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De l'urgence à la reconstruction : passer par H.A.I.T.I. - Evenium

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<strong>De</strong> l’urgence à <strong>la</strong> <strong>reconstruction</strong> : <strong>passer</strong> <strong>par</strong> H.A.I.T.I.exige de fixer des objectifs, de savoir aider lepays concerné, d’impliquer tous les acteurs, depenser <strong>la</strong> (re)construction autrement, de créerles structures adéquates. H comme hiérarchisation,A comme assistance, I comme inclusivité,T comme territoires, I comme institutions, c’estle chemin d’HAITI.Hiérarchisation stratégiqueFace aux besoins urgents (le séisme haïtien afait au moins 250 000 morts, 300 000 blessés et700 000 dép<strong>la</strong>cés), <strong>la</strong> tentation est naturellementde vouloir tout faire tout de suite. Or <strong>la</strong> hiérarchisationdes priorités est indispensable. Elle aconduit notre pays à indiquer dès le dé<strong>par</strong>t et àfaire valider dès <strong>la</strong> première conférence internationale(Montréal, 25 janvier 2010) que leplus important n’était pas nécessairementl’évaluation des besoins (Post Disaster NeedsAssessment – PDNA), mais <strong>la</strong> définition <strong>par</strong>les autorités haïtiennes, en lien avec <strong>la</strong> communautéinternationale, d’une stratégie de développement,même im<strong>par</strong>faite. Cet objectif a étéatteint dans un <strong>la</strong>ps de temps assez bref avec <strong>la</strong>présentation à <strong>la</strong> Conférence des donateurs deNew York (31 mars 2010), dont <strong>la</strong> France a étécoprésidente avec les principaux bailleurs, d’unP<strong>la</strong>n d’action pour le relèvement et le développementnational (PARDN).La hiérarchisation doit d’abord conduire àtraiter les problèmes de manière ordonnée dans letemps. Même si le passage de <strong>la</strong> première urgenceà l’aide humanitaire, puis à <strong>la</strong> <strong>reconstruction</strong>,enfin au développement, se fait dans unecertaine continuité, le traitement des problèmesd’urgence ne peut s’opérer sans une vision demoyen-long terme, que l’on peut résumer ainsi :« Avant de reconstruire, il faut savoir où le faireet comment. » Le PARDN distingue ainsi, assezopportunément, trois périodes.D’abord une période d’urgence, de six mois,qui implique de commencer à traiter l’énormemasse de déchets, de prendre des mesures sanitaires,d’organiser le retour des enfants dansles écoles, de re<strong>la</strong>ncer <strong>la</strong> production agricole etd’identifier les premiers sites de relogement.Au terme de cette période, même si tout estloin d’être fait, force est de constater que lesprévisions pessimistes des premières semainesne se sont pas avérées, même si deux élémentsavaient peut-être été oubliés, mais se sont révéléscruciaux. D’une <strong>par</strong>t, <strong>la</strong> nécessité de maintenir<strong>la</strong> sécurité quotidienne. Le rôle de <strong>la</strong> Missiondes Nations unies pour <strong>la</strong> stabilisation en Haïti(MINUSTAH), renforcée <strong>par</strong> des contingentsde divers pays, dont le nôtre, a été essentiel 1 .D’autre <strong>par</strong>t, <strong>la</strong> résilience du peuple haïtien etsa capacité à se prendre en main : le fait que lesHaïtiens eux-mêmes aient <strong>par</strong>ticipé aux opérationsde sauvetage ou aient organisé <strong>la</strong> vie dansles camps de dép<strong>la</strong>cés ne traduit pas un échecde <strong>la</strong> communauté internationale, mais uneforce du pays. Mais cette patience ne saurait êtreéternelle.Ensuite, une période d’imp<strong>la</strong>ntation (sic), dedix-huit mois, puis une autre de concrétisationde <strong>la</strong> <strong>reconstruction</strong>, de dix ans. À <strong>la</strong> conférencede Montréal, <strong>la</strong> communauté internationales’est engagée pour une durée minimale d’unedécennie : ce<strong>la</strong> peut <strong>par</strong>aître <strong>la</strong>rgement théorique,mais c’est <strong>la</strong> première fois qu’un tel engagementest pris, qui sera naturellement testé.Par grands domaines, le PARDN insistesur les « refondations territoriales, économique,sociale et institutionnelle ». Les autoritéshaïtiennes ont progressivement affiné1. Qu’il suffise simplement de rappeler que les problèmes de sécuritéà court terme ont été quelque peu négligés en Afghanistan en2001-2002.

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