Si l’élevage demeure central pour son rôle en matière de maintiendes milieux ouverts, d’autres filières en renouveau semblent pouvoircontribuer à entr<strong>et</strong>enir les paysages <strong>et</strong> l’identité cévenole par la valorisationdes zones de piémont notamment.Comparées aux autres <strong>Parc</strong>s Nationaux, le <strong>Parc</strong> des Cévennes sedistinguent par leur singularité liée à l’omniprésence de l’activitéagricole <strong>et</strong> plus encore par sa diversité. Ainsi le <strong>Parc</strong> national desCévennes abrite 40% des exploitations des cinq parcs nationaux demétropole <strong>et</strong> 52% de la Surface Agricole Utilisée.Loin d’être un paradoxe, l’accompagnement de l’agriculture dans c<strong>et</strong>espace protégé constitue une finalité pour le <strong>Parc</strong> national mais ilinterroge : comment préserver le caractère agricole du parc <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>trel’expression d’une activité agricole extensive performante, quiintègre la préservation de la biodiversité comme un élément de sapérennité ?Répartition des emplois en % dans l’agriculture selon le type d’activitésInsee - Recensement de la population 1999<strong>Parc</strong> nationaldes CévennesLanguedoc -RoussillonPolyculture, culture terre labourée 6,1 6,8Maraîchage ou horticulture 3,3 9,0Vigne ou arbres fruitiers 9,6 53,5Elevage d’herbivores 41,7 9,6Polyculture, élevage 12,9 1,5Services à l’agriculture 12,7 3,2Elevage de granivores 2,0 0,5Elevage herbivores granivores 1,6 8,0Sylviculture, exploitation forestière 9,4 3,4Pêche, aquaculture 0,8 4,5Ensemble 100,0Réglementation de l’agriculture en cœur de <strong>Parc</strong> :cadre législatif <strong>et</strong> charte.Le décr<strong>et</strong> de 1970 disposait que les activités <strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastoralesétaient librement exercées (art. 4).La loi du 14 avril 2006 élargit la compétence de l’établissementpublic du <strong>Parc</strong> national pour réglementer les activités agropastoralesafin de favoriser une meilleure maîtrise des impacts.Le décr<strong>et</strong> du 29 décembre 2009 (art. 12) en donne le cadre par lestrois dispositions suivantes :• Les activités agropastorales existantes à la date de création duparc <strong>et</strong> régulièrement exercées restent autorisées.• Les activités nouvelles, les modifications substantielles de pratiques,les changements de lieux d’exercice <strong>et</strong> les extensions significativesdes surfaces sur lesquelles sont exercées ces activités sontréglementés par le conseil d’administration, dans les conditionsà définir dans la charte <strong>et</strong> après avis des CDOA concernées. Ilspeuvent être soumis à autorisation du directeur du <strong>Parc</strong> dans lesconditions <strong>et</strong> dans les zones à définir dans la charte.• Les activités <strong>agricoles</strong> <strong>et</strong> pastorales ayant un impact notablesur le débit ou la qualité des eaux, sur la conservation des solsou de la diversité biologique, notamment des habitats naturels,des espèces végétales non cultivées ou des espèces animales nondomestiques, sont réglementées par le conseil d’administrationdans les conditions à définir dans la charte.La charte peut aussi prévoir l’exclusion de la culture d’OGM sur toutou partie du territoire (art L335-1 du Code de l’Environnement).Par ailleurs les travaux à caractère agricole peuvent toujours êtreautorisés. De plus, ceux qui n’auront pas été identifiés par la chartecomme susceptibles de porter atteinte au caractère du parc ne serontplus soumis à autorisation du Directeur (art 7, II 5° du décr<strong>et</strong>)Parallèlement, le conseil d’administration définira des conditionsadaptées aux besoins de l’exploitation agricole, avec un éventuelrenvoi à une autorisation du directeur, pour différents usages réglementés: utilisation du feu, utilisation d’obj<strong>et</strong>s sonores, utilisationd’éclairages artificiels, utilisation de produits phytocides <strong>et</strong> herbicides(art. 3 à 6 relatifs à la protection du milieu naturel).Enfin, les personnes exerçant une activité agricole, peuvent bénéficierde dispositions plus favorables pour différents domaines (art 20 <strong>et</strong> 21) :• Dans les lieux-dits habitables, pour la construction de bâtiments<strong>agricoles</strong>, l’extension de bâtiments à usage d’habitation existants,la construction de nouveaux bâtiments d’habitation destinés, lecas échéant, à l’hébergement touristique, lorsque ces réalisationssont justifiées par les nécessités de leur exploitation.• La circulation motorisée nécessaire à leur activité;• Le prélèvement de bois de chauffage pour les besoins domestiques.Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail91
les données thématiquesles <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>2Les grandes unités géographiques :une organisation spatiale originaleLes <strong>espaces</strong> <strong>agricoles</strong> & <strong>pastoraux</strong>S’étageant entre 200 <strong>et</strong> 1700 mètres d’altitude, placé sous les influencesclimatiques atlantiques, continentales <strong>et</strong> méditerranéennes, composéde vastes plateaux calcaires, de massifs granitiques <strong>et</strong> de valléesschisteuses fortement découpées, le territoire du <strong>Parc</strong> national desCévennes abrite une grande diversité de milieux naturels, support dedéveloppement d’une agriculture adaptée.Généralement on distingue, à la croisée de ces nombreux paramètresclimatiques <strong>et</strong> morpho-pédologiques, 4 grandes unités géographiquespour décrire ce territoire :le Mont Lozère, les Causses <strong>et</strong>p<strong>et</strong>its plateaux calcaires, le Massif de l’Aigoual Lingas <strong>et</strong> les ValléesCévenoles <strong>et</strong> leur piémont.Fruit d’une longue adaptation aux conditions naturelles, chacunede ces unités abrite une typologie d’activités <strong>agricoles</strong> particulièresqui en renforcent l’identité <strong>et</strong> façonnent les paysages de pelouses, delandes <strong>et</strong> de forêts.La carte de l’occupation du sol illustre bien ce découpage en territoiresnaturels distincts entre plateaux calcaires à pelouse du Causse,massifs boisés <strong>et</strong> à landes du Mont Lozère <strong>et</strong> de l’Aigoual-Lingas <strong>et</strong>forêts à châtaigneraie sous différents faciès des vallées cévenoles.Toutefois avec l’extension de l’aire optimale d’adhésion notammentsur le bassin alésien (vallée aval du Galeizon, Auzonn<strong>et</strong> <strong>et</strong> moyennevallée de la Cèze), des faciès de piémont <strong>et</strong> de plaine méditerranéensdepuis Monobl<strong>et</strong> au bassin alésien en passant par Anduze viennentcompléter tant la diversité du territoire du <strong>Parc</strong> national que celle desactivités <strong>agricoles</strong>.92Élaboration de la charte du parc national des cévennesÉléments d’états des lieux pour les groupes de travail