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2 Le samedi 27 juin 2009 Les livres en quelques lignes Le périple d'une œuvre d'art à travers les décennies Un masque ancien parcourt les années entre l'Europe des années 1940 et le Québec d'aujourd'hui. Deux familles en seront marquées. Toutefois, l'objet du Masque étrusque de Louis Jolicoeur n'est peut-être pas ce qu'il semblait être. Isabelle Lacroix Chroniqueuse Eugène a vu le jour dans le Québec catholique du début du XXe siècle. Il a grandi à Québec, fait des études de médecine à l'Université Laval et voyagé à la Nouvelle- Orléans, avant de s'enrôler dans l'armée. En pleine Deuxième Guerre mondiale, il habite l'Angleterre, avant de participer à la campagne de Sicile à titre de médecin. Làbas, il sauve la vie d'une jeune Italienne, Marinella, qui lui fait cadeau d'un masque étrusque. Eugène ne s'en départira jamais. De Naples à Paris, en passant par le Québec, il tentera de connaître son origine exacte, sa valeur et les superstitions s'y rattachant. Il se demandera sans cesse s'il doit le donner aux autorités italiennes ou le conserver. Deux familles en seront affectées. Plus tard, le fils d'Eugène, Théo, voudra lui aussi connaître la vérité. Il ne pourra trouver la paix que lorsque la lumière sera faite. À travers le personnage d'Eugène, l'auteur pose plusieurs questions existentielles sans vraiment chercher de réponses, notamment sur la place de la beauté, l'attachement aux objets et l'engagement. Par rapport au masque, des questions le tourmenteront tout au long de sa vie. Est-il porteur d'un maléfice? Faut-il le rendre aux autorités italiennes? À la fin, les mystères ne seront pas tous résolus. L'auteur plonge le lecteur dans un univers archéologique et artistique passionnant. Son style est aussi poétique et agréable. Chacun des chapitres transporte le lecteur dans un autre lieu, à une autre époque, représentant un événement important dans l'histoire du masque. Comme si les personnages n'existaient qu'à travers lui. Il y a toutefois quelques longueurs, au niveau des dialogues et des tirades de certains personnages. L'un des éléments les plus intéressants du livre est la partie historique. L'auteur évoque, à travers des descriptions très fines, le Québec conservateur du début du XXe siècle, la Seconde Guerre mondiale, la Sicile en temps de conflit, les années qui suivent, les ruines de la guerre à Naples, la maladie, la pauvreté, la violence, les édifices dévastés, l'époque du peuple étrusque qui vivait jadis en Italie. Le masque ne représente-t-il qu'un prétexte pour raconter la vie des personnages ou est-ce le contraire? Les personnages vivront, grâce à l'objet des aventures qui les mèneront de la France à l'Italie. Elles représenteront des tournants, des moments importants de leur vie. Le masque étrusque Louis Jolicoeur Les éditions de L'instant même, 2009, 173 p. Ian Halperin poursuit le Cirque du Soleil et Guy Laliberté L’auteur Ian Halperin réplique et réclame rien de moins qu’un demi-million de dollars au Cirque du Soleil et à Guy Laliberté, pour l’avoir notamment traité «d’escroc», rapporte Le Journal de Montréal, mardi. Guy Laliberté LA PRESSE CANADIENNE Archives Les avocats de M. Halperin ont fait parvenir une première mise en demeure à Guy Laliberté vendredi dernier. Essentiellement, l’auteur de la biographie non autorisée La Vie fabuleuse du créateur du Cirque du Soleil reproche à Guy Laliberté de l’avoir traité de «crook» (escroc) dans une entrevue accordée au service anglais de La Presse Canadienne la semaine dernière. Dans la même entrevue, Guy Laliberté disait du livre que c’était un «cheap shot» de quelqu’un qui essaie de faire de l’argent en profitant du succès de quelqu’un d’autre. L’avocate d’Ian Halperin, Michèle Frenière, du cabinet Brouillette et associés, soutient qu’il y a eu tentative d’enlever toute crédibilité à son client et qu’il s’agit d’une façon de diffamer M. Halperin, en disant qu’il n’aurait pas rempli ses obligations en tant que journaliste. Ian Halperin a aussi fait parvenir deux autres mises en demeure, une à la porte-parole du Cirque du Soleil, et une autre à l’entreprise comme telle, pour avoir notamment soutenu que le livre «contenait des légendes urbaines» et des faussetés, a indiqué Mme Frenière au journal. Ian Halperin demande à Guy Laliberté et au Cirque du Soleil de se rétracter. À Guy Laliberté et au Cirque du Soleil, il réclame à chacun des dommages punitifs de 250 000 $, alors qu’il demande 25 000 $ à la porte-parole du Cirque du Soleil. L’avocate de l’auteur a précisé que ceux-ci ont jusqu’au 25 juin pour se rétracter. Selon Me Frenière, Ian Halperin est «très affecté» par les événements. Elle a ajouté que les pertes sont davantage morales qu’économiques, que la publicité autour du livre a même été plutôt favorable aux ventes.
Entrevue «Ça peut paraître bizarre, mais cette image des créations de mon ami m'a ouvert sur une toute nouvelle perspective. Enfant, le premier contact de l'art est avant tout esthétique. Mais j'ai compris plus tard qu'il était relié à la beauté et à une forme d'identité toute personnelle», confie l'artiste multidisciplinaire originaire de Saint-Simon. Le premier regard de l'enfant sur l'art est donc très naïf. Mais il est loin d'être désincarné. Il ouvre sur la conscience de l'espace et révèle un côté bien réel, nourri par la mythologie dont l'Acadie regorge, et qui devient en quelque sorte le tissu de l'affirmation nationale. Justement, de quoi est fait le tissu artistique de l'Acadie? «Quand tu regardes tout ça, il n'y a pas beaucoup d'images. Je me souviens que, parmi les premières expositions que j'ai vues, il y avait des séries de photographies où il était souvent inscrit l'expression "personnage inconnu". C'est comme si, dans l'histoire, nous étions inconnus. Je me suis aussi rendu compte, au cours des mes études en arts, qu'il y avait quelque chose chez nous de très rattaché à la mythologie européenne. Alors qu'il y a aussi une dimension très amérindienne que nous n'explorions pas», exprime Herménégilde Chiasson. Il y a 40 ans, l'art acadien s'est finalement inscrit dans l'histoire. Des pionniers comme Claude Roussel et Roméo Savoie ont pavé la voie à un art acadien assumé, pourfendeur de la tradition de repli sur soi, mais en même temps très enraciné, simplement fier d'avoir trouvé sa voix et sa voie au chapitre des nations. «Il y a 40 ans, on voulait donner un adjectif à notre art. C'était de l'art "acadien". Dans ma génération, il y a eu un mouvement. Nous voulions aller à l'extérieur, là où on nous reconnaissait juste parce que nous avions un drôle d'accent. L'identité acadienne dans notre art est alors devenue très personnelle. Nous sommes devenus Acadiens parce que c'était notre sang, et non pas forcément parce que nous avions un drapeau ou une étoile dans nos tableaux», explique Herménégilde Chiasson. L'artiste a depuis connu un parcours florissant, tant dans le domaine des arts visuels qu'au cinéma, au théâtre ou en poésie. Lorsqu'il regarde la nouvelle génération d'artistes, celle qui étudie, qui voyage et qui ramène des petites parcelles d'humanité universelle dans ses œuvres, il constate à son grand bonheur que les efforts quasi surhumains d'il y a 40 ans n'ont pas été vains. «Il y a une espèce de maturité dans l'art acadien d'aujourd'hui. Je remarque que les jeunes n'ont plus les mêmes enjeux que nous il y a plusieurs années. Comme s'ils avaient réussi à s'affranchir de leur identité pour la vivre de manière très personnelle et très spirituelle», souligne Herménégilde Chiasson. A-t-il peur d'être poussé à la sortie par Le samedi 27 juin 2009 L'étoffe mythique d'un grand peuple Jeune enfant, Herménégilde Chiasson vivait dans un pays où la religion était à la fois gardienne du dogme et du mythe de l'Acadie. Un jour, un ami façonne des animaux en contreplaqué qu'il installe tout près de l'église. Geste anodin, mais dérangeant, qui allait toutefois devenir symbole d'esthétique et d'identité libre dans la tête du futur lieutenant-gouverneur. Le samedi: Mario Landry Herménégilde Chiasson considère que l’art acadien d’aujourd’hui est devenu plus mature et les artistes de la nouvelle génération font de leur identité une question plus personnelle et spirituelle. Martin Roy martin.roy@acadienouvelle.com ces jeunes dont il dit beaucoup de bien? «Non, vraiment pas. Je n'aime pas la polarisation jeune versus vieux. Ce qui est important, c'est d'articuler un discours de manière intelligente autour de l'art. Il faut avant tout repérer la qualité de l'œuvre. Et ça, ça n'a pas d'âge», tranche Herménégilde Chiasson. Et le discours peut demeurer foncièrement acadien, tout en s'affranchissant des mythes de son histoire. «Je pense que c'est important de faire des choses «acadiennes» au niveau artistique. Mais présenter l'Acadie uniquement de manière bucolique, ça devient aussi un mythe. Je pense qu'il faut voir notre dimension dans l'espace et l'articuler pour que ça parle de nous et que ça devienne universel, tout simplement», soutient Herménégilde Chiasson. En bref... Herménégilde Chiasson est le parrain de la 14e édition du Festival des arts visuels en Atlantique. Demain, dernier jour du festival, il prononcera une conférence sur l'art acadien et la mythologie. La conférence aura lieu à 10 h... 3
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