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le drainage des tourbières - Peatland Ecology Research Group

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sance <strong>des</strong> sphaignes. Il est donc possib<strong>le</strong> de reconstituer<br />

l’hydrologie d’une tourbière entrecoupée par un canal de<br />

<strong>drainage</strong> dans cette situation. Lorsque la pente du terrain se<br />

situe entre 1 et 2 %, la dispersion de l’eau retenue par <strong>le</strong>s<br />

barrages est limitée par <strong>le</strong> <strong>drainage</strong> naturel en surface. Dans<br />

ce cas, il est plus réaliste d’envisager une réhumidification<br />

qu’une restauration complète du système. Cette approche<br />

permettra néanmoins de remonter partiel<strong>le</strong>ment la nappe<br />

phréatique et fournira <strong>des</strong> conditions adéquates au retour<br />

<strong>des</strong> sphaignes. Si la restauration complète est l’objectif<br />

choisi avec un dénivelé de 1 à 2 %, il serait mieux d’opter<br />

pour <strong>le</strong> comb<strong>le</strong>ment, puisque la restauration complète du<br />

système nécessiterait une quantité de barrage démesurée.<br />

La construction de barrages sur une tourbière avec une<br />

pente supérieure à 2 % répond diffici<strong>le</strong>ment à <strong>des</strong> objectifs<br />

de restauration ou de réhumidification. Par contre,<br />

cette technique permet d’accroître la surface <strong>des</strong> milieux<br />

plus aquatiques, favorisant loca<strong>le</strong>ment une recolonisation<br />

spontanée par la sphaigne et offrant <strong>des</strong> milieux propices<br />

à la faune invertébrée aquatique.<br />

3) Dispositif de régulation : Ouvrage visant à régu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> niveau<br />

d’eau dans une tourbière. Cette technique est surtout uti<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong>s tourbières qui possèdent soit d’anciennes tranchées,<br />

vestiges de la récolte de tourbe par la coupe par blocs 1 ou<br />

<strong>des</strong> portions de tourbières qui ont un relief plus bas que la<br />

moyenne de la tourbière (par ex. : anciens bassins d’atocatière)<br />

et qui ne possèdent qu’un seul exutoire. Les dispositifs<br />

de régulation permettent une remontée progressive de la<br />

nappe phréatique, empêchant ainsi une inondation trop<br />

brusque de la végétation déjà établie. Cette technique peut<br />

être utilisée lorsqu’une croissance optima<strong>le</strong> de la sphaigne<br />

est l’objectif, comme c’est <strong>le</strong> cas de la culture de sphaigne<br />

(Landry et Rochefort, 2010). Cette technique permet non<br />

seu<strong>le</strong>ment de mieux contrô<strong>le</strong>r l’apport d’eau en fonction<br />

<strong>des</strong> saisons, mais éga<strong>le</strong>ment en fonction de la croissance<br />

progressive <strong>des</strong> sphaignes dans <strong>le</strong>s tranchées. Cette technique<br />

peut être éga<strong>le</strong>ment très uti<strong>le</strong> pour freiner l’afforestation <strong>des</strong><br />

tranchées en noyant <strong>le</strong>s arbres qui pourraient s’y trouver.<br />

Lorsque la pente d’une tourbière est é<strong>le</strong>vée, il peut être judicieux<br />

de combiner <strong>le</strong>s métho<strong>des</strong> de comb<strong>le</strong>ment et de barrage. Les<br />

combinaisons peuvent être appliquées soit sur la totalité d’un<br />

canal ou sur certaines portions soumises à plus de pression,<br />

comme la tête d’un canal ou <strong>le</strong>s endroits à plus forte pente.<br />

Afin de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> matériel nécessaire au blocage d’un canal<br />

de <strong>drainage</strong> selon une <strong>des</strong> trois catégories d’ouvrage proposées<br />

plus haut, il est primordial de connaître <strong>le</strong>s dimensions<br />

exactes du canal. Les variab<strong>le</strong>s à mesurer sont illustrées<br />

dans la Figure 16, tirée de Grosvernier et Staubli (2009). Les<br />

dimensions de l’ouvrage devraient non seu<strong>le</strong>ment inclure la<br />

hauteur et la largeur du canal, mais éga<strong>le</strong>ment l’épaisseur de<br />

tourbe dégradée au fond et sur <strong>le</strong>s parois du canal puisque<br />

cel<strong>le</strong>-ci est instab<strong>le</strong>. Il est éga<strong>le</strong>ment recommandé de sonder<br />

<strong>le</strong> canal pour détecter la présence de bois mort et de racines<br />

qui pourraient nuire à l’installation du futur barrage.<br />

Figure 16. Coupe transversa<strong>le</strong> d’un canal : a : profondeur; b : largeur; c1 : épaisseur vertica<strong>le</strong> de tourbe<br />

dégradée; c2 : épaisseur latéra<strong>le</strong> de tourbe dégradée; h : hauteur d’eau à retenir; d : bois mort. Figure<br />

tirée de Grosvernier et Staubli (2009).<br />

Préparation du chantier et remise en état<br />

Avant de commencer <strong>le</strong>s travaux sur <strong>le</strong> terrain, il faut consulter<br />

<strong>le</strong>s personnes qui résident ou qui tiennent <strong>des</strong> activités autour<br />

de la tourbière (par ex. : agriculteurs) afin de <strong>le</strong>ur expliquer <strong>le</strong>s<br />

travaux et de bâtir un plan de remouillage adapté aux réalités<br />

du milieu. Les personnes seront plus favorab<strong>le</strong>s au projet si<br />

el<strong>le</strong>s <strong>le</strong> comprennent bien.<br />

Il faut éga<strong>le</strong>ment préparer <strong>des</strong> plans précis et <strong>des</strong> instructions<br />

claires pour <strong>le</strong>s ouvriers qui travail<strong>le</strong>ront à la construction <strong>des</strong><br />

ouvrages. La circulation sécuritaire de la machinerie est un<br />

aspect à ne pas négliger, pour <strong>le</strong>s ouvriers, pour <strong>le</strong>s machines et<br />

pour éviter d’abîmer la tourbière. Il est important de délimiter<br />

à l’avance <strong>le</strong>s sentiers à suivre avec de la machinerie lourde,<br />

<strong>le</strong>s endroits à éviter, l’emplacement exact <strong>des</strong> ouvrages et <strong>le</strong>s<br />

1<br />

Coupe par blocs : Technique de récolte manuel<strong>le</strong> de la tourbe qui consiste à extraire <strong>des</strong> blocs de tourbe à la pel<strong>le</strong> <strong>le</strong> long d’une tranchée. Il en résulte <strong>des</strong> tranchées qui peuvent avoir en moyenne 1 m de<br />

profondeur, de 10 à 30 m de largeur et parfois jusqu’à une centaine de mètres de longueur.<br />

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