L’Oise en actionRevenu <strong>de</strong> solidarité activeMo<strong>de</strong> d’emploiDepuis le 5 novembre, le revenu <strong>de</strong> solidarité active (RSA) estexpérimenté dans <strong>de</strong>ux cantons. Par une convention signée avec l’État,l’Oise est le <strong>de</strong>uxième département à s’engager pour ce dispositif quirenforce sa propre politique d’emploi et <strong>de</strong> lutte contre la précarité.À Creil, les salariés <strong>de</strong> l’imprimerie Alices ont reçu la visite d’Yves Rome et <strong>de</strong> Martin Hirsch, ce même 5 novembre.Derrière ses troislettres, le RSA,autrement dit« revenu <strong>de</strong>solidarité active », sedonne pour objectif<strong>de</strong> remettre sur la route<strong>de</strong> l’emploi les personnesqui en sont éloignées.À l’origine <strong>de</strong> cenouveau dispositif, unconstat : pour certainsbénéficiaires du RMI,par exemple, retravaillerDRpeut représenter uncoût financier. En effet,cela entraîne parfoisla suppression <strong>de</strong>certaines allocations etoccasionne <strong>de</strong> nouveauxfrais (gar<strong>de</strong> d’enfants,transports…). Le revenu<strong>de</strong> solidarité activecompense les pertesfinancières engendréespar la reprise d’activité,mais il offre aussi unaccompagnement,avec <strong>de</strong>s professionnelsrecrutés spécialement.« Chaque départementa la possibilité d’adapterle RSA aux besoins<strong>de</strong>s territoires : dansl’Oise, nous avons misl’accent sur ce volet <strong>de</strong>l’accompagnement àl’emploi, insiste Marie-Françoise Kessaci,chargée <strong>de</strong> missioninsertion à la délégationterritoriale du Bassincreillois. Car c’est parfoisdifficile <strong>de</strong> retrouverses marques dansla vie <strong>de</strong> l’entreprise. »À plus long terme,cet accompagnementpersonnalisé vise àpérenniser le retourà l’emploi.« Quand les bénéficiairesdu RMI retravaillent,il arrive qu’ils seren<strong>de</strong>nt compte queça ne les intéresse pasfinancièrement, expliqueChristophe Blanco,1660 - N°<strong>34</strong> - Décembre 2007
Le 5 novembre, Yves Rome et Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidaritésactives contre la pauvreté, signaient la convention d’expérimentation duRSA. Autre fait marquant : le premier contrat RSA était conclu entre unbénéficiaire du RMI (au centre) et le <strong>Conseil</strong> <strong>général</strong>, pour une formationrémunérée dans le secteur <strong>de</strong>s transports.prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Caissed’allocations familiales<strong>de</strong> Creil. Maintenant,le RSA est un moyen <strong>de</strong>sortir <strong>de</strong> la précarité. »Une démarcheen partenariatL’Oise, qui a manifestéson intérêt pour cedispositif dès le mois<strong>de</strong> février <strong>de</strong>rnier,est le <strong>de</strong>uxièmedépartement à en fairel’expérimentation,dans ses cantonsDR<strong>de</strong> Creil-Nogent etLiancourt. Au terme <strong>de</strong>la convention signée le5 novembre, en présence<strong>de</strong> Martin Hirsch,haut-commissaire auxSolidarités activescontre la pauvreté,le Département et l’Étatassument conjointementle paiement <strong>de</strong>scompléments <strong>de</strong> revenuversés dans le cadredu RSA. En revanche,le <strong>Conseil</strong> <strong>général</strong>prend intégralementà sa chargel’accompagnement<strong>de</strong>s bénéficiaires et lefinancement <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>smatérielles directes :ai<strong>de</strong> au transport, à lagar<strong>de</strong> d’enfants, achatvestimentaire… Desréunions d’informationsont assurées plusieursfois par semaine dansles trois Maisons <strong>de</strong>la solidarité et <strong>de</strong>sfamilles, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxcantons concernés.Avant <strong>de</strong> mettre enplace le RSA, qui vientcompléter la politiquedépartementale pourl’insertion (réseau<strong>de</strong>s partenaires pourl’emploi, ai<strong>de</strong> au permis<strong>de</strong> conduire, chantiersd’insertion, etc.),le Département a prisle temps <strong>de</strong> consulter etd’associer tousles acteurs concernés :Caisse d’allocationsfamiliales, ANPE,travailleurs sociaux,mais aussi lesbénéficiaires du RMIeux-mêmes – « Ilsont vraiment pris laparole, témoigne Marie-Françoise Kessaci.Ça nous a beaucoupaidés. » Et ils serontassociés régulièrementaux différentes étapes<strong>de</strong> l’évaluation. Toutcomme les entreprises,avec lesquelles le<strong>Conseil</strong> <strong>général</strong> souhaitenouer <strong>de</strong>s partenariatsféconds. Pour une actionpartagée et citoyenne <strong>de</strong>lutte contre la précarité.Isabelle FriedmannCONTACT solidarite.oise.frSi vous souhaitez avoir<strong>de</strong>s informations sur le RSA :– bénéficiaires du RMI • 03 44 10 73 60 (9 h-12 h et 14 h-17 h)– bénéficiaires <strong>de</strong> l’API • 03 44 61 25 00 (9 h-12 h)DEUX questions àMarie-Paule, membre du groupe <strong>de</strong> bénéficiaires du RMI associés à la mise en place du RSASur quoi vous a-t-onconsultés ?On nous a consultés pouravoir l’expérience vécue duRMI et ne pas travailler à partird’un simple rapport. On nousa aussi soumis les formulaires<strong>de</strong>stinés aux RMistes : nousavons fait changer certainsmots, trop négatifs.Le dispositif vous paraît-ilsatisfaisant ?Il est fait pour permettre auxgens <strong>de</strong> rester la tête hors<strong>de</strong> l’eau, car au moment <strong>de</strong>la reprise d’un travail, c’estsouvent difficile <strong>de</strong> s’ensortir avec les seuls revenusdu travail. Et ce n’est paspossible <strong>de</strong> se retrouver avecmoins d’argent, touten travaillant. Le but, c’est<strong>de</strong> retrouver sa dignitédans le travail.Le revenu <strong>de</strong> solidaritéactive, pour moi, ça ne<strong>de</strong>vrait être qu’une étape.60 - N°<strong>34</strong> - Décembre 200717