Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail93
les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>Mont Lozère <strong>et</strong> Bougès :un étage de pelouses <strong>et</strong> landesmontagnardes en voie de ferm<strong>et</strong>ureMassif granitique entouré de schiste, le Mont Lozère est limité aunord par les vallées du Lot <strong>et</strong> de l’Altier. Au sud le Mont Lozèrejouxte le massif du Bougès <strong>et</strong> ses plateaux d’altitude de calcaire gréseux.Les milieux ouverts (landes, pelouses, prairies, zones humides,éboulis, chaos rocheux), principalement gérés par l’activité agro-pastorale,présentent un intérêt particulier, <strong>et</strong> ont notamment justifié ladésignation des hautes terres du Mont Lozère en site Natura 2000.Ainsi, les inventaires ont permis d’identifier <strong>et</strong> de localiser dans lazone 14 habitats naturels de l’annexe I de la directive Habitats. Deuxd’entre eux, les pelouses à Nard raide riches en espèces <strong>et</strong> les tourbièreshautes actives, sont prioritaires. Ces dernières participent d’unsystème hydrographique dense mais fragile présentant un enjeu fortdu point de vue de la ressource qualitative <strong>et</strong> quantitative en eau.Plus de onze espèces d’oiseaux se reproduisent au sein de la Zone deProtection Spéciale ou à sa proximité immédiate. Le site du montLozère constitue également une halte migratoire de tout premierordre au printemps <strong>et</strong> à l’automne, voire un secteur de prospectionalimentaire, pour d’autres espèces (migratrices principalement) relevantde la directive Oiseaux tels le Pluvier guignard, les Busards Stmartin <strong>et</strong> des roseaux, les Vautours fauve <strong>et</strong> moine, le Percnoptère,les Cigognes blanche <strong>et</strong> noire, les Milans noir <strong>et</strong> royal, le Balbuzardpêcheur…L’activité agricole du Mont Lozère est n<strong>et</strong>tement tournée vers l’élevage.Plus grandes, les exploitations actuelles se sont pour la plupartspécialisées en production bovine. Leur nombre a diminué de moitiéentre 1988 <strong>et</strong> 2000, le cheptel des exploitations restantes s’étantaccru. L’élevage ovin viande a connu quant à lui une importanterégression tant sur le nombre d’exploitations que sur le cheptel.Les exploitations les plus vastes sont en production bovine, lesexploitations ovines <strong>et</strong> caprines disposant de SAU inférieure à 100hectares.Les prairies <strong>et</strong> les terres labourables se concentrent autour des villagesalors que les parcours occupent les crêtes du mont Lozère <strong>et</strong>les zones éloignées des exploitations. Ils occupent une place trèsimportante de la SAU, plus de 70 % quel que soit le système d’exploitation.C<strong>et</strong>te forte proportion révèle l’importance du pâturage sur le montLozère. Les estives représentent 7 482 ha de la zone considérée.Aujourd’hui, le mont Lozère compte une cinquantaine d’estives, dontsept seulement sont pâturées par des moutons.Les Causses <strong>et</strong> p<strong>et</strong>its plateaux calcaires :le contraste entre milieux karstiques ouverts <strong>et</strong> fermésComposant un tiers du territoire du <strong>Parc</strong> national, ces plateaux calcairesentaillés de profonds canyons forment des paysages exceptionnels.Les grands <strong>espaces</strong> dénudés des causses Méjean <strong>et</strong> du Sauv<strong>et</strong>erreou « causse nu », par opposition au « causse boisé », sont particulièrementemblématiques <strong>et</strong> participent du caractère du <strong>Parc</strong> national.Cinq habitats d’intérêt communautaire (Directive Habitats / Natura2000) sont directement dépendants des mesures de gestion <strong>agricoles</strong>.Le maintien de ces vastes paysages ouverts façonnés par le pastoralisme,ainsi que des éléments vernaculaires du paysage (mur<strong>et</strong>s,capitelles, clapas, lavognes…) est un des enjeux majeurs pour le <strong>Parc</strong>national des Cévennes sur ce territoire.Leur évolution rapide <strong>et</strong> radicale est marquée par trois tendancesfortes :dynamique d’extension des ligneux hauts, embroussaillementdes parcours, <strong>et</strong> augmentation des surfaces de cultures céréalières.Les boisements sont en extension régulière sur l’ensemble du caussenu (partie orientale du Causse Méjean) entre 1948 <strong>et</strong> 2000.C<strong>et</strong>te évolution se traduit par la régression de certains habitats àforte valeur patrimoniale (pelouses à allure steppique par embroussaillement,pelouses du mésobromion riches en orchidées du fait delabour <strong>et</strong> mise en culture y compris en cœur de <strong>Parc</strong>) <strong>et</strong> explique enpartie la régression de certaines espèces à forte valeur patrimoniale.Sur les causses, on note la présence d’exploitations de grandes taillesà dominante ovin lait ou ovin viande, avec parfois des activités complémentairesde type porcin, bovin viande, caprin ou accueil à laferme. Les causses constituent également le berceau de l’élevage deschevaux d’endurance. Sur les cans, où sont produits les fourragespour les stocks hivernaux <strong>et</strong> les céréales, les exploitations ont pourdominante l’élevage de bovins viande. Dans les dépressions des causses<strong>et</strong> des cans, les dolines accueillent les cultures fourragères.Mont Lozère <strong>et</strong> Bougès• la ferm<strong>et</strong>ure des milieux ouverts en raison de la régressiondu nombre d’exploitations <strong>agricoles</strong> (-70% entre 1955 <strong>et</strong> 1988)<strong>et</strong> de l’évolution des pratiques• une tendance récente (années 80 ?) à la spécialisation bovinlaitier <strong>et</strong> viande <strong>et</strong> à la concentration des troupeaux(augmentation de la taille moyenne)• les parcours occupent 70% de la SAU du Mont Lozère<strong>et</strong> abritent des habitats naturels très riches• l’intensification des pratiques conduit peu à peu à l’abandonde zones de parcours, à la valorisation agricolede zones patrimoniales comme les zones humides.• ces nouvelles orientations techniques conduisent à unabaissement de la valeur fourragère <strong>et</strong> de la diversitéfloristique des parcours• le recours aux brûlages se systématise pour réouvrir cesmilieux accentuant l’impact sur la biodiversitéLes Causses <strong>et</strong> les cans• De vastes <strong>espaces</strong> formés de pelouses par oppositionau Causse boisé spontanément ou par plantations• une dynamique globale de régression des milieuxnaturels ouverts au profit des boisements• des enjeux forts en terme d’habitats naturelsdes milieux ouverts <strong>et</strong> d’avifaune spécifique• une activité agricole omniprésente <strong>et</strong> représentéepar l’élevage ovin majoritairement.Prairie à narcisses des poêtes sur le Mont Lozèrepaysage pastoral du Causse Contamine94Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail