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26 LA COMMUNICATION ET SES ACTEURS U9K25-F1/1
Si l’ère numérique a accéléré de façon foudroyante les stratégies multimédia, au sens économique du terme,
il ne faut pas oublier que celles-ci préexistent à l’industrie numérique proprement dite. Ainsi, par exemple,
en 1989, le groupe Hachette contrôle déjà les maillons essentiels de la chaîne médiatique avec l’édition
(Hachette, Livre de Poche, Grasset), la presse écrite (4 quotidiens, 9 hebdomadaires), la télévision (la Cinq,
Canal J), la radio (Europe 1), la production et le spectacle. Il appartiendra au début du deuxième millénaire
de transformer ce qui relevait du domaine du choix stratégique en nécessité vitale pour les investisseurs.
Pourtant, s’il est une mutation de la communication qui met en évidence l’antériorité de la découverte
technique sur les usages qu’elle permet, c’est bien celle qui a vu la naissance du réseau des réseaux
conjointement à la numérisation des données. Les deux dimensions de la révolution numérique et systémique
doivent être comprises ensemble car c’est de leur interaction que naissent les formidables potentialités, mais
aussi les problèmes et confusions de l’ère communicationnelle.
On assiste à la fois à la diversification des types de message inscriptibles sur un support unique et à
l’uniformisation de l’encodage (numérisation), à la convergence des terminaux et à l’accroissement de la
capacité de stockage et de traitement qu’ils permettent.
Tandis que les terminaux se multiplient (télégraphe, téléphone, radio, télévision, ordinateurs…), le
numérique permet d’envisager leur hybridation (Web TV, téléphones mobiles ou consoles de jeux avec
certaines fonctionnalités d’Internet…), voire leur fusion (PC-TV).
La tendance est double : on assiste à la fois à une augmentation spectaculaire de la diffusion des médias et à
un allégement des moyens de réception correspondants (réduction des formats des imprimés, miniaturisation
et portabilité des appareils électroniques, des téléphones et des ordinateurs), en attendant la personnalisation
de la satisfaction des besoins facilitée par l’interactivité.
Les équipements correspondants incorporent des composants dont certains connaissent un essor continu et
impressionnant. Ainsi en va-t-il des semi-conducteurs : selon la fameuse loi de Moore, le nombre de
transistors intégrés dans une puce double environ tous les 18 mois… Ainsi, depuis son invention en 1971, le
microprocesseur connaît une croissance exponentielle. Depuis son invention en 1956, le disque dur des
ordinateurs a sans cesse vu ses capacités de stockage augmenter, tandis que baissaient ses dimensions et son
prix.
S’agissant d’Internet, tout a commencé à la fin des années 60, quand les autorités militaires américaines, en
pleine guerre froide, mesurèrent combien leur système de communication était vulnérable. En collaboration
avec diverses universités, le département de la Défense étudie alors la conception d’un système qui, dans le
cas d’une attaque, garantirait la circulation des informations.
En 1974, un réseau d’universités de Californie à Los Angeles (UCLA) se crée et publie un protocole (une
méthode standard) appelé « IP » pour Internet Protocol, contenant des informations sur l’origine et la
destination des messages, d’où la naissance du mot Internet (INTERcommunication NETwork).
En mars 1989, un informaticien britannique du Centre européen de recherche nucléaire de Genève imagine le
principe d’un système d’informations décentralisé, le Web, pour permettre aux milliers de scientifiques du
monde entier collaborant aux travaux de l’organisation de rester en contact et de partager à distance les
résultats de leurs travaux. Le progrès technique aidant, le système rencontre rapidement un franc succès et
s’ouvre au trafic commercial au début des années quatre-vingt-dix.
La publicité apparaît en 1994 aux USA (en 1996 en France) sous forme d’une bannière publicitaire
professionnelle pour le compte de l’opérateur américain de téléphonie American Telephone & Telegraph.
En 1998, deux étudiants de l’université américaine de Stanford créent le moteur de recherche Google. En
2000, la société se lance dans la publicité en proposant de la publicité ciblée en fonction des mots-clés.
Dans sa conception de départ, le Web 1.0, c’est la communication entre un site et des internautes. En
2004, apparaît le terme « Web 2.0 » pour désigner la possibilité de communiquer et d’interagir à la fois avec
le contenu des pages des sites, mais aussi entre internautes, d’où le Web 2.0, communautaire et interactif.
L’usage ou non d’Internet révèle une « fracture numérique », celle-ci est technologique et économique
(équipement en ordinateurs et connexion au Web des populations) et sociale (capacité d’utilisation de ces
technologies révélant les inégalités sociales, géographiques, liées à l’âge…).