ATELIER EDUCATION : - Fondation de France

L’expérience de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy confirme ces dires. Une première erreur de lafondation aux dires même de sa représentante a été de se concentrer dans un premier temps surles Zones d’Education Prioritaire, et notamment les « sites d’excellence ». Or, ces établissementssont très courtisés et leurs proviseurs souvent débordés. Le choix a donc été fait de réorienterl’action de la fondation en direction des lycées professionnels en zone rurale, majoritairementdélaissés. Il est également apparu comme indispensable de nouer et de maintenir des relationsavec des interlocuteurs « stables » : ainsi, un contact personnel avec les enseignants d’art, avec desvisites régulières sur le terrain, permet de s’inscrire dans la durée, malgré les changements à la têtedes établissements et dans les rectorats. Enfin, cette expérience confirme combien il importe dene pas imposer un projet « clé en main » et formaté à l’avance à des établissements qui ont unprojet pédagogique différent. Les meilleurs projets sont les projets organiques, dont la mise enœuvre reste dans les mains du corps enseignant.La relation avec les famillesPour l’association Ecole et Famille, il est indéniable que les aides financières sont appréciées desfamilles, mais qu’elles suscitent également des craintes attachées à l’éloignement de leurs enfantsdans la poursuite de leurs études et au-delà. D’où la nécessité de garder la famille commepartenaire et pour cela, de construire dans la mesure du possible le projet avec elles.Dans le cas de la Maison de l’Echiquier, le partenariat avec les parents est indispensablepuisque les bénéficiaires vont vivre pendant un an hors de la famille. Malgré tout, la fondationdéplore que les parents ne soient pas toujours présents, même au premier rendez-vous (moitiédes cas environ) ou lorsque sont faits des points d’étape. Si elles soutiennent l’enfant en termes deréussite éducative, au premier décrochage psychologique, les familles n’apportent pas toujours lesoutien et les encouragements nécessaires. Les familles elles-mêmes ont besoin d’êtreaccompagnées pour permettre l’autonomisation de leurs enfants.Marie-Claire Michaud insiste alors sur le fait qu’il faut un lien de confiance très fort entre l’enfantet la famille pour que celui-ci s’autorise à quitter le domicile. En effet, l’autonomie n’est pas laséparation. Il ne faut donc pas créer de rupture, mais au contraire multiplier les liens qui peuventexister de proche en proche.Jacqueline Blanchy donne alors l’exemple d’un projet associatif mené autour du djembé etsoutenu par la fondation : aux ateliers organisés le matin pour les enfants, succédaient dansl’après-midi des temps de rencontre auxquels les parents étaient conviés. De même, Alain Payenpropose dans son collège une « option Nord/Sud », autour de l’éducation au développement :une à deux fois par trimestre, les familles sont invitées à venir au collège pour des évènements quise terminent par un repas communautaire. Autant de temps d’échange nécessaires, par exemplepour préparer le retour des enfants après un voyage dans un pays susceptible d’avoir créé un chocculturel.7