Le sens de l'image - tolle, lege

28 Le MondeDimanche 10 - Lundi 11 août 2008DIMANCHE 17 AOÛTFILMS DU JOURPar Jean-François Raugera On peut voiraaA ne pas manqueraaaChef-d’œuvre ou classiqueGORILLESDANS LA BRUME a20.40 ArteMichael Apted(EU, 1988, 129 min).Avec Sigourney Weaver,Bryan Brown, Julie Harris.Spectaculaire évocation romancéede l’anthropologue DianFossey, qui consacra sa vie àla sauvegarde des gorilles.U.S. MARSHALS a20.50 TF1Stuart Baird(EU, 1998, 130 min). AvecTommy Lee Jones, WesleySnipes, Robert Downey Jr.Un policier traque un dangereuxcriminel qui n’est peut-êtrepas celui qu’il croit. Honnêtedivertissement du samedi soir.Tommy Lee Jones dans« U.S. Marshals », deStuart Baird. TM & WARNER BROSLES VALSEUSES a0.40 Arte(et mardi, 3.00)Bertrand Blier(Fr., 1973, 120 min).Rediffusion du 5 août.MISSION TO MOSCOW a1.05 France 3Michael Curtiz(EU, 1943, N., v.o., 120 min).Avec Walter Huston, AnnHarding, Oskar Homolka.Evocation de l’URSS d’avantla seconde guerre mondiale àpartir des Mémoires de l’ambassadeurdes Etats-Unis del’époque. Un film hollywoodienstalinien. Une curieusemonstruosité donc.RIPOUX 31.15 Canal+ Première diffusionClaude Zidi(Fr., 2003, 104 min). AvecPhilippe Noiret, ThierryLhermitte, Lorant Deutsch.Presque vingt ans plus tard,une « suite » pas nécessaire.a 20.45 CC CULTESuspiriaFILMDario Argento (It., 1976, v.o.,97 min). Avec Jessica Harper,Joan Bennett, Alida Valli.Par une nuit d’orage,Suzy Banion (JessicaHarper), jeune ballerineaméricaine qui vientd’arriver à Fribourg, traverseune forêt en taxipour entrer à la célèbreTanz Académie où elledoit suivre des cours.Elle aperçoit une élèvequi s’enfuit en hurlantdans les bois (où ellesera assassinée avec uneamie) et on refuse de luiouvrir la porte. Suzyrevient le lendemain etfait la connaissance dela directrice, Mme Blank(Joan Bennett), et de lasévère maîtresse deballet, Tanner (AlidaValli). Elle cherche àobtenir des renseignementsde sa voisine dechambre Sara (StefaniaCassini) avec laquelleelle a sympathisé.Puis, Suzy s’évanouiten plein cours. Elle estvictime d’une hémorragie.Sara, très inquiète,lui parle d’un psychiatrea 18.30 PUBLIC SÉNATLes CamaradesTÉLÉFILMFrançois Luciani (Fr., 2007).Avec Laure Marsac, Jean-MichelPortal et Malik Zidi.Ils ont 20 ans en 1945.La guerre est finie. Toutest possible. D’autantqu’ils sont communisteset ont été résistants.Double engagement quiva presque de soi à l’époque,suffisamment importantpour gommer lesdifférences existant dansce groupe d’amis : troisfilles et trois garçonsd’origines très diverses.A l’époque, le PCF (Particommuniste français),le « parti des fusillés »,devient pour de longuesannées « le premier partide France ». Celui-ci,rassemblant ouvriers etintellectuels, est à la têtePour Suzy Banion (Jessica Harper), jeune ballerine américaine, tout est inquiétantdans cette Académie de danse de Fribourg dont elle est venue suivre les cours.d’une organisation tentaculaireservie par desmillions de militantsdévoués. C’est dans cecadre bien réel – dont onn’a plus idée aujourd’hui– qu’évoluent pendantvingt ans les six personnagesromanesques dutéléfilm en trois partiesde François Luciani, LesCamarades, diffusé surFrance 2 en janvier 2007et que Public Sénat reprogramme(en multidiffusion)du 7 au 27 août.Sous forme de feuilleton,parfois assez rocambolesque,avec un heureuxmélange d’images d’actualitéen noir et blanc et descènes de fiction en couleurs,c’est la petite histoired’une profonde amitiémais aussi celle de la based’un mouvement qui aqu’elle devrait consulter.Une nuit, une invasionde vers sort des murs,se répand dans les couloirset les chambres,attaque les pensionnairesqui s’affolent. Tannerinstalle un dortoirdans les greniers. Et deschoses inquiétantes sesuccèdent.Sur un scénario dont ilest l’auteur, Dario Argentosigne, alors, son cinquièmefilm dit d’« horreurbaroque » genrequ’en fait il a inventé, etqui trouve ici son expressionvisuelle la plus délirante.Aucun élément psychologiquen’entre dansle suspense, créé dès l’arrivéede Suzy, étrangèreau milieu dans lequel elleva être plongée. Le spectateurse trouve, en somme,placé dans la situationde ce personnagequi cherche tout au longdu film à découvrir lesecret de l’Académie dedanse.Les effets de couleur,parfois morbides, renforcentles événements hallucinants(disparitions,vers sur la peau desfilles, soupirs lugubres,pianiste aveugle égorgépar son chien, etc.)jusqu’au moment oùl’héroïne, aux prises avecles manifestations dumal, découvre le cheminmenant à la vérité. L’horreurest à son combledans les séquences finales.Ce n’est pas pourrien qu’Arte a placé cefilm extraordinaire (pourles amateurs) dans sa« Nuit des sorcières ».Mais chut ! Regardez.Jacques SiclierIls ont été résistants et communistes. A la fin de la guerre,ils ont 20 ans, et pour eux tout est possible. KIEN PRODUCTIONSbeaucoup compté et celle,au quotidien, de la Franceentrant dans cette périodeconnue sous le nom des« trente glorieuses ».Il s’agit du récit de plusieurstransformationsparallèles, celle des hérosdessinés par la scénaristeVirginie Brac, celle du partià son apogée, jusqu’audébut de son déclin, et celled’une société qui semodernise.Les six acteurs serventavec conviction leurs personnages.Une mention spécialepour Jean-Michel Portalen communiste dévoué,Laure Marsac en femmeblessée et surtout MalikZidi, l’électron libre maisnécessaire du groupe.F. C.