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Multiplication végétative de l'arganier, Argania spinosa, au Maroc ...

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50B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 0 , N ° 3 0 4 ( 2 )FOCUS / PROPAGATION OF ARGANIA SPINOSAPhotos 4Certains individus peuvent émettre <strong>de</strong>s drageons (flèches) à partir <strong>de</strong> racines mises à nu notamment.Photo O. Monteuuis.L’arganeraie est un écosystème dans lequel l’arganieroccupe une place prépondérante. Elle constitue en superficiel’une <strong>de</strong>s principales formations forestières du <strong>Maroc</strong>, couvrant,selon les sources, <strong>de</strong> 700 000 (Boudy, 1950) à828 000 hectares (M’Hirit et al., 1998), voire 870 000 ha(Kenny, 2007), principalement localisés dans un triangle géographiquelimité sommairement <strong>au</strong> nord par Safi, à l’ouestpar les massifs du H<strong>au</strong>t Atlas et le Djebel Sirroua et <strong>au</strong> sud parune ligne longeant l’Oued Noua <strong>au</strong> sud <strong>de</strong> Guelmim (figure 1).L’arganeraie <strong>de</strong> plaine, avec une <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> 100souches à l’hectare, représente environ 10 à 15 % <strong>de</strong> lasuperficie totale couverte par l’arganier, le reste correspondantà l’arganeraie <strong>de</strong> montagne dont la <strong>de</strong>nsité peutatteindre 700 à 800 souches par hectare et qui monte jusqu’àune altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 400 m (M’Hirit et al., 1998). L’arganeraie<strong>de</strong> plaine, surtout, est <strong>de</strong> plus en plus altérée par les pressionsanthropiques liées à l’essor démographique, ce quiincite certains spécialistes à préférer la distinction entre l’arganeraie-vergeret l’arganeraie-forêt (Alifriqui, 2004).L’arganeraie-verger, avec une <strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> 100souches par hectare, se rencontre généralement dans leszones <strong>de</strong> plaine, peu acci<strong>de</strong>ntées, fortement mises à profitpour l’agriculture, la céréaliculture plus spécialement (photo6), et l’élevage responsable <strong>de</strong> surpâturage par le cheptellocal, majoritairement représenté par les chèvres.L’arganeraie-forêt subsiste dans les parties non cultivablesdu littoral atlantique (Essaouira, Agadir, Guelmim) etsur les contreforts montagneux <strong>au</strong> relief plus acci<strong>de</strong>nté. Cespeuplements, dont la <strong>de</strong>nsité peut atteindre 500 souchespar hectare, conservent une diversité infraspécifique plusélevée que l’arganeraie-verger.Depuis le XIX e siècle, l’arganeraie subit une régression<strong>de</strong> plus en plus préoccupante sous les effets conjugués <strong>de</strong>plusieurs facteurs.Ainsi, l’intensification <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> charbon durantles années 1917-1924 pour l’approvisionnement <strong>de</strong>sgrands centres urbains <strong>de</strong> Marrakech, Safi et Casablanca aconduit à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> 200 000 ha. Quelques annéesplus tard, pour les besoins <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre Mondiale,40 000 ha supplémentaires ont été exploités (Alifriqui,2004). Depuis lors, l’exploitation <strong>de</strong>s arganiers comme source<strong>de</strong> bois <strong>de</strong> feu ou <strong>de</strong> service perdure, même parfois à partir<strong>de</strong> sujets vivants, en toute illégalité.L’intensification <strong>de</strong> la céréaliculture, la mise en e<strong>au</strong><strong>de</strong>s périmètres irrigués du Souss et du Massa notamment,ainsi que l’introduction du maraîchage ont très fortementaccentué les défriches, surtout en zones <strong>de</strong> plaine, plus accessibleset exploitables.La surexploitation régulière du sous-bois <strong>de</strong>s arganeraies,notamment <strong>de</strong>s plantes accompagnatrices fixatricesd’azote, dont <strong>de</strong>s Papillionacées, a entraîné une perte <strong>de</strong>fertilité <strong>de</strong>s sols. Les pratiques aratoires « en plein » d’uneagriculture en pleine expansion et les chèvres détruisent lesrares germinations spontanées.L’élevage caprin prédomine dans la région <strong>de</strong> l’arganeraieet les chèvres, <strong>de</strong> plus en plus nombreuses, ont la faculté<strong>de</strong> grimper dans les houppiers <strong>de</strong>s arganiers pour brouterentre <strong>au</strong>tres les jeunes pousses tendres et les fleurs (photo7), le cas échéant aidées par les bergers (El Aich et al., 2005).Elles peuvent être relayées par les troupe<strong>au</strong>x <strong>de</strong> dromadairesen provenance du Sud.La diminution <strong>de</strong> l’arganeraie s’est accélérée avec lacroissance démographique, l’expansion <strong>de</strong>s villes et <strong>de</strong>s terrainsconstructibles. L’exploitation <strong>de</strong>s ressources halieutiqueset le développement <strong>de</strong>s sites touristiques <strong>de</strong> la zonelittorale, surtout dans la périphérie d’Agadir, ont égalementcontribué à la disparition <strong>de</strong> nombreux espaces à arganiers.Depuis plusieurs années, l’engouement croissant àl’échelle internationale pour l’huile d’argan à <strong>de</strong>s fins alimentaires,cosmétiques ou médicinales a entraîné, sous l’emprise<strong>de</strong> mouvements coopératifs et associatifs loc<strong>au</strong>x, une très forte<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong> fruits. Ceux-ci sont pratiquementtous ramassés et il n’en subsiste donc <strong>au</strong> bout du compte quetrès peu susceptibles d’assurer la régénération naturelle <strong>de</strong>sarganiers, phénomène rare <strong>au</strong> <strong>de</strong>meurant (M’Hirit et al., 1998).Enfin, la diminution constante <strong>de</strong>s pluies <strong>de</strong>puis plusieursannées dans la zone <strong>de</strong> l’arganeraie, comme dans bonnombre d’<strong>au</strong>tres régions du globe, contribue <strong>au</strong> dépérissement<strong>de</strong>s arganiers en réduisant leur capacité à se régénérernaturellement par graines (photo 8).

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