22> C U L T U R EBachir Derrais & Chad Ch<strong>en</strong>ouga«Ce pouvoir a peur de nous !»L’un se prénomme Bachir.L’autre, Chad. Respectivem<strong>en</strong>tproducteur et réalisateur. Lesdeux se retrouv<strong>en</strong>t sur unbateau. Direction : l’<strong>Algérie</strong>,son histoire, les années 1950et au beau milieu de tout cela,un troisième personnage,Larbi B<strong>en</strong> M’Hidi. Le cinémaest donc prêt à <strong>en</strong>registrer cevisage. R<strong>en</strong>contre avec BachirDerrais et Chad Ch<strong>en</strong>ouga, <strong>en</strong>plein préparatif d’un tournageatt<strong>en</strong>du des deux côtés,détracteurs et curieuxconfondus.Entreti<strong>en</strong> réalisé parSamir Ardjoum<strong>Algérie</strong> News : Nous sommes le dimanche31 mars 2013. Qu’<strong>en</strong> est-il du film surLarbi B<strong>en</strong> M’Hidi, projet qui dure depuistrois ans ?Bachir Derrais : Ce qui a surtoutavancé, c’est le fait d’avoir eu une bonnepartie du financem<strong>en</strong>t. Nous avons eu aussil’autorisation de tournage que nousn’avions pas il y a trois mois de cela. Etnous v<strong>en</strong>ons d’obt<strong>en</strong>ir la moitié de l’autorisationdu ministère des Moudjahidine.Que signifie une «moitié» d’autorisation ?Bachir Derrais : Au début du projet, leministère souhaitait être partie pr<strong>en</strong>antedu montage financier. J’ai r<strong>en</strong>contré troisfois le ministre qui était disposé à financer<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t ce film, pour éviter une év<strong>en</strong>tuellecoproduction avec l’Europe. Et de cefait, il nous a donné l’autorisation de tournage,à savoir le 31 janvier. Donc nousatt<strong>en</strong>dons le reste de cette subv<strong>en</strong>tion. Cequi est assez étonnant dans cette histoire,c’est d’avoir eu le droit de tourner ce filmau bout de trois ans d’att<strong>en</strong>te. Un film surLarbi B<strong>en</strong> M’Hidi. Trois ans ! Je savais cequi allait nous arriver, surtout après cetteloi sur le cinéma. De nombreux confrèressont pénalisés par cet article. Certains ontmême décidé d’arrêter. Et j’irais <strong>en</strong>coreplus loin, même la ministre de la Culture seretrouve piégée par sa loi. Regardez le nouveaufilm de Belkacem Hadjadj, produitpar l’AARC, il a souffert pour obt<strong>en</strong>ir sonautorisation de tournage. C’est le chi<strong>en</strong> quise mord la queue. Même l’Etat souffre decette loi, les deux ministres étant dans l’incapacitéde s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Nous <strong>en</strong> faisons lesfrais.Le ministère de la Culture participe-t-il àla subv<strong>en</strong>tion de votre film ?Bachir Derrais : Oui, à hauteur de 2millions d’euros. Nous avons tout ce qu’ilfaut pour avoir un film intéressant. Un bonscénario écrit par Mourad Boureboune, debons technici<strong>en</strong>s, certainem<strong>en</strong>t l’acteurTahar Rahim dans le rôle-titre. Et surtout leréalisateur, Chad Ch<strong>en</strong>ouga. Avec certainsde mes amis, j’ai discuté de la possibilitéd’avoir un bon réalisateur. Je me souvi<strong>en</strong>sde la prise de décision, <strong>en</strong> compagnie deMerzak Allouache, et très vite, j’ai su que ceserait Chad Ch<strong>en</strong>ouga. Il n’est pas formaté,loin des problèmes algéri<strong>en</strong>s. Les administrateursdu cinéma ne le connaissai<strong>en</strong>t pas.Nous avons fini par <strong>en</strong>voyer un CV, la revuede presse, ainsi que son film, «17, ruebleue», afin qu’ils ai<strong>en</strong>t un aperçu.C’est l’Etaqui finance et qui décide.Ce n’est pas autoritaire, mais ce qui estcertain, c’est que le cinéma lui apparti<strong>en</strong>t.Aujourd’hui, <strong>en</strong> <strong>Algérie</strong>, tout est biaisé. Lecinéma n’apparti<strong>en</strong>t plus aux producteurset réalisateurs. C’est l’administration qui apignon sur rue. C’est l’Etat qui finance etqui décide. Ce n’est pas autoritaire, mais cequi est certain, c’est que le cinéma luiapparti<strong>en</strong>t. L’Etat, donc, décide de travailleravec ses propres réalisateurs. Donc lesautres, il ne les connaît pas, pire, ne veutpas les connaître. Alors d’une part, l’Etatest satisfait, d’autre part, les cinéastes travaill<strong>en</strong>tet touch<strong>en</strong>t leur salaire. Le cinémaest dev<strong>en</strong>u une activité de fonctionnaire.Comme à l’époque de l’ONCIC. Donc, j<strong>en</strong>e suis pas surpris que cette commission neconnaisse pas Chad Ch<strong>en</strong>ouga. Autrechose, il nous est impossible de connaîtreles subv<strong>en</strong>tions allouées aux autres projets,leur budget, aucune transpar<strong>en</strong>ce, comme<strong>en</strong> France avec le CNC. Dommage !En faisant appel à Chad Ch<strong>en</strong>ouga, vousaviez une vision précise du film ?Bachir Derrais : Avec tout le respect queje dois à Ahmed Rachedi, ça ne m’intéresseALGERIE NEWS Lundi 1 er Avril 2013pas de faire un film comme le si<strong>en</strong> (B<strong>en</strong>Boulaïd), ça n’intéresse pas les Algéri<strong>en</strong>s, etmême les étrangers qui ne connaiss<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>sur cette révolution. Il n’y a que le pouvoirqui aime ce g<strong>en</strong>re de films. On discrédite larévolution <strong>en</strong> faisant ce g<strong>en</strong>re de films.Pourquoi Chad ? Car c’est une garantie dequalité. Il est loin des calculs internes de laprofession <strong>en</strong> <strong>Algérie</strong>. C’est un artiste. Il estindép<strong>en</strong>dant. Il a un recul face au film. Il nese pose pas la question de savoir si tel ou telplan pourrait gêner. Il est libre. Et puis, ilest acteur, il sait diriger les comédi<strong>en</strong>s, il lesconnaît, forme des comédi<strong>en</strong>s au coursFlor<strong>en</strong>t.Chad Ch<strong>en</strong>ouga, quand Bachir Derraisévoque le terme de «recul»... comm<strong>en</strong>tréagissez-vous ?Chad Ch<strong>en</strong>ouga : La première fois queBachir me propose ce scénario, j’étais surpris.Je posais, assez naïvem<strong>en</strong>t, la questionde savoir pourquoi son choix s’était portésur moi. Il a été très sincère <strong>en</strong> m’affirmantque d’une part, j<strong>en</strong>’étais pas «collé» àcette histoire etd’autre part, celapourrait me parlervu mes originesalgéri<strong>en</strong>nes et surtoutdes histoiresque je racontaisdans mes précéd<strong>en</strong>tsfilms. Dans «17, rue bleue», il y avaittout de même un questionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre laFrance et l’<strong>Algérie</strong>.D’ailleurs, dans ce film, il y a une fortefigure représ<strong>en</strong>tée par la mère, une sortede guide. Dans Larbi B<strong>en</strong> M’Hidi, onretrouve cette notion de figure, représ<strong>en</strong>téecette fois-ci par le personnage-titre,une sorte de silhouette patriarcale.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Tout à fait. Bachir mefait lire le scénario de Mourad. Un récitexcell<strong>en</strong>t. Je travaille sur le script, le complétantd’élém<strong>en</strong>ts cinématographiques. Jetravaille énormém<strong>en</strong>t avec Mourad, je faisdes recherches. Je m’intéresse. J’appr<strong>en</strong>dsénormém<strong>en</strong>t sur cette période. Certainspans m’étai<strong>en</strong>t inconnus. En parallèle, j’aiun projet de film très installé <strong>en</strong> Franceavec TS Production. Je l’ai mis <strong>en</strong> jachère,car j’avais très <strong>en</strong>vie de faire Larbi B<strong>en</strong>M’Hidi. Avec Bachir, on se parle, on se voitsouv<strong>en</strong>t. Les choses avanc<strong>en</strong>t. Je lui ai prés<strong>en</strong>tédes technici<strong>en</strong>s. On avance. Je doispartir <strong>en</strong> <strong>Algérie</strong> effectuer des repérages.Comm<strong>en</strong>t le cinéma, selon vous, peut éviterle «tract filmique», pour ce g<strong>en</strong>re desujet ?Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Qu’est-ce qui intéress<strong>en</strong>tles g<strong>en</strong>s au cinéma ? Bah… les g<strong>en</strong>s,tout simplem<strong>en</strong>t. En l’occurr<strong>en</strong>ce, nousavons avec Larbi B<strong>en</strong> M’Hidi, un personnagetout bonnem<strong>en</strong>t magnifique. Mais lecinéma ne doit pas r<strong>en</strong>dre d’une icône,sinon les g<strong>en</strong>s ne pourrai<strong>en</strong>t pas le «toucher»,ils ne pourrai<strong>en</strong>t pas avoir le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tde l’accompagner, de croire que cepersonnage peut comme eux, avoir desdoutes, des faiblesses, des <strong>en</strong>vies. Il s’agit,donc, de filmer et accompagner unhomme. On va se permettre de touchercette icône, de le compr<strong>en</strong>dre, de raconterson <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique, le fait qu’il n’aitjamais eu de vie de famille, qu’il ait toutdonné à l’<strong>Algérie</strong>, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de savie politique, qu’il fut aussi un personnagetraqué durant la guerre de Libération, il aeu un parcours exceptionnel. Je p<strong>en</strong>se quece récit pourrait s<strong>en</strong>sibiliser des personnesqui n’aurai<strong>en</strong>t aucun li<strong>en</strong> avec ce pays, avecson histoire. Pour plusieurs raisons.Bachir Derrais : Certains Français,américains ou d’autres étrangers neconnaiss<strong>en</strong>t pas la guerre d’<strong>Algérie</strong>. La plupartreste persuadé que cette révolution futavant tout, une histoire de «terrorisme», demaquis.Ils le p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t car le cinéma ne leur a montréque ce g<strong>en</strong>re d’images...Bachir Derrais : Oui, mais beaucoup deg<strong>en</strong>s ne sav<strong>en</strong>t pas que cette guerre a étéfaite par des p<strong>en</strong>seurs tels que KrimBelkacem, Abane Ramdane, Larbi B<strong>en</strong>M’Hidi,... que ces g<strong>en</strong>s ont fait un travail delobbying à l’étranger, à l’ONU, dans lespays de l’Est, <strong>en</strong> Amérique latine.Beaucoup. La guerre fut gagnée politiquem<strong>en</strong>t.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Il y a aussi le fait quecette guerre ait été extrêmem<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>te.D’un point de vue politique, l’opinioninter<strong>national</strong>e a fait que cette guerre s’estarrêtée. A un mom<strong>en</strong>t donné, de Gaulle nepouvait plus t<strong>en</strong>ir. Il y a tout de même cettescène à l’ONU où la délégation françaisequitte la pièce. Et dans tout ça, B<strong>en</strong> M’Hidia joué un rôle important.Bachir Derrais : N’oublions pas aussi,
C U L T U R E 23que durant 130 ans, l’administration françaiseavait su diviser le peuple algéri<strong>en</strong>. Elleavait créé une sorte de régionalisme. Lepeuple était complètem<strong>en</strong>t divisé. Il fallaitdes g<strong>en</strong>s pour fédérer tout ce monde. B<strong>en</strong>M’Hidi est l’un des exemples de cette fédération.C’est un natif de l’Est, il a commandésur Alger, à l’Ouest. Il a présidé leCongrès de la Soummam <strong>en</strong> Kabylie. C’estun fondateur.Un réalisateur <strong>en</strong> 2013 qui parle d’unepériode historique datant des années1950… Où se situe sa vision du monde ?Chad Ch<strong>en</strong>ouga : C’est bi<strong>en</strong> que vousévoquiez l’année 2013. Il y a dix ans, sansdoute, que nous n’aurions pas fait la mêmechose. La question est : comm<strong>en</strong>t avec monregard d’aujourd’hui, je peux filmer toutça? On regarde les films politiques, les filmsqui trait<strong>en</strong>t de cette époque, on cultiv<strong>en</strong>otre jardin secret, on se pose des questionssur le choix de l’acteur. On songeait à TaharRahim. On y réfléchit. J’ai remarqué dansles films algéri<strong>en</strong>s, un autre aspect assezintriguant : le jeu épouvantable des acteursfrançais. En grande majorité, ils ne sont pasréellem<strong>en</strong>t bons. Dieu sait que dans le filmque nous préparons, il y aura des comédi<strong>en</strong>sfrançais. Et j’aimerais travailler dansce s<strong>en</strong>s.Bachir Derrais : Ce sera un film politique.Il faut des acteurs consistants qui port<strong>en</strong>tce film sur leurs épaules. Et <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s,il y aura très peu de scènes d’action.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Par exemple, comm<strong>en</strong>tfilmer une séqu<strong>en</strong>ce de discussionspolitiques ? Généralem<strong>en</strong>t, c’est froid,<strong>en</strong>nuyeux, et assez compliqué pour que celasoit vivant. Il faut travailler le dosage <strong>en</strong>treles scènes où la parole politique ne prédominepas et d’autres scènes où elle estomniprés<strong>en</strong>te. Je revi<strong>en</strong>s souv<strong>en</strong>t sur cetteidée, mais ce film doit suivre un homme. Jevais vous raconter une séqu<strong>en</strong>ce du scénario.Au maquis, des femmes résistantes,<strong>en</strong>rôlées dans cette guerre, sont <strong>en</strong> train decoudre des vêtem<strong>en</strong>ts pour les hommes. Unmom<strong>en</strong>t donné, B<strong>en</strong> M’Hidi se retournevers l’un des hommes et lui reproche delaisser les femmes faire un travail qu’ilpourrait effectuer. Ça dit beaucoup de chosespolitiques mais <strong>en</strong> passant par du quotidi<strong>en</strong>.On va essayer ça.Bachir Derrais : Ce qu’il n’a pas dit,c’est la vocation théâtrale de Larbi B<strong>en</strong>M’Hidi. On le montrera <strong>en</strong> train de jouer,de répéter. Il était passionné de théâtre.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Oui, c’est vrai. Et puisLa réponse est très simple. Il fautque ce pouvoir fasse confiance à lajeunesse, à la nouvelle génération.Que le <strong>national</strong>isme ne doit pas êtremonopolisé par les anci<strong>en</strong>son se dit : «Ti<strong>en</strong>s, un personnage qui jouebeaucoup avec l’idée de mise <strong>en</strong> scène.Quelqu’un qui raffolait des «pièces <strong>en</strong>gagéescomme par hasard». Et puis ça permetde raconter d’autres choses.Comme cette dernière vidéo de lui, vivant,où on le voit sourire...Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Je ne p<strong>en</strong>se pas qu’ilse mettait <strong>en</strong> scène. Il sait qu’il va mourir. Ildégage une sorte d’apaisem<strong>en</strong>t.Bachir Derrais : Il faut savoir aussi queB<strong>en</strong> M’Hidi a toujours été d’un calme olypi<strong>en</strong>.Quand il se retrouvait dans une réunion,qu’il y avait des disputes, il était leseul à donner son avis, d’un air posé.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Ce que dit Bachir estnouveau pour moi. On peut <strong>en</strong> faire quelquechose pour le film. Les discussionspolitiques peuv<strong>en</strong>t être ardues, par exemple.Je p<strong>en</strong>se que le récit, sa mise <strong>en</strong> propos,tout ça sera excitant à questionnerBachir Derrais : Tel ce degré d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,toute l’atmosphère d’intériorité, lefait que le film ne sera pas spectaculaire <strong>en</strong>soi, au s<strong>en</strong>s de scènes épiques. D’ailleurs, ily a quelques films sur lesquels on rebondit,avec Chad, et qui nous apport<strong>en</strong>t deséclaircissem<strong>en</strong>ts. Je p<strong>en</strong>se aux films de«résistance» de Fritz Lang («Chasse àl’homme» ou «LesBourreaux meur<strong>en</strong>taussi»), de RobertoRossellini («Allemagne,année Zéro»)Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Il yavait aussi ce film de K<strong>en</strong>Loach qui se déroulait <strong>en</strong>IrlandeBachir Derrais : «LeV<strong>en</strong>t se lève», Palme d’or.Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Oui, et d’uneséqu<strong>en</strong>ce assez longue autour d’une discussionpolitique.Bachir Derrais : Il faut savoir que larévolution irlandaise était l’une des inspirationsde notre révolution. D’ailleurs, B<strong>en</strong>M’Hidi a toujours eu dans sa poche un livrequi s’intitulait : «Où va l’Irlande ?». Il y ades coïncid<strong>en</strong>ces…Chad Ch<strong>en</strong>ouga : L’idée, aussi, est d’intégrerdes images d’archives telles que laréunion de l’ONU. Ou bi<strong>en</strong> de repr<strong>en</strong>dredes décors sous forme d’images d’archives,et qu’on intégrerait dans la fiction. Nous yverrions nos personnages évoluer dans cesscènes. Il y aurait toujours une auth<strong>en</strong>ticité.Quand souhaitez-vous tourner ?Bachir Derrais : Nous att<strong>en</strong>dons que leministère des Moudjahidine nous délivre latotalité des subv<strong>en</strong>tions. La condition sinequa non de cette autorisation est de faireun film 100% algéri<strong>en</strong>. Pas de souci. Le filmsera algéro-algéri<strong>en</strong>, mais il faut concrétiser.Il faut passer à l’acte. Que le ministreti<strong>en</strong>ne ses promesses. Je p<strong>en</strong>se, et je vaisaller très loin dans ma réflexion, je p<strong>en</strong>seque s’il y avait un film à faire sur cettepériode, ce serait celui-là. Nous avons tousles aspects qui nous permett<strong>en</strong>t de faire unbon film. Maint<strong>en</strong>ant, nous pati<strong>en</strong>tons.Nous espérons tourner <strong>en</strong> octobre. Le tournagedurerait 5 mois. Le film serait distribué<strong>en</strong> 2014.J’ai l’impression que c’est la rouletterusse !Chad Ch<strong>en</strong>ouga : Je ne veux pas mourir.Je veux participer à un beau film (rire).Bachir Derrais : La réponse est très simple.Il faut que ce pouvoir fasse confiance àla jeunesse, à la nouvelle génération. Que l<strong>en</strong>ationalisme ne doit pas être monopolisépar les anci<strong>en</strong>s. Que l’id<strong>en</strong>tité algéri<strong>en</strong>neest universelle. Il faut que ce système compr<strong>en</strong>neune fois pour toute que les films surl’Histoire peuv<strong>en</strong>t être réalisés par unepléiade de cinéastes et pas uniquem<strong>en</strong>t les 4ou 5 réalisateurs attitrés. B<strong>en</strong> M’Hidi, ons’id<strong>en</strong>tifie plus à lui. Il nous apparti<strong>en</strong>t. J<strong>en</strong>e p<strong>en</strong>se pas qu’il y ait quelqu’un qui puiss<strong>en</strong>ous donner de leçons de morale. Ce pouvoira peur de nous !S. A.<strong>Algérie</strong> News 01-04-2013ALGERIE NEWS Lundi 1 er Avril 2013Anep 513 803