Le sens de l'image - tolle, lege

8 Le MondeDimanche 10 - Lundi 11 août 2008MARDI 12 AOÛTFILMS DU JOURPar Jean-François Raugera On peut voiraaA ne pas manqueraaaChef-d’œuvre ou classiqueBANZAÏ20.50 TF1Claude Zidi(Fr., 1982, 100 min). AvecColuche, Valérie Mairesse.Le cinéma transforme Colucheen comique bien sage.BEFORE SUNSET aa20.50 Canal+ Première diffusionRichard Linklater(EU, 2004, v.m., 77 min). AvecEthan Hawke, Julie Delpy.Un homme et une femme, quiont été amants neuf ans plustôt, se retrouvent dans les ruesde Paris. Une comédie romantiqueen demi-teinte, sorte deréflexion languide sur lesretrouvailles amoureuses portéepar la lumineuse Julie Delpy.LE PÉRIL JEUNE a21.00 ArteCédric Klapisch(Fr., 1993, 100 min).Avec Romain Duris, ElodieBouchez, Vincent Elbaz.Reconstitution amusée desannées 1970.DÉLICE PALOMA a22.10 Canal+ Première diffusionNadir Moknèche(Fr.-Alg., 2007, 129 min).Avec Biyouna, Nadia Kaci.Une chronique haute en couleursdu petit peuple d’Alger.LE RAID0.00 TF1Djamel Bensalah(Fr., 2002, 90 min).Avec Julien Courbey, LorantDeustch, Roschdy Zem.Burlesque sportif à côté de laplaque.CARTOUCHE a0.20 Canal+ Première diffusionPhilippe de Broca(Fr.-It., 1962, 111 min). AvecJean-Paul Belmondo, ClaudiaCardinale, Jean Rochefort.Estimable film de cape etd’épée à la française.WHAT A FLASH aa0.25 ArteJean-Michel Barjol(Fr., 1971, 86 min). AvecJean-Claude Dreyfus, TonieMarshall, Bernadette Lafont.Une poignée de personnages,dont plusieurs comédiens, estenfermée durant plusieursjours dans un studio de cinéma.Expérience amusanteoù l’improvisation règne.Marqué par son temps.a 20.50 FRANCE 2Terrede lumièreSÉRIEStéphane Kurc (Fr., 2008). Avec MélanieMaudran, Philippe Lefebvre, Alexis Michalik…a De lundi à vendredi 7.40 RTLUn été de faits diversRADIOAline (Mélanie Maudran) et les siens débarquent à Mogador, au Maroc,terre de découvertes et de nouvelles intrigues. NELKA FILMS/FRANCE 2Cette saga estivale de France 2(4 × 95 min, tous les mardis jusqu’au2 septembre), produite par NelkaFilms, Fontana et la RTBF, avec laparticipation de France 2, ne devraitpas souffrir de la concurrence.D’abord parce que, cette année, Euro2008 oblige, TF1 et M6 ont renoncéau genre. Ensuite et surtout, parceque la proposition de la chaîne publiquetient plutôt bien la route grâce àun savant dosage entre épopée sentimentaleet enquête policière.Terre de lumière, dont l’actiondébute entre les deux guerres, noustransporte de la garrigue provençaleaux oueds du sud marocain. C’est làqu’Aline (Mélanie Maudran), bergère,décide de partir avec les siens àla recherche d’un amour que tous,sauf elle, croient disparu au combat.Une série de crimes mystérieuxaccompagne la quête amoureuse dela jeune femme qui sera rapidementsuspectée.Démarrant de façon formelle (dixminutes pour présenter les personnages,immédiatement suivies despremiers coups de couteau s’abattantsur leur victime), la saga nesombre pas pour autant dans les clichésdu genre. Certes, il faut un certaintemps pour localiser l’époqueoù se joue l’action et s’acclimater aurôle de Mélanie Maudran (déjà vuedans Les Secrets du volcan, saga del’été 2006 de France 2) dont l’allurede belle bourgeoise en vacancesdans le Lubéron (robe légère façonblouse et espadrilles blanches immaculées)colle mal avec sa conditionde pauvresse en proie à l’âpreté del’Atlas. Une fois surmonté ce handicap,Terre de lumière tourne à pleinet captive.Stéphane Kurc, le réalisateur, aévité l’écueil orientalisant auquelCet été, depuis le 14 juillet et jusqu’au22 août, Jean-AlphonseRichard, spécialiste des affaires criminelleset chef du service police-justiceà la rédaction de RTL, revientchaque matin à 7 h 40, du lundi auvendredi, sur un fait divers qui, desannées 1960 aux années 1980, a faitla « une » des journaux.Une gageure que de résumer entrois minutes des affaires parfoiscomplexes ! « J’ai pu m’appuyer surune mine d’archives sonores, commentele journaliste. Dès ses premierspas, RTL a eu la volonté deraconter les histoires judiciaires etd’être sur le terrain. Cela fait partiede la carte génétique de la station,de l’état d’esprit de la maison. »Au travers des trente faits diversqu’il a sélectionnés, Jean-AlphonseRichard fait remonter à la surfacetout un fond politique ou sociald’un autre siècle. Retour sur l’enlèvementdu baron Empain, en 1978(diffusion lundi 11) qui sera relâchécontre une rançon, ou sur lekidnapping du petit Mérieux, en1975 (diffusion le 22), pour lequelles ravisseurs réclameront 20 millionsde francs, un record. Cesdécennies sont aussi marquées pardes hold-up « extraordinaires »,comme celui du Sofitel d’Avignon,en 1983 (diffusion le 13), ou parles meurtres de jeunes femmes,entre 1969 et 1976 attribués au« tueur de l’ombre » (diffusion le19), à une époque où l’on ne parlepas, en France, de « tueur ensérie ». C’est sur fond de guerre defroide, par ailleurs, qu’intervientl’affaire Larissa Doublet, en 1978(diffusion le 20), une jeune femmerusse accusée, à tort, de la mortd’un restaurateur.« Dans beaucoup de cas, il s’agitde faits divers qui ne pourraient plusse dérouler de la même manière parcequ’aujourd’hui, on peut s’appuyersur la recherche d’ADN ou les écoutestéléphoniques par exemple, note lechroniqueur. Il s’agit d’une autreFrance, et c’est cela qui m’a intéressé,pouvait l’exposer le récit de JacquelineCauët et Sarah Romano, tout ennous offrant de splendides imagesdu Maroc et de ses traditions. Lesreconstitutions sont crédibles etAbdelhafid Metalsi campe de manièretrès juste le rôle d’un caïd dudésert au grand cœur auquel la bergèrene saura résister.Terre de Lumière réussit à installerson univers, sans caricature,entre Manon des sources et AngéliqueMarquise des Anges. Sans compterles soudaines apparitions à laBogart de l’inspecteur Le Hennin,incarné par Jean-Yves Berteloot,dont le bleu des yeux complète àmerveille la palette un peu chromode la saga.Jean-Jacques Larrochelle1978 : une photo du baron Empainprise par ses ravisseurs et envoyéeà « Paris Match ». AFPau-delà de chaque histoire. Ces affairesrévèlent souvent des moments particuliersde la vie de la police ou de lajustice, comme la première fois oùl’on a eu recours, avec succès, à unportrait-robot, en 1965. On y retrouveaussi souvent des histoires mêlantla politique et des notables, à tort ouà raison. »Martine Delahaye