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Revue 16 - Institut Alcor

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L’humanité à la croisée des cheminsIII ère PARTIE - Agir pour demaintre « realpolitik » et « ideal politik »qui obéirait à une double orientation :« celle d’une politique de l’humanité,celle d’une politique de la civilisation.Et elle veillerait à penser en permanenceet simultanément le planétaire,le continental, le national et le local. »(p47).L’économieLa dimension économique estévidemment bien présente dans lepropos, en lien avec la question desinégalités sociales sources d’exclusion; elle est envisagée tant au planmacro-économique (dettes des paysdu Sud) qu’au plan de la famille, enfaisant référence par exemple auxmonnaies locales ou aux banques alternatives.Dans ce contexte, l’auteurmilite également pour une débureaucratisationgénéralisée, fruit vénéneuxde la centralisation, de la hiérarchie etde la spécialisation qui entretient unedichotomie rigide entre dirigeants etexécutants. Les relations harmonieusesse créent dans le dialogue, le développementpersonnel ou la constructionde la vision commune dans le cadred’un groupe. Autant de qualités quidevraient permettre la réduction deslogiques répressives et coercitives quis’expriment habituellement par les administrationsde justice et de policeEdgar Morin poursuit en énonçantdes recommandations de tous ordrespour aller vers la Métamorphose.Une politique de civilisation pourraitcontrevenir aux excès du développementurbain, technique, bureaucratique,industriel, capitaliste et individualistequi pourtant dans un premiertemps en ont fait la grandeur, en s’ancrantdans une politique de solidaritéet dans une politique de qualité de vie,où l’humain serait au premier rang.Les métissages physiques et culturelsen seraient l’un des effets.La natureUn autre effet serait le retour d’unjuste positionnement de l’hommedans son rapport avec la nature. Passantpar la considération bouddhistede la nature puis notamment par laprise en compte de l’hypothèse Gaïa,Morin prône, face aux menaces diverseset nombreuses qui pèsent surnotre environnement, une éco-politiqueplanétaire dans les divers champsd’expression de la vie (énergies renouvelables,alimentation, ville et habitat,transport, nucléaire, politique del’eau, agriculture et ruralité, etc.)La santéLe domaine de la santé n’est pasoublié : Si la médecine a permis le prolongementde la vie (encore qu’inégalementréparti sur la planète) lesapproches rétrécies de la médecineoccidentale la rendent stérile, voirenocive. Morin oppose au tout pharmaceutiqueet à ses trusts, l’ethnomédecine,les approches douces ou encoreles pratiques traditionnelles. Le sociologueaccorde une attention touteparticulière à la réforme de la penséequi engendrerait la Métamorphose attendue.Cette réforme s’inscrirait dansune vision de l’éducation repensée quidéboucherait sur une démocratie cognitiveet communicationnelle qui annonceraitla citoyenneté de demain.On le voit, passé les introductionsépistémologiques qui le fondent, cetouvrage érudit se présente un peucomme un catalogue sur l’émergeant,sur ce qui sourd, sur le neuf ou l’alternatif,et cela de façon non conventionnelle,ce qui a fait dire à certains détracteursde Morin que c’était « le livrede trop ». Si l’auteur n’est pas relié à lavision de l’âme, il n’en est pas loin. (référencesà la vie du groupe et recommandationde fonctionnement, parexemple). Il insiste cependant sur laconstruction et la structuration d’unedidactique de la pensée (plan mental)de telle sorte qu’elle puisse appréhenderla complexité. Cette approche mefait penser à ce que le Tibétain nousannonce de l’approche intuitive ; Morinn’a cependant pas cette lecture spirituelleet pressentant tout de mêmequelque chose, il s’appesantit sur cepoint mais tourne un peu en rond surce que peut être la prochaine marchedans le développement de la penséehumaine et de la conscience.Chaque thématique du livre estconstruite sur le rythme ternaire : Etatdes lieux, idéal (la vision) puis réformespour aller plus loin. En préambule,Morin s’excuse pour le côté un peubrouillon, imparfait de son ouvragequi ressemble fort à un testament :comme si une esquisse pouvait suffireà définir le dessin (dessein) ! Commesi le bouillonnement qu’il perçoit deson point de vue de nonagénaire suffisaità définir le futur ! Ce n’en sontque les prémices. Peut-être son grandâge le rend-il proche des visions pourdemain ? Pour toutes ces raisons, LaVoie est un livre profondément porteurd’espoir : Il existe des cheminspour demain, à nous de les défricher(déchiffrer !). Si nous le voulons. ■« Notre système planétaire est condamnéà la mort ou à la métamorphose »Stéphane Hessel et Edgar Morin« Le chemin de l’espérance » ; Ed Fayard 2011.Le Son Bleu - N° <strong>16</strong> - Décembre 2011 - P. 43

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