Qu'est-ce qu'un atelier santé » ? L'expérience des Comités d ... - Ipcem

132P. LAMOUR, L. LEHÉLIAS, P. BERRY, A. CUBAS, P. LOMBRAILobservables sur leur santé [15]. Pourtantla plupart des auteurs s’accordentpour reconnaître que dans le domainede la promotion de la santé « cette incapacitéà prouver la relation de causeà effet se retrouve dans l’évaluation : siun programme de prévention est menéauprès d’une population donnée, onne peut être sûr qu’il va se traduirepar une amélioration de l’état de santé.Si l’état de santé de la populationauprès de laquelle intervient une équipede prévention s’améliore, on ne peuten déduire que cela est dû aux actionsmenées et n’est dû qu’à elles. » [16].Ainsi, vouloir rapporter, dans un liendirect de causalité, des effets de cesinterventions en terme d’améliorationde la santé, est très aléatoire. De nombreusespublications soulignent le caractèremultifactoriel de la santé [19],bien au-delà de seuls facteurs biomédicaux[3], sur lesquels un seul programmene pourra jamais agir exhaustivement.Elles soulignent les difficultésd’une évaluation de résultats[14], ne serait-ce que du fait de la sensibilitédes instruments utilisés ou ducontrôle problématique des variablessusceptibles d’intervenir sur le phénomèneévalué, sans parler de la taille del’échantillon permettant de mettre enévidence des différences statistiquementsignificatives. Ces auteurs qualifientde ce fait « les schémas expérimentauxclassiques d’inappropriés ».Impact sur la vie des participantsAu-delà des questions éthiques soulevéespar l’évaluation quant aux choixdes informations à recueillir [21],quant à la production d’un jugementde valeur et aux prises de décisionsqu’elle engendre [8], nous avons fait lechoix de recueillir des remarques etdes propos, tirés des rencontres avecles encadrants au contact quotidienavec les participants ayant bénéficiéde ces ateliers santé, ou issus desnotes écrites à la fin d’une séance parl’intervenant ou tirés des enquêtes àdistance auprès des participants. Cesdonnées n’ont aucune valeur statistique.Le poids d’une remarque n’engageque la personne qui l’a faite etn’a pas plus ni moins de valeur qu’uneautre. Le nombre plus important deremarques positives est à relativiserpar le fait que certains intervenantsont pu passer sous silence desremarques particulièrement négativessur leur séance. De même le nombreimportant de non répondants parmiles participants peut faire craindreune autocensure de l’opinion des personnesinsatisfaites par ces ateliers.Ces remarques sont cependant lereflet de ce que des témoins privilégiés,les encadrants, ont observé pendantet après les ateliers santé, de ceque les acteurs principaux, les intervenants,ont retenu de l’animation deleur séance et de ce que les principauxintéressés, les usagers, ont tiréde ces ateliers-santé. Il en ressort uneimpression globale de satisfactionconfortée par la constance de la présencedes participants au fil des atelierset les taux élevés d’items positifssur les évaluations proposées dès lafin de certaines séances. Ces évaluations,même si elles ne mesurent souventque le degré de satisfaction « àchaud » et donnent peu d’indicationssur le bénéfice réel que vont tirer lespersonnes de ce travail, gagneraientà être plus systématiques. Le côtérépétitif, à chaque séance, peut fairebaisser la motivation des participantspour le remplir, mais cela reste un outiltrès utile pour renforcer la constructionde pensées critiques et autonomesdes personnes y compris sur le travailauquel ils participent.Les réponses positives de l’enquêteauprès des participants, que ce soitle bon souvenir qu’ils en gardent, unsentiment d’utilité pour leur santéou le fait d’être prêts à conseiller à