Qu'est-ce qu'un atelier santé » ? L'expérience des Comités d ... - Ipcem

130P. LAMOUR, L. LEHÉLIAS, P. BERRY, A. CUBAS, P. LOMBRAILtechniques n’ont pas permis deretrouver l’ensemble des participantsà ces ateliers « à distance de l’intervention». Par définition, ce public aété rencontré dans des dispositifs particulierstransitoires (foyer d’hébergement,chantier d’insertion, etc.). Lesencadrants sont souvent tenus à undevoir « éthique » de ne pas communiquerles adresses où vivent les participants,quand ils les connaissent… Iln’y a aucune donnée précise sur les40 % de non-répondants dont on peutpenser qu’ils font peut-être partie desplus vulnérables. Enfin les réponsesobtenues sur les questions ouvertessont souvent « pauvres », parfois absentes,sans doute parce que l’interviewet/ou l’écrit sont des modes decommunication difficiles avec certainspublics. Il existe aussi une tendancegénérale « à la réponse positive », car ilest plus difficile de critiquer des intervenantsqui ont sans doute su créerune relation positive et de confianceavec le public, même si les interviewsn’ont pas été menées par eux.Affinement des objectifsLes objectifs sont jugés « très partiellementmesurables ». Cette limiteest fortement relativisée dans la littérature[6] en Éducation pour la Santéquand il s’agit d’évaluer des actionsde promotion de la santé. La viséenormative d’évaluations relevant detechniques quantitatives n’a que peu derapport avec le cadre d’interventionproposé par les ateliers santé. Il estcependant difficile d’identifier descritères qualitatifs à partir des objectifsspécifiques, tels qu’ils sont rédigés.Ces oublis ou la faiblesse des objectifsau regard de 3 des 7 critères suggèrentque les promoteurs de cesactions doivent tenter de préciser desobjectifs opérationnels en correspondanceavec leurs objectifs spécifiques.Cet exercice leur permettraitde mieux clarifier leurs intentions visà-visd’un public qui pourra d’autantmieux entrer dans un débat critiqueque ces objectifs auront été précisés.Il est possible que l’absence de précisiontienne au souhait de ces équipesde rendre le public réellement partenairede leurs interventions et donc dene pas « enfermer » leurs ateliers dansun schéma trop prédéterminé. Il s’agiraitalors de se garder une marge demanœuvre pour faciliter la participationdes bénéficiaires à la définitionmême des objectifs de l’action etd’adopter le principe, dès le début duprojet, que ces objectifs ont vocationà évoluer. Il serait alors intéressantd’analyser les objectifs opérationnelstels qu’ils ont été formulés à l’originedu projet et ce qu’ils sont devenus aufil du temps. Enfin, il existe une bonnecohérence dans l’expression des objectifspar les encadrants par rapport àce qui a été écrit. Ceci témoigne de laréalité d’une approche en éducationpour la santé qui prend le tempsd’analyser une demande (qui est souventrévélée par les encadrants avantd’être formulée par les participants) etqui propose des objectifs d’interventionqui ont été compris et intégrés parceux qui accompagnent le public auquotidien. L’existence fréquente d’uncomité de pilotage et celle de documentsécrits sur tous les sites d’interventionsemblent témoigner de la réalitéd’une étape de dialogue et denégociation avant la mise en place desateliers santé. Cette étape, souventabsente dans les projets d’interventionen santé publique, est pourtant ungage de réussite et permet aux uns etaux autres de clarifier leurs intentionset leurs possibilités d’intervention.Préparation et déroulementLes ateliers santé sont préparés. C’estce que l’on peut conclure de différentsindicateurs. Comme l’ont montré les ré-