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Les cahiers de doléances du Bas-Limousin en 1789 - Archives ...

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IDES PAYSANS QUI PLOIENT SOUS LES IMPÔTSAvant <strong>1789</strong>, <strong>en</strong> <strong>Bas</strong>-<strong>Limousin</strong> comme dans le reste <strong>du</strong> royaume, le système fiscal apparaît inégalitaire mais cefait est considéré comme normal. Ainsi selon l’ordre auquel on apparti<strong>en</strong>t, selon le lieu où l’on vit, les impôtsvari<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quantité et <strong>en</strong> valeur. <strong>Les</strong> habitants <strong>de</strong>s villes sont moins imposés que ceux <strong>de</strong>s campagnes. Unpaysan <strong>de</strong> la région d’Uzerche et un <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Tur<strong>en</strong>ne, à richesse égale, n’auront pas les mêmes chargesfiscales. <strong>Les</strong> paysans <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Pompadour sont les seuls à supporter <strong>de</strong>s impositions particulières pourfinancer le haras royal. Par ailleurs, les membres <strong>du</strong> clergé et <strong>de</strong> la noblesse pay<strong>en</strong>t beaucoup moins d’impôtque le tiers état ; aussi, au sein <strong>du</strong> tiers état, les plus riches t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t-ils d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s privilèges qui leurpermettront <strong>de</strong> payer moins d’impôts, voire d’<strong>en</strong> être exemptés. Il arrive que le roi <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à la province unesomme globale ; une assemblée <strong>de</strong> notables indique alors la somme que chaque paroisse doit payer. Cette fois<strong>en</strong>core, les inégalités sont nombreuses. De plus, la province <strong>du</strong> <strong>Limousin</strong>, réputée pour sa pauvreté, semblepourtant payer plus d’impôts que celle <strong>du</strong> Périgord.<strong>Les</strong> <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t tout particulièrem<strong>en</strong>t les mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>s paroissesà propos <strong>de</strong>s impôts qui les accabl<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> villageois font aussi <strong>de</strong>s propositions pour réformer le systèmed’imposition. Le roi est att<strong>en</strong>tif aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> son peuple : ses int<strong>en</strong>dants <strong>de</strong>s finances ont essayé àplusieurs reprises avant <strong>1789</strong> <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre les impôts plus égalitaires, mais le clergé et la noblesse s’y sonttoujours opposés.Le système utilisé pour prélever les impôts r<strong>en</strong>d la situation <strong>en</strong>core plus difficile pour les petites g<strong>en</strong>s. Leroi reçoit <strong>de</strong> riches personnages l’équival<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sommes qu’il compte percevoir avec les impôts. Ceshommes, qu’on appelle <strong>de</strong>s fermiers ou traitants, se charg<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lever les impôts, majorés d’une sommequi leur permet <strong>de</strong> faire un bénéfice. Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, ils emploi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s huissiers qui leurs rachèt<strong>en</strong>t une part<strong>de</strong>s impôts à prélever : ces <strong>de</strong>rniers rajout<strong>en</strong>t à leur tour leur bénéfice sur le prix, et pass<strong>en</strong>t chaque moispour obt<strong>en</strong>ir une part <strong>de</strong>s sommes <strong>du</strong>es. Ils se montr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t brutaux et sont accompagnésd’hommes armés qui se font <strong>en</strong> plus payer. Tous ces frais s’ajout<strong>en</strong>t aux impôts que <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>tthéoriquem<strong>en</strong>t payer les g<strong>en</strong>s <strong>de</strong>s campagnes.1. Pourquoi, d’après les <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances <strong>de</strong> Saint-Pardoux-l’Ortigier et d’Objat, les paysansne s’adress<strong>en</strong>t-ils pas à la justice pour se déf<strong>en</strong>dre contre les excès <strong>de</strong>s receveurs d’impôts ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Fiche 6«[…] Tout est employé par cesag<strong>en</strong>s (les receveurs d’impôts) etleurs commis, qui, à l’ai<strong>de</strong> d’untarif arbitraire et <strong>en</strong>tortillé,vex<strong>en</strong>t (font payer injustem<strong>en</strong>t)presque tout le mon<strong>de</strong>, surtout lepauvre peuple, qui préfère payerce qu’on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> injustem<strong>en</strong>t,plutôt que <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>grands sacrifices pour obt<strong>en</strong>irjustice, ne sachant à quis’adresse».Saint-Pardoux-l’Ortigier (àgauche) et Objat (à droite). Arch.dép. <strong>de</strong> la Corrèze, B 266.

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