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Mise en page 1 - Algérie news quotidien national d'information

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C U L T U R E 23que durant 130 ans, l’administration françaiseavait su diviser le peuple algéri<strong>en</strong>. Elleavait créé une sorte de régionalisme. Lepeuple était complètem<strong>en</strong>t divisé. Il fallaitdes g<strong>en</strong>s pour fédérer tout ce monde. B<strong>en</strong>M’Hidi est l’un des exemples de cette fédération.C’est un natif de l’Est, il a commandésur Alger, à l’Ouest. Il a présidé leCongrès de la Soummam <strong>en</strong> Kabylie. C’estun fondateur.Un réalisateur <strong>en</strong> 2013 qui parle d’unepériode historique datant des années1950… Où se situe sa vision du monde ?Chad Ch<strong>en</strong>ouga : C’est bi<strong>en</strong> que vousévoquiez l’année 2013. Il y a dix ans, sansdoute, que nous n’aurions pas fait la mêmechose. La question est : comm<strong>en</strong>t avec monregard d’aujourd’hui, je peux filmer toutça? On regarde les films politiques, les filmsqui trait<strong>en</strong>t de cette époque, on cultiv<strong>en</strong>otre jardin secret, on se pose des questionssur le choix de l’acteur. On songeait à TaharRahim. On y réfléchit. J’ai remarqué dansles films algéri<strong>en</strong>s, un autre aspect assezintriguant : le jeu épouvantable des acteursfrançais. En grande majorité, ils ne sont pasréellem<strong>en</strong>t bons. Dieu sait que dans le filmque nous préparons, il y aura des comédi<strong>en</strong>sfrançais. Et j’aimerais travailler dansce s<strong>en</strong>s.Bachir Derrais : Ce sera un film politique.Il faut des acteurs consistants qui port<strong>en</strong>tce film sur leurs épaules. Et <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s,il y aura très peu de scènes d’action.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Par exemple, comm<strong>en</strong>tfilmer une séqu<strong>en</strong>ce de discussionspolitiques ? Généralem<strong>en</strong>t, c’est froid,<strong>en</strong>nuyeux, et assez compliqué pour que celasoit vivant. Il faut travailler le dosage <strong>en</strong>treles scènes où la parole politique ne prédominepas et d’autres scènes où elle estomniprés<strong>en</strong>te. Je revi<strong>en</strong>s souv<strong>en</strong>t sur cetteidée, mais ce film doit suivre un homme. Jevais vous raconter une séqu<strong>en</strong>ce du scénario.Au maquis, des femmes résistantes,<strong>en</strong>rôlées dans cette guerre, sont <strong>en</strong> train decoudre des vêtem<strong>en</strong>ts pour les hommes. Unmom<strong>en</strong>t donné, B<strong>en</strong> M’Hidi se retournevers l’un des hommes et lui reproche delaisser les femmes faire un travail qu’ilpourrait effectuer. Ça dit beaucoup de chosespolitiques mais <strong>en</strong> passant par du quotidi<strong>en</strong>.On va essayer ça.Bachir Derrais : Ce qu’il n’a pas dit,c’est la vocation théâtrale de Larbi B<strong>en</strong>M’Hidi. On le montrera <strong>en</strong> train de jouer,de répéter. Il était passionné de théâtre.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Oui, c’est vrai. Et puisLa réponse est très simple. Il fautque ce pouvoir fasse confiance à lajeunesse, à la nouvelle génération.Que le <strong>national</strong>isme ne doit pas êtremonopolisé par les anci<strong>en</strong>son se dit : «Ti<strong>en</strong>s, un personnage qui jouebeaucoup avec l’idée de mise <strong>en</strong> scène.Quelqu’un qui raffolait des «pièces <strong>en</strong>gagéescomme par hasard». Et puis ça permetde raconter d’autres choses.Comme cette dernière vidéo de lui, vivant,où on le voit sourire...Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Je ne p<strong>en</strong>se pas qu’ilse mettait <strong>en</strong> scène. Il sait qu’il va mourir. Ildégage une sorte d’apaisem<strong>en</strong>t.Bachir Derrais : Il faut savoir aussi queB<strong>en</strong> M’Hidi a toujours été d’un calme olypi<strong>en</strong>.Quand il se retrouvait dans une réunion,qu’il y avait des disputes, il était leseul à donner son avis, d’un air posé.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Ce que dit Bachir estnouveau pour moi. On peut <strong>en</strong> faire quelquechose pour le film. Les discussionspolitiques peuv<strong>en</strong>t être ardues, par exemple.Je p<strong>en</strong>se que le récit, sa mise <strong>en</strong> propos,tout ça sera excitant à questionnerBachir Derrais : Tel ce degré d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,toute l’atmosphère d’intériorité, lefait que le film ne sera pas spectaculaire <strong>en</strong>soi, au s<strong>en</strong>s de scènes épiques. D’ailleurs, ily a quelques films sur lesquels on rebondit,avec Chad, et qui nous apport<strong>en</strong>t deséclaircissem<strong>en</strong>ts. Je p<strong>en</strong>se aux films de«résistance» de Fritz Lang («Chasse àl’homme» ou «LesBourreaux meur<strong>en</strong>taussi»), de RobertoRossellini («Allemagne,année Zéro»)Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Il yavait aussi ce film de K<strong>en</strong>Loach qui se déroulait <strong>en</strong>IrlandeBachir Derrais : «LeV<strong>en</strong>t se lève», Palme d’or.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Oui, et d’uneséqu<strong>en</strong>ce assez longue autour d’une discussionpolitique.Bachir Derrais : Il faut savoir que larévolution irlandaise était l’une des inspirationsde notre révolution. D’ailleurs, B<strong>en</strong>M’Hidi a toujours eu dans sa poche un livrequi s’intitulait : «Où va l’Irlande ?». Il y ades coïncid<strong>en</strong>ces…Chad Ch<strong>en</strong>ouga : L’idée, aussi, est d’intégrerdes images d’archives telles que laréunion de l’ONU. Ou bi<strong>en</strong> de repr<strong>en</strong>dredes décors sous forme d’images d’archives,et qu’on intégrerait dans la fiction. Nous yverrions nos personnages évoluer dans cesscènes. Il y aurait toujours une auth<strong>en</strong>ticité.Quand souhaitez-vous tourner ?Bachir Derrais : Nous att<strong>en</strong>dons que leministère des Moudjahidine nous délivre latotalité des subv<strong>en</strong>tions. La condition sinequa non de cette autorisation est de faireun film 100% algéri<strong>en</strong>. Pas de souci. Le filmsera algéro-algéri<strong>en</strong>, mais il faut concrétiser.Il faut passer à l’acte. Que le ministreti<strong>en</strong>ne ses promesses. Je p<strong>en</strong>se, et je vaisaller très loin dans ma réflexion, je p<strong>en</strong>seque s’il y avait un film à faire sur cettepériode, ce serait celui-là. Nous avons tousles aspects qui nous permett<strong>en</strong>t de faire unbon film. Maint<strong>en</strong>ant, nous pati<strong>en</strong>tons.Nous espérons tourner <strong>en</strong> octobre. Le tournagedurerait 5 mois. Le film serait distribué<strong>en</strong> 2014.J’ai l’impression que c’est la rouletterusse !Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Je ne veux pas mourir.Je veux participer à un beau film (rire).Bachir Derrais : La réponse est très simple.Il faut que ce pouvoir fasse confiance àla jeunesse, à la nouvelle génération. Que l<strong>en</strong>ationalisme ne doit pas être monopolisépar les anci<strong>en</strong>s. Que l’id<strong>en</strong>tité algéri<strong>en</strong>neest universelle. Il faut que ce système compr<strong>en</strong>neune fois pour toute que les films surl’Histoire peuv<strong>en</strong>t être réalisés par unepléiade de cinéastes et pas uniquem<strong>en</strong>t les 4ou 5 réalisateurs attitrés. B<strong>en</strong> M’Hidi, ons’id<strong>en</strong>tifie plus à lui. Il nous apparti<strong>en</strong>t. J<strong>en</strong>e p<strong>en</strong>se pas qu’il y ait quelqu’un qui puiss<strong>en</strong>ous donner de leçons de morale. Ce pouvoira peur de nous !S. A.<strong>Algérie</strong> News 01-04-2013ALGERIE NEWS Lundi 1 er Avril 2013Anep 513 803

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