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Multiplication végétative de l'arganier, Argania spinosa, au Maroc ...

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B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 0 , N ° 3 0 4 ( 2 )MULTIPLICATION D’ARGANIA SPINOSA / LE POINT SUR…55fourragère <strong>de</strong>s fruits. Ces « arbres plus » ont la particularité <strong>de</strong>présenter <strong>de</strong> gros fruits les années suffisamment pluvieuses,avec une coque qui se casse aisément. Cette variété d’arganier,localement appelée « amrag » en berbère, est be<strong>au</strong>coup plusprisée que la variété « adrdour » qui produit <strong>de</strong>s noix à coquebe<strong>au</strong>coup plus difficile à casser et qui est délaissée lors <strong>de</strong>sannées très productives. F<strong>au</strong>te d’« amrag », les récoltants lesplus démunis se rabattent sur les « adrdour ». Chacune <strong>de</strong>shuit têtes <strong>de</strong> clone sélectionnées a été i<strong>de</strong>ntifiée par un numéro<strong>de</strong> 1 à 8 peint en rouge sur <strong>de</strong>ux faces du tronc, photographiéet scrupuleusement localisé sur une carte avec les relevés <strong>de</strong>la position géographique à l’ai<strong>de</strong> d’un appareil Gps (GlobalPositioning System). Des récoltes <strong>de</strong> pousses <strong>de</strong>stinées à lamultiplication <strong>végétative</strong> ont été effectuées à plusieurs repriseset pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’année sur chacun <strong>de</strong> ces arganiers sélectionnés,préférentiellement dans la partie basale (photo 11), laplus accessible et présumée la plus apte <strong>au</strong> bouturage (Monteuuis,1985, 1998). Les fruits encore présents sur certaines<strong>de</strong> ces têtes <strong>de</strong> clone ont également été récoltés. L’i<strong>de</strong>ntité etl’origine <strong>de</strong> ces matériels ont été scrupuleusement notées lors<strong>de</strong>s récoltes, avant acheminement dans les plus brefs délais<strong>au</strong> CRRFM à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> multiplication.Le second peuplement naturel d’arganiers retenu est situéà 45 km <strong>au</strong> sud d’Essaouira, dans la région <strong>de</strong> Smimou (SPEFd’Essaouira, voir figure 1). La présence <strong>de</strong> plusieurs variétésqui intéressent très directement les femmes chargées du concassage<strong>de</strong>s noix, mais <strong>au</strong>ssi les populations propriétaires <strong>de</strong> caprins,a été repérée. En plus <strong>de</strong>s variétés qui se cassent facilement,appelées ici « tamrkhout », il existe <strong>de</strong>s variétés précoces,« tamnzout », qui produisent <strong>de</strong>s fruits bien avant les <strong>au</strong>tres,<strong>au</strong> moment où l’offre est faible, pour un meilleur prix <strong>de</strong> vente<strong>de</strong> l’huile. La variété à coque très dure ou « tamaghlout » est ici<strong>au</strong>ssi la moins prisée. Un arganier « tamrkhout » porte un secondnom, « tablouht », quand il présente la particularité <strong>de</strong> fournir<strong>de</strong>s fruits dont la chair (l’épicarpe et le mésocarpe) peut se détacheraisément, une fois séchée, en un ou <strong>de</strong>ux morce<strong>au</strong>x etêtre conservée plus d’un an (photos 5). Contrairement à la plupart<strong>de</strong>s fruits dont la chair sèche se fissure, puis se désagrègerapi<strong>de</strong>ment en petits morce<strong>au</strong>x et qui ne peut donc être récoltée,ces « tablouht » peuvent générer <strong>de</strong>s réserves alimentaires pourle bétail en cas <strong>de</strong> disette.Des rame<strong>au</strong>x et <strong>de</strong>s fruits ont été récoltés selon la mêmeprocédure sur cinq nouvelles têtes <strong>de</strong> clone <strong>de</strong> ce secondsite, i<strong>de</strong>ntifiées et numérotées <strong>de</strong> 9 à 13, toutes <strong>de</strong> la variété« tamrkhout » et <strong>de</strong> type précoce « tamnzout » pour les numéros10 et 11, et « tablouht » pour la tête <strong>de</strong> clone n° 13.Une <strong>de</strong>rnière tête <strong>de</strong> clone, n° 14, a été sélectionnéebe<strong>au</strong>coup plus récemment (début 2009) <strong>au</strong> sud d’Agadir, carprésentant une vigueur et une productivité en noix remarquablesavec <strong>de</strong>ux fructifications par an. En sus d’être « remontant »,cet arganier est inerme et produit <strong>de</strong>s noix à coque fine, quise cassent aisément pour extraire <strong>de</strong> grosses aman<strong>de</strong>s.Il nous a paru judicieux <strong>de</strong> limiter notre projet à ces 14têtes <strong>de</strong> clone, effectif largement suffisant pour étudier sérieusementles capacités <strong>au</strong> clonage <strong>de</strong> l’arganier dans lecadre expérimental fixé.État d’avancementaprès <strong>de</strong>ux annéeset perspectivesDès que les installations <strong>de</strong> pépinière et plus particulièrementle mist system ont été opérationnels, <strong>de</strong>s jeunessemis non sélectionnés d’arganier ont été utilisés pour définirles meilleures conditions <strong>de</strong> bouturage, encoreméconnues pour cette espèce. Les paramètres étudiés ontété classiquement : les substrats <strong>de</strong> bouturage, les traitements<strong>au</strong>xiniques exogènes (« hormones ») <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>sboutures, les ambiances <strong>de</strong> bouturage, à savoir sous confinementou en plein air sous ombrière, et les effetssaisonniers. Ces <strong>de</strong>rniers, trop souvent sous-estimés (Monteuuis,1985 ; Teklehaimanot et al., 2004), sontsusceptibles d’influencer très fortement l’aptitu<strong>de</strong> <strong>au</strong> bouturagedu matériel végétal <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> la récolte à partir <strong>de</strong>la tête <strong>de</strong> clone ou du pied-mère, puis tout <strong>au</strong> long <strong>de</strong> laphase d’enracinement dans les conditions du CRRFM.De nombreux essais ont été répétés <strong>de</strong>puis décembre2007 <strong>de</strong> façon à optimiser les conditions <strong>de</strong> bouturage, dumoins en ce qui concerne les facteurs exogènes précités,sans sous-estimer leurs interactions. Ces essais ont portésur les semis « tout venant » évoqués précé<strong>de</strong>mment, disponibles<strong>au</strong> sein du CRRFM, mais <strong>au</strong>ssi sur l’ensemble <strong>de</strong>s14 têtes <strong>de</strong> clone sélectionnées in situ. Ils ont permis, à l’issue<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières années, <strong>de</strong> dresser le bilan suivant :▪ sur un total <strong>de</strong> 2 490 boutures <strong>de</strong> semis « tout venant »mises en place pour tester les différentes modalités <strong>de</strong> bouturage,1 467 ont pu être enracinées et 1 020 sevrées, ce quicorrespond à <strong>de</strong>s t<strong>au</strong>x moyens d’enracinement et <strong>de</strong> sevrage<strong>de</strong> 58,9 % et <strong>de</strong> 69,5 % respectivement, et un t<strong>au</strong>x <strong>de</strong>réussite global <strong>de</strong> 41 % (photo 12) ; c’est la première foisque <strong>de</strong>s boutures d’arganier, actuellement en phase d’élevage-éducation<strong>au</strong> CRRFM, sont produites en si grand nombre ;Photo 12.Boutures enracinées <strong>de</strong> jeunes plants d’arganier.Photo A. Ferradous.

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