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Mise à jour sur les traitements de l'infertilité ... - Profession Santé

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MedActuel DPC > <strong>Mise</strong> à <strong>jour</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>traitements</strong> <strong>de</strong> l’infertilité féminine> Suite <strong>de</strong> la page 47au niveau <strong>de</strong> l’utérus et <strong>les</strong> autres serontcryoconservés.Induction <strong>de</strong> l’ovulation (IO)> ClomifèneLe clomifène représente le traitement<strong>de</strong> premier recours pour l’induction<strong>de</strong> l’ovulation, après <strong>les</strong>changements <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie (alimentation,perte <strong>de</strong> poids, etc.). Ilbloque <strong>les</strong> récepteurs œstrogéniquesau niveau <strong>de</strong> l’axe hypothalamo-hypophysaireet provoqueainsi une augmentation <strong>de</strong> la sécrétion<strong>de</strong> GnRH, FSH et LH. Ce processusconduit au recrutement puisà la maturation <strong>de</strong>s follicu<strong>les</strong> ovariens.L’effet anti-œstrogène du clomifènepeut toutefois altérer la qualitédu mucus cervical et amincirl’endomètre, perturbant le processusd’implantation <strong>de</strong> l’embryon.Ainsi, on observe un taux d’ovulation<strong>de</strong> 80 %, mais seulement 40-45 % <strong>de</strong> ces femmes auront un test<strong>de</strong> grossesse positif 10 . L’axe hypothalamo-hypophysaire<strong>de</strong>vant êtrefonctionnel, le clomifène n’est pasindiqué chez <strong>les</strong> patientes avec hyperprolactinémie,anomalie <strong>de</strong>l’axe hypothalamo-hypophysaireou en ménopause précoce 11 . Le traitementest administré une fois par<strong>jour</strong> durant cinq <strong>jour</strong>s, et est généralementdébuté <strong>les</strong> <strong>jour</strong>s 3 ou 5 ducycle. L’ovulation <strong>sur</strong>vient entre 6 et12 <strong>jour</strong>s après la fin du traitement 6,7 .Une échographie ou le dosage <strong>de</strong> laLH urinaire à partir du <strong>jour</strong> 10pourront être effectués afin d’évaluerl’efficacité du clomifène et aussiafin <strong>de</strong> prévenir la <strong>sur</strong>venue <strong>de</strong>grossesses multip<strong>les</strong> dont l’inci<strong>de</strong>nceest estimée à entre 15 et 30 %.Parmi <strong>les</strong> effets indésirab<strong>les</strong> préoccupants,<strong>de</strong>s troub<strong>les</strong> visuels ont étérapportés. La <strong>sur</strong>venue est rare etl’effet est réversible à l’arrêt du traitement11 . Une autre préoccupationrécemment mise en évi<strong>de</strong>nce est lerisque d’induire un cancer ovarienou utérin (<strong>sur</strong>tout le type « bor<strong>de</strong>rline»). Plusieurs éléments ne permettentpas d’évaluer adéquatementce risque, <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s publiéesétant rétrospectives, <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s petitséchantillons hétérogènes et <strong>les</strong> résultatsétant rarement statistiquementsignificatifs. Deux étu<strong>de</strong>s indiquentque l’effet <strong>sur</strong> l’endomètresemble être cumulatif au fil <strong>de</strong>scyc<strong>les</strong>. Il est donc recommandé <strong>de</strong>ne pas prolonger son utilisation au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> 12 cyc<strong>les</strong> 12,13 .> LétrozoleLe létrozole est un inhibiteur <strong>de</strong>l’aromatase, une enzyme responsable<strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s œstrogènes.Elle empêche par conséquent la rétroactionnégative par œstradiol<strong>sur</strong> l’axe hypothalamo-hypophysaireet augmente ainsi la libération<strong>de</strong> GnRH, FSH et LH. Contrairementau clomifène, le létrozole nebloque pas <strong>les</strong> récepteurs œstrogéniques6,14,15 . Les étu<strong>de</strong>s révèlentune inci<strong>de</strong>nce moindre d’effets indésirab<strong>les</strong>,notamment au niveau<strong>de</strong> l’endomètre, et un taux plusfaible <strong>de</strong> grossesses multip<strong>les</strong>, mais<strong>de</strong>s résultats comparab<strong>les</strong> en termes<strong>de</strong> grossesse 14-16 . Comme le citrate<strong>de</strong> clomifène, il est administré engénéral du <strong>jour</strong> 3 au <strong>jour</strong> 7. Son innocuitéchez <strong>les</strong> femmes enceintesexposées au début du cycle a été critiquéeà la suite <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong>Tableau IIPrincipa<strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> utilisées en infertilité féminine 6,7,11-16,22,23,41,42,44-48,54-58NomFormes pharmaceutiquesInducteurs <strong>de</strong> l’ovulationClomifène (Serophène, Clomid)50 mg/compriméLétrozole (Femara)2,5 mg/compriméMetformine (Glucophage)500 et 850 mg/compriméGonadotrophines (Gn)Ménotrophines urinaires (FSH/LH)Repronex, Menopur 3Fiole 1 75 UI FSH + 75 UI LHUrofollitrophine (u-hFSH)Bravelle 3Fiole 1 75 UIFollitropine α (r-FSH)Gonal-F 3Cartouche 2 300 UI, 450 UI, 900 UIFio<strong>les</strong> 1 75 UI (unidose), 450 UI et 1050 UI(multidose)Follitropine β (r-FSH)Puregon 3Cartouche 2 300 UI, 600 UI, 900 UIFiole 1 50 ou 100 UIl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Biljan et coll. qui rapportaitune augmentation du risqued’anomalies cardiaques et locomotricesdans un groupe <strong>de</strong> 150 nouveau-nésexposés in utero au létrozo<strong>les</strong>eul ou combiné à <strong>de</strong>sgonadotrophines lorsque comparéà <strong>de</strong>s nouveau-nés non exposés 17 .Trois étu<strong>de</strong>s publiées par la suiteévaluant près <strong>de</strong> 900 expositions aulétrozole ne rapportaient pas d’augmentationdu risque <strong>de</strong> malformationmajeure ni <strong>de</strong> patron d’anomalie18-20 . Son élimination rapi<strong>de</strong>exclut théoriquement une expositionpossible durant l’organogénèse.Malgré cela, le fabricant etSanté Canada contre-indiquentson utilisation en fertilité 21 .> MetformineLa metformine peut être ajoutée auclomifène chez <strong>les</strong> patientes avec résistanceà cet agent, particulièrementdans le SOPK, chez <strong>les</strong> patientesplus âgées et cel<strong>les</strong> avec unIMC supérieur à 30 kg/m 2 22 . Laprise en charge <strong>de</strong>s patientes avecun SOPK a bien été décrite dansd’autres références médica<strong>les</strong> 22,23 .Deux méta-analyses et un essaicomparatif randomisé compilantau total 1556 femmes avec un SOPKindiquent que la metformine est efficacepour l’obtention d’une ovulationpar rapport au placebo, mais lePosologie50 mg po die x 5 <strong>jour</strong>sS’il y a ovulation : même dose pour le cycle suivant (max 6 cyc<strong>les</strong>)S’il n’y a pas d’ovulation : ↑ 50 mg/<strong>jour</strong> à chaque cycle (max 150 mg/dose et/ou 750 mg/cycle)rapport <strong>de</strong> cote est significativementsupérieur lorsque cet agentest combiné au clomifène 24,25 . Letaux <strong>de</strong> grossesse est supérieur auclomifène lors <strong>de</strong> l’utilisationconcomitante <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux agents 25 .L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Legro et coll. rapporteégalement une hausse du taux <strong>de</strong>naissance vivante avec cette combinaisonpar rapport à la metformineen monothérapie 26 . Desétu<strong>de</strong>s ont observé une réductiondu risque d’avortement spontanélorsque la metformine est poursuiviedurant le premier trimestre,mais d’autres publications seraientnécessaires 27-30 .> Le « Drilling OvarienLaparoscopique »Cette technique chirurgicale utiliséechez <strong>les</strong> patientes résistantes auclomifène représente une alternativeaux gonadotrophines parfoisutilisées en IO. Elle consiste à pratiquer,sous vision directe, <strong>de</strong>s microperforations au niveau <strong>de</strong>s ovairespar un électrocautère monopolaireou par laser. Le résultat possible estla reprise transitoire <strong>de</strong> l’ovulation,dans un délai moyen <strong>de</strong> six mois.Typiquement, l’ovulation produiteest souvent mono-folliculaire sansrisque <strong>de</strong> syndrome d’hyperstimulationovarienne, ni <strong>de</strong> grossessesmultip<strong>les</strong> 31 . Des complications ontEffets indésirab<strong>les</strong>toutefois été rapportées, notamment,la formation d’adhérencespostopératoires et une diminution<strong>de</strong> la réserve ovarienne 32 .Fécondation in vitro (FIV)Plusieurs protoco<strong>les</strong> sont utilisés enFIV. Le choix d’un protocole se faiten considérant le profil <strong>de</strong> la patiente(par ex., âge, antécé<strong>de</strong>nts, réponseaux cyc<strong>les</strong> précé<strong>de</strong>nts, réserveovarienne, etc.). Les principa<strong>les</strong>étapes sont <strong>les</strong> suivantes :1. Stimulation ovarienneDes injections <strong>de</strong> gonadotrophines(FSH et parfois LH) pendant 7 à12 <strong>jour</strong>s vont stimuler le recrutementet la maturation <strong>de</strong> multip<strong>les</strong>follicu<strong>les</strong> ovariens 11 . Les essais indiquent<strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> grossesse variantentre 30 et 50 % selon l’âge <strong>de</strong> lapatiente (pour <strong>les</strong> moins <strong>de</strong> 38 ans).Un taux <strong>de</strong> 25 à 35 % <strong>de</strong> grossessesmultip<strong>les</strong> a été rapporté. Ce risquepeut être diminué par le transfert sélectifd’un seul embryon 9 .2. Inhibition <strong>de</strong> l’activitéovariennea) Pour avoir un contrôle complet<strong>de</strong> l’axe hypothalamo-hypophysaire,un analogue <strong>de</strong> la GnRH,agoniste ou antagoniste, seraajouté dans le but <strong>de</strong> prévenir lepic <strong>de</strong> LH et l’ovulation.Effets anti-œstrogéniques (bouffées <strong>de</strong> chaleur, amincissement<strong>de</strong> l’endomètre, douleurs abdomina<strong>les</strong> et pelvienneschangement d’humeur), symptômes visuels (diplopie, visionfloue), hypertrophie ovarienne, grossesses multip<strong>les</strong>2,5-7,5 mg po die x 5 <strong>jour</strong>s Généralement bien toléré, troub<strong>les</strong> gastro-intestinaux (nausées,vomissements, diarrhées)500 mg po tid à 850 mg po bid (max 2 g/<strong>jour</strong>) pendant 6 à 12 cyc<strong>les</strong>Commencer à 250 à 500 mg po bid à tidAugmenter graduellement selon la tolérance digestiveLa durée <strong>de</strong> traitement peut aller jusqu’à 8 semaines <strong>de</strong> gestationselon certaines étu<strong>de</strong>sIO :Step-up conventionnel : 75 à 150 UI / jStep-up low dose : 37,5 UI / j (↑ par paliers <strong>de</strong> 37,5 UI)Step-down : 150 UI / j (↓ par paliers <strong>de</strong> 37,5 UI)Protocole séquentiel (step-up / step-down)FIV : 75-450 UI SC die (max 600 UI/<strong>jour</strong>)Pour <strong>de</strong>s doses > 450 UI, il est recommandé en pratique <strong>de</strong> diviserla dose en 2 (soit une dose le matin et la balance le soir, tou<strong>jour</strong>s à lamême heure)Débuter <strong>jour</strong> 3-4 du cycle selon protocole et selon le dosaged’œstradiol et l’échographieDes changements <strong>de</strong> dose sont possib<strong>les</strong> dans le même cycle en fonction<strong>de</strong> :• Concentration d’œstradiol• Diamètre/nombre <strong>de</strong> follicu<strong>les</strong>Durée 12 <strong>jour</strong>s mais peut varier selon la réponseLutropine α (r-LH)75-150 UI SC die (max 225 UI/<strong>jour</strong>)LuverisVoir commentaires FSHFiole 1 75 UIPeut être mélangé à Gonal-F dans la même seringueGonadotrophine chorionique humaine (hCG)hCG urinairehCG pour injection USP 3Pregnyl 3Fiole 1 10 000 UIhCG recombinante (r-hCG)Ovidrel 3Seringue 2 250 µgFiole 1 250 µgDose uniquehCG pour injection USP 5000 à 10 000 UI SC ou IMPregnyl : 5000 à 10 000 UI IMOvidrel : 250 µg SCTroub<strong>les</strong> gastro-intestinaux (nausées, vomissements,diarrhées), acidose lactique (rare)Réaction/rougeur au site d’injection, mastalgie, nausées,vomissements, diarrhée, douleur abdominale, céphalées,SHSO a , grossesses multip<strong>les</strong> (dans le cadre d’IO)Céphalées, fatigue, irritabilité, SHSO a ,douleur au site d’injection, œdème (rare)b) L’agoniste sera débuté au <strong>jour</strong> 21du cycle antérieur (protocolelong) ou 2 <strong>jour</strong>s avant (protocolecourt) le début <strong>de</strong>s gonadotrophines(FSH et parfois LH).c) L’antagoniste sera quant à lui débutéaprès le début <strong>de</strong>s gonadotrophinessoit le <strong>jour</strong> 5 ou 6 <strong>de</strong>stimulation (protocole fixe), soitlorsqu’un <strong>de</strong>s follicu<strong>les</strong> a un diamètre> ou = à 14 mm (protocoleflexible) 33 .d) Certains protoco<strong>les</strong> ajouterontun contraceptif hormonal combiné7 à 10 <strong>jour</strong>s avant <strong>de</strong> débuterla stimulation ovarienne.3. Monitorage <strong>de</strong> l’ovulationL’échographie (transvaginale) estréalisée au tout début du cycle puisrépétée régulièrement durant lecycle.Elle consiste à évaluer la présence<strong>de</strong> kystes ovariens, la réponse ovariennepar une observation <strong>de</strong> lacroissance folliculaire (taille,nombre et répartition <strong>de</strong>s follicu<strong>les</strong>)et à objectiver la réceptivitéendométriale.Un dosage <strong>de</strong> l’œstradiol permettraun suivi supplémentaire afind’évaluer la réponse au traitement.D’autres dosages hormonauxpeuvent également être effectués selonl’évolution (par ex., progestérone,LH).48 – L’actualité médicale – 27 février 2013 – www.<strong>Profession</strong>Sante.ca

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