Manuel de lutte contre les parasites internes du mouton
Manuel de lutte contre les parasites internes du mouton
Manuel de lutte contre les parasites internes du mouton
- No tags were found...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Hypobiose ou inhibition larvaireAprès avoir infecté l’hôte au sta<strong>de</strong> L 3 , la larve mue en L 4 . Elle peut ensuite continuer sondéveloppement vers le sta<strong>de</strong> a<strong>du</strong>lte ou <strong>de</strong>meurer L 4 . Les larves L 4 ne causent pas d'état maladifapparent chez l’hôte et ne pon<strong>de</strong>nt pas. Immature (au sta<strong>de</strong> L 4 ), le parasite peut se concentrerdans l’hôte, sans que <strong>de</strong>s signes cliniques ne soient observés. Les conditions environnementa<strong>les</strong>défavorab<strong>les</strong> à l’éclosion <strong>de</strong>s œufs et au développement larvaire <strong>de</strong>s formes libres (p. ex., l'hiver<strong>de</strong>s climats tempérés ou <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s sèches) déclencheraient l’hypobiose. L'inhibition larvaire estun important mécanisme <strong>de</strong> survie pour H. contortus, T. circumcincta et T. axei au Canada. Laplupart <strong>de</strong>s larves L 3 ingérées à l’automne (voire à la fin <strong>de</strong> l'été, en cas d’hémonchus) arrêteraientleur développement, plutôt que d'évoluer vers <strong>les</strong> sta<strong>de</strong>s a<strong>du</strong>ltes.Immunité <strong>du</strong> <strong>mouton</strong> et far<strong>de</strong>au parasitaireImmunité acquise <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>parasites</strong>Les jeunes développent une immunité <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>parasites</strong> avec le temps. La pério<strong>de</strong>d'adaptation dépend <strong>du</strong> type <strong>de</strong> NGI, <strong>de</strong> l’animal et <strong>de</strong> la race; elle <strong>du</strong>re généralement<strong>de</strong> 4 à 6 mois. Cette immunité permet l’expulsion <strong>de</strong>s <strong>parasites</strong> a<strong>du</strong>ltes, mais le <strong>mouton</strong> resteinfecté par un petit nombre <strong>de</strong> NGI. Si l'exposition n'est pas constante, l’immunité décline après6 à 8 mois et l'animal re<strong>de</strong>vient vulnérable aux <strong>parasites</strong>. De plus, une forte charge <strong>de</strong> NGI au prépeut venir à bout <strong>de</strong>s défenses <strong>du</strong> <strong>mouton</strong> et le rendre mala<strong>de</strong>. L’immunité est gran<strong>de</strong>mentmo<strong>du</strong>lée par la nutrition, particulièrement par certaines protéines alimentaires, comme <strong>les</strong>protéines by-pass. Il s’agit <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> que <strong>les</strong> bactéries <strong>du</strong> rumen ne dégra<strong>de</strong>nt pas; el<strong>les</strong>traversent le compartiment et sont digérées dans la caillette et l’intestin. Les protéines <strong>du</strong> gluten<strong>de</strong> maïs et <strong>du</strong> soja torréfié, par exemple, en contiennent. Si <strong>les</strong> rations incluent un apport <strong>de</strong>protéines by-pass, la résistance <strong>contre</strong> <strong>les</strong> <strong>parasites</strong> s'accroît. Fait important, <strong>les</strong> chèvres a<strong>du</strong>ltes nedéveloppent pas d’immunité.Hausse périnatale <strong>du</strong> compte d’œufsÉtroitement associée au relâchement périnatal <strong>de</strong> l’immunité (RPI), la hausse périnatale <strong>du</strong>compte d’œufs (HPCO) fait référence à l’accroissement <strong>du</strong> nombre d’œufs qui se retrouvent dans<strong>les</strong> fèces <strong>de</strong> la brebis pendant la pério<strong>de</strong> entourant l'agnelage, qui correspond traditionnellementaux mois <strong>de</strong> printemps. Chez la brebis en fin <strong>de</strong> gestation et agnelante, la HPCO survient à cause <strong>du</strong>RPI, qui permet la reprise <strong>du</strong> développement <strong>de</strong>s larves inhibées et la hausse <strong>du</strong> taux d’infectionpar <strong>les</strong> larves L 3 ayant hiverné <strong>de</strong>hors et <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> ponte par <strong>les</strong> vers déjà présents. Lerelâchement immunitaire résulterait <strong>du</strong> stress nutritionnel imposé par la fin <strong>de</strong> la gestation. Ilcommence normalement 2 à 4 semaines avant l’agnelage et peut s’étendre jusqu'à 6 à 8 semainesaprès la naissance. La HPCO tend à être moindre lorsque la brebis ne porte qu’un agneau (gestationsimple), lorsqu’elle a déjà mis bas (brebis multipare) et lorsqu’elle reçoit un supplément <strong>de</strong> sources<strong>de</strong> protéines by-pass. L’intensité <strong>de</strong> la HPCO n’a pas été étudiée chez <strong>les</strong> brebis qui agnellent à unepério<strong>de</strong> inhabituelle <strong>de</strong> l’année. Nous effectuons actuellement <strong>de</strong>s recherches en observant laHPCO dans <strong>de</strong>s troupeaux soumis à un programme d’agnelage accéléré. Nos données canadiennes8