Mai-Juin 2012 - L'agefi

Talent
M. ROBERT
Concept
EMBARQUEMENT
IMMÉDIAT !
JEUNE DESIGNER FRANÇAIS QUI MONTE,
SAMUEL ACCOCEBERRY MULTIPLIE
SA PRODUCTION DE MEUBLES ET SIGNE
POUR LES AÉROPORTS DE PARIS UN
RÉVOLUTIONNAIRE DÉPOSE-BAGAGES
AUTOMATIQUE QUI VA SIMPLIFIER LES VOYAGES.
Ils sont 4 en test à Orly Ouest
et bientôt une dizaine à Roissy Charles
de Gaulle. Ces dépose-bagages
automatiques représentent le voyage
de demain. Signés du jeune designer
français Samuel Accoceberry,
avec la collaboration d’Olivier Beune
et de Filipe Da Costa, ils offrent
à la fois un design innovant et un gain
de temps remarquable pour le voyageur.
Fini, le fastidieux enregistrement
des bagages auprès d’une hôtesse.
En 30 secondes, la machine scanne
la carte d’embarquement, imprime
une étiquette, pèse et calibre la valise
déposée et «l’avale» pour la diriger
dans le circuit traditionnel des tapis
roulants. Effi cace, révolutionnaire
AGEFI LIFE - MAI - JUIN 2012
et appelé à envahir rapidement
tous les aéroports du monde !
Ex-designer manager de la grande
agence Arik Levy, Samuel Accoceberry a
ouvert son propre bureau parisien, il y a
18 mois. À 40 ans, il est l’un des jeunes
designers les plus convoités du moment.
Né à Bordeaux, il est diplômé de l’École
Nationale Supérieure de Nancy en 2000
et d’un BTS Esthétique Industrielle. «J’ai
aussi étudié aux Beaux-Arts, ce qui m’a
permis d’intégrer l’art comme référence
dans le processus de la démarche de la
création», explique-t-il. À partir de 2001, il
travaille pour différents bureaux de design
milanais - Paolo Zani, Antonio Citterio
& Partners, et Rodolfo Dordoni - sur du
mobilier, des luminaires, des espaces
DESIGN & ARCHITECTURE
40
urbains et des produits. En 2008, il éclate
au grand jour avec «Infi nity» un étonnant
système d’étagères en lattes de bois souple
qui lui vaut un Red Dot Design Award.
«J’aime travailler les matières naturelles
comme le bois», explique-t-il.
«Le matériau doit s’exprimer, le design
doit en sortir. Je n’aime pas l’ostentatoire».
Expression contemporaine
En 2009, nouvel Award pour
l’«Air Chair», une surprenante
chaise dont le dossier, en lattes
de bois, s’effeuillait tandis que l’avant
du siège, par contraste, était à peine
dessiné. Depuis, réalisations et projets
s’enchaînent.
Pour Alki, entreprise basque tournée
vers l’éco-conception et le
développement durable, il a signé
«Landa», un bureau en chêne
massif, réalisé par des artisans
de la région, illustration du
design responsable. Suivront
la chaise «Meta», la table
«Triku»,
le fauteuil «Chistera» pour
l’éditeur Pyrenea,
un remarquable miroir
pour la société Marcel
Baylle ou encore un très
beau tapis «Tresse» pour
les Éditions Chevalier.
Un travail récompensé du
titre de «Faces of design
2011, best designer and
special mention».
Plébiscité, Samuel Accoceberry
est d’ailleurs déjà au musée.
Ses Lovetoys, des sextoys en
céramique décorés de motifs tel
un magnifi que dragon rouge,
plus proche de l’œuvre d’art que
de l’objet de plaisir, rentraient
au musée de la céramique de
Vallauris. «Le vrai titre de
cette collection de sextoys
était ‘Soft Acupuncture for Demographic
Control Program’», explique le designer.
«Il s’agissait plus d’un objet manifeste
de la liberté d’expression et de la liberté
sexuelle que la volonté de dessiner
un lovetoy fonctionnel».
© D.R.
© D.R.