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De l'urgence à la reconstruction : passer par H.A.I.T.I. - Evenium

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<strong>De</strong> l’urgence à <strong>la</strong> <strong>reconstruction</strong> : <strong>passer</strong> <strong>par</strong> H.A.I.T.I.La coordination du côté du pays récipiendairede l’aide est également un enjeumajeur. Cette fonction peut être théoriquementassurée <strong>par</strong> le Premier ministre (quandil y en a un), le ministre des Finances ou celuide <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nification/Coopération. Dans le cas<strong>par</strong>ticulier d’Haïti, une analogie a été faite(pas totalement pertinente) avec le dispositifretenu <strong>par</strong> l’Indonésie après le tsunami : <strong>la</strong>création d’une agence de développement estap<strong>par</strong>ue indispensable pour forcer <strong>la</strong> nécessairecoordination haïtienne. Mais comme ilétait difficile d’envisager sa création ex nihilo,une solution transitoire originale a été retenue,<strong>la</strong> Commission intérimaire pour <strong>la</strong> <strong>reconstruction</strong>d’Haïti (CIRH), organe hybride quiexerce à <strong>la</strong> fois des fonctions de type « conseild’administration » (26 membres votants, à<strong>par</strong>ité haïtiens et étrangers) et des fonctionsexécutives (instructions et décisions sur lesprojets). Cette commission coprésidée <strong>par</strong> lePremier ministre haïtien et l’ancien présidentaméricain Clinton doit céder <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à unevéritable agence de développement purementhaïtienne à l’automne 2011. Le modèle auraitpu ap<strong>par</strong>aître comme une mise sous tutelleinternationale d’Haïti. Pour le moment, sesavantages l’emportent sur cet inconvénient :son existence force <strong>la</strong> coordination de chacun(du côté haïtien sont représentés non seulementl’exécutif, mais aussi le légis<strong>la</strong>tif, le judiciaire,le secteur privé et les ONG), elle rassureles contribuables (notamment américains), ellemaintient <strong>la</strong> dynamique de <strong>reconstruction</strong>. Leprincipal écueil à éviter sera que cette commission,ou demain <strong>la</strong> future agence, ne constitueune administration trop puissante, voire uncontre-gouvernement. Si cet écueil est évité,cette solution pourrait faire école.Une salutaire prise de conscienceLe cas d’Haïti illustre jusqu’à <strong>la</strong> caricatureles défail<strong>la</strong>nces endogènes conduisant à<strong>la</strong> persistance du sous-développement : indécisionpolitique, inégalités extrêmes, inefficacitéadministrative, centralisation économique etpolitique, absence d’intégrité financière, indifférenceinternationale… À <strong>par</strong>t l’ouverturecommerciale forcenée pour les produits agricoles(sujet majeur néanmoins), il est difficiled’imputer à <strong>la</strong> communauté internationale lesdifficultés de <strong>la</strong> situation haïtienne avant leséisme, ce qu’au demeurant les autorités du paysreconnaissent bien volontiers. D’ailleurs, lespremiers progrès étaient constatés avant le tremblementde terre, du fait des politiques menéesdepuis 2004.Le séisme aura permis une formidable prisede conscience. L’ampleur de <strong>la</strong> crise, pas seulementhumanitaire, qu’il a provoquée a ému lesopinions publiques occidentales et poussé leursdirigeants à agir. Les élites haïtiennes qui, pour <strong>la</strong>première fois, ont été durement touchées <strong>par</strong> unecatastrophe naturelle ont pris conscience de leursresponsabilités. Dès le dé<strong>par</strong>t, chacun a convenuque ce drame pouvait constituer une opportunité.L’absence de crise alimentaire et sanitaire nesuffit pas naturellement à calmer les impatienceslégitimes de ceux qui vivent encore dans desabris de fortune. Mais le <strong>par</strong>i collectif fait lors desmultiples rencontres internationales demeure : nepas se contenter d’un simple « replâtrage », maisdévelopper durablement le pays.Haïti constituera un cas d’école. La réussite aubout du chemin d’HAITI exige que ni <strong>la</strong> communautéinternationale, ni les Haïtiens eux-mêmesne retombent dans les ornières habituelles. Nulne peut le garantir, mais chacun s’est donné lesmoyens pour que <strong>la</strong> réussite et l’exemp<strong>la</strong>ritésoient le résultat de <strong>la</strong> mobilisation de tous.

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