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Daniel Buren / « EXCENTRIQUE(S) travail in situ - Ministère de la ...

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MONUMENTA 2012 / <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> / « <strong>EXCENTRIQUE</strong>(S) <strong>travail</strong> <strong>in</strong> <strong>situ</strong> »D’ailleurs, <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> a souvent mis en évi<strong>de</strong>nce à travers ses travaux dans les <strong>in</strong>stitutions,<strong>de</strong>s questions d’éc<strong>la</strong>irage propres aux musées : lumière zénithale naturelle masquée au profitd’un éc<strong>la</strong>irage artificiel stable, verrières et puits <strong>de</strong> lumière mal utilisés ou éc<strong>la</strong>irages manipu<strong>la</strong>nt<strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s œuvres.<strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> a également recours à l’éc<strong>la</strong>irage artificiel, notamment lorsqu’il s’agit d’éc<strong>la</strong>irer unespace pendant <strong>la</strong> nuit. A<strong>in</strong>si « Les Deux P<strong>la</strong>teaux », dans <strong>la</strong> cour d’honneur du Pa<strong>la</strong>is-Royal àParis, offrent-ils un spectacle tout autre au crépuscule, lorsque l’éc<strong>la</strong>irage se met en marche. Cesont <strong>de</strong>ux lectures possibles <strong>de</strong> l’œuvre, diurne et nocturne, ce qui montre encore <strong>la</strong> puissanceet l’<strong>in</strong>fluence <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière sur notre perception.Depuis les dispositifs les plus simples (lumière naturelle), traditionnels et ancestraux (<strong>la</strong>mpions,<strong>la</strong>nternes, vitraux) jusqu’aux <strong>de</strong>rnières <strong>in</strong>novations technologiques (fibres optiques), <strong>la</strong> sensationlum<strong>in</strong>euse, qui <strong>in</strong>flue sur l’apparence <strong>de</strong>s objets et <strong>de</strong>s espaces, est l’un <strong>de</strong>s élémentsfondamentaux avec lesquels jouent les <strong>in</strong>terventions <strong>de</strong> <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong>. La lumière traverse,change, se colore, elle est brutale ou tamisée, naturelle ou artificielle : dans tous les cas elle agit<strong>in</strong>déniablement et considérablement sur notre vision, au fil <strong>de</strong>s heures et <strong>de</strong>s saisons.RefléterLe reflet est l’un <strong>de</strong>s éléments auxquels <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> a pu avoir recours dans ses dispositifs, autravers <strong>de</strong> miroirs, <strong>de</strong> matériaux réfléchissants ou <strong>de</strong> jeux d’eau. Sa première <strong>de</strong>s propriétés estl’<strong>in</strong>éluctable <strong>in</strong>clusion <strong>de</strong> l’espace autour <strong>de</strong> l’œuvre (on ne peut pas refléter seulement l’œuvre),appuyant <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l’artiste sur l’<strong>in</strong>terre<strong>la</strong>tion fondamentale entre l’objet et son contexte.En outre, un reflet n’est jamais fixe, il est toujours dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> position du regar<strong>de</strong>ur : onretrouve là une autre idée défendue par <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> : aucun po<strong>in</strong>t <strong>de</strong> vue unique ne saurait êtreprivilégié. Le miroir « contextualise » donc l’objet en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité du spectateur : il y aune <strong>in</strong>f<strong>in</strong>ité <strong>de</strong> po<strong>in</strong>ts <strong>de</strong> vue possibles, et ceux-ci sont toujours fragmentaires.Dans certa<strong>in</strong>s cas enf<strong>in</strong>, l’usage du reflet offre un « effet spécial » : l’impression d’<strong>in</strong>f<strong>in</strong>i lorsque<strong>de</strong>ux miroirs sont p<strong>la</strong>cés face à face, <strong>la</strong> multiplication du reflet dans les angles, l’annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>sfrontières, ou encore <strong>la</strong> vision périscopique, qui offre un spectacle <strong>in</strong>édit et surprenant.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces effets, <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> confie au miroir un vrai rôle, celui d’un « troisième œil », quipermet <strong>de</strong> voir en même temps ce qu’on a <strong>de</strong>vant les yeux et <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> tête. A<strong>in</strong>si le miroir« n’a pas forcément l’ambition <strong>de</strong> réfléchir quoi que ce soit, mais a plutôt l’<strong>in</strong>tention <strong>de</strong> montrer<strong>de</strong>s choses bien particulières, que seuls <strong>de</strong>s miroirs peuvent montrer. J’irais même jusqu’à direque le miroir ne rend jamais rien <strong>de</strong> manière mimétique, mais qu’il montre toujours quelquechose d’autre. De plus, il transforme l’espace et permet <strong>de</strong> voir plus et différemment. » 7Refléter, c’est donner une autre façon <strong>de</strong> voir, dynamique, c’est aussi toujours renvoyer l’œuvreà autre chose, à l’extérieur, à son regar<strong>de</strong>ur. La question du miroir a évi<strong>de</strong>mment fasc<strong>in</strong>énombre d’artistes au XX e siècle, mais <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong> puise ses références bien au-<strong>de</strong>là et évoque,avec le regret qu’ils n’aient pas subsisté, les « morceaux réfléchissants qui se trouvaient surcerta<strong>in</strong>es <strong>de</strong>s batailles d’Uccello » 8 à <strong>la</strong> Renaissance.7- Ombre-Lumière-Reflet, Cluny, Écuries <strong>de</strong> Sa<strong>in</strong>t-Hugues, 1992.8- Du volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur. In <strong>Daniel</strong> <strong>Buren</strong>, Du volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur, Bernard Marcadé, Enfi<strong>la</strong><strong>de</strong> et face à face, suiteset vis-à-vis, trucs et patacs..., Cadil<strong>la</strong>c : Centre d’art contempora<strong>in</strong> <strong>de</strong> Cadil<strong>la</strong>c, mai 1985.9

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