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Données générales espaces agricoles et pastoraux - Parc National ...

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Les données thématiquesLes <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong>& <strong>pastoraux</strong>Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail89


les données thématiques1ContexteLes <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>L’agriculture est une activité majeure dans le <strong>Parc</strong> national des Cévennes. Elle représente 12,4% de lapopulation active du département de la Lozère (3929 emplois), 2,54% de celle du Gard (6738 emplois) <strong>et</strong>20% en cœur du <strong>Parc</strong>. Au niveau national l’agriculture représente 2,4% de la population active.Souvent seule activité économique des hameaux <strong>et</strong> villages, elleperm<strong>et</strong> de maintenir les territoires ouverts <strong>et</strong> vivants tandis que lesconditions d’exercice sont rudes <strong>et</strong> caractéristiques des <strong>espaces</strong> demoyennes montagnes : fragilité des sols, climat, exposition …Si son poids économique est important <strong>et</strong> issu de plus de 1700exploitations (plus de 3000 emplois), son rôle en matière de gestionde l’espace, <strong>et</strong> tout particulièrement des milieux naturels, est considérable.La surface agricole utilisée représente en eff<strong>et</strong> plus du quartde la surface totale du <strong>Parc</strong> national.C’est bien pour reconnaître notamment ce rôle <strong>et</strong> l’inscrire dans ladurée que le <strong>Parc</strong> national des Cévennes fut créé en 1970 afin d<strong>et</strong>enter de juguler, par une intervention publique forte, un exode ruralengagé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.Comme partout en France, l’agriculture a profondément évoluédepuis 20 ans dans le <strong>Parc</strong> national. Le nombre d’exploitations asubi une érosion de 50 %, plus particulièrement concentrée dansla zone cévenole. Mais c<strong>et</strong>te baisse a été partiellement atténuée parune diminution beaucoup plus faible de la superficie agricole utilisée(SAU) qui n’a perdu que 13 % sur la même période. C<strong>et</strong>te érosiondes surfaces mises en oeuvre n’est pas homogène. En région du MontLozère, territoire aux meilleures potentialités agronomiques, la SAUest restée stable entre 1979 <strong>et</strong> 2000. Elle a, en revanche, perdu 10 %sur les Causses <strong>et</strong> 20 % en Cévennes.Confrontée aux évolutions rapides de la société, aux prises avec desmarchés de plus en plus concurrentiels <strong>et</strong> des règles de libre échangelaissant peu de place aux spécificités d’une agriculture extensive demontagne, l’agriculture de ce territoire demeure pourtant omniprésente<strong>et</strong> singulière par rapport aux autres parcs nationaux.Production caprin lait sur les vallées CévenolesDu Mont Lozère au massif de l’Aigoual, des Causses aux ValléesCévenoles s’expriment la diversité de ces exploitations <strong>et</strong> le caractèrede ce territoire, à travers ses élevages ovins, bovins ou caprins maisaussi son activité apicole, sa châtaigneraie <strong>et</strong> tout un cortège de productionsvégétales de piémont.90Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Si l’élevage demeure central pour son rôle en matière de maintiendes milieux ouverts, d’autres filières en renouveau semblent pouvoircontribuer à entr<strong>et</strong>enir les paysages <strong>et</strong> l’identité cévenole par la valorisationdes zones de piémont notamment.Comparées aux autres <strong>Parc</strong>s Nationaux, le <strong>Parc</strong> des Cévennes sedistinguent par leur singularité liée à l’omniprésence de l’activitéagricole <strong>et</strong> plus encore par sa diversité. Ainsi le <strong>Parc</strong> national desCévennes abrite 40% des exploitations des cinq parcs nationaux demétropole <strong>et</strong> 52% de la Surface Agricole Utilisée.Loin d’être un paradoxe, l’accompagnement de l’agriculture dans c<strong>et</strong>espace protégé constitue une finalité pour le <strong>Parc</strong> national mais ilinterroge : comment préserver le caractère agricole du parc <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>trel’expression d’une activité agricole extensive performante, quiintègre la préservation de la biodiversité comme un élément de sapérennité ?Répartition des emplois en % dans l’agriculture selon le type d’activitésInsee - Recensement de la population 1999<strong>Parc</strong> nationaldes CévennesLanguedoc -RoussillonPolyculture, culture terre labourée 6,1 6,8Maraîchage ou horticulture 3,3 9,0Vigne ou arbres fruitiers 9,6 53,5Elevage d’herbivores 41,7 9,6Polyculture, élevage 12,9 1,5Services à l’agriculture 12,7 3,2Elevage de granivores 2,0 0,5Elevage herbivores granivores 1,6 8,0Sylviculture, exploitation forestière 9,4 3,4Pêche, aquaculture 0,8 4,5Ensemble 100,0Réglementation de l’agriculture en cœur de <strong>Parc</strong> :cadre législatif <strong>et</strong> charte.Le décr<strong>et</strong> de 1970 disposait que les activités <strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastoralesétaient librement exercées (art. 4).La loi du 14 avril 2006 élargit la compétence de l’établissementpublic du <strong>Parc</strong> national pour réglementer les activités agropastoralesafin de favoriser une meilleure maîtrise des impacts.Le décr<strong>et</strong> du 29 décembre 2009 (art. 12) en donne le cadre par lestrois dispositions suivantes :• Les activités agropastorales existantes à la date de création duparc <strong>et</strong> régulièrement exercées restent autorisées.• Les activités nouvelles, les modifications substantielles de pratiques,les changements de lieux d’exercice <strong>et</strong> les extensions significativesdes surfaces sur lesquelles sont exercées ces activités sontréglementés par le conseil d’administration, dans les conditionsà définir dans la charte <strong>et</strong> après avis des CDOA concernées. Ilspeuvent être soumis à autorisation du directeur du <strong>Parc</strong> dans lesconditions <strong>et</strong> dans les zones à définir dans la charte.• Les activités <strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastorales ayant un impact notablesur le débit ou la qualité des eaux, sur la conservation des solsou de la diversité biologique, notamment des habitats naturels,des espèces végétales non cultivées ou des espèces animales nondomestiques, sont réglementées par le conseil d’administrationdans les conditions à définir dans la charte.La charte peut aussi prévoir l’exclusion de la culture d’OGM sur toutou partie du territoire (art L335-1 du Code de l’Environnement).Par ailleurs les travaux à caractère agricole peuvent toujours êtreautorisés. De plus, ceux qui n’auront pas été identifiés par la chartecomme susceptibles de porter atteinte au caractère du parc ne serontplus soumis à autorisation du Directeur (art 7, II 5° du décr<strong>et</strong>)Parallèlement, le conseil d’administration définira des conditionsadaptées aux besoins de l’exploitation agricole, avec un éventuelrenvoi à une autorisation du directeur, pour différents usages réglementés: utilisation du feu, utilisation d’obj<strong>et</strong>s sonores, utilisationd’éclairages artificiels, utilisation de produits phytocides <strong>et</strong> herbicides(art. 3 à 6 relatifs à la protection du milieu naturel).Enfin, les personnes exerçant une activité agricole, peuvent bénéficierde dispositions plus favorables pour différents domaines (art 20 <strong>et</strong> 21) :• Dans les lieux-dits habitables, pour la construction de bâtiments<strong>agricoles</strong>, l’extension de bâtiments à usage d’habitation existants,la construction de nouveaux bâtiments d’habitation destinés, lecas échéant, à l’hébergement touristique, lorsque ces réalisationssont justifiées par les nécessités de leur exploitation.• La circulation motorisée nécessaire à leur activité;• Le prélèvement de bois de chauffage pour les besoins domestiques.Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail91


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>2Les grandes unités géographiques :une organisation spatiale originaleLes <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>S’étageant entre 200 <strong>et</strong> 1700 mètres d’altitude, placé sous les influencesclimatiques atlantiques, continentales <strong>et</strong> méditerranéennes, composéde vastes plateaux calcaires, de massifs granitiques <strong>et</strong> de valléesschisteuses fortement découpées, le territoire du <strong>Parc</strong> national desCévennes abrite une grande diversité de milieux naturels, support dedéveloppement d’une agriculture adaptée.Généralement on distingue, à la croisée de ces nombreux paramètresclimatiques <strong>et</strong> morpho-pédologiques, 4 grandes unités géographiquespour décrire ce territoire :le Mont Lozère, les Causses <strong>et</strong>p<strong>et</strong>its plateaux calcaires, le Massif de l’Aigoual Lingas <strong>et</strong> les ValléesCévenoles <strong>et</strong> leur piémont.Fruit d’une longue adaptation aux conditions naturelles, chacunede ces unités abrite une typologie d’activités <strong>agricoles</strong> particulièresqui en renforcent l’identité <strong>et</strong> façonnent les paysages de pelouses, delandes <strong>et</strong> de forêts.La carte de l’occupation du sol illustre bien ce découpage en territoiresnaturels distincts entre plateaux calcaires à pelouse du Causse,massifs boisés <strong>et</strong> à landes du Mont Lozère <strong>et</strong> de l’Aigoual-Lingas <strong>et</strong>forêts à châtaigneraie sous différents faciès des vallées cévenoles.Toutefois avec l’extension de l’aire optimale d’adhésion notammentsur le bassin alésien (vallée aval du Galeizon, Auzonn<strong>et</strong> <strong>et</strong> moyennevallée de la Cèze), des faciès de piémont <strong>et</strong> de plaine méditerranéensdepuis Monobl<strong>et</strong> au bassin alésien en passant par Anduze viennentcompléter tant la diversité du territoire du <strong>Parc</strong> national que celle desactivités <strong>agricoles</strong>.92Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail93


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Mont Lozère <strong>et</strong> Bougès :un étage de pelouses <strong>et</strong> landesmontagnardes en voie de ferm<strong>et</strong>ureMassif granitique entouré de schiste, le Mont Lozère est limité aunord par les vallées du Lot <strong>et</strong> de l’Altier. Au sud le Mont Lozèrejouxte le massif du Bougès <strong>et</strong> ses plateaux d’altitude de calcaire gréseux.Les milieux ouverts (landes, pelouses, prairies, zones humides,éboulis, chaos rocheux), principalement gérés par l’activité agro-pastorale,présentent un intérêt particulier, <strong>et</strong> ont notamment justifié ladésignation des hautes terres du Mont Lozère en site Natura 2000.Ainsi, les inventaires ont permis d’identifier <strong>et</strong> de localiser dans lazone 14 habitats naturels de l’annexe I de la directive Habitats. Deuxd’entre eux, les pelouses à Nard raide riches en espèces <strong>et</strong> les tourbièreshautes actives, sont prioritaires. Ces dernières participent d’unsystème hydrographique dense mais fragile présentant un enjeu fortdu point de vue de la ressource qualitative <strong>et</strong> quantitative en eau.Plus de onze espèces d’oiseaux se reproduisent au sein de la Zone deProtection Spéciale ou à sa proximité immédiate. Le site du montLozère constitue également une halte migratoire de tout premierordre au printemps <strong>et</strong> à l’automne, voire un secteur de prospectionalimentaire, pour d’autres espèces (migratrices principalement) relevantde la directive Oiseaux tels le Pluvier guignard, les Busards Stmartin <strong>et</strong> des roseaux, les Vautours fauve <strong>et</strong> moine, le Percnoptère,les Cigognes blanche <strong>et</strong> noire, les Milans noir <strong>et</strong> royal, le Balbuzardpêcheur…L’activité agricole du Mont Lozère est n<strong>et</strong>tement tournée vers l’élevage.Plus grandes, les exploitations actuelles se sont pour la plupartspécialisées en production bovine. Leur nombre a diminué de moitiéentre 1988 <strong>et</strong> 2000, le cheptel des exploitations restantes s’étantaccru. L’élevage ovin viande a connu quant à lui une importanterégression tant sur le nombre d’exploitations que sur le cheptel.Les exploitations les plus vastes sont en production bovine, lesexploitations ovines <strong>et</strong> caprines disposant de SAU inférieure à 100hectares.Les prairies <strong>et</strong> les terres labourables se concentrent autour des villagesalors que les parcours occupent les crêtes du mont Lozère <strong>et</strong>les zones éloignées des exploitations. Ils occupent une place trèsimportante de la SAU, plus de 70 % quel que soit le système d’exploitation.C<strong>et</strong>te forte proportion révèle l’importance du pâturage sur le montLozère. Les estives représentent 7 482 ha de la zone considérée.Aujourd’hui, le mont Lozère compte une cinquantaine d’estives, dontsept seulement sont pâturées par des moutons.Les Causses <strong>et</strong> p<strong>et</strong>its plateaux calcaires :le contraste entre milieux karstiques ouverts <strong>et</strong> fermésComposant un tiers du territoire du <strong>Parc</strong> national, ces plateaux calcairesentaillés de profonds canyons forment des paysages exceptionnels.Les grands <strong>espaces</strong> dénudés des causses Méjean <strong>et</strong> du Sauv<strong>et</strong>erreou « causse nu », par opposition au « causse boisé », sont particulièrementemblématiques <strong>et</strong> participent du caractère du <strong>Parc</strong> national.Cinq habitats d’intérêt communautaire (Directive Habitats / Natura2000) sont directement dépendants des mesures de gestion <strong>agricoles</strong>.Le maintien de ces vastes paysages ouverts façonnés par le pastoralisme,ainsi que des éléments vernaculaires du paysage (mur<strong>et</strong>s,capitelles, clapas, lavognes…) est un des enjeux majeurs pour le <strong>Parc</strong>national des Cévennes sur ce territoire.Leur évolution rapide <strong>et</strong> radicale est marquée par trois tendancesfortes :dynamique d’extension des ligneux hauts, embroussaillementdes parcours, <strong>et</strong> augmentation des surfaces de cultures céréalières.Les boisements sont en extension régulière sur l’ensemble du caussenu (partie orientale du Causse Méjean) entre 1948 <strong>et</strong> 2000.C<strong>et</strong>te évolution se traduit par la régression de certains habitats àforte valeur patrimoniale (pelouses à allure steppique par embroussaillement,pelouses du mésobromion riches en orchidées du fait delabour <strong>et</strong> mise en culture y compris en cœur de <strong>Parc</strong>) <strong>et</strong> explique enpartie la régression de certaines espèces à forte valeur patrimoniale.Sur les causses, on note la présence d’exploitations de grandes taillesà dominante ovin lait ou ovin viande, avec parfois des activités complémentairesde type porcin, bovin viande, caprin ou accueil à laferme. Les causses constituent également le berceau de l’élevage deschevaux d’endurance. Sur les cans, où sont produits les fourragespour les stocks hivernaux <strong>et</strong> les céréales, les exploitations ont pourdominante l’élevage de bovins viande. Dans les dépressions des causses<strong>et</strong> des cans, les dolines accueillent les cultures fourragères.Mont Lozère <strong>et</strong> Bougès• la ferm<strong>et</strong>ure des milieux ouverts en raison de la régressiondu nombre d’exploitations <strong>agricoles</strong> (-70% entre 1955 <strong>et</strong> 1988)<strong>et</strong> de l’évolution des pratiques• une tendance récente (années 80 ?) à la spécialisation bovinlaitier <strong>et</strong> viande <strong>et</strong> à la concentration des troupeaux(augmentation de la taille moyenne)• les parcours occupent 70% de la SAU du Mont Lozère<strong>et</strong> abritent des habitats naturels très riches• l’intensification des pratiques conduit peu à peu à l’abandonde zones de parcours, à la valorisation agricolede zones patrimoniales comme les zones humides.• ces nouvelles orientations techniques conduisent à unabaissement de la valeur fourragère <strong>et</strong> de la diversitéfloristique des parcours• le recours aux brûlages se systématise pour réouvrir cesmilieux accentuant l’impact sur la biodiversitéLes Causses <strong>et</strong> les cans• De vastes <strong>espaces</strong> formés de pelouses par oppositionau Causse boisé spontanément ou par plantations• une dynamique globale de régression des milieuxnaturels ouverts au profit des boisements• des enjeux forts en terme d’habitats naturelsdes milieux ouverts <strong>et</strong> d’avifaune spécifique• une activité agricole omniprésente <strong>et</strong> représentéepar l’élevage ovin majoritairement.Prairie à narcisses des poêtes sur le Mont Lozèrepaysage pastoral du Causse Contamine94Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail95


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Les vallées cévenoles :du relief tourmenté au piémont exploitéAvec moins de 5 % de terres planes, les Cévennes sont l’une desrégions de France au relief le plus accidenté. De plus, ce territoireconstitué de milieux fragiles aux sols pauvres, soumis à un climatcapricieux, a nécessité, pour sa valorisation agricole, de nombreuxaménagements (terrasses, murs <strong>et</strong> bâtis en pierres sèches), signaturesd’un paysage construit, aménagé par l’homme, particulièrementtypique dans la partie basse de ces vallées. Plus des deux tiers dessurfaces de la zone sont boisées. La proportion de milieux ouverts separtage entre landes <strong>et</strong> milieux herbacés.Les landes d’altitude <strong>et</strong> les prairies naturelles de fauche constituentun enjeu patrimonial prioritaire. De nombreuses espèces d’oiseaux,pour certaines d’intérêt communautaire <strong>et</strong> ayant justifié la créationd’une ZPS sur la partie en cœur de <strong>Parc</strong>, dépendent étroitement dumaintien de ces milieux <strong>et</strong> donc des activités <strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastorales.Les châtaigneraies, qu’elles soient ou non d’intérêt communautaire,présentent également un intérêt fort :ces habitats d’origine anthropiquequi occupent bon an mal an 40.000 ha environ constituent unpatrimoine <strong>et</strong>hnologique, historique <strong>et</strong> paysager dont le <strong>Parc</strong> nationala également la responsabilité. Sa pérennité dépend des activitéshumaines, dont une partie est exercée par des agriculteurs. Lorsqu’ilssont abandonnés <strong>et</strong> ne sont plus parcourus par les troupeaux, lesvergers évoluent vers des taillis <strong>et</strong> peuvent être colonisés par d’autresessences comme le pin maritime. Ces <strong>espaces</strong> totalement fermés sontles moins intéressants du point de vue biologique.La problématique générale de ces secteurs schisteux ou granitiquesse résume à la ferm<strong>et</strong>ure des paysages par abandon des pratiques<strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastorales <strong>et</strong> par une dynamique rapide des ligneux.Sur les zones de piémont de l’Aire Optimale d’Adhésion une activitéagricole plus intensive <strong>et</strong> diversifiée autour des vergers, de la culturede l’olive notamment ou de la viticulture perdure voire se développecontribuant ainsi au maintien des paysages traditionnels cévenols.Mais globalement l’activité agricole a considérablement régressé auprofit de la forêt. Elle ne représente plus que 15% des surfaces surla vallée longue <strong>et</strong> le Calbertois. On constate néanmoins le maintiende p<strong>et</strong>ites installations <strong>agricoles</strong>, aux problématiques desquelles lesaides publiques répondent mal, peu liées au foncier, très diverses <strong>et</strong>diversifiées. Elles sont caractérisées par la multiplicité des atelierssur chaque exploitation (notamment miel <strong>et</strong> châtaignes, p<strong>et</strong>its fruits,porcs…), par l’importance des activités agritouristiques <strong>et</strong> de larecherche de meilleure valorisation des produits <strong>agricoles</strong> par venteen circuits courts.Le massif de l’Aigoual – Lingas :des conditions extrêmesd’altitude aux vallées méditerranéennesFormé d’une masse granitique arrondie, le massif de l‘Aigoual estentouré de formations escarpées schisteuses <strong>et</strong> gréseuses. Il est bordéégalement de causses comme ceux du Blandas ou de Camprieu. Ausud-est il s’étend vers une zone de piémont aux pentes abruptes, <strong>et</strong>aux p<strong>et</strong>ites vallées déchiqu<strong>et</strong>ées. Terre de contrastes <strong>et</strong> de démesures(voir carte « milieu physique »), entre influences méditerranéennes,atlantiques <strong>et</strong> montagnardes, le massif de l’Aigoual abrite près de1900 espèces végétales <strong>et</strong> 500 espèces animales.Les habitats naturels à enjeux du massif granitique de l’Aigoual-Lingas,forestier à plus de 80 %, sont avant tout des milieux ouverts,très largement gérés par l’activité agricole <strong>et</strong> pastorale :landes montagnardesà callune <strong>et</strong> myrtille, pelouse à nard raide, prairies naturellede fauche... Par ailleurs, il faut souligner l’intérêt du massif au titredes zones humides (au premier rang desquelles les tourbières). On endénombre 469 occupant 211 ha (392 dans le Gard <strong>et</strong> 77 en Lozère).En majorité, il s’agit de prairies humides eutrophes.La présence de ces habitats <strong>et</strong> espèces a notamment justifié la créationdu site Natura 2000 Aigoual Lingas sur le secteur en cœur de<strong>Parc</strong>. Leur état de conservation sur l’ensemble du massif est tout oupartie lié à l’exercice des pratiques <strong>agricoles</strong>. C<strong>et</strong> état globalementmoyen est à m<strong>et</strong>tre en relation avec deux facteurs principaux :• d’une part, la régression significative des activités pastorales(abandon de la fauche...) depuis plusieurs décennies, <strong>et</strong> parconséquent la ferm<strong>et</strong>ure des milieux ouverts (mais aussi pour leshabitats <strong>et</strong> espèces forestières du fait de l’implantation récente dela forêt :un siècle d’état forestier) ; même si l’activité d’élevage estsoutenue par divers dispositifs y compris par des travaux d’entr<strong>et</strong>ien<strong>et</strong> de reconquête ;• d’autre part, l’actuel niveau de prise en compte des exigencesécologiques des habitats <strong>et</strong> des espèces dans les modalitéstechniques de gestion pastorale qui demeure à conforter (parexemple au travers de la contractualisation de Mesures Agrienvironnementales).L’agriculture est traditionnellement tournée vers une activité pastorale:ovin, bovin, caprin permanent <strong>et</strong> ovin transhumant. Les terrassesdes fonds de vallées sont souvent occupées par des activitésmaraîchères, dont la culture dynamique de l’oignon doux, ou fruitières(pomme <strong>et</strong> autres fruits).LES VALLÉES CÉVENOLES• un territoire de relief particulièrement marqué <strong>et</strong> difficile• une couverture boisée très importante (>65%)une dynamique de ferm<strong>et</strong>ure du fait de l’abandon despratiques <strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastorales• le développement d’activités complémentaires (ateliersde transformation, agritourisme, commercialisation circuitscourts) au détriment (temps affecté) des activités de gestiondes territoires• un cheptel orienté principalement ovin <strong>et</strong> caprin qui nesuffit pas à contenir la dynamique d’embroussaillement.AIGOUAL ET LINGAS• un territoire aux multiples influences climatiques abritantune diversité de milieux <strong>et</strong> d’espèces extraordinaires.• un massif boisé à 80% avec étagement des milieux naturelsdes pelouses <strong>et</strong> landes d’altitude aux zones boisées des flancsà hétraies-sapinières puis à châtaigneraiesaux étages inférieurs.• une zone de piémont aux paysages façonnés pardes aménagements <strong>agricoles</strong>• une orientation agricole vers l’élevage ovin <strong>et</strong> bovin <strong>et</strong> versdes cultures maraîchères en fonds de valléesEspace agricole ouvert au sein d’un milieu fermé en vallées cévenolespaysage composite au nord de l’Aigoual96Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail97


les données thématiquesAgriculture & cœur du <strong>Parc</strong> national3Les <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Plus de 400 exploitations <strong>agricoles</strong> gèrent ladiversité des milieux du cœur de <strong>Parc</strong>Au total, 431 exploitations <strong>agricoles</strong> ont été recensées qui exploitentdes terres en cœur du <strong>Parc</strong> national des Cévennes. Parmi elles :• 87 ont leur siège dans le cœur (contre 341 non)• 145 ont plus de la moitié de leur surface en cœur, 25 d’entre ellesen ont même la totalité (contre 283 moins de la moitié)• 59 sont des transhumants venant en estive (contre 372 recenséspermanents)Ces agriculteurs exploitent plus de 36 000 ha dans le cœur, soit prèsde 40 % de sa superficie. Il peut s’agir d’<strong>espaces</strong> ouverts (surfacesfourragères, maraîchères…), d’<strong>espaces</strong> <strong>pastoraux</strong> plus ou moins boisés,de surfaces en verger…C<strong>et</strong>te proportion de surface agricole n’est pas uniforme sur le cœurdu <strong>Parc</strong>.TerritoireProportion de surfaceagricole déclaréeMont Lozère 42 %Causse 79 %Aigoual 22.5 %Vallées cévenoles 34 %L’agriculture dans le cœur est d’une très grandediversitéPlus des deux tiers des exploitations sont à dominante d’élevage(mono ou double production). Les exploitations à dominante de productionsvégétales <strong>et</strong> de pluriactivité sont surtout localisées dans lesvallées cévenoles.Depuis ces dernières années, les tendances observées sont radicalementdifférentes en fonction des cheptels.Nombre dedétenteursNombred’animauxdeplus de 6 moisEvolutiondu nombred’animaux entre2001 <strong>et</strong> 2007Ovins lait 18 6 700 - 8 %Ovins viande 88 16 612 - 8 %Bovins 154 7 607 + 22 %Caprins 42 2 060 + 7 %Cheptels des exploitations dans le cœur en 2007 (Lozère uniquement)La diminution globale du nombre des ovins (- 8%) interroge surl’utilisation à venir de certains territoires, notamment les Causses.De plus, l’augmentation de la taille des exploitations ces dernièresannées renforce la difficulté d’installation pour une production ovinviande devenue moins attractive économiquement.Concernant les effectifs bovins, l’augmentation du nombre des Unitésde Gros Bétail (UGB) totaux (+ 22%) implique pour les exploitationsd’adapter leur ressource fourragère <strong>et</strong> céréalière, principalement parla recherche de nouvelles surfaces. La pression foncière est ainsi aisémentconcevable sur le secteur du Mont Lozère.L’autonomie alimentaire <strong>et</strong> l’importance desparcoursPour l’essentiel des exploitations d’élevage, la production végétale(fourrages <strong>et</strong> céréales) est quasiment toujours consommée sur place.Si l’on essaie de caractériser ces exploitations ayant une plus faiblepart d’achats de céréales <strong>et</strong> de fourrages, voici ce qui peut êtreremarqué :• ce sont plutôt des exploitations orientées vers la production ovinviande <strong>et</strong> ovin lait :elles ont des SAU plus conséquentes <strong>et</strong> ainsidavantage de surfaces en parcours,• ce sont plutôt les exploitations caussenardes <strong>et</strong> du Mont Lozère.Pour celles du Mont Lozère, certaines ont en eff<strong>et</strong> plus de surfacesà stock que sur d’autres secteurs. Pour le causse, l’importancedes surfaces en pâture <strong>et</strong> le fait que les animaux restent parfoisdehors toute l’année expliquent une plus faible part de l’achat.Gestion des milieux par le pâturage ovin <strong>et</strong> bovin98Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


4Des systèmes d’élevage dynamiques perm<strong>et</strong>tantune gestion des milieux agro-<strong>pastoraux</strong>Les <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Les activités d’élevage <strong>et</strong> pastorales contribuent à la préservation des milieux ouverts de haute valeurpatrimoniale, de la qualité des paysages <strong>et</strong> de la biodiversité. Perm<strong>et</strong>tre le maintien d’une agriculturedynamique sans sacrifier la valeur écologique <strong>et</strong> patrimoniale du <strong>Parc</strong> national des Cévennes constitueun enjeu majeur.Des filières d’élevage diversifiéesUne filière bovin viande organiséeLes filières d’élevage sont dominantes sur le territoire du <strong>Parc</strong> national(cœur <strong>et</strong> aire d’adhésion). Elles représentent une force économiqueimportante. La prédominance des productions animales estflagrante. Elles pèsent pour 48 % des livraisons animales de la régionLanguedoc Roussillon. Le <strong>Parc</strong> national est donc caractérisé par unediversité de productions issues des filières d’élevage. La filière bovin(viande <strong>et</strong> lait) demeure celle qui génère le plus gros chiffre d’affaires.Néanmoins, les suivent de très près les filières ovines <strong>et</strong> caprines (lait<strong>et</strong> viande).En terme de circuit de commercialisation, 80% des produits sontvendus en filières longues. Les filières courtes sont néanmoins développées<strong>et</strong> représentent tout de même 20% des produits finis. Prèsde 10 % des exploitations se sont lancées dans la diversification <strong>et</strong>m<strong>et</strong>tent en œuvre plus d’une production animale.Tandis que le nombre d’exploitations chutait de 50% entre 1979 <strong>et</strong>2000, la surface agricole utilisée (SAU) par exploitation est passée de40 à 75 ha. Il est à noter que la SAU, après une diminution de plusde 50% entre 1979 <strong>et</strong> 1988, est en légère augmentation depuis lesannées 2000. Les Surfaces Toujours en Herbe (STH) (productives <strong>et</strong>non productives) subissent une diminution notable depuis 1979 (160000 ha à 140 000 ha en 2000). En parallèle, les surfaces fourragères<strong>et</strong> terres labourables augmentent régulièrement, gagnant 1000 ha en10 ans.Evolution globale de l’élevage sur le territoiredu <strong>Parc</strong> nationalEn 2010, l’agriculture du <strong>Parc</strong> national des Cévennes est dominéepar l’élevage ovin <strong>et</strong> bovin viande extensif. Vient ensuite la productionde lait (ovin <strong>et</strong> bovin), suivie de l’élevage caprin lait. Au coursdes dernières années, on observe un maintien global des effectifs, <strong>et</strong>une diminution importante du nombre d’exploitations. Néanmoins,des évolutions contrastées propres à chaque filière nuancent c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>endance globale :Le cheptel bovin est passé de 9 500 à 12 500 têtes en 20 ans. C<strong>et</strong>teaugmentation est due à l’augmentation du cheptel bovin allaitant (de3 000 à 5 500 têtes), les bovins lait ayant subi une diminution de600 têtes environ (de 2 300 à 1 700) dans le même temps.Le cheptel ovin, quant à lui, s’est globalement maintenu (109 000en 1979 à 117 000 têtes en 2000) grâce à l’élevage laitier :le cheptelviande a subi une légère perte (55 000 têtes à 52 000), alors que lecheptel lait a augmenté de 26 000 à 33 000 têtes dans le même pasde temps.Le cheptel caprin global a, quant à lui, diminué, passant de 15 000à 12 000 têtes.Descriptif de la filièreLa production bovin viande se situe en grande majorité sur la partienord du <strong>Parc</strong> national (Mont Lozère) <strong>et</strong> à plus p<strong>et</strong>ite échelle dans lesud ouest (Mont Aigoual). La filière est dynamique <strong>et</strong> bien organiséeautour de 2 organisations de producteurs :COBEVIAL <strong>et</strong> UNICOR(lien étroit avec l’Aveyron <strong>et</strong> le Massif central). Les abattoirs sontconcentrés dans la nord du département de la Lozère (Saint Chély,Langogne <strong>et</strong> Marvejols) ou dans le sud du département du Gard(Nîmes, le Vigan, Alès). Il est à signaler que la production de viandefinie représente 3 500 tonnes soit 5% de la consommation duLanguedoc-Roussillon.La race dominante en viande est l’Aubrac, suivie de croisementsdivers tel que Charolaise x Aubrac, Gasconne ou Salers. La filièreest principalement dominée par une production de broutards pourengraissement à destination de l’Italie. Il existe néanmoins des filièrescourtes passant le plus souvent par des bouchers.Nbre d’exploitations en 2000 239Nbre de vaches nourricières 5 500Exploitation type44 vaches(16 % de surfaces à stock <strong>et</strong> 80 % de parcours)EvolutionAprès une diminution de 70 % entre 1955 <strong>et</strong> 1988, la régression dunombre d’exploitations professionnelles s’est atténuée durant les dixdernières années. La surface agricole utile (SAU) dans ces exploitationss’est récemment accrue après une forte baisse dans les annéesquatre-vingt. La dynamique d’installation est moyenne, mais du faitde l’accroissement des exploitations existantes, la pression foncièreest très forte. Les élevages bovins allaitants (broutard, génisse deboucherie <strong>et</strong> vache de réforme) se sont maintenus, l’augmentationdu cheptel étant plus importante encore que l’élevage bovin lait. Lemeilleur soutien de ces productions par les diverses primes <strong>et</strong> parla rémunération des produits, ainsi que la recherche d’un meilleurconfort de vie, expliquent c<strong>et</strong>te évolution.Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail99


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Une filière bovin lait en difficultéDescriptif de la filièreLa production bovin lait se concentre essentiellement au nord <strong>et</strong>nord ouest du territoire du <strong>Parc</strong> national. Un lien fort est évidentavec le nord du département de Lozère (80% de la production seconcentre en Margueride). La collecte <strong>et</strong> la transformation est assuréepar 6 grands groupes (CLHT, Lactalis, Coopérative Richemont,3A, Rissoan, Chapert). 45% du lait est transformé en Lozère. Desinitiatives de commercialisation en filières courtes existent sur l<strong>et</strong>erritoire du <strong>Parc</strong> national. La race dominante est la Montbéliarde,suivie de très loin par l’abondance, la Prim’Holstein <strong>et</strong> la brune desAlpes.Nbre d’exploitations en 2000 81Nbre de vaches laitières 1 700Exploitation type28 vaches laitières(34% de surfaces à stock <strong>et</strong> 65% de parcours:Rapport ‘surfaces à stock/surfacespastorales’ plus fort)EvolutionAprès une diminution entre 1955 <strong>et</strong> 1988, la régression du nombred’exploitations professionnelles s’est atténuée durant les dix dernièresannées. La surface agricole utile (SAU) dans ces exploitationss’est accrue après une forte baisse dans les années quatre-vingt. Pourles exploitations bovines laitières, on observe un phénomène généralà la Lozère. En eff<strong>et</strong>, leur nombre a diminué de moitié entre 1988 <strong>et</strong>2000, le cheptel des exploitations restantes s’étant accru.Un élevage ovin lait en expansionDescriptif de la filièreLa production ovin lait se concentre essentiellement sur l’ouest duterritoire du <strong>Parc</strong> national (les Causses). C<strong>et</strong>te répartition est principalementliée au zonage du territoire Roquefort. Ainsi, un lien fortexiste avec le département de l’Aveyron. 98 % des volumes sont collectés<strong>et</strong> transformés en Lozère. La filière est essentiellement destinéeà la filière Roquefort (le Massegros) <strong>et</strong> dans une moindre mesurepour Fedou (Hyelzas). La filière biologique se développe (Bergerie deLozère <strong>et</strong> Lou Passou bio). La race dominante est la Lacaune.Nombre d’exploitations en 2000 121Nombre de brebis laitières 33 000Exploitation type550 brebis(45% de surfaces à stock <strong>et</strong> 45% deparcours :Rapport ‘surfaces à stock/surfaces pastorales’ plus fort)EvolutionLe cheptel ovin lait a augmenté de 10 000 têtes en 20 ans.Concentrées sur les Causses, ce sont notamment des exploitationsde grande taille spécialisées en ovins lait, avec parfois des atelierscomplémentaires de type porcin, bovin viande, caprin ou accueil àla ferme. La concentration des exploitations, la présence d’une filièrelait bien structurée autour de l’usine du Massegros (AOC Roquefort),<strong>et</strong> la présence de zone cultivables dans les dolines confortent la vocationlaitière de c<strong>et</strong>te zone.Une filière ovin viande hétérogène <strong>et</strong> en mutationDescription de la filièreLa production ovin viande s’étale sur l’ensemble du territoire du <strong>Parc</strong>national avec des systèmes assez hétérogènes. La filière est principalementcentrée sur la production d’agneaux légers (25Kg) <strong>et</strong> dansune moindre mesure d’agneaux finis. Les abattoirs sont concentrésdans la nord du département de la Lozère (Saint Chély, Langogne <strong>et</strong>Marvejols) ou dans le sud du département du Gard (Nîmes, le Vigan,Alès). 3 organisations de producteurs :COBEVIAL <strong>et</strong> UNICOR <strong>et</strong>GEBRO organisent la collecte, la transformation <strong>et</strong> la commercialisation.La race majoritaire est la Blanche du Massif Central, suivie de trèsloin par des croisements divers. On trouve néanmoins des exploitationsen race pure raïole <strong>et</strong> Tarasconnaise, préalpes du Sud <strong>et</strong> Rougedu roussillon.Nombre d’exploitations en 2000 505Nombre de brebis viande 51 000Exploitation type320 brebis(14 % de surfaces à stock <strong>et</strong> 85 % deparcours)EvolutionGlobalement, le cheptel ovin viande a fortement diminué sur le territoiredu <strong>Parc</strong> national.Sur le mont Lozère, l’élevage ovin viande a connu une importanterégression tant sur le nombre d’exploitation que sur le cheptel. Lafilière ovine viande, en régression, est très peu structurée hormisles démarches qualité. La production dominante est la productiond’agneaux semi-finis (20 à 25 kg de poids vif).Sur le Mont Aigoual, l’agriculture est traditionnellement tournéevers une activité pastorale :ovin permanent <strong>et</strong> transhumant. Depuisles années 70, la transhumance ovine, principale activité agricole, aété divisée par deux, soit environ 10 000 brebis aujourd’hui.Les causses ont subi une concentration des exploitations avec desstructures de grande taille à dominante ovins viande, avec parfoisdes ateliers complémentaires de type porcin, bovin viande, caprin ouaccueil à la ferme.Dans les Cévennes, les exploitations d’élevage de c<strong>et</strong>te zone, majoritairementen production ovine allaitante disposent généralement d’unatelier de diversification (transformation fromagère, vente directe,maraîchage…). La plupart des fourrages proviennent d’achats extérieurs.L’utilisation des parcours est réalisée soit par du gardiennage,lorsque la main d’œuvre est suffisante, soit par parcs dans la majoritédes cas.100Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


D’autres filières d’élevage diversifiées complémentairesPrès de 10 % des exploitations du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> des Cévennes sesont lancées dans la diversification <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent en œuvre plus d’uneproduction animale. Ainsi, de nombreuses autres productions doiventêtre prises en compte :La filière porcine n’est pas négligeable :12 000 porcs / an dont 2 000en production fermière. Il est à noter qu’elle se développe surtoutdans l’AOA, étant strictement réglementée dans le cœur. Les caussesconstituent également le berceau de l’élevage des chevaux d’endurance.Onr<strong>et</strong>rouve enfin les productions suivantes :Filière fermièrescunicoles, Filière jeune cerf de Lozère, Filière gibier <strong>et</strong> activités liéesà la chasse, Filière piscicole, Filière volaille grasse.Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail101


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Une filière caprin organiséeLa production caprine est concentrée sur la zone sud du <strong>Parc</strong> national:sud de la Lozère (vallées cévenoles) <strong>et</strong> nord du Gard (Aigoual).La filière est entièrement tournée vers la production de lait (laiterieou fromage fermier) sans une valorisation des chevreaux, qui partentà l’engraissement en Espagne à 5 jours.producteurs en LanguedocRoussillonNbre de chèvreTroupeau moyen45023 000 chèvres(4500 en Lozère <strong>et</strong> 8000 dans le Gard)de 30 à 180 chèvresEvolutionGlobalement, le cheptel caprin a perdu 3 000 têtes en 10 ans <strong>et</strong> lenombre d’exploitations a diminué de moitié dans le même temps.Les exploitations à dominante de production caprine sont diviséesentre laitiers, souvent avec des troupeaux de taille assez importante(100 chèvres ou plus), avec comme principal débouché la coopérativede Moissac-Vallée-Française, <strong>et</strong> fromagers, de tailles de troupeauxplus modestes (40 à 80 chèvres), transformant eux-mêmes le lait. Laplupart des fourrages proviennent d’achats extérieurs. L’utilisationdes parcours est réalisée soit par du gardiennage, lorsque la maind’œuvre est suffisante, soit par parcs dans la majorité des cas.Zoom :AOP PélardonLes origines du Pélardon sont anciennes, puisque Pline le naturalistedécrit déjà le « Péraldou » dont le nom dériverait de « pèbre » (poivre)de par le goût piquant du fromage. Mentionné régulièrement à traversles siècles, il connaît un regain de popularité à partir des années1970 lorsque de nouveaux producteurs, souvent d’origine citadine,vont développer <strong>et</strong> dynamiser la production.La démarche d’AOC est engagée en 1990 <strong>et</strong> le décr<strong>et</strong> de reconnaissanceen AOC parait en 2000, d’AOP en 2001. L’aire de productionreprésente une surface de 950.000 hectares, <strong>et</strong> s’étend sur environ500 communes de l’Aude, du Gard, de la Lozère, de l’Hérault <strong>et</strong>du Tarn, dont 115 en zone <strong>Parc</strong> situées sur l’ensemble « garrigues<strong>et</strong> Cévennes languedociennes ». Le Syndicat des producteurs dePélardon regroupe 110 opérateurs de la filière dont 58 producteurs(35 fermiers, 23 laitiers) <strong>et</strong> 1 transformateur en zone parc. La productiontotale sous Appellation représente environ 240 tonnes (données2008) pour un chiffre d’affaires d’environ 4 millions d’euros.Plus de 50% des Pélardons AOP sont produits en zone <strong>Parc</strong>. Laproduction moyenne d’un producteur fermier s’élève à 1800kg dePélardon/an soit environ 30.000 € de chiffre d’affaires (estimation).La Coopérative de Moissac produit près de 200 tonnes de fromagepar an dont 80 t de Pélardon. Les réseaux de commercialisation sontpour l’essentiel locaux (vente directe pour les producteurs fermiers)ou régionaux <strong>et</strong> nationaux pour les transformateurs (circuits longs).À RETENIR• Des filières d’élevage très diversifiées• Des filières de qualité bénéficiant de labels officiels• Une agriculture garante de la gestion des milieux agro-<strong>pastoraux</strong>• Une agriculture de montagne menacée par l’évolution de la PAC• De réelles difficultés à valoriser les produits (Volatilité des cours)• L’accès au foncier délicat (reprise difficile de grosses structures)• De réelles difficultés à atteindre l’autonomie fourragère• De grandes exploitations laitières valorisant de moins enmoins les ressources pastorales• La ferm<strong>et</strong>ure des milieux par une gestion pastorale moins fineZOOM :LES FILIÈRES DE QUALITÉ DES FILIÈRES D’ÉLEVAGESUR LE PARC NATIONAL DES CÉVENNESDes Viandes• Label Rouge :Bœuf Fermier Aubrac• IPG :Agneau de Lozère ELOVEL,Agneau de Lozère• CCP :Génisse «Fleur d’Aubrac»• DE LOZERE :viande bovine <strong>et</strong> agneaude GévaudanDes Fromages• AOC/AOP :Bleu des Causses, Roquefort,Pélardon des Cévennes• DE LOZERE :Fromages fermiers,Fromage de Brebis le FedouAgriculture biologique• Dynamique de conversion soutenue avec 3,9%SAU Lozère, 5,1% (+19%/an) SAU Gard en 2008(+26%/an).• 11% du lait de brebis biologique français estproduit en Lozère102Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Evolution du nombre d'exploitations production bovine surle territoire du <strong>Parc</strong> de 1988 à 2000Evolution du cheptel bovin sur le territoire du <strong>Parc</strong> de 1988à 20005004003002001000nombreexploitationav bovinsnombreexploitationav vacheslaitièresnombreexploitationav vachesnourrices1988200014000120001000080006000400020000nombrebovins(total)nombrevacheslaitièresnombrevachesnourrices19882000Evolution du nombre d'exploitations production ovine sur l<strong>et</strong>erritoire du <strong>Parc</strong> de 1988 à 2000Evolution du cheptel ovin sur le territoire du <strong>Parc</strong> de 1988 à20009008007006005004003002001000nombreexploitationav ovinsnombreexploitationav brebis mèlaitièresnombreexploitationav brebis mènourrices19882000140000120000100000800006000040000200000nombreovins(total)nombrebrebis mèreslaitièresnombrebrebis mèresnourrices19882000Evolution du nombre d'exploitations "Autres productions" sur l<strong>et</strong>erritoire du <strong>Parc</strong> de 1988 à 2000800700600500400300200100019882000nombreexploitationav équinsnombreexploitationav caprinsnombreexploitationav chèvresnombreexploitationav porcinsnombreexploitationav truiesmèresÉlaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail103


les données thématiquesLe renouveau de la transhumance5Les <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>La transhumance ovine cévenoleLa transhumance puise ses origines en des temps immémoriaux. Elleconnaît son apogée au milieu du XIXe siècle, avec plus de 500 000moutons des plaines du Languedoc qui viennent estiver en Lozère <strong>et</strong>sur les somm<strong>et</strong>s cévenols. Les moutons sont alors élevés principalementpour leur laine <strong>et</strong> pour le fumier qu’ils procurent. Ce dernierest une véritable ressource exploitée dans les plaines (viticulture <strong>et</strong>maraîchage) mais aussi localement, grâce au système des nuits defumature. La transhumance représente alors pour les Cévennes uneressource, une ouverture sur l’extérieur, une opportunité d’échangescommerciaux.La transhumance enregistre un fort déclin depuis le milieu duXIXème siècle. À titre d’exemple, le mont Lozère accueillait 100000 moutons en 1703, 21 000 en 1961 <strong>et</strong> 10 230 en 1977. Dansles années 1970-1980, le territoire du <strong>Parc</strong> national recevait 30 000ovins répartis en une trentaine de troupeaux. Aujourd’hui, essentiellementcantonnée sur les montagnes de l’Aigoual <strong>et</strong> du mont Lozère,la transhumance ovine du Languedoc <strong>et</strong> des Cévennes ne représenteplus qu’un effectif de 20 000 moutons qui utilisent <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>iennentprès de 6 000 ha de milieux ouverts essentiellement sur les crêtes.Ce sont environ une centaine d’éleveurs de brebis qui envoient leurstroupeaux sur une vingtaine d’estives collectives. La durée de l’estivevarie de 60 à 120 jours, avec une n<strong>et</strong>te prévalence pour la période du15 juin au 15 septembre. Toutes les estives auxquelles mène actuellementle réseau ramifié de drailles sont localisées au sein de le cœurdu <strong>Parc</strong>.La transhumance ovine demeure une nécessité économique pour lemaintien des p<strong>et</strong>its troupeaux cévenols <strong>et</strong> des grands troupeaux degarrigue. Par ailleurs, le maintien de la transhumance ovine cévenoleconstitue un impératif écologique pour la gestion des parcourspeu productifs, en estive courte, ainsi que pour la conservation desmilieux ouverts en altitude. C’est là que l’on perçoit tout l’intérêt dumaintien de c<strong>et</strong>te activité car le territoire du <strong>Parc</strong> national est actuellementboisé à 70 % alors que sa richesse provient pour une bonnepart de ces grands <strong>espaces</strong> ouverts d’altitude. Leur valeur en termede patrimoine naturel est d’ailleurs reconnue par l’Europe (habitatsd’intérêt communautaire). Sur le plan biologique par exemple, le territoireest très riche en rapaces tant en diversité qu’en densité, la plupartde ces espèces ayant impérativement besoin des milieux ouvertspour se nourrir. Ces sites offrent par ailleurs une qualité paysagèreexceptionnelle.La transhumance représente enfin un patrimoine historique <strong>et</strong> culturelidentitaire (maintien des drailles, des paysages ouverts, des bergers<strong>et</strong> des traditions…).On dénombre 88 transhumants provenant pour 56% du Gard, 30% de Lozère <strong>et</strong> 14 % de l’Hérault. Ils sont par ailleurs organisés engroupements <strong>pastoraux</strong>, coopérative d’estive ou estive individuelle.On dénombre :14 Groupements <strong>pastoraux</strong> (58 éleveurs)MassifMontLozèreMontAigoualCrêtescévenoles<strong>et</strong> causseSurfac<strong>et</strong>otaleestivée(ha)2620(44 %)2445(41 %)859(15 %)Plus grandeestive (ha)628(Finiels)382(Massevaques)362(La Citerne)Total 5925 FinielsPlus p<strong>et</strong>iteestive (ha)144(Costeillades)123(Observatoirede l’Aigoual)138(Fontmort)Observatoirede l’Aigoual• 1 Coopérative d’estive (25 éleveurs)• 1 Estive individuelle (4 éleveurs)Surfacemoyenneparestive(ha)• 2 Associations foncières pastorales + 1 en coursd’installationNombr<strong>et</strong>otald’ovinsChargementmoyen (journéepâturage/brebis/ha)374 6820 234244 10922 405214 2200 234282 19942 306Provenance des estivants de le cœur de <strong>Parc</strong> - COPAGE 2104Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail105


les données thématiquesD’autres filières <strong>agricoles</strong> diversifiées6structurées en démarches de qualitéLes <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Si le territoire du <strong>Parc</strong> national des Cévennes est avant tout caractérisé, en matière agricole, parses élevages herbivores, une diversité d’activités complémentaires s’y exercent jouant des rôlesmultiples :économiques, sociaux <strong>et</strong> environnementaux.En eff<strong>et</strong>, l’ensemble contribue à accorder aux Cévennes une particularitépar rapport aux autres <strong>Parc</strong>s nationaux de montagne qui s’exprimeà travers sa vaste châtaigneraie, ses productions maraîchères,viticoles, fruitières <strong>et</strong> apicoles.Généralement elles sont le fait de p<strong>et</strong>ites exploitations, pluriactivespour certaines, qui ont pour la plupart fait le choix des démarchesde reconnaissance territoriale (AOC/AOP, IGP) <strong>et</strong> de qualité environnementale(agriculture biologique, marque Nature <strong>et</strong> Progrès).C<strong>et</strong>te orientation économique <strong>et</strong> environnementale tend à se développeravec plusieurs démarches collectives en cours <strong>et</strong> une volontéaffichée des collectivités locales d’accompagner la labelisationenvironnementale.A ce titre ces activités appuient leurs stratégies sur la valorisationd’un lien étroit entre leurs pratiques, leurs produits <strong>et</strong> un territoirereconnu, rejoignant ici les objectifs du <strong>Parc</strong> national des Cévennes.106La chataigneraie-verger :vers une relance ?La châtaigneraie est un élément constitutif du patrimoine social,écologique <strong>et</strong> économique des Cévennes.Après l’avoir largement exploitée depuis le moyen âge, la sociétécévenole s’est peu à peu détournée de l’arbre à pain aux multiplesusages à compter de la fin du XIXe siècle. La chataigneraie occupaitalors probablement plus de 40.000 ha. La dégradation de ces milieuxde cultures s’est ralentie dans les années 1970-80, date à partir delaquelle on évoque le renouveau de la châtaigneraie cévenole :arrivéede population néo-rurale, ouverture de marché, reconnaissance desqualités nutritives <strong>et</strong> recherche de produits naturels.A ce jour le verger fruit en exploitation agricole (professionnel)occupe 1500 ha pour une production de l’ordre de 1300t.Elle émane d’environ 400 exploitants, agriculteurs pour certains,simples propriétaires pour d’autres ; très peu sont castanéïculteursà temps plein. Le chiffre d’affaires (production <strong>et</strong> transformation)s’élève à environ 3 M€.Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travailMalgré un fort potentiel de développement <strong>et</strong> son grand intérêt visà vis du maintien d’agriculteurs pluriactifs en Cévennes, elle souffrede la dispersion des producteurs, du manque de structuration de lacollecte <strong>et</strong> de la filière de transformation.Toutefois des politiques publiques connexes, poursuivant des objectifscomplémentaires (Natura 2000, Contrat de Pays, OCAGER)m<strong>et</strong>tent actuellement en place les outils nécessaires à la réhabilitationde ces taillis de châtaigneraies en vergers.Par ailleurs les transformateurs <strong>et</strong> entreprises de commercialisationengagent depuis plusieurs années des opérations d’investissementsimportants dans des outils de transformations performants.Producteurs réunis en CUMA <strong>et</strong> entreprises de transformation sontaccompagnés dans c<strong>et</strong>te voie par les collectivités locales qui pourcertaines s’apprêtent à investir dans les ateliers de transformationpour les m<strong>et</strong>tre à disposition de groupements de producteurs.En 2010 un proj<strong>et</strong> de Pôle d’Excellence Rurale a recensé un ensemblede proj<strong>et</strong>s d’investissements publics <strong>et</strong> privés afin d’organiser lacollecte <strong>et</strong> de poursuivre la redynamisation de la filière de transformationpour un montant total de 2,5 M€ HT.En eff<strong>et</strong> le développement de c<strong>et</strong>te filière nécessite une meilleureconnaissance des variétés de châtaigne <strong>et</strong> de l’usage de chacune d’entreelles, une amélioration de la qualité des fruits qui peut être obtenuepar une sensibilisation des producteurs, par des opérations d<strong>et</strong>ri/calibrage mais aussi de trempage afin d’éliminer les fruits véreux.De même la valorisation de ces vergers implique la transformationdu fruit en une gamme sans cesse plus variée de produits.Depuis 2000 un groupe de producteurs <strong>et</strong> de transformateurs desCévennes <strong>et</strong> du Haut Languedoc ont entrepris de se fédérer afind’obtenir à terme le label Appellation d’Origine Contrôlée. C<strong>et</strong>tedémarche liée aux différents proj<strong>et</strong>s d’investissements sur les ateliersde transformation témoigne d’une dynamique de relance de c<strong>et</strong>teactivité très identitaire des Cévennes.La châtaigneraie, au delà de sa valorisation en verger, perm<strong>et</strong> égalementle pâturage de sous bois <strong>et</strong> plus généralement le nourrissagedu bétail (ex :cochon). Depuis peu de temps, un nouveau parasite estapparu à proximité du territoire du <strong>Parc</strong> national, le Cynips. Desactions de sensibilisation <strong>et</strong> d’évaluation des techniques de lutte sonten cours …A r<strong>et</strong>enir• 1.500ha exploités en verger sur les 40.000 ha d’habitat àchataigneraie• 400 exploitants, pluriactifs pour l’essentiel• Un proj<strong>et</strong> de structuration de la filière transformation• Une démarche de reconnaissance en AOC• Problématiques environnementales• Enjeu très fort en terme de préservation du paysage, depréservation des variétés traditionnelles des Cévennes• Culture nécessitant peu de traitement, peu d’irrigation• P<strong>et</strong>it patrimoine bâti associé :diversité de gîtes pour des reptiles,des amphibiens <strong>et</strong> des chiroptères.


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les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>L’apiculture :un indicateur de biodiversité menacéL’apiculture est une activité ancestrale <strong>et</strong> très ancrée en territoirecévenol.En eff<strong>et</strong>, la diversité de ses habitats naturels offre une grande variétéde flore mellifère dont les plus caractéristiques sont les châtaigneraies,les landes de bruyères <strong>et</strong> de callunes, les habitats forestiers àsapins. Par son rôle pollinisateur aux côtés d’autres insectes, l’abeillejoue un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité. L’étatsanitaire des colonies peut également constituer un bon indicateurde la santé des milieux naturels.L’apiculture représente un poids social <strong>et</strong> économique non négligeableavec 18.000 ruches recensées en 2000 (source RGA) pour prèsde 300 exploitations apicoles tout type confondus (amateurs <strong>et</strong> professionnels).A ces chiffres il convient d’ajouter quelques milliers deruches issues d’exploitations situées hors du <strong>Parc</strong> national <strong>et</strong> pratiquantla transhumance.L’ensemble de la production cévenole peut être évaluée entre 300 <strong>et</strong>350 tonnes avec une forte variabilité annuelle. L’activité génère alorsun chiffre d’affaires de 2 à 3 M€.Les exploitations apicoles sont de taille variable :en passant de 200à 600 ruches pour les plus grandes. Nombreux sont également lesapiculteurs pluriactifs possédant entre 40 <strong>et</strong> 200 ruches.Néanmoins une tendance à la forte baisse du nombre d’apiculteurss’observe depuis plusieurs décennies du fait principalement de l’augmentationinquiétante des phénomènes de mortalité des colonies(passée de 5%/an environ dans les années 60-70 à 30% dans lesannées 2000) attribuée notamment au parasitage des colonies parun acarien, le Varroa, à des problèmes de maladies <strong>et</strong> à un environnementde moins en moins propice (raréfaction des ressources liéesaux sécheresses successives, intoxications...).La problématique apicole actuelle réside plus dans la capacité àproduire <strong>et</strong> donc à préserver les colonies qu’à trouver des marchés.Ce contexte est peut être conjoncturel car la filière a en mémoiredes périodes de commercialisation de la production difficile dans lesannées 90. Aujourd’hui, au niveau national, les importations sont deplus en plus importantes <strong>et</strong> les apiculteurs s’inquiètent de la différenciationde leur produit typique sur ce marché.Ainsi, des apiculteurs (environ 75 apiculteurs professionnels <strong>et</strong> pluriactifsdu Languedoc-Roussillon) réunis au sein du GroupementQualité Miel du Languedoc Roussillon (GQM-LR) ont engagédepuis 2002 une démarche de qualification en IGP (IndicationGéographique Protégée) du Miel des Cévennes. Les apiculteurs dugroupement ont choisi ce signe officiel de qualité, car il reconnaît lapratique traditionnelle de la transhumance en perm<strong>et</strong>tant l’extractiondu miel hors de la zone de délimitation de l’IGP, ceci n’affectanten rien le goût ou la qualité du miel produit.Un vif débat s’est fait jour entre les porteurs de c<strong>et</strong>te démarche <strong>et</strong>d’autres structures apicoles qui refusent l’obligation d’adhésion à ladémarche pour bénéficier de l’appellation Cévennes <strong>et</strong> ne voient pasl’intérêt pour les apiculteurs locaux de c<strong>et</strong>te IGP plus favorable seloneux aux exploitations transhumantes.Enfin, depuis 2009, un travail d’identification de l’abeille noire aété initié en lien avec le <strong>Parc</strong> national. Même si l’existence de c<strong>et</strong>écotype local n’est, à ce jour, pas confirmé, le <strong>Parc</strong> a pour volontéde travailler avec la profession apicole pour développer des outils deconservation génétique pour participer aux problématiques de sélectionapicole. Par ailleurs, un axe patrimonial est aussi développéautour de la réhabilitation des ruches troncs, ruches traditionnelles(remplacées aujourd’hui par les ruches à cadre).A r<strong>et</strong>enir• 18.000 ruches exploitées par les apiculteurs installés en zone<strong>Parc</strong> (soit 30% des ruchers du Languedoc-Roussillon).• L’apiculture transhumante à l’intérieur du territoire du<strong>Parc</strong> national ou en provenance de régions voisines est trèsimportante.• Une tendance générale à la diminution du nombred’apiculteurs (-40% entre 1988 <strong>et</strong> 2000) <strong>et</strong> à l’augmentation durucher moyen (+60% dans la même période).Problématiques environnementales• L’abeille, un indicateur de biodiversité• Une activité menacée par la ferm<strong>et</strong>ure des milieux <strong>et</strong> lestaux de mortalité des colonies• Une tendance à la baisse des ruchers sédentaires plus fortesque sur les ruchers transhumants.• Un débat autour d’une démarche collectiveProduction apicole sur le PNC (source ADAPRO LR)108Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail109


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>La culture de l’oignon doux :un marqueur del’identité cévenoleProduit sur des terrasses bien exposées des vallées cévenoles, appeléescébières, au sol <strong>et</strong> au microclimat sain n’imposant pas de rotationdes cultures, l’oignon des Cévennes est mentionné dès 1409 puisrégulièrement dans les statistiques <strong>agricoles</strong>.Malgré l’exode rural, la production d’oignons se poursuit discrètementjusqu’aux années 1980, puis une étape est franchie en 1991avec la création d’une coopérative <strong>et</strong> l’augmentation du volume, quiapproche 1500 tonnes en 1998.Dès 1996 un proj<strong>et</strong> d’AOC est porté par un groupement de producteurs.Il aboutit en 2003 par l’obtention de l’Appellation d’OrigineContrôlée Oignon doux des Cévennes qui s’étend sur 32 communesdu Gard du versant sud <strong>et</strong> sud-ouest du massif de l’Aigoual, pourune aire géographique de 54.000 ha.28 de ces communes sont situées en zone <strong>Parc</strong>, essentiellement enAire Optimale d’Adhésion (4/28 ayant une partie de leur territoireen ZC).Le volume d’oignons doux des Cévennes mis en marché sousAOC s’élève à 1.700 tonnes en 2009. Un volume non négligeable estproduite en sus sur ce même territoire mais sans bénéficier directementde l’appellation.La surface agricole utilisée en AOC représente environ 50 hectares<strong>et</strong> émane de 106 exploitants.Les circuits de commercialisation sont gérés, en ce qui concerne lesproduits labellisés, pour 80% du tonnage, par la coopérative OrigineCévennes. Les marchés sont régionaux (grand sud de la France),mais la notoriété grandissante de ce produit perm<strong>et</strong> aujourd’hui ledéveloppement de marché extra régionaux, voire internationaux.Lesproduits non labellisés sont eux commercialisés le plus souvent endirect, à la ferme ou sur le bord des routes touristiques.La filière est marquée par une tendance à l’accroissement régulierdes cultures depuis l’obtention de l’AOC. C<strong>et</strong>te filière est égalementcaractérisée par une pluriactivité agriculture-salariat ou agri-tourisme.A r<strong>et</strong>enir• Une activité très localisée (50ha) mais très productive 1700tonnes pour 106 exploitations• Une filière regroupée à 80% autour d’une coopérative deconditionnement <strong>et</strong> de mise en marché• Problématiques environnementales• Activité ayant un impact paysager fort du fait des culturesen terrasses, très identitaires des Cévennes.• Consommation d’eau importante (3.500m3/ha/an) <strong>et</strong>évolution vers l’implantation de réservoirs pour limiter lesprélèvements en périodes sensibles.• Traitements pesticides <strong>et</strong> fertilisations modérées maisrecours aux herbicidesLes autres productions végétales remarquables:diversité <strong>et</strong> pluriactivitéLa diversité agricole des Cévennes s’exprime également à travers denombreuses autres activités <strong>agricoles</strong> :très ponctuelles, pour certaines,comme la production de pommes, plus diffuses pour d’autressur l’ensemble de la zone sous influence méditerranéenne (oliveraie,viticulture) ou encore réparties sur l’ensemble du <strong>Parc</strong> national selonles conditions pédo-climatiques locales (maraîchage, p<strong>et</strong>its fruitsrouges, cueill<strong>et</strong>te des champignons <strong>et</strong> des plantes médicinales <strong>et</strong> aromatiques).La plupart de ces activités est exercée en complément d’autres activitésqu’elles soient <strong>agricoles</strong> ou non, comme par exemple la productionde pommes sur le secteur viganais souvent en pluriactivité avecl’oignon doux, l’oliveraie <strong>et</strong> la vigne…Certaines d’entres elles, en plein renouveau <strong>et</strong>/ou en développements’orientent néanmoins de plus en plus vers la spécialisation :oliveraie<strong>et</strong> surtout maraîchage.La transformation des produits, issus de ces exploitations, perm<strong>et</strong>d’en augmenter largement la valeur ajoutée. Elle est le fait de p<strong>et</strong>itesunités réunissant des producteurs en sociétés de type GIE (ex ;GIE plante infuse <strong>et</strong> sa dizaine d’associés) ou encore en CUMA (ex.CUMA du Ventalon, 30 producteurs <strong>et</strong> 40.000 l de jus de pommebio par an). C<strong>et</strong>te forte valorisation du produit s’inscrit très souventdans des démarches de qualité de type Agriculture biologique ouNature <strong>et</strong> Progrès.Les filières de commercialisation sont généralement courtes (vente encave, au moulin, sur les marchés…) <strong>et</strong> rémunératrices.On citera enfin la cueill<strong>et</strong>te de champignons, très opportuniste <strong>et</strong>fonction de conditions saisonnières extrêmement fluctuantes, quipeut constituer un complément de revenus non négligeable.A r<strong>et</strong>enir• La diversité des productions végétales• La pluriactivité comme élément marquant de ces filières• L’importance de la transformation des produits dans lavalorisation économique de ces filières• Des filières en évolution rapide :chute des cultures de vignes<strong>et</strong> de pommes, développement de l’oliveraie <strong>et</strong> du maraîchage• Problématiques environnementales• Traitements phytosanitaires importants sur certainescultures• De nombreuses démarches de label de qualité <strong>et</strong> de respectde l’environnement• Consommation d’eau importante :4000m3/saison/ha pour lesvergers de pomme <strong>et</strong> le maraîchage.• Une forte problématique autour de l’accès au foncier, pourles maraîchers notamment• La menace de disparition de patrimoine génétique fruitier<strong>et</strong> de savoir faire.PHOTO OIGNON DOUX110Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


AOC PélardonÉlaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail111


les données thématiquesAgri-environnement <strong>et</strong> politiques publiques6Les <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Bien que très encadrées par la politique européenne, les aides publiques à l’agriculture, autres que cellesrelevant du premier pilier d’aides directes à la production, prérogative exclusive de l’Europe à travers lesEtats membres, font l’obj<strong>et</strong> de nombreux dispositifs depuis l’Etat jusqu’aux collectivités locales.Sur le territoire du <strong>Parc</strong> national des Cévennes, plusieurs mesures àcaractère agri-environnemental ont été mises en œuvre, d’autres plusinnovantes <strong>et</strong> locales visent à tester des dispositifs d’aides à l’installationpar veille foncière ou développer des alternatives aux circuits decommercialisation classiques en recherchant les voies d’une mise encontact plus directe entre producteurs <strong>et</strong> consommateurs.Elles relèvent :de l’Etat (Grenelle de l’environnement notamment),de la Région (régimes d’aides spécifiques, accompagnement dans lecadre du contrat de plan Etat-Région), des Départements (politiquesspécifiques ex bio du Conseil Général du Gard, bonification desaides Etat-Région), mais aussi des collectivités locales principalementdans le portage d’actions <strong>et</strong> enfin du <strong>Parc</strong> national des Cévennes.Très souvent ces dispositifs bénéficient d’un appui technique desChambres d’agriculture <strong>et</strong> de leurs structures satellites (Suamme,Copage, Civam…).Il convient ici de souligner la volonté de nombreuses communes <strong>et</strong>intercommunalités d’apporter une contribution opérationnelle aumaintien de l’agriculture dans ces territoires complexes <strong>et</strong> difficiles.Cela se traduit notamment par des acquisitions de domaines (objectifde reconquête <strong>et</strong> d’installations de jeunes agriculteurs), des actions deveille foncière, de constructions d’ateliers de transformation (baux àdes CUMA par exemple), d’intégration de produits locaux parfoisbio dans les restaurations collectives… Mais ces politiques trèslocales nécessitent des moyens humains <strong>et</strong> financiers <strong>et</strong> des appuisméthodologiques souvent difficiles à réunir pour de très p<strong>et</strong>ites collectivités.Sur le territoire du <strong>Parc</strong> national des Cévennes, ces politiques publiquespeuvent être illustrées à travers trois approches distinctes <strong>et</strong>néanmoins complémentaires :les actions en faveur du maintien desmilieux ouverts en particulier à travers le programme de mesuresagri-environnementales, l’encouragement aux démarches de respect<strong>et</strong> de certification environnementale (démarches d’appui aux AOC/AOP, IGP, agriculture biologique, certification environnementale)ou encore d’accompagnement des démarches d’accompagnementde la valorisation économiques de produits en lien avec leur origine(démarches qualité, circuits courts…). L’ensemble des mesures applicablesdans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC) est présentédans le tableau page suivante (DRDR Languedoc-Roussillon).Des actions en faveur des milieux ouvertsDiverses aides de l’Etat, dans le cadre du Document Régional deDéveloppement Rural, de la Région (programme IDEA) <strong>et</strong> d’autrescollectivités locales (Départements principalement), à travers leursoutien aux élevages, <strong>et</strong> tout particulièrement en ce qui concernel’élevage ovin transhumant, sont déterminantes vis à vis du maintiendes milieux ouverts. Etant donné les enjeux, le <strong>Parc</strong> national desCévennes a également porté <strong>et</strong> accompagné de nombreuses actionsdans ce domaine.200720082009MontLozèreAigoualValléescévenolesCausseMéjeanTotal7 1 0 0 8519 500 € 38 977 € 558 477 €7 4 2 2 17497 383 € 398 427 € 98 165 € 84 226 € 1 160 742 €6 4 5 6 24238 782 € 138 871 € 227 492 € 418 409 € 1 023 554€Total 20 9 9 8 461 255 665 € 576 275 € 325 657 € 502 635 € 2 742 773 €Parmi les interventions les plus significatives, on peut citer :• L’achat ou la location de propriétés du <strong>Parc</strong> national desCévennes (3 800 ha) pour les confier à des agriculteurs ou à desgroupements d’agriculteurs, avec une priorité accordée à l’élevageovin-viande (2 350 ha soit 62 % de la surface) <strong>et</strong> aux jeunes agriculteurs;• La restauration <strong>et</strong> la construction de cabanes pastorales <strong>et</strong>d’équipements <strong>pastoraux</strong> financés par le <strong>Parc</strong> national, aux côtéde l’Etat, de la région Languedoc-Roussillon <strong>et</strong> du CNASEA,• Des démarches d’aménagement de l’espace pastoral (PLAC,OCAGER…)• L’appui financier aux actions d’animation foncière (notammentsignature d’une convention avec l’ALAFAR afin de perm<strong>et</strong>tre lesuivi <strong>et</strong> l’animation des 15 groupements <strong>pastoraux</strong> <strong>et</strong> 12 AFPlozériens), de structuration de groupements <strong>pastoraux</strong> <strong>et</strong> dereconquête pastorale sur les estives• Des mesures agri-environnementales pour la bonne gestion,le maintien en état de conservation favorable ou la restaurationd’habitats naturels à fort enjeu patrimonial. Depuis 1998, le <strong>Parc</strong>national a contribué (participation à l’élaboration des cahiersdes charges, réalisation gratuite du diagnostic environnemental,notice de gestion de l’exploitation) à la mise en oeuvre des programmessuccessivement mis en place sur le territoire :OLAE,CTE, CAD... En tant qu’opérateur, il a initié en 2007 la miseen oeuvre de mesures agri-environnementales territorialisées surles territoires constitués par les sites Natura 2000 du cœur. Uninvestissement humain important a permis de contractualiser de2007 à 2009 30 exploitations <strong>et</strong> 14 groupements <strong>pastoraux</strong>, cequi représente plus de 3 100 ha de surfaces à enjeux <strong>et</strong> une enveloppefinancière de plus de 2 700 000 €.112Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Code de la mesureintitulé111-A Formation des actifs des secteurs agricole, sylvicole <strong>et</strong> agroalimentaire111-B Information <strong>et</strong> diffusion des connaissances scientifiques <strong>et</strong> des pratiques novatrices112 Installation des jeunes agriculteurs121-A Plan de modernisation des bâtiments d’élevage121-B Plan végétal pour l’environnement121-C2 Aide aux investissements collectifs121-C4-1121-C4-2121-C6-1121-C6-2Investissements de transformation à la ferme (caves particulières)Développement de la transformation des produits à la fermeAides aux culture spécialisées. Plan de soutien à la compétitivité des exploitations maraîchèresAides aux cultures spécialisées. Plan d’adaptation du verger régional au marché122-A Amélioration des peuplements existants: élagage, dépressage, éclaircie122-B Conversion ou transformation d’anciens taillis, taillis sous futaie, ou de qualité médiocre en futaie.123-A Investissements dans les entreprises agroalimentaires123-B Aide à l’équipement des entreprises de mobilisation des produits forestiers125-A Soutien à la desserte forestière125-B Soutien aux r<strong>et</strong>enues collectives collinaires ou de substitution125-C-1Soutien à d’autres infrastructures du secteur agricole: proj<strong>et</strong> collectif d’aménagement foncier faisant suite à l’arrachage viticole125-C-2 Soutien à d’autres infrastructures du secteur agricole: aide aux investissements de prévention de pollutions ponctuelles deseaux <strong>et</strong> pour le développement du compostage125-C3 Soutien à une hydraulique agricole durable <strong>et</strong> raisonnée132 Participation des agriculteurs à des démarches de différenciation par la qualité <strong>et</strong> l’origine133 Aide à la promotion pour des produits <strong>agricoles</strong> différenciés par l’origine <strong>et</strong> la qualité211 212 Paiements destinés aux agriculteurs situés dans des zones qui présentent des handicaps naturels214 A Prime herbagère agro-environnementale214 B MAE rotationnelle 2 Socle national214-D Conversion à l’agriculture biologique214-H Amélioration du potentiel pollinisateur des abeilles domestiques pour la préservation de la biodiversité214-I1 MAE territorialisées Natura 2000214-I2 MAE territorialisées DCE213-I3-1 MAE territorialisées enjeu incendie214-I3-2 MAE territorialisées enjeu paysager/arrachage viticole216 Aide aux investissements non productifs323-A Elaboration <strong>et</strong> animation des documents d’objectifs Natura 2000 (DOCOB)323-B Investissements liés à l’entr<strong>et</strong>ien ou à la restauration des sites Natura 2000323-C-1 Soutien intégré en faveur du pastoralisme :travaux liés à la restauration <strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien du domaine pastoral323-C-2 Soutien intégré en faveur du pastoralisme :adapter les systèmes <strong>pastoraux</strong> à la présence de grands prédateurs323-C-3 Soutien intégré en faveur du pastoralisme: actions d’animation341-B Stratégie locale de développement en dehors de la filière bois323-C-2 Soutien intégré en faveur du pastoralisme :adapter les systèmes <strong>pastoraux</strong> à la présence de grands prédateurs323-C-3 Soutien intégré en faveur du pastoralisme: actions d’animation323-D Conservation <strong>et</strong> mise en valeur du patrimoine naturel331 Formation <strong>et</strong> information Vol<strong>et</strong> régional341-B Stratégie locale de développement en dehors de la filière boisListe des mesures du Document Régional de Développement RuralLanguedoc-Roussillon en faveur de l’agricultureÉlaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail113


les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Des démarches de certification environnementale<strong>et</strong> de valorisation des produitsl’agriculture biologique :quel enjeu pour le <strong>Parc</strong> nationaldes Cévennes ?La spécificité d’une agriculture extensive, intégrée dans son territoire<strong>et</strong> respectueuse des équilibres écologiques s’est fortement développéeen Cévennes depuis les années 90. Au recensement général agricolede 2000, on dénombrait 109 exploitations certifiées AB auxquellesil conviendrait d’ajouter quelques dizaines d’exploitations labelliséesNature <strong>et</strong> Progrès (marque collective dont les engagements sont assezproches de l’AB).C<strong>et</strong>te forme d’agriculture représente encore une très faible part dela Surface Agricole Utilisée d’autant plus qu’elle est souvent le faitde p<strong>et</strong>ites exploitations souvent pluriactives, commercialisant en circuitscourts voire orientées vers l’agritourisme. Actuellement les tauxd’agriculture biologique sont encore modeste (5,1% de la SAU duGard, 3,9% de la SAU de lozère) mais progresse rapidement (+25%/an dans le Gard, +18% /an en Lozère). Ces chiffres peuvent néanmoinscacher de fortes disparités selon les filières, entre élevage <strong>et</strong>productions végétales par exemple.Les aides mises en place au niveau national <strong>et</strong> régional à l’installationen bio <strong>et</strong> à la conversion devraient voire se poursuivre c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>endance. Les objectifs affichés lors du Grenelle de l’Environnementsont ambitieux. En eff<strong>et</strong> le Grenelle vise 20% de la SAU certifiée enAB en 2020 <strong>et</strong> 20% des repas de restauration collective en 2012 avecce type de produitsCes objectifs constituent des enjeux importants pour l’agriculturedes Cévennes, accompagné en cela par plusieurs dispositifs incitatifsparmi lesquelles on citera ceux de la Région Languedoc-Roussillonou du Département du Gard des intercommunalités <strong>et</strong> des communesqui orientent leur restauration scolaire vers un approvisionnement enlocal <strong>et</strong> parfois de produits certifiés en bio.la certification national « haute valeur environnementale »La certification environnementale des exploitations est une démarcheissue du Grenelle de l’Environnement. Elle vise à identifier <strong>et</strong> fédérerles démarches existantes afin de les rendre plus efficaces pour l’environnement<strong>et</strong> plus lisibles pour la société. L’objectif est que 50 % desexploitations françaises puissent y être largement engagées en 2012<strong>et</strong> obtenir à terme la certification officielle d’exploitation agricole deHaute Valeur Environnementale.La certification environnementale concerne les thématiques biodiversité,stratégie phytosanitaire, gestion des engrais, gestion de laressource en eau.Elle est conçue selon une logique de certification progressive parniveau de l’ensemble de l’exploitation.Une expérimentation a été menée à l’initiative de <strong>Parc</strong>s nationaux deFrance pour tester le dispositif sur les territoires de montagne (<strong>Parc</strong>sNationaux de Cévennes <strong>et</strong> des Pyrénées).Elle a particulièrement mis en évidence les difficultés d’application decertains critères aux zones de moyennes montagnes <strong>et</strong> de montagne.Ce dispositif national intègre mal les spécificités de l’agriculture demontagne favorables à la biodiversité.un concept européen, les <strong>espaces</strong> à « haute valeurnaturelle »Le rôle positif de c<strong>et</strong>te agriculture est clairement mis en évidence auniveau européen par le concept d’<strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> à « Haute ValeurNaturelle ». C<strong>et</strong> outil est utilisé dans l’évaluation des politiques <strong>agricoles</strong>en matière de biodiversité au niveau européen.Une réflexion est donc initiée actuellement dans le cadre d’un partenariatentre quatre <strong>Parc</strong>s nationaux de montagne <strong>et</strong> les Chambresd’agriculture de ces territoires dans le but de mieux évaluer <strong>et</strong> demesurer l’impact des pratiques <strong>agricoles</strong> en matière de biodiversité.Les démarches d’identification au territoire :le lien à l’identité cévenolePlusieurs signes officiels de qualité reconnaissent les produits issusdu territoire du <strong>Parc</strong> national des Cévennes des AOC/AOP en passantIGP. En 2000 on recensait 164 exploitations sous AOC/AOP <strong>et</strong>464 sous un autre signe officiel de qualité (voir cartes sur les IGP <strong>et</strong>AOC/AOP).Au total plus de la moitié des exploitations <strong>agricoles</strong> des Cévennesbénéficieraient de l’un de ces labels, ce qui dénote une volonté fortede se démarquer de la concurrence <strong>et</strong> de valoriser un territoire <strong>et</strong> sesspécificités.Plusieurs proj<strong>et</strong>s sont en cours <strong>et</strong> devraient être officiellement reconnusdans les prochaines années. Ils sont soutenus par des aides àl’animation <strong>et</strong> à la communication de la part de la Région <strong>et</strong> desDépartements.Les <strong>Parc</strong>s nationaux, en application de la loi de 2006 <strong>et</strong> en particulierde l’article L 331-29 du Code de l’Environnement peuventdéposer une marque collective qui attesterait que les produits issusdes activités ainsi labellisés, « s’inscrivent dans un processus écologiqueen vue notamment de la préservation ou de la restauration dela faune <strong>et</strong> de la flore ». Ce marquage pourrait ainsi perm<strong>et</strong>tre dereconnaître la prise en compte de la biodiversité dans les systèmes deproduction.Les circuits courts :la valorisation d’une agriculturepaysanneEncore mal connue, la commercialisation en circuits courts poursuitune croissance continue depuis plusieurs années ; elle concernait15% des exploitations françaises en 2000 (27% dans le Gard, 15%en Lozère)- source RGA 2000.Face aux difficultés de commercialisation <strong>et</strong> dans un souci d’indépendancevis à vis des grossistes <strong>et</strong> distributeurs, de plus en plusd’agriculteurs développent leurs propres circuits de commercialisationdits en directs. Ce système repose sur le principe au maximumd’un intermédiaire entre le producteur <strong>et</strong> le consommateur.C<strong>et</strong>te commercialisation revêt des formes diverses :marchés paysans,marchés traditionnels dits de plein vent, points de vente collectifsou vente par colis <strong>et</strong> système des Associations de Maintien d’uneAgriculture Paysanne (AMAP).On citera également les réseaux de type « Bienvenue à la ferme » ou« Accueil Paysan ».Ils représentent non seulement une nouvelle forme de commercialisationpour l’agriculteur, qui doit d’ailleurs souvent apprendre unnouveau métier, celui de communiquant, mais aussi une nouvelleforme de relocalisation de son économie avec le triptyque production/ transformation / commercialisation.Par ailleurs c<strong>et</strong>te forme de commercialisation s’inscrit égalementdans un souci de qualité, de valorisation de l’origine <strong>et</strong> donc d’uneagriculture respectueuse de l’environnement.L’expérience des boutiques paysannes <strong>et</strong> de son réseau régional est enCévennes particulièrement exemplaire. C<strong>et</strong>te organisation de ventepar le réseau des boutiques paysannes, valorisante pour le territoire<strong>et</strong> réciproquement, représente en Cévennes 150 à 200 emplois directspour un chiffre d’affaires situés entre 1 <strong>et</strong> 1,5M d’euros.Ce mode de mise en marché fait notamment l’obj<strong>et</strong> d’un programmed’aide à la structuration des réseaux <strong>et</strong> à l’accompagnement desagriculteurs de la part de la Région Languedoc-Roussillon :le programmePROCCI. Il a également bénéficié d’aides du <strong>Parc</strong> nationaldes Cévennes.114Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail


Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail115

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