FÊTES SES 100 ANS EN MÊME TEMPS<br />
QUE LE FAUTEUIL CHESTER, SA PREMIÈRE VEDETTE.<br />
UN SIÈCLE QUI N’A PAS DÉMODÉ LES FAMEUX CAPITONS<br />
NI DÉMENTI LE SUCCÈS DE LA MARQUE.<br />
Il s’est affi né, sa gamme s’est élargie,<br />
et au fauteuil une place, qui,<br />
n’en doutons pas, accueillit Winston<br />
Churchill, se sont adjoints des canapés<br />
deux, voire trois places et des poufs.<br />
Sans compter que la palette des couleurs<br />
s’est étendue. Il est désormais possible<br />
de s’offrir le Chester dans des couleurs<br />
les plus improblables : jaune acidulé,<br />
pastel ou cuisse de nymphe émue.<br />
Inutile donc de vous dire que cent ans<br />
de savoir-faire, de créativité<br />
et de culture design, ça se fête !<br />
Alors pour les célébrations, la <strong>Mai</strong>son<br />
édite un livre, «L’Intelligenza delle<br />
mani» (Éd. Rizzoli), de manière<br />
Défi er les lois<br />
de la pesanteur<br />
Une exposition poétique dans un lieu privilégié, l’Aile d’un château privé, ouverte<br />
exceptionnellement au public. Un rendez-vous rare, unique en Suisse, qui permettra<br />
de découvrir le travail ainsi que les différentes facettes d’une artiste troublante, Isa Barbier.<br />
Ici, point de sculptures ou autres objets aux formes lisses et moulées. La créatrice fait la part belle<br />
à des installations de plumes monumentales accrochées par de petits points de cire sur des fils<br />
translucides, des dessins, des pièces avec miroirs... soit plus de 25 œuvres réalisées spécialement<br />
pour l’occasion et une véritable mise en scène de l’espace. Cette exposition gratuite nécessite<br />
toutefois une inscription préalable obligatoire sur : www.akademia.ch/expoisabarbier<br />
«Isa Barbier - Traits de plume», du 10 au 30 juin <strong>2012</strong>, Aile du Couchant Château<br />
d’Hauteville à Saint-Légier, www.isabarbier.fr R.L.<br />
41<br />
à raconter l’histoire d’une fi rme restée<br />
connectée à l’art du hand made, crée<br />
un musée au cœur de l’usine à Tolentino<br />
dont la conception a été confi ée<br />
à l’un des papes du design italien,<br />
Michele De Lucchi, et a mis en place<br />
un concours pour lequel douze designers<br />
ont planché sur «le» fauteuil<br />
du centenaire. C’est d’ailleurs<br />
le Britannique Benjamin Hubert et<br />
son fauteuil Juliet qui ont été plébiscités.<br />
Et bien évidemment, Poltrona Frau lève<br />
le voile sur de belles nouveautés :<br />
le canapé (photo) et la dormeuse Manto,<br />
une réinterprétation du Chester...<br />
On vous le dit, un vrai dur à cuire !<br />
L. BLANES Ass ise<br />
MONOGRAPHIE<br />
Alexander,<br />
le grand !<br />
Ce ouvrage, imposant soit-il puisqu’il pèse<br />
7 kg, propose une rétrospective inédite<br />
de l’oeuvre d’Alexander Girard rassemblant<br />
le meilleur de son œuvre : des créations<br />
inédites au côté des plus significatives,<br />
comme les fameux textiles dessinés pour<br />
Herman Miller pour Textiles and Objects<br />
à NYC, les meubles pour Charles et Ray<br />
Eames, l’expérience typographique<br />
de la Fonda del Sol Restaurant en 1960,<br />
ses poupées, ses avions ou encore ses livres<br />
parmi les archives et la collection conservée<br />
par la Girard Foundation (1962).<br />
Grâce à lui, plus rien ne vous échappera<br />
dans l’univers du designer américain.<br />
Sans compter, qu’accessoirement,<br />
il pourra même vous servir de table basse.<br />
«Alexander Girard», par Todd Oldham et<br />
Kiera Coffee, aux Éditions AMMO Books,<br />
672 pages, 40,5 x 30,5 cm,<br />
environ 210 francs.<br />
L. B.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
©D.R.
RÉCOMPENSE<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
DESIGN & ARCHITECTURE<br />
Consécration<br />
WANG SHU REMPORTE LE PRITZKER <strong>2012</strong><br />
Lignes pures, expressives et perspectives poétiques ont donné raison à Wang Shu,<br />
architecte de l’Empire du Milieu, heureux lauréat du prix Pritzker <strong>2012</strong>.<br />
Loin des courants urbains où prime une architecture frénétique et clinquante,<br />
cet architecte, profondément humaniste, remodèle le paysage des villes en conservant<br />
à chaque fois le caractère et la singularité des lieux. Ce maître, symbole aussi<br />
de la nouvelle architecture chinoise, privilégie les économies de matériaux,<br />
les réemplois autant que les réhabilitations. Il conceptualise en prenant compte<br />
des espaces et du temps. Ce principe, où prône la lenteur, lui permet de réaliser<br />
des œuvres minimalistes «artisanales», des bâtiments souvent simples et bruts mais<br />
surtout réalistes, intégrés d’une grande profondeur philosophique où la tradition<br />
cohabite harmonieusement avec la modernité. Affirmé et discret, ce chinois de 48 ans<br />
respectueux de l’environnement s’investit dans le développement durable. Wang Shu<br />
a jusqu’à ce jour travaillé uniquement à l’intérieur de «son» territoire, la plupart de ses<br />
œuvres sont d’ailleurs édifiées à Hangzhou sa ville natale, au sud-ouest de Shangai.<br />
www.pritzkerprize.com R.S.<br />
Pliage<br />
C. MARLIER Libe rté<br />
HARO SUR L’ORIGAMI !<br />
42<br />
L’ART JAPONAIS DU PLIAGE DE PAPIER SEMBLE<br />
AVOIR DE BEAUX JOURS DEVANT LUI. FACETTES,<br />
ANGLES, TENDANCE «NATURE», LES DESIGNERS<br />
S’INSPIRENT DE SES CARACTÉRISTIQUES POUR<br />
DES CRÉATIONS MOBILIÈRES, ET PAS SEULEMENT.<br />
DÉCRYPTAGE.<br />
Le luminaire prend un coup de jeune !<br />
Loin de la traditionnelle boule<br />
de papier, la Dragon’s tail de Louisa<br />
de Los Santos-Robinson désarçonne<br />
en réinterprétant de façon aérienne<br />
la carapace du monstre de feu, emblème<br />
chinois de <strong>2012</strong>. En suspension<br />
et multipliée par différents formats,<br />
pour un effet futuriste. La Daru<br />
cardboard desklamp d’Alberto Vasquez,<br />
elle, naît d’un brin d’herbe. Entièrement<br />
réalisé en carton doté de pliages,<br />
cet objet design et épuré, grâce<br />
à son rétro éclairage de LED, fatigue<br />
même moins les yeux que les lampes<br />
de bureau traditionnelles.<br />
Versant ludique chez Nathalie Be<br />
et les lumineuses cocottes humanisées<br />
(Léonie, Philomène, Fanette<br />
et Henriette !) de sa collection Origami :<br />
des lampes-sculptures métal d’intérieur<br />
ou non, très colorées. À noter,<br />
le dérivé : la version vide-poche Marius.<br />
À poser sur une table également<br />
la corbeille Crushed en porcelaine<br />
blanche de chez Muuto, entre<br />
modélisation architecturale<br />
et pliage papier.<br />
Côté chaise, c’est le pliage-dépliage<br />
qui est de mise. La fl ux chair<br />
de Douwe Jacobs se construit aisément nt<br />
(en intérieur ou extérieur) alors<br />
que la très résistante Lapel de Stuart<br />
MacFarlane et ses formes géométriques es<br />
se mettent en place de façon<br />
simplissime, uniquement par pliage.<br />
Déjà monté, le tabouret de bar Origami<br />
en acier inoxydable de l’Allemand Hans<br />
Hansen a, lui, remporté le Red Dot<br />
Design Award en 2010 pour son design<br />
très contemporain.<br />
Et l’origami inspire bien au-delà : Kenzo<br />
opère un retour aux sources en baptisant<br />
«Origami», sa ligne d’étuis pour<br />
smartphones, Hermès s’en inspire pour<br />
ses portes-cartes tout en pliage (donnant<br />
même son nom à sa collection de bains)<br />
quand Veuve Clicquot s’offre un saut<br />
à champagne déstructuré. L’origami se<br />
plie décidément à toutes les aspirations !<br />
© LvHengzhong
© Ezio Prandini<br />
PHÉNOMÈNE<br />
Box-offi ce<br />
COULISSANTE<br />
C’est dans la boîte ! Sur des rails,<br />
la caissette passe au bureau comme<br />
la «Sutoa» en chêne, designée<br />
par Keiji Ashizawa pour Pop corn,<br />
au prix de 4 570 francs,<br />
www.designdecollection.fr<br />
M-C. T.<br />
CAGE<br />
Ovni<br />
M. PAVIA<br />
Créateur<br />
TOKUJIN YOSHIOKA,<br />
UNIVERS ONIRIQUE<br />
NÉ AU JAPON EN 1967, VOICI UN CRÉATEUR<br />
PEU CONNU DU GRAND PUBLIC QUI SAIT,<br />
MIEUX QUE PERSONNE, TRANSCENDER<br />
LES FRONTIÈRES ENTRE DESIGN, ARCHITECTURE<br />
ET INSTALLATIONS ARTISTIQUES.<br />
Adoubé par le dernier salon <strong>Mai</strong>son<br />
& Objet en tant que designer de<br />
l’année <strong>2012</strong> aux côtés des Brésiliens<br />
Humberto et Fernando Campana et<br />
du Français Hubert Le Gall, Tokujin<br />
Yoshioka a collaboré pendant plus<br />
de 20 ans avec Issey Miyake avant<br />
d’ouvrir son cabinet de design<br />
à Tokyo. Au fi l de ses créations,<br />
il sonde la perception des émotions à<br />
travers une utilisation philosophique<br />
des matières. Son œuvre la plus<br />
représentative est sans nul doute le<br />
banc en verre optique «Water Block»,<br />
prêté pour 5 ans au Musée d’Orsay,<br />
à Paris. Cette «sculpture» puise<br />
le dynamisme de sa forme dans<br />
la nature. La délicate ondulation<br />
de la surface et sa transparence<br />
produisent une atmosphère<br />
similaire à celle de l’eau et de ses jeux<br />
de lumière. Jeux de lumière que l’on<br />
retrouve aussi dans son installation<br />
«Rainbow Church», un vitrail<br />
de 8 mètres de haut composé<br />
de 400 prismes de cristal. Tokujin<br />
Yoshioka dit avoir conçu cette œuvre<br />
onirique lors d’un voyage en France,<br />
en découvrant les vitraux aux<br />
couleurs éclatantes créés par Matisse<br />
pour la chapelle du Rosaire à Vence.<br />
43<br />
Des créations poétiques<br />
Lorsqu’on lui demande de quoi se<br />
nourrissent ses créations, Tokujin<br />
Yoshioka répond : «Je suis<br />
fasciné par ces choses sans forme,<br />
la lumière, le vent, le son, qui<br />
trouvent une résonance profonde<br />
en nous». Belle illustration<br />
en la matière, sa «Memory Chair»<br />
créée pour Moroso allie écologie,<br />
stylisation et ergonomie. Revêtu<br />
d’un tissu spécial mêlant aluminium<br />
recyclé et coton, ce fauteuil<br />
adopte différentes formes selon<br />
les préférences de son utilisateur.<br />
Tout aussi ingénieuse, sa chaise<br />
«Ami Ami» (dont le nom<br />
en japonais signifi e «tisser»)<br />
conçue pour Kartell est un condensé<br />
de culture orientale. Ses lignes<br />
carrées et simples contrastent<br />
avec la richesse du travail de ses<br />
entrelacs. Les travaux de Tokujin<br />
Yoshioka sont exposés dans les<br />
collections permanentes des musées<br />
du monde les plus prestigieux :<br />
du Museum of Modern Art de New<br />
York, au Centre Pompidou de Paris,<br />
au Vitra Design Museum de Berlin,<br />
en passant par le Victoria & Albert<br />
Museum de Londres.<br />
© John Carter.<br />
News Milan <strong>2012</strong><br />
COMPLÈTEMENT FOOT<br />
Alors que les arbitres vont bientôt siffler le coup d’envoi de<br />
l’Euro <strong>2012</strong>, les aficionados les plus paresseux pourront toutefois<br />
assouvir leur passion sans trop d’effort grâce à la Football Lazy,<br />
une chaise conçue par le designer italien Emanuel Magini et<br />
un bel hommage à sa passion de gosse car «malheureusement,<br />
en grandissant, j’ai commencé à regarder le sport sur le canapé<br />
plus activement qu’en jouant sur le terrain», souligne le créateur.<br />
Chaise Lazy Football design Emanuel Magini pour Campeggi,<br />
www.campeggisrl.it<br />
M-C. T.<br />
© D.R.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
Régime de printemps ? Au salon, au bureau,<br />
voire dans notre poche ou notre sacoche,<br />
nos joujoux techno s’affi nent et se font plus<br />
beaux. Dans l’ombre, les designers veillent<br />
au grain et soignent l’épure.<br />
Du laid au beau<br />
Assumant leur taille parfois<br />
extravagante (jusqu’à 80 pouces,<br />
soit 2 mètres de diagonale),<br />
les écrans plats ne mesurent<br />
plus que quelques millimètres<br />
d’épaisseur. L’apport<br />
de la technologie<br />
de rétroéclairage LED, avec<br />
ses minuscules ampoules<br />
s’étant substituées<br />
aux tubes lumineux CCFL<br />
y est pour beaucoup.<br />
La tendance devrait<br />
s’accroître avec l’arrivée des<br />
premiers téléviseurs utilisant<br />
cette fois le rétroéclaire<br />
OLED. <strong>Mai</strong>s pas avant fi n<br />
<strong>2012</strong>. «Objets laids à la base,<br />
les téléviseurs deviennent beaux<br />
grâce à l’apport des nouvelles<br />
technologies», commente Fred<br />
Pinel, du studio de design parisien<br />
Pinel & Pinel, spécialisé dans<br />
les accessoires de luxe et collaborateur<br />
du fabricant d’enceintes JBL. La marque<br />
coréenne Samsung l’a compris depuis<br />
longtemps, donnant le tempo sur le marché<br />
de la TV en imposant des téléviseurs aux designs<br />
hyper-minimalistes. Ses dernier modèles (gammes<br />
ES7000 et ES8000) en témoignent, allant jusqu’à<br />
incruster discrètement sur le bord supérieur de l’écran<br />
une minuscule caméra et deux micros permettant<br />
de piloter les appareils au geste et à la voix.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
44<br />
GEEK<br />
Porsche Design P9230 1 To, LaCie, 180 francs.<br />
Tendance<br />
C. SÉFRIN<br />
MacBook Air, Apple, à partir de 1 140 francs.<br />
CURE MINCEUR<br />
DÉSORMAIS, LA HIGH TECH S’AFFICHE TOUT EN FINESSE. SVELTES<br />
ET BEAUX À LA FOIS, LES ÉQUIPEMENTS ÉLECTRONIQUES SE DISTINGUENT<br />
PAR LEUR DISCRÉTION POUR… FINALEMENT MIEUX SE MONTRER.<br />
Slim<br />
Wall Stand Flex,<br />
Loewe, 845 francs.<br />
Fidelio DS3880W, Philips, 425 francs.<br />
Quant à l’Allemand Loewe, son pied Wall Stand<br />
Flex renvoie à la préhistoire les meubles TV,<br />
permettant à ses propres téléviseurs<br />
de s’accrocher contre les murs, comme<br />
sur un chevalet, et de se montrer.<br />
Un signe identitaire ? Oui, assurément.<br />
L’aluminium<br />
à la rescousse<br />
Matières nobles, avec<br />
l’aluminium qui apparaît<br />
massivement autour des<br />
écrans, stations d’accueil<br />
et autres smartphones ;<br />
retour parfois même du bois<br />
pour soigner les fi nitions :<br />
les constructeurs jouent<br />
la carte du sobre et du beau,<br />
allant pour certains jusqu’à<br />
bouder les odieux boîtiers<br />
en plastique pourtant<br />
si économiques. Plutôt<br />
rassurant… Ainsi, la marque<br />
LaCie n’a-t-elle pas hésité<br />
à convoquer Porsche Design<br />
pour soigner l’esthétique tout<br />
en lignes droites de son disque<br />
dur externe P9230, dans un écrin<br />
d’aluminium, matériaux réputé<br />
pour sa capacité à dissiper la chaleur.<br />
Même philosophie chez Philips qui,<br />
avec sa station d’écoute musicale Fidelio<br />
DS3880, réussit un petit prodige de design<br />
sous carapace d’aluminium. Objet iconique<br />
symbolisant l’emploi particulièrement réussi<br />
de l’alu, le MacBook Air d’Apple déchaîne<br />
sa puissance dans une coque dite «unybody»,<br />
soit fabriquée d’une seule pièce de métal.<br />
De quoi associer légèreté, robustesse pour<br />
s’affi rmer davantage dans l’air du temps.
Itinéraires<br />
C. SÉFRIN Sport<br />
PANOPLIE NOMADE<br />
À LA MONTAGNE, AU BORD DU LAC OU D’UNE PISCINE,<br />
LA HIGH TECH PREND LES CHEMINS DE TRAVERSE,<br />
PRÊTE À PARTAGER À NOS CÔTÉS MILLE ET UNE PÉRIPÉTIES. ES.<br />
EXTRÊME<br />
Cette mini caméra (42 x 60 x 30mm<br />
pour 179 g) se fi xe partout. Livrée avec<br />
un caisson étanche jusqu’à 60 mètres,<br />
c’est la compagne idéale des grands<br />
sportifs. Elle fi lme en Full HD et prend des<br />
photos en 5, 8 ou 11 mégapixels au choix.<br />
GoPro, Hero 2, 420 francs.<br />
SAC SOLAIRE<br />
Résistant et bien fi ni, ce sac en priorité<br />
dédié au transport d’ordinateurs portables<br />
(14,1’’ ou 15,6’’) est recouvert d’un petit<br />
panneau solaire. En promenade, sa petite<br />
batterie interne de 2000 maH est<br />
continuellement alimentée en énergie<br />
naturelle, offrant ainsi une source précieuse<br />
d’électricité pour recharger à tout moment<br />
baladeur, montre GPS, smartphone, etc.<br />
Urban Factory, Urban Solar<br />
BackPack, à partir de 155 francs.<br />
INSUBMERSIBLE<br />
Une virée, une plongée ? Ce petit baladeur<br />
numérique résiste au sable et est étanche<br />
jusqu’à moins 3 mètres. Pas de quoi aller<br />
tutoyer les murènes, sans doute, mais de<br />
quoi effectuer quelques longueurs dans<br />
le grand bain en musique, ou laisser les<br />
enfants plonger au son de leurs playslists,<br />
l’appareil pouvant embarquer jusqu’à jusqu’à<br />
2 Go de musique.<br />
Grundig, Hydrox (MP928), (MP928),<br />
71 francs.<br />
Le meilleur d’iOS en 5 applications<br />
Photo<br />
SFERA<br />
Avec Sfera, réalisez des photos<br />
à 360° avec votre smartphone !<br />
Images panoramiques, «vous<br />
au centre du monde», ou vue 360°<br />
d’un objet… Trois modes distincts<br />
débrideront votre créativité.<br />
Facile d’usage et à l’interface<br />
agréable, voici l’appli idéale<br />
pour saisir l’instant en format XXL !<br />
Prix : 1,59€/mois<br />
Musique<br />
BAND OF THE DAY<br />
Un jour. Un groupe. Vous êtes<br />
amateur de bonne musique et vous<br />
aimez la découverte, alors Band of<br />
the Day va vous aider à ouvrir votre<br />
horizon musical. Petits groupes<br />
ou artistes solos, l’application vous<br />
propose de découvrir l’univers<br />
bigarré de nouveaux compositeurs<br />
à travers leurs bios, clips et extraits<br />
de leurs albums.<br />
Gratuit (la première semaine)<br />
GEEK<br />
LOCALISÉ<br />
Étanche (moins 10 mètres), ce compact<br />
numérique est doté d’un système GPS<br />
complet et d’une boussole pour s’affi rmer<br />
comme un indispensable allié durant toutes<br />
nos randonnées. Les photos réalisées<br />
peuvent être ainsi «taguées» avec<br />
indication de direction de prise<br />
de vue (Nord, Sud, Est-Ouest).<br />
Il sera ensuite possible de les géolocaliser<br />
sur Google Maps.<br />
Nikon, AW100, 300 francs.<br />
PALMÉ<br />
Il vous suivra partout ! Résistant aux<br />
chutes (jusqu’à 1,5 mètres), à la poussière<br />
et étanche jusqu’à moins 5 mètres,<br />
ce caméscope ne lésine pas pour autant<br />
sur ses performances techniques. Équipé<br />
d’un objectif grand angle (29,8 mm)<br />
avec zoom optique 10x, il est nanti<br />
d’un capteur de 20,4 mégapixels<br />
et d’un écran tactile de 7,5 cm,<br />
bien pratique lorsque l’on est sous l’eau.<br />
Sony, Handycam GW55, 665 francs.<br />
Détente<br />
MACHINARIUM<br />
Amateurs d’expériences graphiques<br />
et de casse-tête cosmiques,<br />
laissez-vous séduire par le charme<br />
sensible de Machinarium. Conte aussi<br />
moderne que touchant, cette aventure<br />
vous glissera dans la peau métallique<br />
d’un attachant pouvant grandir<br />
ou rapetisser à l’envie.<br />
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Prix : 3,99€<br />
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Famille<br />
LE PETITE<br />
CHAPERON ROUGE<br />
Donner le goût de la lecture<br />
à vos charmantes têtes blondes grâce<br />
à l’application du Petit Chaperon<br />
Rouge. Ici, il s’agit d’aborder<br />
la lecture avec un zeste de pédagogie<br />
(explication des mots compliqués,<br />
lecture en mode karaoké)<br />
et une lampée de ludisme.<br />
La narration s’effectuant via un dessin<br />
animé, c’est le carton assuré !<br />
Prix : 0,79€<br />
LOGITHÈQUE<br />
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Pratique<br />
CARTES MESURÉES<br />
Vous devez mesurer un terrain ?<br />
Ok, alors pour éviter toute crise<br />
de nerf, l’appli Cartes Mesurées<br />
se connecte à Google Maps et permet,<br />
en quelques pressions, de calculer<br />
aisément distances et surfaces.<br />
Autre atout, il est possible<br />
de sauvegarder sa carte,<br />
voire la partager aisément<br />
(mail, Excel, PDF, etc). Zen.<br />
Prix : 1,59€<br />
J.C.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
Scripte<br />
J. CHIÈZE<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
Mémoire<br />
LE JEU VIDÉO FAIT SON CINÉMA<br />
Il n’y a pas si longtemps, parler jeu vidéo<br />
et cinéma revenait à évoquer un genre<br />
de productions particulières, celle des<br />
«adaptations». Des titres à haute teneur<br />
marketing, souvent conçus à la hâte<br />
afi n de cadrer avec les sorties sur grand<br />
écran. Résultat, hormis quelques pépites<br />
(«Aladdin» ou «King Kong»), rien de<br />
véritablement mémorable. Et puis le jeu<br />
vidéo a grandi et a fi ni par réaliser qu’au<br />
lieu de simplement singer son illustre<br />
aîné, il pouvait lui aussi transmettre<br />
des émotions, jouer avec les cadrages<br />
et faire vivre des histoires fortes.<br />
En clair, à mesure que l’âge moyen<br />
du joueur progressait et que la technique<br />
s’améliorait, le jeu vidéo s’est émancipé<br />
pour donner vie aujourd’hui à de superbes<br />
fresques dignes du septième art.<br />
Du grand au petit écran<br />
L’un des précurseurs de ce virage<br />
cinématographique se nomme<br />
«Metal Gear Solid». Sous l’impulsion<br />
du créateur Hideo Kojima, cette série<br />
mêle espionnage et science-fi ction<br />
dans une débauche de séquences qu’on<br />
nomme à juste titre «cinématiques».<br />
Dans l’épisode «Twin Snakes», c’est<br />
un réalisateur de cinéma Ryuhei<br />
Kitamura qui supervise l’ensemble,<br />
tandis que Harry Gregson-Williams<br />
(«Shrek», «Le Monde de Narnia»,<br />
«X-Men») compose pour les autres<br />
épisodes. Le message est clair. Il l’est<br />
tout autant d’ailleurs dans la plupart<br />
des «Final Fantasy» où les séquences<br />
narratives rivalisent de maestria…<br />
au point d’avoir donné naissance<br />
à un «vrai» fi lm, malheureusement<br />
moins réussi que les jeux.<br />
L’acteur, c’est le joueur<br />
Le trio le plus signifi catif de cette tendance<br />
se compose de «Heavy Rain» (PS3),<br />
«Red Dead Redemption» (PS3/Xbox<br />
360) et «LA Noire» (PS3/Xbox 360/PC).<br />
Trois jeux faisant aujourd’hui fi gures de<br />
46<br />
GEEK<br />
DEVENUE LA PRINCIPALE INDUSTRIE DE DIVERTISSEMENT DANS LE MONDE, LE JEU VIDÉO S’INSPIRE DE PLUS<br />
EN PLUS DU SEPTIÈME ART. MÉTHODES DE PRODUCTION, ACTEURS NUMÉRISÉS, BANDE-SON ORCHESTRALE ET<br />
SCÉNARIO TRAVAILLÉ, LE JEU VIDÉO NE SE CONTENTE PLUS D’ADAPTER. IL FAIT DÉSORMAIS SON PROPRE CINÉMA !<br />
NOUVELLE GÉNÉRATION,<br />
NOUVEAUX NOMS<br />
Alors que Nintendo a annoncé la sortie de sa Wii U<br />
pour la fin <strong>2012</strong>, les rumeurs enflent autour des futures<br />
consoles de Sony et Microsoft. Ainsi la remplaçante<br />
de la PS3 pourrait s’appeler Orbis, tandis que<br />
la prochaine Xbox répondrait au nom de code Durango !<br />
Deux machines annoncées comme des monstres<br />
de puissance mais qui n’autoriseraient malheureusement<br />
plus la réutilisation des jeux de la génération passée.<br />
Remarquez, vous avez encore le temps de profiter<br />
des consoles actuelles, leurs remplaçantes n’étant<br />
pas attendues avant la fin 2013. Au mieux...<br />
véritables fi lms interactifs… dans le bon<br />
sens du terme. On retrouve ainsi tout<br />
ce qui fait le charme du cinéma.<br />
De la bande-son orchestrale<br />
aux scénarii n’hésitant pas à aborder<br />
des thèmes matures, sans oublier<br />
le casting d’acteurs... tout est pensé<br />
comme à Hollywood. Nuance de taille,<br />
ici, vous êtes en contrôle. Le héros,<br />
c’est vous. Vos décisions, vos succès<br />
comme vos échecs façonneront la destinée<br />
numérique de votre personnage. Au-delà<br />
du simple hommage, cette différence<br />
cruciale permet au jeu vidéo de cultiver<br />
son originalité et de séduire massivement.<br />
Au point que c’est désormais le cinéma<br />
qui semble servir de soutien au jeu vidéo<br />
(«Prince of Persia», «Resident Evil»,<br />
«Silent Hill» aujourd’hui, «Assassin’s<br />
Creed» et «Halo» demain). À noter<br />
que le prochain dessin animé de Disney,<br />
«Les Mondes de Ralph» (sortie prévue<br />
en décembre <strong>2012</strong>), aura pour thème…<br />
les jeux vidéo ! La boucle est bouclée...<br />
DROIT AU BUT !<br />
Si l’Euro <strong>2012</strong> débute le 8 juin<br />
prochain en Pologne et<br />
Ukraine, la grande compétition<br />
footballistique aura déjà<br />
débuté sur les terrains virtuels !<br />
Electronic Arts propose<br />
ainsi aux possesseurs du jeu<br />
«FIFA 12» le téléchargement<br />
d’un mode dédié (25 francs).<br />
Le seul possédant la licence<br />
officielle. Les amateurs<br />
de foot y retrouveront ainsi<br />
les 8 stades, 52 équipes<br />
européennes et des mises<br />
à jour proposées en temps<br />
réel pour refléter la forme<br />
réelle des «vrais» joueurs.<br />
Pour beaucoup, ce sera la seule<br />
chance de voir son équipe<br />
soulever la coupe…
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
Dans le match de l’élégance masculine<br />
poussée au comble de l’excellence,<br />
Brioni occupe une première place que<br />
Berlutti entend désormais lui disputer<br />
(«Agefi Life n°80»). Voilà un challenge<br />
de taille pour la fi liale du groupe LVMH,<br />
d’autant que Brioni, jusqu’à présent<br />
<strong>Mai</strong>son familiale romaine, vient de passer<br />
sous le giron du français PPR (Gucci,<br />
Yves Saint Laurent, Balenciaga, Stella<br />
McCartney, l’horloger suisse Sowindle,<br />
etc). Et son PDG, François-Henri Pinault,<br />
entend bien donner à la griffe les moyens<br />
de se développer à travers le monde,<br />
particulièrement dans les pays émergeants.<br />
Le choix de Brioni était évident. Fondée<br />
en 1945 à Rome par Nazero Fonticoli<br />
et Gaetano Savini, Brioni est rapidement<br />
devenue, dans les années 50, la marque<br />
de confection emblématique du style<br />
italien élancé. Clark Gable, Henry Fonda,<br />
John Wayne ou Kirk Douglas adoptent<br />
immédiatement les luxueux costumes<br />
sur-mesure aux détails particulièrement<br />
TREND & ACCESSOIRE<br />
Class<br />
Brioni<br />
ON NE S’HABILLE QUE DEUX FOIS<br />
M. ROBERT<br />
LE TAILLEUR DE BARACK OBAMA, VLADIMIR POUTINE ET DE PLUSIEURS<br />
JAMES BOND S’ÉCHAPPE CET ÉTÉ DANS LE CUBA DES ANNÉES 50.<br />
soignés. Les boutiques d’Aspen, Porto<br />
Cervo, Portofi no, Capri, Marbella<br />
et Saint-Moritz, en sus de Paris, Londres,<br />
Milan, Tokyo, Lausanne et Genève assoient<br />
l’image chic et jet-set de la griffe. Brioni<br />
habillera même James Bond durant cinq<br />
fi lms, de, Pierce Brosnan à Daniel Craig<br />
dans «Casino Royale» (pour le prochain,<br />
«Skyfall», c’est au tour de Tom Ford).<br />
Si les stars se bousculent toujours dans<br />
les boutiques de la marque, les hommes<br />
d’affaires et dirigeants du monde<br />
ne sont pas en reste, de Barack Obama<br />
à Vladimir Poutine !<br />
La collection printemps-été <strong>2012</strong> s’inscrit<br />
d’ailleurs parfaitement dans l’histoire<br />
de la «marque de mode masculine de<br />
luxe la plus prestigieuse» (Enquête du<br />
Luxury Institute de New York en 2007).<br />
C’est sur les plages chaudes des Caraïbes,<br />
dans la Havane des années 50, que Brioni<br />
invite les hommes. La collection utilise<br />
le shantung de soie, la soie Dupioni et<br />
des mélanges de soie et lin qui ajoutent<br />
48<br />
de la brillance aux smokings légers de la<br />
saison. Chemises formelles manuellement<br />
plissées, cravates et vêtements de bain de<br />
coton aux imprimés graphiques inspirés<br />
des 50’ et de l’architecture cubaine, polo<br />
en maille de coton plus légère invitent au<br />
farniente sur la plage. Une pièce iconique,<br />
la veste Piuma, incarne cette élégance toute<br />
casual. Plus légère, la veste, modelée par<br />
les maîtres tailleurs de Brioni, entièrement<br />
non doublée, est créée d’une seule pièce<br />
de tissu étant dépourvue de structure<br />
autour de la poitrine, des épaules et des<br />
revers. Une telle légèreté est le résultat de<br />
tissus exclusifs comme la soie et le lin qui<br />
ne pèse jamais plus de 200 grammes par<br />
mètre. La veste Piuma, avec le lin mélangé<br />
à de la laine et de la soie la plus excellente<br />
au monde (600 fi ls), est le résultat<br />
d’une fi nition manuelle et lumineusement<br />
fraîche. La palette de couleurs évoque<br />
le brio d’un cocktail caraïbe (rhum,<br />
mandarine, hibiscus, tabac, sable...).<br />
L’élégance tropicale…
Bien peu de modèles de chaussures<br />
résistent à l’usure du temps<br />
et du macadam. À 44 ans, le mocassin<br />
à picots de Tod’s, inspiré à l’origine<br />
des driving-shoes américaines, fait<br />
partie de ce petit club des icônes<br />
masculines qui se transmettent à travers<br />
les générations. Alors, bien entendu,<br />
on ne va pas refaire l’histoire mais<br />
posséder un mocassin monté sur<br />
une semelle de 133 picots de gomme<br />
est une évidence pour qui aime<br />
le casual (très) chic à l’italienne.<br />
D’autant que cet été, le manufacturier<br />
italien propose une nouvelle version de<br />
l’un de ses modèles fétiches, le Vadim.<br />
EN VUE<br />
lieues<br />
M. ROBERT Vintage<br />
133 PICOTS DE BONHEUR !<br />
LA MARQUE ITALIENNE TOD’S LANCE CET ÉTÉ<br />
UNE NOUVELLE VERSION DE LA MYTHIQUE VADIM.<br />
Particulièrement souple et fl exible,<br />
ce mocassin ne se veut plus seulement<br />
une chaussure de loisirs mais aussi un<br />
soulier urbain pour hommes (sur) actifs.<br />
La palette de couleur décline désormais<br />
les classiques chocolat ou noir aux<br />
couleurs les plus printanières telles<br />
le vert, la cerise et le caramel.<br />
L’an dernier, c’était la Gommino<br />
qui, à la faveur d’un lifting, se proposait<br />
d’être portée été comme hiver,<br />
en tenue décontractée comme<br />
en costume business. La collection<br />
s’accompagne d’une sélection<br />
de vêtements, notamment des vestes<br />
en cuir souple d’une élégance toute<br />
TREND & ACCESSOIRE<br />
Moscot<br />
LUNETTES DE STARS<br />
Quelles lunettes de soleil porter au retour des beaux<br />
jours ? La question est d’importance car avec<br />
la montre et les souliers, les solaires sont l’accessoire<br />
qui vous pose un homme, même s’il n’est habillé<br />
que d’un tee-shirt et d’un jeans. La tendance étant<br />
au vintage, les lunettes Moscot sont le must-have<br />
de cet été. La marque, purement new yorkaise, n’était<br />
jusque-là guère connue, voire même indisponible<br />
en Europe. <strong>Mai</strong>s portée par d’innombrables stars<br />
telles que Johnny Deep, Brad Pitt, Jeff Goldblum,<br />
Woody Allen, Ben Harper ou, chez les femmes,<br />
Beyoncé et Lady Gaga, Moscot s’est développée dans<br />
le monde et est disponible à Bâle, Davos, Genève,<br />
Lausanne, Locarno, Lugano, Saint-Moritz ou Zürich.<br />
italienne. Enfi n, une petite maroquinerie,<br />
quelques bagages et des solaires<br />
complètent l’offre de la belle italienne.<br />
Chaque mocassin est entièrement<br />
fabriqué à la main et nécessite<br />
une centaine de geste. Jusqu’à 35 pièces<br />
des peaux les plus exclusives (crocodile,<br />
autruche, anaconda, python…) et entre<br />
4 et 6 heures de travail sont nécessaires<br />
pour fi naliser chaque pièce. Avant<br />
de passer au crible de quelques 350<br />
contrôles qualité, chacun des 133 picots<br />
de caoutchouc, qui composent la fameuse<br />
semelle Tod’s, est implanté à la main !<br />
Le prix du chic pour un confort éternel…<br />
www.tods.com<br />
De Johnny Depp à Brad Pitt en passant par Jeff Goldblum, les solaires vintage ntage<br />
de cette illustre marque américaine font un carton.<br />
49<br />
LUMINEUX<br />
Le secret de Moscot, marque que née en 1915, tient<br />
en son esthétique rétro tout out droit sortie des années<br />
20 à 40. Montures en écaille, lle, verres minéraux<br />
et gamme de couleurs old d school (marron clair,<br />
verre bouteille, le gris-vert rt des pilotes d’avion)<br />
sont les ingrédients authentiques de ses lunettes.<br />
Encore aujourd’hui, chaque paire est fabriquée<br />
à la main, gage de qualité. Le modèle Lesmtosh est<br />
le préféré de Johnny Deep. Tandis que pour Terry<br />
Richardson, célèbre photographe, ce sont, en toute<br />
simplicité, les Terry Limited Edition. Enfin, la<br />
Yukel ravira les amateurs du look étudiant sixties<br />
(ou tueur en série, au choix !). L’american dream<br />
a encore de beaux restes…<br />
M.R<br />
Décalé<br />
JPG ILLUMINE<br />
ROCHE BOBOIS<br />
Parce que la mode a toujours plus<br />
ou moins influencé le design, là,<br />
elle s’immisce dans nos intérieurs<br />
sous la forme d’un lampadaire siglé<br />
d’une marinière. <strong>Mai</strong>s attention, pas<br />
n’importe laquelle, la plus célèbre :<br />
celle de Jean Paul Gaultier, devenue<br />
un classique de nos vestiaires.<br />
Éh oui, le couturier et Roche Bobois<br />
poursuivent cette saison encore<br />
leur collaboration autour de la maison<br />
et du design en présentant «Maschio»<br />
et «Femina», deux lampadaires-stockman<br />
revus et corrigés aux couleurs du créateur.<br />
Pour le moins originaux, en version femme<br />
ou homme, ces lampadaires deviennent<br />
tour à tour objets d’art et/ou accessoires.<br />
Lampadaires «Maschio» et «Femina»<br />
Jean Paul Gaultier pour Roche Bobois,<br />
prix sur demande, www.roche-bobois.com<br />
M-C. T.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
Portofino<br />
M. PAVIA<br />
LA DOLCE VITA<br />
IL FLOTTE COMME UN AIR DE RIVIERA ITALIENNE DANS<br />
LES VESTIAIRES MASCULINS. TOUT UN ART DE VIVRE LATIN<br />
QUI PREND SA SOURCE DANS L’ESPRIT DES RÉGATES AU LARGE<br />
DE PORTOFINO ET PORTO CERVO. UNE DOUCEUR DE VIVRE<br />
QUI SE PARE AUSSI D’UNE TOUCHE D’ÉLÉGANCE BRITISH PLEINE<br />
DE FLEGME ET DE DÉSINVOLTURE. NUL DOUTE QU’AINSI PARÉ,<br />
VOUS POURREZ SAVOURER LES PLAISIRS DE LA BELLE SAISON.<br />
2<br />
3<br />
6<br />
1. Blazer en coton rayé, ETRO, 985 francs<br />
2. Lunettes de soleil Aviator, Raf Simons, 320 francs<br />
3. Ceinture tressée élastique, Anderson’s, 95 francs<br />
4. Short en toile légère, Ben Sherman, 113 francs<br />
5. Polo Regatta en piqué de coton, Loro Piana, 389 francs<br />
6. Chemise Dip Dyed Blue & White Seersucker, Paul Smith, 219 francs cs<br />
7. Boxer long en toile de bain imprimée «Next Block», Hermès, 460 francs<br />
8. Pantalon Chino Tapered, Fred Perry, 172 francs<br />
9. Cabas V Sérigraphie, cuir Nomade couleur Tabac, Vuitton, 3 750 francs<br />
10. Sac baluchon Bleach Beach, Eastpak, 95 francs<br />
11. Espadrille en toile ajourée, Rivieras, 85 francs<br />
12. Chapeau en toile de coton, Lock & Co Hatters, 130 francs<br />
13. Lunettes de soleil Milan, acetate et métal, Illevesta, 389 francs<br />
14. Ceinture en toile et cuir, Gucci, 240 francs<br />
15. Polo 1Felix Marled en piqué de coton, Orlebar Brown, 29 francs<br />
16. Chemise en coton imprimé, Marni, 390 francs<br />
17. Casquette en sergé de coton Tomette, Hermès, 400 francs<br />
18. Foulard en lin imprimé, ETRO, 240 francs<br />
19. Mocassin en cuir tricolore, Gucci, 640 francs<br />
20. Pantalon slim-fi t en coton, Dolce & Gabbana, 299 francs<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
4<br />
Shopp ing<br />
7<br />
TREND & ACCESSOIRE<br />
50<br />
10 1<br />
9<br />
11<br />
1<br />
5<br />
8
© DR<br />
© DR<br />
12<br />
14<br />
ANTI-TACHE<br />
Mobilité<br />
À VÉLO EN VILLE<br />
Jamais en retard sur la tendance,<br />
la marque Levi’s tient la tête du peloton<br />
en matière d’innovation textile. Sa nouvelle<br />
collection COMMUTER SERIES s’adresse<br />
aux cyclistes urbains soucieux d’affronter<br />
les caprices de la météo avec élégance<br />
et décontraction. Taillées dans un tissu<br />
imperméable, anti-tache et résistant,<br />
les pièces de cette collection comprennent<br />
des pantalons aux couleurs printanières<br />
et des jeans du plus bel effet, à marier avec<br />
un blouson et une chemise en denim. Cette<br />
collection est disponible au Flag Ship Store<br />
de Lausanne et chez Stilrad, à Zürich.<br />
www.levi.com<br />
M.P.<br />
19<br />
15<br />
13<br />
17<br />
TREND & ACCESSOIRE<br />
51<br />
18<br />
16<br />
ARTISANAT<br />
CONTEMPORAIN<br />
STORE<br />
Swiss Made<br />
Mondialement reconnue pour son expertise<br />
dans le travail des cuirs les plus raffinés,<br />
la <strong>Mai</strong>son suisse Bally s’enorgueillit<br />
d’un nouvel écrin à Genève. Un espace<br />
luxueux et raffiné dédié à l’élégance discrète<br />
de créations maroquinières empreintes<br />
d’une beauté intemporelle. Plus que jamais,<br />
chaque produit témoigne de la passion de<br />
Bally pour la perfection. Chaussures, sacs,<br />
accessoires, mais aussi prêt-à-porter sont<br />
présentés dans un décor intimiste éclairé<br />
par une installation de LED extrêmement<br />
perfectionnée et surtout éco-durable.<br />
www.bally.com M.P.<br />
20<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
anon<br />
F. ROOS-GILLET Flamme<br />
AUDREY FLEUROT,<br />
ROUSSE INCENDIAIRE<br />
C’EST ELLE MAGALIE, LA SECRÉTAIRE QUI FAIT TOURNER<br />
LA TÊTE D’OMAR SY DANS «INTOUCHABLES», LA COMÉDIE<br />
À (TRÈS GRAND) SUCCÈS D’OLIVIER NAKACHE ET ÉRIC<br />
TOLEDANO. À 34 ANS, L’ACTRICE FRANÇAISE MÈNE<br />
DE FRONT UNE CARRIÈRE AU THÉÂTRE, À LA TÉLÉVISION<br />
ET AU CINÉMA, QUI DÉSORMAIS LUI TEND LES BRAS.<br />
Le roux est décidément à la mode !<br />
Tandis que Christina Hendricks<br />
affole les cœurs et les esprits dans<br />
«Mad Men», Jessica Chastain, nouvelle<br />
valeur montante d’Hollywood, vue<br />
récemment dans «The Tree of Life»,<br />
«La Couleur des sentiments» et «Take<br />
Shelter», enchaîne les rôles, les prix<br />
et les nominations. Côté français,<br />
Audrey Fleurot creuse, elle aussi,<br />
le sillon entamé par Nicole Kidman<br />
ou Julianne Moore, il y a quelques<br />
années. Grande, sculpturale, avec<br />
sa moue boudeuse, sa chevelure feu,<br />
son teint diaphane, ses tâches<br />
de rousseur et ses yeux clairs,<br />
les réalisateurs l’ont jusqu’ici imaginée<br />
en maîtresse femme. «J’ai conscience<br />
de renvoyer l’image d’une femme froide<br />
CINQ SENS POWERED BY QUINTESSENTIALLY GIFTS<br />
UNIQUE<br />
Montre White Custom Ladoire,<br />
pièce unique, avec un mouvement<br />
peint en blanc, 147 000 francs.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
et autoritaire», déclare-t-elle. Cette<br />
apparente rigueur lui vient sans doute<br />
aussi de la danse : «J’en fais depuis<br />
toujours, et du tango depuis dix ans.<br />
Petite, je voulais devenir circassienne,<br />
j’ai fait l’école du cirque. Je suis donc<br />
à l’aise avec mon corps». Interprète<br />
multi facettes formée à l’Ecole<br />
Nationale Supérieure des Arts et<br />
Techniques du Théâtre de Lyon,<br />
elle semble aussi à l’aise sur le petit<br />
et le grand écran que sur les planches.<br />
«J’aime le côté troupe». Le public<br />
français la découvre en 2006 dans<br />
la série «Engrenages», diffusée<br />
sur Canal + et vendue depuis dans<br />
le monde entier, où elle tient le rôle<br />
récurrent d’une avocate glaciale<br />
et carriériste. Puis en 2009 dans<br />
ALLUMETTES<br />
Pour les gourmands,<br />
la Cuillère Suisse a développé<br />
7 petits bâtonnets au chocolat bio<br />
à croquer pour accompagner<br />
vos thés et cafés, 10 francs.<br />
GRAND GARÇON<br />
CHAMPAGNE !<br />
Le champagne Boërl & Kroff est<br />
fabriqué à partir de vignes de la <strong>Mai</strong>son<br />
Drappier. Le Millésime 1996 est l’une<br />
des meilleures années du 20 e siècle. Il a<br />
vieilli lentement pendant 12 ans avant<br />
d’être embouteillé. BOËRL & KROFF<br />
BRUT VINTAGE 1996 MAGNUM,<br />
Quintessentially Wine, 5 750 francs.<br />
52<br />
«Un Village français», chronique<br />
sur des gens ordinaires sous l’occupation<br />
qui entame actuellement sa troisième<br />
saison. Au cinéma, après quelques<br />
apparitions çà et là «pour des amis<br />
essentiellement», elle décroche un rôle<br />
dans «Midnight in Paris». Prestigieux sur<br />
un CV, mais l’expérience s’avère décevante<br />
puisqu’elle est absente du montage fi nal<br />
et devient alors «la Française coupée<br />
au montage par Woody Allen».<br />
À l’époque, elle raconte son expérience<br />
en demi-teinte dans les colonnes<br />
de «Télérama», et balance un peu sur<br />
l’attitude distante du célèbre réalisateur.<br />
«Libération» titre alors «Audrey Fleurot :<br />
son coup de gueule contre Woody Allen».<br />
Car la belle plante a une tête aussi bien<br />
faite qu’un caractère bien trempé.<br />
PLAYBOY<br />
Hugh Hefner présente son<br />
autobiographie illustrée ainsi<br />
que les grands moments<br />
des 25 premières années du<br />
magazine «Playboy».<br />
700 pages, édition limitée<br />
à 1 500 exemplaires, 1 300 francs.<br />
FILMOGRAPHIE<br />
SÉLECTIVE<br />
Cinéma<br />
2011 – «La Délicatesse»,<br />
de David et Stéphane Foenkinos<br />
– «Intouchables»,<br />
D’Eric Toledano et Olivier Nakache<br />
– «Les Femmes du 6ème étage»,<br />
de Philippe Le Guay<br />
– «Midnight in Paris»,<br />
de Woody Allen<br />
Prochainement<br />
<strong>2012</strong> – «<strong>Mai</strong>s qui a retué Pamela Rose ?»,<br />
de Kad Merad et Olivier Baroux<br />
– «Les Reines du ring»,<br />
de Jean-Marc Rudnicki<br />
Pour plus d’informations : +41 (0) 848 288 288 ou info@quintessentiallygifts.ch<br />
HOMMAGE<br />
Une Marilyn toujours aussi sulfureuse.<br />
Des photos prises àl’époque<br />
par le fameux Best Stern et signées<br />
par l’indétrônable beauté décédée<br />
il y a bientôt 50 ans. En 160x160<br />
et avec un encadrement d’exception,<br />
19 clichés sont disponibles, 42 000 USD.<br />
© 2011 Gaumont : QUAD / PHOTO : Thierry Valletoux
L’AMOUR DANS DE BEAUX DRAPS<br />
LOVE ROOM ET LOVE HOTEL OFFRENT FANTASMES ET DÉPAYSEMENT<br />
SANS SE RUINER. UNE TENDANCE VENUE DU JAPON QUI N’A DE CESSE<br />
DE S’EXPORTER, VOIRE DE VOUS LAISSER RÊVEUR...<br />
La sagesse populaire le dit : «Comme<br />
on fait son lit, on se couche» ! Aussi,<br />
pourquoi ne pas changer de matelas<br />
(et de décors) pour pimenter un peu<br />
sa vie de couple ? Direction donc l’hôtel,<br />
si possible pas cher et pas loin mais très<br />
dépaysant pourvu que l’on préfère<br />
un établissement de charme<br />
à une chambre classique, aussi luxueuse<br />
soit-elle. Rien de tel alors que le site<br />
www.loveroom.ch, une mine d’adresses<br />
d’hôtels «érotico-romantiques»<br />
pour s’offrir l’une de ces chambres<br />
à la décoration extravagante, baroque<br />
ou sensuelle. À Lucerne, au The Hôtel,<br />
dessiné par l’architecte Jean Nouvel<br />
(rien que ça !), on réservera la chambre<br />
qui projette au mur ou au plafond<br />
l’une des scènes érotiques cultes<br />
du cinéma, du «Casanova» de Fellini<br />
au «Matador» d’Almodovar. Longue<br />
nuit de discussion en perspective !<br />
(www.the-hotel.ch, forfait Love). <strong>Mai</strong>s si<br />
Genève et Lausanne sont un peu pauvres<br />
en la matière, la terre hélvète se révèle<br />
très accueillante pour les couples en quête<br />
de cadres aphrodisiaques. À Beatenberg,<br />
le Zeit&Traum bénéfi cie du savoir-faire<br />
décoratif de l’entourage du théâtre<br />
de Bâle. Les enfants et les célibataires<br />
y sont interdits afi n de laisser la liberté<br />
aux couples de profi ter à fond<br />
de la Bounty Beach, du Chalet Alpengut,<br />
du Château d’Amour, de la Love Garden<br />
ou du Maharaja Palace. Splendides !<br />
(www.zeithotel.ch). À Kallnach, le Love<br />
and Romance annonce d’entrée<br />
la couleur : orientale ou indienne,<br />
richement ornementée et dotée d’un bain<br />
au milieu de la chambre... Voilà une belle<br />
invitation digne des mille et une nuits.<br />
(www.love-and-romance.ch). Citons enfi n<br />
le Love Box, à Aarberg, un bed&breakfast<br />
romantique où l’on vous sert une coupe de<br />
champagne avant de vous faire découvrir<br />
une chambre design avec son grand lit<br />
aussi rond qu’est carré le jacuzzi qui trône<br />
au milieu de la pièce.(www.love-box.ch).<br />
Plaisirs débridés<br />
«made in Japan»<br />
Cette tendance des hôtels sexy vient<br />
du Japon. Là-bas, le love hotel, au même<br />
titre que les sushis, est une spécialité<br />
locale - on en compte d’ailleurs plus<br />
de 7 200 dans l’archipel. Établissements<br />
réservés aux couples, on peut y réserver<br />
à l’heure une chambre à thème.<br />
La décoration, originale, comprend<br />
de nombreux accessoires de manière<br />
à répondre à tous les fantasmes des clients<br />
(rame de métro, cabinet de gynécologie,<br />
bondage, miroirs, lits ronds, baignoires<br />
transparentes…). Et cela a visiblement<br />
donné des idées à certains... Désormais,<br />
pour les voyageurs de passage à Paris,<br />
un détour s’impose au 88 de la célèbre<br />
rue Saint-Denis pour découvrir<br />
le 1 er véritable love hotel de la capitale.<br />
Une idée de Joe Khalifa, co-fondateur<br />
du Musée de l’érotisme et grand fan<br />
du Japon. Par crainte de voir les maisons<br />
GRAND GARÇON<br />
Scénarios Plaisir<br />
M. ROBERT<br />
closes renaître, les love hotels étaient<br />
jusque-là interdits. Alors moyennant<br />
une étroite surveillance de l’endroit<br />
et une sélection vigilante à l’entrée,<br />
la maréchaussée vient d’autoriser<br />
les Parisiens et les touristes à découvrir<br />
ce plaisir débridé, conséquences des prix<br />
délirants de l’immobilier tokyoïte<br />
qui obligent les jeunes couples à trouver<br />
des lieux conviviaux et économiques pour<br />
se découvrir. Pour 25€, de 10h à 2h<br />
du matin, le Dojo Japonais (futon<br />
et tatami au sol, calligraphies et gravures<br />
érotiques typiquement japonaises<br />
au mur, grand miroir au plafond),<br />
la Case Africaine (ameublement en peau<br />
de léopard, miroir au plafond, branches<br />
de cocotier), la Gondole Vénitienne<br />
(la place Saint-Marc et les gondoles<br />
comme si vous y étiez), le Palais Oriental<br />
(un petit harem…), le Donjon SM<br />
(soft mais austère), la Cabine<br />
du capitaine (avec sa barre de pole dance<br />
et son canapé d’angle), et Bollywood<br />
(fl eurs multicolores, frises indiennes,<br />
petits singes, cobra, vache sacrée,<br />
statuettes de Ganesh et Shiva) seront<br />
le théâtre de débats... dépaysants.<br />
Et puis, tout est prévu : un grand<br />
écran plat avec ses fi lms adultes,<br />
une cabine de douche avec serviettes<br />
et peignoirs, des préservatifs et même<br />
un room-service de gadgets et autres<br />
déguisements. Normal, l’entrée se fait<br />
par la boutique Private Club 88, le plus<br />
grand love-store d’Europe.<br />
SECRET<br />
Adultère<br />
POUR UN FLIRT<br />
AVEC TOI…<br />
Après les sites de rencontres réservés<br />
aux beautiful people, aux moches,<br />
aux geeks, aux roux, aux agriculteurs<br />
ou encore aux aficionados d’Apple,<br />
la dernière mode ? Les plates-formes<br />
communautaires spécialisées<br />
dans les relations extra-conjugales.<br />
Leur promesse : simplicité et discrétion<br />
assurées. À en juger par le déferlement<br />
d’acteurs sur le marché, tels<br />
qu’Adultere.fr, Infidelia.com ou encore<br />
le leader américain Gleeden.com,<br />
et à constater leur succès, l’adultère<br />
online semble faire recette.<br />
Et pas seulement chez nos voisins<br />
transalpins… Car si les Français<br />
décrochent la palme d’or, suivis<br />
de très près par les Italiens, notons<br />
aussi un engouement certain chez<br />
les Belges et les Espagnols. La Suisse<br />
obtient quant à elle la 5ème place<br />
des pays européens les plus infidèles<br />
avec un nombre croissant d’helvètes<br />
LE SYMBOLE DE L’EXCELLENCE.<br />
inscrits sur Gleeden.com<br />
(tout de même plus 40 000 !).<br />
Favoriser les rencontres entre<br />
personnes mariées, un business<br />
à la moralité discutable ? Peut-être<br />
mais finalement, en affichant<br />
la couleur, voilà enfin des sites qui,<br />
eux, ne trompent pas… G.S.<br />
Lorsqu’un athlète veut se démarquer de la concurrence, il doit toujours viser les meilleures performances,<br />
et ce avec un maximum d’esthétique, de dynamisme et de précision. Voilà ce qu’offre la nouvelle<br />
BMW Série 3 Berline: une athlète comme il n’y en a jamais eu auparavant, alliant sportivité et élégance.<br />
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comme le head-up display et les nombreux systèmes d’assistance à la conduite posent de nouveaux jalons<br />
dans sa catégorie. La nouvelle BMW Série 3 Berline a été conçue pour aller de l’avant. Elle devient ainsi<br />
le symbole de l’excellence. Plus d’informations chez votre partenaire BMW ou sur www.bmw.ch<br />
LA NOUVELLE BMW SÉRIE 3 BERLINE.<br />
53<br />
La nouvelle<br />
BMW Série 3 Berline<br />
www.bmw.ch<br />
Le plaisir<br />
de conduire<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
BULBE<br />
À la racine<br />
MORT AUX POILS<br />
L’épilation à la cire ? Un supplice<br />
dont on laisse volontiers la jouissance<br />
exclusive à la gent féminine.<br />
Le rasage? Trop contraignant.<br />
Pas moyen néanmoins de passer un été<br />
supplémentaire avec cette moumoute<br />
dans le dos. Dieu merci, Philips a pensé<br />
aux mâles à la pilosité envahissante<br />
en lançant une version masculine<br />
du Lumea, l’épilateur à lumière pulsée<br />
sans fil. Le principe : l’appareil,<br />
aux allures de flingue du futur, envoie<br />
de légères impulsions lumineuses<br />
au niveau du bulbe du poil.<br />
Sous l’effet du flash, celui-ci tombe alors<br />
de lui-même et le processus de repousse<br />
se bloque ad vitam aeternam<br />
(ou presque). La méthode se veut<br />
indolore, invisible et radicale.<br />
Seul petit hic peut-être, le prix<br />
de la bête. À 520 fr., on finirait presque<br />
par la trouver sexy cette toison dorsale…<br />
www.philips.com<br />
G.S.<br />
BOUCLIER<br />
Protection<br />
LA PRAIRIE CONTRE<br />
LE SOLEIL<br />
Le soleil pointe le bout de son nez<br />
et on ne le répétera jamais assez : il faut<br />
sortir pro-té-gé. Ça tombe bien, la Prairie<br />
lance une nouvelle ligne de produits<br />
solaires avec la collection Soleil Suisse<br />
Sun Défense Système. Cinq produits<br />
composent la gamme : une émulsion<br />
visage, une lotion pour le corps<br />
et un stick nez-yeux et lèvres protégeant<br />
efficacement des rayons nocifs,<br />
un après-solaire réparant les dégâts<br />
après exposition et une lotion bronzante,<br />
spéciale pour les coquets et coquettes<br />
souhaitant afficher une mine hâlée toute<br />
l’année. Pas de doute, on est paré.<br />
Ligne Soleil Suisse Sun Défense Système,<br />
La Prairie, (De 74 fr. à 130 fr.),<br />
www.laprairie.com G.S.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
OUTILLAGE<br />
Allure<br />
CHICS BOUTEILLES G. SINNASSAMY Envie<br />
AU MÊME TITRE QUE LE JUS, LE DESIGN DES FLACONS CONTRIBUE AU SUCCÈS<br />
D’UN PARFUM. LES GRANDES MAISONS MISENT DÉSORMAIS TOUT AUTANT<br />
SUR LE VISUEL QUE SUR L’OLFACTIF. ZOOM SUR QUATRE NOUVEAUTÉS<br />
QUI DONNENT DU STYLE AUX SALLES DE BAINS.<br />
Flasque chromée<br />
Jean Paul Gaultier joue<br />
une fois encore la carte<br />
de l’audace. Le styliste-star<br />
détourne la fl asque d’alcool<br />
et lui octroie le rôle d’écrin<br />
pour son eau de toilette le Mâle<br />
terrible. En édition limitée<br />
et destiné à l’origine à un usage<br />
nomade, le fl acon bleu turquoise<br />
chromé s’affi che avec élégance<br />
dans les cabines des marins<br />
esthètes.<br />
Flasque de voyage,<br />
eau de toilette le Mâle terrible,<br />
Jean Paul Gaultier<br />
(125 ml, 117 fr.).<br />
ÉPHÉMÈRE<br />
Poing tatoué<br />
Un poing fermé de couleur<br />
noire frappé du logo Diesel<br />
et agrémenté d’un tatouage<br />
au nom du parfum renferme<br />
le dernier opus de la célèbre<br />
marque de mode italienne :<br />
Only the brave Tattoo.<br />
Une nouvelle version<br />
de la senteur masculine<br />
si caractéristique de la <strong>Mai</strong>son<br />
à l’esprit rock et rebelle.<br />
De quoi jouer les rebelles<br />
face à son miroir.<br />
Eau de toilette<br />
Only the brave Tattoo,<br />
Diesel (125 ml, 135 fr.).<br />
54<br />
À la loupe<br />
C’est une loupe de poche qui<br />
a inspiré le designer Philippe<br />
Mouquet pour la création<br />
de l’atomiseur de Voyage.<br />
Dans sa version parfum,<br />
la bouteille de la fragrance<br />
mixte signée Hermès s’habille<br />
d’un étrier couleur argent<br />
s’articulant autour du bloc<br />
de verre noir tout en courbures,<br />
abritant l’essence.<br />
Un objet rare fi dèle à l’âme<br />
du sellier-maroquinier<br />
de la rue Saint-Honoré.<br />
Parfum Voyage,<br />
Hermès vaporisateur<br />
remplissable (100 ml, 151 fr.).<br />
Tribal<br />
TATOUAGE D’UN SOIRR<br />
En smoking<br />
Lanvin vient de concevoir<br />
Avant-Garde, sa dernière<br />
eau de toilette pour homme,<br />
un sillage oriental boisé<br />
emblématique des codes<br />
identitaires de la griffe<br />
de mode parisienne.<br />
À l’image de son contenu<br />
élégant et subtil, le fl acon<br />
incarne le raffi nement<br />
et la sophistication chers à<br />
la <strong>Mai</strong>son et s’inspire, avec ses<br />
lignes épurées, du smoking,<br />
pièce maîtresse du dressing<br />
des afi cionados d’Albert Elbaz.<br />
Eau de toilette Avant-Garde,<br />
Lanvin (100 ml, 85 fr.).<br />
Jouer les gros bras avec une ancre de marin sur le biceps ou un cœur transpercé<br />
d’une flèche sur l’omoplate, on en a toujours rêvé. <strong>Mai</strong>s stoppé net dans<br />
ses élans par maman, puis par sa moitié, le fantasme est resté jusqu’à ce jour<br />
inassouvi. Alléluia ! La toute jeune marque Bernard Forever vient au secours<br />
des bad boys contrariés et propose une collection de tatouages temporaires au<br />
design ludique et décalé. Space invaders, têtes de mort à moustaches, pieuvres<br />
ou médailles stylisées, les décalcomanies d’un jour misent sur la carte<br />
de l’humour… Assurément de quoi faire sensation à sa prochaine réunion.<br />
Tatouage éphémère, Bernard Forever, (dès 6 fr.). www.bernardforever.fr<br />
G.S.
L’avis de l’expert,<br />
Isabelle<br />
Nordman,<br />
fondatrice d’After the Rain.<br />
Les soins en tandem sont<br />
l’une des marques de fabrique<br />
du spa, pourquoi ce créneau ?<br />
En 2004, pour la Saint-Valentin, nous avons<br />
créé un soin à deux. À l’époque,<br />
ces messieurs hésitaient encore à pousser<br />
la porte d’un spa. Nous avons d’abord<br />
imaginé un espace éphémère aménagé<br />
dans le sauna. Le succès a été tel que nous<br />
avons inscrit le tandem à la carte avant<br />
de créer une deuxième cabine double.<br />
Qui sont les clients de ces soins<br />
en duo ?<br />
Majoritairement des couples. Les femmes<br />
réservent une escale pour initier<br />
leur compagnon aux plaisirs du spa<br />
mais l’initiative en revient aussi<br />
aux hommes qui offrent ce moment<br />
à deux pour un anniversaire,<br />
une demande en mariage ou tout<br />
simplement pour le plaisir.<br />
Le spa fête ses 10 ans, quels sont<br />
les projets pour cette année ?<br />
Nos dix ans en <strong>2012</strong> coïncident avec<br />
l’Année mondiale de l’eau. Jusqu’à<br />
l’automne, nous proposons donc deux<br />
nouveaux tandems exclusifs d’inspiration<br />
aquatique, «la Plongée en mer des Indes»<br />
et «Le mystère du Gulf Stream».<br />
SENSATION<br />
OUTILLAGE<br />
DétenteDuo<br />
G. SINNASSAMY<br />
C’EST MIEUX À DEUX<br />
ATTEINDRE LE NIRVANA, C’EST SYMPA MAIS QUAND ON EST DEUX, C’EST<br />
ENCORE MIEUX. LES SPAS L’ONT BIEN COMPRIS ET PROPOSENT DES FORMULES<br />
ET DES ESPACES HYPER LUXE POUR SE FAIRE CHOUCHOUTER AVEC SA MOITIÉ.<br />
FLORILÈGE DES MEILLEURS SOINS EN DUO DE SUISSE ROMANDE.<br />
Précurseur dans le domaine, After<br />
the rain s’est lancé il y a bientôt 8 ans.<br />
Lits jumeaux, immenses baignoires<br />
à partager et soins aux noms évocateurs<br />
(Plus près des étoiles, Après la pluie,<br />
La vie en rose ou Sous la couette), les<br />
escales à deux cartonnent, représentant<br />
aujourd’hui plus de 35 % des prestations<br />
de l’établissement. Et si le spa genevois<br />
était, au commencement, l’un des<br />
seuls sur le créneau, on ne compte<br />
plus aujourd’hui les offres en tandem.<br />
À l’hôtel Richemond, par exemple, au<br />
cœur de l’espace de relaxation Shisheido,<br />
on oublie le temps. Une cabine autorise<br />
«un instant magique à deux» avec séance<br />
de hammam privé, collation autour<br />
d’un thé et massage de 60 minutes<br />
aux huiles essentielles. Le spa la Mer<br />
du Président Wilson invite, lui,<br />
avec le package «Essence for two»,<br />
à une parenthèse de détente de 3 heures<br />
conclues au champagne.<br />
Quant aux Lausannois, ils iront<br />
se délasser en amoureux à l’institut<br />
Io Soin de Soi. Le spa du quartier<br />
du Flon présente plusieurs formules<br />
en duo, dont un voyage gourmand<br />
autour du chocolat ou un soin volupté<br />
au miel de gingembre. «Nous proposons<br />
des offres dédiées mais tous les massages<br />
de la carte peuvent être dispensés,<br />
sur demande, en couple, précise<br />
Alexandra Charles, responsable<br />
des soins. Nous disposons d’une cabine<br />
spécifi que avec deux lits et deux<br />
douches privatives». Allez, on réserve ?<br />
©After The Rain<br />
À l’aveugle<br />
MASSAGE IN THE DARK<br />
L’expérience sort de l’ordinaire. Ici, point de lumières tamisées, ni de bougies :<br />
les esthéticiennes non-voyantes du spa parisien «Dans le Noir» dispensent<br />
leurs soins dans l’obscurité la plus totale. «Depuis longtemps, le métier de<br />
kinésithérapeute est ouvert aux personnes aveugles car bien masser ne nécessite<br />
pas de voir mais de toucher, explique Didier Roche, le fondateur du concept,<br />
lui-même non-voyant. Les personnes déficientes visuelles sont même reconnues<br />
pour avoir une sensibilité plus fine dans ce domaine». Affranchi de tous regards,<br />
on s’abandonne totalement et on se laisse guider par ses sens à l’acuité soudain<br />
démultipliée. Le succès s’avère tel que deux ouvertures sont déjà prévues<br />
en France cette année, d’autres sont à l’étude en Europe. Bientôt la Suisse ?<br />
55<br />
G.S.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
ÉVASION<br />
RDVEnvie<br />
C. COUSIN<br />
QUOI DE NEUF À MADRID ?<br />
SI L’ESPAGNE BRANCHÉE SE RÉSUME POUR VOUS À... BARCELONE, IL EST TEMPS D’EXPLORER UN NOUVEL<br />
HORIZON ! MADRID VAUT LE DÉTOUR ET MÊME PLUSIEURS TOURNÉES. PARCE QU’À CÔTÉ DES TAVERNES<br />
REMPLIES DE JAMBONS SUSPENDUS, DE LA TORTILLA ET DU VERMOUTH À LA PRESSION (TOUTES CHOSES<br />
QU’IL SERAIT PAR AILLEURS DOMMAGE DE BOUDER), DE NOUVELLES ADRESSES CHIC ET TENDANCE FONT<br />
VIBRER LE CŒUR DE LA CAPITALE ESPAGNOLE. ET DÉFIENT LA CRISE SUR UN AIR DE FIESTA. APRÈS TOUT,<br />
C’EST BIEN LÀ QUE LA MOVIDA, APRÈS LA DICTATURE FRANQUISTE, AVAIT COMMENCÉ...<br />
C’est nouveau et c’est écolo : des voitures électriques sont<br />
à la disposition de la clientèle du groupe NH hôtels, qui a<br />
récemment ouvert deux nouveaux établissements en centre-ville,<br />
le NH Palacio de Tepa et le NH Ribera del Manzanares.<br />
www.nh-hotels.fr<br />
Trendy<br />
Vous restez sceptique quant au potentiel hype de la vie<br />
madrilène ? Le marché de San Anton à lui seul pourrait<br />
suffire à vous convaincre. Épicerie fine façon stands<br />
de marché sur deux étages, bar à vins et à sushis, espace<br />
d’exposition et ateliers pour les enfants font partie<br />
des propositions de ce nouvel espace avant-gardiste<br />
de 7 500 m 2 , totalement réhabilité l’an dernier.<br />
Pour couronner le tout, un restaurant-lounge<br />
sur le toit-terrasse offre une vue imprenable<br />
sur le bouillonnant quartier de Chueca : attablé<br />
à la Cocina de San Anton, on admire le décor design,<br />
on sale son plat avec une sorte de vaporisateur et on teste<br />
un concept inédit. Éh oui, après avoir acheté sa pièce<br />
de viande ou son poisson à l’étage du dessous, on confie<br />
sa prise au cuisinier en lui indiquant le mode de cuisson<br />
désiré. Alors, ce n’est pas trendy, ça ?<br />
www.mercadosananton.com<br />
www.cocinasananton.com<br />
ÉCOLO<br />
56<br />
Une pluie d’étoiles a déferlé au cœur du quartier<br />
de Salamenca : un discret palace du XIXème Étoilé<br />
siècle avec<br />
façade et escalier monumental classés vient d’être<br />
transformé en un petit bijou hôtelier, l’hôtel 5 étoiles<br />
Unico, qui propose 44 chambres au mobilier sobre<br />
et moderne. Son restaurant, tenu par le chef Ramon<br />
Freixa, affiche quant à lui 2 étoiles au Michelin.<br />
Pas étonnant que le jardin exquis de cette luxueuse<br />
boutique-hôtel soit devenu le dernier endroit in<br />
pour se donner rendez-vous...<br />
www.unicohotelmadrid.com<br />
www.ramonfreixamadrid.com
ENFIÉVRÉE<br />
C’est La tendance du moment à Madrid : la fièvre des gastrobars<br />
s’est emparée de la capitale qui offre aujourd’hui une vraie alternative<br />
aux tapas sur le pouce d’un côté, aux restaurants guindés de l’autre.<br />
Depuis l’an dernier, ces lieux rapidement cultes où l’on mange<br />
divinement bien pour un prix tout à fait orthodoxe se multiplient<br />
comme des petits pains. Un nouveau disciple vient de faire son<br />
apparition : Luzi Bombon, le dernier-né du groupe catalan Tragaluz<br />
déjà à l’origine, au cœur de la capitale, du fameux bar Tomate.<br />
Au Luzi Bombon, c’est branché et c’est cosy : les cuisiniers œuvrent<br />
sous vos yeux, tandis que le «bar de la mer» propose oursins,<br />
gambas et surtout des huîtres, une rareté à Madrid !<br />
www.grupotragaluz.com<br />
Solidaire<br />
Plus de 50 variétés de tortillas, un hamburger à se damner,<br />
un service non-stop l’après-midi, une nouvelle terrasse ouverte<br />
toute l’année et désormais on réserve sa table à Flash Flash par<br />
Internet. C’est gai, c’est bon et le mardi, c’est solidaire : ce jour-là,<br />
5% des ventes sont reversés à une association ou une ONG.<br />
www.flashflashmadrid.com<br />
ÉVASION<br />
INSPIRÉ<br />
Oubliez mojitos, martinis dry et autres classiques<br />
du shaker. Au Mérimée, situé dans la zone commerçante<br />
de Fuencarral, on commande un «cosmosutra»<br />
(à base de vodka), un «kiss me fool» (à base de rhum),<br />
un «42 façons de quitter son partenaire» (à base de téquila)<br />
ou encore un «Old fashioned Jamaïca», la boisson préférée<br />
de Don Draper, le héros de la série-culte «Mad Men».<br />
Prêt pour un petit remontant après le shopping ?<br />
Mérimée, 61 de la rue Fuencarral<br />
57<br />
Select<br />
Le plus réussi au Ten con Ten,<br />
un nouveau restaurant devenu<br />
the place to be du quartier<br />
de Colon, c’est son bar,<br />
immense et rectangulaire.<br />
Et sa carte de poissons. On y<br />
mange jusqu’à minuit, on y boit<br />
un verre jusqu’à 2h du matin.<br />
Bref, c’est tout le temps plein.<br />
www.restaurantetenconten.com<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE<br />
© Olga Planas
UNIQUE<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
ÉVASION<br />
EVASION<br />
Un nouveau local pour le Nuevo Lua,<br />
l’un des meilleurs restaurants<br />
de la ville. Le menu unique est toujours<br />
à 49 euros, il comprend 5 plats et change<br />
toutes les semaines. Parmi les récentes<br />
créations du chef, un poulpe cuit au<br />
four sur du riz coloré à l’encre. Miam !<br />
www.restaurantelua.com<br />
Conceptuel<br />
Des vêtements de jeunes créateurs, des objets déco, des meubles, une galerie d’art,<br />
des revues et un espace pour prendre le café ou le thé : le nouveau concept store Do design<br />
se veut plus qu’une boutique, une expérience de vie. En tout cas, ça change de Zara.<br />
www.dodesign.es<br />
58<br />
Biotiful<br />
À force d’engloutir chorizos et calamars frits,<br />
l’imprudent touriste à Madrid tend à oublier<br />
ses bonnes résolutions de l’année en cours.<br />
Et pourtant, c’est possible de manger<br />
sainement entre deux tranches de jambon<br />
Bellota et une overdose de fromage Manchego.<br />
Du bon, du bio, du beau, c’est la credo<br />
de la toute nouvelle boutique La Magdalena<br />
de Proust (on vous fait grâce de la traduction...).<br />
www.lamagdalenadeproust.com<br />
ÉLEVÉ<br />
Jusqu’à présent, la place de Cibeles, en plein centre-ville, était<br />
simplement très belle. Désormais, elle dispose d’un autre atout majeur,<br />
le CentroCentro. Après six ans de travaux, le superbe Palacio<br />
de Cibeles, ancien siège des postes et télégraphes espagnols,<br />
s’est en effet transformé en lieu culturel qui propose gratuitement,<br />
sur plusieurs étages, des expos, une salle de lecture et... la montée<br />
en haut du mirador pour admirer Madrid vue du ciel.<br />
www.centrocentro.org
Les abords de la piazza di Spagna<br />
étaient comme toujours noyés sous<br />
des grappes de touristes s’éparpillant<br />
depuis la fontaine vers le Tibre ou la<br />
villa Médicis. Jonas, au milieu de ces<br />
badauds, se sentait enfi n en sécurité.<br />
Suivi de Sunniva, il s’engagea dans la via<br />
del Babuino puis dans la parallèle via<br />
Margutta et enfi n dans la petite allée où<br />
se trouvait l’atelier de Gianfranco Anitori.<br />
La foule avait disparu. Jonas retrouvait<br />
avec plaisir l’ocre de ces façades<br />
décrépies couvertes de bougainvillées.<br />
Il poussa la grille et aperçut Gianfranco<br />
travailler sous la verrière, penché sur<br />
son chevalet. Rien ne semblait avoir<br />
changé depuis la dernière fois qu’il était<br />
venu avec son père :<br />
« – Gianfranco ! » cria-t-il<br />
Le peintre tourna la tête dans sa<br />
direction<br />
et le reconnut aussitôt :<br />
« – Jonas ? Comment est-ce possible ?<br />
Qu’est-ce que tu fais là ?<br />
– Tu ne me croiras jamais… »<br />
A peine Jonas avait-il terminé le récit<br />
de ses aventures que Gianfranco se<br />
saisit de son étui, fi t sauter la doublure<br />
de velours et découvrit un sachet en<br />
tissu tapissant le fond de la boîte. Des<br />
pierres précieuses ! L’Italien les étala<br />
sur la table : il y en avait près d’une<br />
cinquantaine de toutes les tailles. Jonas<br />
n’en croyait pas ses yeux. Gianfranco<br />
SPÉCIALISTE<br />
se saisit du plus gros diamant. Il était<br />
magnifi quement taillé et diffusait une<br />
lumière jaune, presque irréelle :<br />
« Le Miroir du Portugal ! Ariosto ne<br />
va pas vous laisser filer facilement.<br />
Il n’y a pas de temps à perdre, ton étui<br />
est sans doute balisé. Ses hommes de<br />
main ne vont pas tarder à rappliquer.<br />
Vite, allons chez moi. »<br />
Dans la rue, Gianfranco avisa la remorque<br />
emplie de feuillages d’un camion de<br />
paysagiste. Il y dissimula le boîtier du<br />
violon avant de prendre la fuite en voiture.<br />
Sa maison se trouvait à Campagnano,<br />
village des environs de Rome.<br />
Ils y arrivèrent à la tombée de la nuit.<br />
« – Ici, vous êtes en sécurité. » fi t<br />
Gianfranco en poussant la porte<br />
d’une petite maison en pierres.<br />
Sunniva s’effondra sur le canapé<br />
et alluma une cigarette :<br />
« – <strong>Mai</strong>s pourquoi Ariosto aurait-il pris<br />
le risque de faire transiter les diamants<br />
comme ça. Ne pouvait-il pas s’en<br />
charger lui-même ?<br />
– Depuis le casse de 2003, il est très<br />
surveillé. A Anvers, beaucoup pensent<br />
qu’il a réussi à mettre la main sur de<br />
nombreuses pierres. Certains affi rment<br />
que c’est lui-même qui a monté le coup.<br />
C’est ce que pensait ton père, Jonas.<br />
– Mon père ? Qu’a-t-il à voir là-dedans ?<br />
Il est mort 10 ans avant le casse…<br />
– Il y a certaines choses que tu dois<br />
ÉVASION<br />
RÉCIT<br />
DANS CHAQUE NUMÉRO, L’ÉCRIVAIN<br />
PAUL-HENRY BIZON NOUS LIVRE LE RÉCIT<br />
D’UNE NOUVELLE. UN RENDEZ-VOUS<br />
AUSSI EXISTANT QUE MYSTÉRIEUX...<br />
CHAPITRE VI : GIANFRANCO<br />
LE MIROIR DU PORTUGAL<br />
maintenant savoir. Quelques jours<br />
avant son accident, Etienne est venu<br />
me rendre visite.<br />
Il avait découvert qu’Ariosto avait<br />
organisé un vaste trafi c de pierres<br />
précieuses impliquant des directeurs<br />
de musées, des hommes d’affaires,<br />
des politiques… Quelques uns des<br />
plus beaux diamants des collections<br />
publiques étaient volés puis échangés<br />
avec des pierres de moindre qualité. Ils<br />
étaient ensuite répertoriés au Diamond<br />
Center sous de faux certifi cats et donc<br />
assurés au centième de leur valeur.<br />
Il suffi sait ensuite d’organiser ce<br />
cambriolage pour les récupérer, toucher<br />
les primes d’assurance et les revendre à<br />
leur juste prix sur le marché privé. Ton<br />
père connaissait les noms de plusieurs<br />
personnes impliquées dans ce trafi c et<br />
voulait s’en ouvrir à Ariosto.<br />
– Ce qu’il a fait le jour de son accident…<br />
– Aucune preuve ne permet d’affi rmer<br />
qu’Ariosto a tué ton père. Les seuls<br />
documents qui l’accusent sont ceux<br />
que ton père avait réunis avant d’être<br />
tué. Il avait eu le temps de les mettre<br />
en sureté dans un coffre de la banque<br />
Pictet dont voici la clé que je garde sur<br />
moi depuis vingt ans.<br />
– Pourquoi ne pas avoir prévenu la<br />
police plus tôt ?<br />
– Bien malgré lui, ton père s’est trouvé<br />
impliqué dans le trafi c. C’est pourquoi<br />
59<br />
Voyageur<br />
P-H. BIZON<br />
Quintessentially Travel<br />
WHISKY D’ISLAY<br />
Punk ou rock, Beatles ou Stones, Mary Quant<br />
ou Vivienne Westwood, golf ou football, club<br />
ou pub, bien avant d’aller en Grande-Bretagne,<br />
on connaît son clan. Alors tous les épicuriens<br />
amateurs de bon whisky le savent : c’est à l’ouest<br />
de l’Écosse et plus particulièrement sur l’île d’Islay<br />
que l’on déguste les meilleurs crus.<br />
Car si la Reine des Hébrides a le goût des itinéraires<br />
touristiques souvent délaissés, elle touche pourtant<br />
à ce que l’Écosse a d’essentiel : la force brute de paysages<br />
tourmentés, le sens du partage et de la convivialité,<br />
sans oublier un savoir-faire centenaire très convoité<br />
dans la confection du célèbre élixir ! Réputé par les fins<br />
connaisseurs, le whisky d’Islay a assis ses lettres de<br />
noblesse pour son goût fumé au parfum des tourbières<br />
qui recouvrent ici près d’un quart de l’île.<br />
ta mère, pour te protéger, a préféré<br />
ne pas provoquer un scandale qui<br />
aurait pu mettre sa vie en péril.<br />
J’ai agi selon sa volonté. »<br />
Jonas était abasourdi. Il regardait son<br />
Guarnerius, posé sur la table du salon ;<br />
cet instrument sublime que lui avait<br />
offert Ariosto, le meurtrier de son<br />
père. Il sentait monter en lui une haine<br />
irrépressible. Il avait envie de le jeter<br />
contre le mur, de l’écrabouiller, ce<br />
violon qui était devenu toute sa vie, de<br />
fracasser ce traître de bois né du sang de<br />
son père et qui lui avait pourtant permis<br />
d’affronter les pires heures de sa vie<br />
solitaire. Il l’empoigna par la touche<br />
et le leva, prêt à le jeter contre le sol.Des<br />
fl ots de larmes coulaient sur ses mâchoires<br />
serrées. Il était comme pétrifi é.<br />
Il entendait la voix de son violon,<br />
le chant de son âme. Sunniva s’était<br />
levée. Elle s’approcha doucement<br />
de lui et lui retira le Guarnérius des<br />
mains. Il sentit la douceur de sa peau<br />
contre son visage. Il la serra contre<br />
lui de toutes ses forces. Il voulait<br />
disparaître contre son oreille, n’être<br />
rien de plus que l’instant d’une note,<br />
un son jeté à la face de l’infini.<br />
Il savait qu’après la souffrance<br />
viendrait le temps de la colère et<br />
que cette colère bientôt se changerait<br />
en vengeance.<br />
Il était prêt à affronter Ariosto.<br />
Alors pour découvrir ces parfums inédits, boisés et<br />
fumés, Quintessentially Travel vous propose un séjour<br />
d’exception à Islay. Au programme ? Séjour dans<br />
un lodge privé d’exception, le Eallabus, normalement<br />
non disponible à la location, dégustation des meilleurs<br />
whiskies en faisant la tournée des distilleries comme<br />
des meilleurs mets gastronomiques dont le homard,<br />
les coquilles Saint-Jacques, les huîtres fraîchement<br />
pêchées, la perdrix ou encore la bécasse de la région.<br />
Et puis, pour percer les secrets de ce précieux breuvage,<br />
Caroline Davor, spécialiste et figure emblématique<br />
de cette industrie, sera à votre disposition durant tout<br />
votre séjour. Vous en avez «le whisky» à la bouche ?<br />
Pour plus d’informations : tél. 0840 313 313<br />
ou info@quintessentiallytravel.ch<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
ÉVASION<br />
Gan<br />
Préceptes E. DAWSON<br />
UNE GRANDE ÂME<br />
SI LE MONDE ENTIER CONNAÎT LE NOM DE<br />
GANDHI, PEU DE GENS SAVENT EN REVANCHE<br />
QUE LE «PÈRE DE LA NATION INDIENNE» A<br />
VÉCU VINGT-DEUX ANS EN AFRIQUE DU SUD,<br />
DE 1893 À 1915. CENT ANS APRÈS, LE SOUVENIR<br />
DU MAHATMA RENAÎT À SATYAGRAHA<br />
HOUSE, SA MAISON SISE EN PLEIN CŒUR DE<br />
JOHANNESBURG, LA VILLE OÙ IL A MENÉ SES<br />
PREMIERS COMBATS EN FAVEUR DES MINORITÉS.<br />
© Manuel Zublena<br />
60<br />
Au sortir de l’aéroport, sur l’autoroute<br />
menant au centre-ville, la statue d’un<br />
homme tendant un caillou vers le ciel.<br />
Cet homme s’appelle George Harrison<br />
et tient dans ses mains la raison<br />
d’être de Johannesburg : une pépite<br />
d’or. Nous sommes en 1886<br />
et l’Afrique du Sud est un pays morcelé,<br />
un «far west» se construisant au fi l<br />
des épopées sanglantes de fermiers<br />
Boers - descendants des premiers<br />
colons hollandais - chassés du Cap par<br />
les Anglais jusqu’à l’état du Transvaal<br />
dont la capitale, Pretoria, n’est alors<br />
qu’un vaste carrefour bordé de maisons<br />
poussiéreuses et de magasins<br />
où s’échangent bétail, récoltes et articles<br />
de quincaillerie. La nouvelle<br />
de la découverte de ce gigantesque<br />
gisement aurifère fait bientôt accourir<br />
tout ce que le monde compte<br />
de prospecteurs, brigands et autres<br />
aventuriers. L’or ne connaît<br />
qu’une vitesse : la ruée.<br />
Autrement dit, la vie violente. À toute<br />
allure, au milieu de nulle part, une ville<br />
s’organise autour des premières mines.<br />
Rues en quadrillage, comptoirs<br />
de banques, tripots, tribunal, lieux<br />
de culte… Johannesburg était née.<br />
Elle serait à jamais ce tourbillon<br />
sans fi n, cet éternel recommencement<br />
qui la rend si extraordinaire ;<br />
un port sans océan. Rien d’étonnant<br />
à ce que cette ébullition cosmopolite<br />
ait engendré trois prix Nobel<br />
de la Paix - Desmond Tutu, Nelson<br />
Mandela et Frederik de Klerk -<br />
et inspiré la pensée de la personne<br />
qui incarne sans doute le mieux<br />
la non-violence aux yeux du monde :<br />
Gandhi.
dhi© South<br />
Dans le quartier d’Orchards<br />
au coeur de la ville, à travers<br />
cette maison au toit de chaume,<br />
le musée et la décoration,<br />
l’environnement et l’atmosphère,<br />
nous rencontrons un homme,<br />
sa pensée, ses héritiers,l’histoire<br />
d’un destin et celle d’un pays.<br />
De cette maison où Gandhi<br />
vécut plus d’une année part<br />
l’énergie qui illumine toute<br />
l’Afrique du Sud.<br />
Satyagraha, l’étreinte<br />
de la vérité<br />
Lorsque Mohandas Karamchand Gandhi<br />
débarque à Durban en 1893, il n’a que<br />
24 ans et vient d’obtenir son diplôme<br />
de droit à Londres. Il est engagé comme<br />
avocat par un commerçant indien<br />
et prévoit de séjourner en Afrique<br />
du Sud le temps du procès. Au terme<br />
de ce premier contrat, alors<br />
qu’il s’apprête à quitter le pays, des lois<br />
injustes sont prononcées à l’encontre<br />
des populations immigrées. Il vient<br />
de trouver un combat à sa mesure et pose<br />
les fondements de sa pensée en concevant<br />
le satyagraha, un mode de réplique<br />
non-violente à l’humiliation sous toutes<br />
ses formes. Un concept qu’il ne cessera<br />
de développer toute sa vie et qui incarnera<br />
la face politique de sa philosophie plus<br />
largement tournée sur la maîtrise de soi.<br />
ÉVASION<br />
En 1906, pour se rapprocher du cœur<br />
battant du pays, il installe son cabinet<br />
d’avocat à Johannesburg où il rencontre<br />
un architecte juif d’origine allemande,<br />
Hermann Kallenbach avec lequel il lie<br />
une amitié indéfectible. Au début<br />
des années 1910, Kallenbach fait<br />
agrandir sa maison de Johannesburg<br />
pour y accueillir Gandhi et certains<br />
membres de la communauté<br />
qui s’est créée autour de lui.<br />
Les préceptes de vie du Mahatma<br />
sont alors très affi rmés – il est chaste,<br />
végétarien, il fi le le coton plusieurs heures<br />
par jour… – et l’impact de sa pensée<br />
politique auprès des travailleurs indiens,<br />
qu’il invite à manifester pacifi quement<br />
pour faire apparaître la vérité aux yeux<br />
de leurs agresseurs, grandit sans cesse.<br />
La légende de Gandhi est en marche avec<br />
la suite qu’on lui connaît…<br />
© Baptiste Briand<br />
61<br />
African Tourism<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
ÉVASION<br />
Une halte sereine<br />
Grâce à la réhabilitation de cette maison<br />
baptisée Satyagraha House, Voyageurs<br />
du Monde permet aujourd’hui de mieux<br />
comprendre l’importance de l’Afrique<br />
du Sud sur la pensée de Gandhi.<br />
Dès l’entrée, on est saisi par la sérénité<br />
des lieux. La réception donne sur<br />
un jardin fl euri où picorent quelques<br />
oiseaux. Autour de cet oasis, cinq<br />
bungalows de briques et de verre,<br />
presque invisibles, réservent leurs<br />
harmonies sobres de tissus clairs<br />
et de mobilier rétro. La maison<br />
originelle, d’inspiration africaine,<br />
murs blancs et toits de chaume, ouvre<br />
sur un petit musée où sont recueillies<br />
des photos d’époque et nombre de<br />
documents pédagogiques sur la pensée<br />
du mahatma. Sous le toit, reconstituée,<br />
la chambre de Gandhi, son lit<br />
62<br />
et quelques effets, ses lunettes<br />
et son charkha - rouet sur lequel il fi lait<br />
le coton. L’endroit incite à la réfl exion.<br />
Le jour, sur la terrasse ou près<br />
de la cheminée, on profi te des livres<br />
de la bibliothèque. Au soir, après<br />
un dîner végétarien, lorsque la nuit<br />
tombe sur ces confi ns d’Afrique,<br />
loin de nos vies superfi cielles par bien<br />
des aspects, on médite sur la puissance<br />
engendrée par l’engagement exemplaire<br />
d’un homme face à l’injustice. Cette force<br />
puisée en partie dans la vitalité d’un pays<br />
exceptionnel et qui a trouvé son écho<br />
dans d’autres combats parmi les plus forts<br />
du XX ème siècle comme celui de Nelson<br />
Mandela. À n’en pas douter, Satyagraha<br />
House est donc l’adresse idéale pour<br />
redécouvrir Johannesburg - qui souffre<br />
d’une réputation trop «primaire» -<br />
dans toute sa complexité.<br />
CARNET<br />
DE ROUTE<br />
Après la Belgique, Voyageurs<br />
du Monde choisit la Suisse pour<br />
implanter sa deuxième Cité des<br />
Voyageurs hors de l’Hexagone. Située<br />
en plein centre commerçant, dans<br />
la ville basse, cette Cité genevoise<br />
est un bel espace doté d’une décoration<br />
sobre et chaleureuse. Elle propose<br />
une large gamme de voyages sur mesure,<br />
tarifée en franc suisse (à prix équivalent<br />
au tarif euro). Par exemple, pour<br />
un séjour à la Satyagraha House,<br />
Voyageurs du Monde propose un forfait<br />
de 5 jours et 3 nuits à 1 200 € avec vol<br />
A/R de nuit sur Air France.<br />
La Cité des Voyageurs<br />
19, rue de la Rôtisserie - 1204 Genève<br />
Tél : + 41 (0) 225 180 494<br />
www.vdm.com<br />
© South African Tourism
Du côté de l’Ancien Continent, les zones<br />
géographiques viticoles ont été délimitées<br />
en Appellations d’Origine Contrôlée<br />
dans un système hiérarchique se voulant<br />
sécurisant pour les consommateurs.<br />
Il est vrai que ces pays doivent<br />
se plier à des règles défi nies par l’Union<br />
Européenne de plus en plus strictes pour<br />
la création des étiquettes de vin (taille<br />
de typographies, mentions, textes...).<br />
Ces dernières refl ètent encore<br />
une tradition propre à chaque vignoble<br />
et les bouteilles véhiculent généralement<br />
l’image d’un collectif formé dans<br />
un vignoble afi n d’être plus forts.<br />
Par exemple, les bouteilles allongées<br />
et fi nes évoquent les vins d’Alsace.<br />
D’un autre côté, si les pays du Nouveau<br />
Monde produisent du vin depuis<br />
plusieurs décennies, ils n’en ont<br />
ni la tradition ni l’histoire. Non regroupés<br />
en zone géographique et ne subissant<br />
aucune réglementation pour<br />
SUBLIME<br />
les informations à noter<br />
sur les étiquettes, ils ont rapidement<br />
opté pour des design et packaging qui<br />
mettent en valeur leur produit et leur<br />
nom, osant même parfois un côté décalé.<br />
Hier le vin s’achetait,<br />
aujourd’hui il faut le vendre !<br />
Face à la concurrence des pays<br />
«nouveaux producteurs», et alors<br />
qu’il n’est généralement pas possible<br />
pour le consommateur de goûter<br />
le vin qu’il s’apprête à acheter, les codes<br />
doivent changer sur l’Ancien Continent.<br />
La seule perception du produit pour<br />
le consommateur étant visuelle,<br />
il apparaît évident de soigner<br />
le packaging et le design.<br />
Et si les étiquettes sont encore pour<br />
la plus part traditionnelles, une nouvelle<br />
tendance se dessine mettant en lumière<br />
les couleurs et l’épure des textes.<br />
Dans ce cas, les mentions obligatoires<br />
ÉVASION<br />
Étiquette<br />
V. FAURE<br />
Visuel<br />
LE VIN : FUTUR PRODUIT POUR DESIGNER ?<br />
L’ÉTIQUETTE DE VIN EST UN MORCEAU DE PAPIER COLLÉ SUR UNE BOUTEILLE DE VIN. SUR<br />
CELLE-CI SONT INSCRITES DES INFORMATIONS AFIN DE RENSEIGNER LES CONSOMMATEURS<br />
ET AINSI LEUR PERMETTRE DE FAIRE LEUR CHOIX. RIEN DE PLUS SIMPLE ? PAS SI SÛR…<br />
À la page<br />
VENDRE DU RÊVE<br />
sont relayées sur une contre-étiquette.<br />
Cette nouvelle tendance est devenue<br />
possible grâce à l’évolution<br />
des mentalités sur le Vieux Continent.<br />
Car, l’arrivée d’une jeune génération<br />
dotée d’un nouveau regard sur le «vin»<br />
rend possible l’innovation. De plus,<br />
les femmes - ce sont elles qui achètent<br />
généralement le vin -, ainsi que<br />
les nouveaux marchés consommateurs<br />
(Asie et Amérique du Sud) sont<br />
très sensibles aux couleurs gaies<br />
et à l’esthétique des étiquettes.<br />
Infl uant sur le succès d’une bouteille,<br />
les formes, les couleurs, les typographies<br />
ou les textes doivent donc faire l’objet<br />
d’un choix judicieux par le vigneron.<br />
Se rendant compte de cet enjeu<br />
commercial, le besoin de se référer<br />
à des professionnels se fait sentir,<br />
d’où l’émergence de nombreuses<br />
entreprises spécialisées dans le design<br />
et packaging du vin.<br />
<strong>Mai</strong>s ne vous y trompez pas :<br />
si l’emballage est le premier visuel<br />
qui favorise le premier achat, la qualité<br />
du vin est l’élément majeur pour<br />
que le consommateur y revienne !<br />
La tâche n’est pas facile et pourtant les hôtels présentés dans<br />
cet ouvrage s’y s’attelent avec brio. Quand les premières pages<br />
déroulent une sélection de valeur sûres européennes, entre kitsch<br />
et classicisme, on part ensuite dans une toute autre atmosphère<br />
en faisant un détour par les lodges africains, d’un minimalisme ultra<br />
chic. Puis la grandiloquence des palaces asiatiques, ceux qui conjuguent<br />
sans complexe démesure et raffinement, est mise en lumière.<br />
<strong>Mai</strong>s les adresses les plus intéressantes se trouvent très certainement<br />
au Brésil : des écrins raffinés, confidentiels ou institutions locales,<br />
qui dévoilent chacun à leur manière une poésie et une traduction<br />
parfaite d’un certain art de vivre. Un livre pour tous les amoureux du<br />
voyage en mal d’exotisme qui n’ont pas encore booké leurs vacances...<br />
«Luxury Hotels of Top of the World Vol.2», de Martin N. Kunz,<br />
396 pages, environ 85 francs. R.L.<br />
63<br />
DÉFI<br />
Désaltérant<br />
OVERDOSE<br />
POLYCHROME<br />
La foudre chromatique vient<br />
de s’abattre sur le duo d’architectes<br />
new-yorkais Peter Stamberg et Paul<br />
Aferiat. Tous deux à l’inititavite<br />
de la rénovation de l’immuable<br />
et monotone Holliday Inn de Palm<br />
Spring, ils ont insufflé une brise teintée<br />
de couleurs : du Rose bubble gum<br />
au jaune acidulé en passant<br />
par un mobilier orangé et cuir boisé<br />
ou une gigantesque fresque florale<br />
dans le lobby, le Saguaro - nom<br />
d’un cactus typique du Colorado -,<br />
pique au vif défiant même le soleil<br />
implacable de Californie.<br />
www.thesaguaro.com<br />
R.L.<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
San Francisco<br />
M.C. THOMAS<br />
À San Francisco, il y a une chose<br />
qui arrive tous les cinquante ans :<br />
la tempête. Qu’on se le dise,<br />
les prochaines années seront tranquilles.<br />
La tempête est passée. Des trombes<br />
d’eau, un tonnerre démentiel…<br />
je regarde les Californiens, désemparés,<br />
patauger en tongs sur les trottoirs.<br />
Au matin, en Une du «Chronicle», des<br />
photos d’éclairs s’abattant sur les piles<br />
du Golden Gate. Direction Crissy Park,<br />
une ancienne zone militaire réhabilitée<br />
en charmante promenade, pour vérifier<br />
que le pont est toujours debout.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
ÉVASION<br />
MÉMOIRE VIVE D’iPHONE<br />
LES VILLES NOUS INSPIRENT, NOUS RINCENT, NOUS ÉPUISENT. À SAN<br />
FRANCISCO, CAPITALE EUROPÉENNE DE LA CALIFORNIE ET DES HIPPIES, TOUT<br />
COMMENCE ET TERMINE À SFO. AUTANT PRENDRE TOUT DE SUITE LE RYTHME,<br />
ON NE FAIT QUE MONTER ET DESCENDRE : LA PENTE EST UN ART DE VIVRE<br />
AUTANT QU’UNE CARTE POSTALE. ENTRE-TEMPS, UN MATCH DES GIANTS<br />
AVEC SIMONE, DES PUCES À HAIGHT ASHBURY, DES GRAFFITIS EN VEUX-TU<br />
EN VOILÀ SUR LES MURS DE MISSION, UN MARCHÉ CHIC ET BIO, LES DÉLIRES<br />
SURRÉALISTES DES ARTISTES BRIAN GOGGIN ET NINA KATCHADOURIAN,<br />
DU SKATE ET DES POISSONS MULTICOLORES. HEUREUSEMENT, CE BON VIEUX<br />
GOLDEN GATE EST TOUJOURS LÀ, IMPASSIBLE SOUS LA TEMPÊTE. DANS<br />
LA MÉMOIRE DU SMARTPHONE, UN BRIC-À-BRAC DIGNE D’UN CAMPEMENT<br />
HIPPIE, DES BEAUX OBJETS ET DU ORANGE, EN LEITMOTIV DE CIRCONSTANCE.<br />
TEXTE & PHOTOS : E. DAWSON<br />
Les Européens adorent San Francisco. C’est vrai qu’il flotte dans l’air comme<br />
un écho du Vieux Continent, un «je-ne-sais-quoi» de familier qui rend la ville<br />
très accessible. C’est une illusion, on est bien en Californie et nulle part ailleurs.<br />
Ici, on skate partout - à tel point que le mobilier urbain est souvent renforcé<br />
spécialement - et les kippas peuvent ressembler à des ballons de basket…<br />
En 1971, après un long séjour en Provence, Alice Waters ouvrait le restaurant<br />
le plus iconique - et aussi le plus cher - de San Francisco : Chez Panisse.<br />
À l’époque, bien manger, c’était un truc de hippies. L’Amérique arrosait<br />
le monde de ses tonnes de hamburgers et autres produits chimiques.<br />
Les choses ont bien changé et la Californie le démontre. Autour du Ferry<br />
Building, les bobos viennent s’approvisionner en légumes et fruits locaux.<br />
Des amandes aux patates, en passant par le miel et les graines : on trouve<br />
de tout. On rit, on mange et on boit des jus… d’herbes. Comme pour tout,<br />
c’est la première gorgée qui reste la plus difficile.<br />
64<br />
Le temps s’est fixé sur<br />
le beau. Je rejoins Emily.<br />
Elle me fait visiter Haight<br />
Ashbury et ses boutiques<br />
vintage. Dans Mission<br />
District, on suit le chemin<br />
des murals. Une madone<br />
me lance son regard noir<br />
dans un halo orange.<br />
À côté, il y a Monument,<br />
la plus belle boutique<br />
de mobilier vintage de<br />
San Francisco. Je prends<br />
fait et cause pour une<br />
figurine japonaise des<br />
années 1970 prisonnière<br />
d’une cloche de verre.<br />
En même temps, elle est<br />
censée avoir des super<br />
pouvoirs…
Le téléphone sonne : Brian Goggin.<br />
Ce mec est fou et drôle et accepte<br />
qu’on passe le voir dans<br />
son atelier pour une interview.<br />
C’est sur Potrero Hill, au 499<br />
Alabama Street, dans une ancienne<br />
usine d’hélices transformée<br />
en lofts d’artistes. Goggin est l’un<br />
des plus connus de San Francisco,<br />
notamment pour une œuvre,<br />
Defenestration, des meubles<br />
qui s’échappent d’un building<br />
en ruine par les fenêtres au nord<br />
du quartier de SoMa. Il nous parle<br />
de son projet d’expédition polaire,<br />
de tous les cinglés qui l’ont inspiré.<br />
Je pense à tous ceux qu’il inspire.<br />
Avant le match, on s’éclipse.<br />
Au Golden Gate Park, deux<br />
institutions, le musée<br />
de Young, dessinée par<br />
Herzog & de Meuron<br />
et l’Académie des Sciences<br />
de Californie, conçue par Renzo<br />
Piano. Un chapiteau<br />
qui vous ferait retomber<br />
en enfance n’importe qui.<br />
Aquarium, planétarium, serres<br />
tropicales : immanquable.<br />
ÉVASION<br />
En sortant, on longe la baie et un quartier en mutation, au bout<br />
de l’Embarcadero. C’est ici que se trouve le nouveau stade<br />
de baseball. Ce soir, les Giants rencontrent les Pirates de<br />
Pittsburgh. C’est ce que nous explique Simone - véridique ! -<br />
qui n’a pas loupé un match depuis bien longtemps. Elle nous<br />
emmène boire un verre à la Red’s Java House, le rendez-vous<br />
des fans. L’ambiance est bonne et ça va durer. Les Giants ne<br />
font qu’une bouchée des Pirates : 5-0. Bon retour à Pittsburgh.<br />
65<br />
Guide<br />
Malheureusement, pas le temps de traîner.<br />
Ce soir, c’est le vernissage de l’exposition<br />
de Nina Katchadourian à la galerie Catharine<br />
Clark, la plus pointue de la ville. L’artiste<br />
se met en scène dans une série de pastiches<br />
de la peinture flamande en se grimant avec des<br />
produits de vanity distribués dans les avions.<br />
À San Francisco, les nuits blanches sont des trous noirs. On se retrouve le matin<br />
à North Beach à siroter un expresso - le meilleur de la ville - chez Mario’s sans<br />
rien se souvenir du parcours qui nous a menés jusqu’ici. Une chose est sûre :<br />
on a dû monter et descendre quelques fois. Allez, San Francisco, c’est fini.<br />
Juste le temps d’acheter un panama chez Goorin & Bros. Avant de filer à Capri.<br />
En sortant…<br />
MAI - JUIN <strong>2012</strong> - AGEFI LIFE
EVENT<br />
1<br />
3<br />
© Andrew H. Walker<br />
4<br />
© Andrew H. Walker/WireImage<br />
5<br />
© Larry Busacca/WireImage<br />
CARTIER<br />
AFTER PARTY : JUSTE<br />
UN CLOU À NEW YORK.<br />
1- Karlie Kloss<br />
2- Charlotte Casiraghi<br />
Photo by Jason Kempin/WireImage.<br />
3 - Rita Ora<br />
Photo by Andrew H. Walker.<br />
4- Yoon Eun-hye et Jung Woo-sung -<br />
Photo by Andrew H. Walker/WireImage.<br />
5 - Derek Blasberg et Karlie Kloss<br />
Photo by Larry Busacca/WireImage.<br />
AGEFI LIFE - MAI - JUIN <strong>2012</strong><br />
2<br />
© Jason Kempin/WireImage<br />
66<br />
PEOPLE<br />
BALLY<br />
INAUGURATION DE LA NOUVELLE BOUTIQUE À GENÈVE.<br />
1- Ingrid Branche et Nicole Boghossian,<br />
International Communication Manager,<br />
Caran d’Ache<br />
2 - Peter Gage, Josué Savoy et Eric Ödman<br />
3 - Caroline Buechler, Managing Partner<br />
Opus Magnum, Vanessa Suriano<br />
4 - Djette Emilie Nana<br />
5 - Laurence Berlamont et<br />
Jean-René Saillard, NetJets Europe<br />
6 - Nadine Graves, en Bally, et Marc Rohner<br />
7 - Les Luluxpo et la réalisatrice Eileen Hofer<br />
8 - Lisa et Christophe Hentsch<br />
9 - Laure Mi Huyn Croset, écrivain, et<br />
Fanny Lemaunier<br />
10 - Caroline Vitelli et Claire Duchesne<br />
11 - John Armleder et David Brolliet<br />
12 - Ambiance extérieure<br />
BULLETIN D’ABONNEMENT<br />
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1 2<br />
3 4 5 6<br />
7 8 9 10<br />
11 12<br />
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RobRecht WouteRs / RobeRto cominotto / hilmaR langensand / Rick Patel / edWaRd guinness / mattheW Page /<br />
michele malingamba / Jane m. White / gaRy c. hatton / John J. gRanahan / RobeRt F. gRanahan / eRnst glanzmann<br />
/ ian FishWick / coRnel bRuhin / shogo maeda / alis- teR hibbeRt / nathan gibbs / Evy BEllEt<br />
/ JürgEn HackEnBErg / albeRto chiandetti / luciano Diana / geoRges lequime / david leduc<br />
/ RogeR moRley / olgeRd eichleR / casPaR benz / Will landeRs / maRtin tayloR / nick baRnes / anas<br />
chakRa / James salteR / toRsten gRaF / eWald düR / sylvain de RuiJteR / clive beagles / James loWen / maRkus<br />
bRück / nigEl Bolton / Ronald slatteRy / Wahid chammas / guy scott / PEtEr ott / FRitz eggimann<br />
/ michael constantis / thomas giquel / Pauli lauRsen / tadao mina- guchi / ollie beckett / geoFF<br />
hoaRe / Fabio di giansante / lionel beRnaRd / baRnaby WieneR / toshiyuki kata- gi / hidekazu kishimoto / Robin<br />
PaRbRook / albeRt abehseRa / michael kRautzbeRgeR / nigel thomas / PieteR busscheR / david J. WagneR / JeRoen huysinga /<br />
RobeRt smith / dan ison / andy headley / chaRles RichaRdson / Felix meieR / michel dacheR / Paul bRain / hans<br />
van de Weg / andReW balls / maRk davids / scott mcglashan / yves kRameR / duilio R. Ramallo / Paul chu / Joe<br />
FosteR / alexandeR daRWall / tom stubbe olsen / leon hoWaRd-sPink / ivan Bouillot / RichaRd Woolnough /<br />
bRadley geoRge / geoRge cheveley / FRédéRic motte / JéRôme aRchambeaud / steFan Riesen / maRco d’oRazio /<br />
thomas ognaR / FRédéRic Plisson / Justin abeRcRombie / thomas bRenieR / John suRPlice / Jean-louis scandella<br />
/ geRaud chaRPin / benJamin stone / JuliE DEan / nick evans / ben RogoFF / louisa lo / kim WaRd<br />
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IMAGINAIRE FOISONNANT.
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CHAQUE ROLEX EST SYMBOLE D’EXCELLENCE. LANCÉE EN 1956, LA<br />
DAY-DATE FUT LA PREMIÈRE MONTRE À INDIQUER NON SEULEMENT<br />
LA DATE, MAIS AUSSI LE JOUR DE LA SEMAINE EN TOUTES LETTRES.<br />
QUINTESSENCE DE L’ÉLÉGANCE ET DU STYLE, ELLE EST LA RÉFÉRENCE<br />
DE L’ÉLITE MONDIALE. LA DAY-DATE EST PRÉSENTÉE ICI EN PLATINE.<br />
la day-date ii