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les 90ans des PUF (PDF)

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1921-2011Les <strong>PUF</strong> fêtent en cette fin d’année leur 90 e anniversaire, l’occasion de retracer l’histoired’une maison d’édition unique dans la configuration du paysage culturel français,mais aussi d’inscrire dans le présent et le futur la mission <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>, premier éditeuruniversitaire français et éditeur de savoir de premier plan.C’est aussi l’occasion de rendre hommage à Michel Prigent, mort en mai dernier,qui, à la tête <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>, consacra sa vie à la défense d’un modèle exigeant, soutenuen cela par <strong>les</strong> auteurs que nous avons voulu placer au cœur de cet anniversaire, en leurdemandant ce que représentait aujourd’hui pour eux le savoir.Aux origines <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>Sous l’emblème du « quadrige d’Apollon » sont rassemblés quatre fondsd’éditeurs dont le rôle est central en France dans la diffusion de la penséescientifique depuis le Second Empire jusqu’à nos jours.D’abord associé avec l’éditeur Gustave Germer Baillière, Félix Alcan prendson indépendance en 1883 et fonde sa propre maison, renommée « ÉditionsFélix Alcan-René Lisbonne » en 1910. Félix Alcan, s’appuyant sur la Revuephilosophique fondée avec Théodule Ribot, promoteur de la psychologie,développe au sein de son catalogue <strong>les</strong> courants <strong>les</strong> plus novateurs issus dela philosophie et de la médecine et contribue de manière décisive à l’essor <strong>des</strong>sciences socia<strong>les</strong> en France. Il accueille ainsi l’Année sociologique de Durkheim.Ernest Leroux, quant à lui, fonde sa maison en 1871. Il illustre la tradition dela librairie d’érudition du XIX e siècle dont la spécialisation orientaliste coïncideavec l’essor de la colonisation française. Son catalogue est surtout ouvert auxdomaines <strong>des</strong> beaux arts, de l’archéologie, mais aussi de la philosophie, de l’histoirede la religion, de l’ethnologie et de l’anthropologie. Frédéric Rieder, en 1913, rachètela librairie de son patron Edouard Cornély, spécialisé en histoire, et tente après1919 avec Albert Crémieux et Pierre Caron de marier édition savante et fiction,tout en s’engageant politiquement. La maison choisit de donner un axe pluslittéraire à sa politique éditoriale.Les Presses Universitaires de France sont fondées en 1921 par une sociétécoopérative d’universitaires. L’idée était de créer une structure analogue auxpresses universitaires de Grande-Bretagne et <strong>des</strong> États-Unis. L’association <strong>des</strong>universitaires et de la forme économique de la coopérative était totalementinédite en France.La fusion de 4 éditeursAux <strong>PUF</strong>, activités de librairie, d’impression comme d’édition s’entremêlent <strong>les</strong>premières années. Côté librairie, <strong>les</strong> <strong>PUF</strong>, en 1922, reprennent un commercesitué place de la Sorbonne. Côté impression, la maison signe, en 1928, un accordavec l’imprimerie de François Launay, située à Vendôme. L’entreprise devientl’imprimerie <strong>des</strong> Presses Universitaires de France. Côté édition, contrairementà d’autres éditeurs, la production <strong>des</strong> <strong>PUF</strong> se construit autour d’un catalogueau service <strong>des</strong> universitaires. Il n’y a pas de directeurs de collection. L’originalitéde la coopérative est d’avoir opté d’emblée pour <strong>des</strong> comités techniques <strong>des</strong>pécialistes en mathématiques, physique, chimie, histoire naturelle, philosophie,psychologie, sociologie, histoire, géographie, philologie, sciences médica<strong>les</strong>,droit, bel<strong>les</strong>-lettres, langues vivantes, enseignement et pédagogie.Des rapprochements commencent à s’opérer entre <strong>les</strong> <strong>PUF</strong> et Alcan en 1924.Alcan change de statut en devenant une société anonyme. La maison possèdeun fond philosophique important. Alcan est notamment éditeur de Bergson,Le rire (1900), La pensée et le mouvant (1934), et de Freud La science <strong>des</strong>rêves (1926). En 1923, un principe de « non-concurrence » est rapidementsigné entre <strong>les</strong> <strong>PUF</strong> et Alcan. Les <strong>PUF</strong> s’engagent à abandonner leurs publicationsphilosophiques et Alcan confie ses travaux d’impression aux <strong>PUF</strong>.Du côté de la maison Rieder, Frédéric Rieder se retire de la maison qui porteson nom en 1926. Les successeurs d’Ernest Leroux cèdent le fonds de librairieaux <strong>PUF</strong>. Paul Pelliot et Louis Eisenmann représentent <strong>les</strong> intérêts de la librairieLeroux au conseil d’administration <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>. En 1928, <strong>les</strong> Éditions Riederdeviennent société anonyme et sont financées par la Banque <strong>des</strong> coopérativeset <strong>les</strong> <strong>PUF</strong>. La crise économique de 1929 touche la banque <strong>des</strong> coopératives, quifait faillite en 1934. Cette crise touche rapidement <strong>les</strong> <strong>PUF</strong>, ce qui change la donne.Paul Angoulvent est nommé directeur <strong>des</strong> <strong>PUF</strong> en 1934. Il est alors décidéd’un regroupement de différents services entre Alcan, Rieder et <strong>les</strong><strong>PUF</strong> pour alléger <strong>les</strong> coûts. Les <strong>PUF</strong> prennent en gérance <strong>les</strong> trois maisonsd’édition, qui sont aussi <strong>les</strong> principaux clients de l’imprimerie.La pression économique est trop forte, la fusion <strong>des</strong> quatre éditeurs devientincontournable. Elle est réalisée en décembre 1939. Le quadrige d’Apollon,dieu de la science, symbolise désormais <strong>les</strong> quatre firmes : Alcan, Rieder,Leroux et <strong>PUF</strong>. Le nom retenu est celui <strong>des</strong> Presses Universitaires de France,attestant clairement l’option universitaire et non plus scolaire, ni littéraire,du groupe. La société est maintenue en statut de coopération jusqu’en 1941.Les <strong>PUF</strong> de 1939 à nos joursLa fusion de ces entreprises en 1939 procure aux <strong>PUF</strong> un catalogued’une richesse sans précédent. Paul Angoulvent sait alors donner unsecond souffle à la firme pour qu’elle réponde aux besoins de la populationétudiante en plein essor et se place dans une position de quasi monopoledans <strong>les</strong> sciences humaines, économiques et juridiques. En 1941, naît la collectionencyclopédique de poche « Que sais-je ? ». En 1945, Paul Angoulventinaugure une politique d’exportation de la production.L’entreprise change plusieurs fois de statut au cours <strong>des</strong> années et devientune société à directoire et conseil de surveillance en 1968. Pierre Angoulventprend la relève de son père en 1968. Michel Prigent intègre <strong>les</strong> <strong>PUF</strong> commesecrétaire du Directoire et devient ensuite directeur littéraire jusqu’en1994, date à laquelle il devient président du directoire. Les <strong>PUF</strong> connaissentune très importante restructuration dans <strong>les</strong> années 2000 avec l’abandonde la librairie place de la Sorbonne, l’ouverture aux capitaux de sociétésprivées et la vente de l’imprimerie de Vendôme en 2002. Libris, un regroupementd’universitaires, détient aujourd’hui la majorité de la société.Sous l’impulsion de Michel Prigent, <strong>les</strong> <strong>PUF</strong> s’imposent comme leader sur lemarché de l’édition d’ouvrages universitaires et organisent leur catalogue autourde plusieurs lignes :• Des collections de recherche de référence : Nouvelle Clio, Le Nœud gordien,Épiméthée, Le Fil rouge, Bibliothèque de psychanalyse, Le Lien social, Les ŒuvresComplètes de Freud / Psychanalyse, etc.• Des manuels : Major, Thémis, Droit fondamental, Apprendre, Licence, etc.• Des collections d’essais : Perspectives critiques, Pratiques théoriques, Travauxpratiques, Éthique et philosophie morale, Intervention philosophique, Philosophiefrançaise contemporaine, Éducation et société, Sociologie d’aujourd’hui,Souffrance et théorie, Lignes d’art, Les Littéraires, etc.• Deux gran<strong>des</strong> collections de poche : Que sais-je ?, mais aussi Quadrige (avec4 segments : <strong>les</strong> Dicos poche, <strong>les</strong> Grands textes, <strong>les</strong> Manuels, <strong>les</strong> Essais/débats).• Une trentaine de revues (Revue Française de Psychanalyse, Revue Historique,Revue Française de droit constitutionnel, Cités, etc.) dont la plupart sont disponib<strong>les</strong>en version numérique sur le portail Cairn.La mort de Michel Prigent est survenue en cette année 2011. Un nouveauprésident du directoire a été nommé : Alain Morvan. Avec 5 500 titres actifsau catalogue et <strong>des</strong> centaines d’ouvrages traduits en 40 langues, <strong>les</strong> PressesUniversitaires de France fêtent leur 90 e anniversaire dans un dynamismetoujours renouvelé et défendent, plus que jamais, <strong>les</strong> valeurs du savoir.Pour <strong>les</strong> 90 ans <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>,un livre anniversaire engagé : “À quoi sert le savoir”72 intellectuels d’aujourd’hui72 textes pour penser et agirPour <strong>les</strong> 90 ans <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>, nous avons demandé à nos auteursde répondre à la question « À quoi sert le savoir ? », questionbrûlante pour la société d’aujourd’hui, question au cœur de notremétier et de la pratique de nos auteurs, universitaires chargésde transmettre <strong>les</strong> connaissances, chercheurs appelés à réfléchir età anticiper dans tous <strong>les</strong> domaines.Philosophes, psychanalystes, sociologues, historiens, politologues,juristes, tous auteurs <strong>des</strong> <strong>PUF</strong>, proposent ici leurs réponses, variées,parfois polémiques, toujours engagées. Leurs textes sont précédésd’une chronologie qui rappelle l’histoire <strong>des</strong> Puf, depuis leur origineen 1921.Elle a été établie par Valérie Tesnière, historienne <strong>des</strong> Puf, auteur deLe Quadrige. Un siècle d’édition universitaire (2001).“Quelle meilleure façon, pour une maison d’édition,de célébrer sa propre vitalité que la production d’unlivre ? C’est parce qu’il en était convaincu que MichelPrigent, en sa qualité de président du Directoire <strong>des</strong><strong>PUF</strong>, proposait le 15 avril 2011, un mois à peine avantsa mort, la rédaction d’un ouvrage collectif.Cet ouvrage a permis à quelques dizaines d’auteursparmi <strong>les</strong> plus représentatifs de notre maisonde réfléchir à leur propre démarche intellectuelleet à leur mission spécifique de diffuseur <strong>des</strong> connaissancesen questionnant ce qui est à la fois notrematériau commun et notre projet, c’est-à-dire le savoir.Alain Morvan,président du directoire.”“Michel Prigent avait une haute idée de ce qu’estune institution, instance de transmission, de conservationet de transformation <strong>des</strong> rapports humains.S’il avait su se muer en chef d’entreprise efficace,il considérait <strong>les</strong> <strong>PUF</strong> d’abord comme une institution.Il insistait sur la «mission de service public » inscritedans ses statuts, conformément à l’esprit de sesfondateurs en 1921. […]C’est pourquoi, en plein accord avec <strong>les</strong> instancesdirigeantes de notre maison, Michel Prigent avaitdécidé de célébrer le quatre-vingt dixième anniversairede l’institution par la publication d’un livreillustrant, dans sa plus grande diversité, l’activitéd’édition qui demeure la finalité du rassemblement<strong>des</strong> universitaires qu’elle a pour première missionde servir.”Ce livre anniversaire est offertpour tout achat d’un livre <strong>PUF</strong> en librairieDominique Lecourt,président du conseil de surveillance.


“Pour qui aime la vérité, le savoir cesse d’être unmoyen pour devenir une fin en soi, ou plutôt (puisqu’iln’est de finalité que pour un désir) une fin ultime ousuffisante. Ce savoir-là ne sert à rien, pas même àêtre heureux. Mais tout bonheur, sans lui, ne seraitqu’ignorance ou illusion.”André COMTE-SPONVILLE“On dit souvent que la connaissance progresse carceux qui en font métier seraient (…) <strong>des</strong> nains sur <strong>des</strong>épau<strong>les</strong> de géant. Or – au-delà du fait que la métaphoreest difficile à concrétiser physiquement (…)– si nous sommes tous, à un moment ou à un autre,découvreur, transmetteur, éducateur, accumulateur,ne devrions-nous pas plutôt dire que nous sommestous <strong>des</strong> nains, sur <strong>des</strong> épau<strong>les</strong> d’autres nains (passéset actuels). Alors, le rôle du savoir est de faire mieuxvivre tous ces nains. C’est-à-dire nous tous.”Julien DAMON“ “À quoi sert le savoir ? ” Pourquoi donc devrait-ilservir à quoi que ce soit d’autre qu’à lui-même ?Aristote, qui en savait quelque chose, du savoir,commence par lui, ou plutôt en fait le commencementdu reste : tous <strong>les</strong> hommes désirent par nature savoir.On ne cherche pas à savoir pour autre chose que cequ’on saura ainsi, mais simplement pour le savoirlui-même. Le savoir n’a rien d’un moyen, puisqu’ils’impose au désir. On désire savoir comme on désirevoir ou respirer. Celui qui ne désirerait pas savoirpour le plaisir de savoir ne serait tout simplementpas humain.”Jean-Luc MARION“À quoi sert le savoir ? Si vous voulez le savoir,le savoir ne sert à rien. À rien d’autre qu’à savoir,à rien d’autre qu’à le vouloir. À rien d’autre qu’à luimême.Car le savoir n’est pas une utilité, un moyen,un outil, un médium, il n’est pas même une fonction,il est une fin. Une fin ? Oui, un faim d’ogre inextinguible,une soif qu’on ne peut étancher, une conduite,un processus qui se renouvelle par soi et qui s’accompliten se développant. Le savoir n’est pas intransitif,il est le savoir de quelque chose, mais il n’est pasle savoir au service d’autre chose.”Blandine KRIEGEL“Qui ne s’est surpris un jour à prononcer tout au fondde lui-même : « Je sais bien… mais quand même ».Cela s’appelle le déni. L’être humain est ainsi fait quelorsque ça l’arrange, il peut oublier ce qu’il sait pourtanttrès bien. Nos personnalités sont pleines de caveset de greniers dans <strong>les</strong>quels sont enfermés <strong>des</strong>savoirs que nous choisissons d’ignorer. (…) Savoir,c’est voir, et faire voir autrement. Il y a un avant etun après le savoir. Parce que le savoir, tout savoir,modifie notre regard sur ce qui nous entoure.”Serge TISSERON“L’opposition entre le savoir et la vie ne date pasd’aujourd’hui, mais elle prend aujourd’hui une importancetoute particulière, après un siècle où <strong>les</strong> enjeux<strong>des</strong> positions tranchées sur ce point n’ont cessé <strong>des</strong>e creuser, et en un moment où tout peut et doit serejouer. Faut-il croire que le savoir tue la vie commela lettre l’esprit ? ou au contraire que la vie déformele savoir comme l’utile dénature le vrai ?”Frédéric WORMS“Suffit-il d’éclairer <strong>les</strong> hommes pour <strong>les</strong> rendremeilleurs ? Ce pont-aux-ânes de la pensée philosophiquea du bon : il nous rappelle que, quelle que soitla réponse apportée à une telle question, il n’y a pasd’émancipation véritable sans savoir, et que celui oucelle qui a la malchance d’en être privé et la convictionerronée de pouvoir s’en dispenser reste, par delà <strong>les</strong>progrès techniques, un voyageur sans bagages dansson parcours de vie.”Jean-François SIRINELLI“On a longtemps pensé que le pouvoir était indifférentau savoir, parce que le savoir n’était accessiblequ’à une petite minorité de savants et n’avait guèred’influence sur <strong>les</strong> choix politiques.(…) Le pouvoir,en effet, s’intéresse à l’opinion parce qu’elle estla reine du monde, c’est elle qui peut accréditer oudiscréditer un pouvoir. (…) Mais le savoir, qui s’ensoucie, mis à part ceux qui le font ou ceux qui s’y intéressent? En vérité, le pouvoir n’a jamais été indifférentau savoir.”Yves Char<strong>les</strong> ZARKADirectrice <strong>des</strong> relations extérieures :Attachées de presse :Dominique Reymond01 58 10 31 85 • reymond@puf.comPatricia Ide-BerettiCaroline Psyroukis01 58 10 31 89 • ide-beretti@puf.com 01 58 10 31 91 • psyroukis@puf.com

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