L’humanité à la croisée des cheminsII ème PARTIE - Pour tenir il faut détacherCe qui nous intéresse ici, c’est commentutiliser ces lois de façon à éveillernotre conscience et à guider nos acteset nos pensées pour que notre viequotidienne reflète le plus possiblela lumière de l’Ame. Nous envisageronsdonc l’expression de ces lois d’unemanière très réduite, dans le champ decohérence de la Conscience, c’est-àdiredu 2° aspect divin (Voir Fig. 3), enrelation avec l’évolution humaine, parquelques exemples simples illustrantleur application.Loi KarmiqueLoi Offre et DemandeLoi d’AttractionLoi de sacrificeLoi de liberté1CONSCIENCE2 3Loi d'Economie :marche par marcheFig. 3 : Dans le champ de cohérence de laConscience, les lois, selon le système holographique,s’expriment également sous formetrinitaire1 / La Loi de Synthèse dansl’évolution humaineExpression de la puissante énergiede VIE, Volonté divine à l’origine detoutes choses, cette loi gouverne lephénomène d’abstraction ascensionnellequi attire tout le système vers lehaut, provoquant sa transformation.Nous ne pouvons qu’appréhenderde très loin ce qu’elle est à travers ceque nous appelons, dans son expressionhumaine, la Loi de sacrifice oude renonciation 5 qui se traduit pournous :En termes physiques par les renaissancessuccessives qui permettent àune forme ancienne devenue inadaptéed’être remplacée par une formenouvelleEn termes psychologiques par l’attractionque l’énergie de l’Ame exerce5 Voir l’article de Roger Durand dans cemême numéroP. 32 - Le Son Bleu - N° <strong>16</strong> - Décembre 2011Si nous ajoutons à ces interrogationsla compréhension que le dévesurnos systèmes anciens, les obligeantà « mourir » afin que d’autres les remplacent.Ces morts symboliques qui setraduisent par des modifications deconscience, sont indispensables, onnous le dit depuis longtemps :« On ne peut mettre du vin nouveaudans les outres vieilles »« Pour tenir, il faut détacher,Pour conserver, il faut lâcher »Et pourtant, comme il nous est difficiled’accueillir sereinement cette loi !Combien d’efforts infructueux pour« lâcher-prise » ! Ah ! Tiens, justement,le voici lâché, le grand mot qui galopedans les cervelles, et, avec lui, l’interrogationqui suit immanquablement :« mais comment faire pour lâcher ? »Peut-être, tout d’abord, comprendreà quel point l’expression est enelle-même incongrue, puisque pasplus qu’on ne peut à la fois inspireret expirer, on ne peut en mêmetemps « lâcher » et « tenir » c’est-àdire« agir » ! Et que la première étapeconsiste peut-être, d’abord, à ne rienfaire justement ? Mais un « rien faireactif » qui observe en silence « la prise »qui doit lâcher, attendant comme lerenard du Petit Prince, qu’elle s’apprivoise,et, à force de patience, d’attention,de tendresse pour sa résistance,accepte de se nommer. Notre volontéde petit dieu créateur a beaucoupde mal à s’exercer au silence. Nousoublions facilement que le « rienfaire » peut être une pause dans uneincessante activité, une petite mortnécessaire à l’expression d’un nouveausouffle. Nous oublions ce qui nous rendvivant : le souffle de l’âme, qui maintienten cohésion la substance de nostrois corps tant qu’il persiste, mais quila dissocie dès lors qu’il se retire. C’estce que nous appelons la mort.Comment donc imaginer que nouspuissions créer une nouvelle pensée,une nouvelle attitude, si nous neretenons pas le souffle qui a donnéexistence à l’ancienne ? Tant que noussoufflons dans la même direction, nousgénérons la même forme, le processuscréateur est universel. Si nousvoulons mettre en place une nouvelleconscience, nous devons changer ladirection de notre souffle et accepterde mourir à la forme ancienne :çà s’appelle le détachement. Mais ledétachement ne s’impose pas par lavolonté, il se met en place comme lafeuille ancienne est poussée hors de saloge par le nouveau bourgeon, cela,c’est la loi d’Economie (voir plus loin)qui nous l’apprend.Le système respecte, en outre, uneautre expression de la loi de Synthèsequi est la Loi de Liberté, et cette libertés’exprime pour nous par le libre-arbitre,c’est-à-dire la liberté de créerses propres lois. Ce que nous faisonsallègrement tant que nous n’avonspas compris que la véritable libertéconsiste à obéir aux lois divines. Il seraitextrêmement profitable aux tout petitsdieux que nous sommes de s’arrêter uninstant dans le tourbillon de leur vieet de se poser quelques-unes de cesquestions qui fâchent :Pour qu’il y ait la paix dans le monde,Il faut que les nations vivent en paixPour qu’il y ait la paix entre les nations,Les villes ne doivent pas se soulever l’unecontre l’autrePour qu’il y ait la paix entre les villes,Les voisins doivent se comprendrePour qu’il y ait la paix entre les voisins,Il faut que l’harmonie règne au foyerPour qu’il y ait la paix chez soi,Il faut la trouver dans son propre cœur- Suis-je réellement libre de meschoix ? Qu’est-ce qui me pousse àmettre des limites à mon expressioncréatrice : la compréhension de quije suis ? Ou bien mes peurs ou monaspiration, mon besoin d’être aimé,apprécié… etc…- Quelle liberté est-ce que je laisseaux autres ? Quand je leur donne debons conseils, que je les bouscule pouraller plus vite, pour faire autrement…sans prendre le temps d’apprécier s’ilsen ont les moyens, si le moment estvenu pour eux ?- Qu’est-ce qui limite ma liberté ? Lebien de l’ensemble ou mon bien-êtrepersonnel ?(Lao Tseu)
L’humanité à la croisée des cheminsII ère PARTIE - Pour tenir il faut détacheru)loppement évolutif est acquis par nospropres efforts et que la Loi d’autoréalisationdit que personne ne fera letravail à notre place, nous avons pasmal de chances de générer en nous unnouveau souffle ! Et de n’avoir aucunepeine à choisir de l’émettre…2 / La Loi d’Economie dansl’évolution humaineElle se manifeste essentiellementpour nous par le fait que la naturene saute pas de marche et que toutstade de développement s’appuie surle précédent et prépare le suivant.La gestion de cette loi est délicateparce qu’elle cherche l’équilibre entredeux éléments antagonistes :- Une matière de nature involutiveavec son automatisme de résistance,ses tendances à la séparativité, à l’isolement,à l’exclusion.- Une intelligence présente au plusprofond de cette matière et potentiellementévolutive, sensible au Soufflede l’Esprit et porteuse du Dessein divindans le monde physique.Appliqué à l’être humain, cetantagonisme nous écartèle entre desopposés longtemps irréductibles carcette loi est ambiguë : elle sert en effetl’involution, en renforçant la résistancede la matière à toute intrusion de l’Esprit– c’est la ligne de moindre résistancequi savonne allègrement notrechemin en direction des habitudes –aussi bien que l’évolution, grâce à sacapacité d’adaptation dans l’espace etdans le temps, qui permet finalementla manifestation du Dessein divin etde l’Amour.Notre libre-arbitre aujourd’hui setourne vers le désir de changement,l’intense aspiration à emprunterconsciemment le Sentier qui nousramène à la maison du Père. Propulséepar une volonté encore immature,il est vrai, mais étayée par un intellectde plus en plus habile, la puissance decette aspiration, portée sur les ailesde l’idéal, est à l’origine du Soufflenouveau que nous pouvons émettre,elle est donc évolutive. C’est pourtanttrès exactement elle qui, dans le mêmetemps, génère les obstacles à la miseen place de la vision nouvelle. Pourquoi? Eh bien parce qu’elle oublieque la matière dont nous sommesconstitués est par nature résistante…et adaptable, certes… dans l’espace etle temps ! Les petits dieux qui se sontdécouverts la capacité à créer, ont ledésir de le faire, et les voilà lancés dansle cyclone dévastateur du « ilfautyakajetudois» oubliant une fois de plusd’observer quelle terre ils s’apprêtentà pétrir et de se poser les questionsessentielles :- Est-ce le bon moment ? La bonnepersonne ? Le bon lieu ? 6- Est-ce que je suis prêt ? Est-ce quej’ai construit en moi les bons outils ?- Est-ce que j’ai bien intégré mesconnaissances c’est-à-dire est-ce quej’en donne la preuve en les appliquantconcrètement avec succès ?Laisser le temps au temps,apprécier les limitationsde chacun, proposer justece qui est nécessaire afinde permettre à l’autre ouà soi-même de faire librementle pas suivantSeule l’expression dans la viequotidienne de nos qualités, de nossavoir-faire, de nos valeurs, peut nousdonner accès à la marche suivante, carla preuve est ainsi faite que nous avonsintégré un espace de conscience quiplus jamais ne nous échappera, et quel’univers peut compter sur nous pourle manifester en toute circonstance.C’est un excellent moyen, en évitantde se raconter des carabistouilles, detordre le cou à nos mirages personnelset donc de contribuer à la dissipationdu mirage mondial : il est tellementplus facile de se croire détaché, pleind’amour inconditionnel et d’innocuité,que de l’exprimer réellement ! C’est lepassage à l’acte qui devient examen depassage. Et c’est alors qu’il est important,justement, d’appliquer :- détachement quant aux résultats :je fais du mieux que je peux, je ne lâchepas ma direction et tant pis si ce n’estpas parfait ou même si momentanémentc’est carrément contraire à ceque je désire. Je ne me décourage pas,6 Relire le Conte « Il n’existe qu’un seulmoment important » p. 57 Le Son Bleun° 14.je persévère et je recommence aussilongtemps qu’il le faudra ; ce choixdéterminé de tenir quoi qu’il arrive,devient de plus en plus facile dès quel’expérience répétée me démontre,dans de petits espaces de ma vie detous les jours, combien les mêmes causesproduisent les mêmes effets, et quese met en place l’évidence qu’un jour,immanquablement, parce que la loime dit que le supérieur prime sur l’inférieur,le nouveau éliminera l’ancien,au jour et à l’heure.- amour de soi : de ce petit soi quifait du mieux qu’il peut et qui a grandbesoin de tendresse, d’être encouragé,aimé, pour lutter contre le découragementet le doute. Avant d’accéder àl’étage du grand SOI qui, lui, n’a aucunbesoin qu’on lui apprenne à aimer,c’est ce petit soi fragile et maladroitqu’il faut prendre dans ses bras pour luiinsuffler le désir de grandir, et le couragede s’y exercer encore et encore.- innocuité : si on ne commence pasà l’appliquer à soi-même, à ces troiscorps de matière qui ne font après toutqu’obéir à une loi qui est la leur, etqui résistent donc de toutes leurs forcesà ce nouveau rythme qu’on essaiede leur imposer, comment imaginerqu’on pourra l’offrir aux autres ? Sije ne cesse de me dévaloriser, de mejuger, de me sentir coupable de ne pas« bien » faire, comment puis-je imaginerune seconde que je puisse regarderles autres avec amour ?Laisser le temps au temps, apprécierles limitations de chacun, proposerjuste ce qui est nécessaire afin depermettre à l’autre ou à soi-même defaire librement le pas suivant, c’est unâne qui me l’a appris ! Et qui m’a faitcomprendre le fonctionnement de laLoi d’Economie dans la matière…On m’avait demandé d’aller récupérerun âne, animal familier de lamaison, mis quelques temps en pensionchez des voisins. J’avais 4 ou 5 km àparcourir, la chose me paraissait simpleet je partis pleine d’enthousiasme. Lepremier km se passa sans problème,l’animal trottinait allègrement sur laroute et je l’accompagnais, me gorgeantdes senteurs et de la lumièreirlandaise que je découvrais pour lapremière fois. Et puis, subitement, ils’arrêta. Je tirai sur la corde, il repartit…pour bloquer des quatre fers quelquesmètres plus loin. Le schéma sereproduisit pendant un moment et puisLe Son Bleu - N° <strong>16</strong> - Décembre 2011 - P. 33