IILE ROI SE RÉSOUT À CONVOQUERDES ÉTATS GÉNÉRAUXEn janvier <strong>1789</strong>, Louis XVI adresse une lettre à ses sujets pour leur annoncer la t<strong>en</strong>ue d’États généraux, afin <strong>de</strong>remédier aux difficultés <strong>du</strong> royaume.Docum<strong>en</strong>t 1. LETTRE DU ROI, pour la convocation <strong>de</strong>s États généraux à Versailles, le 28 avril<strong>1789</strong> ; lettre datée <strong>du</strong> 24 janvier <strong>1789</strong>. (<strong>Archives</strong> départem<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> la Haute-Vi<strong>en</strong>ne, B 2414)NOTRE AMÉ ET FÉAL, nous avons besoin <strong>du</strong> concours <strong>de</strong> nos fidèles sujets pour nous ai<strong>de</strong>r à surmonter toutes lesdifficultés où nous nous trouvons, relativem<strong>en</strong>t à l’état <strong>de</strong> nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant etinvariable dans toutes les parties <strong>du</strong> gouvernem<strong>en</strong>t qui intéress<strong>en</strong>t le bonheur <strong>de</strong> nos sujets et la prospérité <strong>de</strong> notre royaume.Ces grands motifs nous ont déterminé à convoquer l’assemblée <strong>de</strong>s États <strong>de</strong> toutes les provinces <strong>de</strong> notre obéissance, tant pournous conseiller et nous assister dans toutes les choses qui nous seront mises sous les yeux, que pour faire connaître les souhaitset les doléances <strong>de</strong> nos peuples : <strong>de</strong> manière que, par une mutuelle confiance et par un amour réciproque <strong>en</strong>tre le souverain etses sujets, il soit apporté le plus promptem<strong>en</strong>t possible un remè<strong>de</strong> efficace aux maux <strong>de</strong> l’État, et que les abus <strong>de</strong> tout g<strong>en</strong>resoi<strong>en</strong>t réformés et prév<strong>en</strong>us par <strong>de</strong> bons et soli<strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s qui assur<strong>en</strong>t la félicité publique, et qui nous r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt à nous,particulièrem<strong>en</strong>t, le calme et la tranquillité dont nous sommes privé <strong>de</strong>puis si longtemps.Fiche 7À CES CAUSES, nous vous avertissons et signifions que notre volonté est <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>cer à t<strong>en</strong>ir les États libres etgénéraux <strong>de</strong> notre royaume, au lundi 27 avril prochain, <strong>en</strong> notre Ville <strong>de</strong> Versailles, où nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons et désirons que setrouv<strong>en</strong>t aucuns <strong>de</strong>s plus notables personnages <strong>de</strong> chaque province, bailliage et sénéchaussée. Et pour cet effet vous mandons ettrès expressém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>joignons qu’incontin<strong>en</strong>t, la prés<strong>en</strong>te reçue, vous ayez à convoquer et assembler <strong>en</strong> notre ville <strong>de</strong>.............................. dans le plus bref temps que faire sa pourra tous ceux <strong>de</strong>s trois États <strong>du</strong> bailliage (ou sénéchaussée <strong>de</strong>..............................) pour conférer et pour communiquer <strong>en</strong>semble, tant les remontrances, plaintes et doléances, que les moy<strong>en</strong>s etavis qu’ils auront à proposer <strong>en</strong> l’assemblée générale <strong>de</strong> nos dits États ; et ce fait, élire, choisir et nommer sans plus <strong>de</strong> chaqueordre, tous personnages dignes <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> marque <strong>de</strong> confiance, par leur intégrité et par le bon esprit dont ils serontanimés : lesquelles convocations et élections seront faites dans les formes prescrites pour tout le royaume par le règlem<strong>en</strong>tannexé aux prés<strong>en</strong>tes lettres ; et seront lesdits députés munis d’instructions et pouvoirs, généraux et suffisants pour proposer,remontrer, aviser et cons<strong>en</strong>tir tout ce qui peut concerner les besoins <strong>de</strong> l’État, la réforme <strong>de</strong>s abus, l’établissem<strong>en</strong>t d’un ordrefixe et <strong>du</strong>rable dans toutes les parties <strong>de</strong> l’administration, la prospérité générale <strong>de</strong> notre royaume, et le bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> tous et chacun<strong>de</strong> nos sujets : les assurant que <strong>de</strong> notre part ils trouveront toute volonté et affection pour maint<strong>en</strong>ir et faire exécuter ce qui auraété concerté <strong>en</strong>tre nous et lesdits États, soit relativem<strong>en</strong>t aux impôts qu’ils auront cons<strong>en</strong>tis, soit pour l’établissem<strong>en</strong>t d’une règleconstante dans toutes les parties <strong>de</strong> l’administration et <strong>de</strong> l’ordre public ; leur promettant <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r et d’écoulerfavorablem<strong>en</strong>t leurs avis sur tout ce qui peut intéresser le bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> nos peuples, et <strong>de</strong> pourvoir sur les doléances et propositionsqu’ils auront faites, <strong>de</strong> telle manière que notre royaume, et tous nos sujets <strong>en</strong> particulier, ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pour toujours les effetssalutaires qu’ils doiv<strong>en</strong>t se promettre d’une telle et si notable assemblée.DONNÉ à Versailles, le vingt-quatre janvier mil sept quatre-vingt-neuf.Signé LOUIS,et plus bas : LAURENT DE VILLEDEUIL
1. Prés<strong>en</strong>tez le docum<strong>en</strong>t 1 : auteur, nature, date.……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….2. Pourquoi le roi souhaite-t-il convoquer les États généraux ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….3. Dans le premier paragraphe, relevez les trois extraits <strong>de</strong> phrases qui montr<strong>en</strong>t les objectifsrecherchés par le souverain.……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….4. Quand et où les États généraux sont-ils convoqués ? Est-ce qu’ils se sont ouverts à la dateprévue ? (précisez). Dans le paragraphe 7 <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t (voir fiche 10), comm<strong>en</strong>t est désignéle lieu <strong>de</strong> réunion <strong>de</strong>s États généraux ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….5. Dans le paragraphe 2 <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t (voir fiche 10), quelles sont les <strong>de</strong>ux ori<strong>en</strong>tations fixées parle souverain pour préparer les États généraux ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….6. Qui est concerné par cette convocation (docum<strong>en</strong>t 1) ? Précisez votre réponse après avoir lules 3 premiers paragraphes <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t d’élaboration <strong>de</strong>s <strong>cahiers</strong> <strong>de</strong> doléances (voir fiche10).……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….7. Relevez à la fin <strong>du</strong> paragraphe 2 (docum<strong>en</strong>t 1) trois extraits <strong>de</strong> phrase qui expliqu<strong>en</strong>t lespromesses que le roi s’<strong>en</strong>gage à t<strong>en</strong>ir pour répondre aux att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s États généraux.……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….8. En quoi est-il étonnant que Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil signe la lettre adressée par le roi (voir lesdocum<strong>en</strong>ts 1 et 2) à ses sujets ? Pourquoi le fait-il alors ?……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………….Docum<strong>en</strong>t 2. BIOGRAPHIE SUCCINCTE DE PIERRE-CHARLES LAURENT DE VILLEDEUIL(1742-1828).Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil est né le 11 octobre 1742 à Bouchain (départem<strong>en</strong>t actuel <strong>du</strong> Nord). Son père,Pierre-Joseph Laur<strong>en</strong>t, a été anobli vers 1750, portant le titre <strong>de</strong> marquis <strong>de</strong> Ville<strong>de</strong>uil. Laur<strong>en</strong>t <strong>de</strong>Ville<strong>de</strong>uil est nommé le 3 mai 1787 par Loménie <strong>de</strong> Bri<strong>en</strong>ne pour occuper le poste <strong>de</strong> contrôleurgénéral <strong>de</strong>s finances mais c'est Bri<strong>en</strong>ne qui ti<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> réalité, le ministère <strong>de</strong>s finances et Ville<strong>de</strong>uil doittravailler sous son contrôle. Cette situation l'amène à démissionner au bout <strong>de</strong> quatre mois, le 28 août1787 sous le prétexte <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> santé. Le 25 juillet 1788, il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t Secrétaire d'État <strong>de</strong> laMaison <strong>du</strong> roi. Il <strong>en</strong> est le <strong>de</strong>rnier titulaire. Il est hostile à la convocation <strong>de</strong>s États généraux et s'opposeau projet <strong>de</strong> Necker <strong>de</strong> doubler le nombre <strong>de</strong> députés <strong>du</strong> tiers état. Il suggère <strong>de</strong> leur substituer uneassemblée <strong>de</strong> la nation, sans distinction d'ordres, dont les membres ne serai<strong>en</strong>t pas élus mais choisispar le roi. Il démissionne après le r<strong>en</strong>voi <strong>de</strong> Necker et émigre <strong>en</strong> Angleterre avec sa famille. Il r<strong>en</strong>tre <strong>en</strong>France <strong>en</strong> mai 1792 pour mettre sur pied le projet d'une nouvelle fuite <strong>du</strong> roi après l'échec <strong>de</strong>Var<strong>en</strong>nes. En 1793, il émigre à nouveau <strong>en</strong> Écosse et ne r<strong>en</strong>tre <strong>en</strong> France qu'<strong>en</strong> 1814. Il est élu membre<strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions et belles lettres <strong>en</strong> 1816. il meurt à Paris le 28 avril 1828.