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Untitled - Swiss Embroidery

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QUATRLEME PARTIE<br />

DEVELOPPEMENT DE LA BRODERIE MECANIQUE<br />

EN DIFFERENTS PA YS


1. - EN FRANCE<br />

PARIS ET SES ENVIRONS. - 11 est tres difficile de faire l'historique de la broderie mecanique<br />

en France, faute de documents officie1s. Ceux-ci sont totalement inexistants. J'ai<br />

rassemble avec beaucoup de mal quelques renseignements et souvenirs que des personnes,<br />

competentes en la matiere, ont pu me raconter ou me transmettre. Malheureusement ils sont<br />

souvent contradictoires. Mais comme mon livre n'a pas la pretention cl' etre scientifique, on<br />

se contentera de ce que j'ai pu reunir ici.<br />

D'apres une notice faite par M. Moesli, qui etait etabli a Paris comme fabricant de<br />

broderie en 1880, et qui, age de 90 ans, vit encore aujourd'hui, aArbon, en Suisse, les<br />

premiers metiers cl broder ont ete montes en France de 1855 a r856. Malheureusement i1 ne<br />

dit pas Oll et par qui.<br />

La premiere indication que nous ayons est donnee par M. Heilmann lui-meme, qui declare<br />

avoir vendu en 1834, six metiers a Lyon; mais on n'en trouve pas trace et l'on ne sait ce<br />

qu'ils sont devenus. Je crois qu'ils ont dü passer par plusieurs mains, et comme on m'a raconte<br />

de differents cötes qu'en 1860 il y avait a Argenteuil, rue de la Voie-des-Bancs, un M. Gilbert<br />

qui avait un atelier de douze metiers d'apres les uns, de vingt-quatre metiers d'apres la mairie<br />

d' Argenteuil, dont six n'avaient que 2 metres de longueur et pas d'appareils cl festonner, a<br />

percer ou a poin


et MM. Beron montc~rent en 19L.j., cl. Lyon, des metiers a fil contintl en commenGant par acheter<br />

un metier de 10 yards ct un metier de 15 yards que la Maison Saurer avait envoye a l'Exposition<br />

de Lyon. I1s ajouterent a ce materiel deux metiers de 10 yards et trois de 15 yards; ils<br />

travaillent encore aujourd'hui en 1929, avec ces sept metiers.<br />

SAINT-QUENTlN. - A Saint-Quentin, les premiers metiers ont ete 1110nteS en 1869 par<br />

M. J ulien Daltroff dans la rue de Teligny. 11 C0111111enGa ClyeC deux metiers, mais, peu de<br />

temps apres, il construisit une fabrique tres importante cl. Harly, pres de Saint-Quentin.<br />

J'aUl-ais voulu savoir le nombre de machines qui s'y trouyaient, mais, a la demande tres<br />

polie que j'ach-essai aux heriticrs, je ne reGus aucune reponse, ce qui ne m'empeche pas<br />

d'affirmer qu'il etait le plus grand fabricant clc broderie pom lingerie en France, ayant<br />

lui-meme sa blanchisserie et son installation d'appret.<br />

En 1870, MM. Lebe et freres monterent un atelier avec cinquante metiers construits en<br />

France par l'usine Mariolle. 11 est probable que ces metiers ne valaient pas les metiers suisses,<br />

car cette fabrique ne fut pas de longue duree.<br />

En 1872 Hector Basquin et M. Decaux monterent chacun une fabrique a Saint-Quentin.<br />

Plus tard, celle de Decaux passa entre les mains cle M. Basquin, et tout le materiel fut amene<br />

rue du Cateau, dans une nouvelle fabrique qui compta soixante-dix metiers.<br />

En 1872 aussi M. Dufrene monta un atelier de ving-t-huit metiers, ainsi que M. Weppert,<br />

mais j'en ignore l'importance.<br />

A partir de ] 875, les maisons suivantes se montent successivement:<br />

Hliez-Carpentier, rue Thiers; Berger, rue Pierstoile; Demonchaux, boulevard Richelieu<br />

(affaire qui passa plus tard a la Maison Cogne); Fournet-Toulet, fue des Patriotes; Lefevre,<br />

rue du Ca te au ; Treves, rue de Cambrai; Henri Narcisse, rue Denfert-Rochereau.<br />

11 n'est pas fait mention ici de petits ateliers de deux a six metiers, montes par des<br />

personnes qui etaient plutot des faGonniers que des fabricants.<br />

En 1893 on pouvait compter, a Saint-Quentin, de cinq cent cinquante a six cents metiers<br />

a bras. A cette epoque, les metiers a fil conti nu font leur apparition; et c'est a ce moment,<br />

a la suite d'une greve qui se produisit dans l'industrie, que commenGa le mouvement de<br />

c1ecentralisation de l'industrie (travail a domicile, faGonniers), mouvement qui fut puissamment<br />

aide par la vente a temperament que l'on fit aux ouvriers, des metiers sur lesquels ils<br />

travaillaient a l'atelier. Ce mouvement de decentralisation s'accentua vers 1903-1904, pour<br />

atteindre son apogee vers H)08. Ensuite commenGa, pour la broderie sur metiers a bras, t111<br />

mouvement de regTession dont la cause principale fut le cleveloppement de plus en plus<br />

important des metiers a fil continu. Cette regression dont. malgre tout, les effets auraient ete<br />

longs a se faire sentir, a ete accentuee encore par l'arrivee de la guerre de 1914, au point<br />

d'aneantir presque completement les anciens metiers a bras qui, apres la guerre, ont ete<br />

remplaces par des metiers a fil contiml.<br />

En ce qui concerne les environs de Saint-Quentin, i1 m'a ete impossible d'avoir les<br />

renseignements necessaires. Je sais seulement qu'il existait des metiers a Beaurevoir (arrondissement<br />

de Saint-Quentin), puis cl Montbrehain, Estrees et Villers-Outreaux (Nord).<br />

SAINT-ETIENNE. - 11 n'y eut jamais plus de sept metiers a Saint-Etienne. Les trois<br />

premiers ont ete montes par M. David en 1878, les trois autres par M. \A/olf pere en 1880.<br />

Ces six metiers passerent, en 1888, cl M. Wolf fils, qui mourut en 1896, laissant l'affaire cl<br />

son fils J oseph Wolf. En 1894, MM. Bastide Freres firent venir t111 septieme metier de<br />

Saint-Gall avec l'intention d'y apporter des modifications et des perfectionnements. 11s les<br />

etudierent pendant deux ans, depensant beaucoup d'argent, mais sans obtenir de resultats<br />

apparents. 11s revendirent les sept metiers cl M. Arnaud. Ceux-ci passerent alors par beaucoup<br />

de mains et devinrent finalement, cl partir de 1928, la propriete de M. Bonnassieux-Souret,<br />

12, rue J ules-Simon, cl Saint-Etienne, qui travaille encore actuellement avec succes, faisant des<br />

clüles, des robes, des echarpes et des cartes postales. C'est du reste ,M. Bonassieux lui-meme,<br />

qui, tout en etant un de nos concurrents, m'a donne ces renseig-ne111ents.<br />

193


TAlü\lm. - 11 y a, a Tarare, l1l1 autre 1\1.. 13onassieux, M. J ules Bonassieux, age de<br />

54 ans et fils de M. Bonassieux, de Tarare. 11 peut affirmer que son pe re fut le premier dans<br />

la region qui commen


que des tulles et des dentelles C0111me a Nottingham et a Ca1ais. La broderie se faisait a<br />

Saint-Quentin et dans ses environs.<br />

C'est donc seu1ement en 1892, apres l'apparition des metiers a fi1 continu, qu'on a monte<br />

des fabriques de broderie dans cette region; parmi 1es premieres, nous trouvons ce11es de<br />

H. Ti1mant, a Caudry, Picard Freres. au Cateau, Gabet Carpentier, a Caudry.<br />

Ensuite un tres grand nombre de fabricants se sont etablis soit cl Caudry, soit dans<br />

1es pays VOlS1l1S: 'vValincourt, Maurois, Malincourt, Ligny, Bertry, Hennecourt, Saloncourt,<br />

etc.<br />

On ne dOlme pas 1e nombre exact de metiers, mais, apres 1a guerre (1914-1918), on a<br />

reconstruit 1e materiel perdu et l'on compte actuellement sept cents metiers modernes, dont<br />

trois cents automatiques.<br />

Les artic1es fabriques cl Caudry etaient, au commencement sm-tout, des broderies sur<br />

tulle de coton et des 1aizes tres bon marche. Comme 1a plus grande partie de ceux-ci etait<br />

destinee cl l' A1gerie, on 1es qualifia « genre algerien». La Tunisie, l'Egypte, la Perse et la<br />

Turquie en achetaient aussi. Les prix etaient tres bas et ne 1aissaient pas beaucoup de benefices<br />

car il fallait lutter contre 1es Saxons et 1es Suisses. Les commandes etaient toujours<br />

faites en grandes quantites.<br />

En dehors du genre dont nous venons de parler, Oll fabriquait des tulles brocles, genre<br />

dentelle, en coton et en soie, et des dentelles chimiques ega1ement en coton et en soie.<br />

De 1904 a 190R, les Etats-Unis furent des acheteurs tres importants de tulles genre<br />

a1gerien, mais il fallait les venclr-e tres bon marche. C'est ainsi que des 1aizes en 45 centimetres<br />

de 1arge se vendaient deja au prix ridicule cle ° fr. 33 1e metre. Cela n'a pas empcche 1es<br />

brodeurs de Caudry de faire de fort belles choses, et l'on y trouve aujonrd'hui tous les genres<br />

que l'on peut imaginer.<br />

Aujourd'hui on fait des broderies de couleur et des dentelles aussi jolies et mcme mieux<br />

faites que partout ailleurs.<br />

CALAIS. - Le premier metier a broder fut introduit cl Calais, en 1889, par Gustave<br />

Cordier qui l'avait vu a l'Exposition de Paris. C'etait un metier cl bras suisse. lVI. Corc1ier<br />

en fit venir d'autres, mais a fil continu. 11 eut en tout huit metiers.<br />

En 1892, la Maison Davenieres monta plusieurs metiers Dietrich.<br />

En 1893, Arnett et Harthorn monterent c1eux metiers saxons, c1e l'nsine Schubert Salzer;<br />

i1s y ac1joignirent bientöt dix metiers de la mcme marque.<br />

En 1894, O. Heymann clebuta avec quatre metiers et parvint rapidement a en avoir<br />

dix-huit.<br />

Aujourd'hui on compte en tout a Calais soixante-dix metiers que se partagent neuf<br />

fabricants. On y fait de tres jolies choses.<br />

SA1NT-OMER. - Saint-Omer a toujours ete un grand cent re de confection de lingerie.<br />

Jusqu'en 1870 elle produisit en tres grandes quantites 1es bOlmets blancs qui etaient 1a<br />

coiffure presque nationale, puis continua plus tard a fabriquer du linge de corps, des robes<br />

d'enfants et des bavettes, mais en utilisant toujours 1es broderies de Saint-Gall. Ce n'est<br />

qu'en 1885 qu'un nomme Cazin eut l'idee de faire concurrence a 1a Suisse en montant, a<br />

Moulle, pres de Saint-Omer, une petite fabrique de broderie mecanique se composant de<br />

que1ques metiers a bras. Son exemp1e fut suivi par un autre fabricant dont on n'a pas<br />

retrouve 1e nom.<br />

Vers 1896-1897, des l'apparition des metiers a fil continu, ces fabricants changerent 1eur<br />

materiel contre 1e nouveau. Que1ques autres maisons simi1aires se monterent a Saint-Omer<br />

et a Blendecque, envoyant 1eurs broderies cl Saint-Omer qui 1es venclait confectionnees.<br />

Toutes ces affaires disparurent une a une, cle sorte qu'apres 1a guerre il ne resta qu'une<br />

petite fabrique de trois a quatre metiers, creee par M. De1metz; elle passa ensuite entre 1es<br />

mains de M. Loriquet, puis entre ce1les de M. Bonte. Elle est actuellement (en 1929) 1a seu1e<br />

existant dans 1a region et travaille sous 1a raison de Bonte et ce.<br />

IGS


ANGERS (Maine-et-Loire). '- Une des meilleures fabriques de broderie meeanique est<br />

eertainement la Maison Bazin, a Angers, ereee en 1877. Ses bureaux etaient situes au quai<br />

Royal et la fabrique eontenant douze metiers se trouvait au boulevard Deseazeux.<br />

Il y avait cleja un M. Delaunay, qui vendit a M. Bazin les que1ques metiers qu'il<br />

possedait. En 1884, MM. Bazin eonstruisirent t111e autre fabrique a Chamaille, pres d' Angers,<br />

et ajouterent eneore d'autres metiers dont eertains a fil eontinu, de sorte qu'en 1914 le materiel<br />

eomportait quarante-einq metiers a bras, plus dix-sept metiers a fil eontinu de quinze yards,<br />

des plus modernes.<br />

Un eertain nombre des aneiens metiers a bras a passe entre les mains de M. Kaufmann<br />

qUl les a vendus a MM. Frank Freres, a Paris, mais eette derniere affaire n'existe plus<br />

maintenant.<br />

TOTAL DES METIERS EN FHANCE. - J'ai taehe de trouver une statistique de l'ensemble<br />

des metiers en Franee. Le seul doeument se rapportant cl eette quest ion est une broehure qui<br />

ne porte pas de date, mais dont on peut plaeer la publieation aux environs de 1909 ou 1910.<br />

En voiei le titre :<br />

« Rapport des Chambres SJlndicales des ol/7.wiers brodeurs cl ta~'on, cl bras et cl tü cantinu<br />

de Saint-Quentin, C audrJ! et Argenteuil concernant la 1'(?vision du tarif general des douanes<br />

de 1892. ))<br />

Ce tarif de douane de 1892, qui fut applique jusqu'en 1906, fut modifie paree que la<br />

Franee fit un arrangement avee la Suisse, par lequel elle diminuait les droits d' entree sur<br />

la broderie sans s'inquieter des ouvriers fran


cette firme, qui a eu l'amabilite de nous faire parvenü' un petit historique sur le developpement<br />

de sa maison. Malheureusement i1 par1e toujours d'une certaine quantite de metiers Sel11S<br />

donner de chiffres exacts.<br />

De tout temps la ]\;laison Gibson a fait de 1a broderie blanche sur tulle et sur mousseline<br />

en emp10yant des fonds cle tissus blanchis et appret es cl'avance et en 1es broclant cle<br />

coton blanc. Ceci 1ui permettait de lin'er tres "ite les c0111mancles. Les clients pouvaient<br />

recevoir 1eur marchanclise en cleux jours, tanc1is ql1e cl'autres fabricants travaillant sur<br />

tissus ecrus clemanclaient an moins clix jours pour le blanchissage. La grande clifficulte<br />

du travai1 sm tissl1s blanchis d'a\'ance consiste a garder les fonds et les fils employes cl la<br />

broderie dans un etat de parfaite prüprete. Dans ce but !es ouvriers portaient des chaussures<br />

en canevas et mettaient des tabliers blancs; ils avaient aussi aupres d'eux, cl cote des metiers,<br />

des lavabos dans 1esque1s l'eau coulait Sems interruption pour s'y 1aver 1es mains.<br />

Au debut ils avaient des ouvriers hom111es, mais, lorsque 1a fabrique de111enagea cl Nottingha111,<br />

ils 1es remplacerent par des fe111mes. Les h0111mes n'etaient necessaires qu'au debnt,<br />

lorsqlle 1es metiers n'avaient que cinq yards et qu'on faisait de longues pieces qu'il fallait porter<br />

a chaql1e reprise de cinq yards, d'un bout cl l'autre du metier. Plus tard, ql1and on eut des<br />

metiers plus longs, on se contenta en general de broderies ne depassant pas la longueur<br />

des metiers.<br />

A l' Exposition cle Paris de 188


III. -- EN IRLANDE<br />

Les fabricants de tissus de lin, de Belfast, s'intt~resserent beaucoup a 1a broderie<br />

mecanique suisse des qu'on eut invente 1es cach'es a brodel' 1es mouchoirs, artic1e principa1<br />

de 1eur industrie. D'abord i1s envoyerent 1eurs mouchoirs a Saint-Gall pour 1es faire broder<br />

cl fac;on, puis p1usieurs d'entre eux allerent s'etablir dans 1a ville meme; enfin, certains allerent<br />

jusqu'a monter chez eux des metiers a broder.<br />

Henry Matier en avait de huit a douze; Jo1m Henderson et Ce en avaient trente-quatre;<br />

Wellington Handkerchief \Vor1-cs huit dont trois a quatre etages et cinq a trois etages; The<br />

Belfast <strong>Swiss</strong> <strong>Embroidery</strong> Wor1-cs, York Street F1ax Spinning Co., Murphy ancI Stevenson,<br />

Robert Mac Bride Co., Glanning Mac Leich Co., Thomas Pullmann, avaient tous des fabriques<br />

de broderies cl Belfast. G1anning Mac Leich en avaient ega1ement une a Murray, une autre<br />

a Maghura (Irlande) et une quatrieme en Suisse, sous le nom de <strong>Embroidery</strong> Worl-cs, a Seve1en.<br />

Tous 1eurs metiers etaient garnis de cach'es a mouchoir.<br />

IV. --- EN AUTRICHE ET BOHE~ME<br />

En 1839 i1 y avait deja p1usieurs metiers a broder en Autriche, chez MM. Damboeck,<br />

cl Lettowitz, pres de Brunn. Ce renseignement nous est parvenu par un rapport sur l'Exposition<br />

de Vienne de 1873 (groupe 13), qui se trouve au Po1itechnikum de Zurich. L'auteur<br />

ajoute que 1es metiers etaient construits sur 1e meme principe que 1es metiers suisses, mais<br />

d'une fac;on plus compliquee. Nous pouvons supposer qu'i1s venaient de 1a fabrique de Saint­<br />

Georges, pres de Saint-Gall, et que c'etaient 1es metiers Heilmann perfectionnes par Mange.<br />

En 1867, Johann Fuchs, a Grasslitz, en Boheme, commenc;a par monter un premier<br />

metier, puis I'affaire s'agrandit et devint 1a Maison Fuchs, Meinl et Horn, qui eut un grand<br />

nombre de metiers, sans pouvoir preciser. Elle prit beaucoup d'importance, surtout quelques<br />

temps apres, sous 1a firme A. Mein1's Erbern, qui possedait, en dehors de 1a fabrique de<br />

Grasslitz, une autre affaire a Baerringen, pres de Carlsbad.<br />

Je suis alle, vers 1912, faire une visite cl ces Messieurs, a Baerringen, Olt j'ai ete rec;u<br />

d'une fac;on tres aimab1e par M. Charles Meinl. J'ai visite son magnifique nmsee qui ne<br />

contenait que des echantillons de broderie mecanique faite par eux. Ma1heureusement cette<br />

collection et 1a fabrique de broderie ont disparu.<br />

La firme Meinl's Erben subsiste encore a Grosspriesen, sur l'EIbe, en Boheme, mais on<br />

n'y fait que 1a fi1ature et Ie tissage du co ton ; il n'y a plus personne pour donner des details<br />

sur le nombre des metiers que posseclait la fabrique auparavant, lorsqu'on y faisait de 1a<br />

broderie. Tout ce que j'ai pu obtenir comme renseignements, c' est qu'en 1913 on a re1eve le<br />

nombre des metiers a broder en Boheme qui se montait a quatre cent (lix-sept metiers a bras,<br />

huit cent quatorze metiers cl fi1 continu.<br />

A l'heure qu'il est, c'est-a-dire en 192(). une statistique mentionne encore trois cents<br />

metiers a fil continu automatiques, cent metiers a bras, ce qui represente toujours une production<br />

snffisamment importante ponr figurer dans notre histoire.


V. - EN RUSSIE<br />

En 1880 une premiere fabrique de broderie mecanique se monta a Kalisch (Po10gne) Otl<br />

elle prit un grand developpement. Elle eut d'abord des metiers a bras, puis, plus tard, des<br />

metiers a 111 continu. Bientöt, dix a douze fabricants reunirent, rien qu'a Kalisch, 250 a<br />

300 metiers; la maison la plus importante dait celle de Fraenkel.<br />

Vers 1890, un Suisse nomme Mosel', fonda avec ses deux 11ls une fabrique a Wilna qui,<br />

sous la raison sociale Mosel' et Fils, comptait environ vingt metiers a bras et quarante a 111<br />

continu, En 1906 un des 11ls Mosel' quitta l'affaire et fonda une fabrique avec vingt metiers<br />

a 111 continu.<br />

A Moscou il existait depuis tres longtemps, certainement depuis 1870, si ce n'est plus<br />

töt encore, un excellent fabricant c1e broderie mecanique, Timascheff et Ce. 11 fabriquait<br />

lui-meme une tres belle marchandise qu'il vendait au detail dans ses magasins dissemines<br />

dans les plus grandes villes cle Russie. Cette production etait de beaucoup superieure a<br />

celle des Polonais.<br />

Dans les environs c1e Toula il y avait une fabrique appartenant a M. A.-A. Hohnberg,<br />

representant de la Maison Alder et Rappolt, de Saint-Gal!. Cet etablissement assez important<br />

comprenait trente a quarante metiers dont quelques-uns seulement etaient a bras et proc1uisaient<br />

des broderies blanches d'assez belle qualite.<br />

En dehors de ces quatre centres assez importants, on trouvait encore pltlsieurs petites<br />

fabriques disseminees dans differentes villes, meme a Saint-petersbourg'. Pour proteger cette<br />

industrie le gouvernement augmenta successivement les droits d'entree comme l'indique le<br />

tableau suivant.<br />

Roubles<br />

En 188o ................. , 0,75 repondant a<br />

1893. , ...... , ..... , , , . ' .. . 1,70<br />

1895. , ........ , .......... . 2.15<br />

1899 ............ , .... , ,.,. 2.7°<br />

1904······, , ............. . 3.5°<br />

1909······,·······, , , ... ,. 5,25<br />

1914 ..................... . 7 »<br />

2 francs<br />

4,Clo<br />

5,80<br />

7.3°<br />

9.5°<br />

LI- »<br />

H) »<br />

suisses<br />

I Par livre russe<br />

cle 407 gra1111l1es.<br />

\<br />

!<br />

C'est elire qu'on est arrive a decupler le tarif pendant ces trente-quatre annees.<br />

VI. -.- AUX liTATS-UNIS<br />

M. J. Arnold Groebli, 11ls de l'innnteur des metiers cl. 111 conti nu et lui-meme inventeur<br />

des automates pour les metiers a 111 continu, a bien voulu me donner les renseignements suivants<br />

au sujet du deYeloppement de la broderie mecanique en Amerique, en s'excusant de ne pouvoir<br />

parler des fabricants de broderie qui pouvaient exister en dehors de ceux qu'il mentionne mais<br />

qu'il n'a pas connus.<br />

Je pourrais faire une remarque semblable en ce qui concerne tous les autres pays car ce<br />

que j'ai ecrit pourra t111 jour etre recti11e et complete par ceux qui seront plus documentes<br />

que moi sur la question.<br />

En 1880, M me<br />

Schiess, arriva en Amerique avec quelques metiers a bras. Comme elle<br />

avait fait autrefois des mouchoirs brodes a la main, elle en 11t sa specialite et les broda aux<br />

metiers,<br />

199


En 1882, Brunner Freres s' etablirent avec dix ou douze metiers cl bras.<br />

En 1885, Kahn et Burgauer s'installerent avec douze metiers et travaillerent cl fac;on.<br />

A cette meme epoque, Robert Freitag, avec douze metiers, faisait des broderies sur flanelle<br />

ct des robes; J.-J. Niederer, avec six metiers, s'occupait specialement de mouchoirs et de<br />

broderie sur tricot; Bornemann, cl N ew-York, avec six metiers, faisait des mouchoirs et<br />

tra vaillai t cl fac;on.<br />

Au meme moment il se fonda une fabrique sous la firme : Higland <strong>Embroidery</strong> W orks cl<br />

Highland (Illinois), travaillant avec huit metiers cl bras sur flanelle et toile.<br />

La meme annee Steiger and Co, de Herisau, rappOl-ta six metiers Rieter cl Middletown<br />

(N ew-Y ork), mais ne les monta pas et les vendit plus tard cl Kursheedt qui les transporta cl<br />

New-York.<br />

C'est aussi acette epoque (1885) que s'est cree avec cent cinquante-cinq metiers a bras,<br />

une fabrique de mouchoirs, Hermann Aukam, Hanclkerchief Co, cl South Rivers (New-Jersey),<br />

qui est devenue tres importante. Cette maison monta successivement : a West N ew Brighton,<br />

40 metiers; a Annville, 44 metiers; cl Lebanon, 44 metiers; a Mount J oy, 40 metiers; ce qui<br />

fait un total de 323 metiers occupes seulement cl Ja fabrication des mouchoirs brocles.<br />

En 1890, Saller, cle Saint-GaU, installa encore dix metiers a bras a Salamanca (N ew-York).<br />

Lorsque plus tarcl, Ics brevets cles Etats-Unis pour les metiers a fil continu qui etaient au<br />

nom cle la Kursheeclt Mfy Co, tomberent dans le domaine public, ces metiers devinrent automatiques<br />

et accessibles atout le monde. Vers 1908, on ne monta plus de metiers a bras, mais<br />

ricn oue des metiers modernes.<br />

Tl existe cles statistiques tres detaillees sm les annees T9JO et lC)12. Chaque fabricant<br />

y figure avec le nombre et la description de ses machines. Une autre statistique a uniquement<br />

trait aux metiers alltomatiques cle 191 ().<br />

Le reSt1lne de ces rapports nous donnc<br />

1883:<br />

1900 :<br />

H)IO:<br />

1912 :<br />

]


Rieser fut pendant neuf ans l'unique fabricant de broderie en Italie, malS ensuite 1a<br />

concurrence commen

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