Mai-Juin 2012 - L'agefi

AGEFI LIFE - MAI - JUIN 2012
ÉVASION
Gan
Préceptes E. DAWSON
UNE GRANDE ÂME
SI LE MONDE ENTIER CONNAÎT LE NOM DE
GANDHI, PEU DE GENS SAVENT EN REVANCHE
QUE LE «PÈRE DE LA NATION INDIENNE» A
VÉCU VINGT-DEUX ANS EN AFRIQUE DU SUD,
DE 1893 À 1915. CENT ANS APRÈS, LE SOUVENIR
DU MAHATMA RENAÎT À SATYAGRAHA
HOUSE, SA MAISON SISE EN PLEIN CŒUR DE
JOHANNESBURG, LA VILLE OÙ IL A MENÉ SES
PREMIERS COMBATS EN FAVEUR DES MINORITÉS.
© Manuel Zublena
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Au sortir de l’aéroport, sur l’autoroute
menant au centre-ville, la statue d’un
homme tendant un caillou vers le ciel.
Cet homme s’appelle George Harrison
et tient dans ses mains la raison
d’être de Johannesburg : une pépite
d’or. Nous sommes en 1886
et l’Afrique du Sud est un pays morcelé,
un «far west» se construisant au fi l
des épopées sanglantes de fermiers
Boers - descendants des premiers
colons hollandais - chassés du Cap par
les Anglais jusqu’à l’état du Transvaal
dont la capitale, Pretoria, n’est alors
qu’un vaste carrefour bordé de maisons
poussiéreuses et de magasins
où s’échangent bétail, récoltes et articles
de quincaillerie. La nouvelle
de la découverte de ce gigantesque
gisement aurifère fait bientôt accourir
tout ce que le monde compte
de prospecteurs, brigands et autres
aventuriers. L’or ne connaît
qu’une vitesse : la ruée.
Autrement dit, la vie violente. À toute
allure, au milieu de nulle part, une ville
s’organise autour des premières mines.
Rues en quadrillage, comptoirs
de banques, tripots, tribunal, lieux
de culte… Johannesburg était née.
Elle serait à jamais ce tourbillon
sans fi n, cet éternel recommencement
qui la rend si extraordinaire ;
un port sans océan. Rien d’étonnant
à ce que cette ébullition cosmopolite
ait engendré trois prix Nobel
de la Paix - Desmond Tutu, Nelson
Mandela et Frederik de Klerk -
et inspiré la pensée de la personne
qui incarne sans doute le mieux
la non-violence aux yeux du monde :
Gandhi.