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10 DOSSIERDiasudmedFrancesca :Quand j’étais encore à l’Insas, Alaa,qui avait fini avant moi, a suivi durantplusieurs mois un programme <strong>de</strong>gestion dispensé par Euromed pourapprendre à créer une entreprise.Puis on a commencé à voyager auMaroc, et je suis tombée amoureuse<strong>de</strong> Marrakech…Alaa :Tout en suivant ces cours, je cherchaisun producteur au Maroc pourproduire mon court métrage, mesanciens camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ESAV aussi.On s’est alors rendu compte qu’il y avraiment <strong>de</strong>s besoins au Maroc, carl’industrie du cinéma est présente etcertains veulent la soutenir… Les gensfont <strong>de</strong>s films, dans une atmosphèreparticipative et conviviale. Nous avonsdécidé <strong>de</strong> surfer sur cette vague…et avons ouvert notre <strong>mai</strong>son <strong>de</strong>production.Francesca :Comme nous avions envie <strong>de</strong> travailleren intimité avec les auteurs, nousavons pris un grand appartement àMarrakech, qu’on a en quelque sortecoupé en <strong>de</strong>ux, un côté pour le siègelégal et l’autre pour notre privé. Ledéveloppement et la post-productionse font chez nous à Marrakech, lacomptabilité et la fiscalité s’effectuentà Casablanca.Les débuts…Francesca :Le premier court-métrage et le premierdocumentaire que nous avons produitsvenaient d’un atelier d’écriture, et les<strong>de</strong>ux nous ont touchés. En fait, unproducteur n’est pas celui qui injectel’argent <strong>mai</strong>s celui qui cherche lesfinancements et qui accompagnel’auteur dans son projet d’écriture.La case « télé publique » a été pournous très importante. Reda Ben Jelloun(journaliste directeur <strong>de</strong>s magazinesd’information et du documentairepour TV 2M) nous a accueilli et ouvertles portes, il a été dès le début très àl’écoute… il a aussi cet esprit d’ai<strong>de</strong>rles nouveaux cinéastes et <strong>de</strong> tracerun nouveau chemin à la télévisionmarocaine.Alaa :Aujourd’hui, ça fait un an qu’on aouvert la boîte, <strong>mai</strong>s en réalité ontravaille sur le projet <strong>de</strong>puis bienplus longtemps, certains projetsont vu le jour au moment oùFrancesca était encore étudiante.Nous avons opté pour lescréneaux documentaire et courtsmétrages,habituellement délaisséspar les producteurs existants.Notre premier long raconte l’histoire<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux frères qui se retrouventaprès un an <strong>de</strong> disparition, c’est undocumentaire très intimiste. Un <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux protagonistes est vraimentacteur, l’autre est peintre… le film vasortir à la télévision marocaine enmars (sur la chaîne 2M).Pensez-vous que <strong>de</strong>s écolesarrivent à former au métier <strong>de</strong>producteur ?Francesca :En fait, nous ne sommes pasproducteurs à 100%, on continue aussidans la réalisation ! Alla va commencerà tourner en septembre, et je viens <strong>de</strong>présenter un nouveau court qui est enpré-production. On veut gar<strong>de</strong>r les<strong>de</strong>ux volets absolument.Alaa :Peut-on former au métier <strong>de</strong>producteur ou même <strong>de</strong> réalisateur ?En tous cas, c’est à l’Insas que nousavons appris certaines choses <strong>de</strong>base. Je crois qu’une bonne formationdoit avant tout te donner tous lesoutils pour pouvoir t’adapter partout.