Revue 16 - Institut Alcor

L’humanité à la croisée des cheminsII ème PARTIE - Pour tenir il faut détacherLa personnalité, comme la chenille,grandit, se nourrit des choses du mondematériel. L’humain, comme la chenille,marche sur le dur, le tangible. L’uncomme l’autre se nourrit avidementde son environnement. Arrivée à uncertain stade, la personnalité, grâce àses réserves, ses connaissances et sesexpériences, devrait sentir le momentpropice du changement.Jusqu’à ce moment, la personnalitéa consommé, consommé, gaspillé,gaspillé, pillé, pillé. La chenille-personnalitéentend-elle la petite voix intérieurequi quelquefois lui souffle : nepas gaspiller, ne pas piller, pas piller,pas pillons, pas pillons.La chenille l’entend, mais la personnalité,en général, combien de criseslui faut-il subir pour sortir de la criseen… chrysalide.Que représentecette chrysalidepour l’humain ?Tout simplement l’intériorité. Cen’est plus à l’extérieur qu’il faut couriret consommer mais dans la quête intérieuredu cœur-cocon. Il faut trouverson FIL à SOI et tisser, tisser les fils deLumière de la Méditation intérieure.Que représentele Papillon ?Tout simplement : l’AMEComme le papillon qui émerge desa chrysalide, l’âme humaine est appeléeà naître des épreuves et à s’éveillerà la Sagesse.Car en Grec, le mot psyché désigneaussi bien l’Ame humaine que lepapillon.Et selon la Mythologie grecque,Prométhée façonna le corps humainavec de l’argile et Athéna y insufflaun Papillon pour l’animer.De nombreuses mythologies ontrepris ce symbole de la métamorphosede la chenille en papillon. Par exempleau Zaïre :Un mythe raconte que l’hommesuit de la vie à la mort le cycle dupapillon. Il est dans son enfance uneP. 28 - Le Son Bleu - N° 16 - Décembre 2011petite chenille, une grande chenilledans sa maturité, il devient une chrysalidedans sa vieillesse ; sa tombe estle cocon d’où sort son âme qui s’envolesous la forme d’un papillon. La pontede ce papillon est l’expression de saréincarnation.Individuellement nous vivons cettemétamorphose. Des êtres sont déjàdes papillons, on les appelle habituellementdes Maîtres. C’est pour cetteraison qu’ils nous sont difficilementaccessibles, nous, pauvres petites chenillesqui rampons sur terre.Que pouvons-nouscomprendrecollectivementpour vivre différemmentles crisesque nous traversons?Tout d’abord avoir bien consciencede ce cycle :CHENILLE CHRYSALIDE PAPILLONPERSONNALITE CRISE AMELa crise est donc une phase capitalede ce processus de transformation. Cemoment doit nous permettre d’abandonnerce qui n’a plus lieu de servir,(attitudes, valeurs, types de société…)pour la prochaine phase papillon.Le milieu dans lequel vit la chenilleest complètement différent decelui du papillon. La chenille est sur laterre dans le monde végéto-matériel.Le papillon est dans l’AIR du mondespirituel.Si la chenille se nourrit abondammentde feuilles, le papillon, lui senourrit sobrement du nectar des fleurs.Passage de la quantité à la qualité.La chenille-humanité continue àvouloir consommer, consommer. Ellepense ne résoudre la crise que par lacroissance et rien d’autre. Elle veutencore accroître sa carapace… maisjusqu’où ?Nous avons ainsi les valeurs anciennesqui résistent au changement. Ceciperturbe et retarde la formation dela chrysalide.Le Tibétain nous dit clairementque l’humanité a atteint, grâce à sonprogrès, une phase d’évolution où setermine un cycle à dominante matérielle,et commence un nouveau cycleà dominante spirituelle. Ceci étant lacause principale des crises que nousvivons.La chenille et le papillon sont bienl’expression symbolique de ces deuxcycles majeurs.Pourtant, malgré tout, l’humanitéconstruit sa chrysalide d’une façon oud’une autre.Certains évènements sont le signede cette évolution. Rien ne se voit del’extérieur du cocon, mais il se passeune évolution de conscience intérieureparmi des gens, ou un groupe de gens,ou un pays, qui à un moment opportun,peut produire une éclosion extérieurequi brise les carapaces et manifeste denouvelles valeurs ou revendications. Leprintemps arabe en est un exemple.Chaque citoyen d’un pays et dumonde peut, a le choix, de participerà cette mutation en la vivant en luimêmed’abord.Le vécu de cette mutation n’est pastoujours conscient. Mais nous sommestrès nombreux à traverser des crisesindividuelles. La plupart du temps,nous les vivons plutôt mal, sans chercherà comprendre la cause de cettesituation ni à voir si cela peut êtreune CRISE D’EVOLUTION. Donc nousessayons de supprimer la crise par tousles moyens, antidépresseurs, et autreremède de surface.Une crise est une occasion de grandir,d’évoluer, d’atteindre des niveauxde conscience supérieurs.Par contre, cela demande de ne pascontrarier le processus de transformationmais d’abandonner bien des chosesauxquelles nous tenons souvent leplus, de lâcher du lest pour nous élever,de lâcher prise.Ces « choses » peuvent être trèsdifférentes selon chacun. Il peut s’agirde choses matérielles. Ou bien de sentimentsnégatifs, des façons de penser,des croyances, des certitudes, despréjugés.