le drainage des tourbières - Peatland Ecology Research Group
le drainage des tourbières - Peatland Ecology Research Group
le drainage des tourbières - Peatland Ecology Research Group
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
De plus, tous <strong>le</strong>s arbres se trouvant dans <strong>le</strong> périmètre de la<br />
zone de construction devront être abattus pour permettre la<br />
circulation de la machinerie. Dans <strong>le</strong> cas de la construction<br />
de barrages, il est possib<strong>le</strong> de faire <strong>des</strong> trouées aux endroits<br />
où <strong>le</strong>s barrages seront érigés. Il est recommandé de faire <strong>le</strong>s<br />
trouées suffisamment gran<strong>des</strong> pour qu’une excavatrice puisse<br />
faire une rotation sur 360° avec <strong>le</strong> bras en extension.<br />
La période à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s arbres seront coupés influencera<br />
<strong>le</strong>ur vigueur de reprise. En principe, la coupe d’arbres peut<br />
s’exécuter aussi bien en période de dormance qu’en période<br />
de croissance. Toutefois, pour plusieurs espèces compétitrices,<br />
comme <strong>le</strong> cerisier de Pennsylvanie, l’érab<strong>le</strong> à épis, <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>au à<br />
papier et <strong>le</strong> tremb<strong>le</strong>, la coupe pendant la saison de croissance<br />
(juil<strong>le</strong>t à septembre) à 15 cm conduit aux meil<strong>le</strong>urs résultats<br />
(Doucet et al., 2009). Lors de cette opération, <strong>le</strong>s arbres abattus<br />
en bordure du canal peuvent être ébranchés et laissés sur<br />
place afin d’être utilisés pour la solidification <strong>des</strong> barrages<br />
ou passés dans un broyeur pour en faire <strong>des</strong> copeaux de bois<br />
permettant de remplir <strong>le</strong> canal.<br />
Le comb<strong>le</strong>ment<br />
Comb<strong>le</strong>ment d’un canal à l’aide de tourbe<br />
Ce type de comb<strong>le</strong>ment consiste à remplir <strong>le</strong> canal de <strong>drainage</strong><br />
avec de la tourbe. Toutefois, il est recommandé d’y ajouter<br />
la construction de barrages simp<strong>le</strong>s pour solidifier et assurer<br />
l’étanchéité de l’ouvrage et prévenir que la tourbe cède<br />
lorsqu’il y aura <strong>des</strong> coups d’eau importants (Grosvernier et<br />
Staubli, 2009). Il est très important de bien tasser la tourbe<br />
dans <strong>le</strong> canal à l’aide d’une pel<strong>le</strong> mécanique pour assurer la<br />
stabilité de l’ouvrage.<br />
La tourbe utilisée pour <strong>le</strong> comb<strong>le</strong>ment peut être importée d’une<br />
autre tourbière ou <strong>des</strong> environs de l’ouvrage. Toutefois, el<strong>le</strong><br />
doit être peu décomposée afin de bien s’intégrer aux parois<br />
et au fond du canal afin de recréer <strong>des</strong> conditions physiques<br />
homogènes similaires à l’ensemb<strong>le</strong> de la surface de la tourbière.<br />
Si la quantité de tourbe est insuffisante pour comb<strong>le</strong>r<br />
l’ensemb<strong>le</strong> du canal, il est recommandé de commencer par<br />
la partie amont en progressant vers l’aval. Il est important de<br />
comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong> canal en créant un monticu<strong>le</strong> excédentaire de 30 à<br />
50 cm au-<strong>des</strong>sus du niveau de la tourbière pour tenir compte<br />
de la compaction naturel<strong>le</strong> de la tourbe (Grosvernier et Staubli,<br />
2009). Si <strong>le</strong> comb<strong>le</strong>ment est limité au niveau de la tourbière,<br />
un nouveau petit canal au-<strong>des</strong>sus du comb<strong>le</strong>ment risque de<br />
se former. Un comb<strong>le</strong>ment mal compacté sera peu efficace<br />
puisqu’il n’empêchera pas l’écou<strong>le</strong>ment de l’eau dans <strong>le</strong> canal.<br />
En plus d’une compaction efficace, la tourbe doit absolument<br />
avoir une bonne adhérence aux parois, ce qui peut nécessiter<br />
<strong>le</strong> pompage de l’eau stagnante dans <strong>le</strong> fond du canal ou <strong>le</strong><br />
retrait de la couche décomposée tapissant <strong>le</strong> canal (couche c1 :<br />
voir Figure 16). Il faut garder en tête que la couche de tourbe<br />
décomposée qui sera retirée du canal devra être transportée<br />
en dehors du site. Une quantité trop importante peut devenir<br />
diffici<strong>le</strong> à gérer. Si de la végétation est déjà établie au fond du<br />
canal, cel<strong>le</strong>-ci peut être conservée à proximité et être remise sur<br />
<strong>le</strong> canal comblé à la fin de l’ouvrage pour stabiliser la surface<br />
du barrage et obtenir une finition plus esthétique.<br />
Comb<strong>le</strong>ment d’un canal à l’aide de sciure de bois<br />
La méthode de comb<strong>le</strong>ment avec de la sciure de bois suit <strong>le</strong>s<br />
mêmes recommandations que la méthode de comb<strong>le</strong>ment avec<br />
de la tourbe. La seu<strong>le</strong> différence réside dans <strong>le</strong> processus de<br />
compaction de la sciure de bois. Il suffit de comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong> canal<br />
avec de la sciure de bois sèche, attendre que cette dernière<br />
soit mouillée et la compacter soit avec <strong>le</strong>s pieds ou avec de la<br />
machinerie. La sciure de bois, lorsque mouillée, se compacte<br />
très faci<strong>le</strong>ment et, une fois compactée, garde <strong>le</strong> même volume<br />
(Grosvernier et Staubli, 2009). Il est donc inuti<strong>le</strong> de mettre<br />
un excès de 30 à 50 cm comme dans <strong>le</strong> cas de la tourbe. La<br />
quantité de sciure de bois à ajouter dans <strong>le</strong> canal se limite<br />
au niveau de la tourbière. À la suite du comb<strong>le</strong>ment, tout<br />
comme pour la tourbe, de la végétation peut être ajoutée sur<br />
<strong>le</strong> canal comblé.<br />
La sciure de bois constitue un bon substitut à la tourbe. El<strong>le</strong><br />
est organique, pratiquement inerte, ne se décompose pas en<br />
condition anaérobie, est de faib<strong>le</strong> porosité et est habituel<strong>le</strong>ment<br />
bon marché. La sciure de bois est légère à transporter, ce qui<br />
en fait une méthode de choix dans <strong>le</strong>s endroits plus éloignés<br />
(Grosvernier et Staubli, 2009). De plus, puisqu’on peut faci<strong>le</strong>ment<br />
<strong>le</strong> transporter à la main, ce type de comb<strong>le</strong>ment peut<br />
se convertir en tâche communautaire volontaire. Puisque la<br />
sciure de bois se compacte peu, l’utilisation de la machinerie<br />
pour la compaction n’est pas nécessaire.<br />
Grosvernier et Staubli (2009) recommandent une sciure de bois<br />
relativement fine c’est-à-dire sans copeaux ou avec un maximum<br />
de 50 % de copeaux d’une tail<strong>le</strong> de 1 à 2 cm. L’essence<br />
forestière n’a pas d’importance. Selon cette étude, la technique<br />
s’avère efficace même dans <strong>des</strong> pentes supérieures à 2 %.<br />
30