au cœur des territoires /La belle énergieBiométhane, le gaz vertDans les réseaux de distribution de gaz naturel, <strong>GrDF</strong> achemine un nouveautype de gaz : le biométhane. Produit localement à partir de déchets, doncrenouvelable, ce gaz vert qui répond aux attentes énergétiques des territoiresdevrait prendre une place grandissante.«Nous avons plus de 250 projetsd’injection. Une premièreétude, dite de faisabilité, pourplus des deux tiers d’entre eux, a étéréalisée et les résultats sont très encourageants», indique Valérie Bosso, Chefde projet biométhane à <strong>GrDF</strong>. Produitlocalement à partir de déchets organiques(déchets agricoles ou issus del’industrie agro-alimentaire, déchetsverts, ordures ménagères) et destinéaux mêmes usages que le gaz naturel25 tonnesde fumiertransforméesen biométhane= 1 000 litresde fioul(production de chaleur, d’eau chaudesanitaire, cuisson, électricité ou carburant),le biométhane devrait contribuerà l’indépendance énergétique et auxobjectifs de respect de l’environne-“ Des réactions trèspositives „« Le Sydeme (Syndicat mixte de transport et detraitement des déchets ménagers) de la Moselle-Est et de l’Alsace Bossue (Bas-Rhin) s’est lancé dès2004 dans la filière de la méthanisation des déchets,notamment pour l’utiliser comme carburant. Avec la possibilité désormaisofferte par <strong>GrDF</strong> d’injecter du biométhane dans le réseau de distributiondu gaz naturel, nous prévoyons de valoriser sous cette forme, après l’avoirépurée, 20 % de notre production. Nous avons eu soin d’associer très tôt ànotre projet les maires et les associations de défense de l’environnementdu territoire sur lequel nous sommes implantés, ainsi que les riverains denotre site de production. Les appréhensions initiales ont vite été dissipées etaujourd’hui, les réactions sont très positives. Il y a même dans la populationune forte attente vis-à-vis de la méthanisation des déchets. »Serge Winkelmuller,Directeur général des services du Sydemement des territoires. Cette productiondevrait atteindre entre 3 et 9 TWh dès2020, soit la consommation de 70 000 à220 000 logements basse consommation.Partenaire industriel de cette filièreprometteuse, <strong>GrDF</strong> assure le contrôlede la qualité, la régulation, l’injection,le comptage et « l’odorisation » dubiométhane, « qui est, tout comme legaz naturel, inodore à l’origine ».Une concertation essentielle<strong>GrDF</strong> a mis en place un réseau d’interlocuteursen région afin de répondreaux demandes d’injections et d’évaluerla faisabilité des projets. Il co-anime,dans le cadre de son partenariat avecl’ADEME (Agence de l’environnementet de la maîtrise de l’énergie), ungroupe de travail composé des différentsacteurs de la filière biométhane :« La concertation est essentielle pourpermettre son développement dansdes conditions techniques et économiquessatisfaisantes. »L’injection de biométhane dans lesréseaux de distribution de gaz natureloffre de nouvelles opportunités dedéveloppement à la filière biogaz,génératrice d’emplois : le Club Biogazde l’ATEE (Association techniqueénergie environnement) évaluequ'à l'horizon 2020, 13 000 emploispermanents seront créés pour sondéveloppement. n<strong>culturegaz</strong>+20
Cap sur 2030Imaginons 2030 : des micro-algues de culture fournissent de l’énergieverte et dévorent du CO ²; la production combinée de chaleur etd’électricité s’est miniaturisée ; le réseau télécom permet de détecteren temps réel la moindre anomalie de fonctionnement du réseau dedistribution de gaz ; les villes mettent en place leurs propres réponses auxenjeux environnementaux en conjuguant l’intelligence collective et lesressources locales… Les territoires du futur s’annoncent pleins d’énergie(s).Trois questions à : Anthony Mazzenga,chef du Pôle Stratégie à la Direction Stratégie Finances de <strong>GrDF</strong>« La France disposed’un énorme potentiel ! »Dans l'avenir, comment réussir à maîtriser notreconsommation énergétique ?Par l’innovation. Aujourd’hui déjà les Bâtimentsbasse consommation sont la norme. Demain, nousirons vers la généralisation de la construction debâtiments à énergie positive, produisant plus d’énergiequ’ils n’en consomment. Optimisés et miniaturisés, lessystèmes combinant diverses sources d’énergie, tels lesécogénérateurs ou les pompes à chaleur, équiperontles logements individuels. Par ailleurs, les sourcesd’énergie renouvelables et même dépolluantes vont sedévelopper.Avez-vous des exemples ?Les déchets organiques produisent en fermentantdu méthane, un gaz qui contribue à l’augmentationde l’effet de serre. Aujourd’hui, on sait les transformeren biométhane, un gaz vert qui pourra également êtreobtenu demain par gazéification d’une biomasse sècheet ligneuse, comme celle du bois ou de la paille, et aprèsdemainà partir de micro-algues, cultivées en bassin etse nourrissant de phosphates, de nitrates et de CO ². Avecses réserves forestières et son importante activité agricole,la France est un pays disposant d’un énorme potentielde production de gaz vert, injectable dans le réseau de<strong>GrDF</strong>, qui couvre les trois quarts du territoire national.Un réseau qui bénéficiera également detechnologies innovantes ?Absolument ! Les territoires disposent de trèsnombreux réseaux collectifs (gaz, électricité, chaleur,eau potable, eaux usées, télécoms) dont l’interconnexionfera à terme bénéficier les usagers de services cumulés,chaque réseau apportant ses atouts spécifiques.Le réseau gaz pourra, par exemple, relayer le réseauélectrique en cas de pic de consommation.Le réseau télécom offrira une surveillance accruedu réseau gaz – caractérisée par le signalement entemps réel de la moindre anomalie – et les compteurscommunicants offriront un pilotage beaucoup plusfin de la consommation énergétique des Collectivitéslocales, des bâtiments publics, des quartiers, etc.<strong>culturegaz</strong>+21