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Les cahiers de doléances du Bas-Limousin en 1789 - Archives ...

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SommaireIntro<strong>du</strong>ctionFiche 1. <strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances aux <strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> la CorrèzeI. 1788-<strong>1789</strong> : la France à l’aube <strong>de</strong> la RévolutionFiche 2. Un système politique et une société, la France à la veille <strong>de</strong> la RévolutionFiche 3. Le roi frappe monnaie !Fiche 4. Le roi frappe monnaie : tableaux et docum<strong>en</strong>ts. Une société inégalitaire : gravureFiche 5. La société d’ordres : une société inégalitaireFiche 6. Des paysans qui ploi<strong>en</strong>t sous les impôtsII. Janvier-mars <strong>1789</strong> : les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong>s paroisses <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>Fiche 7. Le roi se résout à convoquer <strong>de</strong>s États générauxFiche 8. La convocation <strong>de</strong>s États généraux, une réponse aux désordres financiers <strong>du</strong> royaumeFiche 9. <strong>Les</strong> circonscriptions administratives et les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>en</strong> <strong>Limousin</strong> et Haute-MarcheFiche 10. La convocation <strong>de</strong>s États généraux : le règlem<strong>en</strong>t d’élaboration <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléancesFiche 11 : Tableau analytique <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> la CorrèzeFiche 12 : À la découverte <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>Fiche 13. <strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances : table <strong>de</strong>s sources manuscrites et publiées pour le départem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> la CorrèzeIII. Premier mars <strong>1789</strong> : le cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> la paroisse d’ObjatFiche 14. Le cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat : prés<strong>en</strong>tation, fac-similé, carte <strong>de</strong> localisationFiche 15. Le cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat : docum<strong>en</strong>ts pour la classe <strong>de</strong> quatrièmeFiche 16. Le cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat : exercices pour la classe <strong>de</strong> quatrièmeFiche 17. Le cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat : docum<strong>en</strong>ts pour la classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>Fiche 18. Le cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat : exercices pour la classe <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>LexiqueOri<strong>en</strong>tation bibliographiqueAnnexe : Transcription <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances d'ObjatFiches pédagogiques <strong>de</strong> préparation et <strong>de</strong> correction <strong>de</strong>s exercices : fiches 3, 5, 6, 7, 8, 9, 16, 18.


INTRODUCTION<strong>1789</strong> : le début <strong>de</strong> la Révolution française.Pour abor<strong>de</strong>r ce thème, inscrit dans les programmes scolaires actuels <strong>de</strong> collège et <strong>de</strong> lycée, leservice é<strong>du</strong>catif <strong>de</strong>s <strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> la Corrèze propose aux élèves et aux<strong>en</strong>seignants une plaquette portant sur les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>.Cette province est alors divisée <strong>en</strong> trois sénéchaussées – Brive, Tulle et Uzerche : il s’agit<strong>de</strong> circonscriptions royales administratives, judiciaires et fiscales. Dans le même espacegéographique, mais selon <strong>de</strong>s limites différ<strong>en</strong>tes, se superpos<strong>en</strong>t les circonscriptionsreligieuses : les évêchés (celui <strong>de</strong> Tulle principalem<strong>en</strong>t), divisés <strong>en</strong> paroisses. La paroisse estavant tout l’unité religieuse et administrative élém<strong>en</strong>taire, qui correspond à un villageprincipal, avec parfois quelques hameaux : elle désigne aussi la communauté villageoise quisert d’interlocutrice au pouvoir royal, à ses représ<strong>en</strong>tants, aux seigneurs laïcs comme àl’Église. Il n’y a donc ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> surpr<strong>en</strong>ant au fait que le roi s’adresse aux communautésparoissiales et leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire état par écrit <strong>de</strong> leurs plaintes et <strong>de</strong> leurs suggestions.En <strong>1789</strong>, le <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> semble avoir compté 314 paroisses, dans <strong>de</strong>s limites différ<strong>en</strong>tes etplus complexes que celles <strong>de</strong> l’actuel départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la Corrèze.Fiche 1Le <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> <strong>en</strong> <strong>1789</strong> et la Corrèze <strong>de</strong> 2008.Cette carte isole les limites <strong>du</strong>départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la Corrèze et signalepar un point rouge l’actuelle préfecture,Tulle. Elle fait égalem<strong>en</strong>t apparaître leslimites <strong>de</strong> chaque paroisse. Celles quisont <strong>en</strong> rouge faisai<strong>en</strong>t partie <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> <strong>en</strong> <strong>1789</strong> : elles sont situées<strong>de</strong> nos jours dans le départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laCreuse. <strong>Les</strong> paroisses signalées <strong>en</strong> grisau contraire faisai<strong>en</strong>t partie <strong>de</strong>sénéchaussées dép<strong>en</strong>dant d’autresprovinces <strong>en</strong> <strong>1789</strong> : elles ont étéréunies aux paroisses <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong><strong>en</strong> 1790 pour constituer ledépartem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la Corrèze.Il apparaît ainsi qu’une sénéchaussée,ou une province, comme celle <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>, suppose l’exist<strong>en</strong>ce d’unecontinuité administrative, mais pasnécessairem<strong>en</strong>t celle d’une continuitégéographique.Chaque paroisse ayant <strong>en</strong> théorie rédigé un cahier au moins (<strong>en</strong> ville, il peut y avoir <strong>de</strong>s<strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> corporations qui s’ajout<strong>en</strong>t à ce nombre), 314 docum<strong>en</strong>ts aurai<strong>en</strong>t pu nous parv<strong>en</strong>ir.


C’est <strong>en</strong> définitive un nombre plus limité, mais néanmoins suffisant et significatif, <strong>de</strong>docum<strong>en</strong>ts originaux qui est conservé et accessible aux <strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> laCorrèze. <strong>Les</strong> 42 <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances paroissiaux qui s’offr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à nous ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tqu’un septième <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> initialem<strong>en</strong>t rédigés dans la province <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>. Ils neconcern<strong>en</strong>t pour la plupart que la sénéchaussée d’Uzerche, une circonscription plus att<strong>en</strong>tiveque ses voisines à la conservation <strong>de</strong> ses docum<strong>en</strong>ts 1 . <strong>Les</strong> textes sont le reflet <strong>de</strong>s m<strong>en</strong>talités,<strong>de</strong>s préoccupations quotidi<strong>en</strong>nes et <strong>de</strong>s idées politiques <strong>de</strong>s sujets d’une province qui prés<strong>en</strong>te<strong>de</strong> forts contrastes à la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle : réputée pour sa gran<strong>de</strong> pauvreté, cette terre génèrel’émigration. Elle est dans le même temps le séjour d’hommes acquis aux thèses <strong>de</strong>sphilosophes. On trouve ainsi dans les paroisses les plus rurales <strong>de</strong>s échos <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong>sLumières à côté <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>dications très concrètem<strong>en</strong>t matérielles.En 1788, le royaume <strong>de</strong> France subit une grave crise financière : le pays est fortem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><strong>de</strong>tté,le budget <strong>de</strong> l’État perçu comme profondém<strong>en</strong>t déficitaire. Toutes les t<strong>en</strong>tatives <strong>de</strong> réformepour y remédier <strong>de</strong>puis le règne <strong>de</strong> Louis XV se sont heurtées à la résistance <strong>de</strong> la noblesse et<strong>du</strong> clergé. Le 8 août 1788, acculé, Louis XVI convoque sur les conseils <strong>du</strong> contrôleur général<strong>de</strong>s finances, Jacques Necker, <strong>de</strong>s États généraux pour le printemps <strong>1789</strong>. Il s’agit d’unemesure exceptionnelle, car cette assemblée, créée <strong>en</strong> 1302 par le roi Philippe IV le Bel, n’aplus été réunie <strong>de</strong>puis 1614. En effet, <strong>de</strong>puis cette date, les monarques absolus ont pu sepasser <strong>de</strong> l’ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s provinces pour régler les affaires <strong>du</strong> royaume. En 1788 pourtant,le roi n’a plus d’autre ressource que d’<strong>en</strong>visager la création <strong>de</strong> nouveaux impôts : lescoutumes <strong>de</strong> France, aux règles <strong>de</strong>squelles le roi lui-même ne saurait se soustraire, stipul<strong>en</strong>tqu’aucune imposition nouvelle ne peut être établie sans l’ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tants <strong>de</strong>sprovinces. Aussi, par lettre <strong>du</strong> 24 janvier <strong>1789</strong>, le souverain convie-t-il ses sujets à élire <strong>de</strong>sdéputés et à rédiger <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances. Par cette mesure, le roi accepte théoriquem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’expression <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> ses sujets, mais aussi les avis et lesconseils qu’ils peuv<strong>en</strong>t formuler pour résoudre la crise <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong> l’État.Dans les provinces, les sujet <strong>du</strong> roi connaiss<strong>en</strong>t déjà <strong>de</strong>s crises d’autres natures. Variées etinatt<strong>en</strong><strong>du</strong>es, elles se sont succédé <strong>de</strong>puis presque tr<strong>en</strong>te ans. <strong>Les</strong> viol<strong>en</strong>tes sautes climatiquesont <strong>en</strong>traîné crises frum<strong>en</strong>taires, chertés et épidémies récurr<strong>en</strong>tes. Le chômage sévit dans lesvilles. <strong>Les</strong> mesures mises <strong>en</strong> place par le roi et ses ministres pour faire face à cette situationsont mal perçues : incomplètem<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> œuvre, comme la libéralisation <strong>de</strong> la circulation<strong>de</strong>s grains, elles peuv<strong>en</strong>t avoir <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces négatives, notamm<strong>en</strong>t sur les plus pauvres.En <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>, les rigueurs <strong>de</strong> l’hiver, les gelées tardives, et les orages dévastateurs <strong>de</strong>l’été 1788 ont provoqué <strong>de</strong> mauvaises récoltes. <strong>Les</strong> v<strong>en</strong>tres sont vi<strong>de</strong>s et les espritss’échauff<strong>en</strong>t. Cette situation suscite <strong>de</strong>s émotions et manifestations <strong>de</strong> viol<strong>en</strong>ce comme àMeymac le 1 er avril <strong>1789</strong> ou à Égletons le 3 avril <strong>1789</strong> 2 . Dans ce contexte, la rédaction, àpartir <strong>du</strong> mois janvier <strong>1789</strong>, <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances suscite un mouvem<strong>en</strong>t d’espérance :c’est l’opportunité <strong>de</strong> pouvoir référer au roi <strong>de</strong>s difficultés auxquelles le peuple est confronté.Pour mettre <strong>en</strong> relief le contexte général, la situation <strong>de</strong> la province et l’exemple d’uneparoisse, cette plaquette est organisée <strong>en</strong> trois parties chronologiques : réalisées sous forme <strong>de</strong>fiches, les activités propos<strong>en</strong>t ainsi une prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la situation politique et sociale <strong>du</strong> pays<strong>en</strong> 1788-<strong>1789</strong>, une rapi<strong>de</strong> analyse <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances rédigés <strong>en</strong>tre janvieret mars <strong>1789</strong>, et l’étu<strong>de</strong> d’un cahier <strong>de</strong> paroisse : celui d’Objat, rédigé le 1 er mars <strong>1789</strong>.1 La sénéchaussée d’Uzerche est la plus anci<strong>en</strong>ne ; ses officiers royaux se montr<strong>en</strong>t par tradition très att<strong>en</strong>tifs à lapréservation <strong>de</strong>s archives, notamm<strong>en</strong>t dans la perspective <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>dre leurs droits face aux sénéchaussées <strong>de</strong>Brive et <strong>de</strong> Tulle, créées partiellem<strong>en</strong>t aux dép<strong>en</strong>ds <strong>de</strong> celle d’Uzerche. Ces trois circonscriptions sont <strong>en</strong> procèsquasi perman<strong>en</strong>ts <strong>du</strong>rant la fin <strong>du</strong> Moy<strong>en</strong> Âge et la R<strong>en</strong>aissance.2 Boutier (Jean), Campagnes <strong>en</strong> émois, révoltes et Révolution <strong>en</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>, Treignac, éd. <strong>Les</strong> Monédières, 1989, p.22.


IÉUN SYSTÈME POLITIQUE ET UNE SOCIÉTÉLA FRANCE À LA VEILLE DE LA RÉVOLUTIONP<strong>en</strong>dant plus <strong>de</strong> mille ans, la monarchie française s'est efforcée d'ét<strong>en</strong>dre le territoire <strong>du</strong> royaume et d’accroître lepouvoir <strong>du</strong> roi. Le pouvoir royal semble <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir absolu à partir <strong>de</strong> Louis XIV, mais si le royaume <strong>de</strong> France est leplus puissant d'Europe, le pouvoir <strong>du</strong> roi est <strong>en</strong> réalité plus limité et plus fragile qu'il n'y paraît au premier abord.I. Sur le plan politique, une monarchie absolue mais contestée1. Un monarque <strong>de</strong> droit divin…• Un roi <strong>de</strong> droit divin : un roi sacré <strong>de</strong>puis les débuts <strong>du</strong> Moy<strong>en</strong> Âge, désigné par Dieu et sout<strong>en</strong>u par l'Églisecatholique.• Un «père» pour ses sujets qui le respect<strong>en</strong>t profondém<strong>en</strong>t, si l’on se réfère au <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>.• Un monarque absolu <strong>de</strong>puis Louis XIV. Le roi ti<strong>en</strong>t dans sa main les principaux pouvoirs : exécutif,militaire, judiciaire, législatif et les symboles qui correspon<strong>de</strong>nt à ces pouvoirs.• Un pouvoir arbitraire sur ses sujets (lettres <strong>de</strong> cachet, embastillem<strong>en</strong>t).2. … dont le pouvoir est néanmoins limité• Par les coutumes <strong>de</strong> France.• Par les imbrications administratives in<strong>du</strong>ites par ces coutumes, qui r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt difficiles l’application <strong>de</strong>slois.• Par les nombreuses langues et patois, malgré l’exist<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> français comme langue officielle.• Par l'ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e <strong>du</strong> royaume et par les difficultés <strong>de</strong> circulation, malgré <strong>de</strong>s améliorations (réfection <strong>de</strong>sroutes, relais <strong>de</strong> poste royaux, construction <strong>de</strong> canaux).• Par les rev<strong>en</strong>dications <strong>du</strong> clergé et <strong>de</strong> la noblesse qui veul<strong>en</strong>t une part <strong>du</strong> pouvoir.• Par leur refus <strong>de</strong> payer <strong>de</strong>s impôts malgré la volonté <strong>du</strong> roi.• Par le budget (fortune personnelle et levée <strong>de</strong>s impôts).Fiche 23. … mais égalem<strong>en</strong>t contesté• Par les philosophes <strong>de</strong>s Lumières : Voltaire, Di<strong>de</strong>rot, Montesquieu… qui se fon<strong>de</strong>nt sur d’autres modèlespolitiques• (monarchie parlem<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> Angleterre, république <strong>en</strong> Amérique) et judiciaires (Habeas corpus <strong>en</strong> Angleterre).• Par les savants qui étudi<strong>en</strong>t le mon<strong>de</strong> et voi<strong>en</strong>t qu'il n'y a pas <strong>de</strong> réalité dans la «nature divine» <strong>du</strong> roi.• Par les bourgeois, par les nobles qui aimerai<strong>en</strong>t chacun <strong>de</strong> leur côté pouvoir participer au pouvoir.• Le peuple ne conteste pas le pouvoir <strong>du</strong> roi mais lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réformes <strong>en</strong> matière d'impôt et lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> choisir ses ministres.II. Une société d’ordres res très hiérarchisée1. Une société d'ordres : <strong>de</strong>s sujets et <strong>de</strong>s groupes sociaux différ<strong>en</strong>ciés par les privilèges• . . . Pas ou peu <strong>de</strong> <strong>de</strong>stin indivi<strong>du</strong>el, <strong>de</strong>s groupes, <strong>de</strong>s familles, <strong>de</strong>s ordres, <strong>de</strong>s corporations.


• Le tiers état représ<strong>en</strong>te plus <strong>de</strong> 97 % <strong>de</strong> la population ; la noblesse et le clergé sont très minoritaires mais puissants.• les plus pauvres n'ont pas droit à la parole même dans les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances.• Une société figée et fermée dans laquelle il est très difficile <strong>de</strong> s'élever socialem<strong>en</strong>t.2. Une société schréti<strong>en</strong>ne à dominante catholique• On est très majoritairem<strong>en</strong>t catholique dans la société <strong>de</strong> l'époque, mais il existe un édit <strong>de</strong> tolérance pour les juifs et lesprotestants <strong>de</strong>puis 1787. <strong>Les</strong> prêtres qui compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le français et le latin sont les intermédiaires <strong>du</strong> roi auprès <strong>du</strong> peuple.• <strong>Les</strong> réunions publiques se font dans les églises.3. Une société inégalitaire sur le plan fiscal• <strong>Les</strong> nobles et le clergé pai<strong>en</strong>t très peu ou pas d'impôts suivant les cas.• Il y a <strong>de</strong>s écarts très importants <strong>de</strong> richesse au sein <strong>du</strong> tiers état, mais les plus pauvres support<strong>en</strong>t proportionnellem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s impositions plus lour<strong>de</strong>s.• La famine guette les plus pauvres à la veille <strong>de</strong> la révolution car le prix <strong>du</strong> pain augm<strong>en</strong>te fortem<strong>en</strong>t.• On est dans une situation <strong>de</strong> fragilité financière et sanitaire <strong>du</strong> petit peuple, perte d’espoir face à la <strong>du</strong>reté <strong>de</strong> la vie(cherté <strong>du</strong> blé, désordres climatiques, impositions …).III. Un royaume puissant mais qui manque d'arg<strong>en</strong>t1. Une puissance à l’échelle <strong>du</strong> contin<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>…• Un royaume riche et réputé pour sa prospérité : un territoire propice à l’agriculture, au commerce et aux manufactures.• 28 millions <strong>de</strong> Français, le royaume le plus peuplé <strong>en</strong> Europe : une puissance démographique.2. … mais qui subit une succession d’épidémies et d'acci<strong>de</strong>nts climatiques <strong>de</strong>puis1776• Peste, grêle, gelées <strong>en</strong> été, et pluies diluvi<strong>en</strong>nes, orages <strong>de</strong>structeurs…• <strong>Les</strong> provinces sont cloisonnées, il y a <strong>de</strong>s douanes intérieures et <strong>de</strong>s difficultés pour faire voyager les céréales.• Il y a <strong>de</strong>s spéculateurs qui stock<strong>en</strong>t le grain ce qui fait monter les prix (agiotage).• Baisse <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction et difficultés au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la sou<strong>du</strong>re (<strong>en</strong>tre avril et la moisson), disette voire famine pour lesplus pauvres.3. L’État et le roi connaiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong> graves difficultés financières• L' <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong> Versailles et les fastes <strong>de</strong> la cour coût<strong>en</strong>t cher.• Il faut payer les p<strong>en</strong>sions <strong>de</strong>s nobles.• On a financé la guerre <strong>de</strong>s Insurg<strong>en</strong>ts (hommes <strong>de</strong>s colonies américaines qui veul<strong>en</strong>t l’indép<strong>en</strong>dance) et cela a coûté<strong>de</strong>ux milliards <strong>de</strong> livres dont une part seulem<strong>en</strong>t est peu à peu remboursée.• Il faut aménager <strong>de</strong>s routes dans le royaume.• <strong>Les</strong> tailles et autres impôts royaux ne rapport<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t pour couvrir les dép<strong>en</strong>ses.• L'État est profondém<strong>en</strong>t <strong>en</strong><strong>de</strong>tté car il a dû emprunter : il doit rembourser sa <strong>de</strong>tte et les intérêts <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>tte. L’État estdans une situation <strong>de</strong> faillite économique <strong>en</strong> <strong>1789</strong>. Le roi doit réunir les États généraux pour obt<strong>en</strong>ir la levée <strong>de</strong>nouveaux impôts.Conclusion :En <strong>1789</strong>, toutes les conditions sont réunies pour une révolte importante, comme il y <strong>en</strong> a déjà eu dans le siècle. Néanmoins, toutun <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> facteurs se conjugu<strong>en</strong>t : les appétits politiques <strong>de</strong> la bourgeoisie, le refus <strong>de</strong> la noblesse <strong>de</strong> rogner sur sesprivilèges, la longue suite <strong>de</strong> désastres agricoles provoqués par les acci<strong>de</strong>nts climatiques. <strong>Les</strong> difficultés financières con<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t lesplus pauvres à la disette et l’État au bord <strong>de</strong> la faillite. La conjonction <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts facteurs provoque plus qu’une révolte : unerévolution, c'est-à-dire un bouleversem<strong>en</strong>t total <strong>de</strong> la société, qui ouvre sur un système politique différ<strong>en</strong>t, une façon <strong>de</strong> vivrediffér<strong>en</strong>te, une société organisée autrem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> nouvelles valeurs religieuses et philosophiques.


Comme cela arrive <strong>en</strong> automne p<strong>en</strong>dant les labours, tu trouves cette monnaie au bord d’un chemin. Aprèsl’avoir nettoyée doucem<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong> l’eau et <strong>du</strong> savon <strong>de</strong> Marseille (et ri<strong>en</strong> d’autre), le temps est v<strong>en</strong>u <strong>de</strong>l’i<strong>de</strong>ntifier. Mais comm<strong>en</strong>t ? Il faut d’abord déchiffrer la lég<strong>en</strong><strong>de</strong> tout autour qui est écrite <strong>en</strong> abrégé, puisdévelopper ce qui est écrit. Chaque élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ssiné sur une pièce <strong>de</strong> monnaie a une signification trèsimportante.5. En t’aidant <strong>du</strong> tableau 3 (<strong>Les</strong> ateliers <strong>de</strong> frappe) <strong>de</strong> la fiche 4, retrouve les indices qui permett<strong>en</strong>t d’i<strong>de</strong>ntifiercette monnaie : indique pour chaque flèche <strong>de</strong> quoi il s’agit.Avers (côté face)Le personnage :Revers (côté pile)Quel est cet objet et que symbolise-t-il ? :L’année <strong>de</strong> frappe :L’atelier :Le graveur :DuvivierLe directeur <strong>de</strong> l’atelier :À gauche le blason à fleurs <strong>de</strong> lys <strong>de</strong> la France et àdroite celui <strong>de</strong> la Navarre (chaînes). Cela rappellequ’H<strong>en</strong>ri IV au XVI e siècle est l’héritier <strong>de</strong> son royaume<strong>de</strong> Navarre (sud-ouest <strong>de</strong> l’actuelle France) et <strong>du</strong>royaume <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>ux terres qu’il réunit <strong>en</strong> unroyaume puissant pour lui et ses successeurs.Écris toutes les lettres et signes <strong>de</strong> la lég<strong>en</strong><strong>de</strong> dans les cases ci-<strong>de</strong>ssous:AversRevers : comm<strong>en</strong>cer après la couronne6. Dans quelle langue la lég<strong>en</strong><strong>de</strong> est-elle écrite ?...........................................................................................................7. Beaucoup <strong>de</strong> mots sont abrégés sur la monnaie car il n’y a pas assez <strong>de</strong> place pour tout écrire. Chaque point ou croixindique que le mot est abrégé et qu’il faut <strong>en</strong> retrouver la fin. Colorie ou <strong>en</strong>toure d’une même couleur le mot sur la pièce etsa tra<strong>du</strong>ction complète telle quelle est écrite ici :AversReversLouis XVI par la grâce <strong>de</strong> Dieu (<strong>de</strong>i gratia) roi <strong>de</strong> France et <strong>de</strong> NavarreQue le Christ règne, qu’il vainque, qu’il dirige (le mon<strong>de</strong>)8. Il est maint<strong>en</strong>ant possible d’i<strong>de</strong>ntifier la pièce. De quelle sorte <strong>de</strong> monnaie s’agit-t-il ? Dans quelle province etdans quelle ville a-t-elle été frappée ?…………………………………………………………………………………………………………………………9. Qu’appr<strong>en</strong>d-on sur les pouvoirs <strong>du</strong> roi grâce à la lég<strong>en</strong><strong>de</strong>, au portrait, aux symboles ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………


Eau-forte, chez Crépy, Paris, 26 juin <strong>1789</strong>. © BNF, Paris, cabinet <strong>de</strong>s Estampes, Qb1 <strong>1789</strong> (27 juin), 21x 29,5 cm.


ILA SOCIÉTÉ D’ORDRES :UNE SOCIÉTÉ INÉGALITAIREAvant la Révolution, les Français sont répartis dans trois catégories sociales que l’on appelle les ordres.Le roi absolu a une place à part, car l’on p<strong>en</strong>se alors qu’il est sacré et désigné par Dieu.Le clergé regroupe les clercs ou prêtres et les moines dont la tâche est <strong>de</strong> prier.La noblesse regroupe normalem<strong>en</strong>t ceux dont la tâche est <strong>de</strong> se battre pour le royaume (noblesse d’épée).Elle désigne aussi <strong>de</strong>s hommes qui s’occup<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la justice <strong>du</strong> roi (noblesse <strong>de</strong> robe, car ils port<strong>en</strong>t une robe,comme les avocats aujourd’hui).Ces <strong>de</strong>ux groupes réunis représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 2 à 3 % <strong>de</strong> la population.Tous les autres font partie <strong>du</strong> tiers état, qui regroupe à la fois les riches bourgeois <strong>de</strong>s villes et <strong>de</strong>scampagnes, <strong>de</strong>s laboureurs aisés et une majorité <strong>de</strong> paysans, d’artisans mo<strong>de</strong>stes, voire <strong>de</strong> pauvresdomestiques ou <strong>de</strong>s manouvriers (ceux qui travaill<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurs mains). L’expression «tiers état» désigne <strong>en</strong>fait <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s <strong>de</strong> richesse et <strong>de</strong> culture très différ<strong>en</strong>tes les unes <strong>de</strong>s autres.Chaque ordre suit aussi <strong>de</strong>s lois différ<strong>en</strong>tes, que l’on appelle <strong>de</strong>s lois privées ou privilèges : ainsi, pour unmême délit, la peine sera différ<strong>en</strong>te si l’on est noble, clerc ou si l’on fait partie <strong>du</strong> tiers état. De même,chacun <strong>de</strong>s ordres paie <strong>de</strong>s impôts différ<strong>en</strong>ts : les clercs et les nobles <strong>en</strong> pai<strong>en</strong>t très peu, c’est le tiers état quisupporte l’ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>s lour<strong>de</strong>s impositions.Fiche 5Le tiers état


La gravure suivante représ<strong>en</strong>te la société d’ordres : pour cela elle utilise <strong>de</strong>s symboles, c’est-à-dire <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ssins d’objets, <strong>de</strong> personnages, <strong>de</strong> végétaux qui ont aussi un autre s<strong>en</strong>s que celui <strong>de</strong> l’objet lui-même.Docum<strong>en</strong>t 2. <strong>Les</strong> trois ordres réunis par la concor<strong>de</strong>. Gravure, 26 juin <strong>1789</strong>. © BNF, Paris.Allégorie <strong>de</strong> la justice divine avec son faisceau, signe <strong>de</strong> jugem<strong>en</strong>t équitable21Ordre :Ordre :Ordre :1. I<strong>de</strong>ntifiez chacun <strong>de</strong>s ordres et leurs symboles. (Voyez les détails <strong>de</strong> la gravure avec la fiche 4 verso)2. Quels sont les objets ou animaux ou végétaux représ<strong>en</strong>tés aux flèches 1 et 2 ? Que symbolis<strong>en</strong>t-ils à votre avis ?1……………………………………………………………………………………………………………….2………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………....3. Qui sont les personnages représ<strong>en</strong>tés au <strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> roi Louis XVI ?……………………………………………………………………………………………………………………….......4. Qui sont les personnages représ<strong>en</strong>tés sur la colonne (ou trophée) <strong>de</strong> droite ? Quelle était leur fonction ?……………………………………………………………………………………………………………………….......……………………………………………………………………………………………………………………….......5. Quels sont les objets réunis au pied <strong>de</strong> la colonne <strong>de</strong> droite ? Que signifi<strong>en</strong>t-ils ?……………………………………………………………………………………………………………………….......……………………………………………………………………………………………………………………….......En bref :Quelle image <strong>de</strong> la société d’Anci<strong>en</strong> Régime l’auteur veut-il donner ? Quelle est la signification <strong>de</strong> cette gravure ?……………………………………………………………………………………………………………………….....……………………………………………………………………………………………………………………….....……………………………………………………………………………………………………………………….....……………………………………………………………………………………………………………………….....


IDES PAYSANS QUI PLOIENT SOUS LES IMPÔTSAvant <strong>1789</strong>, <strong>en</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> comme dans le reste <strong>du</strong> royaume, le système fiscal apparaît inégalitaire mais cefait est considéré comme normal. Ainsi selon l’ordre auquel on apparti<strong>en</strong>t, selon le lieu où l’on vit, les impôtsvari<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quantité et <strong>en</strong> valeur. <strong>Les</strong> habitants <strong>de</strong>s villes sont moins imposés que ceux <strong>de</strong>s campagnes. Unpaysan <strong>de</strong> la région d’Uzerche et un <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Tur<strong>en</strong>ne, à richesse égale, n’auront pas les mêmes chargesfiscales. <strong>Les</strong> paysans <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Pompadour sont les seuls à supporter <strong>de</strong>s impositions particulières pourfinancer le haras royal. Par ailleurs, les membres <strong>du</strong> clergé et <strong>de</strong> la noblesse pay<strong>en</strong>t beaucoup moins d’impôtque le tiers état ; aussi, au sein <strong>du</strong> tiers état, les plus riches t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t-ils d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s privilèges qui leurpermettront <strong>de</strong> payer moins d’impôts, voire d’<strong>en</strong> être exemptés. Il arrive que le roi <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à la province unesomme globale ; une assemblée <strong>de</strong> notables indique alors la somme que chaque paroisse doit payer. Cette fois<strong>en</strong>core, les inégalités sont nombreuses. De plus, la province <strong>du</strong> <strong>Limousin</strong>, réputée pour sa pauvreté, semblepourtant payer plus d’impôts que celle <strong>du</strong> Périgord.<strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t tout particulièrem<strong>en</strong>t les mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>s paroissesà propos <strong>de</strong>s impôts qui les accabl<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> villageois font aussi <strong>de</strong>s propositions pour réformer le systèmed’imposition. Le roi est att<strong>en</strong>tif aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> son peuple : ses int<strong>en</strong>dants <strong>de</strong>s finances ont essayé àplusieurs reprises avant <strong>1789</strong> <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre les impôts plus égalitaires, mais le clergé et la noblesse s’y sonttoujours opposés.Le système utilisé pour prélever les impôts r<strong>en</strong>d la situation <strong>en</strong>core plus difficile pour les petites g<strong>en</strong>s. Leroi reçoit <strong>de</strong> riches personnages l’équival<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sommes qu’il compte percevoir avec les impôts. Ceshommes, qu’on appelle <strong>de</strong>s fermiers ou traitants, se charg<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lever les impôts, majorés d’une sommequi leur permet <strong>de</strong> faire un bénéfice. Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, ils emploi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s huissiers qui leurs rachèt<strong>en</strong>t une part<strong>de</strong>s impôts à prélever : ces <strong>de</strong>rniers rajout<strong>en</strong>t à leur tour leur bénéfice sur le prix, et pass<strong>en</strong>t chaque moispour obt<strong>en</strong>ir une part <strong>de</strong>s sommes <strong>du</strong>es. Ils se montr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t brutaux et sont accompagnésd’hommes armés qui se font <strong>en</strong> plus payer. Tous ces frais s’ajout<strong>en</strong>t aux impôts que <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>tthéoriquem<strong>en</strong>t payer les g<strong>en</strong>s <strong>de</strong>s campagnes.1. Pourquoi, d’après les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> Saint-Pardoux-l’Ortigier et d’Objat, les paysansne s’adress<strong>en</strong>t-ils pas à la justice pour se déf<strong>en</strong>dre contre les excès <strong>de</strong>s receveurs d’impôts ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Fiche 6«[…] Tout est employé par cesag<strong>en</strong>s (les receveurs d’impôts) etleurs commis, qui, à l’ai<strong>de</strong> d’untarif arbitraire et <strong>en</strong>tortillé,vex<strong>en</strong>t (font payer injustem<strong>en</strong>t)presque tout le mon<strong>de</strong>, surtout lepauvre peuple, qui préfère payerce qu’on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> injustem<strong>en</strong>t,plutôt que <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>grands sacrifices pour obt<strong>en</strong>irjustice, ne sachant à quis’adresse».Saint-Pardoux-l’Ortigier (àgauche) et Objat (à droite). Arch.dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.


LESIMPÔTSROYAUXLa taille<strong>Les</strong> ai<strong>de</strong>sLa capitationLe franc-fiefLe papier-timbréLe vingtièmeL’impôt sur le haras <strong>de</strong>PompadourTaxe sur la navigationL’octroiLa corvée royaleLESIMPÔTSSEIGNEURIAUXLe c<strong>en</strong>s<strong>Les</strong> r<strong>en</strong>tes, payables <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t,grain ou animaux<strong>Les</strong> arrérages <strong>de</strong> c<strong>en</strong>s et <strong>de</strong> r<strong>en</strong>tes jusqu’à 30ans après la date <strong>de</strong> paiem<strong>en</strong>tLa solidarité <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>tes (prises sur unautre habitant <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong>simpôts non payés par un autre)<strong>Les</strong> banalités (four, moulin ou monage,pressoir)Droit d’acaptDroit <strong>de</strong> chetelLe champartDroit <strong>de</strong> mainmorteCorvéesLESIMPÔTS PRÉLEVÉSPAR LE CLERGÉ<strong>Les</strong> dîmessur le grain,la paille et les animaux<strong>Les</strong> r<strong>en</strong>tes sur les terresLe casuel2. Entourez dans les textes les impôts dont se plaign<strong>en</strong>t les villageois <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> et reliez-les parune flèche aux impôts correspondants qui écras<strong>en</strong>t ce paysan :Cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> Beyssac, article 3. Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.« Le droit <strong>de</strong> franc fief […] a été établi pour une cause quine subsiste plus ; ladite communauté (<strong>de</strong> Treignac)<strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu'il soit totalem<strong>en</strong>t supprimé, soit commeblessant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t l'égalité <strong>de</strong> contribution qui doitexister <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts ordres <strong>de</strong> l'État, soit comm<strong>en</strong>uisible à l'agriculture et au commerce <strong>de</strong>s propriétésfoncières ».Cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> Treignac, article 2.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.Cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> Chamberet. Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.« Nous <strong>de</strong>mandons la suppression <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> gabelle[…]. Nous avons honte <strong>de</strong> le dire, mais <strong>de</strong>puisquelques années on exige un droit sur le bois que lespauvres paysans con<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t à Tulle. On a poussé lacupidité jusqu’à imposer les œufs, les caillés… ».Cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> Sainte-Fortuna<strong>de</strong>.Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Lettres Sci<strong>en</strong>ces et Arts <strong>de</strong> laCorrèze, tome 44-45, 1927-1928, Per 1.3. Recherchez sur la fiche lexique la signification <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts impôts et surlignez-<strong>en</strong> les définitions. Notez<strong>en</strong>suite ici la définition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux impôts qui vous paraiss<strong>en</strong>t les plus injustes (Justifiez votre choix).…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………4. Notez les numéros <strong>de</strong>s articles <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat (Fiche 14) qui ont pour sujet lesimpositions. Sont-ils nombreux ? ………………………………………………………………………..


IILE ROI SE RÉSOUT À CONVOQUERDES ÉTATS GÉNÉRAUXEn janvier <strong>1789</strong>, Louis XVI adresse une lettre à ses sujets pour leur annoncer la t<strong>en</strong>ue d’États généraux, afin <strong>de</strong>remédier aux difficultés <strong>du</strong> royaume.Docum<strong>en</strong>t 1. LETTRE DU ROI, pour la convocation <strong>de</strong>s États généraux à Versailles, le 28 avril<strong>1789</strong> ; lettre datée <strong>du</strong> 24 janvier <strong>1789</strong>. (<strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> la Haute-Vi<strong>en</strong>ne, B 2414)NOTRE AMÉ ET FÉAL, nous avons besoin <strong>du</strong> concours <strong>de</strong> nos fidèles sujets pour nous ai<strong>de</strong>r à surmonter toutes lesdifficultés où nous nous trouvons, relativem<strong>en</strong>t à l’état <strong>de</strong> nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant etinvariable dans toutes les parties <strong>du</strong> gouvernem<strong>en</strong>t qui intéress<strong>en</strong>t le bonheur <strong>de</strong> nos sujets et la prospérité <strong>de</strong> notre royaume.Ces grands motifs nous ont déterminé à convoquer l’assemblée <strong>de</strong>s États <strong>de</strong> toutes les provinces <strong>de</strong> notre obéissance, tant pournous conseiller et nous assister dans toutes les choses qui nous seront mises sous les yeux, que pour faire connaître les souhaitset les doléances <strong>de</strong> nos peuples : <strong>de</strong> manière que, par une mutuelle confiance et par un amour réciproque <strong>en</strong>tre le souverain etses sujets, il soit apporté le plus promptem<strong>en</strong>t possible un remè<strong>de</strong> efficace aux maux <strong>de</strong> l’État, et que les abus <strong>de</strong> tout g<strong>en</strong>resoi<strong>en</strong>t réformés et prév<strong>en</strong>us par <strong>de</strong> bons et soli<strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s qui assur<strong>en</strong>t la félicité publique, et qui nous r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt à nous,particulièrem<strong>en</strong>t, le calme et la tranquillité dont nous sommes privé <strong>de</strong>puis si longtemps.Fiche 7À CES CAUSES, nous vous avertissons et signifions que notre volonté est <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>cer à t<strong>en</strong>ir les États libres etgénéraux <strong>de</strong> notre royaume, au lundi 27 avril prochain, <strong>en</strong> notre Ville <strong>de</strong> Versailles, où nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons et désirons que setrouv<strong>en</strong>t aucuns <strong>de</strong>s plus notables personnages <strong>de</strong> chaque province, bailliage et sénéchaussée. Et pour cet effet vous mandons ettrès expressém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>joignons qu’incontin<strong>en</strong>t, la prés<strong>en</strong>te reçue, vous ayez à convoquer et assembler <strong>en</strong> notre ville <strong>de</strong>.............................. dans le plus bref temps que faire sa pourra tous ceux <strong>de</strong>s trois États <strong>du</strong> bailliage (ou sénéchaussée <strong>de</strong>..............................) pour conférer et pour communiquer <strong>en</strong>semble, tant les remontrances, plaintes et doléances, que les moy<strong>en</strong>s etavis qu’ils auront à proposer <strong>en</strong> l’assemblée générale <strong>de</strong> nos dits États ; et ce fait, élire, choisir et nommer sans plus <strong>de</strong> chaqueordre, tous personnages dignes <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> marque <strong>de</strong> confiance, par leur intégrité et par le bon esprit dont ils serontanimés : lesquelles convocations et élections seront faites dans les formes prescrites pour tout le royaume par le règlem<strong>en</strong>tannexé aux prés<strong>en</strong>tes lettres ; et seront lesdits députés munis d’instructions et pouvoirs, généraux et suffisants pour proposer,remontrer, aviser et cons<strong>en</strong>tir tout ce qui peut concerner les besoins <strong>de</strong> l’État, la réforme <strong>de</strong>s abus, l’établissem<strong>en</strong>t d’un ordrefixe et <strong>du</strong>rable dans toutes les parties <strong>de</strong> l’administration, la prospérité générale <strong>de</strong> notre royaume, et le bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> tous et chacun<strong>de</strong> nos sujets : les assurant que <strong>de</strong> notre part ils trouveront toute volonté et affection pour maint<strong>en</strong>ir et faire exécuter ce qui auraété concerté <strong>en</strong>tre nous et lesdits États, soit relativem<strong>en</strong>t aux impôts qu’ils auront cons<strong>en</strong>tis, soit pour l’établissem<strong>en</strong>t d’une règleconstante dans toutes les parties <strong>de</strong> l’administration et <strong>de</strong> l’ordre public ; leur promettant <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r et d’écoulerfavorablem<strong>en</strong>t leurs avis sur tout ce qui peut intéresser le bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> nos peuples, et <strong>de</strong> pourvoir sur les doléances et propositionsqu’ils auront faites, <strong>de</strong> telle manière que notre royaume, et tous nos sujets <strong>en</strong> particulier, ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pour toujours les effetssalutaires qu’ils doiv<strong>en</strong>t se promettre d’une telle et si notable assemblée.DONNÉ à Versailles, le vingt-quatre janvier mil sept quatre-vingt-neuf.Signé LOUIS,et plus bas : LAURENT DE VILLEDEUIL


1. Prés<strong>en</strong>tez le docum<strong>en</strong>t 1 : auteur, nature, date.……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….2. Pourquoi le roi souhaite-t-il convoquer les États généraux ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….3. Dans le premier paragraphe, relevez les trois extraits <strong>de</strong> phrases qui montr<strong>en</strong>t les objectifsrecherchés par le souverain.……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….4. Quand et où les États généraux sont-ils convoqués ? Est-ce qu’ils se sont ouverts à la dateprévue ? (précisez). Dans le paragraphe 7 <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t (voir fiche 10), comm<strong>en</strong>t est désignéle lieu <strong>de</strong> réunion <strong>de</strong>s États généraux ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….5. Dans le paragraphe 2 <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t (voir fiche 10), quelles sont les <strong>de</strong>ux ori<strong>en</strong>tations fixées parle souverain pour préparer les États généraux ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….6. Qui est concerné par cette convocation (docum<strong>en</strong>t 1) ? Précisez votre réponse après avoir lules 3 premiers paragraphes <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t d’élaboration <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances (voir fiche10).……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….7. Relevez à la fin <strong>du</strong> paragraphe 2 (docum<strong>en</strong>t 1) trois extraits <strong>de</strong> phrase qui expliqu<strong>en</strong>t lespromesses que le roi s’<strong>en</strong>gage à t<strong>en</strong>ir pour répondre aux att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s États généraux.……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….8. En quoi est-il étonnant que Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil signe la lettre adressée par le roi (voir lesdocum<strong>en</strong>ts 1 et 2) à ses sujets ? Pourquoi le fait-il alors ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….Docum<strong>en</strong>t 2. BIOGRAPHIE SUCCINCTE DE PIERRE-CHARLES LAURENT DE VILLEDEUIL(1742-1828).Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil est né le 11 octobre 1742 à Bouchain (départem<strong>en</strong>t actuel <strong>du</strong> Nord). Son père,Pierre-Joseph Laur<strong>en</strong>t, a été anobli vers 1750, portant le titre <strong>de</strong> marquis <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil. Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong>Ville<strong>de</strong>uil est nommé le 3 mai 1787 par Loménie <strong>de</strong> Bri<strong>en</strong>ne pour occuper le poste <strong>de</strong> contrôleurgénéral <strong>de</strong>s finances mais c'est Bri<strong>en</strong>ne qui ti<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> réalité, le ministère <strong>de</strong>s finances et Ville<strong>de</strong>uil doittravailler sous son contrôle. Cette situation l'amène à démissionner au bout <strong>de</strong> quatre mois, le 28 août1787 sous le prétexte <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> santé. Le 25 juillet 1788, il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t Secrétaire d'État <strong>de</strong> laMaison <strong>du</strong> roi. Il <strong>en</strong> est le <strong>de</strong>rnier titulaire. Il est hostile à la convocation <strong>de</strong>s États généraux et s'opposeau projet <strong>de</strong> Necker <strong>de</strong> doubler le nombre <strong>de</strong> députés <strong>du</strong> tiers état. Il suggère <strong>de</strong> leur substituer uneassemblée <strong>de</strong> la nation, sans distinction d'ordres, dont les membres ne serai<strong>en</strong>t pas élus mais choisispar le roi. Il démissionne après le r<strong>en</strong>voi <strong>de</strong> Necker et émigre <strong>en</strong> Angleterre avec sa famille. Il r<strong>en</strong>tre <strong>en</strong>France <strong>en</strong> mai 1792 pour mettre sur pied le projet d'une nouvelle fuite <strong>du</strong> roi après l'échec <strong>de</strong>Var<strong>en</strong>nes. En 1793, il émigre à nouveau <strong>en</strong> Écosse et ne r<strong>en</strong>tre <strong>en</strong> France qu'<strong>en</strong> 1814. Il est élu membre<strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions et belles lettres <strong>en</strong> 1816. il meurt à Paris le 28 avril 1828.


IILA CONVOCATION DES ÉTATS GÉNÉRAUX :UNE RÉPONSE AUX DÉSORDRES FINANCIERSDU ROYAUMEOn donne le nom d’États généraux à l’assemblée <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes provinces <strong>du</strong> royaume quireprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les trois ordres <strong>de</strong> la société. Cette assemblée ne peut être réunie qu’à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> roi. Selonles coutumes <strong>de</strong> France le roi <strong>de</strong>vrait réunir les députés <strong>de</strong>s provinces pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r leur accord <strong>en</strong> cas<strong>de</strong> création d’un nouvel impôt. En fait, les États généraux n’ont pas été réunis <strong>de</strong>puis… 1614 ! En effet, lepouvoir <strong>de</strong>s rois <strong>de</strong> France <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus absolu et ils ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt plus l’avis <strong>de</strong> leurs sujets. Ilfaut donc <strong>de</strong>s problèmes très graves pour que le roi Louis XVI réunisse, sur les conseils <strong>de</strong> son directeurgénéral <strong>de</strong>s finances, Necker, <strong>de</strong>s États généraux à Versailles. Le roi <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour l’occasion à ses sujets <strong>de</strong>faire part <strong>de</strong> leurs remarques et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s, que l’on appelle <strong>de</strong>s doléances.Budget <strong>de</strong> la France <strong>en</strong> 1788, établi <strong>en</strong> livres(Une livre équivaut à l’origine à un peu moins <strong>de</strong> 5 grammes d’arg<strong>en</strong>t)Recettes, dont : Dép<strong>en</strong>ses, dont :Postes budgétairessommes <strong>en</strong> livresP o s t e s b u d g é t a i r e ss o m m e s e n l i v r e sI m p ô t s d i r e c t s : 1 5 7 5 8 3 4 6 1I m p ô t s i n d i r e c t s 1 : 2 0 7 9 6 3 4 2 7L o t e r i e r o y a l e : 9 8 6 0 0 0 0Créance sur les États-Unis 2 : 1 6 0 0 0 0 0D é p e n s e s c i v i l e s : 1 4 5 8 0 2 3 8 8I n s t r u c t i o n : 1 1 5 7 3 8 8T r a v a u x p u b l i c s : 1 4 9 5 3 1 2 0L a C o u r : 3 5 6 6 6 2 5 8D é p e n s e s m i l i t a i r e s : 1 6 5 5 1 0 0 5 0Remb o u rsem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tt e : 3 1 0 4 2 6 7 4 4Recettes totales : 503 546 049 livresDép<strong>en</strong>ses totales : 629 628 182 livres1 Voir tableau <strong>de</strong>s impositions <strong>en</strong> <strong>Limousin</strong> d’après les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances.2 La France a prêté <strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>t aux anci<strong>en</strong>nes colonies britanniques pour m<strong>en</strong>er la Guerre d’Indép<strong>en</strong>dance et ellesrembours<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core cet arg<strong>en</strong>t.Fiche 8Le budget d’un État, comme tout budget, <strong>de</strong>vrait être équilibré, c'est-à-dire que les dép<strong>en</strong>ses ne doiv<strong>en</strong>t pasdépasser les recettes. Si l’État est <strong>en</strong><strong>de</strong>tté, il doit emprunter, pour combler le déficit. S’il emprunte <strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>t,il doit <strong>en</strong> plus <strong>de</strong>s intérêts à celui qui lui prête cet arg<strong>en</strong>t. Il s’agit <strong>de</strong> banquiers, mais aussi <strong>de</strong>s personnesprivées, <strong>en</strong> particulier les nobles <strong>du</strong> royaume.1. Calculez le montant <strong>de</strong> l’excé<strong>de</strong>nt (ce qui n’est pas dép<strong>en</strong>sé) ou celui <strong>du</strong> déficit <strong>de</strong> l’État :.................……………………………………………………………………………………2. Le Budget <strong>de</strong> la France est-il équilibré ? Justifiez votre réponse.……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………3. Qu’est-ce qui rapporte le plus à l’État ? Pour quel poste budgétaire l’État dép<strong>en</strong>se-t-il le plus ?…………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………..


Extrait <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong>doléances d’Affieux..Arch. dép. <strong>de</strong> laCorrèze, B 266 .4. Réécrivez d’abord la suite <strong>de</strong> l’extrait <strong>du</strong> texte d’Affieux :Pour vous ai<strong>de</strong>r : les s et les f, les n et les v, les e et les o sont écrits <strong>de</strong> manière presque i<strong>de</strong>ntique et l’orthographe n’est pas <strong>en</strong>core fixée à cette époque !«La communauté se flatte que comme au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> tous les impôts qu’elle a suporté <strong>de</strong>puis bi<strong>en</strong> <strong>du</strong> tems, et qu’ellesuporte <strong>en</strong>core, elle a été foulée (= écrasée), bi<strong>en</strong>5. <strong>Les</strong> villageois peuv<strong>en</strong>t-ils ai<strong>de</strong>r le roi ? Quelle solution propos<strong>en</strong>t-ils ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Extrait <strong>du</strong> cahier<strong>de</strong> doléances <strong>de</strong>Chamberet.Arch. dép. <strong>de</strong> laCorrèze, B 266.«Tous les bénéfices séculiers et réguliers, [<strong>de</strong>s] chapitres, communautés d’hommes et abbayes royales doiv<strong>en</strong>t êtresupprimés, att<strong>en</strong><strong>du</strong> qu’ils n’ont point charges d’âmes (ils ne s’occup<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong>s habitants, mais pri<strong>en</strong>t) et faire lav<strong>en</strong>te <strong>de</strong> leurs bi<strong>en</strong>s pour le prix être employé à payer la <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> l’Etat[…]». Pour le vocabulaire, voir le lexique.6. Qu’est-ce que propos<strong>en</strong>t les habitants <strong>de</strong> Chamberet : sont-ils <strong>du</strong> même avis que ceux d’Affieux ?…………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………...………………………………………………………………………………………………………….………….…………………………………………………………………………………………………………


<strong>Les</strong> élections aux États généraux <strong>de</strong> <strong>1789</strong>États générauxassemblés à Versailles1315 députés élus dans tout leroyaume (tous ne sont pasallés à Versailles). Un seulcahier pour chacun <strong>de</strong>s troisordres : 3 <strong>cahiers</strong> pour leroyaume.322 330663Assemblée<strong>de</strong> la noblesse(281 nobles)1 à 4 députés choisisparmi tous les noblesÉti<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> Jauc<strong>en</strong>, baron<strong>de</strong> Poissac, conseiller auParlem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux.Vicomte Gilbert <strong>de</strong> laCueille, major <strong>du</strong> régim<strong>en</strong>tRoyal-Picardie.Assemblée<strong>du</strong> clergé1 à 4 députés choisisparmi tout le clergéJean Pierre Forest <strong>de</strong>Masmoury, curé d’Ussel.Martin Thomas, curé<strong>de</strong> Meymac.Assemblée<strong>du</strong> tiers état2 à 8 députés choisis parmi lesdéputés <strong>de</strong>s villes et campagnes Antoine Melon, lieut<strong>en</strong>ant général <strong>de</strong> lasénéchaussée <strong>de</strong> Tulle. Gabriel Males, avocat <strong>de</strong> Brive. Gabriel Delort-Puymalie, lieut<strong>en</strong>antparticulier <strong>du</strong> sénéchal d’Uzerche. Pierre Ludière, avocat <strong>de</strong> Tulle.On choisit <strong>en</strong>suite <strong>de</strong>sdéputés par ordre au niveau<strong>de</strong> la province <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>. <strong>Les</strong> réunions sefont à Tulle.Un cahier par ordre.Assemblée <strong>de</strong>sénéchausséeDéputés choisis parmi les députés<strong>de</strong>s villes et campagnesAu niveau <strong>de</strong>s bailliages :dans le nord <strong>du</strong> royaume et<strong>de</strong>s sénéchaussées au sud.Dans la province, 3sénéchaussées : Uzerche(2-4 mars), Brive (11-13mars), Tulle (12-13 mars).Un cahier cpar sénéchaussée.À lacampagneAssemblée <strong>de</strong>tous les chefs<strong>de</strong> famille <strong>de</strong>la paroisseEn villeAssemblée <strong>de</strong>la villeAssemblée <strong>de</strong>scorporations etchefs <strong>de</strong> famille<strong>de</strong>s paroissesPour le tiers état, lesdésignations se font dans lecadre <strong>de</strong>s paroisses, maisaussi <strong>de</strong>s métiers, <strong>en</strong> ville :ce sont les assembléesprimaires. Un cahier parparoisse à la campagne. Enville, un par paroisse et unpar corporation ; aprèsl’assemblée, un seul pourtoute la ville.NoblesseClergéTiers étatDes députés sont choisisdans chaque ordre mais <strong>de</strong>manière différ<strong>en</strong>te selon lesordres.Docum<strong>en</strong>t 2. Organigramme : les étapes qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> choisir les députés chargés <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter laprovince <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> et <strong>de</strong> porter les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances aux États généraux.


IILA CONVOCATION DES ÉTATS GÉNÉRAUX :LE RÈGLEMENT D’ÉLABORATION DESCAHIERS DE DOLÉANCESLe roi donne dans un long docum<strong>en</strong>t les directives nécessaires à la préparation <strong>de</strong>s États généraux. Envoici <strong>de</strong>s extraits :« Règlem<strong>en</strong>t fait par le roi pour l’exécution <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> convocation <strong>du</strong> 24 janvier <strong>1789</strong>.Le roi, <strong>en</strong> adressant aux diverse provinces soumises à son obéissance <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> convocationpour les États généraux, a voulu que ses sujets fuss<strong>en</strong>t tous appelés à concourir aux élections <strong>de</strong>sdéputés qui doiv<strong>en</strong>t former cette gran<strong>de</strong> et sol<strong>en</strong>nelle assemblée ; Sa Majesté à désiré que <strong>de</strong>sextrémités <strong>de</strong> son royaume et <strong>de</strong>s habitations les moins connues, chacun fût assuré <strong>de</strong> faireparv<strong>en</strong>ir jusqu’à elle ses vœux et ses réclamations ; Sa Majesté ne peut souv<strong>en</strong>t atteindre que parson amour à cette partie <strong>de</strong> ses peuples que l’ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e <strong>de</strong> son royaume et l’appareil <strong>du</strong> trônesembl<strong>en</strong>t éloigner d’elle, et qui, hors <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong> ses regards, se fie néanmoins à la protection<strong>de</strong> sa justice et aux soins prévoyants <strong>de</strong> sa bonté. Sa Majesté a donc reconnu, avec une véritablesatisfaction, qu’au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s assemblées gra<strong>du</strong>elles ordonnées dans toute la France pour lareprés<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> tiers-état, elle aurait ainsi une sorte <strong>de</strong> communication avec tous les habitants <strong>du</strong>son royaume, et qu’elle se rapprocherait <strong>de</strong> leurs besoins et <strong>de</strong> leurs vœux d’une manière plus sûreet plus immédiate.Sa Majesté a tâché <strong>de</strong> remplir <strong>en</strong>core cet objet particulier <strong>de</strong> son inquiétu<strong>de</strong>, <strong>en</strong> appelant auxassemblées <strong>du</strong> clergé tous les bons et utiles pasteurs qui s’occup<strong>en</strong>t <strong>de</strong> près et journellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>l’indig<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> l’assistance <strong>du</strong> peuple, et qui connaiss<strong>en</strong>t plus intimem<strong>en</strong>t ses maux et sesappréh<strong>en</strong>sions. Le roi a pris soin néanmoins que dans aucun mom<strong>en</strong>t les paroisses ne fuss<strong>en</strong>tprivées <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> leurs curés, ou d’un ecclésiastique capable <strong>de</strong> les remplacer ; et dans cebut Sa Majesté a permis aux curés qui n’ont point <strong>de</strong> vicaires <strong>de</strong> donner leur suffrage parprocuration.Le roi appelle au droit d’être élus pour députés <strong>de</strong> la noblesse tous les membres <strong>de</strong> cet ordreindistinctem<strong>en</strong>t, propriétaires ou non propriétaires : c’est par leurs qualités personnelles, c’est parles vertus dont ils sont comptables <strong>en</strong>vers leurs ancêtres, qu’ils ont servi l’État dans tous les tempset qu’ils le serviront <strong>en</strong>core ; et le plus estimable d’<strong>en</strong>tre eux sera toujours celui qui méritera lemieux <strong>de</strong> le représ<strong>en</strong>ter.Fiche 10Fiche 10Le roi, <strong>en</strong> réglant l’ordre <strong>de</strong>s convocations et la forme <strong>du</strong>s assemblées, a voulu suivre les anci<strong>en</strong>susages autant qu’il était possible. Sa Majesté, guidée par ce principe, a conservé, à tous lesbailliages qui avai<strong>en</strong>t député directem<strong>en</strong>t aux États généraux <strong>en</strong> 1614, un privilège consacré par letemps, pourvu <strong>du</strong> moins qu’ils n’euss<strong>en</strong>t pas per<strong>du</strong> les caractères auxquels cette distinction avaitété accordée ; et Sa Majesté, afin d’établir une règle uniforme, a ét<strong>en</strong><strong>du</strong> la même prérogative aupetit nombre <strong>de</strong> bailliages qui ont acquis <strong>de</strong>s titres pareils <strong>de</strong>puis l’époque <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers Étatsgénéraux.[…]Sa Majesté a pris toutes les précautions que son esprit <strong>de</strong> sagesse lui a inspirées, afin <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>irles difficultés, et <strong>de</strong> fixer toutes les incertitu<strong>de</strong>s ; elle att<strong>en</strong>d, <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts officiers chargés <strong>de</strong>l’exécution <strong>de</strong> ses volontés, qu’ils veilleront assidûm<strong>en</strong>t au mainti<strong>en</strong> si désirable <strong>de</strong> l’ordre et <strong>de</strong>


l’harmonie ; elle att<strong>en</strong>d surtout que la voix <strong>de</strong> la consci<strong>en</strong>ce sera seule écoutée dans le choix <strong>de</strong>sdéputés aux États généraux. Sa Majesté exhorte les électeurs à se rappeler que les hommes d’unesprit sage mérit<strong>en</strong>t la préfér<strong>en</strong>ce, et que par un heureux accord <strong>de</strong> la morale et <strong>de</strong> la politique, ilest rare que dans les affaires publiques et nationales les plus honnêtes g<strong>en</strong>s ne soi<strong>en</strong>t aussi les plushabiles.Sa Majesté est persuadée que la confiance <strong>du</strong>e à une assemblée représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> la nation<strong>en</strong>tière empêchera qu’on ne donne aux députés aucune instruction propre à arrêter ou à troubler lecours <strong>de</strong>s délibérations. Elle espère que tous ses sujets auront sans cesse <strong>de</strong>vant les yeux, et commeprés<strong>en</strong>t à leurs s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, le bi<strong>en</strong> inappréciable que les États généraux peuv<strong>en</strong>t opérer, et qu’une sihaute considération les détournera <strong>de</strong> se livrer prématurém<strong>en</strong>t à un esprit <strong>de</strong> défiance qui r<strong>en</strong>d sifacilem<strong>en</strong>t injuste, et qui empêcherait <strong>de</strong> faire servir à la gloire et à la prospérité <strong>de</strong> l’État la plusgran<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes les forces, l’union <strong>de</strong>s intérêts et <strong>de</strong>s volontés.Enfin, Sa Majesté, selon l’usage observé pur les rois, ses prédécesseurs, s’est déterminée àrassembler autour <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>meure les États généraux <strong>du</strong> royaume, non pour gêner <strong>en</strong> aucune manièrela liberté <strong>de</strong>s délibérations, mais pour leur conserver le caractère le plus cher à son cœur, celui <strong>de</strong>conseil et d’ami.En conséqu<strong>en</strong>ce, Sa Majesté a ordonné et ordonne ce qui suit :[…][article] XXIV. Huitaine au plus tard après la notification et publication <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong>convocation, tous les habitants composant le tiers-état <strong>de</strong>s villes, ainsi que ceux <strong>de</strong>s bourgs, paroisseset communautés <strong>de</strong> campagne, ayant un rôle séparé d’impositions, seront t<strong>en</strong>us <strong>de</strong> s’assembler dans laforme ci-après prescrite, à l’effet <strong>de</strong> rédiger le cahier <strong>de</strong> leurs plaintes et doléances, et <strong>de</strong> nommer <strong>de</strong>sdéputés pour porter ledit cahier aux lieu et jour qui leur auront été indiqués par l’acte <strong>de</strong> notificationet sommation qu’ils auront reçu.XXV. <strong>Les</strong> paroisses et communautés, les bourgs ainsi que les villes non comprises dansl’état annexé au prés<strong>en</strong>t règlem<strong>en</strong>t, s’assembleront dans le lieu ordinaire <strong>de</strong>s assemblées, et <strong>de</strong>vant lejuge <strong>du</strong> lieu, ou <strong>en</strong> son abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>vant tout autre officier public ; à laquelle assemblée auront droitd’assister tous les habitants composant le tiers-état, nés Français ou naturalisés, âgés <strong>de</strong> vingt-cinqans, domiciliés et compris au rôle <strong>de</strong>s impositions, pour concourir à la rédaction <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> et à lanomination <strong>de</strong>s députés.XXXI. Le nombre <strong>de</strong>s députés qui seront choisis par les paroisses et ; communautés <strong>de</strong>campagne, pour porter leurs <strong>cahiers</strong>, sera <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux, à raison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux c<strong>en</strong>ts feux et au-<strong>de</strong>ssous ; <strong>de</strong> troisau-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux c<strong>en</strong>ts feux ; <strong>de</strong> quatre au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> trois c<strong>en</strong>ts feux, et ainsi <strong>de</strong> suite. <strong>Les</strong> villes<strong>en</strong>verront le nombre <strong>de</strong> députés fixé par l’état général annexé au prés<strong>en</strong>t règlem<strong>en</strong>t ; et, à l’égard <strong>de</strong>toutes celles qui ne s’y trouv<strong>en</strong>t pas comprises, le nombre <strong>de</strong> leurs députés sera fixé à quatre.[…]Fait et arrêté par le roi, étant <strong>en</strong> son conseil, t<strong>en</strong>u à Versailles le vingt-quatre janvier mil septc<strong>en</strong>t quatre-vingt-neuf. »Signé LOUISEt plus bas, Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uilArch. dép. <strong>de</strong> la Haute-Vi<strong>en</strong>ne, B 2414.


jeunesse <strong>du</strong> pays"Paroisse CoteNombre <strong>de</strong>feuxDateNombred'articlesDÉPUTÉSThèmes abordés et nombre d’articles consacrés au thème <strong>en</strong> questionObservations et élém<strong>en</strong>tsdistinctifsPolitiquesociétéÉconomieArméeJusticeImpôtsÉ<strong>du</strong>cationAdministrationReligionParticularités localesConcèzeB 266 et 4L 34200 1/3 24 2 9 3 6 5 1 *Cornil 8°R1 ? ? 22 ? 5 2 1 3 9 1L'Église- aux-BoisEspartignacB 266 et 4L 34B 266 et 4L 3430 1/3 16 1 2 1 2 9 182 24/2Textecontinu2 *Estivaux B 266 et 4L 34 140 1/3 7 2 5 2LagraulièreLarcheLascauxLe LonzacB 266 et 4L 34B 14594L 34B 266 et 4L 34B 2664L 342F 73350 27/2Textecontinu4 * * * *60 ? 8/3 17 6 ? 5 2 1 2 470 1/3 19 1 3 3 1 1 8 1316 22/2 9 4 2 1 1 3 1 1Suppression <strong>du</strong> haras <strong>de</strong>Pompadour : coût trop élevé,utilisation <strong>de</strong> la main d'œuvreArt. 16, très long, sur la situation<strong>de</strong> l'agricultureÉtats <strong>du</strong> <strong>Limousin</strong>Prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> loups dans les forêtsvoisinesSuppression <strong>de</strong>s charges liées auharas <strong>de</strong> PompadourPopulation composéeuniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laboureursListe <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>ctions agricolesClimat difficileNavigation sur la VézèreProblèmes <strong>de</strong> communicationInutilité et préjudice <strong>du</strong> haras <strong>de</strong>PompadourAssemblée <strong>de</strong> la nation / tous les 6ansResponsabilité <strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong>vantla nationOrdre <strong>de</strong>s avocatsÉgalité <strong>de</strong>vant l'impôtMaîtres d'écoleCahier très semblable à celui <strong>de</strong>Lascaux, Chamboulive, Le Lonzac,Espartignac….1 seul députéPoids et mesures uniformesRéfér<strong>en</strong>ce au Dauphiné (1788) et àNeckerRéfér<strong>en</strong>ce au DauphinéCahier très semblable à celui <strong>de</strong>Concèze, Chamboulive, LeLonzac….Paroisse + <strong>en</strong>clave (?)Articles avec titresResponsabilité <strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong>vantla nationCahier très semblable à celui <strong>de</strong>Concèze, Chamboulive, Lascaux


Paroisse CoteNombre <strong>de</strong>feuxDateNombrearticlesDÉPUTÉSThèmes abordés et nombre d’articles consacrés au thème <strong>en</strong> questionObservations et élém<strong>en</strong>tsdistinctifsPolitiquesociétéÉconomieArméeJusticeImpôtsÉ<strong>du</strong>cationAdministrationReligionParticularités localesManzannesB 266 et 4L 34? 28/2 12+ 3 2 2 2 6 3Meilhards 4L 34 55 1/3 8 2 2 4 1 Conditions naturelles difficilesLongue intro<strong>du</strong>ctionAllusion à la républiquePoids et mesures i<strong>de</strong>ntiques"Acquisition facile <strong>de</strong> la noblesse""Aliénation <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l'Église"Original disparuResponsabilité <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong>vant lepeupleDéputés : 1 bourgeois, 1 laboureurObjatB 266 et 4L 34172 ? 1/3 28 2 ? 10 3 4 10 1"Le meilleur et le plus juste <strong>de</strong>s rois"Allusion à NeckerAbolition <strong>de</strong>s privilèges,cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la nation pour laloi, élection <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tants auxÉtats provinciaux, citoy<strong>en</strong>,constitution, vote/tête, nombre<strong>en</strong>core insuffisant <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tants<strong>du</strong> Tiers état aux États généraux"Tyrannie féodale"Opposition villes/campagnesOrgnac B 266 et 4L 34 119 1/3 10 3 5 2 1 3 députés au lieu <strong>de</strong> 2Perpezac- le -NoirB 266 et 4L 34 200 28/2Textecontinu3 * * * Conditions climatiques difficilesDéfér<strong>en</strong>ce au roiProche <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> ConcèzeOpposition villes/campagnesÉpidémieNation, citoy<strong>en</strong>Référ<strong>en</strong>ce aux promesses <strong>de</strong> LouisXVI, 27/12/178838 ouTextePeyrissac B 266 et 4L 3422/22 *32continuPierrefitte B 266 et 4L 34 83 27/2 13 2 6 1 3 5 1Pauvreté <strong>de</strong>s terresÉmigration


Paroisse CoteNombre <strong>de</strong>feuxDateNombred'articlesDÉPUTÉSThèmes abordés et nombre d’articles consacrés au thème <strong>en</strong> questionObservations et élém<strong>en</strong>tsdistinctifsPolitiquesociétéÉconomieArméeJusticeImpôtsÉ<strong>du</strong>cationAdministrationReligionParticularités localesRilhac-TreignacRosiers-<strong>de</strong>-JuillacB 266 et 4L 34 52 26/2Textecontinu2 * * * Pauvreté <strong>de</strong> la terreB 266 et 4L 34 126 1/3 13 2 3 4 5 1Sadroc B 266 et 4L 34 150 1/3 13 2 ? 3 4 5 1 Pauvreté <strong>du</strong> <strong>Limousin</strong>Saint -Bazile<strong>de</strong>-Meyssac2F 734°R 37 (4)? 8/3 7 ? 3 2 2Pauvreté <strong>du</strong> sol (seigle, blé noirmais vignes)R<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t "2/3 <strong>en</strong> sus <strong>de</strong> lasem<strong>en</strong>ce"Défér<strong>en</strong>ce au roiRéfér<strong>en</strong>ce aux événem<strong>en</strong>ts <strong>du</strong>Dauphiné 1788Responsabilité <strong>de</strong>s juges et <strong>de</strong>smagistrats <strong>de</strong>vant les États générauxSuppression <strong>de</strong>s tribunauxd'exceptionUn seul impôtResponsabilité <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong>vant lepeuple(Cf. Meilhards, Perpezac)Abolition <strong>de</strong> la miliceSaint-Bonnetl'EnfantierSaint-Bonnet -la-RivièreSainte-Eulalied'UzercheSainte-Fortuna<strong>de</strong>Saint -Germain-LavolpsSaint -Hilaire-PeyrouxB 266 et 4L 34 190. 22 – 28/2 23 2 4 1 1 2 9B 266 et 4L 34 189 1/3 9 2 2 2 4 1 VigneB 266 et 4L 34 72 1/3Per 11927-1928Per 11925-1926Textecontinu2 * * *? ? 8 2 3 4 147 8/3 12 2 2 1 2 3 18° R1 (5) 1925 ? ? 4 parties ? * * * *Infertilité <strong>de</strong>s terres nécessitebeaucoup d'<strong>en</strong>graisParoisse qui se dit délaisséeFait partie <strong>de</strong> la sénéchaussée <strong>de</strong>LimogesPauvreté <strong>de</strong> la terreProblème <strong>du</strong> cadastre <strong>de</strong> 1761Province la plus stérile <strong>du</strong>royaumeListe <strong>de</strong>s culturesProblèmes climatiquesÉmigrationPrécision sur ceux qui sav<strong>en</strong>t écrireou nonDeman<strong>de</strong> rattachem<strong>en</strong>t au PérigordCahier rédigé le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main <strong>de</strong> celuid'Uzerche et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>rattachem<strong>en</strong>t à UzercheM<strong>en</strong>tion d'une brochure anonymeparue quelques jours avant laconvocation <strong>de</strong>s États générauxCahier <strong>en</strong> possession privéeSuppression <strong>de</strong>s tribunauxd'exception


Paroisse CoteNombre <strong>de</strong>feuxDateNombred'articlesDÉPUTÉSThèmes abordés et nombre d’articles consacrés au thème <strong>en</strong> questionObservations et élém<strong>en</strong>tsdistinctifsPolitiquesociétéÉconomieArméeJusticeImpôtsÉ<strong>du</strong>cationAdministrationReligionParticularités localesSaint-Jal B 266 et 4L 34 300 28/2 24 2 8 1 1 4 9 Difficultés <strong>du</strong> <strong>Limousin</strong> Liberté <strong>de</strong> la presseSaint -Per 2Pantaléon-<strong>de</strong>-215 8/3 15 3 5 3 3 11924-1925LarcheSaint -Pardoux-la-CroisilleSaint -Pardoux-l'OrtigierPer 11897? 9/3 12 ? 3 1 2 6 1 1B 266 et 4L34 150 1/3 12 2 5 2 4Saint-Paul Per 1 1897 ? ? 25 2 4 2 7 4 1 ÉmigrationSaint -Robertet Saint-MauriceB 266 et 4L 34 105 1/3Saint -Solve B 266 et 4L 34 120 5/3Saint -Sornin -LavolpsSaint -VianceB 266 et 4L 34 105 1/3TextecontinuTextecontinuTextecontinu2 * * * *2 * *2 * * *Infertilité <strong>du</strong> sol, ru<strong>de</strong>sse <strong>du</strong>paysage, isolem<strong>en</strong>t, problèmes<strong>de</strong> ravitaillem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> climat ;émigrationLongue intro<strong>du</strong>ction sur lesmaux <strong>de</strong> la paroisseTrop lour<strong>de</strong>s charges <strong>du</strong> haras <strong>de</strong>PompadourRattachem<strong>en</strong>t à l'AngoûmoisDifficultés locales (pas <strong>de</strong>commerce, pénurie d'ouvriers…)Agriculture (vignes)Pas <strong>de</strong> cheminsHaras <strong>de</strong> Pompadour : " ruine le<strong>Limousin</strong>" (impôts, disparition<strong>de</strong> parcelles cultivables)Émigration saisonnièreAccessibilité <strong>de</strong>s carrièresmilitairesFeuille déchirée, manque certainsarticlesTrès longue intro<strong>du</strong>ctionDéfér<strong>en</strong>ce au roi Référ<strong>en</strong>ce à lanotion <strong>de</strong> "capitalistes"Liberté <strong>du</strong> commerceLa majorité <strong>de</strong>s habitants ne sav<strong>en</strong>tpas signerDéfér<strong>en</strong>ce au roiTrès long article sur la justiceOriginal <strong>du</strong> cahier abs<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sarchives, <strong>en</strong> possession privée ?Allusion à TurgotAbolition <strong>de</strong> la vénalité <strong>de</strong>s chargesÉlection <strong>de</strong>s jugesNécessité <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>spapiers publicsDéfér<strong>en</strong>ce au roiRéfér<strong>en</strong>ce au DauphinéCahier très précis, nombreusesremarques.Précisions sur les re<strong>de</strong>vancesDroit <strong>de</strong> chassePrécision sur les re<strong>de</strong>vances (calculspossibles/rev<strong>en</strong>us)Liberté <strong>de</strong> la presseImprimerie


Paroisse CoteNombre <strong>de</strong>feuxDateNombred'articlesDÉPUTÉSThèmes abordés et nombre d’articles consacrés au thème <strong>en</strong> questionObservations et élém<strong>en</strong>tsdistinctifsPolitiquesociétéÉconomieArméeJusticeImpôtsÉ<strong>du</strong>cationAdministrationReligionParticularités localesSaint -Ybard 4°R 37 (4) 228 ?Soudaine -LavinadièreB 266 et 4L 34 111 1/3TextecontinuTextecontinu3 * *Pauvreté <strong>de</strong>s solsSuppression <strong>du</strong> haras <strong>de</strong>Pompadour (trop onéreux)4 * * * * Pauvreté, faibles récoltesTreignac B 266 et 4L 34 404 26/2 12 4 5 2 2 4 1 1 ÉmigrationUzerche B 266 et 4L 34 480 28/2 ≈ 7 4 2 1 2 1Vigeois B 266 et 4L 34 438 25/2Textecontinu5 * * * *Voutezac B 266 et 4L 34 361 28/2 16 4 4 2 8YssandonPer 2T 47? 4/1 (?)Textecontinu1Suppression <strong>du</strong> haras <strong>de</strong>Pompadour (impôt trop élevépour l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>)Émigration "défaut <strong>de</strong>population"Problèmes climatiquesÉpizootie, épidémieImpôts élevés <strong>en</strong> <strong>Limousin</strong> poursoulager le Périgord lors <strong>de</strong> lapesteImpôt trop élevé pour le haras <strong>de</strong>Pompadour"Depuis que le <strong>Limousin</strong> a lebonheur <strong>de</strong> vivre sous ladomination française"Sénéchaussée <strong>de</strong> LimogesCopie tronquée (faite sans doute àl'époque)Vote par tête et non par ordre4 députés au lieu <strong>de</strong> 2"Roy juste et bi<strong>en</strong>faisant, père et ami<strong>de</strong> son peuple"ÉgalitéAccès aux emplois civils et militairesSuppression <strong>de</strong>s int<strong>en</strong>dantsLiberté <strong>de</strong> la presseLettres <strong>de</strong> cachetInflu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s philosophes <strong>de</strong>sLumièresV<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s <strong>du</strong> clergéCapitale <strong>de</strong> la sénéchausséeProfession <strong>de</strong>s prés<strong>en</strong>tsVote par têteTrès longue intro<strong>du</strong>ctionReprise <strong>de</strong> la lettre <strong>du</strong> roi 27/12/1788Cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la nation,constitution, liberté…Choix <strong>de</strong>s municipalitésSuppression <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong> hasard<strong>Les</strong> députés <strong>du</strong> Tiers doiv<strong>en</strong>t êtreissus <strong>du</strong> Tiers ÉtatÀ notre connaissance, 1 er cahierrédigé dans la province (pas <strong>de</strong>modèle ?), uniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sconsidérations généralesM<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> ceux qui sav<strong>en</strong>t signer ou nonM<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s professionsRéfér<strong>en</strong>ce au roiRéformes à faire conjointem<strong>en</strong>tavec le clergé et la noblesse


IIÀ LA DÉCOUVERTE DES CAHIERSDE DOLÉANCES DU BAS-LIMOUSINI. Le règlem<strong>en</strong>t d’élaboration <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances (fiche 10)1. Quelle est la nature <strong>de</strong> ce docum<strong>en</strong>t ?……………………………………………………………………………………………………......2. À quel autre modèle, les États généraux <strong>de</strong> <strong>1789</strong> se référ<strong>en</strong>t-ils ?……………………………………………………………………………………………………......3. D’après le paragraphe 2, comm<strong>en</strong>t les curés qui n’aurai<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> remplaçant dans leurparoisse peuv<strong>en</strong>t-ils participer aux assemblées <strong>du</strong> clergé ?……………………………………………………………………………………………………......4. Recherchez dans les paragraphes 3 et 5 les extraits <strong>de</strong> phrase qui incit<strong>en</strong>t les électeurs àdésigner <strong>de</strong>s députés «sages».……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………......5. Dans le paragraphe 6, quelle mise <strong>en</strong> gar<strong>de</strong> le roi adresse-t-il aux électeurs ? Relevez <strong>de</strong>uxextraits <strong>de</strong> phrase qui justifi<strong>en</strong>t votre réponse.……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………......Fiche 12Fiche 126. D’après l’article 25 <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t, qui prési<strong>de</strong> les assemblées primaires <strong>du</strong> tiers état ?Relevez les trois critères exigés pour assister et participer aux assemblées primaires <strong>du</strong>tiers état.…………………………………………………………………………………………………….....……………………………………………………………………………………………………......7. Que signifie le mot «feu» dans l’article 31 ? Ai<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> la fiche lexique pour répondre.Montrez que le nombre <strong>de</strong> députés élus dans les assemblées primaire est proportionnel aunombre d’habitants <strong>de</strong>s paroisses.……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………......


II. Le tableau analytique <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> (fiche 11)8. <strong>Les</strong> paroisses <strong>de</strong> l’Église-aux-Bois, Lascaux, Orgnac, Soudaine-Lavinadière, ont-ellesscrupuleusem<strong>en</strong>t respecté le règlem<strong>en</strong>t ? Explique à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fiche 11.……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………......9. Dans la colonne intitulée «thèmes abordés», recherchez quelles sont les <strong>de</strong>uxpréoccupations qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le plus fréquemm<strong>en</strong>t ?……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………......10. Dans la colonne intitulée «Observations», recherchez les informations suivantes :Relevez <strong>de</strong>ux rev<strong>en</strong>dications politiques parmi celles exprimées……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………...... D’après le tableau, comm<strong>en</strong>t les Français perçoiv<strong>en</strong>t-ils le roi ?……………………………………………………………………………………………………...... À l’exception <strong>de</strong> Louis XVI, <strong>de</strong>ux autres personnalités sont citées : lesquelles ?……………………………………………………………………………………………………......11. Dans la colonne intitulée «Particularités», relevez les remarques les plus fréqu<strong>en</strong>tes.……………………………………………………………………………………………………......……………………………………………………………………………………………………......


III<strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléancesTable <strong>de</strong>s sources manuscrites et <strong>de</strong>s sources publiées disponiblespour le départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la CorrèzeOriginaux conservés aux<strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales<strong>de</strong> la CorrèzeCote <strong>de</strong>s manuscrits Sources publiées Cote <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>tsCahiers <strong>de</strong>s paroisses1. Affieux B 266 (16) Affieux Per 1, 1888, p. 119-1252. Allassac B 266 (17) Allassac Per 1, 1888, p. 126-1343. Arg<strong>en</strong>tat 5 F 37 Arg<strong>en</strong>tat Per 1, 1888, p. 135-1414. Arnac-Pompadour B 266 (18) Arnac-Pompadour Per 1, 1888, p. 142-1495. Beyssac B 266 (20) Beyssac Per 1, 1888, p. 150-1546. Chabrignac B 266 (22) Chabrignac Per 1, 1888, p. 155-1577. Chamberet B 266 (23) Chamberet Per 1, 1888, p. 158-1648. Chamboulive B 266 (24) Chamboulive Per 1, 1888, p. 165-1709. Chameyrat 8° R1 (5) 1925, p. 7-910. Le Chastang 8° R1 (5) 1925, p. 9-1211. Cornil 8° R1 (5) 1925, p. 13-1512. Concèze B 266 (25) Concèze Per 1, 1888, p. 171-17813. L’Église-aux-Bois B 266 (31) L’Église-aux-Bois Per 1, 1888, p. 366-37314. Espartignac B 266 (26) Espartignac Per 1, 1888, p. 179-18115. Estivaux B 266 (27) Estivaux Per 1, 1888, p. 182-18416. Eyburie B 266 (57)17. Lagraulière B 266 (28) Lagraulière Per 1, 1888, p. 185-19518. Larche B 1459 Larche Per 1, 1888, p. 196-20019. La Celle (per<strong>du</strong>) B 266 (30)20. Lascaux B 266 (29) Lascaux Per 1, 1888, p. 363-36521. Le Lonzac B 266 (19) et 2 F 73 Le Lonzac Per 1, 1888, p. 374-37822. Manzannes B 266 (32) Manzannes Per 1, 1888, p. 379-38423.Meilhards (originaldisparu)B 266 Meilhards Per 1, 1888, p. 385-38824. Objat B 266 (33) Objat Per 1, 1888, p. 389-39725. Orgnac B 266 (34) Orgnac Per 1, 1888, p. 398-401Fiche 1326. Perpezac-le-Noir B 266 (35) Perpezac-le-Noir Per 1, 1888, p. 404-40927. Peyrissac B 266 (37) Peyrissac Per 1, 1888, p. 402-40328. Pierrefitte B 266 (36) Pierrefitte Per 1, 1888, p. 410-41429. Rilhac-Treignac B 266 (38) Rilhac Per 1, 1888, p. 415-41730. Rosiers-<strong>de</strong>-Juillac B 266 (39) Rosiers-<strong>de</strong>-Juillac Per 1, 1888, p. 418-42631. Sadroc B 266 (40) Sadroc Per 1, 1888, p. 427-43032. Saint-Augustin 5 F 37 333.Saint-<strong>Bas</strong>ile-<strong>de</strong>-2 F 73 4°R37(4), p. 415-417Meyssac34. Saint-Bonnetl’EnfantierB 266 (41)Saint-Bonnetl’EnfantierPer 1, 1888, p. 435-43835. Saint-Bonnet-la-Rivière B 266 (42)Saint-Bonnet-la-RivièrePer 1, 1888, p. 431-43436. Saint-Cyr-la-Roche B 266 (43)37.Sainte-Eulalied’Uzerchd’UzercheSainte-Eulalie-B 266 (46)Per 1, 1888, p. 439-44238. Sainte-Fortuna<strong>de</strong> Per 1, 1927-1928, p. 433-44139.Saint-Germain-LavolpsPer 1, 1925-1926, p. 169-17340.Saint-Hilaire-Peyroux8° R1 (5) 1925, p. 15-2041. Saint-Jal B 266 (45) Saint-Jal Per 1, 1888, p. 443-4473 Incomplet.


Originaux conservés aux<strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales<strong>de</strong> la CorrèzeCote <strong>de</strong>s manuscritsaux <strong>Archives</strong>Sources publiéesCôte <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts aux<strong>Archives</strong>42. Saint-Mesmin B 266 (48)43.Saint-Pantaléon-<strong>de</strong>-LarchePer 2 1924-1925, p. 156-16244.Saint-Pardoux-la-CroisillePer 1 1897, p. 534-54045.Saint-Pardouxl’Ortigiel’OrtigierSaint-Pardoux-B 266 (49)Per 1 1888, p. 532-53846. Saint-Paul Per 1 1897, p. 529-53447.Saint-Robert et Saint-Saint-Robert etB 266 (50)MauriceSaint-MauricePer 1, 1888, p. 539-54348. Saint-Solve B 266 (51) Saint-Solve Per 1, 1888, p. 544-54949. Saint-Sornin-Lavolps B 266 (44) Saint-Sornin-Lavolps Per 1, 1888, p. 550-55450. Saint-Ybard 4° R37 (4), p. 31-4051. Soudaine-Lavinadière B 266 (52)Soudaine-LavinadièrePer 1, 1888, p. 555-55952. Treignac B 266 (53) Treignac Per 1, 1888, p. 560-56853. Uzerche B 266 (55) Uzerche Per 1, 1888, p. 675-68454. V<strong>en</strong>tadour B 26655. Vigeois B 266 (54) Vigeois Per 1, 1888, p. 685-69456. Voutezac B 266 (21) Per 1, 1888, p. 695-70257. Yssandon Per 2, 1924-1925, p. 176-182Cahier <strong>de</strong> corporation58. Avocats d’Uzerche B 266 (76)59.60.61.62.63.64.Officiers <strong>de</strong> lasénéchaussée d’UzercheListe <strong>de</strong>s nobles etecclésiastiques <strong>de</strong> lasénéchaussée d’Uzerchepro<strong>du</strong>ite à l’occasion <strong>de</strong> larédaction <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong>doléances.Sénéchaussée d’Uzerchetiers étatCahiers <strong>de</strong> sénéchausséeB 266 (68)B 266 (58)B 266 (59) et B266 (60)Sénéchaussée <strong>de</strong> Brivetiers étatSénéchaussée <strong>de</strong>V<strong>en</strong>tadourCahiers <strong>de</strong> la vicomté<strong>de</strong> Tur<strong>en</strong>nebr 3881, 1868, p. 536-545Per 2, 1957-1959, p. 87-88br 3881, p. 536-545 etbr 3882, 1868, p. 545Cahiers <strong>de</strong> la Province65. clergé br 3881, 1868, p. 545Cahier <strong>de</strong> la province <strong>du</strong> BNF, 8Le66. <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>, docum<strong>en</strong>t24 br 3881, 1868, p. 536-95tiers état545imprimé(microfilm)67. Noblesse 3F 36 noblesse br 3881, 1868, p. 53668.Cahiers <strong>de</strong>s prêtres et clercsd’UsselCas particuliers2F 73Per 1, 1892, p. 73-93 et 185-192


IIILE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJAT<strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances sont rédigés sur <strong>de</strong>s papiers <strong>de</strong> couleur crème, brune ou bleutée, <strong>de</strong> format et <strong>de</strong> qualité trèsinégaux. Le choix <strong>du</strong> support, qui varie d’une paroisse à l’autre, révèle la richesse <strong>de</strong> la communauté villageoise oul’importance que cette <strong>de</strong>rnière accor<strong>de</strong> à cet exercice. Le docum<strong>en</strong>t le plus spectaculaire reste sans doute le cahier <strong>de</strong>Treignac, car l’assemblée a utilisé un support <strong>de</strong> très belle qualité et <strong>de</strong> grand format fabriqué à Angoulême.<strong>Les</strong> habitants <strong>de</strong> la paroisse d’Objat accor<strong>de</strong>nt égalem<strong>en</strong>t un soin tout particulier à l’appar<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> cahier qui doit porterleurs doléances et leurs requêtes. Il est composé <strong>de</strong> 4 feuillets <strong>de</strong> grand format, 40x62 cm, pliés <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux (in 4°) etcousus. Le papier, bleuté, fin et résistant, prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s vergeures fines : il s’agit donc d’un support très coûteux, achetédans les <strong>de</strong>s moulins à papier situés <strong>en</strong> Périgord : le nom, JARDEL et le lieu LAROQUE, qui apparaiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> filigranes àcôté d’un motif complexe ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier la prov<strong>en</strong>ance <strong>du</strong> papier.Le filigrane «aux armesd’Amsterdam» est la marque <strong>de</strong>la famille Jar<strong>de</strong>l qui possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>smoulins à papier r<strong>en</strong>ommés <strong>en</strong>treLalin<strong>de</strong> et Bergerac : troismoulins à Couze, <strong>de</strong>ux à Dumas,un aux Prats. Il s’agit d’une zonesituée à une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong>kilomètres d’Objat.Ce filigrane complexe s’expliquepar le fait qu’ils pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t <strong>de</strong>spapiers <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité pour<strong>de</strong>s négociants hollandais quirev<strong>en</strong><strong>de</strong>nt les feuilles aux Pays-<strong>Bas</strong> et <strong>en</strong> Russie.Entre le 20 et le 28 février <strong>1789</strong>, les huissiers dépos<strong>en</strong>t dans les paroisses <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> les directives pour lat<strong>en</strong>ue <strong>de</strong>s assemblées qui doiv<strong>en</strong>t élire <strong>de</strong>s députés et rédiger <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances. La paroisse d’Objat estinformée officiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong>s États généraux le 20 février, et l’assemblée doit se t<strong>en</strong>ir le 1 er mars.La paroisse compr<strong>en</strong>d alors un bourg principal et 14 villages ou «lieux» (lieux-dits), pour 172 feux. Ce ne sont que leschefs <strong>de</strong> famille qui s’acquitt<strong>en</strong>t d’un impôt équival<strong>en</strong>t à trois journées <strong>de</strong> travail, qui peuv<strong>en</strong>t participer. <strong>Les</strong> notables,les officiers royaux et certains hommes qui sont <strong>en</strong> possession d’une terre noble peuv<strong>en</strong>t être qualifiés <strong>du</strong> titrehonorifique <strong>de</strong> «sieur» qui marque leur importance sociale.Fiche 14Le jour dit, à l’issue <strong>de</strong> la messe paroissiale, 75 habitants se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, rejoints <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> délibération par 6 autres.Fait rarissime, le procès verbal m<strong>en</strong>tionne la prés<strong>en</strong>ce d’une femme, Françoise Marchise. <strong>Les</strong> métiers <strong>de</strong> 28 participantssont égalem<strong>en</strong>t précisés, et l’on peut supposer que les autres sont plus généralem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s paysans. On décompte 9vignerons, 4 marchands, 4 voituriers, 1 bâtier (fabricant <strong>de</strong> bât pour les ânes et mulets), 1 charp<strong>en</strong>tier, 1 cordonnier ; 2huissiers royaux, 2 maîtres <strong>en</strong> chirurgie, 1 notaire royal, 1 procureur postulant (qui rédige le cahier) ; 1 aubergiste, 1boucher. Notons que seules 23 personnes sont <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> signer le procès-verbal, mais que les trois membresd’une même famille dont <strong>de</strong>ux voituriers sembl<strong>en</strong>t avoir été <strong>en</strong> mesure d’apposer une signature, alors qu’aucunvigneron ne le fait.Le cahier nous donne un aperçu <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la paroisse <strong>en</strong> <strong>1789</strong>. Il apparaît nettem<strong>en</strong>t que le vin, son transport etson négoce assur<strong>en</strong>t la richesse <strong>de</strong>s notables <strong>du</strong> village. <strong>Les</strong> officiers royaux et les mé<strong>de</strong>cins sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts,ce qui indique l’exist<strong>en</strong>ce d’une cli<strong>en</strong>tèle suffisante dans cette partie <strong>de</strong> la province située au nord-ouest <strong>de</strong> Brive.


LE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJATArch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.Acte <strong>de</strong> remise par huissier <strong>de</strong>s lettres <strong>du</strong> roi, règlem<strong>en</strong>t et ordonnance <strong>du</strong> lieut<strong>en</strong>ant d’Uzercheconvoquant les habitants d’Objat <strong>en</strong> assemblée primaire.


LE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJATExclusivem<strong>en</strong>t la première page <strong>du</strong> cahier prés<strong>en</strong>tée ici.Reportez-vous à la transcription intégrale <strong>du</strong> cahier d'Objat <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> dossier (cf. Annexe).Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266


IIILE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJATDocum<strong>en</strong>ts pour la classe <strong>de</strong> quatrièmeDocum<strong>en</strong>t 1 : Extrait <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong>la paroisse <strong>de</strong> Pierrefitte.«Article 1 er :On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que les prochains États générauxsoi<strong>en</strong>t assemblés tous les trois ans.On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ces qu’après lessecond Etats généraux, il soit indiqué uneassemblée périodique <strong>de</strong> la nation tous les sixans.»Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.Docum<strong>en</strong>t 2 : Extrait <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong>doléances <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong> Beyssac.«Article 1 er :Ladite communauté <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce quisuit :1°, que les prochains États générauxsoi<strong>en</strong>t assemblés dans trois ans.2°, qu’après les second États généraux,il soit indiqué une assemblée périodique<strong>de</strong> la nation tous les six ans. »Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.Docum<strong>en</strong>t 3 : voir fiche 14. Acte <strong>de</strong> remise par huissier <strong>de</strong>s lettres <strong>du</strong> roi, règlem<strong>en</strong>t etordonnance <strong>du</strong> lieut<strong>en</strong>ant d’Uzerche convoquant les habitants d’Objat <strong>en</strong> assemblée primaire.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.Docum<strong>en</strong>t 4 : Extraits <strong>du</strong> procès-verbal d’installation<strong>de</strong> l’assemblée primaire <strong>de</strong> la paroisse d’Objat.Fiche 15«Aujourd’hui premier mars mil sept c<strong>en</strong>t quatre vingt neuf à Objat face la place publique <strong>du</strong>ditlieu issue <strong>de</strong> la messe paroissiale <strong>en</strong> l’assemblée convoquée au son <strong>de</strong> la cloche <strong>en</strong> la manièreaccoutumée… sont comparus… (Noms et métiers <strong>de</strong>s participants : 75 personnes)Tous les ci<strong>de</strong>ssus nommés français âgés <strong>de</strong> vingt cinq ans, compris dans les rolles <strong>de</strong>s impositionset habitans comme a été dit <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te paroisse, laquelle se trouve composée <strong>de</strong> c<strong>en</strong>t soixantedouze feux… lesquels pour se conformer aux ordres <strong>de</strong> Sa majesté énoncés aux lettres données àVersailles le vint quatre janvier <strong>de</strong>rnier pour la convocation et t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong>s états généraux… nousont déclaré qu’ils allai<strong>en</strong>t procé<strong>de</strong>r à la rédaction <strong>du</strong> cayer, cont<strong>en</strong>ant leurs doléances, plaintes etremontrances et … délibérés sur le choix <strong>de</strong>s députés qu’ils se sont t<strong>en</strong>us <strong>de</strong> nommés…». (Suiv<strong>en</strong>tles signatures <strong>de</strong>s participants)Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.


Docum<strong>en</strong>t 5 : Extraits <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> la paroisse d’Objat.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266(Le cahier comporte 28 articles, voir fiche 14)« Cayier cont<strong>en</strong>ant les doléances que la paroisse d’Objat <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d faire parv<strong>en</strong>ir aux états-générauxconvoqués à Versailles pour le vingt sept avril prochain par l’organe et la médiation <strong>de</strong>s assembléesqui seront t<strong>en</strong>ues successivem<strong>en</strong>t à Uzerche et à Tulle et <strong>de</strong>s députés aux états-généraux qui serontnommés <strong>en</strong> cette <strong>de</strong>rnière assemblée lequel cayer sera remis aux députés que la ditte paroisse doit<strong>en</strong>voyer à Uzerche.article premier :<strong>Les</strong> habitants <strong>de</strong> la ditte paroisse observ<strong>en</strong>t que les impositions qu’ils pai<strong>en</strong>t sont trèsconsidérables eu égard à leurs facultés et au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> leurs fonds, que l’inégalité <strong>de</strong>s répartitions, lamanière dont elles sont faites et celle dont elles sont perçues les r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt <strong>en</strong>core plus onéreuses.art. 4 eme :Qu’il est juste que chaque citoy<strong>en</strong>, chaque paroisse, chaque province ayant un droit égal à laprotection <strong>du</strong> gouvernem<strong>en</strong>t particip<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t aux dép<strong>en</strong>ses générales <strong>de</strong> l’État, que les privilègesdont jouiss<strong>en</strong>t certains ordres <strong>de</strong> citoy<strong>en</strong>s et certaines provinces doiv<strong>en</strong>t disparoître <strong>de</strong>vant ce principegénéral sur lequel est fondé la prospérité d’une nation.art. 6 eme :Qu’on ne peut espérer <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir à une proportion exacte dans la répartition <strong>de</strong>s impôts <strong>de</strong>province à province, qu’au moy<strong>en</strong> <strong>du</strong> retour périodique <strong>de</strong>s états-généraux.art. 7 eme :Que ce retour périodique déjà proposé par un ministre sage autant qu’éclairé et promis par lemeilleur et le plus juste <strong>de</strong>s rois, est d’autant plus nécessaire que les maux dont la France est affligéesont innombrables…art. 9 eme :Que le tiers-état et sans doute la nation <strong>en</strong>tière r<strong>en</strong>dra à sa majesté d’immortelles actions <strong>de</strong>grâce d’avoir comm<strong>en</strong>cé à mettre <strong>de</strong>s limites aux prét<strong>en</strong>tions <strong>de</strong> la noblesse et <strong>du</strong> clergé qu’<strong>en</strong> fixant àla moitié le nombre <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tants <strong>du</strong> tiers aux états-généraux, Sa majesté a fait un grand acte <strong>de</strong>justice, mais que cette proportion est <strong>en</strong>core insuffisante pour donner au tiers-état l’influ<strong>en</strong>ce qu’il adroit <strong>de</strong> prét<strong>en</strong>dre dans les assemblées nationales.art. 10 eme :[…] on croit indisp<strong>en</strong>sable que les opinions se recueill<strong>en</strong>t par tête et non par ordre dans lesassemblées nationales toutes les fois qu’il s’y élèvera <strong>de</strong>s questions dans lesquelles les prét<strong>en</strong>tions <strong>de</strong>la noblesse et <strong>du</strong> clergé se trouveront <strong>en</strong> opposition avec les intérêts <strong>du</strong> tiers-état.art. 11 eme :Que sa majesté a déjà r<strong>en</strong><strong>du</strong> hommage à ce principe sacré qu’il n’a point le droit d’établir lesimpôts et qu’ils doiv<strong>en</strong>t être l’effet <strong>du</strong> cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t libre <strong>de</strong> la nation, qu’il est nécessaire pour queses droits ne soi<strong>en</strong>t plus méconnus et négligés d’<strong>en</strong> faire une loi fondam<strong>en</strong>tale.art. 13 eme :Que la nation ne doit point hésiter à se charger d’acquitter les <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> l’État… après avoirvérifié l’ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte, approfondi les causes qui l’ont pro<strong>du</strong>ite et prév<strong>en</strong>u par <strong>de</strong> sagesprécautions le retour d’un pareil désastre.art. 20 eme :[…] les bannalités <strong>de</strong>s moulins, <strong>de</strong> four, <strong>de</strong> pressoir, droits odieux usurpés pour la plupartsur la faiblesse <strong>de</strong> nos pères et une foule d’autres droits inv<strong>en</strong>tés par la tyrannie féodale vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core tourm<strong>en</strong>ter, ruiner et avilir les classes <strong>de</strong> cultivateurs.art. 28 eme :[…]on r<strong>en</strong>dra à la nation elle-même le droit imprescriptible <strong>de</strong> les cons<strong>en</strong>tir ; et qu’onpr<strong>en</strong>dra les précautions pour qu’il ne puisse plus être promulgué d’autres loix, d’autres règlem<strong>en</strong>sque ceux qu’elle aura approuvés dans les assemblées qui la représ<strong>en</strong>teront. »


IIIIIILE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJATExercices pour la classe <strong>de</strong> quatrième :Utiliser la fiche 15, pour répondre aux questionsQuestions sur les docum<strong>en</strong>ts 1, 2, 3 et 4 :1. Docum<strong>en</strong>ts 1 et 2. Comparez les articles 1 <strong>de</strong> ces <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances, que constatez-vous ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………2. Docum<strong>en</strong>t 4. Où et quand l’assemblée <strong>de</strong>s habitants d’Objat s’est-elle réunie ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………3. Docum<strong>en</strong>t 4. Quelles sont les trois conditions pour participer à l’assemblée ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………4. Docum<strong>en</strong>t 4. De combi<strong>en</strong> <strong>de</strong> « feux » la paroisse d’Objat est-elle composée ? Sachant que l’oncompte <strong>en</strong>viron 5 personnes par feu (c’est-à-dire par habitation), combi<strong>en</strong> d’habitants la paroissed’Objat compte-t-elle ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Fiche 165. Confrontez votre réponse à la lettre <strong>de</strong> convocation, docum<strong>en</strong>t 3, et précisez le nombre <strong>de</strong> députésque l’assemblée doit élire.…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………6. Docum<strong>en</strong>t 4. Quels sont les <strong>de</strong>ux objectifs <strong>de</strong> cette assemblée ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………


Questions sur le docum<strong>en</strong>t 5 (<strong>Les</strong> extraits <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> la paroisse d’Objat) :1. Quand les États généraux sont-ils convoqués à Versailles ?………………………………………………………………………………………………………………………….2. Dans quelles villes <strong>de</strong> la Corrèze le cahier <strong>de</strong> doléances d’Objat doit-il être apporté et les députés élusdoiv<strong>en</strong>t-ils se r<strong>en</strong>dre ?………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………….3. Relevez dans l’article 7 et dans l’article 13 un extrait <strong>de</strong> phrase qui décrit les problèmes dont souffre laFrance <strong>en</strong> <strong>1789</strong> ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….4. Articles 1, 4, 6 et 11 : quel thème ces articles abor<strong>de</strong>nt-ils ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………5. Article 20 : Relevez 4 mots ou expressions qui montr<strong>en</strong>t que les banalités sont <strong>de</strong>s impôts considéréscomme injustes et détestés.…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………6. Articles 9 et 10 : quelles sont les <strong>de</strong>ux modifications <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res dans le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s Étatsgénéraux réclamées par ces articles ? Cochez les bonnes cases- le retour périodique <strong>de</strong>s États généraux- qu’à chaque député correspond une voix lors <strong>du</strong> vote aux États généraux- la possibilité <strong>de</strong> <strong>de</strong>stituer le roi lors <strong>de</strong>s États généraux- un nombre <strong>de</strong> députés <strong>du</strong> tiers état égal à celui <strong>de</strong> la noblesse et <strong>du</strong> clergé réunis7. Dans l’article 4, que réclam<strong>en</strong>t les rédacteurs <strong>de</strong> ce cahier <strong>en</strong> ce qui concerne les privilèges ? Sur quel«principe général» se fon<strong>de</strong>nt-ils ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………8. Article 28 : À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s expressions soulignées, précisez le nom <strong>du</strong> grand principe politique, évoquépar les philosophes français <strong>du</strong> XVIII e siècle, abordé par cet article.………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………9. De quel ordre <strong>de</strong> la société ce cahier <strong>de</strong> doléances émane-t-il ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………


IIILE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJATDocum<strong>en</strong>ts pour la classe <strong>de</strong> Secon<strong>de</strong> :Étu<strong>de</strong> d’un <strong>en</strong>semble docum<strong>en</strong>taireDocum<strong>en</strong>t 1 : voir la fiche 14. Acte <strong>de</strong> remise par huissier <strong>de</strong>s lettres <strong>du</strong> roi, règlem<strong>en</strong>t et ordonnance <strong>du</strong>lieut<strong>en</strong>ant d’Uzerche convoquant les habitants d’Objat <strong>en</strong> assemblée primaire.Docum<strong>en</strong>t 2 : voir le docum<strong>en</strong>t 4 <strong>de</strong> la fiche 15. Extraits <strong>du</strong> procès-verbal d'installation <strong>de</strong> l'assemblée primaire<strong>de</strong> la paroisse d'Objat.Docum<strong>en</strong>t 3 : Le cahier <strong>de</strong> Manzannes. Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266 (32)."Tout sujet sous quelque domination qu'il vive, monarchique, républicaine, ou autre, doit contribuerproportionnellem<strong>en</strong>t à ses facultés au payem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s impositions et autres charges <strong>de</strong> l'État. […]Cep<strong>en</strong>dant le Tiers, l'ordre le plus nombreux <strong>de</strong> la monarchie, et si l'on ose dire le plus utile, puisque c'estsur lui que roule l'agriculture, le commerce[…], est le seul foulé et près <strong>de</strong> succomber sous le poidsaccablant <strong>de</strong>s impôts […] et par un contraste qu'on ne sauroit asses déplorer, l'on voit que la Noblesse etl'Église qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s imm<strong>en</strong>ses, jouiss<strong>en</strong>t <strong>du</strong> privilège singulier <strong>de</strong> ne payer presque ri<strong>en</strong>.[…]L'on souhaiterait qu'il n'y eût qu'une seule coutume dans le royaume, un seul poids et une seule mesure."Docum<strong>en</strong>t 4 : Le cahier <strong>de</strong> Saint-Pardoux-la-Croisille, extrait <strong>du</strong> Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Lettres <strong>de</strong> la Corrèze, 1897, p. 534-540."Cette communauté est <strong>en</strong>flammée <strong>du</strong> même zèle que l'est toute la province, et chaque indivi<strong>du</strong> est prêt àsacrifier son bi<strong>en</strong> et sa vie pour la gloire <strong>de</strong> son auguste monarque, le souti<strong>en</strong> <strong>du</strong> trône et le bonheur <strong>de</strong>l'Etat.. […]Ces fonds, ainsi chargés d'impôts et ingrats <strong>de</strong> leur nature, rebut<strong>en</strong>t le cultivateur, le forc<strong>en</strong>td'abandonner son foyer, d'aller chercher au loin les ressources qu'il ne peut se procurer au sein <strong>de</strong> sapatrie. Cette émigration <strong>en</strong>lève <strong>de</strong>s bras à la culture. […]Cette paroisse, <strong>en</strong> son particulier, est l'une <strong>de</strong>s plus accablées d'impôts. Sa situation sur la crête <strong>de</strong> diverscôteaux, ari<strong>de</strong>s, sablonneux, plein <strong>de</strong> rochers, et dont le sommet ne prés<strong>en</strong>te que <strong>de</strong> tristes lan<strong>de</strong>s etbruyères vaines, sans aucune ouverture pour le commerce, éloignée <strong>de</strong>s villes, n'ayant point <strong>de</strong> chemins,et dont la seule pro<strong>du</strong>ction se ré<strong>du</strong>it à quelque peu <strong>de</strong> seigle, <strong>du</strong> sarrasin et quelques châtaignes. […] sesrécoltes sont à chaque mom<strong>en</strong>t emportées par les ouragans […]. <strong>Les</strong> étangs et les marais occasionn<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s gelées fréqu<strong>en</strong>tes qui emport<strong>en</strong>t les récoltes."Fiche 17Docum<strong>en</strong>t 5 : Le cahier <strong>de</strong> Chamboulive. Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266 (24).2° Un seul et unique impôt […] sans aucune distinction <strong>en</strong>tre les trois États […].3° Qu'on ne puisse jamais établir un nouvel impôt ni [le] proroger […] sans le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et la s<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s Étatsgénéraux.11° La liberté indivi<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s citoy<strong>en</strong>s, <strong>de</strong> telle manière qu'ils ne puiss<strong>en</strong>t jamais être privés <strong>de</strong> leur liberté, maisqu'<strong>en</strong> cas <strong>de</strong> délit ils soi<strong>en</strong>t tra<strong>du</strong>its <strong>de</strong>vant leur juge naturel.12° La liberté indéfinie <strong>de</strong> la presse, seule ressource pour protéger le malheureux et l'innoc<strong>en</strong>t et le déf<strong>en</strong>dre contrel'oppression <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s puissants, à condition néanmoins que les auteurs répon<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leurs écrits répréh<strong>en</strong>sibles[…].18° Qu'aux Etats généraux les députés oppineront par tette et qu'ils s'assembleront au moins tous les six ans.26° On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'abolissem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong>s dixmes et <strong>de</strong> fixer une somme à chaque curé […].


LES HOMMES DU BAS-LIMOUSLIMOUSIN IN ET LA RÉVOLUTIONGabriel Delort <strong>de</strong> Puymalie, 1727-1807,lieut<strong>en</strong>ant général <strong>de</strong> la sénéchausséed’Uzerche.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, 2 Fi 107.Abbé <strong>de</strong> Fénis <strong>de</strong> Lacombe, grand prévôt<strong>du</strong> chapitre cathédral <strong>de</strong> Tulle.1745-1822.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, 2 Fi 120.Antoine Melon, 1755-1835.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, 2 Fi 180.François Delort, député <strong>de</strong> la Corrèze auConseil <strong>de</strong>s anci<strong>en</strong>s, 1753-1829.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, 2 Fi 109.Jean-Louis Gouttes 1739-1794, né à Tulle, député<strong>de</strong> l’Hérault, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>l’Assemblée constituante.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze,2 Fi 139.Abbé Pierre Forest <strong>de</strong> Masmoury, 1754-1838, curé d’Ussel.Arch. dép. <strong>de</strong> la Corrèze, 2 Fi 118.


IIILE CAHIER DE DOLÉANCES D’OBJATExercices pour la classe <strong>de</strong> Secon<strong>de</strong> :Voir les docum<strong>en</strong>ts m<strong>en</strong>tionnés sur la fiche 14I. Le roi fixe l'organisation <strong>de</strong>s États générauxLe roi fait parv<strong>en</strong>ir à chaque paroisse le règlem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>ue d’assemblées <strong>de</strong>stinées à préparer la réunion <strong>de</strong>sÉtats généraux. Un même docum<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>voyé partout, qui laisse la place <strong>de</strong> préciser le nom <strong>de</strong> la paroisse.1. Prés<strong>en</strong>tez le docum<strong>en</strong>t :…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………2. Quel événem<strong>en</strong>t est annoncé dans ce docum<strong>en</strong>t ? À quelle date le roi l'a-t-il annoncé ?…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………3. Quelles sont les étapes <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> cet événem<strong>en</strong>t ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………II. La consultation <strong>de</strong>s habitants <strong>du</strong> Royaume : l'exemple <strong>du</strong> tiers état <strong>de</strong> la paroisse d'Objat1. Définissez :Tiers état :……………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………Doléances :……………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………Paroisse :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Feu : habitation ; on comptait 5 personnes par feu <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne.Fiche 182. Où et quand l'assemblée <strong>de</strong>s habitants d'Objat s'est-elle réunie ? (Fiche 14)……………………………………………………………………………………………………………3. Quelles sont les 3 conditions pour participer à l'assemblée ? (Docum<strong>en</strong>t 4. Fiche 15)…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………4. Quel est le nombre d'habitants d'Objat ? Combi<strong>en</strong> <strong>de</strong> députés la paroisse d'Objat doit-elleélire d’après la lettre <strong>de</strong> convocation ? (Fiche 14 et doc. 4 fiche 15).……………………………………………………………………………………………………………


5. Quels sont les 2 objectifs <strong>de</strong> cette assemblée ?…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………III. <strong>Les</strong> préoccupations <strong>du</strong> tiers état <strong>en</strong> <strong>1789</strong> à travers les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances : étu<strong>de</strong> d’un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>tsA. Questions :1. Fiche 14, article 7 et fiche 17, docum<strong>en</strong>t 4. Quels sont les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> ces paroissesvis-à-vis <strong>du</strong> roi ?2. Docum<strong>en</strong>t 1. Fiche 14a) Quand les États généraux sont-ils convoqués à Versailles ? À quelle date ont-ils été réellem<strong>en</strong>t réunis ?(Voir fiche 15, docum<strong>en</strong>t 5)b) Dans quelle(s) ville(s) <strong>de</strong> la Corrèze, les députés d'Objat munis <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances doiv<strong>en</strong>t-ils ser<strong>en</strong>dre ?3. Relevez dans les articles 7 et 13, les élém<strong>en</strong>ts qui montr<strong>en</strong>t la mauvaise situation <strong>du</strong> royaume <strong>en</strong> <strong>1789</strong>.4. Docum<strong>en</strong>ts 1, 3, 4, 5.Quelles sont les opinions <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> ces paroisses vis-à-vis <strong>de</strong>s impôts ? Que souhait<strong>en</strong>t-ils ?Justifiez vos réponses <strong>en</strong> vous appuyant sur les docum<strong>en</strong>ts.5. Docum<strong>en</strong>ts 1 et 5. À quels principes politiques les habitants <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> sembl<strong>en</strong>t-ils attachés ?B. Réponse organisée :À l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réponses aux questions, <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong> vos connaissances, rédigez sur une copie uneréponse organisée dans laquelle vous montrerez quelles sont les différ<strong>en</strong>tes préoccupations etrev<strong>en</strong>dications <strong>de</strong>s habitants <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> <strong>en</strong> mars <strong>1789</strong>.


LexiqueAi<strong>de</strong>s : taxes sur la consommation <strong>de</strong>s boissons.Abonnem<strong>en</strong>t : accord où l'on remplace une re<strong>de</strong>vance, une taxe quelconque par un montant négocié une fois pour toute.Capitation, dixième et vingtième, ou les droits d'ai<strong>de</strong>s, les droits domaniaux sont souv<strong>en</strong>t abonnés, par les provinces, lesvilles...Arrérages : reste <strong>de</strong>s impôts <strong>en</strong>core impayés qu’ils fallait payer à date fixe sous forme <strong>de</strong> r<strong>en</strong>te à un personnage qui avaitavancé l’arg<strong>en</strong>t ou racheté les <strong>de</strong>ttes. Voir r<strong>en</strong>tes.Acapt : pour un homme libre, droit que l’on paie au seigneur lors <strong>du</strong> décès d’un paysan c<strong>en</strong>sitaire (qui paie un s<strong>en</strong>s auseigneur pour la terre qu’il loue) et <strong>de</strong> la reprise par ses successeurs. C’est aussi le droit que les paysans pai<strong>en</strong>t au fils <strong>du</strong>seigneur quand le seigneur meurt. (voir aussi mainmorte).Amortissem<strong>en</strong>t : voir mainmorte.Aveu : texte <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> tout ce qui compose un fief ou une terre.Bailliage ou sénéchaussée : ces <strong>de</strong>ux termes correspon<strong>de</strong>nt à la même réalité administrative. Le premier est plutôtemployé dans le nord <strong>du</strong> royaume et le second dans la partie méridionale. Ce sont <strong>de</strong>s circonscriptions <strong>de</strong> l’administration et<strong>de</strong> la justice royale dont les tribunaux ont un double rôle : juger <strong>en</strong> premier ressort certaines affaires estimées tropimportantes pour êtres réglées par les tribunaux inférieurs locaux, et surtout examiner <strong>en</strong> appel les s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces r<strong>en</strong><strong>du</strong>es parles prévôts royaux et les baillis seigneuriaux.Banalités : <strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s taxes et impositions que les hommes qui dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt d’un seigneur doiv<strong>en</strong>t payer pour utiliser <strong>de</strong>slieux qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aux seigneurs comme le four ou le moulin. Ils sont d’ailleurs obliger d’utiliser les lieux <strong>du</strong> seigneur etdonc <strong>de</strong> payer les taxes.Bénéfice ecclésiastique : bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> l’Église attribué à un clerc <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s fonctions qu'il remplit. Ce bi<strong>en</strong> lui assure le rev<strong>en</strong>unécessaire à ses dép<strong>en</strong>ses personnelles.Capitation : impôt direct par tête (pour chaque personne) créé <strong>en</strong> 1695 et s'appliquant à tous les Français, à l'exception <strong>de</strong>smembres <strong>du</strong> clergé.Casuel : gains variables dont bénéficiai<strong>en</strong>t les ecclésiastiques <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> leur rev<strong>en</strong>u habituel donné par un bénéfice.C<strong>en</strong>s : re<strong>de</strong>vance fixe <strong>en</strong> nature ou <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t <strong>du</strong>e par le t<strong>en</strong>ancier au seigneur. C’est l’équival<strong>en</strong>t d’un loyer.C<strong>en</strong>tième <strong>de</strong>nier : taxe sur les échanges <strong>de</strong> marchandises qui correspond à 1 % <strong>du</strong> total <strong>de</strong> la transaction.Champart : droit féodal qu'a le seigneur <strong>de</strong> lever une partie <strong>de</strong> la récolte <strong>de</strong> ses t<strong>en</strong>anciers.Chapitre : corps ecclésiastique attaché à une église cathédrale ou collégiale, et composé <strong>de</strong> chanoines.Chartrier : recueil <strong>de</strong> titres (chartes) d'une seigneurie.Collecteur : celui qui vi<strong>en</strong>t chercher les impôts.Commissaire : personnes désignées par les habitants pour vérifier la répartition <strong>de</strong>s impôts. Il peuv<strong>en</strong>t être appelésvérificateurs ou inspecteurs.Corporation : association qui regroupe les membres d’une même profession et qui a pour but <strong>de</strong> vérifier si les règles <strong>de</strong>travail et <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its sont respectées. Elle ai<strong>de</strong> aussi les pauvres et les mala<strong>de</strong>s qui exerc<strong>en</strong>t la profession <strong>en</strong>question et leurs familles. En ville, chaque corporation a pu écrire son propre cahier <strong>de</strong> doléances <strong>en</strong> <strong>1789</strong>.Corvée royale : obligation pour les communautés d’habitants d’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir les routes royales.Corvée seigneuriale : service gratuit que l’on doit à son seigneur (réparation <strong>de</strong>s routes, bâtim<strong>en</strong>ts, labourage, moissons..).Elle est <strong>en</strong> théorie limitée à 12 jours par an.Coutumes : usages, pratiques qui sont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>us à l’intérieur <strong>de</strong> chaque province <strong>de</strong> véritables lois.Décimateur : celui qui perçoit la dîme, <strong>en</strong> général un seigneur ecclésiastique. Nom qui peut être donné à l’homme qui perçoitcette dîme pour lui. Il arrive que <strong>de</strong>s seigneurs laïcs ai<strong>en</strong>t aussi le droit <strong>de</strong> percevoir la dîme.Dîme : désigne la dixième partie <strong>de</strong>s récoltes et <strong>de</strong>s troupeaux (dîmes réelles) ou <strong>de</strong>s rev<strong>en</strong>us <strong>du</strong> travail (dîmes personnelles)dont le versem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vint obligatoire, sous peine d'excommunication. <strong>Les</strong> dîmes <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t servir à assurer la subsistance <strong>de</strong>sministres <strong>du</strong> culte, l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts et l'assistance <strong>de</strong>s pauvres. Progressivem<strong>en</strong>t, le décimateur (bénéficiaire <strong>de</strong> ladîme) laïc se substitua au clergé et contribua à r<strong>en</strong>dre cet impôt plus impopulaire <strong>en</strong>core.


Dixième : impôt royal créé <strong>en</strong> 1710 et représ<strong>en</strong>tant <strong>en</strong> théorie un dixième <strong>de</strong>s rev<strong>en</strong>us.Droit <strong>de</strong> chetel ou <strong>de</strong> cheptel : ici, il semble qu’il s’agisse d’un droit que le seigneur ait <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre un pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong>sbêtes d’un troupeau, quand le troupeau s’accroît grâce aux naissances.Édit : lettre royale qui impose d’appliquer les décisions <strong>du</strong> roi dans un domaine, et qui a valeur <strong>de</strong> loi.Élection : administration fiscale chargée <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> la taille.Fabrique : assemblée <strong>de</strong>s paroissi<strong>en</strong>s d'une église gérant les bi<strong>en</strong>s et les rev<strong>en</strong>us <strong>de</strong>stinés aux frais <strong>de</strong> culte et à l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>sbâtim<strong>en</strong>ts.Feu : le feu fiscal est une unité d’imposition. Il s’agit <strong>en</strong> général d’une famille, pour laquelle on compte une moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 4 à5 personnes. S’il s’agit d’un feu réel, ces familles exist<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t. Le feu peu désigner aussi la somme théorique que l’onp<strong>en</strong>se pouvoir imposer : ainsi, même si un village ne compr<strong>en</strong>d que dix feux ou familles réelles, il peut être imposé pour unmontant <strong>de</strong> 20 feux si l’on estime qu’il est riche.Fief : domaine concédé à titre <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ure noble par le seigneur à son vassal, à charge <strong>de</strong> certains <strong>de</strong>voirs.Franc-fief : droit dû au roi par les non nobles (les roturiers) qui achèt<strong>en</strong>t la terre d’un seigneur (un bi<strong>en</strong> noble). Généralem<strong>en</strong>tune année <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>u tous les 20 ans. À l’origine c’est un impôt <strong>du</strong> Moy<strong>en</strong> Âge <strong>de</strong>stiné à financer la croisa<strong>de</strong>.Filigrane : voir vergeure.Généralité : circonscription ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t financière <strong>de</strong> l’Anci<strong>en</strong> Régime.Haut justicier : seigneur qui déti<strong>en</strong>t la haute justice, c’est-à-dire toute la justice et qu’il peut juger les crimes graves et fairequestionner et exécuter les criminels. La basse justice permet seulem<strong>en</strong>t d’imposer <strong>de</strong>s am<strong>en</strong><strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s emprisonnem<strong>en</strong>t.Int<strong>en</strong>dant : commissaire représ<strong>en</strong>tant le roi dans une généralité, et doté d'importants pouvoirs policiers, judiciaires etfiscaux.Gabelle : il s’agit d’un impôt sur le sel institué <strong>de</strong>puis 1341, qui peut aussi désigner <strong>de</strong>s taxes sur d’autres <strong>de</strong>nréesalim<strong>en</strong>taires comme le vin. Si la gabelle est redîmée, cela signifie que l’achet <strong>du</strong> sel est libre et que son prix est plus faiblequ’ailleurs, ce qui est le cas <strong>en</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>. Le sel est une <strong>de</strong>nrée indisp<strong>en</strong>sable pour conserver les alim<strong>en</strong>ts, donc lagabelle est un impôt détesté.Gabelou : collecteur <strong>de</strong> l’impôt sur le sel.Impositions <strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> haras <strong>de</strong> Pompadour : les paysans avai<strong>en</strong>t pour obligation d’élever <strong>de</strong>s chevaux. Si ceux-ciétai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> qualité, ils recevai<strong>en</strong>t une prime, sinon les frais restai<strong>en</strong>t à leur charge. Une partie supplém<strong>en</strong>taire <strong>du</strong> foin et <strong>de</strong>srécoltes semble aussi avoir été prélevée. Enfin, ce qui paraît le plus injuste aux paysans est l’interdiction <strong>de</strong> croiser <strong>de</strong>schevaux et <strong>de</strong>s ânes, ce qui donne <strong>de</strong>s mules ou <strong>de</strong>s mulets. Nous sommes dans une région où l’une <strong>de</strong>s activités importantesest le transport <strong>de</strong>s marchandises. Cela se fait à dos <strong>de</strong> mule, dans <strong>de</strong>s chariots ou par voie navigable. Élever <strong>de</strong>s mules estdonc une garantie <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>us dont ils se trouv<strong>en</strong>t privés.Laboureur : riche paysan qui a assez d’arg<strong>en</strong>t pour acheter une paire <strong>de</strong> bœufs et un attelage <strong>de</strong>stinés au labourage <strong>de</strong>sterres.Lettres pat<strong>en</strong>tes : lettres émanées <strong>du</strong> roi, scellées <strong>du</strong> grand sceau et contresignées par un secrétaire d’État. On les appellepat<strong>en</strong>tes parce qu’elles sont ouvertes, à la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s lettres closes ou <strong>de</strong> cachet qu’on ne peut lire sans les ouvrir. Ellesdoiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>registrées par les parlem<strong>en</strong>ts pour pr<strong>en</strong>dre effet.Lods : taxe qui représ<strong>en</strong>tait <strong>en</strong>viron un douzième <strong>du</strong> prix <strong>de</strong> la v<strong>en</strong>te <strong>du</strong> droit d’habiter une terre, quand un homme libre veutv<strong>en</strong>dre la terre qu’il habite et qui continue <strong>en</strong> fait d’appart<strong>en</strong>ir au seigneur.Mainmorte : le mot désigne la taxe que pay<strong>en</strong>t les héritiers d’un serf pour rester dans la maison et sur la terre où un seigneurles loge. C’est une taxe différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle que pay<strong>en</strong>t les hommes libres (acapt) et qui montre que le serf apparti<strong>en</strong>t à sonseigneur. Elle a été abolie <strong>en</strong> 1790, mais il semble qu’il y ait eu <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s serfs <strong>en</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> juste avant la Révolution,comme dans d’autres provinces. La mainmorte peut aussi désigner les bi<strong>en</strong>s donnés par un particulier à un hôpital ou à unmonastère : <strong>en</strong> comp<strong>en</strong>sation, l’hôpital ou les moines <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t payer une taxe au roi appelée amortissem<strong>en</strong>t, et une auseigneur, le droit d’homme vivant et mourant.Maire : celui qui prési<strong>de</strong> l’assemblée <strong>de</strong> consuls ou <strong>de</strong>s échevins, qui sont les hommes choisis pour administrer une ville.Maîtrise : titre donné à celui qui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t maître artisan car il a payé le prix nécessaire et montré son savoir faire <strong>en</strong> créant unchef-d’œuvre (mais ce n’est pas toujours le cas). Il a le droit <strong>de</strong> diriger <strong>de</strong>s ouvriers sous ses ordres.Monage : droit <strong>de</strong>mandé par le seigneur pour moudre le blé dans son moulin, sorte d’impôt.Monitoire : texte transmis par l’évêque à un curé qui doit impérativem<strong>en</strong>t le lire <strong>en</strong> chaire, c’est-à-dire p<strong>en</strong>dant la messe pour<strong>en</strong> informer les paroissi<strong>en</strong>s. Ce texte est établi par un juge laïc (et non un religieux) qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> aux prêtres pourfaire v<strong>en</strong>ir un suspect qui se cache et le prév<strong>en</strong>ir qu’il sera excommunié s’il ne vi<strong>en</strong>t pas. Peut désigner aussi toute lettre quele curé doit lire à ses paroissi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la part <strong>du</strong> roi ou <strong>de</strong> ses officiers.Obit : messe anniversaire pour le repos d'un défunt. Honoraire payé aux prêtres pour la célébration d'un service funèbre.


Obituaire : Registre d'une église ou d'un monastère où l'on marquait le nom <strong>de</strong>s défunts et aussi les obits.Octroi : taxe que les villes sont autorisées à lever à leur profit. Concerne ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> consommation qui<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans la ville. À partir <strong>de</strong> 1663, ce sont les fermiers <strong>du</strong> roi qui perçoiv<strong>en</strong>t la taxe dont une moitié revi<strong>en</strong>t à l’État etl’autre à la commune ou à la ville.Papiers timbrés : papiers spéciaux qui doiv<strong>en</strong>t être utilisés pour la rédaction <strong>de</strong> certains actes.Paroisse : c’est la plus petite circonscription religieuse et administrative. Elle correspondant au territoire administré par uncuré, territoire qui est à peu près celui <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> nos communes actuelles, avec un village principal, <strong>de</strong>s hameaux et leursterres. La paroisse sert aussi d’unité <strong>de</strong> la base pour les impôts : c'est là que l’assemblée <strong>de</strong>s paroissi<strong>en</strong>s, donc <strong>de</strong> village,établit la répartition <strong>de</strong> la taille et élis<strong>en</strong>t tous les ans ceux qui <strong>en</strong> font la collecte.Pays d’élection : province directem<strong>en</strong>t soumise à l’administration royale, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> ce qui concerne les impôts. Aucontraire, les pays d’État, rattachés plus tard au royaume, avai<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> liberté <strong>en</strong> matière fiscale.Privilèges : désigne toute loi particulière qui s’applique à un ordre, un groupe d’homme, une paroisse et qui ne concernequ’eux. Le mot est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u synonyme d’avantages dont tous ne peuv<strong>en</strong>t bénéficier.Quotité (impôt <strong>de</strong>) : impôt où chacun paie proportionnellem<strong>en</strong>t à ce qu’il a.Régale : droit <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> pourvoir aux bénéfices d’un diocèse <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> vacance. Concrètem<strong>en</strong>t, le roi donne son avis sur lesnominations <strong>de</strong>s ecclésiastiques.Regrattier : celui qui rev<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s marchandises (pain déjà <strong>du</strong>r, vêtem<strong>en</strong>ts d’occasion…)R<strong>en</strong>tes : ici, il semble qu’il s’agisse <strong>de</strong>s impôts <strong>du</strong>s pour une terre que loue un t<strong>en</strong>ancier (celui qui a une t<strong>en</strong>ure ou terre) à unseigneur. Ces impôts consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général à une part <strong>du</strong> troupeau ou <strong>de</strong>s récoltes. Cep<strong>en</strong>dant le seigneur ne les réclamai<strong>en</strong>tpas forcém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière régulière et <strong>de</strong>mandait l’équival<strong>en</strong>t d’un rappel d’impôt jusqu’à 25 ans <strong>en</strong> arrière, c’est-à-direl’équival<strong>en</strong>t d’une génération d’homme, avec <strong>de</strong>s frais liés au retard. Ce sont les arrérages. Si un paysan ne pouvait payer, leseigneur pouvait pr<strong>en</strong>dre les bi<strong>en</strong>s d’une autre personne <strong>du</strong> village, car le village était semble-t-il considéré commeresponsable <strong>de</strong> manière collective : c’est la solidarité <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>tes. Aussi dans les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances les paysans <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntilsque le rappel soit limité à 5 ans.Rolles : liste <strong>de</strong>s personnes qui doiv<strong>en</strong>t contribuer aux impôts. Le nom provi<strong>en</strong>t <strong>du</strong> fait qu’à l’origine les noms sont inscrit sur<strong>de</strong> longs papiers qui étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite roulés.Sénéchaussée : voir bailliage.Setier : mesure <strong>de</strong> capacité variable selon les régions. Dans la vicomté <strong>de</strong> Tur<strong>en</strong>ne, au sud <strong>de</strong> Brive, le setier valait 54 litresactuels mais il atteint 120 litres dans certaines parties <strong>du</strong> Languedoc. A TulLe, le setier équivaut à 41, 5 litres (<strong>en</strong>viron 31,1kg.) ; à Brive, 48,2 litres ; à Treignac, 44, 6 litres, à Egletons, 34 litres, à Beaulieu, 69 litres (<strong>en</strong>virons (52, 3 kg.)Sétérée, septérée : la sétérée était la mesure <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce pour les surfaces. Surface <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion variable correspondant àl'aire <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cée avec un setier <strong>de</strong> blé dans certains lieux, ou théoriquem<strong>en</strong>t à l’aire qu’une paire <strong>de</strong> bœuf peut labourer dansune année, mais les chiffres ont alors <strong>de</strong> quoi surpr<strong>en</strong>dre.Tulle : une sétérée = 164,7 hectares (ha) ; Arg<strong>en</strong>tat : 113, 8 ha. ; Ay<strong>en</strong> : 263,6 ha ; Bort : 318,8 ha. ; Brive : 210,9 ha. ;Bugeat : 131,81 ha. ; Lubersac : 184,5 ha. ; Masseret : 177,9 ha. ; Neuvic ou Ussel : 510, 3 ; Treignac : 189, 5 ha. ;Uzerche : 164,7 ha. ; Vigeois : 168,7 ha.Sieur : équival<strong>en</strong>t <strong>de</strong> seigneur, titre qui désigne un noble sous l’Anci<strong>en</strong> Régimesolidarité <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>tes : voir r<strong>en</strong>tes.Taille : principal impôt direct maint<strong>en</strong>u jusqu'à la Révolution et frappant uniquem<strong>en</strong>t le tiers état. Normalem<strong>en</strong>t cet impôtest proportionnel aux rev<strong>en</strong>us mais les plus riches pay<strong>en</strong>t parfois moins que les plus mo<strong>de</strong>stes.Tarif : liste <strong>de</strong>s marchandises assujetties aux droits <strong>de</strong> douanes, <strong>de</strong>s actes qui nécessit<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, ainsi que les tauxd'imposition ou les prix <strong>de</strong> chaque acte.Taxe <strong>de</strong> navigation : taxe sur les transports par voie fluviale, sur la Dordogne notamm<strong>en</strong>t.Terrier : recueil portant l'indication exacte <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances <strong>du</strong>es par les t<strong>en</strong>anciers d'une seigneurie ; il est établi sous laforme d'un acte judiciaire.Traites : taxes sur la circulation <strong>de</strong>s marchandises aux frontières <strong>du</strong> royaume et <strong>en</strong>tre certaines provinces.Vergeure : chaque fil <strong>de</strong> laiton, très fin, que l’on t<strong>en</strong>d <strong>en</strong> parallèle sur un cadre <strong>de</strong> bois. On fait <strong>en</strong>suite couler dans ce cadrela pâte à papier, que ces fils <strong>de</strong> laiton reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Lorsque le papier est sec, les traces <strong>de</strong>s vergeures se voi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> transpar<strong>en</strong>ce.Parfois on rajoute <strong>de</strong>s lettres ou <strong>de</strong>s motifs <strong>en</strong> fils <strong>de</strong> laiton, ce qui permet <strong>en</strong>suite d’obt<strong>en</strong>ir une marque visible lorsque l’onplace le papier dans la lumière. Cette marque permet d’i<strong>de</strong>ntifier le fabricant : on la nomme filigrane.Vingtième : impôt créé <strong>en</strong> 1750 <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> dixième, il pèse sur tous les rev<strong>en</strong>us <strong>de</strong> tous les sujets, privilégiés ounon. Il représ<strong>en</strong>te approximativem<strong>en</strong>t un 1/20 e <strong>de</strong>s ressources.


Ori<strong>en</strong>tation bibliographiqueOuvrages généraux portant sur la fin <strong>de</strong> l’Anci<strong>en</strong> Régime et la Révolution française :Dictionnaire <strong>de</strong> l’Anci<strong>en</strong> régime, dir. Luci<strong>en</strong> Bély, Paris, PUF, 1996.BIARD (Pascal). La Révolution française : dynamiques, influ<strong>en</strong>ces, débats, 1787-1804. Paris, Armand Colin, 2004.LE ROY LADURIE (Emmanuel). Histoire <strong>de</strong>s paysans français. Paris, Le Seuil, 2002.SOBOUL (Albert). Dictionnaire <strong>de</strong> la Révolution français. Paris, PUF, 2004.Sur le <strong>Limousin</strong> :BOUTIER (Jean). Campagnes <strong>en</strong> émois, révoltes et Révolution <strong>en</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>. Treignac, éd. <strong>Les</strong> Monédières, 1989.D’HOLLANDER (Paul) et PAGEOT (Pierre). La Révolution française dans le <strong>Limousin</strong> et la Marche. Toulouse, Privat, 1989.DU VERDIER (Jean). La noblesse <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> et la Révolution. Paris, éd. Christian, 1991.PEROUAS (Louis). La Révolution vécue <strong>en</strong> <strong>Limousin</strong>, Treignac, éd. <strong>Les</strong> Monédières, 1988.QUINCY (Gilles). «Le <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> administratif et judiciaire <strong>en</strong> <strong>1789</strong>», Lemouzi, n° 108, octobre 1988 ; p. 17-62.<strong>Les</strong> anci<strong>en</strong>nes mesures locales <strong>du</strong> Massif C<strong>en</strong>tral, d’après les tables <strong>de</strong> conversion, dir. Pascal Charbonnier, Clermont-Ferrand, publication <strong>de</strong> l’Institut d’Etu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> Massif c<strong>en</strong>tral, Presses <strong>de</strong> l’Université Blaise Pascal, 1990.Des textes <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances ont été publiés partiellem<strong>en</strong>t : voir fiche 11Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s archives historiques <strong>du</strong> <strong>Limousin</strong>, <strong>Archives</strong> révolutionnaires, tome 4, 1892.Bulletin <strong>de</strong> la Société archéologique <strong>de</strong> la Corrèze, tome 46-47, 1924-1925.Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> la Corrèze, 1888.Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> la Corrèze, 1897.Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s lettres, sci<strong>en</strong>ces et arts <strong>de</strong> la Corrèze, tome 42-43, 1925-1926.Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s lettres, sci<strong>en</strong>ces et arts <strong>de</strong> la Corrèze, tome 44-45, 1927-1928.Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s lettres, sci<strong>en</strong>ces et arts <strong>de</strong> la Corrèze, tome 79-81, 1957-1959.FAGE (R<strong>en</strong>é). <strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> quatre paroisses <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> (Chameyrat, Le Chastang, Cornil,Saint-Hilaire-Peyroux)Revues pédagogiquesTexte et docum<strong>en</strong>ts pour la classe, n° 892, «<strong>Les</strong> campagnes <strong>en</strong> <strong>1789</strong>», mars 2005.La docum<strong>en</strong>tation photographique, 8054, «La Révolution », 2006.Élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> filmographie intégrant la question <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> l’Anci<strong>en</strong> Régime,<strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances et <strong>de</strong> la Révolution française.1788, téléfilm <strong>de</strong> Maurice Failevic, 1978, 1 h 37. Film est disponible à l'INA. Scénario et dialogues: J.-D. <strong>de</strong>la Rochefoucauld, 1788, luttes révolutionnaires pour une révolution paysanne, Editions sociales, 1978.La Révolution française. 1. «<strong>Les</strong> années Lumières» <strong>de</strong> Robert Enrico, 1989, 2h 50.


AnnexeTranscription <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong> doléances d'OBJATExtrait <strong>de</strong> la délibération (1 er mars <strong>1789</strong>)Aujourd'huy premier mars mil sept c<strong>en</strong>t quatre vingt neuf à Objat sur la place publique<strong>du</strong>dit lieux issue <strong>de</strong> la messe paroissiale <strong>en</strong> l'assemblée convoquée au son <strong>de</strong> cloche <strong>en</strong> lamanière accoutumée par-<strong>de</strong>vant nous maître pierre Lachèze avocat <strong>en</strong> parlem<strong>en</strong>t, juge <strong>de</strong> laprés<strong>en</strong>te jurisdiction, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> procureur d'office, sont comparus Jean Blanc sieur <strong>de</strong>Lacombe, marchand, sieur Pierre Gauthier <strong>de</strong> Laponterie, notaire royal, sieur Jean Ponthier,marchand, Bernard Gèneste, aubergiste sindic <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te paroisse, Jean Chagrot, vigneron,Éti<strong>en</strong>ne et Antoine Éguisiers, marchands. Jean Cournil, bâtier, Jean Vasset, vigneron, JeanVigerie, cordonnier, Louis Lachassaigne, vigneron, Michel Vigerie, François Monneyrat,Guillaume Raimond, Antoine Delmas, Maurice Prioleau, François Rougier, Léonard Pouget,Éti<strong>en</strong>ne Cou<strong>de</strong>rc, sieur Jean Eymeri, huissier royal, François Cramier, tous habitans <strong>du</strong>prés<strong>en</strong>t bourg ; sieur Joseph Éguisier, sieur Martin Delon, Pierre Buffière, habitans <strong>du</strong> village<strong>de</strong> la vialle. Jean Chadapeau, Baptiste Vignal, Jean Chouz<strong>en</strong>oux, vignerons, habitans <strong>du</strong>village <strong>de</strong> puitaye. Sieur Silvestre Filiatre huissier royal habitans <strong>du</strong> village <strong>de</strong>s chèzes. PierreVigerie, Éti<strong>en</strong>ne Foure, Jean Baptiste Pommepuy habitans <strong>du</strong> village <strong>de</strong> chouz<strong>en</strong>oux. JeromeJoudou, boucher, habitant <strong>du</strong> lieu daubos. Simond Malaval, Pierre Malaval, voituriers, JeanLeix, Antoine Vialle, Léonard Lagueyrie, Guillaume Monneyrac habitans <strong>du</strong> village <strong>de</strong>Madrias. Guinot et Louis Malaval voituriers, Antoine Lachapoulie, Léonard Gauthier, PierreRouveix, François Bordas, charp<strong>en</strong>tier habitant <strong>du</strong> village <strong>de</strong> Verdouze. Léonard Chouz<strong>en</strong>oux<strong>du</strong> village <strong>du</strong> bosq. Léonard Marcau <strong>du</strong> lieu <strong>de</strong>s vigéries. Léonard Boudy, Pierre Bourzeau,Pierre Géneste, Guillaume Faye, François Monneyrac, Guillaume Lajugie, habitans <strong>du</strong> village<strong>de</strong> bri<strong>de</strong>lache. Jean Goulmi, François Veyriras, habitans <strong>du</strong> village <strong>de</strong> bridal. Léon JacquesChouz<strong>en</strong>oux, Léonard Ponthier, Léonard Génier, Louis Faye, Louis Vaine, Jacques Faye,François Pascarel, Jean et Antoine Cou<strong>de</strong>rc, Pierre Chevalier, Françoise Marchise, habitans<strong>du</strong> village <strong>de</strong> la pontherie. Léonard maire Pierre Chouz<strong>en</strong>oux, autre Pierre Chouz<strong>en</strong>oux,habitans <strong>du</strong> village <strong>de</strong> la Constantine.Tous les ci<strong>de</strong>ssus nommés nés français, agés <strong>de</strong> vingt cinq ans, compris dans les rolles<strong>de</strong>s impositions, et habitans comme a été dit <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te paroisse, laquelle se trouvecomposée <strong>de</strong> c<strong>en</strong>t soixante douze feux, suivant la vérification qui <strong>en</strong> a été faite à la vue <strong>du</strong>Rolle.<strong>Les</strong>quels pour se conformer aux ordres <strong>de</strong> Sa majesté, énoncés aux lettres données àVersailles le vingt quatre janvier <strong>de</strong>rnier, pour la convocation et t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong>s états-généraux <strong>de</strong>ce royaume et satisfaire aux dispositions <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t y annéxé ainsi qu'à L'ordonnance <strong>de</strong>monsieur le lieut<strong>en</strong>ant général <strong>de</strong> la sénéchaussée d'Uzerche, dont ils ont déclaré avoir uneparfaite connaissance, tout par la lecture qui vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur <strong>en</strong> être faite que par la lecture etpublication ci<strong>de</strong>vant faite au prône <strong>de</strong> la messe <strong>de</strong> paroisse, par monsieur le curé le vingt <strong>de</strong>ux<strong>du</strong> mois <strong>de</strong>rnier, et par la lecture publication et affiches, pareillem<strong>en</strong>t faites le mêm jour, àl'issue <strong>de</strong> la ditte messe <strong>de</strong> paroisse, au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la principale porte <strong>de</strong> l'église, nous ontdéclaré qu'ils allai<strong>en</strong>t procé<strong>de</strong>r à la rédaction <strong>du</strong> cayer, cont<strong>en</strong>ant leurs doléances plaintes etremontrances, et <strong>en</strong> effet y ayant vacqué ils nous ont représ<strong>en</strong>té le dit cayer <strong>en</strong> double, qui aété signé par ceux <strong>de</strong>s habitans qui sav<strong>en</strong>t signer, et par nous après l'avoir cotté par premièreet <strong>de</strong>rnière page et paraphée pour ne varier, au bas d'icelle, et <strong>de</strong> suite les dits habitans, aprèsavoir mûrem<strong>en</strong>t délibéré sur le choix <strong>de</strong>s députés qui se sont t<strong>en</strong>us <strong>de</strong> nommés, <strong>en</strong> conformité<strong>de</strong>s dittes lettres <strong>du</strong> roi, et <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t y annéxé, et les voix ayant été par nous recueillies, <strong>en</strong>la manière accoutumée, la pluralité <strong>de</strong>s suffrages s'est réunie <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> maître BertrandCournil sieur <strong>de</strong> Lavergne procureur d'office <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te jurisdiction, et <strong>du</strong> Sieur JeanBlanc sieur <strong>de</strong> Lacombe marchand, lesquels ont accepté la commission, et ont promismoy<strong>en</strong>nant serm<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> s'<strong>en</strong> acquitter fidèlem<strong>en</strong>t.La ditte nomination ainsi faite, les dits habitans ont <strong>en</strong> notre prés<strong>en</strong>ce remis auxditssieurs Lavergne et Lacombe, leurs députés, un double <strong>de</strong> leurs cayers afin <strong>de</strong> le porter, àl'assemblée qui se ti<strong>en</strong>dra le jour <strong>de</strong> <strong>de</strong>main à Uzerche, par<strong>de</strong>vant monsieur le Lieut<strong>en</strong>ant


général <strong>de</strong> la ditte sénéchaussée, et leur ont donné tous pouvoirs requis et nécessaires, à l'effet<strong>de</strong> les représ<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> la ditte assemble, pour toutes les opérations prescrittes par les ditteslettres <strong>de</strong> convocation et règlem<strong>en</strong>t y annexé que par l'ordonnance <strong>de</strong> monsieur le lieut<strong>en</strong>antgénéral d'Uzerche, <strong>de</strong>plus ils les ont authorisés à donner pourvoirs généraux et suffisans, <strong>de</strong>proposer, remontrer, aviser, et cons<strong>en</strong>tir, tout ce qui peut concerner les besoins <strong>de</strong> l'état, laréforme <strong>de</strong>s abus, l'établissem<strong>en</strong>t d'un ordre fixe et <strong>du</strong>rable dans toutes les partiesd'administration La prospérité générale <strong>du</strong> royaume, et le bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> tous et <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s sujets<strong>de</strong> sa majesté.Et <strong>de</strong> leur part, les dits députés se sont prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t chargés <strong>du</strong> cayer <strong>de</strong>s doléances,<strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te paroisse et ont promis <strong>de</strong> le porter à la ditte assemblée, et <strong>de</strong> se conformer àtout ce qui est prescrit et ordonné, par les dittes lettres <strong>du</strong> roi, règlem<strong>en</strong>t y annéxé, etordonnance sus datté <strong>de</strong>squelles nominations <strong>de</strong>s députés, remise <strong>de</strong> cayer, pouvoirs etdéclarations, nous avons donné acte à tous. <strong>Les</strong> dits Comparus, aussi bi<strong>en</strong> qu'au sieur PierreLarue et au sieur Léonard Gioux, François Barrière et autres Jacques Barrieres, vignerons,lesdits sieurs Larue et Gioux habitans <strong>du</strong> prés<strong>en</strong>t bourg, maitres <strong>en</strong> chirurgie et les ditsBarrière <strong>du</strong> village <strong>de</strong> verdouze, qui sont interv<strong>en</strong>us dans ce mom<strong>en</strong>t à la prés<strong>en</strong>te assembléeet ont déclaré adhérer à tout ce qui y a été fait, et avons signé avec ceux <strong>de</strong>s dits habitans quisav<strong>en</strong>t signer, et avec les dits députés, notre prés<strong>en</strong>t procès-verbal, ainsi que le <strong>du</strong>plicata qu<strong>en</strong>ous avons prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t remis aux dits députés pour constater Leurs pouvoirs, et le prés<strong>en</strong>trestera déposé avec un double <strong>du</strong> dit cayer au greffe <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te jurisdiction donnons acte<strong>en</strong> outre <strong>de</strong> ce que les délibérans ont déclaré ne savoir signer, <strong>de</strong> ce par les interpellés ; fait àObjat, <strong>Les</strong> susdits jour, mois, et an, écrivant maître Léonard Dufour, procureur postulant <strong>de</strong> laprés<strong>en</strong>te jurisdiction, que nous avons pris pour notre greffier d'office, <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> celui quiest <strong>en</strong> titre, et <strong>du</strong>quel nous avons pris préalablem<strong>en</strong>t le serm<strong>en</strong>t et acte <strong>de</strong> ce qu'il a signé avecnous .Signatures : Blanc jeune, Lavergne, Laponterie, Gauthier, Delon, Bufieres, Ponthier, Gyoux,Eguiziers, Eymeri, Pinolane, Larue, Lachapoulie, Malaval, Filliatre, Malaval, Malaval,Vigerie, Chappeil, Filiatre, Lachèze juge, Dufour greffier d'office.Cayier cont<strong>en</strong>ant les doléances que la paroisse d'Objat <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d faire parv<strong>en</strong>ir aux étatsgénéraux,convoqués à Versailles pour le vingt sept avril prochain par l'organe et la médiation<strong>de</strong>s assemblées qui seront t<strong>en</strong>ues successivem<strong>en</strong>t à Uzerche et à Tulle et <strong>de</strong>s députés auxétats-généraux qui seront nommés <strong>en</strong> cette <strong>de</strong>rnière assemblée, lequel cayer sera remis auxdéputés que la ditte paroisse doit <strong>en</strong>voyer à Uzerche.article premier<strong>Les</strong> habitans <strong>de</strong> la ditte paroisse observ<strong>en</strong>t que les impositions qu'ils pai<strong>en</strong>t sont trèsconsidérables, eu égard à leurs facultés et au pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> leurs fonds, que l'inégalité <strong>de</strong>srépartitions, la manière dont elles sont faites et celle dont elles sont perçues les r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt <strong>en</strong>coreplus onéreuses.article secondQue la difficulté <strong>de</strong> payer ces impôts augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core à raison <strong>du</strong> défaut <strong>de</strong>débouchés, pour le débit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées qui croiss<strong>en</strong>t sur leur territoire ; qu'il <strong>en</strong> seroit autrem<strong>en</strong>t,s'il existoit dans la province et <strong>de</strong> proche <strong>en</strong> proche <strong>de</strong>s chemins commo<strong>de</strong>s, qui facillitass<strong>en</strong>tles communications.


art. 3 emeQue la prés<strong>en</strong>te paroisse a cela <strong>de</strong> commun avec toutes celles <strong>de</strong> la province qu'ellesupporte à raison <strong>de</strong> ses facultés et <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> ses fonds, plus d'impôts qu'aucune autre <strong>du</strong>royaume.art. 4 emeQu'il est juste que chaque citoy<strong>en</strong>, chaque paroisse, chaque province ayant un droitégal à la protection <strong>du</strong> gouvernem<strong>en</strong>t, particip<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t aux dép<strong>en</strong>ses générales <strong>de</strong> l'État,que les privilèges dont jouiss<strong>en</strong>t certains ordres <strong>de</strong> citoy<strong>en</strong>s et certaines provinces doiv<strong>en</strong>tdisparoître, <strong>de</strong>vant ce principe général sur lequel est fondée la prospérité d'une nation.art. 5 emeQue pour parv<strong>en</strong>ir à obt<strong>en</strong>ir une répartition exacte est fondée sur <strong>de</strong>s principesuniformes et <strong>de</strong>s bases constantes, tant <strong>en</strong>tre les particuliers qu'<strong>en</strong>tre les paroisses et électionsd'une généralité et pour leur procurer une mélieure administration, on n'<strong>en</strong>trevoit pas d'autresmoy<strong>en</strong>s que d'établir dans chaque généralité <strong>de</strong>s États provinciaux, mais qui soi<strong>en</strong>t organisés<strong>de</strong> telle manière que les peuples <strong>de</strong> chaque province puiss<strong>en</strong>t les regar<strong>de</strong>r comme leursreprés<strong>en</strong>tans, qu'ils puiss<strong>en</strong>t leur donner une <strong>en</strong>tière confiance et surtout que ces Étatsprovinciauxjouiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cette liberté si précieuse, sans laquelle ils ne peuv<strong>en</strong>t avoir ni zèle niénergie.article 6 emeQu'on ne peut espérer <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir à une proportion exacte dans la répartition <strong>de</strong>simpôts <strong>de</strong> province à province qu'au moy<strong>en</strong> <strong>du</strong> retour périodique <strong>de</strong>s états-généraux.article 7 emeQue ce retour périodique déjà proposé par un ministre sage autant qu'éclairé, et promispar le meilleur et le plus juste <strong>de</strong>s rois, est d'autant plus nécessaire, que les maux dont laFrance est affligée sont innombrables et que les remè<strong>de</strong>s qu'il y faut apporter, quelquesurg<strong>en</strong>ts qu'ils puiss<strong>en</strong>t être, ne sont pas l'ouvrage d'un mom<strong>en</strong>t et qu'à peine on peut espérerqu'ils soi<strong>en</strong>t celui d'un grand nombre d'années.art. 8 emeQue ce retour périodique <strong>de</strong>s assemblées nationales est le moy<strong>en</strong> le plus sûr <strong>de</strong>cont<strong>en</strong>ir chaque corps, chaque classe <strong>de</strong> citoy<strong>en</strong> dans les bornes qui leur convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>prouver à la majesté royale le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> puissance qui lui est nécessaire et <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre à la nationtoute la force et toute l'énergie dont elle est susceptible.art. 9 emeQue le tiers-état et sans doute la nation <strong>en</strong>tière r<strong>en</strong>dra à sa majesté d'immortellesactions <strong>de</strong> grâce d'avoir comm<strong>en</strong>cé à mettre <strong>de</strong>s limites aux prét<strong>en</strong>tions <strong>de</strong> la noblesse et <strong>du</strong>clergé, qu'<strong>en</strong> fixant à la moitié le nombre <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tans <strong>du</strong> tiers aux états-généraux. Samajesté a fait un grand acte <strong>de</strong> justice mais que cette proportion est <strong>en</strong>core insuffisante pourdonner au tiers- états l'influ<strong>en</strong>ce qu'il a droit <strong>de</strong> prét<strong>en</strong>dre dans les assemblées nationales.art. 10 emeQue pour ne pas faire perdre au tiers-état les avantages que ce premier acte <strong>de</strong> justice<strong>de</strong> sa majesté semble lui promettre, on croit indisp<strong>en</strong>sable que les opinions se recueill<strong>en</strong>t par


tête et non par ordre dans les assemblées nationales, toutes les fois qu'il s'y élèvera <strong>de</strong>squestions dans lesquelles les prét<strong>en</strong>tions <strong>de</strong> la noblesse et <strong>du</strong> clergé se trouveront <strong>en</strong>opposition avec les intérêts <strong>du</strong> tiers-état.art. 11 emeQue sa majesté a déjà r<strong>en</strong><strong>du</strong> hommage à ce principe sacré qu'il n'a point le droitd'établir les impôts et qu'ils doiv<strong>en</strong>t être l'effet <strong>du</strong> cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t libre <strong>de</strong> la nation ; mais quecet hommage ne suffit pas à la tranquillité et à la liberté <strong>de</strong> la nation, qu'il est nécessaire, pourque ses droits ne soi<strong>en</strong>t plus méconnus et négligés, d'<strong>en</strong> faire une loi fondam<strong>en</strong>tale.art. 12 emeQu'il n'est pas moins nécessaire <strong>de</strong> consacrer par <strong>de</strong>s lois fondam<strong>en</strong>tales, les droits <strong>de</strong>la nation et ceux <strong>du</strong> monarque et <strong>de</strong> régler <strong>en</strong>fin d'une manière certaine et invariable lavéritable constitution <strong>de</strong> l'État.art. 13 emeQue la nation ne doit point hésiter à se charger d'acquitter les <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> l'État maisqu'un sacrifice si grand ne doit être que le prix <strong>de</strong> l'établissem<strong>en</strong>t d'un meilleur ordre <strong>de</strong>choses, que ce sacrifice ne doit être qu'<strong>en</strong> parfaite connaissance <strong>de</strong> cause, après avoir vérifiél'ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte, approfondi les causes qui l'ont pro<strong>du</strong>ite, et prév<strong>en</strong>u par <strong>de</strong> sagesprécautions le retour d'un pareil désastre.art. 14 emeQue quand la nation s'imposera <strong>de</strong>s sacrifices pour acquitter la <strong>de</strong>tte, elle aura droitd'espérer <strong>de</strong>s bontés et <strong>de</strong> la justice <strong>de</strong> sa majesté qu'elle ne se refusera point <strong>de</strong> cons<strong>en</strong>tir àson tour aux réformes économiques dont toutes les parties <strong>de</strong> l'administration serontsusceptibles.art. 15 emeQue le tiers-état, qu'elle que soit sa misère, ne répugne point à faire <strong>de</strong>s efforts pourcontribuer à l'acquittem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> l'État, mais qu'avant d'y cons<strong>en</strong>tir, il est <strong>en</strong> droitd'exiger qu'on réforme les abus dont il est <strong>de</strong>puis si longtemps la victime.art. 16 emeQue ces abus pès<strong>en</strong>t surtout d'une manière effrayante sur la classe <strong>de</strong>s propriétaires et<strong>de</strong>s cultivateurs, qu'il semble que <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles on se soit étudié à opprimer cette class<strong>en</strong>ombreuse qui est la principale et peut-être l'unique source <strong>de</strong>s richesses d'une nation quepour concevoir l'état d'oppression sous lequel elle gémit, c'est peu <strong>de</strong> considérer l'ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e <strong>de</strong>simpôts qu'elle supporte, la manière arbitraire et bizarre dont ces impôts sont répartis, et lesexactions qui <strong>en</strong> accompagn<strong>en</strong>t le recouvrem<strong>en</strong>t, qu'il faut <strong>en</strong>core examiner l'ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e <strong>de</strong>sautres charges qu'on lui fait supporter.art. 17 emeDes décimateurs vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>lever aux propriétaires et colons le dixième <strong>de</strong> leurs fruits,et dans ce dixième <strong>de</strong> fruits se trouve aussi compris le dixième <strong>de</strong>s travaux, le dixième <strong>de</strong>ssem<strong>en</strong>ces, le dixième <strong>en</strong>fin <strong>de</strong> toutes les avances qu'il a fallu faire pour obt<strong>en</strong>ir une récolte ;<strong>en</strong>core si cette dixme étoit employée aux usages auxquels elle a été primitivem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stinée ;mais elle ne sert plus guères qu'à <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir le faste scandaleux <strong>du</strong> haut clergé, tandis que lesvéritables ministres <strong>de</strong> l'Église, ceux qui sont <strong>de</strong>stinés à instruire les peuples, qui seuls


peuv<strong>en</strong>t leur administrer <strong>de</strong>s secours spirituels et temporels sont ré<strong>du</strong>its à <strong>de</strong> modiquesp<strong>en</strong>sions.art. 18 emeAprès ce premier prélèvem<strong>en</strong>t qui emporte aux propriétaires prés <strong>du</strong> cinquième <strong>de</strong>leurs rev<strong>en</strong>us, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ceux <strong>de</strong>s seigneurs, soit laïcs soit ecclésiastiques. Ces prélèvem<strong>en</strong>tssont <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes espèces. <strong>Les</strong> uns, comme les r<strong>en</strong>tes, ne sont sujets à aucunes variations.L'intempérie <strong>de</strong>s saisons, les froids excessifs, les gelées, les grêles, les inondations, n'yapport<strong>en</strong>t jamais aucune ré<strong>du</strong>ction, et tandis que les propriétaires sont quelquefois privés <strong>de</strong>leur récolte <strong>en</strong>tière, il faut toujours que leurs r<strong>en</strong>tes s'acquitt<strong>en</strong>t.Art. 19 eme<strong>Les</strong> autres, comme les droits <strong>de</strong> champarts, consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une quotité déterminée <strong>de</strong>sfruits que pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t les fonds dans la plupart <strong>de</strong>s paroisses, où ces droits se perçoiv<strong>en</strong>t. En<strong>Limousin</strong>, cette quotité est fixée au cinquième, souv<strong>en</strong>t au quart.art. 20 eme<strong>Les</strong> droits <strong>de</strong> lods qui consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un douzième <strong>du</strong> prix <strong>de</strong>s v<strong>en</strong>tes ; les solidarités,qui ne sont <strong>en</strong>tre les mains <strong>de</strong>s seigneurs et <strong>de</strong> leurs fermiers qu'un instrum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> v<strong>en</strong>g<strong>en</strong>ce et<strong>de</strong> persécution ; la faculté <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r les arrérages <strong>de</strong> r<strong>en</strong>tes p<strong>en</strong>dant tr<strong>en</strong>te années, lesbannalités <strong>de</strong>s moulins, <strong>de</strong> four, <strong>de</strong> pressoir, droits odieux usurpés pour la plupart, sur lafaiblesse <strong>de</strong> nos pères, et une foule d'autres droits inv<strong>en</strong>tés par la tyrannie féodale, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core tourm<strong>en</strong>ter, ruiner et avilir la classe <strong>de</strong>s cultivateurs.art. 21 emeCep<strong>en</strong>dant tous ces rev<strong>en</strong>us imm<strong>en</strong>ses qui sont <strong>en</strong>levés à la terre par <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s, qui n'yont semé ni labouré, disparoiss<strong>en</strong>t pour toujours <strong>de</strong>s territoires qui les ont pro<strong>du</strong>its ; s'ils yétoi<strong>en</strong>t consommés, ils serviroi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à vivifier ces territoires, mais la plupart <strong>de</strong> cesriches possesseurs sont <strong>en</strong>traînés dans les villes par l'ambition et le goût <strong>de</strong>s plaisirs.art. 22 emeQue c'est ainsi que toutes les richesses vont se conc<strong>en</strong>trer dans les villes et surtoutdans les capitales, où s'est intro<strong>du</strong>it un luxe effr<strong>en</strong>é, et que les campagnes rest<strong>en</strong>t dans un état<strong>de</strong> stupeur et d'inertie qui doit être regardé comme le présage <strong>de</strong> la ruine <strong>de</strong> la nation, qu'aulieu <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>ir ce fléau, le gouvernem<strong>en</strong>t semble <strong>de</strong>puis longtemps s'attacher à l'aggraver<strong>en</strong>core, soit par <strong>de</strong>s privilèges <strong>de</strong> tous g<strong>en</strong>res qu'il accor<strong>de</strong> aux habitans <strong>de</strong>s villes, soit par lespréférances et les trop grands <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>s qu'il donne au commerce d'in<strong>du</strong>strie ; qu'on neprét<strong>en</strong>d pas contester l'utilité et la nécessité <strong>du</strong> commerce <strong>en</strong> général et <strong>du</strong> commerced'in<strong>du</strong>strie <strong>en</strong> particulier, mais que c'est une erreur dangereuse et malheureusem<strong>en</strong>t troprépan<strong>du</strong>e, et trop <strong>en</strong>racinée <strong>en</strong> France <strong>de</strong> les favoriser au préjudice <strong>de</strong> l'agriculture.art. 23 emeQu'on doit chercher <strong>en</strong>core les causes <strong>de</strong> la détresse et <strong>du</strong> découragem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>spropriétaires et <strong>de</strong>s cultivateurs dans cette foule d'impôts indirects, mis sur les consommationset sur les matières premières, impôts désastreux qui retomb<strong>en</strong>t toujours sur les propriétaires,et qui bless<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t l'intérêt <strong>de</strong> l'agriculture et <strong>du</strong> commerce.


art. 24 emeQu'un autre g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> vexation qu'éprouv<strong>en</strong>t toutes les classes <strong>de</strong>s citoy<strong>en</strong>s, c'estl'exaction <strong>de</strong>s droits domaniaux ; les formalités <strong>de</strong>s contrôlles et insinuations sont un <strong>de</strong>sétablissem<strong>en</strong>s les plus utiles que la sagesse humaine ait imaginé, mais c'est un <strong>de</strong> ceux qui a leplus dégénéré <strong>de</strong> sa première institution et dans lequel on s'est le plus écarté <strong>de</strong>s vues d'utilitéqui <strong>en</strong> <strong>de</strong>voi<strong>en</strong>t être le principe et la fin. L'avidité <strong>de</strong>s traitans <strong>en</strong> a fait une source inépuisabled'injustices et <strong>de</strong> persécutions ; ce qui <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>te la rigueur, c'est que la plupart <strong>de</strong>s droitsqu'on y perçoit sont arbitraires. Là, l'on ne conçoit d'autres règles que l'intérêt, d'autres jugesque <strong>de</strong>s <strong>en</strong>nemis <strong>de</strong> la nation et <strong>de</strong>s fauteurs <strong>de</strong> la tirannie fiscale. Là, les lois générales quIpeuv<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre les particuliers et leur assurer la tranquillité disparoiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vant le co<strong>de</strong>monstrueux et inextricable que le génie <strong>de</strong>s traitans a formé et dont il fait augm<strong>en</strong>ter chaquejour le volume selon que les intérêts l'exig<strong>en</strong>t. Là, on se trouve sans appui, sans déf<strong>en</strong>seurparce que la multiplicité et l'obscurité <strong>de</strong>s loix fiscales exig<strong>en</strong>t une étu<strong>de</strong> particulière, uneétu<strong>de</strong> constante et approfondie, à laquelle la vie d'un homme peut à peine suffire.art. 25 emeQue toutes les classes <strong>de</strong>s citoy<strong>en</strong>s n'ont pas moins à souffrir <strong>de</strong> la manière dont lajustice est administrée à compter <strong>de</strong>puis les premiers juges jusqu'aux cours souveraines ; quela procé<strong>du</strong>re tant civile que criminelle est <strong>en</strong>veloppée d'une infinité <strong>de</strong> formes qui ne t<strong>en</strong><strong>de</strong>ntqu'à obscurcir les droits les plus évi<strong>de</strong>ns et à <strong>en</strong>traîner les parties dans <strong>de</strong>s fraix imm<strong>en</strong>ses. Ungénie a dit : "Que les formalités <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res étoi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s garans <strong>de</strong> la liberté." Il avoit raisonsans doute ; chez un peuple libre la justice ne doit pas être administrée comme chez un peupled'esclaves, mais il auroit dû ajouter que l'excès <strong>de</strong>s formalités nuit à la liberté <strong>en</strong> ce qu'ellesmett<strong>en</strong>t trop d'<strong>en</strong>traves aux droits qu'a chaque citoy<strong>en</strong> d'obt<strong>en</strong>ir la réparation <strong>de</strong>s torts qu'ilsouffre.art. 26 emeQue la néglig<strong>en</strong>ce et le défaut <strong>de</strong> zèle <strong>de</strong> toutes les cours <strong>de</strong> justice doit exciterparticulièrem<strong>en</strong>t l'att<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s états-généraux, que les difficultés qu'on y éprouve pourobt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s audiances ou <strong>de</strong>s jugem<strong>en</strong>s, l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s fraix, la multiplicité <strong>de</strong>s voyageset <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> temps qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t caus<strong>en</strong>t les plus grands dommages aux plai<strong>de</strong>urs et<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t très souv<strong>en</strong>t leur ruine ; que le parlem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, par exemple, quoi qu'il ait<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes occasions bi<strong>en</strong> mérité <strong>de</strong>s peuples <strong>de</strong> son ressort, a les plus grands reproches àse faire à raison <strong>de</strong>s l<strong>en</strong>teurs qu'il leur fait éprouver dans les jugem<strong>en</strong>s <strong>de</strong>s procès, qu'unhomme sans protection est obligé <strong>de</strong> se déplacer et d'habiter p<strong>en</strong>dant plusieurs mois <strong>de</strong> l'annéedans une ville dont le séjour est infinim<strong>en</strong>t disp<strong>en</strong>dieux, pour att<strong>en</strong>dre qu'on lui r<strong>en</strong><strong>de</strong> justice ;qu'il s'<strong>en</strong> retourne souv<strong>en</strong>t sans l'avoir obt<strong>en</strong>u et se voit obligé <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouveller ses voyagesp<strong>en</strong>dant plusieurs années, que par un abus criant on passe <strong>en</strong> affirmations ces voyagesmultipliés, ce séjour si long qui écrase la partie perdante ; que cep<strong>en</strong>dant il existe <strong>de</strong>s loix quiont prév<strong>en</strong>u les abus <strong>en</strong> exigeant que les jugem<strong>en</strong>s soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong><strong>du</strong>s à tour <strong>de</strong> rolle ; si ces loixétoi<strong>en</strong>t exécutées, chaque plai<strong>de</strong>ur sauroit, à peu <strong>de</strong> jours près, le temps où il doit être jugé etne se trouveroit pas exposé à <strong>de</strong>s voyages et à <strong>de</strong>s dép<strong>en</strong>ses aussi ruineux pour lui que pourson adversaire.art. 27 emeQue s'il est <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong> la nation <strong>de</strong> réformer les abus qui se sont intro<strong>du</strong>its dans lescours supérieures, on ne croit point qu'elle doive désirer leur avilissem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>core moins leur<strong>de</strong>struction ; que dans une gran<strong>de</strong> monarchie, il est nécessaire qu'il existe <strong>de</strong>s corps puissans,qui protèg<strong>en</strong>t le peuple contre les <strong>en</strong>treprises <strong>de</strong>s grands, qui soi<strong>en</strong>t à l'abri <strong>de</strong> la sé<strong>du</strong>ction, quiréuniss<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> lumières.


art. 28 emeQu'on croit égalem<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel que ces cours souveraines continu<strong>en</strong>t d'être lesdépositaires <strong>de</strong>s loix, qu'on ne doit leur ôter la prérogative <strong>de</strong> les vérifier et <strong>de</strong> les refuser,qu'autant qu'on r<strong>en</strong>dra à la nation elle-même le droit imprescriptible <strong>de</strong> les cons<strong>en</strong>tir ; et qu'onpr<strong>en</strong>dra <strong>de</strong>s précautions pour qu'il ne puisse plus être promulgué d'autres loix, d'autresréglem<strong>en</strong>s, que ceux qu'elle aura approuvés dans les assemblées qui la représ<strong>en</strong>teront.(Signatures) : Lavergne, Blanc jeune, Laponterie, Delon, Gauthier, Bufieres, Eyguisier,Ponthier, Gyoux, Eymeri, Lachapoulie, Priolaud, Larue, Malaval, Malaval, Malaval, Filliatre,Chappeil, Vigerie, Filiatre, Lachèze juge, Dufour greffier d'office.


Fiche pédagogique d’activité :Le roi frappe monnaie ! (fiche 3)<strong>Les</strong> photos 1, 2, 3 prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les monnaies à leur taille réelle.1. Louis (or), 1775, 24 mm, atelier <strong>de</strong> Limoges, directeur L. Nourrissart <strong>de</strong> Forest, graveur Duvivier.2. Écu (arg<strong>en</strong>t), 1784, 41mm, atelier <strong>de</strong> Paris, directeur Dupeyron <strong>de</strong> la Coste, graveur Duvivier3. Louis (or) 1787, atelier <strong>de</strong> Limoges, directeur L. Nourrissart <strong>de</strong> Forest, graveur Duvivier.Niveaux concernés : utilisable <strong>en</strong> Quatrième (cours) comme <strong>en</strong> Secon<strong>de</strong> (mo<strong>du</strong>le).Objectifs méthodologiques : Initier à la démarche hypothético-dé<strong>du</strong>ctive <strong>en</strong> histoire et dans les sci<strong>en</strong>ces annexes <strong>de</strong>l’histoire <strong>en</strong> suivant les étapes d’i<strong>de</strong>ntification d’une monnaie : mesurage, déchiffrage etdéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la lég<strong>en</strong><strong>de</strong>, recherche <strong>de</strong> la date, <strong>de</strong> l’atelier, <strong>du</strong> graveur. Montrer l’intérêt <strong>de</strong> la numismatique (étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s monnaies) comme source <strong>de</strong> l’histoireéconomique, politique, culturelle : pouvoir d’achat <strong>de</strong> la monnaie, valeur politique et sociale,compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> l’iconographie mise <strong>en</strong> œuvre, langage symbolique utilisé.Objectifs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u : Faire compr<strong>en</strong>dre quelle est la valeur <strong>de</strong> la monnaie et le pouvoir d’achat quelle donne à laveille <strong>de</strong> la Révolution. Montrer que la monnaie a son propre langage, qu’elle relie les hommes, qu’elle permet <strong>de</strong> lessituer dans la société à l’occasion <strong>de</strong>s échanges quotidi<strong>en</strong>s et <strong>de</strong>s transactions. Faire compr<strong>en</strong>dre que la monnaie a un rôle économique mais aussi politique et symbolique ;qu’elle participe au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> pouvoir et à la création d’un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le roi et ses sujets.Elle permet ainsi aux élèves <strong>de</strong> retrouver les fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts <strong>du</strong> pouvoir royal et <strong>de</strong> cerner unepartie <strong>de</strong>s pouvoirs <strong>du</strong> roi. Poser <strong>de</strong>s jalons pour la suite <strong>du</strong> cours portant sur la Révolution : plusieurs versionscircul<strong>en</strong>t à propos <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> Var<strong>en</strong>nes. On a pu dire qu’un assignat avait permis <strong>de</strong>reconnaître Louis XVI, mais on considère <strong>en</strong> général qu’il s’agit d’un louis d’or <strong>du</strong> type oud’un type proche <strong>de</strong> celui représ<strong>en</strong>té au docum<strong>en</strong>t 3. Déguisé <strong>en</strong> valet ou <strong>en</strong> laquais p<strong>en</strong>dantsa fuite, le roi donne <strong>en</strong> paiem<strong>en</strong>t une telle pièce à son effigie, dont la valeur, trop élevée dansles mains d’un domestique, éveille les soupçons <strong>du</strong> fils <strong>de</strong> l’aubergiste. Ce <strong>de</strong>rnier donnel’alerte auprès <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> nationale, qui peut rattraper la famille royale. En raison <strong>de</strong>s retardsaccumulés, l’armée qui <strong>de</strong>vait l’escorter est repartie et c’est sans coup férir que le roi estram<strong>en</strong>é Paris. La monnaie témoigne <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels <strong>de</strong> la Révolution, quand le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>trele roi et son peuple est définitivem<strong>en</strong>t rompu (Question 4).Réponses aux questions avec informations complém<strong>en</strong>taires.1. Avant la révolution, un louis d’or représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron un mois, ou plutôt 30 jours <strong>de</strong> salaire caron est alors payé à la journée. Avec une telle somme, on peut s’acheter 5 brebis avec leuragneau.2. On peut constater avec ces portraits que le roi vieillit et qu’il s’agit <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tations assezréalistes si on les compare aux autres portraits qui subsist<strong>en</strong>t.3. Aujourd’hui, vieillir et s’empâter est perçu négativem<strong>en</strong>t, mais à l’époque le roi gagne aucontraire <strong>en</strong> majesté. Il n’hésite donc pas à se faire représ<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> la même manière que lesempereurs antiques qui sont sereins et puissants, alors que jeune, il se fait représ<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> habits<strong>de</strong> cour, avec le ruban <strong>de</strong> l’ordre <strong>du</strong> Saint-Esprit, qui est l’ordre le plus prestigieux. Le roi <strong>en</strong>accor<strong>de</strong> les insignes à très peu <strong>de</strong> g<strong>en</strong>s.4. Le roi a été reconnu avec le portrait qui se trouve sur le louis. La pièce est trop importante parrapport à la somme d’un repas à l’auberge : c’était donc un faux laquais ou une faussemonnaie. Le fils <strong>de</strong> l’aubergiste <strong>du</strong> Soleil d’or a prév<strong>en</strong>u les gar<strong>de</strong>s nationaux qui ont rattrapéle roi quelques lieues plus loin. Le carrosse royal avait tellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> retard que l’arméeroyaliste v<strong>en</strong>ue à sa r<strong>en</strong>contre était repartie : il a donc été capturé et se serait écrié « il n’y aplus <strong>de</strong> roi <strong>en</strong> France », consci<strong>en</strong>t <strong>du</strong> fait que sa fuite constituait un divorce irrémédiable avecla nation.


Le revers <strong>de</strong> la monnaie :Avers (côté face)Le personnage : Louis XVIL’année <strong>de</strong> frappe :1787Revers (côté pile)Quel est cet objet et que symbolise-t-il ? :une couronne fermée. Pas <strong>de</strong> roi nid’empereur au <strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> FranceLe graveur :DuvivierLe directeur <strong>de</strong> l’atelier :Louis Naurissart <strong>de</strong> ForestL’atelier : Limoges(lettre I)À gauche le blason à fleurs <strong>de</strong> lys <strong>de</strong> la France et àdroite celui <strong>de</strong> la Navarre (chaînes). Cela rappellequ’H<strong>en</strong>ri IV au XVI e siècle est l’héritier <strong>de</strong> son royaume<strong>de</strong> Navarre (sud-ouest <strong>de</strong> l’actuelle France) et <strong>du</strong>royaume <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>ux terres qu’il réunit <strong>en</strong> unroyaume puissant pour lui et ses successeurs.Écris toutes les lettres et signes <strong>de</strong> la lég<strong>en</strong><strong>de</strong> dans les cases ci-<strong>de</strong>ssous:AversL U D . X V I . D . G . F R . E T N A V . R E XRevers : comm<strong>en</strong>cer après la couronneC H R S . R E G N . V I N C . I M P E R 1 7 8 76. Dans quelle langue la lég<strong>en</strong><strong>de</strong> est-elle elle écriteelle écrite ? la langue utilisée est le latin.7. Beaucoup <strong>de</strong> mots sont abrégés sur la monnaie car il n’y a pas assez <strong>de</strong> place pour tout écrire. Chaque point ou croixindique que le mot est abrégé et qu’il faut <strong>en</strong> retrouver la fin. Colorie ou <strong>en</strong>toure d’une même couleur le mot sur la pièce etsa tra<strong>du</strong>ction complète telle quelle est écrite ici :AversReversLudovicus XVI <strong>de</strong>i gratia Francie et Navarre Rex : Louis XVI par la grâce <strong>de</strong> Dieu (<strong>de</strong>i gratia) roi <strong>de</strong>France et <strong>de</strong> NavarreChristus regnat vincat imperat, 1787 : Que le Christ règne, qu’il vainque, qu’il dirige (le mon<strong>de</strong>)8. Il est maint<strong>en</strong>ant possible d’i<strong>de</strong>ntifier la pièce. De quelle sorte monnaie s’agit-t-ilil ? Dans quelle province et dansdquelle ville a-t-elle aété frappéeelle été frappée ? La monnaie a été frappée dans l’atelier <strong>de</strong> Limoges, <strong>en</strong> <strong>Limousin</strong>.9. Qu’appr<strong>en</strong>d-on sur les pouvoirs <strong>du</strong> roi grâce à la lég<strong>en</strong><strong>de</strong>, au portrait, aux symboles ?On appr<strong>en</strong>d que le roi gouverne seul et qu’il tire son pouvoir <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> dieu, qu’il déf<strong>en</strong>d la religioncatholique. La couronne fermée nous appr<strong>en</strong>d qu’il ne reconnaît pas d’autre pouvoir au <strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> si<strong>en</strong> (que ce soitl’empereur ou le pape). On appr<strong>en</strong>d qu’il règne sur un royaume qui est composé principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> terres acquisesanci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t (blason aux fleurs <strong>de</strong> lys) et d’un autre royaume, celui <strong>de</strong> Navarre, apporté à la couronne par le roiH<strong>en</strong>ri IV qui était roi <strong>de</strong> Navarre.


Fiche pédagogique d’activité :La société d’ordres : une société inégalitaire (fiche 5)Niveaux concernés : utilisable <strong>en</strong> Quatrième (cours) comme <strong>en</strong> Secon<strong>de</strong> (mo<strong>du</strong>le).Objectifs méthodologiques : Lire un schéma. Analyser et compr<strong>en</strong>dre les informations apportées par un docum<strong>en</strong>t iconographique. Confronter les informations <strong>du</strong> docum<strong>en</strong>t à ses connaissances personnelles. Croiser <strong>de</strong>s informations prov<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> résumé, <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts pour <strong>en</strong>tirer un bilan <strong>de</strong> quelques lignes.Objectifs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u :Faire compr<strong>en</strong>dre que les bases <strong>de</strong>s rapports sociaux dans la société d’Anci<strong>en</strong> Régime diffèr<strong>en</strong>tpresque totalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> la société post-révolutionnaire. L’inégalité est le fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lasociété jusqu’<strong>en</strong> <strong>1789</strong> : ce n’est ni une conséqu<strong>en</strong>ce ni un épiphénomène. La société est régie par <strong>de</strong>sprivilèges ou lois privées qui différ<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t les ordres qui la constitu<strong>en</strong>t. La métaphore la pluscouramm<strong>en</strong>t utilisée pour définir les rapports sociaux joue <strong>en</strong>core pleinem<strong>en</strong>t à la veille <strong>de</strong> laRévolution : le roi est la tête d’un corps composé <strong>de</strong>s ordres. L’<strong>en</strong>semble ne peut fonctionner que sichacune <strong>de</strong>s parties se trouve à sa place et suit les lois différ<strong>en</strong>tes qui la régiss<strong>en</strong>t, lois adaptées à l’état<strong>de</strong> chacun. Il apparaît donc normal que selon la qualité <strong>de</strong> la personne et selon le lieu où cette personnerési<strong>de</strong>, les lois qui lui sont appliquées <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong> fiscalité notamm<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes.En tant que corps complém<strong>en</strong>taire, la société est indissociable au s<strong>en</strong>s propre <strong>du</strong> terme et c’est ce quela gravure proposée prét<strong>en</strong>d démontrer, au besoin avec <strong>de</strong>s artifices visibles.<strong>Les</strong> députés <strong>du</strong> tiers état se sont constitués <strong>en</strong> Assemblée Nationale le 17 juin. Le roi leur ayant ferméla salle dans laquelle ces députes <strong>de</strong> réunissai<strong>en</strong>t, ils se retrouv<strong>en</strong>t le 20 juin au Jeu <strong>de</strong> Paume, avecquelques députés issus <strong>du</strong> clergé. Ils ont refusé <strong>de</strong> siéger avec les autres ordres et veul<strong>en</strong>t donner uneconstitution à la France. Ils sap<strong>en</strong>t donc les bases <strong>de</strong> la société d’Anci<strong>en</strong> Régime et la gravure appelleau contraire à la concor<strong>de</strong> <strong>en</strong> rappelant les cadres <strong>de</strong> cette organisation sociale d’Anci<strong>en</strong> Régime.Réponses aux questions, informations complém<strong>en</strong>taires1. Le personnage situé à gauche symbolise la noblesse. Il porte l’épée haute, symbole <strong>du</strong> rôle<strong>de</strong> la noblesse la plus anci<strong>en</strong>ne et la plus prestigieuse la noblesse d’épée (qui s’oppose ellemêmeà la noblesse <strong>de</strong> robe). <strong>Les</strong> armes amassées au pied <strong>du</strong> personnage confirme la vocationmilitaire <strong>de</strong> cet ordre. Le personnage c<strong>en</strong>tral représ<strong>en</strong>te le clergé. Ses habits sacerdotaux,la palme <strong>du</strong> martyr et sa position c<strong>en</strong>trale confirm<strong>en</strong>t son importance et rappelle que le rôle<strong>de</strong> cet ordre est <strong>de</strong> veiller à l’équilibre et à la protection <strong>du</strong> corps social par la prière. Sur ladroite <strong>de</strong> la gravure, mais à gauche <strong>de</strong> l’Église, ce qui est la position la moins <strong>en</strong>viable, lepersonnage vêtu d’un habit sombre et austère représ<strong>en</strong>te le tiers état. La bêche qu’il ti<strong>en</strong>t<strong>en</strong> main gauche rappelle que la vocation <strong>de</strong> cet ordre est <strong>de</strong> travailler pour assurer lasubsistance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>du</strong> corps social. Notons que les symboles <strong>de</strong> la sci<strong>en</strong>ce, <strong>de</strong>s arts setrouv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vant lui et pas <strong>de</strong>vant les autres ordres.2. <strong>Les</strong> objets qui correspon<strong>de</strong>nt aux flèches regroupées <strong>en</strong> 1 sont les emblèmes <strong>du</strong> pouvoirroyal. La couronne fermée, qui indique que le roi <strong>de</strong> France ne reconnaît pas <strong>de</strong>pouvoir royal ou impérial supérieur au si<strong>en</strong> ; le bâton fleur<strong>de</strong>lisé qui peut être iciassimilé au sceptre ; la main <strong>de</strong> justice. S’y ajout<strong>en</strong>t le chêne symbole <strong>de</strong> force et <strong>de</strong>justice, l’olivier symbole <strong>de</strong> paix, et les fleurs <strong>de</strong> lys qui orn<strong>en</strong>t le blason royal. L<strong>en</strong>uméro 2 désigne le coq qui est déjà un <strong>de</strong>s emblèmes <strong>de</strong> la France, déjà réputév<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s Gaulois (confère La guerre <strong>de</strong>s Gaules <strong>de</strong> Jules César).3. <strong>Les</strong> personnages représ<strong>en</strong>tés au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Louis XVI sont <strong>de</strong>ux rois <strong>de</strong> Franceparticulièrem<strong>en</strong>t aimés et respectés <strong>de</strong>s Français à cette époque : Louis XII et H<strong>en</strong>ri IV,connus alors pour avoir chacun à leur manière ram<strong>en</strong>é la paix et la prospérité dans leroyaume. L’addition inscrite sur le pié<strong>de</strong>stal a pour but <strong>de</strong> r<strong>en</strong>forcer l’idée que LouisXVI agit dans la même lignée, ce que les nombres eux-mêmes prouverai<strong>en</strong>t.


4. <strong>Les</strong> personnages représ<strong>en</strong>tés sous la colonne <strong>de</strong> droite sont les ministres connus pourleur efficacité à r<strong>en</strong>dre le royaume prospère : Sully, ministre d’H<strong>en</strong>ri IV et Colbert,ministre <strong>de</strong> Louis XIV. Necker, ministre <strong>de</strong> Louis XVI, alors très apprécié <strong>de</strong>s députés<strong>du</strong> tiers état car il est à l’origine <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s États Généraux <strong>de</strong> <strong>1789</strong> est prés<strong>en</strong>télui aussi comme un bon ministre, à l’égal <strong>de</strong> ses prédécesseurs.5. <strong>Les</strong> objets réunis près <strong>de</strong> la colonne <strong>de</strong> droite représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les symboles <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces, <strong>de</strong>arts et <strong>de</strong>s lettres : parchemin, mappemon<strong>de</strong>, équerre, lyre, buste, carton à <strong>de</strong>ssin,palette <strong>de</strong> peintre.6. Cette gravure montre une société bi<strong>en</strong> ordonnée, <strong>en</strong>cadrée par le roi et son ministre.Chacun est à sa place, dans la concor<strong>de</strong>. Il s’agit d’une gravure qui a été diffusée pourt<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> convaincre une part au moins <strong>de</strong>s députés, voire <strong>de</strong> la population, que les choses ne<strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t pas changer, alors que quelques jours avant, au contraire, le tiers état s’est constitué<strong>en</strong> Assemblé nationale.


Fiche pédagogique d’activité :Des paysans qui ploi<strong>en</strong>t sous les impôts (fiche 6)Niveaux concernés : utilisable <strong>en</strong> Quatrième (cours) comme <strong>en</strong> Secon<strong>de</strong> (mo<strong>du</strong>le).Objectifs méthodologiques : Savoir justifier une réponse avec <strong>de</strong>s argum<strong>en</strong>ts relevés dans les docum<strong>en</strong>ts. Lire un texte anci<strong>en</strong> grâce à une brève approche paléographique <strong>de</strong> très belle qualitégraphique. Confronter <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong> tirer <strong>de</strong>s informations Mettre <strong>en</strong> relation un organigramme et <strong>de</strong>s textes. Effectuer une recherche dans un lexique et opérer un choix argum<strong>en</strong>té <strong>de</strong> vocabulaire. Echanger et débattre <strong>en</strong> proposant <strong>de</strong>s argum<strong>en</strong>ts (question 3).Objectifs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u : Faire pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce aux élèves <strong>de</strong> la complexité <strong>du</strong> système fiscal d’Anci<strong>en</strong> Régime queles différ<strong>en</strong>ces d’état <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s et <strong>de</strong>s familles peuv<strong>en</strong>t in<strong>du</strong>ire. Le système fiscal reflète lamanière <strong>de</strong> concevoir la personne dans une société d’ordres. Faire compr<strong>en</strong>dre que les rev<strong>en</strong>dications ess<strong>en</strong>tielles <strong>de</strong> justice émanant <strong>du</strong> peuple portai<strong>en</strong>tsur la question <strong>de</strong> la fiscalité. Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’injustice dans ce domaine est l’un <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong>la participation <strong>de</strong> la frange la plus mo<strong>de</strong>ste <strong>de</strong> la population à la révolution.Réponses aux questions :1. <strong>Les</strong> paysans préfèr<strong>en</strong>t payer car ils ne connaiss<strong>en</strong>t pas les lois : «La multiplicité et l’obscurité <strong>de</strong>slois fiscales exig<strong>en</strong>t une étu<strong>de</strong> particulière, une étu<strong>de</strong> constante et approfondie, à laquelle la vie d’unhomme ne suffirait pas». Par ailleurs le peuple ne sait vers qui se tourner : il «préfère payer ce qu’onlui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> injustem<strong>en</strong>t, plutôt que <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> grands sacrifices pour obt<strong>en</strong>ir justice, ne sachant à quis’adresser».2. <strong>Les</strong> paysans se plaign<strong>en</strong>t <strong>du</strong> monage, <strong>de</strong>s banalités, <strong>du</strong> droit <strong>de</strong> franc-fief, <strong>de</strong>s «gabelles» (<strong>en</strong> fait iciles droits d’octroi sur le bois, les œufs, les caillés, c’est-à-dire les fromages v<strong>en</strong><strong>du</strong>s <strong>en</strong> ville).3. Le choix reste à l’élève. Il s’agit <strong>en</strong>suite d’argum<strong>en</strong>ter à l’oral et d’<strong>en</strong> discuter avec les autresélèves.4. Il y a 28 articles dans les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances et les articles 1 à 6, 16 à 20, 23 et 24, soit 13 articles,port<strong>en</strong>t sur les divers impôts, la manière <strong>de</strong> les répartir et <strong>de</strong> les payer. C’est donc près <strong>de</strong> la moitié<strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong>s habitants d’Objat.


Fiche pédagogique d’activité :Le roi se résout à convoquer les États généraux (fiche 7)Niveaux concernés : utilisable <strong>en</strong> Quatrième.Objectifs méthodologiques : Savoir prés<strong>en</strong>ter un docum<strong>en</strong>t : auteur, date, source, type <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>t. Lire un docum<strong>en</strong>t dans sa formulation originale et <strong>en</strong> tirer <strong>de</strong>s informations. Rédiger une réponse <strong>en</strong> montrant une maîtrise suffisante <strong>de</strong> la langue (française). Croiser <strong>de</strong>ux docum<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> natures différ<strong>en</strong>tes pour <strong>en</strong> tirer <strong>de</strong>s informations et compr<strong>en</strong>dre les<strong>en</strong>s d’un événem<strong>en</strong>t.Objectifs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u : faire compr<strong>en</strong>dre que l’État est <strong>en</strong> situation <strong>de</strong> crise, <strong>en</strong> particulier financière et que cettesituation fragilise les structures politiques, mais aussi l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s relations sociales. <strong>Les</strong>efforts <strong>de</strong> Louis XV et <strong>de</strong> Louis XVI et <strong>de</strong> leurs ministres pour t<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> remédier audéséquilibre financier ont tous échoués. Insister sur le fait que la monarchie <strong>de</strong> droit divin n’est pas qu’un régime arbitraire et que leroi se doit <strong>de</strong> respecter les coutumes <strong>du</strong> royaume et qu’il s’attache à le faire. Bi<strong>en</strong> que rétic<strong>en</strong>tà l’idée <strong>de</strong> convoquer les États généraux, car cela est d’une certaine manière un aveu <strong>de</strong>faiblesse, Louis XVI doit se résoudre à faire publier une lettre <strong>de</strong> convocation. Il s’y plie,convaincu par les argum<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> Necker, son nouveau directeur général (c’est son titre) <strong>de</strong>sfinances. D’autres proches <strong>du</strong> pouvoir, comme Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil, s’y oppos<strong>en</strong>t. Pourtant,<strong>en</strong> tant que secrétaire d'État <strong>de</strong> la Maison <strong>du</strong> roi, Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil est obligé <strong>de</strong> signer lalettre <strong>de</strong> convocation <strong>de</strong>s États généraux, qui se veut conforme à celle <strong>de</strong> 1614. Dégager les causes avouées <strong>de</strong> cette convocation et définir les att<strong>en</strong>tes <strong>du</strong> souverain pourremédier aux difficultés financières <strong>du</strong> pays.Réponses aux questions :1. Ce docum<strong>en</strong>t est une lettre <strong>du</strong> roi Louis XVI datée <strong>du</strong> 24 janvier <strong>1789</strong>.2. Louis XVI justifie la convocation <strong>de</strong>s États généraux par la situation financière <strong>de</strong> l'État.3. <strong>Les</strong> trois extraits <strong>de</strong> phrases qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les buts recherchés par Louis XVI sont :- "… un remè<strong>de</strong> efficace…"- "… que les abus <strong>de</strong> tout g<strong>en</strong>re soi<strong>en</strong>t réformés…"- "… nous r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt à nous… le calme et la tranquillité…"4. <strong>Les</strong> États généraux sont convoqués à Versailles pour le lundi 27 avril <strong>1789</strong> ; <strong>en</strong> fait, l'ouverture <strong>de</strong>s Étatsgénéraux n'aura lieu que le 5 mai <strong>1789</strong> dans la salle <strong>de</strong>s M<strong>en</strong>us plaisirs). Dans le docum<strong>en</strong>t 5, Versailles(rési<strong>de</strong>nce royale <strong>de</strong>puis mai 1682 ) est aussi désigné, par Louis XVI, par l'expression "… sa <strong>de</strong>meure…" .5. <strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux ori<strong>en</strong>tations fixées par le roi Louis XVI dans l'organisation <strong>de</strong>s États généraux sont :- <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les doléances <strong>de</strong> ses sujets : "…pour communiquer <strong>en</strong>semble, tant les remontrances, plaintes etdoléances…"- procé<strong>de</strong>r aux élections <strong>de</strong>s députés aux États généraux : "… élire, choisir et nommer… tous lespersonnages…."6. <strong>Les</strong> trois ordres sont concernés : "…ceux <strong>de</strong>s trois ordres…" sont concernés par cette convocation c'est-àdirele clergé, la noblesse et le tiers état.7. Le roi promet <strong>de</strong> s'<strong>en</strong>gager à :- "… faire exécuter ce qui aura été concerté <strong>en</strong>tre nous et lesdits États…"- "… <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r et écouter favorablem<strong>en</strong>t leur avis…"- "… pourvoir sur les doléances et propositions qu'ils auront faites…"8. Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil signe la lettre <strong>de</strong> convocation car il est le Secrétaire d'État <strong>de</strong> la Maison <strong>du</strong> roi et qu'àce titre cela <strong>en</strong>tre dans ses fonctions. Mais, <strong>en</strong> fait, il est hostile à la convocation <strong>de</strong>s États généraux.


Fiche pédagogique d’activité :La convocation <strong>de</strong>s États généraux, une réponse aux désordres financiers <strong>du</strong> royaume (fiche 8)Niveaux concernés : utilisable <strong>en</strong> Quatrième (cours) comme <strong>en</strong> Secon<strong>de</strong> (mo<strong>du</strong>le).Objectifs méthodologiques :Compr<strong>en</strong>dre un tableau <strong>de</strong> données chiffrées.Effectuer un calcul simple et tirer <strong>de</strong>s informations <strong>du</strong> tableau.Savoir justifier une réponse avec <strong>de</strong>s argum<strong>en</strong>ts.Lire un texte anci<strong>en</strong> grâce à une brève approche paléographique <strong>de</strong> très belle qualité graphique.Confronter <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts et raisonner <strong>de</strong> manière logique pour réaliser une brève synthèse.Objectifs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u :Faire compr<strong>en</strong>dre qu’un État a impérativem<strong>en</strong>t besoin d’arg<strong>en</strong>t pour fonctionner et qu’un manque d’arg<strong>en</strong>ttrop important peu <strong>en</strong>traîner la chute d’un système politique.Mettre <strong>en</strong> valeur les moy<strong>en</strong>s dont l’État dispose pour alim<strong>en</strong>ter les réserves financières : les impôtsindirects et donc les plus inégalitaires constitu<strong>en</strong>t le principal apport. La loterie royale n’a ri<strong>en</strong>d’anecdotique. L’État peut aussi se faire banquier quand il prête <strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>t aux colonies américaines pourm<strong>en</strong>er la Guerre d’Indép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong>s États-Unis. <strong>Les</strong> impôt directs rapport<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t moins que prévus,car les plus fortunés y échapp<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général par divers moy<strong>en</strong>s, comme l’achat d’un office anoblissant oul’achat d’une terre noble. Notons que le système <strong>de</strong>s impositions est très complexe et que ce tableau nedonne pas l’image <strong>de</strong> cette complexité.Contrairem<strong>en</strong>t aux idées reçues, Versailles et la cour ne constitu<strong>en</strong>t pas le premier poste <strong>de</strong>s dép<strong>en</strong>ses, loin<strong>de</strong> là. Le financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la guerre <strong>en</strong> Amérique, guerre à laquelle participe notamm<strong>en</strong>t le marquis <strong>de</strong>Lafayette, contribue au premier plan au déséquilibre <strong>de</strong>s finances. On peut voir aussi que le roi ne sedésintéresse pas <strong>du</strong> royaume et que <strong>de</strong>s travaux publics sont <strong>en</strong>gagés. L’affaire <strong>du</strong> collier <strong>de</strong> la rein<strong>en</strong>’aurait pas non plus joué un rôle majeur si la situation <strong>de</strong> crise climatique, d’épidémies et <strong>de</strong> disett<strong>en</strong>’avait marqué le royaume à ce mom<strong>en</strong>t : son prix important, <strong>en</strong>viron 1,6 millions <strong>de</strong> livres auraitreprés<strong>en</strong>té <strong>en</strong>viron un vingt-<strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>s dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> cour.Montrer que dans <strong>de</strong>s paroisses rurales, les sujets <strong>du</strong> roi ont une claire consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s problèmes financiers<strong>du</strong> roi. <strong>Les</strong> docum<strong>en</strong>ts proposés sont simples pour faciliter la lecture <strong>de</strong>s élèves. Dans d’autres <strong>cahiers</strong>, ilest proposé une analyse poussée <strong>de</strong>s causes <strong>du</strong> déficit et proposé un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> solutions. L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s<strong>cahiers</strong> refuse la création <strong>de</strong> nouveaux impôts. Une répartition plus juste, telle celle t<strong>en</strong>tée par Louis XVmais rejetée par la noblesse, est souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>mandée, <strong>de</strong> même qu’un impôt unique proportionnel au rev<strong>en</strong>u.Réponses aux questions, informations complém<strong>en</strong>taires :1. Le déficit est <strong>de</strong> 126 082 133 livres.2. Le budget <strong>de</strong> la France est déséquilibré car les dép<strong>en</strong>ses excè<strong>de</strong>nt les recettes.3. <strong>Les</strong> impôts indirects ou taxes sont ceux qui rapport<strong>en</strong>t le plus à l’État. <strong>Les</strong> principales dép<strong>en</strong>sescorrespon<strong>de</strong>nt au remboursem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte : l’État, n’ayant pas assez d’arg<strong>en</strong>t, a dû emprunter. Ilrembourse le capital et les intérêts <strong>du</strong> prêt. Le remboursem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte représ<strong>en</strong>te près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>sdép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> l’État. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite les dép<strong>en</strong>ses militaires : plus <strong>de</strong> 165 millions <strong>de</strong> livres.4. « La communauté se flatte que comme au moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> tous les impôts qu’elle a suporté <strong>de</strong>puis bi<strong>en</strong> <strong>du</strong> tems,et qu’elle suporte <strong>en</strong>core, elle a été foulée (= écrasée), bi<strong>en</strong> loin quelle doive <strong>en</strong> suporter <strong>de</strong> plusconsidérables pour remplir le déficit <strong>de</strong>s finances, elle sera soulagée, car elle peut dire toute la vérité quetous les impôts emport<strong>en</strong>t plus que la moitié <strong>de</strong> son véritable rev<strong>en</strong>u. C’est sur le clergé, sur la noblesse,sur les privilégiés qu’on doit s’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre [suite : pour remplir le déficit].5. <strong>Les</strong> villageois ai<strong>de</strong>nt le roi <strong>de</strong> leurs conseils. Ils ne veul<strong>en</strong>t pas payer d’impôts mais propos<strong>en</strong>t <strong>de</strong> fairepayer le clergé et la noblesse.6. <strong>Les</strong> habitants <strong>de</strong> Chamberet propos<strong>en</strong>t eux aussi <strong>de</strong> faire payer le clergé, mais ils vont plus loin car ilspropos<strong>en</strong>t <strong>de</strong> supprimer tous les ordres monastiques, qui ne font que prier selon eux et ne s’occup<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong>la population au contraire <strong>du</strong> clergé séculier, les curés par exemple.


Fiche pédagogique d’activité :<strong>Les</strong> circonscriptions administratives et les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>en</strong> <strong>Limousin</strong> et Haute-Marche (fiche 9)Niveaux concernés : utilisable <strong>en</strong> Quatrième (cours) comme <strong>en</strong> Secon<strong>de</strong> (mo<strong>du</strong>le).Objectifs méthodologiques :Lire une carte historique et <strong>en</strong> tirer <strong>de</strong>s informations.Compr<strong>en</strong>dre un organigramme.Croiser <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> natures différ<strong>en</strong>tes pour <strong>en</strong> tirer <strong>de</strong>s informations.Objectifs <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u :Mettre <strong>en</strong> valeur la complexité <strong>de</strong>s limites administratives d’Anci<strong>en</strong> Régime.Faire compr<strong>en</strong>dre qu’une <strong>en</strong>tité administrative n’est pas synonyme <strong>de</strong> continuité ni <strong>de</strong> cohér<strong>en</strong>cegéographique.Mettre <strong>en</strong> valeur les disparités <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong>s archives et expliquer pourquoi certains docum<strong>en</strong>ts sontmieux conservés que d’autres. Le sujet peut <strong>en</strong>suite être ét<strong>en</strong><strong>du</strong> au rôle <strong>de</strong>s dépôts d’archives actuellem<strong>en</strong>t.Faire compr<strong>en</strong>dre selon quelle logique les <strong>cahiers</strong> sont rédigés et <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tants aux États généraux élus.Réponses aux questions :7. <strong>Les</strong> trois ordres rédig<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances.8. Pour le tiers état, la circonscription <strong>de</strong> base est la paroisse.9. <strong>Les</strong> sénéchaussées d’Uzerche, <strong>de</strong> Brive et <strong>de</strong> Tulle compos<strong>en</strong>t la province <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>.10. La province ne forme pas un <strong>en</strong>semble géographique continu. Des territoires d’autres sénéchaussées sont<strong>en</strong>clavés à l’intérieur.11. <strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances ont surtout été conservés dans la sénéchaussée d’Uzerche.12. Le <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> <strong>en</strong>voie trois <strong>cahiers</strong> et huit députés à Versailles pour l’ouverture <strong>de</strong>s États généraux.


Fiche pédagogique d’activité :Exercices pour la classe <strong>de</strong> quatrième (fiche 16)Réponses aux questions portant sur les docum<strong>en</strong>ts 1 à 4.1. Ces extraits <strong>de</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances font apparaître <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntiques. Ceci laisse supposer que <strong>de</strong>smodèles <strong>de</strong> <strong>cahiers</strong> ont circulé dans la province ou que certaines rev<strong>en</strong>dications se sont transmises verbalem<strong>en</strong>td’une paroisse à l’autre.2. <strong>Les</strong> habitants d’Objat se réuniss<strong>en</strong>t sur la place publique le 1 er mars <strong>1789</strong>. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong><strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> montre que les assemblées paroissiales se sont t<strong>en</strong>ues dans <strong>de</strong>s lieux divers, comme les placespubliques, le parvis <strong>de</strong>s églises ou la nef <strong>de</strong>s églises, dans les maisons <strong>de</strong> ville (maison commune) et dans <strong>de</strong>slieux nommés «auditoires».3. <strong>Les</strong> trois conditions pour participer aux assemblées paroissiales sont les suivantes : être Français être âgé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 25 ans être compris dans le rôle <strong>de</strong>s impositions, c’est-à-dire être assez riche pour payer <strong>de</strong>s impôts, ce qui exclueles plus pauvres qui n’ont ni arg<strong>en</strong>t ni terre.Ces conditions, rappelées aux habitants <strong>de</strong> la paroisse d’Objat, sont conformes à celles édictées par le règlem<strong>en</strong>troyal <strong>de</strong> janvier <strong>1789</strong>. Ce rappel souligne le fait que les habitants <strong>de</strong> la paroisse rest<strong>en</strong>t dans la stricte légalité.4. La paroisse d’Objat compte 172 feux. On peut donc estimer que le nombre d’habitants est compris <strong>en</strong>tre 700 et900 indivi<strong>du</strong>s. En conséqu<strong>en</strong>ce, la paroisse d’Objat doit élire <strong>de</strong>ux députés. Bertrand Cournil, sieur <strong>de</strong>Lavergnes, «procureur d’office» et Jean Blanc, sieur <strong>de</strong> Lacombe, sont les <strong>de</strong>ux députés élus pour la paroissed’Objat.5. L’assemblé doit normalem<strong>en</strong>t élire <strong>de</strong>ux députés car la paroisse compte moins <strong>de</strong> 200 feux.6. Cette assemblée a pour objectif <strong>de</strong> rédiger un cahier <strong>de</strong> doléances et d’élire les députés paroissiaux quiporteront ces doléances à l’assemblée <strong>de</strong> la sénéchaussée.Réponses aux questions portant sur le docum<strong>en</strong>t 5 :1. <strong>Les</strong> États généraux sont convoqués pour le 27 avril <strong>1789</strong> mais leur ouverture ne se déroule, <strong>en</strong> fait, que le 5mai <strong>1789</strong>.2. <strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux députés d’Objat doiv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre à Uzerche pour l’assemblée <strong>de</strong> la sénéchaussée, puis,év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t à l’assemblée <strong>de</strong> la province à Tulle, où seront désignés parmi les représ<strong>en</strong>tants <strong>de</strong>ssénéchaussées les députés qui doiv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t à Versailles.3. Dans les articles 7 et 13, les extraits <strong>de</strong> phrase qui font allusion aux problèmes r<strong>en</strong>contrés par les sujets <strong>du</strong>roi sont : «[…] <strong>Les</strong> maux dont la France est affligée sont innombrables…» «[…] acquitter les <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> l’État…un pareil désastre».4. Ces articles abor<strong>de</strong>nt la question <strong>de</strong>s impôts et <strong>de</strong> leur inégale répartition.5. <strong>Les</strong> mots ou expressions qui montr<strong>en</strong>t que les banalités sont <strong>de</strong>s impôts injustes et détestés sont : «droitsodieux», [droits] usurpés, «tyrannie féodale», «avilir les classes <strong>de</strong>s cultivateurs».6. Cocher la <strong>de</strong>uxième et quatrième case qui correspon<strong>de</strong>nt aux modifications <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re proposées ;7. Ces articles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l’abolition <strong>de</strong>s privilèges et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt le principe d’égalité.8. Le principe politique évoqué par les expressions soulignées dans l’article est la souveraineté nationale(expression que l’on trouve chez D. Di<strong>de</strong>rot) et qui revi<strong>en</strong>t à donner la possibilité au peuple (nation)d’exercer le pouvoir : c’est donc une approche <strong>de</strong> la démocratie.9. Ce cahier <strong>de</strong> doléance à été rédigé par le tiers état.


Fiche pédagogique d’activité :La cahier <strong>de</strong> doléances d'Objat (fiche 18)Niveau concerné : utilisable <strong>en</strong> Secon<strong>de</strong>.Réponses aux questions :I. 1. Le docum<strong>en</strong>t est une lettre imprimée et adressée à toutes les paroisses à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> procureur<strong>du</strong> roi Louis XVI <strong>en</strong> <strong>1789</strong>. Cette lettre précise les étapes, les modalités et les objectifs <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tesassemblées.I. 2. Le roi a annoncé le 24 janvier la t<strong>en</strong>ue d’États généraux à Versailles.I. 3. Trois étapes sont évoquées :<strong>Les</strong> lettres doiv<strong>en</strong>t être lues p<strong>en</strong>dant la messe (publiées) <strong>du</strong> dimanche suivant, après la messe àl’extérieur puis affichées à la porte principale <strong>de</strong> l’église. La date d’assemblée est précisée.On fait sonner la cloche au jour dit pour appeler les habitants afin qu’ils se réuniss<strong>en</strong>t pourrédiger les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances et élire <strong>de</strong>s députés.Le 16 mars <strong>1789</strong>, les députés paroissiaux doiv<strong>en</strong>t se réunir à Tulle et apporter avec eux lesdoléances <strong>de</strong> la paroisse.II. 1. Voir le lexique.II. 2. L’assemblée d’Objat s’est réunie sur la place publique <strong>du</strong> village, après la messe.II. 3. Pour participer, il faut avoir 25 ans au moins, figurer sur la liste <strong>de</strong>s imposables <strong>de</strong> la paroisse(rôles ou rolles d’imposition).II. 4. On signale soixante-douze feux, ce qui signifie que l’on peut évaluer à 360 <strong>en</strong>viron le nombred’habitants <strong>de</strong> la paroisse. Il y a moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux-c<strong>en</strong>ts feux, donc <strong>de</strong>ux députés doiv<strong>en</strong>t être élus. Onconstate qu’il y a quatre noms (fiche 13) : il peut s’agir <strong>de</strong>s titulaires et <strong>de</strong> leurs remplaçants.II. 5. <strong>Les</strong> objectifs sont d’élire <strong>de</strong>s députés et <strong>de</strong> rédiger les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances.III. 1. Le roi est profondém<strong>en</strong>t respecté par ses sujets qui r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t leur marque d’affection et <strong>de</strong>loyauté vis-à-vis <strong>de</strong> lui. D’après la fiche 13, à l’article 7 <strong>du</strong> cahier, le roi est dit «ministre sage autantqu’éclairé», «meilleur et plus juste <strong>de</strong>s rois». Au docum<strong>en</strong>t 4, on va même plus loin : «Cettecommunauté est <strong>en</strong>flammée <strong>du</strong> même zèle que l'est toute la province, et chaque indivi<strong>du</strong> est prêt à sacrifier sonbi<strong>en</strong> et sa vie pour la gloire <strong>de</strong> son auguste monarque…»III. 2. a. L’assemblée était prévue pour le 27 avril, mais elle s’est t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> définitive le 16 mai.III. 2. b. <strong>Les</strong> députés doiv<strong>en</strong>t d’abord se r<strong>en</strong>dre à Uzerche puis à Tulle.III. 3. <strong>Les</strong> habitants d’Objat p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que «les maux dont la France est affectée sont innombrables» et qu’il faudra«un grand nombre d’années» pour y remédier. On ajoute à l’article 13 le terme <strong>de</strong> «désastre» financier.III. 4. D’après les docum<strong>en</strong>ts, il ressort un avis unanime : les impôts sont injustem<strong>en</strong>t répartis et trop lourds,d’autant plus que la province se dit pauvre (docum<strong>en</strong>t 4). Le docum<strong>en</strong>t 5 réclame un impôt unique et égalitaire,<strong>de</strong> même que le docum<strong>en</strong>t 3.III. 5. <strong>Les</strong> docum<strong>en</strong>ts 1 et 5 sont attachés à la liberté d’expression, qu’il s’agisse <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong> la presse ou <strong>de</strong> laparticipation aux assemblées comme les États généraux.B. Réponse organisée : <strong>Les</strong> possibilités sont multiples. P<strong>en</strong>sez par exemple à mettre <strong>en</strong> valeur lesdifficultés particulières <strong>de</strong> la province et la pauvreté qui caractérise une partie au moins <strong>du</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong>. Insistez sur l'inégalité <strong>de</strong>s impôts, qui est un thème récurr<strong>en</strong>t et montrez que les sujets <strong>du</strong>roi, même dans une province rurale, ont déjà <strong>de</strong>s rev<strong>en</strong>dications politiques.


DOSSIER RÉALISÉ PAR LE SERVICE ÉDUCATIFDES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CORRÈZEISABELLE PARVERIE, ROGER CHAZALPROFESSEURS RELAIS AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CORRÈZEJULIEN MENDESMÉDIATEUR CULTUREL AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CORRÈZESOUS LA DIRECTION DESAMUEL GIBIATDIRECTEUR DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CORRÈZEAVEC LA COLLABORATION DEJEAN-MARC NICITAPHOTOGRAPHE DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CORRÈZEContact : ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA CORRÈZELe Touron - 19000 TulleTél : 05.55.20.11.91Fax : 05.55.20.95.47Mèl : archive@cg19.fr

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